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Nous sommes en 2006 : nous devons désormais considérer non plus le « tourisme », mais l’économie
née du besoin de dépaysement et de recherche d’un « ailleurs » que le lieu de travail quotidien. Et le
moment est venu de considérer cette économie touristique avec le même intérêt et le même respect
que l’économie industrielle, ou l’économie agricole, ou l’économie dite des services dont elle est une
composante essentielle.
En réalité, l’économie touristique est une économie de synthèse de cinq sources de l’activité
humaine contemporaine : l’activité industrielle, l’activité commerciale et artisanale, l’activité
agricole, l’activité de transports, l’activité de services (l’hôtellerie, la restauration, et l’accueil sous
toutes ses formes). Elle mixte ces cinq activités pour en faire des produits qui s’appellent des
déplacements ou des voyages en destination d’un séjour. Mais, même si elle globalise dans les
activités qu’elle génère ces cinq vecteurs de l’économie sociale de marché, l’économie touristique
doit répondre à la loi de base de toute vie économique, c’est-à-dire aboutir à un objectif de
rentabilité globale : « Recettes moins dépenses = profit ».
Je précise, pour l’économie touristique, qu’il s’agit de recherche d’une rentabilité globale.
En effet, l’économie touristique impose, pour se déployer, un champ d’efforts publics
d’investissement et d’aménagement en amont des activités professionnelles privées.
Ce qui n’est pas suffisamment perçu, c’est que ce champ d’efforts est l’œuvre des collectivités
territoriales dont les élus doivent rendre le territoire attractif et accueillant pour justifier les
investissements privés et les ancrages d’activités professionnelles privées sur ce territoire.
Le conseil d’administration de ces collectivités territoriales qu’est le conseil municipal présidé par le
maire, avec les services communaux et para-communaux travaillant toute l’année, assume donc une
fonction économique et sociale en préparant le cadre territorial à la création et au développement
d’investissements privés et d’activités professionnelles privées, très diversifiées et génératrices
d’emplois.
Mais la rentabilité des efforts publics ne peut être qu’indirecte. L’objectif de la collectivité territoriale
de base est une rentabilité directe pour les activités professionnelles privées.
Et le retour de l’argent investi dans le budget d’investissement ou de fonctionnement de la commune
concernée se fait à travers le règlement des taxes professionnelles, des impôts fonciers bâtis et non
bâtis, des taxes d’habitation, des taxes de séjour et des taxes locales d’équipement versées par les
acteurs de la vie économique de la commune et des habitants qui bénéficient très heureusement des
attraits du territoire devenu touristique.
Dans la mesure où ces activités professionnelles privées assurent des emplois durables à ceux qui en
recherchent, des revenus aux investisseurs, des devises à l’Etat, des profits à ceux qui font acte
commercial, artisanal ou de service sur le territoire à attrait touristique, il peut et doit être admis que
l’effort public pour générer l’économie touristique n’ait comme objectif que d’être une force
d’entraînement en amont des efforts privés ou une force d’accompagnement pour soutenir ces
efforts privés.
L’objectif du pouvoir public gestionnaire du territoire de la commune n’est pas la rentabilité directe
de ses efforts budgétaires d’investissement et de fonctionnement.