ésotérique

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Jérôme Rousse-Lacordaire
Jérôme Rousse-Lacordaire
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Jérôme Rousse-Lacordaire
L’ésotérisme
ISBN 978-2-87356-588-6
Prix TTC : 12,00 €
9 782873 565886
Collection
« Que penser de… ? »
L’ésotérisme
Magie, kabbale, Rose-Croix, théosophie, occultisme,
Nouvel Âge… Ces mots évoquent des réalités sulfureuses, empreintes de mystère et d’interdits.
Après avoir tenté de définir l’ésotérisme, le père
Jérôme Rousse-Lacordaire détaille chacune de ces
pensées dites « ésotériques» et les replace dans leur
contexte culturel et historique afin de permettre
au lecteur de bien percevoir les enjeux en présence.
Il s’attache également, pour chacun de ces courants, à faire le lien avec le catholicisme, distinguant opportunément les éléments compatibles
avec la foi chrétienne de ceux qui ne le sont pas.
Il conclut en évoquant le « rapatriement » possible
de courants ésotériques au sein du catholicisme,
ce qui pourrait déboucher sur un ésotérisme chrétien.
© Sonja Birkelbach - Fotolia.com
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L’ésotérisme
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L’ésotérisme
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Jérôme Rousse-Lacordaire
L’ésotérisme
Collection « Que penser de… ? »
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DU MÊME AUTEUR
• Rome et les francs-maçons. Histoire d’un conflit, Paris, Berg International, 1996.
• Antimaçonnisme, Puiseaux, Pardès, 2003.
• Jésus dans la tradition maçonnique. Rituels et symbolismes du Christ
dans la franc-maçonnerie française, Paris, Desclée, 2003.
• Ésotérisme et Christianisme. Histoire et enjeux théologiques d’une expatriation, Paris, Cerf, 2007.
• Une controverse sur la magie et la kabbale à la Renaissance, Genève,
Librairie Droz, 2010.
• Une fraternité à l’honneur du Saint-Esprit, Lavis, La Finestra, 2011.
Jérôme Rousse-Lacordaire, dominicain, docteur en théologie,
étudie les rapports entre ésotérisme et christianisme. Ancien
directeur de la bibliothèque du Saulchoir à Paris, il collabore à
la Revue des sciences philosophiques et théologiques (Bulletin d’histoire
des ésotérismes) et à Politica hermetica.
Nihil obstat : Nicolas-Jean Séd, o.p., le 1er novembre 2013 ; Éric
Tillette de Clermont-Tonnerre, o.p., le 6 novembre 2013.
Imprimi postest : Michel Lachenaud, o.p., le 13 novembre 2013.
© 2014, Éditions Fidélité • 7, rue Blondeau • 5000 Namur
info@fidelite.be • www.fidelite.be
ISBN : 978-2-87356-588-6
Dépôt légal : D.2014, 4323.05
Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz
Photo de couverture : © Sonja Birkelbach - Fotolia.com
Imprimé en Belgique
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Il n’y a pas d’ésotérisme chrétien autre que celui qui procède
dans ses principes de l’enseignement du Christ.
Jean Reyor
Je tiens à remercier, pour leurs conseils et leurs relectures,
et surtout pour leur amitié,
Jean-Pierre Brach et Jean-Pierre Laurant.
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Introduction
A
est ésotérique, est de l’ésotérisme, à
peu près n’importe quoi pourvu que cela soit
quelque peu mystérieux, caché ou difficilement compréhensible et, de préférence, hétérodoxe. Ainsi, à
propos des théories sur Jésus énoncées dans le
roman à succès de Dan Brown, le Da Vinci Code
(2003), a-t-on beaucoup parlé d’ésotérisme, puisqu’il s’agissait d’une vérité sur Jésus (le fait qu’il
n’était qu’un homme, et de surcroît père de famille)
qui aurait été tenue secrète par ceux qui la connaissaient, soit qu’elle les ait menacés (les hommes
d’Église, l’Opus Dei, etc.), soit qu’elle les ait favorisés (le mystérieux Prieuré de Sion). Pourtant, le
récit et le sujet de ce livre n’ont rien de véritablement
ésotérique (ni, d’ailleurs, de véritablement neuf),
car l’ésotérisme n’est pas simplement ou principalement ce qui est caché ou réservé à quelques-uns
(ce sans quoi, par exemple, le secret de la confession
ferait du sacrement de la réconciliation une pratique
ésotérique).
UJOURD’HUI,
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Ésotérisme vient de la préposition grecque eis (ou
és), au sens de « dans », d’où dérive l’adverbe eisô
(ou ésô) : « à l’intérieur », ésôthen : « dedans », dont
le comparatif et le superlatif sont ésôtérô ou ésôtérôs,
d’où l’adjectif ésôtérikos. L’ésotérisme est donc, étymologiquement, « ce qui est à l’intérieur », et est
ésotérique ce qui est « de l’intérieur ». Les antonymes
d’ésotérisme et d’ésotérique sont donc respectivement
exotérisme et exotérique, mots forgés de la même manière à partir du grec ex, « hors de », d’où exô,
exôthen, exôtérô, exôtérôs et exôtérikos (« du dehors »,
« extérieur »).
La doctrine secrète
Lorsque les adjectifs ésotérique et exotérique apparurent en français, vers le milieu du XVIIIe siècle, ils
furent d’abord employés pour qualifier certaines
doctrines philosophiques anciennes, notamment
celles d’Aristote et de Pythagore, selon qu’elles sont
soit réservées aux groupes des disciples qualifiés
(les doctrines ésotériques, proches en cela des mystères antiques) soit enseignées ouvertement à tous
sans distinction (les doctrines exotériques). Tel est
le sens retenu à l’apparition française de l’adjectif
ésotérique, en 1742, dans les Nouvelles Obligations et
Statuts de la tres venerable confraternité des francs-maçons du maçon Louis-François de La Tierce, qui
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après avoir rappelé le « triste sort de Pythagore &
de Socrate », l’un et l’autre tués par leurs adversaires,
expliquaient que, « pour s’en garentir », l’usage
s’était introduit d’enseigner « deux sortes de Doctrines, […] [l’une] exotérique, qu’on pouvoit
communiquer aux Etrangers, & l’autre ésotérique
ou secrette, qui étoit réservée aux Membres des
Loges ».
Le substantif ésotérisme est beaucoup plus récent.
Il fut très probablement forgé par le pasteur alsacien
Jacques Matter, alors professeur d’histoire de
l’Église à la faculté de théologie de l’université de
Strasbourg. En 1828, dans son Histoire critique du
gnosticisme, il présentait l’ésotérisme comme un
mode antique d’enseignement qui exige des disciples un long temps de silence. Par la suite, le
pasteur Matter rapprocha l’ésotérisme de la mystique et en vit la poursuite dans la théosophie (voir,
plus loin, le chapitre 6) chrétienne du XVIIIe siècle
et ses libres spéculations religieuses.
Dès le milieu du siècle, l’usage philosophique du
mot voit son sens consacré : l’éditeur et homme
d’affaires progressiste et proche des milieux socialistes et occultistes (voir, plus loin, le chapitre 8),
Maurice Lachâtre, dans son Nouveau Dictionnaire
universel (1865), expose que l’ésotérisme est l’« ensemble des principes d’une doctrine secrète,
communiquée seulement à des affiliés » et qu’exotérique « se disait de l’enseignement public de la
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philosophie, par opposition au mot ésotérique, qui
se disait de l’enseignement secret. Les philosophes,
en partageant ainsi l’enseignement, avaient un
double but : ils voulaient proportionner leurs leçons
à la capacité de ceux qui venaient les entendre, et
ne point se constituer en guerre ouverte avec la religion dont ils considéraient souvent les dogmes
absurdes et les principes surannés ». Une cinquantaine d’années plus tard, le célèbre Vocabulaire
technique et critique de la philosophie d’André Lalande
(frère de l’occultiste Emmanuel Lalande, dit Marc
Haven, un temps proche de Papus) propose une définition similaire, l’anticléricalisme en moins :
L’ésotérisme est la doctrine suivant laquelle la
science ne doit pas être vulgarisée, mais communiquée seulement à des adeptes connus et choisis
en raison de leur intelligence et de leur moralité.
Il ajoute qu’ésotérique est, « chez les contemporains, synonyme d’occulte [et] s’applique à la Cabale,
à la Magie, aux Sciences divinatoires, etc. — On
trouve également en ce sens ésotérisme pour occultisme […] [l’occultisme étant l’]ensemble des
sciences occultes ».
En suivant cette lignée étymologique qui fait de
l’ésotérisme l’intérieur et le réservé, on arrive donc
à une définition de l’ésotérisme comme doctrine
secrète réservée à un petit groupe d’élus. Ceci a séduit bien des ésotéristes prétendant être les déten10
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teurs d’un savoir immémorial et secret hérité d’une
chaîne ininterrompue d’initiés, et, qui plus est,
quelque peu sulfureux.
Mais ce n’est pas parce qu’elle plaît à un grand
nombre d’ésotéristes ou à un grand nombre de leurs
adversaires, ces derniers évidemment satisfaits par
les revendications d’hétérodoxies de nombre d’ésotéristes depuis le milieu du XIXe siècle, que la définition est pertinente. En effet, elle est trop restreinte
pour couvrir certains éléments unanimement jugés
ésotériques comme, par exemple, une bonne part
de l’alchimie ou, dans une certaine mesure, du spiritisme, qui sont connus pour leur importante production publique de textes et non par le caractère
réservé de leur transmission. De fait, les rapports
de l’ésotérisme au secret sont complexes, tant en
raison des acceptions fort différentes que reçoit la
notion de secret dans les différents courants ésotériques (enseignement réservé ; pratique d’une occultation volontaire ; symbole du caractère indicible
de certaines vérités, etc.) qu’en raison de stratégies
éditoriales difficiles à mettre en lumière (nous en
verrons un exemple, au chapitre suivant). Aussi, si
le discours ésotérique recourt volontiers au thème
du secret, ce n’est pas toujours, loin de là, pour encourager le secret, mais bien souvent pour prétendre, sinon le dévoiler tout à fait, du moins en
donner quelque aperçu pour inviter à y entrer. Ce
n’est donc pas vers le secret d’un savoir réservé qu’il
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faut chercher tout l’ésotérisme. Faudrait-il alors se
tourner vers une caractérisation doctrinale de l’ésotérisme ?
D’autres, partisans ou adversaires de l’ésotérisme,
reprenant la même définition de l’ésotérisme
comme doctrine secrète, ont mis davantage l’accent
sur la notion de doctrine que sur celle de secret.
Cette approche possède un grand avantage pour
celui qui l’énonce : elle lui permet de justifier sa
propre position. Ainsi, l’ésotériste érigera son
propre système en seul système authentiquement
ésotérique, les autres n’étant que de pseudo-ésotérismes. Quant aux adversaires de l’ésotérisme, cette
conception doctrinale leur permet souvent de réduire l’ésotérisme à une unique doctrine unifiée,
généralement le gnosticisme (qui fut pourtant bien
peu unifié) cumulant tous les aspects négatifs de
l’hérésie. Mais, s’il est une chose que montre l’étude
des courants ésotériques, c’est que l’ésotérisme
n’est pas une doctrine unifiée et qu’en son sein on
rencontre des doctrines très diverses, voire parfois
opposées entre elles, comme nous le verrons.
Effectivement, l’ésotérisme n’est pas une doctrine. On pourrait même dire, sans trop caricaturer,
qu’il y a autant de doctrines ésotériques que de courants ésotériques. Pourtant, par-delà ou en deçà des
doctrines, on s’accorde à reconnaître une certaine
parenté phénoménologique aux différents courants
que l’on qualifie d’ésotériques. Certains chercheurs
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ont voulu caractériser cette unité phénoménologique.
Une forme de pensée
Désormais, grâce surtout aux travaux du professeur Antoine Faivre (voir la bibliographie en fin de
volume), nous disposons d’une description (plutôt
que d’une définition) de l’ésotérisme opératoire.
Antoine Faivre adopte une démarche empirique
selon laquelle l’historien n’a d’accès probant qu’à
des événements et que leur interprétation « croyante »
suppose un saut épistémologique qu’il ne peut pas
faire en tant qu’historien. Il part ainsi d’un constat
historiquement vérifié : l’ésotérisme n’acquiert de
statut propre et relativement autonome qu’en Occident à partir de la Renaissance. C’est alors, en effet,
que des matériaux anciens sont redécouverts et
constitués en ensemble autonome distinct et de la
théologie et de la philosophie scolastique, alors dominantes. Il ne s’agit pas là d’un ensemble ordonné
et unifié de manière systématique, mais d’une sorte
de « nébuleuse » alimentée de courants divers, concomitants ou successifs, qui forme un milieu ésotérique
s’exprimant à travers un corpus repérable qui alla en
s’enrichissant au fil du temps.
L’approche est empirique aussi en ce sens qu’elle
ne part pas d’une définition essentialiste de l’éso13
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térisme, mais considère et prend pour objet d’étude
ce que l’on entend et a entendu par le mot ésotérisme
(ou ses équivalents) et cherche alors à repérer les
traits communs à tous ces matériaux, et qui, pris
ensemble, les caractérisent spécifiquement.
Dans cette perspective, l’ésotérisme est une « forme
de pensée » historiquement située et caractérisée
par six composants :
• quatre composants intrinsèques, qui doivent
toujours être réunis pour que l’on se trouve effectivement en présence d’un ésotérisme :
1. une théorie des correspondances : le monde
serait un cosmos hiérarchisé dont les éléments
et les degrés seraient liés entre eux par des correspondances symboliques et réelles ;
2. l’idée que la Nature est vivante, c’est-à-dire
animée par des forces, une dynamique de sympathies et d’attractions ;
3. une théorie de l’imagination et des médiations :
l’homme possède en lui un organe ou une faculté qui lui permet de lire et de déchiffrer les
correspondances qui tissent la Nature vivante
comme autant de médiations par lesquelles il
peut remonter les degrés du cosmos jusqu’à
leur sommet, voire passer au-delà du cosmos ;
4. l’expérience de la transmutation : la connaissance des médiations par l’imagination transforme substantiellement celui qui connaît ;
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• deux composants relatifs, souvent présents avec
les précédents, mais pas nécessairement :
1. la pratique de la concordance : il y aurait entre
les différentes traditions ou certains de leurs
éléments des ressemblances, des points communs qui permettraient d’associer voire de
fusionner ces traditions ou ces éléments en
sorte de retrouver le tronc commun dont ils
sont issus ou qu’ils forment ensemble ;
2. la transmission : un enseignement ésotérique
n’est jamais tout à fait une innovation, mais il
est reçu d’un autre, quel que soit cet autre : organisations et sociétés, entités angéliques,
maîtres, etc.
Approche chrétienne
La description proposée par Antoine Faivre présente plusieurs avantages, y compris pour un
chrétien :
1. n’étant pas doctrinale, elle ne se prononce pas
sur ce que doit être l’ésotérisme en distinguant
a priori entre ésotérisme et pseudo-ésotérismes.
Dès lors, elle n’exclut aucun des courants issus
du berceau renaissant de l’ésotérisme. Elle est
donc suffisamment inclusive pour rendre
compte de l’ensemble des ésotérismes ;
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2. quoique inclusive, elle est cependant suffisamment précise pour reconnaître à l’ésotérisme
une réelle spécificité comme champ d’étude :
l’ésotérisme est une forme de pensée caractérisée par la conjonction d’un nombre déterminé
de composants. Ce ne sont donc pas d’abord
les doctrines ou les thèmes (androgynies, angélologie, etc.) comme tels qui sont ésotériques,
mais la perspective dans laquelle ils s’inscrivent ;
3. au contraire des définitions essentialistes, la
description empirique permet de rendre comp te des différences, et ne tend alors pas à la
reductio ad unum du phénomène étudié ;
4. puisqu’il s’agit d’une forme de pensée caractérisée par la réunion historique de composants
qui peuvent aussi être présents dans d’autres
domaines (arts, sciences, théologie, etc.) et qui
ont pu migrer dans d’autres champs, elle autorise, sinon toujours requiert, une approche
interdisciplinaire qui considère les différentes
manifestations historiques de la forme de pensée ésotérique.
Dans cette perspective, et se détachant, dans un
second temps, de l’agnosticisme méthodologique
cher à Antoine Faivre, le chrétien peut appréhender
la forme de pensée ésotérique à la lumière de l’intelligence de la foi chrétienne en cherchant les
éventuels points d’intersection ou d’opposition
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entre cette dernière et tel ou tel courant ésotérique.
Il ne s’agira pas là de confronter terme à terme deux
types de discours, le discours ésotérique et le discours théologique, puisque ces discours n’obéissent
pas, nous le verrons, aux mêmes médiations, lesquelles sont surtout symboliques et visionnaires
pour l’ésotérisme, et discursives et rationnelles pour
la théologie, mais de rechercher dans les différents
documents ésotériques ce qui se dit de l’expérience
fondamentale d’un ésotérisme pour en évaluer la
compatibilité avec l’expérience chrétienne et ses
expressions ecclésiales pratiques et doctrinales orthodoxes.
Dans les pages qui vont suivre, je ne traiterai donc
d’éventuels ésotérismes non issus du christianisme
que pour autant qu’ils entretiennent un rapport
plus ou moins direct avec des ésotérismes qui, eux,
se réclament du christianisme ou entendent explicitement, à des titres divers, s’opposer, sinon toujours au christianisme dans son ensemble, du moins
à certaines de ses formes. J’adopterai, pour l’essentiel, un parcours chronologique, car l’une des caractéristiques de l’ésotérisme occidental est que,
au moins partiellement et dans ses formes aujourd’hui majoritaires, il s’est progressivement éloigné
de sa matrice chrétienne d’origine pour finir souvent
par être vu comme étranger au christianisme, voire
contradictoire et incompatible avec lui. Nous verrons donc, d’abord, l’émergence et la formation de
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l’ésotérisme à la Renaissance, puis ses développements classiques et ses mutations au XIXe siècle, et,
enfin, ses principaux courants contemporains. Ce
faisant, peut-être pourrons-nous rassembler quelques éléments de réponse à la question qui donne
son titre à cet ouvrage : que penser de l’ésotérisme ?
En lecture partielle…
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Table des matières
Introduction ............................................................
7
1. Une pieuse philosophie : la Renaissance d’Hermès 19
2. La magie : la nature, l’homme et les esprits ...... 35
3. La kabbale : l’ésotérisme chrétien du judaïsme.. 47
4. La franc-maçonnerie : une société et son secret .. 69
5. La Rose-Croix : réformer le christianisme.......... 81
6. La théosophie : Dieu, l’homme, la nature .......... 89
7. Le spiritisme : une science des esprits................101
8. L’occultisme : la science des mages ....................115
9. Le théosophisme : le recours à l’Orient..............123
10. L’École traditionnelle : la Tradition en ses
traditions ..........................................................133
11. Le Nouvel Âge : l’attente d’une transformation
globale ..............................................................141
Rapatriement ..........................................................149
•
159
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Achevé d’imprimer le 31 janvier 2014
sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique)
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Magie, kabbale, Rose-Croix, théosophie, occultisme,
Nouvel Âge… Ces mots évoquent des réalités sulfureuses, empreintes de mystère et d’interdits.
Après avoir tenté de définir l’ésotérisme, le père
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pensées dites « ésotériques» et les replace dans leur
contexte culturel et historique afin de permettre
au lecteur de bien percevoir les enjeux en présence.
Il s’attache également, pour chacun de ces courants, à faire le lien avec le catholicisme, distinguant opportunément les éléments compatibles
avec la foi chrétienne de ceux qui ne le sont pas.
Il conclut en évoquant le « rapatriement » possible
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