Surface approx. (cm²) : 4131
prix moyen. Les 3 pièces ne font plus
que 59 mètres carrés, contre 73 il y a
sept ans.
Thibault de Saint Vincent
Les promoteurs ont choisi d'adapter
leurs logements à la demande des
investisseurs en Scellier. Mais s'ils cons-
truisaient des immeubles de standing
avec des appartements plus grands
dans des quartiers recherchés, ils les
vendraient avec une grande facilité !
Aujourd'hui, la demande est très forte
pour les grandes surfaces de qualité.
Marc Nafilyan
Si nous construisons de moins en
moins d'immeubles de qualité dans les
beaux quartiers de Paris, c'est faute de
foncier disponible !
Charles-Marie
Jottras,
président de Féau
II y a dix ans, les promoteurs fabri-
quaient plusieurs milliers de logements
par an dans les dix arrondissements
bourgeois de Paris (du I" au VIIIe et
dans les XVIe et XVIIe) .Aujourd'hui, ils
en construisent à peine 10 ! À Man-
hattan, on fabrique chaque année en-
tre 10 000 et 20 000 logements. Pour-
quoi?
Marc Nafilyan
Parce qu'il n'y a pas de terrains dispo-
nibles.
Charles-Marie
Jottras
II y en a ! Mais l'obligation de faire
30 % de logements sociaux, voire 50 %,
bloque les opérations.
Marc Nafilyan
C'est un problème de prix. Les
vendeurs n'acceptent pas les prix que
les promoteurs proposent compte tenu
de la part des logements sociaux.
Pourtant il faudrait en créer, mais
comment expliquer à un vendeur que
les prix de son terrain peuvent être divi-
sés parfois par cinq lorsqu'on a l'obli-
gation de vendre du logement social
quelquefois cinq fois moins cher que
les prix du libre?
Charles-Marie
Jottras
J'irai plus loin. Regardez la mise en
vente par l'État de certains immeubles,
notamment rive gauche à Paris. Ils sont
transformables, au choix de l'acqué-
reur, en immeubles de bureaux ou
d'habitation. Les investisseurs sont
contraints de restructurer ces immeu-
bles en bureaux, que ce soit l'immeuble
des Douanes ou de la rue Octave-
Gréard, pour ne citer qu'eux. Ce sont
des dizaines de milliers de mètres carrés
perdus pour la production de nou-
veaux logements sacrifiés sur l'autel
d'une prétendue mixité sociale.
Peut-on craindre une augmentation
des taux d'intérêt dans les prochains
mois?
Philippe Taboret
Non. Les emprunteur» peuvent être
d'une grande tranquillité au moins
jusqu'à la fin de l'année. Les taux ne
devraient pas remonter dans les
prochains mois. L'OAT à dix ans se
situe sous le seuil des 3 %. L'inflation est
quasiment inexistante. À la fin de
juillet, 108 milliards de crédits avaient
été distribués, soit autant que le volume
de 2009. Les marges des banques sont
bonnes, à 0,2 ou même 0,3 point. Elles
ont encore une marge de manœuvre
pour baisser leurs taux, d'autant que la
fin de la déductibilité des intérêts d'em-
pruntau I"janvier2011 vadoperl'ac-
tivité en fin d'année. Le taux de réfé-
rence à quinze ans pourrait se négocier
à moins de 3 %.
Marc Nafilyan
Dans le neuf, nos partenaires ban-
quiers financent actuellement nos
clients à un taux moyen de 3,2 à 3,3 %.
Nous n'avons aucune inquiétude d'ici
à la fin de l'année mais anticipons une
légère remontée de 0,2 % dans les
premiers mois de 2011.
Henry Buzy-Cazaux
Pour relayer la fin de la déductibilité
des intérêts d'emprunt, qui constituait
un avantage apprécié, les banques vont
faire des efforts commerciaux dès le
I" janvier 2011, en particulier sur les
taux. On peut être rassuré sur leur évolu-
tion jusqu'à la mi-2011. Néanmoins, il
faut sécuriser les acquéreurs, notam-
ment en développant les assurances
perte d'emploi. Actuellement, à peine
5 % des acheteurs souscrivent à une telle
garantie, ce qui est très insuffisant.
Philippe Taboret
Ce n'est pas un problème de coût de
l'assurance. L'an dernier, nous avions
lancé une assurance "perte de revenu,
perte d'emploi" qui n'a pas rencontré
le succès escompté. Les Français se
disent intéressés par ce type de contrat
mais ils n'y souscrivent pas.
L'immobilier de luxe est-il touché par
les inquiétudes économiques ?
Chanes-MarieJottras
Non. La crise a duré six mois dans
notre profession : le dernier trimestre
de 2008 et le premier de 2009 ont été
marqués par une forte chute des trans-
actions. Mais cette année, l'activité de
Féau va vraisemblablement battre son
record de 2007. Pour les biens de luxe,
le nombre de transactions a augmenté
de 30 % en un an. Les prix des apparte-
ments dépassent le pic atteint en 2008.
Nos clients français et étrangers fuient
les investissements financiers. Les
Français sont vaccinés de la Bourse. Ils
se reportent sur l'immobilier et ce,
malgré des taux de capitalisation très
faibles, parfois inférieurs à 2 % lors des
opérations de découpe. L'appartement
parisien est une valeur refuge qui
permet de profiter de taux historique-
ment bas, et un actif qui protège de l'in-
flation. Le stock est faible, les prix vont
probablement continuer à augmenter
jusqu'à la mi-2011.
Thibault de Saint Vincent
L'argent des plus fortunés se place
dans l'immobilier, devenu à leurs yeux
un substitut à l'or. L'immobilier d'ex-
ception dans les principales villes à
connotation internationale représente
désormais la principale valeur refuge.
Nos clients internationaux cherchent à