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&PRÉVENTION
Les cancers
du côlon
et du rectum
Les cancers du côlon
et du rectum
Le côlon est la partie de l’intestin qui fait suite
à l’intestin grêle. Il commence par le caecum, lieu
d’implantation de l’appendice, et se prolonge
par le côlon ascendant ou droit, l’angle droit,
le côlon transverse, l’angle gauche, le côlon
descendant, le sigmoïde puis se continue par
le rectum qui se termine par l’anus.
Le cancer du côlon et du rectum est, hommes
et femmes confondus, l’un des plus fréquents
des cancers en France : environ 15 % de l’ensemble
des cancers avec plus de 36 500 nouveaux cas
diagnostiqués en l’an 2000. Malgré les progrès
thérapeutiques, notamment des chimiothérapies,
les cancers du côlon et du rectum sont encore
responsables, chaque année, de près de 16 000 décès.
Qui est
concerné ?
L’immense majorité des cancers colorectaux résultent
de la transformation maligne d’un polype,
excroissance développée à la surface du côlon ;
un polype est au départ parfaitement bénin mais
dans le temps, il peut se transformer en cancer.
Selon des données d’autopsie, un tiers de la population
est porteur d’un polype de ce type (polyadénome) à
l’âge de 65 ans. Sur 1 000 polypes, 100 atteindront
la taille de 1 cm et 25 deviendront des cancers dans
un délai de 10 à 20 ans. Outre la taille, le risque de
transformation dépend de la structure microsco-
pique du polype. Presque tous les polypes peuvent
être retirés sous coloscopie. Après exérèse,
les polypes peuvent récidiver. Le taux de récidive
à 3 ans des polypes de plus de 1 cm de diamètre se
situe autour de 3 %.
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A partir de 50 ans, la fréquence du cancer colorectal
augmente rapidement avec l’âge. Le risque concerne
donc chacun d’entre nous. L’une des mesures du
Plan Cancer concerne le dépistage précoce du cancer
colorectal par la recherche de sang occulte dans les
selles ; son expérimentation a été engagée en 2003
dans 23 départements (voir encadré page 5) et doit
être progressivement élargie, l’objectif étant que ce
dépistage soit généralisé avant la fin 2007.
Bien que tous concernés, certaines personnes sont
cependant plus exposées :
>celles qui ont des antécédents familiaux de can-
cer colorectal, retrouvés par l'interrogatoire. Des
anomalies génétiques peuvent en effet parfois
être à l'origine de certains cancers colorectaux :
il s’agit en particulier de la polypose adénomateuse
familiale (PAF ou polypose rectocolique familiale)*,
une maladie qui se traduit par une multitude de
polypes* intestinaux, ou d’une maladie héréditaire
(appelée HNPCC ou syndrome de Lynch) où des
cancers coliques se développent d’emblée sans
polypose préalable, à un âge plus jeune.
Déterminer l'anomalie génétique prédisposante,
lorsque ceci est possible, permet le plus souvent
d'éviter les coloscopies répétées aux membres de
la famille qui ne sont pas porteurs de l'anomalie,
et de surveiller régulièrement ceux qui le sont.
Ces formes de cancer colorectal familial ne
s'observent que dans 5 à 8 % des cas ;
>celles qui ont des antécédents personnels de cancer
ou de polypes colorectaux ;
>celles qui ont une forme étendue et ancienne
d’une maladie inflammatoire intestinale
(rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn).
* cf glossaire p.13
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Comment
les prévenir ?
L'égalité devant le risque de cancer, quel qu’il soit,
n'existe pas. L'alimentation et le mode de vie
peuvent toutefois jouer un rôle protecteur pour
le cancer du côlon et du rectum qui, du fait de
l’allongement de l’espérance de vie, constitue
une menace pour chacun d’entre nous après
la cinquantaine.
Les facteurs de risque évitables
L'alimentation joue très certainement (mais les
études ne vont pas toutes dans le même sens) un
rôle dans le développement des cancers du côlon.
Un déséquilibre alimentaire semble favoriser leur
apparition. Plusieurs études montrent qu’un apport
calorique trop important, notamment sous forme
de graisses animales, et l’obésité joueraient un rôle
néfaste, tandis que les rôles protecteurs de la
consommation régulière de fibres (légumes, fruits,
céréales…) et de l’exercice physique régulier sont
reconnus. Les fumeurs et les gros mangeurs de viande
rouge auraient également un risque accru de cancer
colorectal.
Facteurs potentiellement Facteurs favorisants
protecteurs
Consommation de fibres Régime trop riche
en calories (obésité)
Exercice physique régulier Régime trop riche
en graisses (obésité)
Les sujets à risque
On peut classer la population en trois groupes en
fonction de leur niveau de risque :
>un groupe à risque moyen : tous les sujets de plus
de 50 ans, même s'ils n'ont jamais présenté de
troubles digestifs ;
>un groupe à risque élevé constitué par :
• les sujets ayant eu eux-mêmes un polype
ou un cancer colorectal,
• ceux ayant un parent du 1er degré (père, mère,
frère, sœur, enfant) de moins de 60 ans, ou
plusieurs quel que soit l’âge, atteint(s) d’un cancer
colorectal ou d’un polype de grosse taille ou
plus ou moins dégénéré,
• les patients aux antécédents de maladie inflam-
matoire de l’intestin (dans ce cas, le risque
dépend de l’ancienneté de la maladie et de
l’étendue des lésions) ;
• ainsi que ceux porteurs d’une tumeur de
l’hypophyse responsable d’une maladie appelée
acromégalie.
>un groupe à risque très élevé : les patients atteints
de polypose rectocolique familiale* ou ayant des
membres proches de leur famille qui ont été
atteints relativement jeunes d’un cancer du côlon.
Peut-on
les dépister ?
Le dépistage se fait par la recherche de sang occulte
dans les selles. En effet, les petits cancers et les gros
adénomes* saignent souvent. Si on détecte ce sang
avant même qu’il ne soit visible à l’œil nu, on aug-
mente les chances d’avoir un traitement efficace.
Par ailleurs, au-delà de 50 ans, il est souhaitable de
faire pratiquer, annuellement, par votre médecin
généraliste, un toucher rectal, lors d'un examen
médical.
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* cf glossaire p.13
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