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II. MOBILITE SOCIALE
L'expression mobilité sociale désigne le plus souvent le fait de changer de catégorie socioprofessionnelle
d’une génération à l’autre. Elle peut être ascendante (promotion sociale) ou descendante. Il faut donc
établir des hiérarchies entre les catégories sociales, à partir de leur niveau de rémunération ou de diplôme
par exemple.
Pour mesurer la mobilité sociale, les statisticiens comparent la situation des hommes d'un âge donné à
celle de leurs pères au même âge. On ne mesure que pour les hommes parce que la très forte progression
du taux d'activité féminin rend difficile la comparaison entre mères et filles
. Le taux de mobilité brute parmi
les femmes est de 78,6% contre 63% pour les hommes et de 75,1% pour les citadins contre 59,2% pour les ruraux ;
néanmoins, à même âge, milieu de résidence, niveau d’études et statut socioprofessionnel du père, un homme a 7,1 fois de
chances de plus qu’une femme d’occuper une position sociale supérieure à celle de son père.
Les statisticiens distinguent deux formes de mobilité sociale intergénérationnelle. La première est liée aux
changements des emplois. Quand, par exemple, la part des agriculteurs s'effondre, mécaniquement un
certain nombre de fils d'agriculteurs trouvent un emploi dans une autre catégorie. Il s'agit de mobilité
dite "structurelle", car elle est liée à la structure des emplois. La seconde est liée aux chances d'accéder ou
non à une position sociale donnée : la mobilité nette ou "fluidité" sociale, qui se rapproche du concept
d'égalité des chances. Pour calculer la mobilité nette, on déduit la mobilité structurelle de la mobilité
sociale.
Au Maroc, la mobilité sociale affecte 61,2% de sa population. Les changements que connaissent ses
structures économiques, sociales et institutionnelles constituent le principal moteur (mobilité
structurelle). La mobilité sociale ascendante et l’égalité des chances sont toujours influencées par des
facteurs tels que l’enseignement et la formation, le milieu de résidence, la position sociale d’origine,
l’expérience professionnelle, l’urbanisation et le sexe de l’individu.
IMPACT DES INEGALITES SUR LES JEUNES
La transition politique dans les pays ayant vécu le Printemps arabe a démontré le niveau d’exclusion que
les jeunes ressentaient. Cette inégalité ne se manifeste pas seulement par les dépenses de consommation
mais aussi à travers l’accès aux services de base (éducation, formation et santé), l’accès à l’emploi et au
logement, aux espaces de sports et aux centres de loisirs. Au Maroc, la jeunesse est l’un des groupes
sociaux les plus touchés par les inégalités, tout en étant s’exposée à un ensemble de composantes
transversales et cumulatives liées au genre, à l’âge, au lieu de résidence et aux revenus. Les jeunes de 15 à
29 ans représentent environ 30% de la population totale du pays, et 44% des jeunes sont en âge de
travailler. Représentant un atout énorme vue leur représentation démographiques actuelle, les jeunes ont
besoin de plus d’opportunités d’insertion sociale et économique. Cependant, environ 50% d’eux se
trouvent en situation hors du marché de travail et hors du système d’éducation ou de formation
. En
termes d’exclusion du marché de travail, près de 90% des jeunes femmes et 40% des jeunes hommes qui
n’ont pas été scolarisés se trouvent sans emploi ou en dehors du marché.
Les jeunes les plus affectés par
l’exclusion économique sont ceux à faible niveau d’instruction, du milieu rural, et les jeunes filles.
Un
Centre d’observation de la Société, 2015, http://www.observationsociete.fr/mobilit%C3%A9-sociale
Enquête du Haut-Commissariat au Plan sur la mobilité sociale, 2011.
Enquête du Haut-Commissariat au Plan sur la mobilité sociale, 2011.
Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse, 2014, Ministère de la Jeunesse et Sport du Maroc
Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse, 2014, Ministère de la Jeunesse et Sport du Maroc.
Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse, 2014, Ministère de la Jeunesse et Sport du Maroc.