SES. Terminale
DM: Épreuve composée 2
Travail individuel à me rendre pour le lundi 12 novembre en intégralité.
Cette épreuve comprend trois parties.
1 Pour la partie 1 (Mobilisation des connaissances), il est demandé au candidat de répondre aux questions en faisant appel
à ses connaissances personnelles dans le cadre de l’enseignement obligatoire.
2 Pour la partie 2 (Étude d’un document), il est demandé au candidat de répondre à la question en adoptant une démarche
méthodologique rigoureuse de présentation du document, de collecte et de traitement l’information.
3 – Pour la partie 3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au candidat de traiter le sujet :
- en développant un raisonnement ;
- en exploitant les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
- en composant une introduction, un développement, une conclusion.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
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Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points)
1. Expliquez quels liens entretiennent la croissance potentielle et la croissance effective.
2. Vous distinguerez les théories des classes sociales chez Marx et chez Weber.
Deuxième partie : Étude d’un document (4 points)
Question: Vous présenterez le document puis montrerez en quoi il questionne la pertinence de la
nomenclature des PCS comme outil d'analyse des inégalités de niveau de vie traversant la société
française.
Document: les inégalités de niveaux de vie
Catégorie Niveau de
vie moyen
1er décile (D1) Médiane (D5) 9è décile (D9)
Agriculteur 19770 7390 15320 36520
Artisans, commerçants, chef d'entreprise 27740 8980 21080 49580
Cadre et profession intellectuelle sup. 34700 17790 30170 53240
Profession intermédiaire 23580 13510 22020 34480
Employé 19020 10600 17770 27990
Ouvrier 17190 10040 16490 24620
Ensemble 21080 10010 18170 33900
Champ: Personnes vivant en France métroploitaine dans un ménage dont le revenu décalré au fisc est positif ou nul, et dont la
personne de référence n'est pas étudiante.
Source: Insee, Les revenus et le patrimoine 2010; DGFIP; CNAF; CNAV; CCMSA, Enquête revenus fiscaux et sociaux 2007.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
A l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous expliquerez la faiblesse de la croissance
économique française actuelle. Document 1
Document 2
Notes : Les dépenses collectives de consommation des administrations publiques correspondent aux fonctions souveraines (ou
fonctions régaliennes, ou encore fonctions d'administration générale) des administrations : justice, défense, police, etc.
Les dépenses dites individualisables ou dépenses de consommation individuelle des administrations publiques recouvrent les
dépenses dont le consommateur effectif est identifiable et dont le bénéfice ultime revient aux ménages : dépenses d'éducation
et de santé pour l'essentiel, mais aussi de culture, d'aides au logement, etc.
Document 3
Face à un déficit commercial abyssal, des économistes classés à gauche comme Philippe Aghion, Gilbert
Cette ou encore Jean-Hervé Lorenzi soulignent l'urgence d'un « choc de compétitivité ». « Sachant que les
réformes structurelles n'auront qu'un effet progressif sur la compétitivité, il faut, dans l'intervalle,
desserrer l'étau concurrentiel en réduisant le coût du travail », juge Gilbert Cette, professeur à l'université
de la Méditerranée. François Hollande a lui-même tenu récemment des propos très volontaristes sur la
nécessité d'un soutien fort et rapide à la compétitivité.
Demande intérieure en panne
Mais, sur la façon d'y parvenir, les divergences sont profondes . Le patronat prône un basculement massif
d'une partie des cotisations à la fois vers la TVA et la CSG (lire ci-contre). La solution TVA sociale fait
l'unanimité contre elle parmi les syndicats l'exception de la CGC), mais pas l'extension de la CSG,
défendue en particulier par la CFDT. Toute décision aura de lourdes conséquences, car les payeurs ne sont
pas les mêmes. « Le véritable sujet est celui du ciblage des politiques fiscales, en prenant garde de ne pas
toucher aux revenus des plus fragiles », reconnaît Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des
économistes.
La conjoncture complique la tâche : la croissance est nulle depuis neuf mois et, avec la baisse du pouvoir
d'achat, la consommation ne joue plus son rôle moteur. « Nous avons toujours dit durant la campagne
qu'un choc de compétitivité étaitcessaire mais nous avons peut-être sous-estimé à quel point la
protection de la demande serait urgente, souligne Karine Berger, secrétaire nationale du PS à l'économie.
Il ne faut pas que l'objectif de compétitivité vienne contrecarrer le premier objectif, qui est de traiter le
problème de la demande intérieure . » Selon la députée, une hausse globale et unilatérale de la TVA
comme de la CSG serait « une erreur économique ». L'économiste et député PS Pierre Alain Muet est sur
la même longueur d'onde : « Dans le contexte actuel, il ne faut rien faire qui puisse nuire à la
consommation, indique-t-il. Après avoir supprimé la TVA sociale, un transfert de cotisations patronales
sur les ménages serait totalement injustifié. »
VINCENT COLLEN ET FRÉDÉRIC SCHAEFFER « Compétitivité et croissance s'invitent dans le débat sur le financement
de la protection sociale » Les échos, 26 septembre 2012.
SES. Terminale
DM: Épreuve composée 2: Correction
Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points)
1- Expliquez quels liens entretiennent la croissance potentielle et la croissance effective.
Remarques et attentes:
- Il ne s'agit pas ici de se limiter à définir les deux concepts, ni de dire que les deux croissance ont des
liens;
- Comme le précise la consigne, il faut expliquer ces liens: donc rendre compte des mécanismes par
lesquels la croissance potentielle influe sur la croissance effective et inversement.
Face à l'atonie de croissance française actuelle, certains (par exemple au Front de gauche) dénoncent les
politiques de rigueur comme tuant la croissance. De fait, la croissance effective dépend de la quantité de
facteurs de production disponibles dans l'économie et de leur efficacité, donc de la croissance potentielle.
Plus l'économie d'un pays dispose d'une main d'oeuvre nombreuse et qualifiée, plus les investissements
ont été importants dans les années précédentes, plus le progrès technique a été stimulé et plus la quantité
de biens et services produites va pouvoir augmenter dans des proportions importantes. Il est donc clair
que la croissance future dépend aussi de la croissance passée, la croissance potentielle est à son tour
influencée par la croissance effective. Ainsi, si l'économie connaît une récession, cela va se traduire par le
recul de l'investissement et la montée du chômage. Les machines vont progressivement devenir obsolètes
et le capital humain des travailleurs se dégrader. La reprise à venir sera alors d'autant plus faible que la
récession à durer et amoindri les capacités productives de l'économie.
Ainsi, croissance potentielle et croissance effective entretiennent une causalité circulaire: chacune
dépendant de l'autre.
2- Vous distinguerez les théories des classes sociales chez Marx et chez Weber.
Remarques et attentes:
- Il ne s'agit pas ici de se présenter les deux théories l'une après l'autre, mais bien de les distinguer,
c'est-à-dire de mettre en évidence leurs différences;
- Il est important de structurer votre réponse: la première phrase constitue une annonce de votre plan,
l'usage de connecteurs logiques permet de ne pas perdre votre lecteur (évaluateur).
Cherchant à rendre compte de la stratification sociale des sociétés démocratiques modernes, K.Marx et
M.Weber le font en recourant au concept de classe sociale. L'usage qu'ils en font varie toutefois sur 4
points. D'une part, le critère qui définit une classe sociale n'est pas le même. Pour Marx, l'appartenance à
une classe sociale est définit objectivement par la place dans les rapports de production, alors que chez
Weber c'est la probabilité d'accéder à certains biens. Cette différence de définition s'explique
deuxièmement par une vision différente de la société. Alors que chez Marx la société est conflictuelle,
traversé par une lutte des classes, Weber la voit davantage comme étant pacifiée, soumise à une
compétition, sans conflit majeur. De même, et c'est la troisième différence, chez Marx, les classes
sociales traduisent l'unicité des échelles hiérarchiques, l'économique primant. Pour Weber les classes
sociales existent à côté des groupes de statut et des partis politiques, le prestige et le pouvoir étant deux
autres sources de différenciation sociale. Enfin, les classes sociales sont des groupes fermés, porteurs
d'une conscience d'appartenance au groupe, mobilisés dans la défense des intérêts collectifs pour Marx,
alors que pour Weber ce sont davantage des strates qui renvoient à la position d'un individu au cours de sa
vie, ce qui témoigne de la mobilité sociale qui règne dans la société.
Deuxième partie : Étude d’un document (4 points)
Question: Vous présenterez le document puis montrerez en quoi il questionne la pertinence de la
nomenclature des PCS comme outil d'analyse des inégalités de niveau de vie traversant la société
française.
Document: les inégalités de niveaux de vie
Catégorie Niveau de
vie moyen
1er décile (D1) Médiane (D5) 9è décile (D9)
Agriculteur 19770 7390 15320 36520
Artisans, commerçants, chef d'entreprise 27740 8980 21080 49580
Cadre et profession intellectuelle sup. 34700 17790 30170 53240
Profession intermédiaire 23580 13510 22020 34480
Employé 19020 10600 17770 27990
Ouvrier 17190 10040 16490 24620
Ensemble 21080 10010 18170 33900
Champ: Personnes vivant en France métroploitaine dans un ménage dont le revenu décalré au fisc est positif ou nul, et dont la
personne de référence n'est pas étudiante.
Source: Insee, Les revenus et le patrimoine 2010; DGFIP; CNAF; CNAV; CCMSA, Enquête revenus fiscaux et sociaux 2007.
Remarques et attentes:
- Il ne faut pas oublier de présenter de manière exhaustive le document;
- la formulation de la question implique ensuite 1- de rappeler quel est l'objectif des PCS, 2- d'aporter
une réponse nuancée à la question posée;
- la définition des concepts (niveaux de vie, inégalité) constitue bien sûr une valorisation de votre
propos.
Le document proposé est un tableau statistique à double entrée, présentant les inégalités de niveau de vie
par décile en France en 2010, selon les 6 catégories socioprofessionnelles d'actifs. Son unité est l'euro. Il a
été produit à partir des statistiques de l'INSEE, de la DGFIP, de la CAF, de la CNAV et de la CCMSA.
La nomenclature des PCS a été créée pour rendre compte de la société française, à partir d'un certain
nombre de catégories statistiques présentant une certaine homogénéisociale. En effet, les personnes qui
s'y trouvent sont censées être socialement (et économiquement) proches. L'hypothèse de cette
nomemclature est que le métier constitue une variable prédictive forte des comportements économiques et
sociaux des individus (et donc des groupes).
De fait, la nomenclature des PCS nous permet de quantifier les inégalités de niveaux de vie existant entre
les différents groupes sociaux en France. Ainsi, on constate qu'en moyenne la quantité de biens et services
dont disposaient les cadres était 2 fois plus importante que celle des ouvriers., 1,5 fois plus élevée que
celle des professions intermédiaires.
La nomenclature montre également que les inégalités existent à l'intérieur des groupes et que celles-ci
sont plus fortes chez les cadres que chez les ouvriers. Ainsi, les 10% des cadres les plus riches disposaient
d'un inveau de vie 3 fois plus élevé que les 10% les plus pauvres, alors que le rapport n'est « que » de 2,45
chez les ouvriers. L'homogénéité sociale des PCS semble donc en partie devoir être nuancée.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
A l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous expliquerez la faiblesse de la croissance
économique française actuelle. Document 1
Document 2
Notes : Les dépenses collectives de consommation des administrations publiques correspondent aux fonctions souveraines (ou
fonctions régaliennes, ou encore fonctions d'administration générale) des administrations : justice, défense, police, etc.
Les dépenses dites individualisables ou dépenses de consommation individuelle des administrations publiques recouvrent les
dépenses dont le consommateur effectif est identifiable et dont le bénéfice ultime revient aux ménages : dépenses d'éducation
et de santé pour l'essentiel, mais aussi de culture, d'aides au logement, etc.
Document 3
Face à un déficit commercial abyssal, des économistes classés à gauche comme Philippe Aghion, Gilbert
Cette ou encore Jean-Hervé Lorenzi soulignent l'urgence d'un « choc de compétitivité ». « Sachant que les
réformes structurelles n'auront qu'un effet progressif sur la compétitivité, il faut, dans l'intervalle,
desserrer l'étau concurrentiel en réduisant le coût du travail », juge Gilbert Cette, professeur à l'université
de la Méditerranée. François Hollande a lui-même tenu récemment des propos très volontaristes sur la
nécessité d'un soutien fort et rapide à la compétitivité.
Demande intérieure en panne
Mais, sur la façon d'y parvenir, les divergences sont profondes . Le patronat prône un basculement massif
d'une partie des cotisations à la fois vers la TVA et la CSG (lire ci-contre). La solution TVA sociale fait
l'unanimité contre elle parmi les syndicats l'exception de la CGC), mais pas l'extension de la CSG,
défendue en particulier par la CFDT. Toute décision aura de lourdes conséquences, car les payeurs ne sont
pas les mêmes. « Le véritable sujet est celui du ciblage des politiques fiscales, en prenant garde de ne pas
toucher aux revenus des plus fragiles », reconnaît Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des
économistes.
La conjoncture complique la tâche : la croissance est nulle depuis neuf mois et, avec la baisse du pouvoir
d'achat, la consommation ne joue plus son rôle moteur. « Nous avons toujours dit durant la campagne
qu'un choc de compétitivité étaitcessaire mais nous avons peut-être sous-estimé à quel point la
protection de la demande serait urgente, souligne Karine Berger, secrétaire nationale du PS à l'économie.
Il ne faut pas que l'objectif de compétitivité vienne contrecarrer le premier objectif, qui est de traiter le
problème de la demande intérieure . » Selon la députée, une hausse globale et unilatérale de la TVA
comme de la CSG serait « une erreur économique ». L'économiste et député PS Pierre Alain Muet est sur
la même longueur d'onde : « Dans le contexte actuel, il ne faut rien faire qui puisse nuire à la
consommation, indique-t-il. Après avoir supprimé la TVA sociale, un transfert de cotisations patronales
sur les ménages serait totalement injustifié. »
VINCENT COLLEN ET FRÉDÉRIC SCHAEFFER « Compétitivité et croissance s'invitent dans le débat sur le financement
de la protection sociale » Les échos, 26 septembre 2012.
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