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LES QUATRE COLONNES
UNE NOUVELLE SOURCE DE VIE ECONOMIQUE ET D’EMPLOIS, L’ECONOMIE TOURISTIQUE
GOUPE DES ANCIENS DEPUTES
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Directeur de la Publication
Alain LEVOYER, Président du Groupe
des anciens Députés
Responsable de la Coordination
Léonce DEPREZ
Comité de rédaction
Alain LEVOYER, Léonce DEPREZ,
Jean-Pierre FOURRE, Michel
LAMBERT
Mise en page
Michèle SILVA, Collaboratrice
Mission
Les Quatre Colonnes, revue publiée
par le Groupe des anciens Députés,
leur permet d’exprimer un point de
vue très libre, dans le respect du
pluralisme des opinions des familles
qu’ils ont représentées à
l’Assemblée Nationale.
Les opinions exprimées dans cette
publication ne représentent pas
nécessairement celles du Groupe
des anciens Députés.
L’équipe des Quatre Colonnes vous
invite à lui adresser vos textes et vos
suggestions par courriel :
adp@assemblee-nationale.fr
SOMMAIRE
2 L’éditorial du Président, Alain LEVOYER
ancien Député de Maine-et-Loire
3-7 Présentation du thème du numéro spécial, par Léonce DEPREZ,
ancien Député du Pas-de-Calais
LIBRES EXPRESSIONS
8-10 Le Tourisme ? Une force économique !
Par Nöel RAVASSARD, ancien Député de l’Ain
11-12 Le Pas-de-Calais, à la pointe … de l’économie touristique 4
saisons !
Par Dominique DUPILET, ancien Député du Pas-de-Calais
13-14 Le Tourisme : un atout national, un avenir régional et local
Par Louis GUÉDON, ancien Député de la Vendée
15-16 Le tourisme : une réorientation nécessaire de l’économie
régionale de l’est de Marseille…à la Ciotat
Par Jean TARDITO, ancien Député des Bouches-du-Rhône
17-20 Tourisme et sites industriels
Par Claude GATIGNOL, ancien Député de la Manche
21-22 Bordeaux : le label d’excellence
Par Chantal BOURRAGUÉ, ancienne Députée de Gironde
23-24 Des marges précieuses de croissance !
Par Dominique PAILLÉ, ancien Député des Deux-Sèvres
25 En savoir plus
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Alain LEVOYER
Ancien Député de Maine-et-Loire
Vous allez découvrir le vingt-huitième numéro de la revue dite « Les Quatre colonnes » :
pour la 3
ème
parution depuis le renouvellement de notre association, la commission
Information a choisi comme thème « l’Economie Touristique », et je remercie vivement
notre collègue Léonce Deprez, artisan du document qui vous est proposé, permettant
l’expression de six autres de nos collègues convaincus de l’importance du sujet.
Depuis mon plus jeune âge, j’ai vécu dans une commune angevine sur les bords de Loire
proche de Nantes. La beauté du site attirait, les dimanches et tes, de nombreux citadins.
Les commerçants locaux se réjouissaient de cette clientèle dénommée « touristique » et les
élus entreprirent dans les années cinquante des sites d’accueil pour retenir cette population
de passage, et faisant en sorte de valoriser le patrimoine existant. C’est ainsi, comme sur
tout le territoire que les acteurs économiques et les élus devinrent les promoteurs d’une
industrie « d’économie touristique », source de croissance et donc d’emploi. La création
d’associations il y a cinquante ans, telles que les « stations vertes » exposées par son
Président dont l’un des articles en est l’illustration.
Dans les six autres interventions, il faut souligner que cinq d’entre elles représentent la
presque totalité du littoral attestant de l’importance de la situation maritime de la France
avec plus de cinq mille kilomètres de côtes, vecteurs de l’attrait touristique de populations
venant d’Europe et d’autres continents.
Que cette revue sensibilise nos législateurs et tous les responsables élus qui nous feront
l’honneur de parcourir ces quelques lignes pour développer l’une des perles de notre beau
pays : le Tourisme !
A.L.
Editorial du Président
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A tous nos lecteurs
Qu’est-ce-que l’économie touristique ?
Ce texte représente le chapitre premier du livre
« L’Economie Touristique ou une Croissance Accessible »
édité par les Editions Publibook,
14 rue des Volontaires 75015 Paris, en 2006.
La réponse à cette question, rédigée alors que j’étais président du groupe d’études Tourisme, à
l’Assemblée Nationale, est plus que jamais d’actualité, pour motiver élus et professionnels,
préoccupés de créer des sources de vie économique nouvelle et d’emplois sur le territoire français.
J’ai pensé que la définition de l’économie touristique, sujet du premier chapitre que j’avais écrit,
pour répondre à la question, était le thème le plus susceptible de présenter l’intérêt des
contributions reçues de la part de nos collègues anciens députés. Je les remercie d’avoir écrit le
fruit de leurs réflexions, à partir de leur expérience tirée de leur mandat respectif, en nos
différentes Régions de France.
Pour donner à cette question une réponse correspondant à la définition de toute économie, il faut
commencer par donner à ces deux mots joints « économie touristique » une signification à la fois
plus complète et plus précise qu’au mot « tourisme » pris dans son sens originel et traditionnel.
Il faut aussi ne pas confondre l’économie touristique et les loisirs, ce que j’évoquerai dans le dernier
chapitre.
Le mot tourisme est né d’un besoin de mobilité des citoyens, dès le XIXème, besoin qui s’est
accentué au XXème siècle.
Une mobilité répondant, après la semaine de travail, ou au temps des vacances d’été ou d’hiver, à
l’envie de faire un tour.
Le progrès du niveau de vie et l’ambition d’un progrès social, ont, au fil des décennies du XXème
siècle et après les guerres, accentué et stimulé cette envie.
Et le Tour de France a symbolisé, sur le plan sportif, l’aspiration des Français à s’évader du cadre de
vie de travail quotidien.
Léonce DEPREZ
Ancien Député du Pas-de-Calais
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Nous sommes en 2006 : nous devons désormais considérer non plus le « tourisme », mais l’économie
née du besoin de dépaysement et de recherche d’un « ailleurs » que le lieu de travail quotidien. Et le
moment est venu de considérer cette économie touristique avec le même intérêt et le même respect
que l’économie industrielle, ou l’économie agricole, ou l’économie dite des services dont elle est une
composante essentielle.
En réalité, l’économie touristique est une économie de synthèse de cinq sources de l’activité
humaine contemporaine : l’activité industrielle, l’activité commerciale et artisanale, l’activité
agricole, l’activité de transports, l’activité de services (l’hôtellerie, la restauration, et l’accueil sous
toutes ses formes). Elle mixte ces cinq activités pour en faire des produits qui s’appellent des
déplacements ou des voyages en destination d’un séjour. Mais,me si elle globalise dans les
activités qu’elle génère ces cinq vecteurs de l’économie sociale de marché, l’économie touristique
doit répondre à la loi de base de toute vie économique, c’est-à-dire aboutir à un objectif de
rentabilité globale : « Recettes moins dépenses = profit ».
Je précise, pour l’économie touristique, qu’il s’agit de recherche d’une rentabilité globale.
En effet, l’économie touristique impose, pour se déployer, un champ d’efforts publics
d’investissement et d’aménagement en amont des activités professionnelles privées.
Ce qui n’est pas suffisamment perçu, c’est que ce champ d’efforts est l’œuvre des collectivités
territoriales dont les élus doivent rendre le territoire attractif et accueillant pour justifier les
investissements privés et les ancrages d’activités professionnelles privées sur ce territoire.
Le conseil d’administration de ces collectivités territoriales qu’est le conseil municipal présidé par le
maire, avec les services communaux et para-communaux travaillant toute l’année, assume donc une
fonction économique et sociale en préparant le cadre territorial à la création et au développement
d’investissements privés et d’activités professionnelles privées, très diversifiées et génératrices
d’emplois.
Mais la rentabilité des efforts publics ne peut être qu’indirecte. L’objectif de la collectivité territoriale
de base est une rentabilité directe pour les activités professionnelles privées.
Et le retour de l’argent investi dans le budget d’investissement ou de fonctionnement de la commune
concernée se fait à travers le règlement des taxes professionnelles, des impôts fonciers bâtis et non
bâtis, des taxes d’habitation, des taxes de séjour et des taxes locales d’équipement versées par les
acteurs de la vie économique de la commune et des habitants qui bénéficient très heureusement des
attraits du territoire devenu touristique.
Dans la mesure ces activités professionnelles privées assurent des emplois durables à ceux qui en
recherchent, des revenus aux investisseurs, des devises à l’Etat, des profits à ceux qui font acte
commercial, artisanal ou de service sur le territoire à attrait touristique, il peut et doit être admis que
l’effort public pour générer l’économie touristique n’ait comme objectif que d’être une force
d’entraînement en amont des efforts privés ou une force d’accompagnement pour soutenir ces
efforts privés.
L’objectif du pouvoir public gestionnaire du territoire de la commune n’est pas la rentabilité directe
de ses efforts budgétaires d’investissement et de fonctionnement.
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L’objectif, c’est que le résultat global soit bénéfique en termes de profit de toutes natures pour
l’économie locale, régionale et nationale, et pour la société que cette économie doit entraîner vers le
progrès social.
Ce qui m’amène à préciser dès ce premier chapitre que l’économie touristique est nécessairement
une économie partenariale.
Elle ne peut être dissociée du territoire elle se crée et se développe. Et en ce sens, collant à la
peau du territoire, elle ne peut délocaliser les attraits de ce territoire comme on délocalise parfois
une entreprise industrielle.
Or, qui gère globalement le territoire sur lequel se réalisent les investissements publics et privés
générateurs d’économie touristique, sinon les détenteurs du pouvoir local que sont, dans une
démocratie, le maire et les élus de la commune ?
L’économie touristique ne peut donc résulter que d’un effort de mise en valeur du territoire dont
l’attractivité provient de ses atouts naturels, de son rayonnement historique ou géographique, et des
savoir-faire qui s’y exercent.
La fonction économique des communes gérant un territoire doté d’un attrait touristique est donc de
donner chaque année une valeur ajoutée à ce territoire. En donnant cette valeur ajoutée au
territoire, les élus de ces communes en donnent une aussi aux biens immobiliers existants ou se
créant au fil des ans, ce qui impose d’ailleurs une réforme, aujourd’hui envisagée, de l’I.S.F..
Nous verrons dans les chapitres suivants comment assurer cette valeur ajoutée aux territoires
touristiques dont les capacités à générer une économie touristique à l’année ne sont pas encore
suffisamment prises en compte par les gouvernants de la France d’hier et d’aujourd’hui.
Mais la mission des élus locaux de ces territoires et des forces vives professionnelles qui contribuent
à la création des « produits touristiques » ne doit pas seulement viser la valorisation du territoire.
Elle doit également viser la valorisation du temps de vie offert à ceux qui viennent rechercher de
temps en temps sur ce territoire la satisfaction d’un besoin de vivre « ailleurs ».
Cette double exigence de valorisation de l’espace de vie et de valorisation du temps de vie en un lieu
suffisamment attractif pour être choisi comme destination de séjours explique pourquoi l’économie
touristique impose nécessairement une gouvernance partenariale associant dynamisme public et
dynamisme privés. Elle impose une convergence d’efforts émanant du pouvoir public territorial et du
pouvoir des professionnels attachés à l’accueil de touristes et aux satisfactions à leur apporter.
Le temps est fini où, pour attirer investissements et clients, il suffisait d’exploiter les temps de
vacances d’été ou d’hiver. Et où le tourisme, pris dans un sens large et flou, pouvait se limiter à une
économie de cueillettes dans le temps et dans l’espace.
Déjà en 1980, j’avais tenu à lancer l’idée que l’économie touristique avait un grand avenir dans la
mesure où elle devait avoir pour objet de faire du temps libre des uns, le temps de travail des autres.
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