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COMMUNIQUÉ DE PRESSE NATIONAL I PARIS I 10 JUIN 2010
Attention communiqué de presse sous embargo jusqu’au jeudi 10 juin 2010, 23h00
Les anticorps monoclonaux constituent la plus grande classe de médicaments
biothérapeutiques. Administrés à des organismes infectés en vue de bloquer la
propagation de virus pathogènes, ils pourraient aussi induire une réponse immunitaire
antivirale durable et protectrice ressemblant à une vaccination. Obtenus chez la souris par
le groupe « Oncogenèse et Immunothérapie » de l'Institut de Génétique Moléculaire de
Montpellier (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2), ces résultats sont publiés le 10 juin dans
PLoS Pathogens. Ils sont porteurs d’espoir pour soigner certaines infections virales
chroniques graves.
Les anticorps (AC) sont des molécules produites par le système immunitaire pour se défendre contre les
cellules cancéreuses et les agents infectieux. Certains d'entre eux, les anticorps monoclonaux1, peuvent
être développés et produits en masse pour traiter diverses pathologies : cancers, pathologies
inflammatoires, maladies infectieuses… Ils constituent ainsi la plus grande classe actuelle de médicaments
biothérapeutiques et sont considérés avec de plus en plus d'intérêt pour soigner des infections virales
chroniques graves comme celles par HIV (Virus de l’immunodéficience humaine) ou HCV (Virus de
l’hépatite C), contre lesquelles les traitements actuels sont encore insuffisants.
Le seul mécanisme d'action des anticorps monoclonaux antiviraux véritablement considéré jusqu'à présent
par la communauté médicale et scientifique était celui d'une neutralisation et élimination directe des virus
dans les organismes infectés.
En utilisant un modèle de leucémie virale de la souris, le groupe « Oncogenèse et Immunothérapie » de
l'Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2), dirigé par Marc
Piechaczyk, vient de montrer qu'un traitement très court (quelques jours) par des anticorps monoclonaux
antiviraux peut, dans certaines conditions, avoir un effet supplémentaire ressemblant à celui d'une véritable
vaccination. Après 3 semaines, alors que les AC monoclonaux injectés ont disparu, les chercheurs ont, en
effet, détecté une réponse immunitaire antivirale puissante et soutenue dans le temps (plus d'1 an)
nécessaire aux souris pour échapper à la mort par leucémie.
L’équipe a identifié un mécanisme inattendu via lequel les AC monoclonaux induisent une immuni
antivirale protectrice. Celui-ci repose sur la capacité des AC monoclonaux à reconnaître, non seulement
1 Les anticorps monoclonaux sont des anticorps entièrement purs qui ne reconnaissent qu'un seul type d'antigène. Du fait de leur spécificité, que
l'on peut facilement établir, ils sont de plus en plus utilisés en thérapeutique pour détruire sélectivement des cellules tumorales ou des virus ainsi
que pour combattre certaines maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde.
Anticorps monoclonaux : traitements courts pour
thérapie durable des infections virales chroniques ?
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les particules virales circulantes, mais aussi certaines protéines virales exprimées à la surface des cellules
infectées. Cette nouvelle donnée serait la clef pour déclencher une protection immunitaire. Elle devrait être
prise en compte par les biologistes qui conçoivent et développent des AC monoclonaux thérapeutiques
antiviraux.
Chez la souris, une cure précoce et courte d’anticorps thérapeutiques monoclonaux ciblant à la fois les
virus et les cellules infectées par ces virus permet donc de soigner définitivement une infection chronique
mortelle. Si cette observation est extrapolable à la situation humaine, elle se traduira non seulement par un
bénéfice thérapeutique pour les patients, mais aussi pour la société en réduisant considérablement le coût
des thérapies par anticorps monoclonaux qui sont encore, pour une large part, prohibitives.
Bibliographie
A crucial role for infected-cell/antibody immune complexes in the enhancement of endogenous antiviral
immunity by short passive immunotherapy
Henri-Alexandre Michaud (1,2,3), Tiphanie Gomard (1,2,3), Laurent Gros (1,2,3), Kevin Thiolon (1,2,3),
Roudaina Nasser (1,2,3), Chantal Jacquet (1,2,3), Javier Hernandez (1,2,3), Marc Piechaczyk (1,2,3) and
Mireia Pelegrin (1,2,3)
(1) Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier, UMR 5535 CNRS, 1919 Route de Mende, 34293,
Montpellier Cedex 5;
(2) Université Montpellier 2, Place Eugène Bataillon, 34095 Montpellier Cedex 5
(3) Université Montpellier 1, 5 Bd Henry IV, 34967 Montpellier Cedex 2; France
PLoS Pathogens, 10 juin 2010
Contacts
Chercheur CNRS l Marc Piechaczyk l T 04 67 61 36 68 l [email protected]
Presse CNRS l Muriel Ilous l T 01 44 96 43 09 l [email protected]
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