Vers une grammaire d’unification Sens-Texte du français:
le temps verbal dans l’interface sémantique-syntaxe
par
François Lareau
Thèse de doctorat effectuée en cotutelle au
Département de linguistique et de traduction
Faculté des arts et des sciences
Université de Montréal
et au
Département de linguistique
Université Paris Diderot (Paris 7)
Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de
l’Université de Montréal en vue de l’obtention du grade de
Philosophiæ Doctor (Ph.D.) en linguistique
et à
l’Université Paris Diderot (Paris 7) en vue de l’obtention du
grade de Docteur en linguistique
Août 2008
© François Lareau, 2008
Page d’identification du jury
Université de Montréal
Faculté des études supérieures
et
Département de linguistique
Université Paris Diderot (Paris 7)
Cette thèse intitulée
Vers une grammaire d’unification Sens-Texte du français: le
temps verbal dans l’interface sémantique-syntaxe
présentée et soutenue à l’Université de Montréal par
François Lareau
a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes:
Président-rapporteur Alain Polguère
et membre du jury
Directeur de recherche Igor Mel’
č
uk
(Université de Montréal)
Directeur de recherche Sylvain Kahane
(Université Paris Diderot)
Membre du jury Laurence Danlos
Examinateur externe Owen Rambow
Représentant du doyen Antoine Soare
de la FES
Résumé
Cette thèse vise deux objectifs principaux. D’une part, nous cherchons à décrire
la flexion verbale en français, et plus particulièrement celle en temps dans l’inter-
face sémantique-syntaxe. D’autre part, nous voulons, à travers ce phénomène lin-
guistique central, développer le formalisme de la grammaire d’unification Sens-
Texte (GUST) et en vérifier l’utilité pour la description des langues.
Pour atteindre notre premier objectif, nous proposons une méthodologie, inspi-
rée de la lexicographie, pour l’étude des signes grammaticaux. Cette méthodologie
met l’accent sur les signes dans leur ensemble, et non sur une seule de leurs com-
posantes (signifié, signifiant ou combinatoire).
Au niveau descriptif, notre thèse principale est que le français possède non pas
une, mais bien deux catégories flexionnelles de temps complémentaires:
1)
La catégorie de décalage, qui regroupe deux grammèmes situant un point
de repère par rapport au moment d’énonciation:
Le grammème
non-décalé
signifie que le point de repère est
(
maintenant
)
ou un fait dans le futur. Son signifiant est nul.
Le grammème
décalé
indique que le repère est un fait dans le passé. Il
s’exprime par le suffixe
AI
.
2)
La catégorie de temps comme tel, qui regroupe trois grammèmes situant
les faits par rapport à ce point de repère:
Le grammème
simultané
signifie que le fait dénoté par le verbe est
simultané à son point de repère. Son signifiant est nul.
Le grammème profond
antérieur
indique que le fait est antérieur à son
point de repère. Son signifiant est l’auxiliaire
AVOIR
(ou
ÊTRE
). Dans un
registre littéraire, il s’exprime conjointement avec le grammème
non-
décalé
par le suffixe du passé simple.
Le grammème
postérieur
pose le fait comme postérieur à son point de
repère. Il s’exprime par le suffixe
R
.
Résumé
iv
Au niveau formel, nos principaux apports au formalisme de GUST sont la
représentation des structures en termes d’objets et de fonctions, ainsi que la modé-
lisation des décompositions sémantiques. La formalisation de notre modèle de la
flexion verbale s’avère un moyen intéressant de vérifier l’utilité de GUST
puisqu’elle met en jeu des signes variés. Elle nous donne également l’occasion
d’observer le mécanisme d’articulation des modules de la grammaire.
Mots-clés:
Temps grammatical; Grammaire d’unification Sens-Texte; Interface
sémantique-syntaxe; Flexion; Verbes; Français (langue)
Abstract
This thesis, entitled
Towards a Meaning-Text unification grammar of French:
verbal tense in the semantics-syntax interface
, has two main objectives. First, we
aim at describing French verbal inflection, more particularly tense in the seman-
tics-syntax interface. Second, we want to develop the Meaning-Text unification
grammar (MTUG) formalism and test its adequacy for language description.
To achieve our first goal, we propose a lexicography-inspired methodology for
the study of grammatical signs. This methodology is centered on the linguistic sign
as a whole, not only on one of its components (signified, signifier or syntactics).
At the descriptive level, our main thesis is that French has not only one, but two
inflectional categories of tense that complement each other:
1)
The category of shifting (in French,
décalage
), which comprises two
grammemes that locate a temporal reference point in relation with the
time of speech:
The grammeme
non-shifted
indicates that the reference point is either
(
now
)
or a future point in time. Its signifier is null.
The grammeme
shifted
indicates that the reference point is in the past.
It is expressed by the suffix
AI
.
2)
The category of tense proper, which comprises three grammemes that
situate facts in relation with this reference point:
The grammeme
simultaneous
means that the fact denoted by the verb
is simultaneous to the reference point. Its signifier is null.
The deep grammeme
anterior
indicates that the fact is before the refer-
ence point. It is expressed by the auxiliary
AVOIR
(or
ÊTRE
). In litterary
speech, it is expressed jointly with the grammeme
non-shifted
by the
simple past suffix.
The grammeme posterior indicates that the fact is after the reference
point. It is expressed by the suffix
R
.
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