Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi IV.1. CARACTERISATION DES EAUX Un écosystème qu’il soit aquatique ou terrestre est caractérisé par un ensemble des facteurs écologiques. Ces derniers sont soit abiotiques, soit biotiques. Les facteurs abiotiques comprennent l’ensemble des caractéristiques physico-chimiques du milieu et les facteurs biotiques constituent l’ensemble des interactions qui se réalisent entre des individus de la même espèce ou d’espèces différentes (Dajoz, 1996). Dans ce chapitre, nous nous intéressons d’une manière très sommaire à quelques facteurs écologiques dans les eaux de la partie congolaise du bassin de l’Inkisi, essentiellement pendant nos échantillonnages. En effet, il est connu que les facteurs écologiques ont un rôle déterminant pour le nombre et la nature des espèces susceptibles de cohabiter dans un environnement donné (Hugueny et Lévêque, 2006). Matthews et al. (1992) et Philippart (1989) ont montré que la distribution des poissons est largement influencée par la qualité physique et chimique de l’eau (oxygène dissous, température, pH, matières en suspension, dureté, ammoniaque, etc.…). Welcomme (1979, 1985), Welcomme & Hagborg (1977), Junk & Welcomme (1990) ont montré l’importance du cycle saisonnier des régimes de crues, de la durée et de l’intensité de ces dernières dans les captures des poissons des rivières en milieu tropical. De même, Statzner & Highler (1986); Junk et al. (1989); Lowe-McConnell (1987) soulignent le rôle de l’hydrologie comme facteur structurant de l’écologie aquatique. Enfin, Lévêque (2006a) note que la variabilité hydrologique qui résulte de la répartition saisonnière des pluies ou la variabilité inter-annuelle des précipitations a, des conséquences importantes sur la biologie des espèces et sur la dynamique des peuplements de poissons. La caractérisation de l’environnement abiotique est un des éléments clés dans la compréhension du fonctionnement d’un écosystème. Ainsi l’objectif de ce chapitre demeure de dégager les grands traits caractéristiques des eaux (physico-chimie) de la partie congolaise du bassin de l’Inkisi. IV.1.1. RAPPEL DES METHODES L’étude a porté sur la portion du bassin où les données sur la diversité de l’ichtyofaune ont été collectées. Sur le terrain, l’évaluation de la physico-chimie a consisté d’une part en des mesures ponctuelles prises lors des échantillonnages et d’autre part à des observations réalisées au fond et autour des eaux. Le plan d’échantillonnage, la liste des variables et les appareils de mesure utilisés ont été présentés dans le chapitre 2. 229 Chapitre IV Des prélèvements des échantillons d’eau ont été effectués dans certaines stations pour des observations microscopiques. Les pentes moyennes et partielles ont été calculées à partir de la différence d’altitude et de la distance entre deux points pour la représentation du profil longitudinal. IV.1. 2. CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX IV.1.2.1. Profil longitudinal de l’Inkisi Le cours principal reste bien évidemment le premier des milieux importants du bassin. Son état varie fortement suivant les saisons. Les eaux ont une coloration jaunâtre. La rivière Inkisi pénètre dans le territoire congolais à une altitude de 548 m et se jette dans le fleuve Congo à 211 m d’altitude (fig.4.1). La dénivellation moyenne dans la partie congolaise, très contrastée, est de 1,9 m par km. De la frontière angolaise à la cité de Inkisi/Kisantu, la rivière Inkisi est navigable ; Sur cette distance de près de 130 km la dénivellation est de 39 cm par km. De Inkisi/Kisantu à Nsanga, deux agglomérations distantes de près de 35 km, la dénivellation passe à 1,5 m par km. A Nsanga apparaît une chute, la chute de Sanga, en forme d’escalier, de 24 m de haut, au sommet de laquelle est érigé un barrage hydroélectrique. Du bas de la pente de Sanga au sommet de la chute de Zongo, un tronçon de 10 km, la pente s’évalue à 2,2 m au km. A Zongo se trouve une chute dont la hauteur est de 58 m. En amont et à moins d’une centaine de mètres de la chute est érigé un autre barrage hydroélectrique. Du bas de la chute au confluent avec le fleuve Congo, un parcours de 6 km, la dénivellation atteint 19,7 m par km. A l’entrée de l’Inkisi dans le fleuve se trouve une autre chute d’environ 8 m de haut. IV.1.2.2. Variables physico-chimiques Les données moyennes de quelques variables physico-chimiques sont consignées dans le tableau 4.1. Les données par saison sont présentées en annexe. IV.1.2.2.1. Profondeur et Transparence Sur le cours principal, le niveau d’eau observé et relevé, durant les expéditions révèle un minimum de 1,5 m (au pied de la chute de Nsanga, 04°50’39,4’’S - 15°57’28,1’’E) contre un maximum de 4,2 m (au niveau du barrage Nsanga, 04°50’35,5’’S - 14°57’37,6,1’’E). La profondeur maximale dans les affluents varie de quelques cm à 2,2 m. 230 tu 411 Fleuve Congo Altitude (en m) k is sa n te d eS an g Ch u a te d eZ on g o Po 511 In nt i i /K C hu Luguga Bongolo Vila 611 Fidi Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi 311 211 175 150 125 100 75 50 25 0 Dist ance (en km ) Fig. 4.1. Profil longitudinal de la partie congolaise de l’Inkisi La transparence est un des facteurs souvent avancés pour expliquer la productivité et le fonctionnement trophique des milieux aquatiques (Blaber & Blaber, 1980 ; Cyrus & Blaber, 1987a,b ; Albaret et al., 2004). La transparence de l’eau permet d’évaluer la zone euphotique nécessaire dans l’estimation de la production primaire et la teneur de l’eau en charges solides de diverses natures. Durant la saison sèche et compte tenu de la faible profondeur du lit de certains affluents (moins d’un mètre par endroit) au fond duquel on aperçoit le substrat, la pénétration des rayons solaires est totale dans la plus grande majorité des stations prospectées. Elle est partielle et diminue pendant la saison pluvieuse du fait de nombreuses particules entraînées par les eaux de ruissellement qui gagnent le lit des rivières. Ces particules se trouvent généralement sous forme de grains isolés. La floculation et l’agrégation de certains de ces particules ne se produisent globalement que lorsque la vitesse du courant devient faible (Boucart & Francis-Boeuf, 1942). 231 Chapitre IV Tableau 4.1. Variables physico-chimiques dans divers cours d’eau avec leur valeur minimale et maximale durant les pêches expérimentales Légende C. d’eau : Cours d’eau Min : minimum Max : maximum C. d'eau Inkisi Moy ± SD Min - Max Affluents de la rive gauche Lamba Moy Luidi Moy ± SD Min - Max Muala Moy ± SD Min - Max Niama Valeurs N'soni Moy ± SD Min - Max Nua Moy ± SD Min - Max Vila Valeurs Affluents de la rive droite Bongolo Moy ± SD Min - Max Fidi Moy ± SD Min - Max Luhuha Moy ± SD Min - Max Lukusu /Kink Valeurs Lukusu/Nge Moy ± SD Min - Max Ngeba Moy ± SD Min - Max Vini Moy ± SD Min - Max 232 T° : température Cond : conductivité Kink : Kinkutu Nge : Ngeba T°air T° eau pH Cond Durété 26,9 ± 1,3 25,2 ± 0,8 7,0 ± 0,5 70,1 ± 28,9 2,1 ± 0,8 24,5 - 30,5 23,2 - 26,2 6,0 - 7,7 21,6 - 128,2 1,0 - 4,2 25,3 27,1 ± 3,0 21,6 - 31,2 26,6 ± 2,1 24,3 - 29,1 26,8 25,6 ± 3,3 20,6 - 30,7 29,1 ± 2,5 23,4 - 31,0 26,7 24,0 24,6 ± 1,3 23,1 - 27,4 24,0 ± 2,1 22,1 - 26,4 21,8 22,5 ± 1,7 19,7 - 24,0 27,3 ± 2,6 22,2 - 30,4 25,8 7,1 7,4 ± 0,2 7,1 - 7,8 7,4 ± 0,5 6,8 - 8,0 7,2 6,5 ± 0,5 5,6 - 6,9 7,8 ± 0,4 7,2 - 8,3 7,2 17,5 1,0 209,8 ± 64,7 6,9 ± 2,4 126,2 -294,0 4,0 - 9,9 233,3 ± 96,1 7,5 ± 2,6 145,8 -362,0 5,0 - 12,0 35,2 1 12,6 ± 2,4 0,5 ± 0,2 9,5 - 15,8 0,3 - 0,5 135,5 ± 16,3 4,3 ± 0,5 112,4 -159,5 4,0 - 5,2 231 8 25,6 ± 2,9 20,3 - 29,4 28,0 ± 3,0 24,3 - 31,5 27,9 ± 2,0 25,6 - 29,9 28,6 26,4 ± 2,8 23,4 - 28,8 26,0 ± 1,6 23,7 - 28,7 27,8 ± 1,2 26,8 - 29,1 23,6 ± 1,1 22,3 - 25,4 24,0 ± 1,5 21,8 - 25,2 24,7 ± 1,5 22,7 - 26,1 23,4 25,1 ± 1,2 23,6 - 26,1 23,6 ± 1,4 21,9 - 25,6 24,3 ± 0,9 23,4 - 25,1 7,1 ± 0,4 87,7 ± 15,3 6,8 - 7,8 66,7 - 102,5 6,7 ± 0,3 26,8 ± 8,2 6,4 - 7,0 16,5 - 35,0 7,3 ± 0,4 139,8 ± 35,9 6,9 - 7,9 89,7 - 168,8 7,1 62,1 7,0 ± 0,7 98,8 ± 36,0 6,4 - 7,8 66,9 - 148,5 7,1 ± 0,3 120,8 ± 31,7 6,5 - 7,5 73,1 - 151,4 6,4 ± 0,1 15,7 ± 3,3 5,6 - 6,5 11,9 - 17,6 3,3 ± 0,7 2,0 – 3,5 1,0 ± 0,0 0,5 - 1,0 4,0 ± 1,2 3,0 - 5,2 2,0 3,5 ± 1,3 2,0 - 5,0 4,4 ± 0,9 3,0 - 5,0 0,5 ± 0,3 0,3 - 0,6 Moy ± SD : Moyenne ± déviation standard O2 (mg/l) 8,3 ± 0,6 7,8 - 8,9 O2 (%) 97,1 ± 3,4 94 -106 Largeur Profondeur Vitesse 63,6 ± 16,0 2,2 ± 1,0 1,2 ± 0,9 48,0 - 84,0 1,5 - 4,2 0,1 - 3,6 Transparence 1,1 ± 0,4 0,4 - 1,8 8,0 8,2 ± 0,5 7,9-8,5 8,9 ± 0,4 8,3 - 9,1 7,7 8,9 ± 0,3 8,6 -9,1 8,8 ± 0,3 8,5 - 9,2 7,5 98 97 ± 2,8 94-101 95 ± 2,6 88 - 99 96 100 ± 3,6 94 -102 99 94-104 92 4,0 12,3 ± 2,0 9,3 – 22,0 6,5 ± 2,6 4,0 - 10,0 2,0 3,3 ± 0,4 2,5 - 3,6 16,3 ± 2,7 13,0 - 20,6 14,5 0,3 1,2 ± 0,3 0,9 -1,8 0,8 ± 0,6 0,3 - 1,5 0,3 0,4 ± 0,2 0,3 - 0,8 0,6 ± 0,1 0,4 - 0,8 1,6 0,4 0,7 ± 0,2 0,5 - 1,0 0,4 ± 0,1 0,3 - 0,6 0,4 0,4 ± 0,1 0,3 - 0,6 0,6 ± 0,1 0,4 - 0,8 0,3 0,3 0,8 ± 0,3 0,3 - 1,0 0,7 ± 0,4 0,3 - 1,0 0,3 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,6 0,6 ± 0,2 0,2 - 0,7 0,4 9,7 ± 0,4 9,4 -10,2 9,2 ± 0,3 8,8 -9,3 8,6 ± 0,6 8,4 - 9,3 8,2 7,3 ± 0,3 7,0-7,6 8,6 ± 0,2 8,3 -8,8 8,1 ± 0,2 7,9 - 8,4 99 ± 3,8 94 -105 101 ± 4,1 95-103 97 ± 2,7 92 - 99 95 96 ± 3,4 90 - 98 96 ± 2,4 92 -100 94 ± 2,3 90 - 99 10,8 ± 2,5 8,0 - 16,0 33,3 ± 2,5 32,0 - 37,0 4,1 ± 0,9 3,0 - 5,0 8,0 4,2 ± 0,9 3,0 - 5,0 9,6 ± 3,7 7,0 - 18,0 11,7 ± 3,2 8,0 - 14,0 1,0 ± 0,1 0,6 - 1,2 1,7 ± 0,3 1,3 - 2,0 0,8 ± 0,1 0,6 - 1,2 1,0 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,6 1,5 ± 0,4 0,8 - 2,0 0,8 ± 0,2 0,6 - 1,8 1,1 ± 0,3 0,8 - 1,2 0,8 ± 0,1 0,8 - 0,9 0,5 ± 0,2 0,3 - 0,7 0,5 0,4 ± 0,1 0,4 - 0,6 0,4 ± 0,1 0,3 - 0,6 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,6 0,7 ± 0,3 0,4 - 1,0 1,3 ± 0,2 1,1 - 1,5 0,7 ± 0,2 0,4 - 0,9 0,5 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,6 1,5 ± 0,4 0,8 - 1,4 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,8 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi C. d'eau Sous-affluents Manzanza Moy ± SD Min - Max Mingididi Moy ± SD Min - Max Nsengezi Valeurs Voke Moy ± SD Min - Max Wungu Moy ± SD Min - Max Ruisseaux et sources Bimbuampolo Moy ± SD Min - Max Mabuta Moy ± SD Min - Max Mpika Valeurs N'longo Moy ± SD Min - Max Sanga Valeurs Yabi Moy ± SD Min - Max Yoyila Moy ± SD Min - Max Zua Moy ± SD Min - Max T°air T° eau 24,3 ± 0,2 23,2 - 25,6 28,4 ± 1,1 25,2 - 31,8 29,8 27,7 ± 1,5 25,2 - 30,2 28,5 ± 1,9 24,4 - 30,7 22,5 ± 0,6 21,3 - 24,2 25,7 ± 1,0 24,1 - 27,4 25,2 26,0 ± 1,7 22,7 - 29,4 25,1 ± 1,1 22,4 - 26,8 28,1 ± 1,5 24,4 - 29,7 25,4 ± 1,0 24,2 - 26,7 28,1 25,8 ± 0,6 23,4 - 26,2 28,1 25,9 ± 1,6 23,7 - 27,0 25,8 ± 0,3 24,3 - 26,3 26,7 ± 1,7 23,8 - 28,6 23,2 ± 0,4 22,8 - 24,7 23,5 ± 1,2 21,7 - 24,5 24,2 24,6 ± 0,9 23,6 - 25,6 25,4 23,9 ± 0,1 22,0 - 25,0 22,6 ± 0,4 21,3 - 23,9 24,4 ± 1,6 22,5 - 26,2 pH Cond Durété O2 (mg/l) O2 (%) Largeur Profondeur Vitesse Transparence 6,1 ± 0,4 9,8 ± 1,9 5,9 - 6,6 8,7 - 12,0 7,0 ± 0,6 109,7 ± 38,1 6,6 - 7,5 82,7 - 136,6 6,6 28,8 6,0 ± 0,3 29,2 ± 3,4 5,6 - 6,4 24,0 - 38,2 6,8 ± 0,3 40,8 ± 6,3 6,5 - 7,3 24,6 - 56,3 0,3 ± 0,1 0,3 – 0,4 3,4 ± 0,0 2,7 - 4,5 1,0 1,0 ± 0,1 0,8 - 1,2 1,6 ± 0,3 0,8 - 1,9 8,6 ± 0,3 8,3 - 8,8 8,5 ± 0,2 8,3 - 8,8 8,0 7,7 ± 0,2 7,2 - 8,1 7,8 ± 0,2 7,3 - 8,4 97± 2,6 91-100 99 ± 2,2 94 -102 97 94 ± 2,1 90 - 98 94 ± 2,1 90 - 99 2,7 ± 1,2 2,0 - 4,0 3,5 ± 0,7 3,0 - 5,0 4,0 28,5 ± 2,1 24,0 - 42,0 15,2 ± 5,3 12,0 - 25,2 1,3 ± 1,0 0,2 - 2,2 0,7 ± 0,2 0,5 - 1,2 0,5 1,4 ± 0,4 1,2 - 2,2 1,1 ± 0,1 0,9 - 1,5 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,4 0,4 ± 0,1 0,3 - 0,5 0,4 0,2 ± 0,1 0,0 - 0,3 0,8 ± 0,1 0,5 - 1,0 0,9 ± 0,5 0,2 - 1,3 0,6 ± 0,1 0,5 - 0,8 0,5 0,8 ± 0,3 0,5 – 1,3 0,7 ± 0,2 0,4 - 1,3 5,9 ± 0,3 5,4 - 6,3 5,8 ± 0,4 5,2 - 6,3 5,4 5,7 ± 0,3 5,3 - 6,1 5,3 5,6 ± 0,3 5,4 - 5,8 5,6 ± 0,1 5,2 - 6,3 5,8 ± 0,2 5,4 - 5,9 1,3 ± 0,4 0,9 - 2,1 1,5 ± 0,5 0,5 - 2,1 0,5 1,4 ± 0,6 0,8 - 2,4 0,5 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,7 1,6 ± 0,3 1,4 - 2,0 0,5 ± 0,0 0,4 - 0,6 8,8 ± 0,2 8,2 - 9,1 8,0 ± 0,2 7,6 - 8,3 8,6 8,8 ± 0,3 8,0 - 9,3 8,7 8,4 ± 0,3 8,0 - 8,8 7,9 ± 0,4 7,1 - 8,2 9,0 ± 0,2 8,2 - 9,4 99 ± 3,4 93 - 104 98 ± 1,8 94 - 103 102 99 ± 2,1 97-103 99 95 ± 1,8 91 - 100 94 ± 2,4 90 - 100 101 ± 1,9 95 - 105 0,9 ± 0,1 0,7 - 1,0 0,7 ± 0,1 0,7 - 0,8 0,4 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,6 0,7 0,6 ± 0,1 0,5 - 0,8 1,0 ± 0,3 0,6 - 1,4 0,5 ± 0,1 0,4 - 0,6 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,6 0,2 ± 0,1 0,2 - 0,3 0,2 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,4 0,3 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,4 0,2 ± 0,1 0,2 - 0,3 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,4 0,2 ± 0,1 0,1 - 0,3 0,1 ± 0,1 0,1 - 0,2 0,5 0,1 ± 0,1 0,0 - 0,2 0,2 0,1 ± 0,1 0,0 - 0,2 0,1 ± 0,1 0,1 - 0,2 0,1 ± 0,1 0,0 - 0,2 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,4 0,2 ± 0,1 0,2 - 0,3 0,2 0,2 ± 0,1 0,2 - 0,3 0,3 0,2 ± 0,1 0,2 - 0,4 0,2 ± 0,1 0,2 - 0,3 0,3 ± 0,1 0,2 - 0,4 38,8 ± 10,1 27,4 - 62,4 43,4 ± 12,8 16,1 - 62,4 8,0 47,8 ± 21,6 23,4 - 72,3 12,6 14,6 ± 1,5 12,8 - 16,4 56,4 ± 6,2 42,0 - 60,8 13,7 ± 3,8 11,0 – 17,4 233 Chapitre IV IV.1.2.2.2. Température La température influe sur le métabolisme (développement embryonnaire, croissance, respiration, reproduction,…) et la distribution des espèces animales et végétales (Dépasse, 1956 ; Descamps, 1967 ; Huet, 1970 ; Hyne, 1970 ; Lavandier, 1979). Dans les différentes stations prospectées, le minimum thermique de l’air se situe à 20,3°C (Bongolo/Kinsendi) et le maximum à 31,2°C (Luidi/Kinuansudi) contre un minimum thermique de l’eau situé à 19,7°C (N’soni/Yanama) et un maximum de 30,7°C (Nua/Mawunzi). L’amplitude thermique moyenne de l’eau est de 2,8°C. L’amplitude la plus basse fut observé sur Inkisi/Zongo (en aval de chute) (1,1°C) dont la station est dans une forêt et la plus élevée à Nua/Mawunzi (8,2°C) dont la station se trouve à découvert. Les mesures faites, sur chaque station à différentes heures, ont montré que les différences de la température entre l’air et l’eau n’excèdent pas 5°C. IV.1.2.2.3. pH et Oxygène D’une manière générale, le pH connaît des fluctuations saisonnières dans le bassin de l’Inkisi que l’on soit sur le lit de la rivière ou sur ses affluents. Avec des pH variant de 5,2 à 8,2 les eaux de l’Inkisi et de ses affluents sont tantôt acides, tantôt neutres et tantôt alcalines. Les valeurs de pH augmentent de la saison sèche à la saison pluvieuse. Sur le cours principal, les valeurs de pH sont comprises entre 6,0 et 7,7 tandis que dans les principaux affluents elles sont dans l’ordre de 6,4 à 8,3 exceptée les rivières N’soni et Vini (bordées par des galeries forestières) où ils ont varié de 5,6 à 6,9. Les eaux acides sont, particulièrement, observées dans des ruisseaux, sources et les eaux de plaines d’inondation, à fond riches en débris végétaux (5,2-6,3 dans un milieu marécageux situé en amont du barrage Zongo à Zongo). Les variations saisonnières et journalières, pour chaque station considérée, sont de faible amplitude (ne dépassant pas 1). L’oxygène dissous est essentiel pour la respiration des organismes aquatiques et a donc une influence directe sur le fonctionnement biologique de ces milieux. La concentration en oxygène dissous diminue à la faveur de la consommation par les organismes lorsque celle-ci n’est pas compensée par de nouveaux apports. D’une façon générale, les eaux du bassin de l’Inkisi présentent des taux d’oxygénation proche ou supérieur de la saturation. 234 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi Les valeurs observées pour l’oxygène dissous dans la rivière Inkisi et ses affluents (7,0-10,2 mg/l) indiquent des eaux bien oxygénées pour toute vie aquatique. Les variations saisonnières sont également de faible amplitude. Les pourcentages de saturations varient de 88 à 106 % dans les stations échantillonnées et durant toutes les campagnes. IV.1.2.3.4. Conductivité et dureté totale La conductivité d’une eau correspond à sa conductibilité. Elle traduit la capacité de l’eau à conduire l’électricité entre deux électrodes. Elle détermine essentiellement « pression osmotique » de l’eau. La conductivité augmente avec la teneur de l’eau en sels dissous et la mobilité des ions. Plus la conductivité de l’eau sera élevée plus la pression osmotique sera forte. Sa mesure peut donner une idée de la concentration en ions de l’eau. Il existe une relation entre la teneur en sels dissous d’une eau et sa conductivité (Richard & Nguyen, 1961 ; Rodier, 1984). La conductivité dans le bassin de l’Inkisi subit également des fluctuations. Elle augmente de la saison des pluies à la saison sèche. Les valeurs obtenues sont comprises entre 8,7 µS/cm (Mazanza / Muala-Kinsende) à 145,8 µS/cm (Muala / Muala-Kinsende) en saison pluvieuse contre 12,0 à 362,0 µS/cm en saison sèche, pour les mêmes rivières. La dureté totale d’une eau correspond à l’ensemble des sels dissous dans l’eau. La dureté totale ou titre hydrotimétrique indique essentiellement sa teneur en ions calcium et magnésium dissous. La dureté connaît aussi des fluctuations : elle augmente de la saison des pluies à la saison sèche. Les valeurs moyennes observées dans différentes stations oscillent entre 0 et 10°D (soit 0,3 à 180 mg de CaCO3 par litre). Ce qui indique que ces eaux sont, en général, douces. IV.1.3. Faune et flore aquatique Le bassin de l’Inkisi regorge une faune et une flore aquatique abondante et diversifiée qui n’ont malheureusement fait l’objet d’aucune étude particulière. Les renseignements reçus et des observations effectuées montrent que nombreux taxa sont bien représentés. Parmi les animaux aquatiques ou semi-aquatiques, nous avons observé en dehors de poissons et à titre indicatif, les batraciens (Bufo regularis Reus, 1833 ; Ptychadena mascareniensis (Dumeril & Bibron, 1841) ; Xenopus calcaratus Peter, 1875), les oiseaux (Oedicnemus senegalensis Swainson, 1837 ; Actophilornis africanus (Gmelin, 1789) ; Alcedo leucogaster (Fraser, 1843), les reptiles (Varanus niloticus (Linneaus,1758) ; Crocodylus niloticus Laurenti, 1768), les mammifères (Potamogale velox Du Chaillu, 1860). 235 Chapitre IV Les macro-invertébrés les plus représentés sont les insectes (les Hyménoptères, les Diptères, les Orthoptères et les Odonates), les annélides (Lumbricus terrestris), les mollusques (Bulinus forkalis (Ehrenberg, 1831)). Le peuplement végétal aquatique des lits de la rivière et des ses affluents est constitué des macrophytes en l’occurence des Agavaceae (Dracaena camerooniama Baker), Araceae (Lasimorpha senegalense Schott), Hydrochariaceae (Hydrocharis chevalieris (De Wild.) Dandy, Nymphea spp, d’Eichhornia crassipes et de nombreux microphytes, essentiellement constitué des algues Chlorophytes (Spirogyra, Zygnema, Volvox, Closterium), Cyanophytes (Nostoc, Spirulina, Lyngbya, Oscillatoria, Rivularia) et Chromophytes (Pinnularia, Navicula). Le long des rivières, on trouve de nombreux macrophytes en l’occurrence des Arecaceae (Elaeis guineensis Jacq, Laccosperma secundiflorum Kuntze,…), Asteraceae (Alternanthera sessilis (L) D.C ; Spilanthess costata Benth, …) des Cyperaceae (Cyperus angolensis,…), des Fabacées (Psophocarpus scandens (Endl) Verdc.), des Poaceae (Pennisetum purpureum Schum ; Loudetia demeuse (De wild.) C.E.Hubb. ex Pic.) IV.2. STRUCTURE DES COMMUNAUTES DES POISSONS La rivière constitue un milieu variable, varié et complexe (Mérona, 1979) se caractérisant par la variation conjointe d’un ensemble de paramètres physiques et chimiques (Belliard et al., 1997). Ces changements physiques et chimiques entraînent des modifications de structures des communautés piscicoles se traduisant par une variation en richesse et en composition spécifique (Huet, 1954 ; Balon & Stewart, 1983 ; Hugueny & Lévêque, 2006). Les changements de composition des communautés s’établissent en liaisons étroites avec les caractéristiques des espèces et des stratégies qu’elles ont développées (Barbaut, 1992). Les changements affectent également les modes de reproductions développés par les espèces (Bénech & Quensière, 1985 ; Benech & Quensière, 1989 ; Belliard et al., 1997) et même les régimes alimentaires (Paugy & Lévêque, 2006b). Les études sur la répartition des poissons apportent les éléments nécessaires pour l'aménagement ichtyologique et pour le contrôle des communautés aquatiques naturelles (Merona, 1981). Ces études ont été largement effectuées pour les écosystèmes aquatiques européennes (Merona, 1979). En Afrique, elles sont rares voire inexistantes dans certaines régions (Pouilly, 1993 ; Kamdem & Teugels, 1997 ; Kamdem, 1998 ; Mbega, 2004). 236 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi L'étude de la structure des peuplements piscicoles dans la partie congolaise du bassin de l’Inkisi est abordé selon l’axe longitudinal qui tient compte des flux unidirectionnels le long du gradient amont-aval. Il est question de connaître la dynamique spatiale de son ichtyofaune. Il s'agit, en particulier, de voir son organisation dans l'espace et de déterminer les facteurs susceptibles de régir cette structuration. IV.2.1. Rappel des méthodes La méthode qui a été utilisée est développée dans le chapitre deux du présent document. Deux approches complémentaires sont utilisées : l’une basée sur des analyses multivariées, l’autre basée les indices synthétiques (abondance, richesse spécifique, indice de diversité de Shannon et équitabilité). Une première analyse en composantes principales effectuée sur toutes les espèces capturées par différentes techniques de pêche et qui a tenu compte de toutes les stations a été réalisée. Les résultats n’ont pas permis de mettre en évidence une structure particulière intéressante. Nous nous limitons, ici, aux seules stations dites « écologiques » qui ont fait l’objet des techniques de captures plus ou moins standardisées. IV.2.2. Caractérisation des stations IV.2.2.1. Coordonnées des stations Les coordonnées géographiques et les codes utilisés sont consignés dans le tableau 4.2. Tableau 4.2. Coordonnées des stations écologiques (E) : Est (S) : Sud N° Station Code Rivière 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Kinsendi / Inkisi Amont barrage Sanga Aval barrage Sanga Aval Chute Zongo Nua / Sawu di Kimpangu Luidi / N'dimba Yayisu Wungu / Ndimba Muayi Bongolo / Ndimba Malueka Ngeba / Pont Kimasi N’soni / Kikiadi Village Kin Inkisi Kinsende Ambs Inkisi Nsanga Avbs Inkisi Nsanga Avcz Inkisi Zongo Nua Nua Mawunzi Luid Luidi Kinua-nsudi Wung Wungu Kiyenga Bong Bongolo Kinsende Ngeb Ngeba Ngeba Nson N'soni Yanama Longitude (E) Latitude (S) 05° 23' 10,0" 04° 50' 31,0" 04° 50' 39,4" 04° 46' 06,6" 05° 18' 48,0" 05° 28' 25,1" 05° 31' 45,0" 05° 23' 06,6" 05° 11' 01,5" 05° 24' 08,2" 15° 15' 17,1" 14° 57' 36,5" 14° 57' 27,5" 14° 52' 39,0" 15° 06' 31,9" 15° 13' 04,3" 15° 17' 29,0" 15° 15' 31,8" 15° 12' 23,1" 15° 10' 16,6" 237 Chapitre IV IV.2.2.2. Variables environnementales Vingt et une variables environnementales ont été prises en compte dont dix-huit variables quantitatives tels que des descripteurs physico-chimiques (température de l’eau, pH, dureté, transparence, …) ou des descripteurs géographiques (distance à la source, altitude) et trois variables qualitatives (présence ou absence de gros blocs de roches, de débris végétaux et de berge à herbes). Le tableau 4.3 donne les différentes moyennes des variables environnementales utilisées. Tableau 4.3. Variables environnementales et leurs codes Variables Code Kin Ambs Avbs Distance à la source Diso 288 375 (km) Alt 512 445 Altitude (m) Haca 0 0 Hauteur canopée (m) Teau 24,4 25,0 Température (°C) Ph 7,2 7,4 pH Cond 77,6 80,0 Conductivité (µS/cm) Dur 2,3 2,4 Durété (D°D) Oxy 8,9 8,1 Oxygène (mg/l) Lar 57,0 54,0 Largeur (m) Prof 1,85 1,90 Profondeur (m) Vit 0,95 1,06 Vitesse (m/s) Tran 1,0 1,4 Transparence (m) Couverture et substrat (en proportion) Couverture canopée Ccan 0,00 0,00 Plancher rocheux Roc 0,40 0,50 Blocs Bloc 0,30 0,20 Cailloux Cail 0,00 0,07 Sable Sab 0,25 0,20 Boue (argile et vase) Boue 0,05 0,03 Evaluation qualitative : présence ou absence Berge herbeuse Behe 0 0 Gros blocs Gblo 0 0 Débris Debr 0 0 Avcz 377 388 420 0 25,5 7,3 83,5 2,6 8,2 59,0 1,75 0,80 1,2 246 0 26,0 7,4 92,9 3,0 8,4 64,0 2,20 0,86 1,5 0,00 0,45 0,25 0,06 0,20 0,04 0 0 0 Stations Nua Luid Wung Bong 325 276 Ngeb Nson 288 295 373 307 530 537 0 0 25,4 25,1 7,7 7,5 152,3 234,3 5,1 7,8 8,7 8,1 15,3 16,3 0,60 1,00 0,54 0,58 0,60 1,0 537 0 24,6 6,9 48,3 1,5 7,8 17,2 1,00 0,75 0,7 515 0 22,9 7,3 99,4 3,3 9,9 18,3 0,88 0,82 0,7 541 0 23,1 7,3 141,3 4,5 8,8 9,8 1,23 0,36 1,2 590 8 22,3 6,8 14,0 0,5 8,9 3,2 0,35 0,30 0,3 0,00 0,60 0,10 0,00 0,25 0,10 0,00 0,10 0,07 0,33 0,45 0,05 0,00 0,13 0,07 0,30 0,42 0,08 0,00 0,15 0,04 0,35 0,40 0,06 0,00 0,20 0,05 0,11 0,38 0,07 0,00 0,00 0,00 0,35 0,40 0,25 0,80 0,00 0,00 0,38 0,40 0,22 0 1 1 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 1 IV.2.2.3. Relation Stations-Variables environnementales Pour évaluer la relation entre les stations et les variables environnementales nous avons effectué une analyse multivariée : l’Analyse en Composantes Principales (ACP). Pour cela nous avons lancé une série d’analyses à partir de la matrice stations-variables environnementales. 238 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi Les données de la matrice utilisée pour la réalisation de cette ACP sont reprises dans les tableaux 4.3. Cette analyse qui a tenu compte des variables environnementales comprenait 10 lignes (stations) et 21 colonnes (facteurs). Les résultats de ces analyses sont illustrés dans les figures 4.2 et 4.3. Les axes 1, 2, 3 et 4 expriment respectivement 30,2 % ; 21,2 % ; 9,7 % et 6,1 % de la variance totale. Nous n’avons retenu pour l’interprétation de nos résultats que les deux premiers axes qui expriment à eux seuls 51,4 % de la variabilité totale. Il s’en suit une représentation graphique dont les variables environnementales sont en relation aux stations de prélèvement (Fig. 4.2). 1.0 Nson Ccan Haca Axe 2 (21,2 %) Roc Vit Avbs Kin Bloc Avcz Ambs Gblo Debr Diso Teau Ph Oxy Alt Lar Wung Tran Bong Prof Nua Boue Sab Cail Luid Ngeb Cond Dur Behe -1.0 -1.0 Axe 1 (30,2 %) 1.0 Fig. 4.2 : ACP des variables environnementales et stations d’échantillonnage La figure 4.2 qui reprend les résultats de l’ACP basée uniquement sur les variables environnementales des stations de prélèvement met en évidence, en ce qui concerne les stations, deux groupes : d’une part la station Nsoni, la seule station à canopée et les neuf autres stations qui en sont dépourvues. Nous avons effectué une autre ACP sans la station Nsoni. Les résultats sont présentés dans la figure 4.3. 239 Chapitre IV 1.0 Debr Avcz Ngeb Gblo Boue Cond Axe 2 (13,3 %) Tran Prof Roc Teau Vit Ambs Lar Avbs Bloc Dur Ph Alt Oxy Diso Behe Luid Cail Bong Wung Sab Kin Nua -0.6 -1.0 Axe 1 (37,1 %) 1.0 Fig. 4.3 : ACP des variables environnementales et stations (dépourvues de canopée) En examinant la figure 4.3, il apparaît que l’axe 1 sépare deux groupes : l’un situé dans la partie gauche de l’ordination concentre Avcz, Ambs, Avbs et Kin ; l’autre situé dans la partie droite de l’ordination se trouve Ngeb, Luid, Bong et Nua. Si l’on considère l’axe 2, celui-ci sépare également deux nuages de points : l’un corrélé à la partie positive de l’axe comprend les stations Avcz et Ngeb ; l’autre corrélé à la partie négative concentre les stations de prélèvement Ambs, Avbs, Kin puis Bong, Luid, Wung, Nua. Ainsi, à base des figures 4.2 et 4.3 cinq groupes peuvent s’identifier comme suit : - stations à canopée : Nson - station à gros blocs : Avcz - stations à substrat boueux : Ngeb - stations larges avec plancher rocheux : Ambs, Avbs, Kin - stations à substrat sablonneux : Bong, Luid, Wung, Nua Les caractéristiques de chaque groupe de station compilées à partir du tableau 4.3 sont consignées dans le tableau 4.4. 240 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi Tableau 4.4. Caractéristiques de groupes de stations Variables Diso Alt Haca Teau Ph Cond Dur Oxy Lar Prof Vit Tran Ccan Roc Bloc Cail Sab Boue Behe Gblo Debr Kin-Ambs-Avbs 288-377a 420-512b 0 24,4-25,5a 7,2-7,4a 77,6-83,5a 2,3-2,6a 8,1-8,9a 54,0-59,0b 1,75-1,90a 0,80-1,06a 1,0-1,4a 0 0,4-0,5b 0,20-0,30c 0,00-0,07a 0,20-0,25a 0,03-0,05b 0 0 0 Avcz 388a 246a 0 26a 7,4a 92,9a 3,0a 8,4a 64,0a 2,20a 0,86a,b 1,5a 0 0,6a 0,10a,b 0,00a 0,25a 0,10a 0 1 1 Nua-Luid-Wung-Bong 276-325a 515-537c 0 22,9-25,4a 6,9-7,7a 48,3-234,3a 1,5-7,8a 7,8-9,9a 15,3-18,3c 0,60-1,00b 0,54-0,82b,c 0,6-1,0b,c 0 0,1-0,2c 0,00-0,32b 0,11-0,35b 0,27-0,42b 0,05-0,08c 1 0 0 Ngeb 373a 541b,c 0 23,1a 7,3a 141,3a 4,5a 8,8a 9,8d 1,23b 0,36c 1,2a,b 0 0d 0,00b 0,35b 0,40b 0,25d 1 0 1 Nson 307a 590c 8 22,3a 6,8a 14a 0,5a 8,9a 3,2d 0,35c 0,30c 0,3c 0,8 0d 0,00b 0,38b 0,40b 0,22d 0 0 1 Les valeurs partageant au moins une lettre (en exposant) dans la même ligne ne diffèrent pas au seuil 5 % (test d’Anova) De l’ensemble de ces résultats issus de l’ACP basée sur les stations-variables environnementales, il résulte que les stations de prélèvement dans la partie congolaise de l’Inkisi se regroupent en fonction du type de milieu dans lequel elles se situent. En effet, les points de prélèvement Avcz, Avbs, Ambs, Kin correspondent au cours principal et en savane. De même, les points de prélèvement Bong, Wung, Nua, Luid, Ngeba et Nson correspondent aux affluents ; seule la dernière station est couverte par une galerie forestière. IV.2.3. Structure des communautés ichtyologiques IV.2.3.1. Composition spécifique globale Pour les deux années, les captures sur les stations dites «écologiques» effectuées uniquement à l’aide des filets maillants et en saison sèche révèlent un effectif de 5220 spécimens dont 2708 la première année (43 espèces, 11 familles) et 2512 la seconde année (45 espèces, 12 familles). 241 Chapitre IV Aucune différence significative n’a été observée entre les captures des deux années d’échantillonnage tant du point de vue nombre de spécimens que du nombre d’espèces (test U de Mann Whitney, p > 0,05). Cela permet de grouper les données des deux années pour les analyses. Ces poissons péchés se répartissent en 12 familles, 27 genres et 45 espèces. Le tableau 4.5 présente les résultats des captures. Tableau 4.5. Nombre de poissons (par espèce) capturés dans les stations écologiques Familles et espèces Code Kin Mormyridae Campylomormyrus curvirostris Campylomormyrus rhynchophorus Hippopotamyrus cf. ansorgii Hippopotamyrus psittacus Mormyrops anguilloides Mormyrus caballus Mormyrus ovis Myomyrus macrodon Paramormyrus cf. kingsleyae Paramormyrus cf. sphekodes Pollimyrus plagiostoma Alestidae Nannopetersius mutambuei Cyprinidae Barbus cf argenteus Barbus miolepis Barbus unitaeniatus Barbus vanderysti Garra congoensis Labeo cyclorhynchus Labeo greenii Labeo macrostomus Labeo nasus Labeobarbus sp. Raiamas kheeli Varicorhinus latirostris Varicorhinus macrolepidotus Varicorhinus robertsi Amphilidae Doumea alula Mochokidae Euchilichthys guentheri Auchenoglanididae Parauchenoglanis balayi Clariidae Clarias angolensis Clarias buthupogon Clarias camerunensis Clarias gariepinus Clarias gabonensis 242 Stations Ambs Avbs Avcz Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson Cacu Carh Hian Hips Moan Moca Moov Myma Pmki Pmsp Popl 0 0 17 0 0 0 0 0 6 25 0 0 0 5 0 0 0 0 0 4 7 0 0 0 12 0 0 0 0 0 0 6 0 6 11 0 5 7 5 7 6 0 0 1 0 0 33 0 0 0 0 0 15 41 0 0 0 39 0 0 0 0 0 0 54 0 0 0 39 0 0 0 0 0 19 29 0 0 0 51 0 0 0 0 0 56 48 0 0 0 87 0 0 0 0 0 62 116 0 0 0 0 0 0 0 0 0 131 216 0 Namu 9 5 2 0 42 27 26 24 51 63 Basp Bami Baun Bava Gaco Lacy Lagr Lama Lana Lbsp Rakh Vala Vama Varo 4 9 11 0 5 0 0 27 0 12 31 1 6 28 2 7 5 0 7 0 0 31 0 6 12 0 9 83 10 42 10 0 6 0 0 59 0 7 7 4 11 94 0 2 0 0 4 5 12 23 33 0 0 0 8 0 0 0 67 0 27 0 0 0 0 2 662 25 0 26 0 0 35 0 32 0 0 0 0 3 233 149 0 24 0 0 83 0 27 0 0 4 0 1 67 28 0 19 0 0 238 0 53 0 0 6 0 2 56 71 0 22 0 5 22 0 9 0 0 0 0 0 43 5 0 10 0 0 0 24 0 0 0 0 0 0 64 0 0 0 Doal 4 3 5 7 0 0 0 0 0 0 Eugu 0 2 1 4 0 0 0 0 0 0 Paba 5 0 0 0 0 0 2 0 0 72 Clan 2 1 2 1 0 0 0 1 2 0 Clbu Clca Clga Clgb 1 4 4 3 2 2 1 2 0 3 5 6 1 2 3 1 2 3 2 2 3 6 2 5 0 12 1 0 1 13 0 0 4 18 0 8 0 37 4 0 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi Schilbeidae Schilbe grenfelli Schilbe zairensis Bagridae Bagrus ubangensis Cichlidae Chetia sp. Hemichromis elongatus Oreochromis niloticus Sarotherodon galilaeus Steatocranus casuarius Tilapia tholloni Anabantidae Ctenopoma nigropannosum Channidae Parachanna obscura Scgr Scza 0 5 0 12 0 17 10 0 0 0 0 0 0 6 0 9 0 72 0 0 Bgub 0 0 0 5 0 0 0 0 0 0 Chsp Heel Orni Saga Stca Tith 8 17 6 1 0 2 4 12 5 0 0 4 0 18 3 2 0 3 0 14 2 0 16 3 0 128 34 17 0 9 0 89 7 4 0 15 1 16 2 1 0 4 0 19 4 1 0 0 0 43 0 7 0 26 0 58 2 0 0 0 Ctni 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 Pcob 0 0 0 0 0 0 0 0 5 0 Comme pour l’étude de la biodiversité les familles des Cyprinidae, Mormyridae, Cichidae et Clariidae demeurent les plus importantes avec au moins 5 espèces. Les familles des Alestidae, Amphilidae, Mochochidae, Auchenoglanididae, Anabantidae et Channidae ne sont représentées chacune que par une espèce. IV.2.3.2. Relation Stations-espèces Comme pour les variables environnementales, une série d’analyse a été effectué à partir de la matrice stations-espèces. Les données de la matrice utilisée pour la réalisation de cette ACP sont reprises dans les tableaux 4.6. Cette analyse qui a tenu compte des espèces comprenait 10 lignes (stations) et 45 colonnes (espèces). Les résultats de ces analyses sont consignés dans les tableaux 4.6. Tableau 4.6. Pourcentage de variance de valeurs propres obtenues lors de l’ACP sur les données des espèces de la partie congolaise de la rivière Inkisi. Axe Valeurs propres % de variance % de variance cumulée 1 0,376 37,6 37,6 2 0,215 21,5 59,1 3 4 0,155 0,078 15,5 7,8 74,6 82,4 Les deux premiers axes expriment à eux seuls 59,1 % de la variabilité totale. La figure 4.4 donne la représentation graphique dont les espèces sont en relation avec les stations de prélèvement. 243 Chapitre IV 1.0 Nson Bava Paba Namu Heel Clca Axe 2 (21,5 %) Pmsp Lacy Moov Lagr Myma Bgub Lana Scgr Avcz Clga Eugu Moan Moca Stca Carh Hips Cacu Pmki Ngeb NuaPcob Ctni Rakh Saga Clbu Wung Bong Luid Kin Vala Hian Baun Doal Chsp Orni Clgb Scza Tith Vama Ambs Baar Avbs Gaco Bami Lbsp Lama Varo -1.0 -1.0 Axe 1 (37,6 %) 1.0 Fig. 4.4. ACP des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation des espèces et stations dans le plan (1,2). Lorsqu’on examine les stations et les espèces sur la figure 4.4, il apparaît que deux stations se distinguent : Avcz et Nson. Les espèces Campylomormyrus curvirostris (Cacu), Campylomormyrus rhynchophorus (Carh), Hippopotamyrus psittacus (Hips), Mormyrus angulloides (Moan), Mormyrus caballus (Moca), Mormyrus ovis (Moov), Myomyrus macrodon (Myma), Labeo cyclorhynchus (Lacy), Labeo greeni (Lagr), Labeo nasus (Lana), Euchilichthys guentheri (Eugu), Schilbe grenfelli (Scgr), Bagrus ubangensis (Bgub), et Steatocranus casuarius (Stca) colonisent uniquement la station Avcz (Aval chute Zongo) tandisque Clarias gariepinus (Clga) affectionne cette station. L’espèce Barbus vanderysti (Bava) est présente uniquement dans la station Nson tandis que Parauchenoglanis balayi (Paba) se localisent préférentiellement dans cette station. Nous avons effectué une seconde analyse en éliminant les deux stations qui se sont clairement démarquées des autres. La figure 4.5 présente la disposition des espèces par rapport aux huit autres stations. 244 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi 1.0 Ngeb Ctni Pcob Scza Pmki Namu Bami Axe 2 (16,9 % ) Clbu Clgb Heel Saga Kin Hian Pmsp Wung Clca Rakh Vala Bong Chsp Ambs Tith Vama Doal Baar Lama Varo Avbs Nua Lbsp Gaco Baun Luid Orni -1.0 -1.0 Axe 1 (46,3 %) 1.0 Fig. 4.5. ACP des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation des espèces et stations (sans Nson et Avcz). De la figure 4.5, il ressort d’une part une station bien démarquée, Ngeb qui dans laquelle sont présents Ctenopoma nigropanosum (Ctni), Parachanna obscura (Pcob) et où se localise préferentiellement Paramormyrus cf. kingsleyae ; d’autre part, deux groupes de stations dont l’un est corrélé à la partie positive de l’axe 1 et l’autre à sa partie négative. Les espèces Barbus miolepis (Bami), Barbus cf. argenteus (Baar), Labeo macrostomus (Lama), Labeobarbus sp. ‘inkisi’ (Lbsp), Varicorhinus robertsi (Varo), Varicorhinus macrolepidotus (Vama), Doumea alula (Doal), Chetia sp ‘inkisi’ sont en relation avec les stations Kin, Ambs, Avbs tandis que Barbus unitaeniatus (Baun), Garra congoensis (Gaco) et Varicorhinus latirostris (Vala) se localisent préférentiellement dans la station Nua et Luidi ; et Tilapia tholloni (Tith) dans la station de Wungu. 245 Chapitre IV IV.2.3.3. Influence des variables environnementales L’Analyse Canonique de Redondance (ACR) a été appliquée pour déterminer l’influence des variables environnementales dans la distribution des espèces. A cet effet, une série d’analyses a été effectuée à partir de la matrice stations-espèces, corrélée à la matrice stationsvariables environnementales. En tenant compte de tous les variables environnementales les résultats relatifs aux valeurs propres des axes sont les mêmes que ceux du tableau 4.8 relatifs au stations-espèces. Nous avons alors appliqué le « Monte Carlo permutation test » (999 permutations) pour nous permettre de sélectionner les variables environnementales qui influent sur la distribution des espèces. Les principales variables environnementales qui jouent un rôle dans la répartition spatiale des stations et des espèces dans la partie congolaise de l’Inkisi sont : la couverture de canopée, la présence de gros blocs de roches, la largeur des stations, le substrat à plancher rocheux et le substrat boueux. Les résultats de l’ACR en fonction de ces cinq variables sont inscrits dans le tableau 4.7 tandis que les figures 4.6 et 4.7 donnent respectivement la disposition des stations par rapport aux variables environnementales retenues et la disposition des espèces par rapport aux mêmes variables. Tableau 4.7 : Pourcentage de variance de valeurs propres obtenues lors de l’ACR sur les données des espèces de la partie congolaise de la rivière Inkisi et de cinq variables environnementales Axe Valeurs propres 1 0,364 2 0,196 3 4 0,147 0,073 Corrélation Esp-var. env. 0,987 0,964 % de variance Esp-var.env. 46,4 % de variance cumulée 25,4 71,8 0,976 18,8 89,1 90,6 100 0,983 46,7 Esp-var. env. : Espèces-variables environnementales En utilisant ces cinq variables, le premier axe est hautement significatif (F-ratio = 2,868 ; Pvalue= 0,004) et l’ensemble des axes est également hautement significatif (F-ratio = 4,460 ; Pvalue = 0,002). Les facteurs qui contribuent à l’axe 1 sont la nature du substrat (plancher rocheux et boue) et la présence de gros blocs de roches et sur l’axe 2, la couverture de la canopée et la largeur. Il en résulte que : l’axe 1 oppose deux milieux : le premier, caractérisé par la présence du plancher rocheux; le second caractérisé par du substrat boueux. L’axe 2 oppose la station à canopée et à celles qui en sont dépourvues. 246 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi 1.0 Nson Ccan Axe 2 (19,6 %) Avcz Gblo Ngeb Boue Nua Luid Wung Bong Kin Avbs Ambs Roc Lar -1.0 -0.6 Axe 1 (36,4 %) 1.0 Fig. 4.6. ACR des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation des stations et variables environnementales dans le plan (1,2). 1.0 Ccan Bava Carh Cacu Moan Hips Moca Moov Myma Eugu Scgr Gblo Stca Bgub Lagr Clga Lacy Lana Paba Heel Clca Namu Pmki Axe 2 (19,6 %) Pmsp Boue Ctni Pcob Saga Clbu Rakh Vala Tith Hian Baun Clgb Scza Gaco Orni Baar Chsp Bami Lbsp Varo Vama Doal Roc Lama Lar -1.0 -1.0 Axe 1 (36,4 %) 1.0 Fig. 4.7. ACR des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation des espèces et variables environnementales dans le plan (1,2). 247 Chapitre IV Il ressort de la figure 4.6 et 4.7 que les espèces Barbus vanderysti et Parauchenoglanis balayi inféodés à la station Nson affectionnent la couverture de la canopée. Les espèces Campylomormyrus curvirostris, Campylomormyrus rhynchophorus, Hippopotamyrus psittacus, Mormyrus angulloides, Mormyrus caballus, Mormyrus ovis, Myomyrus macrodon, Labeo cyclorhynchus, Labeo greeni, Labeo nasus, Euchilichthys guentheri, Clarias gariepinus, Schilbe grenfelli, Bagrus ubangensis, et Steatocranus casuarius inféodés à la station Avcz affectionnent la présence de gros blocs de roches. Une deuxième analyse canonique de redondance a été effectuée en éliminant la station Nson et Avcz qui se démarquent des autres. Les résultats de cette analyse sont présentés dans la figure 4.8. 1.0 Boue Ngeb Pcob Ctni Axe 2 (16,0 %) Namu Saga Heel Pmsp Clbu Pmki Scza Clgb Tith Kin Baar Vama Avbs Varo Roc Ambs Chsp Doal Lbsp Lama Clca Hian Rakh Vala Bami Bong Nua Luid Wung Gaco Orni Lar Baun -1.0 -1.5 Axe 1 (43,2 %) 1.5 Fig. 4.8. ACR des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation des espèces et variables environnementales de huit stations (sans Nson et Avcz) Il ressort de la figure 4.8 que les espèces Parachanna obscura et Ctenopoma nigropannosum, en relation avec la station Ngeb, affectionnent le substrat boueux (vaseux). Les espèces Barbus cf. argenteus, Varicorhinus macrolepidotus, Varicorhinus robertsi, Doumea alula, Chetia sp ‘inkisi’, Labeobarbus sp. ‘inkisi’ et Labeo macrostomus, inféodés aux stations du cours principal situées en amont de la chute de Zongo (Kin-Avbs-Ambs) affectionnent le substrat rocheux et les larges stations. Les espèces Hippopotamyrus cf. ansorgii et Clarias camerunensis sont négativement corrélés au plancher rocheux tandis que les espèces Garra congoensis, Raiamas kheeli, Varicorhinus latirostris, sont inféodés au complexe Nua-WunguBong-Luid. 248 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi En examinant les figures 4.6, 4.7 et 4.8 nous pouvons admettre que l’ACR de peuplement de la partie congolaise de l’Inkisi met en évidence 5 types de biotopes lesquels sont identiques à ceux mis en évidence dans les figures 4.4 et 4.5. Les caractéristiques de ces types de biotopes sont présentées dans le tableau 4.4. IV.2.4. Indices de diversité IV.2.4.1. Abondance des espèces et des familles Les captures totales en nombre d’individus réalisées en saison sèche durant les deux années (2007 et 2008) et par station dans la partie congolaise de l’Inkisi ont été présentées dans le tableau 4.5. Le tableau 4.8 donne les abondances relatives des espèces et des familles pour toutes les captures et pour chaque station. Tableau 4.8. Abondances relatives des familles et des espèces dans les captures C.T : capture totale Familles et espèces Stations C.T Avcz Avbs Ambs Kin Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson Mormyridae Campylomormyrus curvirostris 22,34 23,5 0.11 2.9 5,4 0.0 6,9 0.0 19,0 7,8 0.0 0.0 12,8 0.0 22,5 0.0 23,0 0.0 44,3 0.0 51.7 0.0 Campylomormyrus rhynchophorus 0.21 5.4 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Hippopotamyrus cf. ansorgii 5,42 0,0 3,6 2,1 6,7 2,9 5,4 10,1 7,5 14,5 0,0 Hippopotamyrus psittacus 0,10 2,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Mormyrops anguilloides 0,13 3,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Mormyrus caballus 0,10 2,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Mormyrus ovis 0,13 3,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Myomyrus macrodon 0,11 2,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Paramormyrus cf. kingsleyae 5,61 0,0 0,0 1,7 2,4 1,3 0,0 4,9 8,3 10,4 19,5 Paramormyrus cf. sphekodes 10,38 0,0 1,8 3,0 9,9 3,6 7,4 7,5 7,1 19,4 32,2 Pollimyrus plagiostoma 0,02 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Alestidae Nannopetersius mutambuei 4,77 4,77 0,0 0,0 0,6 0,6 2,1 2,1 3,6 3,6 3,7 3,7 3,7 3,7 6,7 6,7 3,5 3,5 8,5 8,5 9,4 9,4 Cyprinidae Barbus cf. argenteus 53,20 42,6 0,31 0,0 74,6 3,0 69,5 0,9 53,0 71,2 65,5 1,6 0,0 0,0 59,2 0,0 66,4 0,0 15,7 0,0 13,1 0,0 Barbus miolepis 1,25 1,0 12,5 3,0 3,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,8 0,0 Barbus unitaeniatus 9,02 0,0 3,0 2,1 4,3 5,9 4,8 21,4 35,3 3,7 0,0 Barbus vanderysti 0,46 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 3,6 Garra congoensis 3,26 2,0 1,8 3,0 2,0 2,4 4,4 7,0 7,8 1,5 0,0 Labeo cyclorhynchus 0,10 2,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Labeo greenii 0,23 5,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 249 Chapitre IV Labeo macrostomus 2,87 11,3 17,6 13,3 10,7 0,0 0,0 1,0 0,9 0,0 0,0 Labeo nasus 0,63 16,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Labeobarbus sp."inkisi" 0,63 0,0 2,1 2,6 4,7 0,2 0,4 0,3 0,3 0,0 0,0 Raiamas kheeli 22,51 0,0 2,1 5,2 12,3 58,2 32,0 17,3 8,3 7,2 9,5 Varicorhinus latirostris 5,42 0,0 1,2 0,0 0,4 2,2 20,5 7,2 10,5 0,8 0,0 Varicorhinus macrolepidotus 0,65 3,9 3,3 3,9 2,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Varicorhinus robertsi 5,86 0,0 28,1 35,6 11,1 2,3 3,3 4,9 3,3 1,7 0,0 Amphilidae Doumea alula 0,36 0,36 3,4 3,4 1,5 1,5 1,3 1,3 1,6 1,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Mochokidae Euchilichthys guentheri 0,13 0,13 2,0 2,0 0,3 0,3 0,9 0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Auchenoglanididae Parauchenoglanis balayi 1,51 1,51 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2,0 2,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,5 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0 10,7 10,7 Clariidae Clarias angolensis 3,30 0,17 3,9 0,5 4,8 0,6 3,4 0,4 5,5 0,8 0,8 0,0 2,2 0,0 3,4 0,0 2,2 0,1 5,4 0,3 6,1 0,0 Clarias buthupogon 0,27 0,5 0,0 0,9 0,4 0,2 0,4 0,0 0,1 0,7 0,0 Clarias camerunensis 1,92 1,0 0,9 0,9 1,6 0,3 0,8 3,1 1,9 3,0 5,5 Clarias gabonensis 0,52 0,5 1,8 0,9 1,2 0,2 0,7 0,0 0,0 1,3 0,0 Clarias gariepinus 0,42 1,5 1,5 0,4 1,6 0,2 0,3 0,3 0,0 0,0 0,6 Schilbeidae Schilbe grenfelli 2,51 0,19 4,9 4,9 5,1 0,0 5,2 0,0 2,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,6 0,0 1,3 0,0 12,0 0,0 0,0 0,0 Schilbe zairensis 2,32 0,0 5,1 5,2 2,0 0,0 0,0 1,6 1,3 12,0 0,0 Bagridae Bagrus ubangensis 0,10 0,10 2,5 2,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Cichlidae Chetia sp."inkisi" 11,63 17,2 0,25 0,0 7,8 0,0 10,7 1,7 13,4 16,5 15,8 3,2 0,0 0,0 6,2 0,3 3,5 0,0 12,7 0,0 8,9 0,0 Hemichromis elongatus 7,93 6,9 5,4 5,2 6,7 11,3 12,2 4,1 2,8 7,2 8,6 Oreochromis niloticus 1,25 1,0 0,9 2,1 2,4 3,0 1,0 0,5 0,6 0,0 0,3 Sarotherodon galilaeus 0,63 0,0 0,6 0,0 0,4 1,5 0,6 0,3 0,1 1,2 0,0 Steatocranus casuarius 0,31 7,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Tilapia tholloni 1,26 1,5 0,9 1,7 0,8 0,8 2,1 1,0 0,0 4,3 0,0 Anabantidae Ctenopoma nigropannosum 0,06 0,06 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,5 0,5 0,0 0,0 Channidae Parachanna obscura 0,10 0,10 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,8 0,8 0,0 0,0 En terme d’abondance relative, cinq familles sont représentées à plus de 3 % : les Cyprinidae (53,2 %), Mormyridae (22,3 %), Cichlidae (11,6 %), Alestidae (4,8 %), Clariidae (3,3 %). Les familles des Anabantidae, Channidae et les Bagridae restent les moins abondantes avec près de 0,1 %. 250 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi Quant aux espèces, nous retrouvons Raimas kheeli (22,5 %), Paramormyrus cf. sphekodes (10,4 %), Barbus unitaeniatus (9,0 %), Hemichromis elongatus (7,9 %), Varicorhinus robertsi (5,9 %), Paramormyrus cf. kingsleyae (5,6 %), Hippopotamyrus cf. ansorgii (5,4 %), Varicorhinus latirostris (5,4 %), Nannopetersius mutambuei (4,8 %), Garra congoensis (3,3 %), Labeo macrostomus (2,9 %) et Schibe zairensis (2,3 %). Les espèces Hippopotamyrus psittacus, Mormyrus caballus, Pollimyrus plagiostoma, Labeo cyclorhynchus, Bagrus ubangensis, Ctenopoma nigropanosum et Parachanna obscura sont les moins abondants avec moins de 0,1%. IV.2.4.2. Richesses spécifiques, indices de Shannon et d’équitabilité Les figures 4.9., 4.10 et 4.11 présentent respectivement les richesses spécifiques, les indices de Shannon et l’équitabilité des stations dites « écologiques » pour chaque année et pour l’ l’ensemble de deux années. Aucune différence significative n’a été observée entre la richesse spécifique et le nombre des spécimens des deux années d’échantillonnage pour une même station (test U de Mann Whitney, p > 0,05) à l’exception de la station Wungu. Dans cette dernière, il s’est dégagé une différence hautement significative entre les captures de l’année 2007 et celles de l’année 2008 tant du point de vue nombre de spécimens (test U de Mann Whitney, U = 83,5 ; P.value = 0.0016) que de la diversité (U = 90 ; P. value = 0.0029). La richesse spécifique varie de 10 à 28. La station la moins riche du point de vue nombre d’espèces est Nsoni (Nson) et la plus riche est Aval chute Zongo (Avcz). La différence n’est pas significative entre les stations du cours principal et celle de l’aval ; elle l’est entre les stations du cours principal et celles des affluents. L’indice de diversité de Shannon varie de 1,66 à 2,96. La valeur la moins élevée est observée dans la station Nua et la valeur la plus élevée à Aval chute Zongo. L’équitabilité varie de 0,57 à 0,89. La valeur la plus faible est observée également dans la stations Nua et la plus élevée dans la station Aval chute Zongo. 251 Chapitre IV 30 Nombre d'espèces 25 Année 2007 Année 2008 20 2007-2008 15 10 5 0 Kin Ambs Avbs Avcz Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson Stations Fig. 4.9. Richesses spécifiques dans les stations de la partie congolaise de l’Inkisi 3 Année 2007 Année 2008 Indice de Shannon 2.5 2007-2008 2 1.5 1 0.5 0 Kin Ambs Avbs Avcz Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson Stations Fig.4.10. Indice de Shannon dans les stations pour chaque année et pour les deux années. 1 0.9 Indice d'équitabilité 0.8 Année 2007 0.7 Année 2008 0.6 2007-2008 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 Kin Ambs Avbs Avcz Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson Stations Fig. 4.11. Indice d’équitabilité dans les stations de la partie congolaise de l’Inkisi durant les saisons sèches de l’année 2007 et 2008, et durant les deux années 252 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi IV.3. Discussion IV.3.1. Physico-Chimie La morphologie de la partie congolaise de l’Inkisi est assez particulière : l’Inkisi pénètre dans le territoire congolais par des chutes ; elle se jette dans le fleuve Congo par une chute. Entre l’entrée dans le territoire congolais et le confluent avec le fleuve Congo, il y a d’autres chutes dont la plus importante est celle de Zongo. La pente moyenne sur son parcours est plus prononcée en aval qu’en amont. Cette morphologie pourrait être due à la structure et à l’histoire géologique de la région. Les paramètres physico-chimiques mesurés évoluent de manière différente suivant les saisons. Les variations saisonnières des différents paramètres physico-chimiques, notamment de la conductivité et de la dureté totale sont probablement liés aux facteurs climatiques (l’insolation, l’évaporation et les précipitations) et aux facteurs édaphiques que Welcomme (1985) a identifié comme susceptibles d’influer sur le milieu aquatique. Les eaux de la partie congolaise du bassin de l’Inkisi sont, en général, claires. La faible profondeur des stations prospectées fait que le fond soit pour une grande partie du temps visible. Elles ont cependant un aspect jaunâtre sur le cours principal dû probablement aux sédiments en suspension. Elles sont troubles après les pluies ; cet état serait la conséquence de l’augmentation de la charge de matière en suspension dans le milieu. Les températures les plus faibles ont été enregistrées à Nsoni, cours d’eau ombragé, couvert par une galerie forestière et les plus élevées à Nua, cours d’eau à découvert, bordé par une savane herbeuse. Cette situation est à reprocher avec l’influence de la température de l’air et la couverture végétale. Celle-ci, comme l’a indiqué Chauvet (1981) est responsable de l’amortissement de la température de l’air. Les valeurs faibles du pH ont été constatées dans les ruisseaux, l’étang et la rivière bordé par la galerie forestière et les valeurs élevées se retrouvent dans les affluents Nua et Luguga. Ce constat, comme l’affirme aussi Matthes (1964) se justifierait par la nature du sol et par la présence d’acides humiques qui proviendrait de la décomposition des matières organiques contenues dans ces eaux. La conductivité et la dureté sont très variables ; elles sont, en général, faibles ; elles seraient liées à la nature du sol que traverse l’affluent. Les eaux de la plupart des affluents sont douces. Le taux d’oxygène dissous est toujours élevé (au moins 7,2 mg/l et plus de 87 %). Cela s’expliquerait par la faible profondeur des ruisseaux et des affluents, la turbulence de l’eau sur le cours principal et probablement l’absence des dépôt réducteurs dans la mare de Voke. 253 Chapitre IV IV.3.2. Structure de peuplements des communautés de poissons Répartition spatiale Les différentes espèces de poissons ne sont pas distribuées d’une manière aléatoire dans les systèmes aquatiques mais elles se répartissent en fonction de leurs exigences biologiques et écologiques (Lévêque, 2006b). Les captures réalisées en période d’étiage, période où les conditions d’échantillonnage sont favorables (Lévêque & Paugy, 2006b), ont révélé l'existence d'une relation entre la faune ichtyologique et leurs habitats dans la partie congolaise de la rivière Inkisi. Plusieurs variables environnementales ont été examinées. Seules la taille (largeur) des stations, la nature du substrat (rocheux ou boueux), la présence des gros blocs de roches (grosses pierres) et la couverture de la canopée semblent influer sur la distribution des communautés des poissons dans la partie congolaise de l’Inkisi. L’influence de l’une ou de l’autre de ces variables dans la répartition des poissons a été également démontré par des auteurs comme Pouilly (1993), Kamdem & Teugels (1997), Kouamélan et al., (2003), Kouadio et al. (2006). Ainsi, à l'échelle spatiale, la composition des peuplements ichtyologiques dans la partie congolaise du bassin a permis de distinguer 5 groupes: - les espèces qui affectionnent le plancher rocheux pourvu des gros blocs de roches et de débris et que l’on rencontre dans la partie aval. Dans l’Inkisi, ces espèces sont constituées en majeure partie des Mormyridae. Les observations effectuées ou rapportées par certains auteurs sur le biotope de ces espèces corroborent à celles de nos résultats ; tels sont les cas de Mormyrops anguilloides avec Daget & Iltis (1965), Pollimyrus plagiostoma avec Boulenger (1901), Shilbe grenfelli avec De Vos (1995), Steatocranus casuarius avec Lamboj (2004), Labeo cyclorhynchus avec Boulenger (1898), Euchilichthys guentheri avec Seegers (2008). - les espèces qui affectionnent les eaux boueuses (vaseuses) et sont localisée, dans notre cas dans la station Ngeba ; c’est le cas de Parachanna obscura considéré également par Poll (1959) comme poisson typique de vase. - les espèces qui affectionnent le plancher rocheux, des eaux larges et profondes et qui sont localisés dans le cours principal en amont de la chute de Zongo. Il y a dans cette catégorie Varicorhinus macrolepidotus, Labeo macrostomus. La littérature relative aux données écologiques de ces espèces n’est pas disponible. - les espèces qui préfèrent les stations à canopée comme Parauchenoglanis balayi et Barbus vanderysti. 254 Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi L’influence de la canopée dans la répartition des communautés des poissons a été observée par certains auteurs tels que Kamdem & Teugels (1997), Kouamélan et al., (2003), Kouadio et al. (2006). P. balayi est rapporté ici comme espèce de ce type de biotope. La littérature ne nous a pas permi de confirmer ou d’infirmer cette observation comme celle de Barbus vanderysti qui du reste est endémique à l’Inkisi. Toutefois, Matthes (1964) note que P. balayi se rencontre dans des milieux riches en feuilles mortes ; ce qui ne serait pas en contradiction avec nos observations d’autant plus qu’une rivière couverte d’arbres aurait une probabilité beaucoup plus élevée d’avoir plus de feuilles mortes qu’une rivière de savane. - les espèces qui ont des préférences plus ou moins variées du substrat sablonneux et/ou de galet qui englobent entre autres Varicorhinus latirostris, Raimas kheeli, Paramormyrus cf. sphecodes, Schilbe zairensis, Nannopetersius mutambuei, Hippopotamyrus cf. ansorgi. Rappelons avec Lévêque (2006b) que les préférences des espèces sur les types d’habitats sont motivées par les besoins d’optimiser les trois exigences fondamentales à savoir la protection, l’alimentation et la reproduction. Indices de diversité Le tableau 4.9 présente le nombre d’espèces par famille et par type d’habitat. Tableau 4.9. Nombre d’espèces par famille et par type d’habitat ; CT : Captures totales CT Familles 11 Mormyridae 1 Alestidae 14 Cyprinidae 1 Amphilidae 1 Mochokidae Auchenoglanididae 1 5 Clariidae 2 Schilbeidae 1 Bagridae 6 Cichlidae 1 Anabantidae 1 Channidae 45 Total Avcz 8 0 6 1 1 0 5 1 1 5 0 0 28 Kin-Ambs-Avbs 2-3 1 8-10 1 0-1 0-1 4-5 1 0 4-5 0 0 24-27 Nua-Luid-Bong-Wung Ngeb 2-3 3 1 1 6-10 6 0 0 0 0 0-1 0 2-4 4 0-1 1 0 0 3-5 3 0 1 0 1 17-20 20 Nson 2 1 2 0 0 1 2 0 0 2 0 0 10 La station Nsoni accuse une diversité spécifique faible par rapport à toutes les autres stations. Cette situation serait dû à la profondeur faible de la station qui, comme l’a observé Hugueny (1990), influe sur la richesse spécifique. 255 Chapitre IV En tenant compte du seuil rapporté par Daget (1979) ; Hermi & Aissa (2002) cinq stations (Aval chute Sanga, Amont barrage Sanga, Luidi, Bongolo et Nua) ont des valeurs de l’équitabilité inférieur à 0,8 ; ce qui traduit une distribution plus ou moins déséquilibrée des individus par espèces dans ces stations. Les valeurs les moins élevées sont observées dans la station de Nua. Cela est imputable à l’abondance de l’espèce Raiamas kheeli (58,2 %). La prolifération de cette espèce peut partiellement se justifier par une « forme de protection » que bénéficie cette espèce laquelle se rapporte à un interdit alimentaire imposé aux enfants et aux femmes enceintes du village Kimbumba proche de cette station ; les autres espèces de poissons étant soumises à une pression anthropique. Si neuf stations ont montré une relative stabilité entre les indices de diversité de 2007 et ceux de 2008, il n’en est pas ainsi pour Wungu où les prises de 2008 (81 spécimens, 8 espèces) sont nettement inférieures à celles de 2007 (306 spécimens, 19 espèces). Cette situation résulte d’une pêche inappropriée, réalisée par certaines personnes en juiilet 2008 à l’aide d’un icthyotoxique (thiodan). Lévêque & Paugy (2006c) soutiennent que l’impact de la pêche sur les peuplements ichtyologiques se manifestent essentiellement sur les techniques utilisées ; l’utilisation d’une telle technique et d’un tel composé constitue une menace dans la préservation des ressources halieutiques de ces affluents. Ces résultats certes encore limités, laissent penser que la partie située en aval de la chute de Zongo, accidentée et peu accessible, reste encore en équilibre du point de vue indices de diversité et qu’un danger guette les affluents du fait de l’utilisation des techniques inappropriées (ichtyotoxiques, moustiquaires,…). 256