RAPPORT FINAL - RESTAURATION ÉCOLOGIQUE DES TOURBIÈRES DE BIC–SAINT-FABIEN
ET DE SAINT- FABIEN-SUR-MER DANS LE BAS-SAINT-LAURENT
La fertilisation phosphatée favorise l'établissement de la végétation.
Le niveau d'humidité influence grandement la survie des mousses et des
plantes vasculaires et le niveau optimal est différent d'une espèce à une
autre.
Il est possible de contrer les effets négatifs de l'érosion par l’écoulement
d’eau en appliquant des techniques de contrôle de l'érosion adaptée aux
conditions présentes.
Pour une restauration dont le but premier est le retour de la fonction
d'accumulation du carbone, le Carex aquatilis devrait être réintroduit en
priorité, puisqu'il s'agit de la seule espèce qui a démontré une capacité
accrue de séquestration.
Des études plus poussées, notamment concernant le contrôle d’espèces de
plantes envahissantes et la connectivité hydrologique entre les secteurs
restaurés et la tourbière naturelle (non perturbée) environnante, se
poursuivront au cours des prochaines années. Le suivi à long terme de
l’hydrologie et de la végétation sera également réalisé afin d’évaluer le succès
des différentes méthodes de restauration utilisées dans ce site unique en
Amérique du Nord et de le comparer aux écosystèmes de référence de la
région, soit des tourbières minérotrophes naturelles peu ou pas perturbées.
À la tourbière de Saint-Fabien-sur-Mer, diverses approches de restauration ont
été entreprises, de façon à créer une diversité d’habitats tout en respectant les
contraintes du milieu laissé à l’abandon après la cessation des activités
d’extraction de la tourbe. Même si de nouvelles variantes à la méthode
habituelle de restauration par transfert de la couche muscinale ont été testées
pour le secteur de tourbière ombrotrophe (bog), ce site montre un taux de
réhabilitation parmi les meilleurs au Canada. Il en est bien ainsi, car il servira
de site d’éducation à la restauration écologique en collaboration avec le Parc
national du Bic. À d’autres endroits, un simple remouillage par blocage des
canaux de drainage a été effectué, ce qui a permis, entre autres, de créer une
magnocariçaie, un type de milieu dominé dans le cas présent par le scirpe.
Ailleurs, des plantations d’arbres et d’arbustes à petits fruits indigènes ont été
réalisées afin de favoriser notamment la biodiversité aviaire. Durant le projet,
une colonie de phragmites (roseau commun) s’est implantée sur le site. Les
intervenants ont décidé de saisir l’occasion pour démarrer une étude sur les
meilleurs moyens de contrôle à appliquer sur cette plante envahissante dans
les écosystèmes de tourbières.
En conclusion, même si un site de tourbière n’est pas de propriété privée, les
firmes-conseils en environnement possèdent assez d’expertise pour
entreprendre et réussir la restauration écologique d’un bog (site de Saint-
Fabien-sur-Mer). Pour les fens, tel que l’ont démontré des travaux menés aux
États-Unis, les méthodes de restauration exigeront plus d’efforts pour
l’implantation des plantes graminoïdes recherchées si on ne veut pas voir les