SAISON 2017-18
Calderón ǁ Clément Poirée
M. Maeterlinck ǁ Géraldine Martineau
Ahmed Madani
F. Richter ǁ Jean-Claude Fall
Corneille ǁ Julia Vidit
N. Huston ǁ Laurent Hatat
B.-M. Koltès ǁ Philippe Baronnet
Nathalie Bécue ǁ Félix Prader
François de Brauer
M. Boulgakov ǁ Igor Mendjisky
Camille Bernon ǁ Simon Bourgade
LA VIE EST UN SONGE
de Calderón ǁ mise en scène Clément Poirée
15 septembre > 22 octobre 2017
avec John Arnold, Louise Coldefy, Pierre Duprat, Laurent Menoret, Morgane Nairaud, Makita Samba… (distribution en cours)
ǁ equipe scénographie Erwan Creff, lumières Kévin Briard, costumes Hanna Sjödin, musiques et son Stéphanie Gibert, maquil-
lages et coiffures Pauline Bry, collaboration artistique Margaux Eskenazi, régie générale Farid Laroussi… ǁ production Théâtre
de la Tempête subventionné par le ministère de la Culture ; en coproduction avec Hypermobile et la Scène conventionnée Théâtre
et Théâtre Musical Figeac/Saint-Céré - Festival de Figeac ; avec la participation artistique du Jeune Théâtre National ; avec le
soutien de la scène Watteau - Nogent-sur-Marne et des Trois Pierrots - Saint-Cloud.
Sigismond, prince héritier de Pologne,
vit au secret dans une tour depuis que le
roi Basile a lu dans les astres que son fils
le destituerait et livrerait le
royaume à la violence. Au
terme de son règne, Basile
est devant une alternative :
remettre la couronne à As-
tolphe et Etoile, ses neveu
et nièce, ou donner une
chance à son fils en le sou-
mettant à une épreuve : on
administre un narcotique au prisonnier,
et le voilà transporté dans le palais royal
où on le traite en prince. Sigismond se
comporte en véritable brute. A nouveau
endormi, et renvoyé au cachot, on le per-
suade alors qu’il a vécu en songe. Mais
une révolte éclate et le peuple, libérant
Sigismond, le proclame son souverain.
Maintenant chef de guerre, se laisse-
ra-t-il aller à sa fureur vengeresse ? De
grands changements toutefois se sont
produits en lui. Héritier légitime, victorieux
sur lui-même, Sigismond rétablit l’ordre,
pardonne à son père, et
fait par la sagesse de ses
décisions l’admiration de
tous. Mais c’est l’amour,
sous les traits de Rosaura,
sa jumelle en infortune –
abandonnée par son père
Clothalde puis abusée par
Astolphe – qui aura été le
grand agent de sa métamorphose. « Quel
est ce confus labyrinthe dont la raison
ne peut trouver le fil ? » : comme dans un
conte, c’est par les plus invraisemblables
péripéties et dans le feu des passions que
la vérité vient au jour. Lucidité et pondéra-
tion, justice et honneur, amour et liberté
en sont les maîtres mots : Sigismond ou
le Destin de l’homme.
Production
Théâtre de
la Tempête
« J’ai survécu à mes désirs
J’ai cessé d’aimer tous mes rêves.»
ǁ Pouchkine
La Vie est un songe
La Vie est un songe est un conte métaphysique. Trois journées,
trois métamorphoses de l’esprit qui conduisent de la soumission
à la révolte ; du triomphe des pulsions au renoncement à la jouis-
sance. Trois journées pour découvrir une éthique de responsabilité,
pour que l’enfant sacrifié devienne un enfant sacrifiant à la civilisa-
tion ses propres désirs et ainsi rétablisse le lien de filiation rompu
par un père défaillant.
La Vie est un songe est une fable politique. Ce qui est perçu
comme vrai : « cet enfant sera un sauvageon », est vrai dans ses
conséquences. A vouloir se prémunir de la violence du monde on
crée l’enfermement et la suspicion. Un enfant qui cristallise craintes
et reproches en conçoit un tel ressentiment qu’il développe les com-
portements auxquels, d’une certaine manière, on l’a condamné.
Traité comme un animal il devient un animal.
La Vie est un songe retrace une grande aventure psychique. Si-
gismond – tout comme Calderón lui-même qui dans un élan de co-
lère a, dit-on, tué un homme – est submergé par la rage, par ses dé-
sirs, par ses pulsions. Il vit dans la soumission à l’instinct, jusqu’au
meurtre, frôlant le viol et le parricide. Calderón entoure Sigismond
de personnages menés par leur aveuglement : Rosaura aveuglée
par l’honneur, Basile par la connaissance, Clothalde par la loyauté,
Astolphe par la gloire… Autant de maladies de l’âme. Lui aura les
yeux dessillés par le doute.
La Vie est un songe est un poème
vertigineux par son ambition de traiter
du monde, de la filiation, des pulsions,
des impératifs moraux, de nos défail-
lances et de nos triomphes sur nous-
mêmes. Ce qui fascine ici, c’est de dé-
couvrir une pièce entièrement écrite de
manière subjective, impressionniste ;
on perçoit le monde par les yeux effarés
de Sigismond et de Rosaura.
C’est une pièce monstre en cela
qu’elle échappe en grande partie
aux règles de l’écriture dramatique. Comment trouver sa vérité
concrète ? Notre réponse ne passera certainement pas par une
tentative de réorganisation rationnelle. Nous nous risquerons à l’im-
mersion dans ce monde de visions. J’aimerais conduire les specta-
teurs à l’intérieur de ces impressions, dans une théâtralité comme
en apesanteur, faite d’apparitions, de variations des focales, de
métamorphoses, d’élans lyriques démesurés, de bruit et de fureur.
ǁ Clément Poirée
CLÉMENT POIRÉE
ǁ Directeur du Théâtre de la Tempête
à la Cartoucherie depuis 2017.
ǁ A mis en scène : Kroum, l’Ec-
toplasme de H. Levin * (2004) ; Meurtre
de H. Levin* (2005) ; Dans la jungle
des villes de B. Brecht * (2009) ; Beau-
coup de bruit pour rien de W. Shakes-
peare * (création 2011, puis festival
international Globe to Globe à Londres
en 2012 et tournée en 2013) ; Moscou,
la rouge de C. Thibaut (festival de
Grignan – 2011) ; Homme pour homme
de B. Brecht * (création à l’Espace des
Arts en 2013) ; La Nuit des Rois de
W. Shakespeare * (création au Théâtre
des Quartiers d’Ivry en 2014, tournées
en 2015-16, 2016-17 et 2017-18) ;
Vie et mort de H de H. Levin *
ǁ En tant que collaborateur artis-
tique de Philippe Adrien, au sein de la
compagnie ARRT et de la compagnie
du Troisième Œil, il a participé depuis
2000 aux créations de : Le Roi Lear *, Le
Malade imaginaire *, L’Ivrogne dans la
brousse *, Yvonne Princesse de Bour-
gogne *, Le Procès *, La Mouette *,
Don Quichotte *, Ivanov *, Œdipe *,
Le Projet Conrad *, Le Dindon *, Les
Chaises *, Bug ! *, Exposition d’une
femme *, Partage de midi *, Protée *,
L’École des femmes *, La Grande
Nouvelle *, Le Bizarre Incident du chien
pendant la nuit *… (* spectacles
présentés au Théâtre de la Tempête).
ǁ En tant que pédagogue, il a assisté
Philippe Adrien au Conservatoire natio-
nal (CNSAD) en 2000-2001 et dirige
depuis 2015 des stages de formation
pour artistes professionnels.
« Le silence est l’élément dans
lequel se forment les grandes
choses, pour qu’enfin elles
puissent émerger, parfaites et majes-
tueuses, à la lumière de la vie qu’elles
vont dominer. La parole est trop souvent,
non l’art de cacher la pensée, mais l’art
d’étouffer et de suspendre celle-ci, en
sorte qu’il n’en reste plus à cacher. Dès
que nous avons vraiment quelque chose
à nous dire, nous sommes obligés de
nous taire; et si, dans ces moments, nous
résistons aux ordres invisibles et pres-
sants du silence, nous faisons une perte
éternelle que les plus grands trésors de la
sagesse humaine ne pourront réparer, car
nous avons perdu l’occasion d’écouter
une autre âme et de donner un instant
d’existence à la nôtre.»
ǁ Maeterlinck, Le Trésor des humbles
LA MORT DE TINTAGILES
de Maurice Maeterlinck ǁ mise en scène Géraldine Martineau
C’est un univers de conte, avec île, tour et
château, sur lequel plane la figure du Des-
tin : la vieille méchante reine a fait revenir
son neveu Tintagiles que
ses sœurs, Ygraine et Bel-
longère, accueillent avec
joie. Mais tous partagent le
pressentiment qu’une me-
nace pèse sur la vie de Tin-
tagiles et que l’amour est
la seule force qu’on peut
opposer à la fatalité : « Mets tes petits bras
là, tout autour de mon cou ; on ne pourra
peut-être pas les dénouer. » Vient la nuit où
Tintagiles est emmené… Ygraine le suit,
mais ils sont désormais séparés l’un de
l’autre par une porte infranchissable.
Suggérer l’indicible, éveiller le mystère,
cristalliser le temps, donner du volume au
silence, telle est l’ambition de ce théâtre
poétique, à fleur d’âme,
qui ouvre un champ de
perception bouleversant,
à la fois infime et infini. En
se détournant du tragique
des grandes aventures et
des passions, comme des
aspects triviaux du théâtre
naturaliste contemporain, Maeterlinck
dans ses « petits drames » « entr’ouvre la
scène intérieure, en chuchote les échos »,
et décèle sous l’insignifiance apparente
de la vie ordinaire les puissances inquié-
tantes de la destinée.
21 septembre > 22 octobre 2017
avec Sylvain Dieuaide, Ophélia Kolb, Agathe L’Huillier, Evelyne Istria, et les voix de Anne Benoit, Christiane Cohendy, Claude
Degliame ǁ équipe scénographie Salma Bordes, lumières Laurence Magnée, composition musicale Simon Dalmais, collaboration
artistique Emma Santini ǁ production Atypiques Utopies ; en coproduction avec le Théâtre Montansier ; avec la participation du
Jeune Théâtre National.
La Mort de Tintagiles
Maeterlinck place la mort au centre de son œuvre, telle qu’elle
est, violente, soudaine et inéluctable, annoncée dés la première
réplique : «Ta première nuit sera mauvaise, Tintagiles ». Maeterlinck
dépeint un amour fraternel plein de lumière, un lien qui semble in-
destructible, un amour d’une puissance si grande qu’il sera leur
arme, leur espoir : « La mort est une force extérieure qui empêche
tout mouvement qui s’oppose à elle et l’amour est une force inté-
rieure qui incite à agir contre la mort. » Cette dernière veillée est
pleine de douceur, de tendresse, de bienveillance, de musique, de
grâce, de partage et d’empathie. Le texte, d’une grande puissance
poétique, porte les mouvements de l’âme, les forces invisibles,
leur relation à l’inconnu. Cette densité donne à la pièce, pourtant
très courte, mystère et puissance. Cette bienveillance, lumineuse
et délicate pour repousser la mort, c’est ce qui me touche le plus
profondément dans cette pièce. La Mort de Tintagiles est un conte
initiatique et métaphysique. J’aimerais proposer aux spectateurs
une expérience sensorielle et émotionnelle qui leur permettra, peut-
être, d’en sortir eux aussi légèrement transformés.
ǁ Géraldine Martineau
GÉRALDINE MARTINEAU
ǁ Formation : Classe Libre du Cours
Florent, puis Conservatoire National
d’Art Dramatique.
ǁ A joué notamment avec J.-M. Ribes
Musée Haut Musée Bas ; J. Liermier
Penthésilée de Kleist ; J. M. Rabeux
Opérette de Gombrowicz et La Nuit des
rois de Shakespeare ; Y. Beaunesne
Le Canard sauvage d’Ibsen ; P. Bureau
Roberto Zucco *, Sirènes et Dor-
mir cent ans ; G. Watkins Je ne me
souviens plus très bien ; V. Bellegarde
Terre océane de Danis et Isabelle et La
Bête de Solotareff ; V. Dréville La Troade
de Garnier ; S. Hillel Sunderland de
Koch ; T. Rossigneux Corps étrangers *
de S. Marchais ; S.Bester et I. Antoine
La Tragédie du Belge et On a dit on fait
un spectacle ; C.Schaub Le Poisson
belge de L. Confino, rôle pour lequel
elle obtient le Molière de la révélation
féminine en 2016 (*spectacles présen-
tés au Théâtre de la Tempête).
ǁ Crée en 2010 la compagnie Aty-
piques Utopies et monte Mademoiselle
Julie de Strindberg.
ǁ Auteur de Jackie M.
ǁ Cinéma avec J.-J. Chervier La Fonte
des neiges ; J. Huth Hell Phone ;
P. Mazingarbe Blanche, Les Poissons
préfèrent l’eau du bain et Le Roi des
Belges ; R. Rosenberg Aglaé pour
lequel elle obtient un prix d’interpré-
tation aux festivals de Clermont-
Ferrand et Angers ; M. Placido Le
Guetteur ; B. Rolland Léa ; V. Lemercier
Le Bol de Marie-Francine ; C. Régin Le
Gardien du temple ; H. Charuel Bloody
Milk et M. Lavoine Lulu.
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