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Polluer ou communier, les Napolitains doivent choisir
Privés d’hostie. Telle est la sanction que l’archevêque de
Naples réserve aux pollueurs de sa province ecclésiastique.
Mercredi dernier, à l’occasion d’une convention du groupe
chrétien pour l’environnement, Greenaccord, le cardinal Sepe
Crescenzio a déclaré que les personnes portant atteinte à
l’environnement ne sont pas dans « la grâce de Dieu et ne
pourront pas communier ». Dans son viseur, la Camorra, la
mafia napolitaine qui se livre depuis des décennies au trafic
de déchets. Cette prise de position inédite - que les pontes de
l’Église catholique réservent généralement aux militants pro-
avortements - répond a une situation critique. Ces dernières
semaines, les incinérations en plein air de déchets toxiques,
suspectées d’être à l’origine du nombre anormalement élevé
de cancers de la région, se sont multipliées. Les piles de
déchets en décomposition qui paralysent des quartiers entiers
de la ville deviennent quant à elles sources d’affrontements et
de protestations.
la précédente équipe, ce qui est un signe encourageant…
Les budgets de coproduction ont-ils été revus
à la baisse ?
Le CDC n'a pas de mission de co-production dans le sens
des autres structures du réseau donc nous n'avons pas eu
"de baisse" de nos interventions qui restent marginales
dans un festival comme Les Hivernales d'autant que –par
chance, mais sans doute aussi grâce au travail engagé et
des signes observés par les tutelles– sans avoir été aug-
mentés, nous avons eu une reconduction de nos subven-
tions… ce qui par les temps qui courent est à la fois rare et
donc appréciable… mais nous partons de si bas par rapport
à d'autres structures que moins, ça aurait été dur… Donc
nous réussissons à accompagner des projets d'artistes en
apportant des moyens de résidence, le plateau du CDC
pour les créations des éclairages, en définitive notre apport
est très modeste en numéraire mais du coup nous jouons
un vrai rôle de "lieu de fabrique" avec la chance de pouvoir
faire bénéficier à notre public des premières puisque les
spectacles se répètent à Avignon, au CDC… Je dirais que
pour nous, grâce à l'attention des tutelles, nous avons pu
maintenir notre rôle…
Doit-on parler de nouveaux comportements dûs à la
crise de la part des artistes & cie, du public, des parte-
naires ?
Assurément… on constate déjà une évolution dans celui du
public qui se décide vraiment au dernier, dernier moment et
au lieu de bénéficier de tarifs groupés avantageux mais qui
l’engage, il préfère acheter un billet plein tarif mais au
moment où ça lui plait… et pour un festival comme Les
Hivernales qui doit faire 30% de recettes propres pour équi-
librer son budget, je ne vous dis pas le stress ! Ensuite les
artistes sont conscients de la situation générale et ce que
je constate c'est un report des projets d'un an ou deux,
faute de production… Lorsque j'ai commencé ma carrière
fin des années 1980, on pouvait monter un projet en un an
avec un seul producteur, ensuite il nous a fallu plusieurs co-
producteurs, puis il a fallu attendre deux ans et plusieurs
co-producteurs, et maintenant on en est à trois ans au
moins pour que les artistes rassemblent les moyens pour
produire leur spectacle dans des conditions modestes…
Pour ce qui est des structures culturelles du réseau natio-
nal, je crois que comme nous avons tout mis dans les pro-
jets artistiques, c'est-à-dire pour certains qu'il sont "à l'os"
des moyens… on prend moins de risques, on fait moins ou
en tous les cas on fait avec nos moyens. Pour exemple,
cette année, alors que le CDC est co-fondateur de Drôle(s)
de Hip Hop (DHH) qui se déploie sur tout le département
depuis 10 ans, faute de moyens suffisants en 2013, j'ai fait
le choix -cornélien- de me retirer de ce projet pour tenir mes
objectifs d'équilibre financier… Avant, sans doute, me
serais-je lancé en comptant sur mes fonds propres ou de
bonnes recettes ou de nouvelles aides… mais comme rien
de tout cela n'était sûr et garanti, j'ai préféré renoncer pour
sauvegarder les autres projets que nous avons et sur les-
quels nous sommes évalués et financés.
Balbi William
Directeur Café-Musiques Portail Coucou (Salon)
(Concert : Black Strobe le Samedi 30 Novembre)
Est-ce que l’effet de la crise influe sur votre façon de
construire l’avenir ?
Cette période critique impose des prévisionnels de fonc-
tionnement prudents, bien entendu. Ceci dit, notre type de
structure qui fonctionne depuis 17 ans avec des aides qui
ont très peu augmenté, a toujours eu pour obligation d’op-
timiser ses budgets.
Crise ou choix d’une politique culturelle, la disparition
des cafés-concerts-Smac, dont beaucoup ont fermé
dans la région, semble particulièrement vous interpel-
ler ?
L’existence de lieux de proximité, de petite et moyenne
capacité n’est manifestement plus une priorité pour les ins-
titutions. C’est pourtant un maillon important d’une carrière
d’artiste et une proposition appréciée du public. Pour conti-
nuer d’exister il nous faut allier le sérieux de gestion, la
convivialité de l’accueil et la pertinence des programmes.
Avez-vous constater un changement de comportement
de la part du public, des artistes, des tourneurs... ?
Pour le public l’attente est la même : il aime la qualité et la
surprise.
Pour les artistes, sans couverture médiatique c’est de plus
en plus dur.
Pour les tourneurs, faut demander, on n’a pas l’impression
qu’ils saisissent ou se soucient de tous nos problèmes.
Manuel PRATT
Artiste auteur militant
les 28. 29. 30. 31. au théâtre des Vents à Avignon
"Pratt se met sur son 31"
Ressentez-vous directement ou indirectement les
effets de la crise ?
La crise est ressentie à plusieurs niveaux, les salles ont
moins de budgets donc achètent moins de spectacles, le
public est aussi moins nombreux et limite ses sorties men-
suelles, plus hélas au profit de gens connus des médias
que pour des découvertes.
La crise agit-elle comme un frein à la création ?
La crise au contraire provoque une double envie de créer et
de se battre pour apporter une vraie qualité et surtout une
différence face à la concurrence de la télévision.
L’acteur créateur de son spectacle est obligé de repenser à
sa manière d agir socialement, baisser ses prix de vente et
devenir abordables pour de plus petits budgets.
Aller vers le public et aussi créèr des structures nouvelles.
Il faut tout revoir de A à Z, je pratique le paiement libre
appelé “paiement au chapeau” depuis presque huit ans et
la crise ne me touche pas ou peu car depuis toutes ces
années je réfute ce système de fric, ces entrées exorbi-
tantes qui empêchent la parole de se diffuser.
Là par obligation, si on ne se plie pas on meurt...
C'est une question de survie.
Pour moi, ça ne change rien, je suis formaté à cela, mais
les subventionnés tirent la gueule...
Le créateur retrouve son rôle social qu'il a perdu par une
aisance financière
Mais hélas encore l’État aide des structures qui en ont
moins besoin mais dont les dirigeants pratiquent le
“léchage de culs” et laisse crever ceux qui possèdent
encore l’amour du spectacle vivant sans rechercher une
publicité malsaine et une gloire poisseuse.
Les Bons plans d’acteurs de notre région
Tous les mois, nous allons demander à des activistes du milieu culturel de nous faire par-
tager un bon plan qu’ils connaîssent près de chez eux, dans la ville, la zone où ils habi-
tent. Quand on vit la culture au quotidien, on est sensible à la finesse, à la subtilité, au
beau. Laissez vous emportez par leur découverte et comme ça, vous aurez vous aussi
un bon plan dans une ville à découvrir !
Géraldine Jeannon- Seznec
présidente de l’association Come on People / Nîmes (30)
www.comeonpeople.fr
340MS, disquaire, 2 rue Auguste Pelet 30 000 Nîmes
Pourquoi 340 MS?
Parce que c'est le seul et unique disquaire indépen-
dant de la ville, et rien que çà c'est important ! Parce
que c'est une institution, 30 ans d'activisme musical,
c'est courageux. Parce que c'est le lieu où tout a
commencé pour beaucoup d'entre nous, passion-
nés et addicts à la musique, grâce à Jean Marie,
son conseil, son écoute... bref la fonction pédago-
gique d'un vrai disquaire qu'Alex et Fabien ont su
maintenir. Il y a une espèce de solidarité avec ces gens et ce lieu, dans la mesure où on sou-
tient la même musique dans un environnement pas forcément facile. Parce que c'est un lieu que
les membres de Come On People aiment fréquenter, surtout Mathieu qui a toujours une pile de
vinyls qui l'attendent... parce qu'on aime bien le petit coin lecture/écoute vintage... et surtout
parce qu'il y a un auto-collant Come On People sur la porte!
Prochaines actus de l’association Come on People
VENDREDI 6 DECEMBRE / CAFE OLIVE, NIMES avec LAETITIA SHERIFF
Loïc Guénin
président de l’association Phare à Lucioles / Sault (84)
www. pharealucioles.org
Lieux dits dans les hauteurs de Sault
Quelque part entre les villes
d’Auzon et Sault, sur le territoire
du futur parc Régional du Mont
Ventoux, à 1000 m d’altitude.
Ce choix ? Mais parce que l’hori-
zon est inatteignable... parce que
la prédominance de la nature,
parce que le son du vent...
Mais aussi, quelque part dans les collines de Blauvac, une source, un lavoir, un bassin où
des enfants jouent.
Un endroit pour écrire, un écrin de réfléxion. La nature tient une place prépondérante dans
mon approche artistique. Vivre ici est un choix. Certains diront que nous somme loin. Je
leur réponds que cela dépend d’où l’on parle.
Prochaines actus de l’association Phare à Lucioles
LES 24 ET 25 MAI 2014 avec le Festival Sons Dessus de Sault
Nicolas Chatenoud
artiste / comédien / musicien Archipass
www.archipass.fr
EXPRESSO CAFÉ, dit “Chez Stéphane” - 50 Rue des Fourbisseurs – AVIGNON
Ce que j’aime Chez Stéphane,
c’est que c’est avant tout situé à un
carrefour. Par son implantation
certes, puisque la rue se sépare en
deux et borde le bar, mais aussi s’y
croise un mélange de populations,
de genres, de discussions. Ici, on
est au milieu de….
Tous les jours en terrasse, quelque
soit le temps, j’apprends les ragots
des commerçants du quartier et
me délecte d’observer et décorti-
quer ce flux incessant venant de
droite... ou de gauche. Une stéréo
de passants et d’éclats de voix, aux silhouettes pressées d’aller bosser, s’engouffre dans la
cuvette de la rue des Fourbisseurs à la lumière si particulière selon les heures…. Et puis il y a
cette question posée par Stéphane chaque matin depuis presque 6 ans…
- “Qu’est-ce que j’te sers Nico?”
Comme s’il ne le savait pas mais ça fait du bien à entendre…
-“Et ben un café Steph s’te plait !..”
Prochaines actus d’Archipass
Nicolas Chatenoud travaille actuellement avec Guillaume Saurel, sous le nom d’Archipass, à la
composition d’un nouveau ciné-concert sur le film de Buster Keaton “LA CROISIÈRE DU NAVI-
GATOR”, continue la collaboration avec Gilles Doyen et MOKY, avec de fortes chances de voir
emmerger un album en 2014 et entame une réflexion sur un projet en solo avec juste une gui-
tare ou une basse.