Dossier Pédagogique

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-- Dossier pédagogique --
Co-dirigée par un collectif d’artistes, Théâtre A est une
compagnie indépendante d'Ile-de-France, fondée en 1998 dans le
93.
Notre démarche de création se bâtit sur un chantier artistique
permanent qui ouvre sur une interrogation de la forme théâtrale.
Un travail de création original qui privilégie le sens et questionne la
place de l'Homme dans son environnement.
Depuis 2009, la compagnie Théâtre A a investi un ancien entrepôt
au cœur de la commune des Lilas, un espace singulier de fabrique
théâtrale, de rencontres artistiques et humaines, conduit par cinq
artistes organisés en collectif.
Cie Ile-de-France 93 Les Lilas
Aide à la Permanence Artistique et Culturelle
Région Île-de-France
Equipe
Mise en scène
SERGE GABORIEAU et ARMEL VEILHAN
Scénographie et Lumière
JACQUES-BENOIT DARDANT
Avec
Claire MARIE FORTUIT
Solange VIOLAINE PHAVORIN
Madame FRANÇOISE LE PLÉNIER
Administration
Marine Pennaforte
Coordination
Laure-Emma Tanguy
Resume de la piece
Deux bonnes, deux sœurs, Claire et Solange, tissent une machination contre l'amant de leur
maîtresse, Monsieur. Il est emprisonné mais rapidement libéré. Claire et Solange, craignant alors
d'être démasquées, décident soudain d'empoisonner leur maîtresse...
Le contexte
Une pièce visionnaire
Ecrite immédiatement après la Libération, la pièce témoigne de la situation des bonnes,
domestiques employées par la bourgeoisie de l’époque. Tirée d’un fait divers qui avait défrayé la
chronique dans les années trente, de sinistre mémoire, les sœurs Papins, Genêt inscrit ses
personnages dans leur contexte.
Nourries, et logées dans de minuscules « chambres de bonnes » au derniers étages des grands
immeubles cossus où leurs maîtres vivaient dans de vastes et confortables appartements, la
condition de ces femmes embauchées, souvent dès leur plus jeune âge, était totalement
assujettie au bon vouloir et à l’autorité de leurs maîtres.
Ce n’est pas le simple fait du hasard si Jean Genêt choisi cette situation pour prendre la parole et
dénoncer l’injustice faite à ses personnages ; une injustice qui prend parfois le masque de
l’hypocrisie ou du paternalisme « Vous êtes un peu mes filles… » dit Madame. Cette dénonciation
des mœurs de la classe dominante sera vingt-ans plus tard le détonateur des évènements de mai
1968. Genet est le témoin visionnaire du changement qui se prépare.
Le projet de l’auteur
La langue de l’ennemie
Enfant de l’assistance publique, mineur délinquant, il passe plusieurs années en prison après sa
majorité où il écrit « Pompes funèbres », poème qui, diffusé « sous le manteau », le rendra
célèbre dans les milieux littéraires. Jean-Paul Sartre qui le découvre à son tour interviendra en sa
faveur pour demander sa libération anticipée. Jean Genêt écrit presque aussitôt l’essentiel de
son œuvre théâtrale, dont les « Bonnes » créée par Louis Jouvet qui fait partie de cette première
période prodigue pour l’écrivain.
Mais Jean Genêt rompt avec le théâtre ou le roman « d’idée » où les personnages sont avant tout
destinés à faire passer des messages politiques ou philosophiques au public. Sartre et Camus en
sont les figures les plus célèbres pour un public avide de penser une époque où la crise
économique et la guerre ont ravagé les esprits.
Jean Genet, lui, souhaite replacer le souffe poétique au centre de son projet littéraire et refuse
toute lecture didactique de sa pièce: il renoue avec une langue « classique » d’un lyrisme
parfaitement maitrisé.
Les thematiques de la piece
Dominant-dominé
La pièce s’ouvre sur un jeu de rôle où Claire et Solange, les bonnes, jouent tour à tour le rôle de
Madame leur patronne. Ce jeu leur permet de purger les humiliations accumulées au service de
Madame. C’est là que Genet s’écarte du fait-divers pour y faire entrer son propre imaginaire et
donner la parole à ceux qui ne l’ont pas.
La pièce décrypte les rapports des bonnes avec leur maitresse sous tous ses aspects, mais
aussi les répercussions sur la relation des deux sœurs qui retournent tour à tour leur agressivité
l’une contre l’autre.
La parole, la langue comme échappatoire à la violence physique
Le rapport dominant-dominé est traité tout au long de la pièce où l’on devine peu à peu que
seule la parole permet une échappatoire réelle aux personnages.
Ici Jean Genêt témoigne de ce qui l’a sauvé, la possibilité de prendre la parole, d’écrire et de dire.
Et c’est cette échappatoire qu’il offre à ses personnages pour sortir de leurs pulsions
délinquantes et criminelles. C’est ce qui différenciera définitivement Claire et Solange des
personnages qui ont inspiré à Genet sa pièce : les sœurs Papins.
Et si les sœurs Papins avaient pu parler ? semble nous dire Jean Genet au fil de l’action.
Des adolescents en construction de leur identité
Genet déclara après la création de la pièce par Louis Jouvet que sa pièce était en réalité écrite
pour être jouée par des adolescents dans les rôles des deux bonnes. Il ajouta même qu’un
écriteau devrait être présent tout au long de la représentation pour rappeler aux spectateurs qu’il
s’agissait d’adolescents !
Genet voulait-il rappeler que ses personnages incarnent avant tout des adolescents en
construction ?
Ce lieu de passage vers une identité d’adulte est le parti pris de la mise en scène qui, sans
changer le sexe des personnages, a privilégié la jeunesse de Claire et de Solange où les jeux de
l’enfance ne sont jamais très loin.
Transgresser les règles
Les règles établies par Madame sont injustes. Claire et Solange les refusent et repoussent en
permanence les limites de leurs pulsions vengeresses. Dès le début, il y est question de leurs
actes délinquants qui les ont conduits à élaborer une machination contre l’amant de leur
maitresse. Machination qui a conduit celui-ci en prison, mais elles n’en resteront pas là, Monsieur
libéré, elles veulent en finir avec Madame et imaginent de l’empoisonner.
Cette transgression permanente de la Loi leur permet-elle au fil des mots de se mesurer à leurs
propres limites ?
Le point de vue de la mise en scene
INTERVIEW
Armel Veilhan, pourriez-vous nous expliquer ce qui a motivé votre désir de monter « Les Bonnes » ?
Dans la bibliothèque de ma mère, il y avait les œuvres complètes de Genet. Ces livres m’étaient
interdits. Vers douze ou treize ans, j’en ai lu certains en cachette, Les Bonnes notamment. Ces
personnages, cette langue m’ont parlé directement. Ce fut un choc, je me sentais soudain compris, et
je garde intact le souvenir du sentiment de liberté qui m’a envahit alors. J’ai sans doute voulu
retrouver ce sentiment afin de le partager.
Quel a été votre parti pris de mise en scène ?
J’ai choisi des jeunes interprètes que je connaissais bien et que je croyais capables de redonner toute
sa fraicheur à la pièce. Violaine Phavorin et Marie Fortuit ont accepté ma lecture qui n’était pas
conforme à une certaine idée de Genet où la cruauté et l’outrance devraient en permanence dominer
le texte.
Pour ma part, je voulais que la langue conduise l’émotion, que les personnages soient eux-mêmes
étonnés, presqu’émerveillés de découvrir ce pouvoir de dire et de se laisser entraîner par les mots. Je
voulais débarrasser le texte du « genésisme » pour retrouver Genet qui n’aurait pas pu aller aussi loin
dans l’écriture s’il n’avait pas fait confiance à ce que sa plume encrait sur son manuscrit.
Mon compère Serge Gaborieau m’a aidé dans ce travail avec les actrices où je cherchais une
présence simple de chacune en prise avec le texte, une présence des corps toujours entrainés par le
verbe.
Et puis nous avons reconstitué le scénario de la pièce, le polar, l’engrenage dans lequel les
personnages sont précipités. Cet aspect du travail a été très important.
Odile Mallet nous a rejoints pour interpréter le rôle de Madame. Son âge m’a permis d’accentuer
encore la frontière qui séparait les bonnes de Madame. J’ai fait le même travail avec elle, et puis je lui
ai demandé d’être absolument insouciante de la cruauté de Madame, de dire, simplement de dire. Le
trio s’est formé, et la pièce est devenue une pièce à trois personnages, sans ce numéro d’actrice que
j’ai toujours vu au-milieu de la pièce comme une pièce rapportée, enfin je veux dire, je voulais que la
pièce soit jouée véritablement à trois, un trio infernal et passionnel.
Comment avez-vous traité l’espace ?
J’ai proposé à Jacques Benoît Dardant d’en finir avec la chambre de Madame définie comme
l’espace de jeu par les didascalies. Au départ, Genet voulait que la pièce soit jouée sur un palier
d’appartement, étrange indication qui m’a longtemps hanté. J’ai cherché à répondre à cette indication
en créant un espace imaginaire, un espace transitoire, un palier entre deux mondes où la chambre de
Madame même se réalise sous nos yeux. J’ai dessiné quelques croquis, et puis Jacques Benoît
Dardant a réalisé la maquette absolument originale d’un dispositif modulable qui laisse toute la place
à l’imaginaire du spectateur.
Cette espace, nous l’avons voulu blanc, clinique. Je voulais retrouver le blanc de la page dans
l’espace. Enlever la surcharge pour déterrer l’humour formidable de Genet qui rit de ses personnages,
et donc de lui-même !
Un labyrinthe surtout où les circulations des comédiennes enlèvent toute trace de naturalisme à
l’esthétique.
Jean Genet, une vie
Paris, 19 décembre 1910 - 15 avril 1986
Ecrivain, poète, et auteur dramatique français. Il est
considéré comme l’un des plus grands auteurs du
vingtième siècle.
Enfant de l’assistance publique, le matricule 192 102 est
placé chez des parents nourriciers, Charles et Eugénie
Régnier, à Alligny-en-Morvan (Nièvre). Catholique fervente,
Eugénie Régnier le fait baptiser et veille à son éducation
religieuse. En 1920, le petit "Nano" est enfant de chœur.
Sa maison est située juste à côté de l'école communale
d'Alligny. Il commet ses premiers chapardages. Parmi ses
camarades d'alors, on note les noms de Louis Cullafroy,
Lefranc et Querelle, futurs patronymes de ses héros de
romans ou de pièces de théâtre.
En juin 1923, Jean Genet est reçu premier de la commune avec la mention " Bien " au Certificat
d'études primaires. Ses bons résultats scolaires lui épargnent le sort de valet de ferme.
A 13 ans, il est séparé d'office de sa famille d'adoption pour suivre une formation de typographe.
Après plusieurs fugues, il est incarcéré à quinze ans à la colonie pénitentiaire de Mettray. A 18
ans, il s’engage dans l’armée, puis déserte en 1936. Commence alors pour lui une existence
errante durant laquelle il vit de larcins. C’est en 1942, lors de son emprisonnement à la prison de
Fresnes que son premier poème, Le Condamné à mort, est imprimé à ses frais. C'est également
en prison qu'il rédige la même année Notre-Dame-des-Fleurs et l'année suivante, Le Miracle de
la rose. Libéré en 1944 grâce à l’intervention de Jean Cocteau, il écrit alors trois romans :
Pompes funèbres, Querelle de Brest et Journal du voleur, un recueil de poèmes, un ballet et trois
pièces de théâtre : Haute Surveillance, Les Bonnes et Spendid's.
Son œuvre théâtrale se poursuit avec la publication du Balcon des Nègres et des Paravents.
Jean Genet passe les vingt dernières années de sa vie à soutenir les combats de minorités, en
particulier celui des Palestiniens. Au seuil de sa mort, il revient à la forme littéraire pour écrire Un
captif amoureux, témoignage dans lequel, avec une lucidité inédite dans son œuvre et une
grande force poétique, il s’interroge sur le sens de cet engagement et le rôle de son écriture, et
dresse un bilan radical de sa vie.
Il meurt en 1986.
Extraits de texte
Extrait 1 / Après la cérémonie
SOLANGE, dure.
Surveille la fenêtre. Grâce à ta maladresse, rien ne serait à sa place. Et il faut que je nettoie la robe de
Madame. (Elle regarde sa sœur.) Qu’est-ce que tu as ? Tu peux te ressembler maintenant. Reprends ton
visage. Allons, Claire, redeviens ma sœur…
CLAIRE
Je suis à bout. La lumière m’assomme. Tu crois que les gens d’en face…
SOLANGE
Qu’est-ce que ça peut nous faire ? Tu ne voudrais pas qu’on… qu’on s’organise dans le noir ? Ferme les
yeux. Ferme les yeux, Claire. Repose-toi.
CLAIRE, elle met sa petite robe noire.
Oh ! quand je dis que je suis lasse, c’est une façon de parler. N’en profite pas pour me plaindre. Ne
cherche pas à me dominer.
Elle enfile les bas de fils noirs et chausse les souliers noirs à talons plats.
SOLANGE
Je voudrais que tu te reposes. C’est surtout quand tu te reposes que tu m’aides.
CLAIRE
Je te comprends, ne t’explique pas.
SOLANGE
Si. Je m’expliquerai. C’est toi qui as commencé. Et d’abord, en faisant cette allusion au laitier. Tu crois que
je ne t’ai pas devinée ? Si Mario…
CLAIRE
Oh !
SOLANGE
Si le laitier me dit des grossièretés le soir, il t’en dit autant. Mais tu étais bien heureuse de pouvoir…
CLAIRE, elle hausse les épaules.
Tu ferais mieux de voir si tout est en ordre. Regarde, la clé du secrétaire était placée comme ceci. (Elle
arrange la clé.) Et sur les œillets et les roses, il est impossible, comme dit Monsieur de ne pas…
Extrait 2 / Monologue de Claire, suite à l’arrivée de Madame.
CLAIRE, seule, avec son amertume.
Madame nous a vêtues comme des princesses. Madame a soigné Claire ou Solange, car Madame nous
confondait toujours. Madame nous enveloppait de sa bonté. Madame nous permettait d’habiter ensemble,
ma sœur et moi. Elle nous donnait les petits objets dont elle ne se sert plus. Elle supporte que le dimanche
nous allions à la messe et nous placions sur un prie-Dieu près du sien.
CLAIRE, restée seule
Car Madame est bonne ! Madame est belle ! Madame est douce ! Mais nous ne sommes pas des ingrates,
et tous les soirs dans notre mansarde, comme l’a bien ordonné Madame, nous prions pour elle. Jamais
nous n’élevons la voix et devant elle nous n’osons même pas nous tutoyer. Ainsi Madame nous tue avec
sa douceur ! Avec sa bonté, Madame nous empoisonne. Car Madame est bonne ! Madame est belle !
Madame est douce ! Elle nous permet un bain chaque dimanche et dans sa baignoire. Elle nous tend
quelquefois une dragée. Elles nous comblent de feurs fanées. Madame prépare nos tisanes. Madame
nous parle de Monsieur à nous en faire chavirer. Car Madame est bonne ! Madame est belle ! Madame est
douce !
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Parcours Equipe
Armel Veilhan
Après des études de piano (Médaille d’Or au Conservatoire de Nantes), il se tourne
définitivement vers le théâtre à l’âge de vingt ans. Sa première expérience, c’est Antoine Vitez et
Ctibor Turba qui la lui offrent au TNP en 1984 pour la création de La Traversée du dessert, un
spectacle de clowns pour le jeune public.
Puis, jusqu’en 1994, il se forme auprès du metteur en scène Françoise Merle et de sa troupe en
créant plus de onze spectacles.
En 1998, il fonde Théâtre A.
Ces trois dernières mises en scène constituent le triptyque Espoir et décadence, créées à
l’Espace culturel Confuences, Paris 20ème.
• Del Castillo-Jean Sénac Une Répétition (2002)
• Charlotte Delbo Une scène jouée dans la mémoire (2006)
• Armel Veilhan Brouillages (2009)
Cette saison, il joue Le Naufragé de Thomas Bernhard, adapté et mis en scène par Joël
Jouanneau (L'Eldorado / Théâtre Vidy-Lausanne, tournée), prochainement au Théâtre de la
Bastille du 14 novembre au 19 décembre 2012.
Serge Gaborieau
Né en 1958 à St André 13 Voies, en Vendée, professeur de sport pendant dix ans, il se forme
comme comédien au Conservatoire de Rouen et à l’Atelier du Théâtre des 2 Rives. Il quitte
l’Education Nationale pour se former à la mise en scène à l’INSAS de Bruxelles.
Il joue au théâtre avec Alain Bézu, Catherine Dewitt, Denis Buquet, Catherine Delattres, Maurice
Attias, Yedwart Ingey, Marie Mélier, Serge Tranvouez, Armel Veilhan, Adel Hakim, et cette saison
avec elizabeth Chaillous dans « Le Balladin du monde occidental » de Syne au Théâtre des
Quartiers d’Ivry.
Au cinéma avec Ismaël Ferroukhi (Enfances), Martin Provost (Séraphine), Arnaud Cohen
(Comment je me suis réveillé). Il a été assistant d’Alain Bézu et Christian Schiaretti. Il a mis en
scène "L’effet fin de siècle" (Ecriture collective), "Susn" (Artenbuch), "Pomme d’Api" (Offenbach),
"L’envers du décor" (Flanan Obé) et dirigé Christophe Grégoire pour son spectacle "La maladie
d’être mouche" (A-L Steininger). Il est également auteur : "Les collaborateurs" (Encouragements
du CNT) et sera en résidence d’écriture en avril 2011 à la Chartreuse Lès Avignon pour un
nouveau projet "Le moral des ménages".
Marie Fortuit
Après avoir suivi l’école d’acteur de Théâtre A, Un Cours Alternatif, Marie Fortuit se perfectionne
à Ange Magnetic Théâtre. Elle joue sous la direction d'Armel Veilhan dans plusieurs spectacles,
récemment dans "Brouillages", mais aussi le rôle principal dans "Comme il vous plaira" de
Shakespeare, et dans "Une scène jouée dans la mémoire" de C.Delbo. Elle incarne Eva dans
"Sonate d'Automne" de Bergman, auprès de Licino Da Silva, puis Dora dans "les Justes"
d’Albert Camus mis en scène par Odile Mallet et Geneviève Brunet. Elle joue et participe à la
création de "Ma vie en boite", dirigé par Marie Normand, spectacle sous un mini chapiteau qui
tourne notamment en Belgique, dans Les Vosges, à Avignon…
Licenciée d’Arts du spectacle, elle ne sépare pas son travail de comédienne de celui de sa
pratique musicale (piano, guitare et violoncelle) et crée "Cabaret à Lou" un cabaret poétique et
musical, autour d'Aragon et d'Apollinaire (tournée Bretagne et Paris). Elle codirige aujourd’hui
Théâtre A. Elle jouera la saison prochaine sous la direction d’Erika Wendlet pour la création de «
Deux frères » de Fausto Paravidino. Une production du Théâtre de l’Echange.
Violaine Phavorin
Elle a débuté sa formation théâtrale avec Jean-luc Galmiche au conservatoire du 18ème
arrondissement de Paris (mention excellente). De 2003 à 2005 elle suit la formation
professionnelle Un Cours Alternatif, dispensée par Armel Veilhan. C’est sous sa direction qu’elle
interprète Célia dans "Comme il vous plaira" de Shakespeare (tournée Île-de-france, province et
Paris). En 2006 elle intègre la compagnie Théâtre A, qu’elle codirige aujourd’hui, avec le
spectacle "Une scène jouée dans la mémoire" de Charlotte Delbo. En 2009, elle joue la jeune fille
dans "La beauté de l'icône" de Fatima Gallaire sous la direction de Radhija El Mahdi.
Françoise Le Plénier
Formée à l’atelier du Théâtre des 2 Rives (CDR de Normandie) et au Studio Pygmalion (Paris),
elle a joué au théâtre sous la direction de Jean-Pierre Dumas, Serge Gaborieau, Jean-Marc
Talbot, Gilbert Rault, Nicolas Delarbre, Alain Bézu, Cécicile Aziliz.
Et au cinéma, sous la direction de Claude Duty, Catherine Dalfin, Jean-François Richet, Géraldine
Bajard, Fleur Albert, Jean-Marc Vervoort.
Revue de presse
TT La lecture claire qu'en donne Armel Veilhan et Serge Gaborieau fait la part belle au jeu et au théâtre comme
manière d'exister et de retrouver sa dignité. Une esthétique japonisante transforme le polar en cérémonie qui vire
au drame. Marie Fortuit et Violaine Phavorin, les deux sœurs, sont mutines, pétillantes. Odile Mallet, en Madame,
est parfaite.
Télérama, Sylviane Bernard-Gresh, Juin 2011
Il y a bien longtemps que l'on n'avait pas si clairement entendu Jean Genet. Sa force s'impose, son audace, jusqu'à
sa malice. Deux metteurs en scène dirigent les trois actrices avec délicatesse et fermeté. Ils laissent la parole au
poète, mais ils ne se contentent pas de déplier le texte. Ils l'éclairent. Serge Gaborieau et Armel Veilhan de la
compagnie Théâtre A imposent sans superbe aucune, leur regard incisif, leur analyse intelligente, leur fdélité au
texte.
Le Figaro, Armelle Héliot, août 2012,
Le spectacle de la compagnie Théâtre A a l’originalité de respecter l’œuvre et de se moquer de la tradition. Marie
Fortuit est avec justesse une Claire frondeuse, désinvolte, rapide Phavorin est plus terrienne, plus noire, pour
incarner avec force une Solange âpre, brute, courtisane. Odile Mallet se charge du rôle de Madame, en grande
bourgeoise dont elle détaille l’insouciance, l’inintelligence et la méchanceté tapie sous la philanthropie. On a
rarement autant ri face à ce personnage, ici traité sans solennité et avec une contagieuse gourmandise critique.(...)
Une jeune génération s’empare de la pièce sans la placer dans un prisme torturé et la joue comme un texte où le
poids du présent l’emporte sur le poids du passé.
Webthea, Gilles Costaz (Politis/France Inter), août 2012
Au sein de ce théâtre dans le théâtre, Marie Fortuit (Claire) joue tour à tour la riche patronne, dont elle imite à
merveille l'accent et la gestuelle, et la pauvre flle apeurée d'une probable défaite. Sa complice (Violaine Phavorin)
et sa maîtresse (Odile Mallet) (…) alternent entre le comique du fossé social et l’intensité dramatique du huis-clos
assassin.
Evene, Claire Perez, août 2012
Le ludique, le cérémoniel, le déguisement, l’inquiétant, sont bien portés par les deux comédiennes: efets-miroir,
brouillage des identités, jeu furtif, gestes suspendus, une impression d’alcôve et de feutré. Les rôles s’inversent
jusqu’à ce que la catharsis opère.
Théâtre du Blog, Brigitte Rémer, juillet 2012
Les deux interprètes principales sont brillantes. Odile Mallet, que l’on avait pu voir chez Jeunet, est ici Madame, et
c’est avec une prestance très "racée" qu’elle incarne son personnage d'aristocrate. La diférence de génération entre
Madame et les deux bonnes renforce le fossé qui les sépare et les non-dits de la relation dominante-dominées qui
les unit.
Culturopoing, Alban Orsini, juillet 2012
Créée l’an dernier par la compagnie Théâtre A, cette pièce a donné lieu à une centaine de représentations au
Lucernaire avec Marie Fortuit et Violaine Phavorin, deux jeunes comédiennes époustouflantes, dans le rôle des deux
sœurs. Elles sont au côté de la grande Odile Mallet qui incarne à merveille Madame, dans une sobre esthétique
japonisante.
Ouest France, Mars 2012
Il y a des moments de grâce au théâtre, et monter sous les combles au Lucernaire pour assister aux "Bonnes" de
Jean Genet est un moment d'élévation. Ce texte est désormais un classique parce qu'il fait écho à tout ce qui est
sous nos yeux aujourd'hui. Que nous soyons maitres ou valets nous nous reconnaissons dans ces "blessures
assassines". Claire et Solange (Marie Fortuit et Violaine Phavorin) nous parlent au coeur et aux tripes par un jeu
sans faille et juste. Nous sommes, nous spectateurs, tour à tour, ces bonnes puis la maitresse. Madame, incarnée par
la géniale Odile Mallet, merveilleuse Cruella malgré elle. Elle est plus que jamais chez elle sur scène cette divine
actrice. Elles nous emmènent dans cette cérémonie secrète bouleversante à ne manquer sous aucun prétexte. C'est
obligatoire si l'on aime le théâtre.
France 3, Jean-Noël Mirande, 2011
Trois femmes sur un plateau, deux bonnes et Madame. Trois femmes pour nous révéler autre chose de ce grand
texte de Genet. Dans la mise en scène de S.Gaborieau et A.Veilhan, c'est aussi l'humour et les jeux de l'enfance qui
affleurent au-delà de l'étoufement de la quête d'amour et d'image.
Théâtre on line, Juillet 2011
Les deux jeunes comédiennes Marie Fortuit et Violaine Phavorin , dans un jeu investi et réaliste, expriment avec
force et intériorité toute l’ambivalence, la véhémence, la monstruosité, la révolte et la noirceur des sentiments
manifestés et qui assaillent sans foi ni loi leurs esprits endiablés.
Quant à Odile Mallet, en madame, elle fait preuve d’une étonnante présence où en bourgeoise écervelée d’une
insouciance condescendance, elle est irrésistible. Un huit clos saisissant où le jeu déformant des possibilités renvoie
aux résonances les plus intimes, abyssales et secrètes de l’âme humaine…
Publik'art, Amaury Jacquet, Juillet 2011
Dans une mise en scène où la scénographie déploie deux espaces de jeu, les comédiennes proposent un jeu relevé
tout en émotion et en force. Les rapports frontaux entre les bonnes se démarquent de ceux avec Madame et
donnent à la pièce un cachet de belle facture.
Notre Scène, Safdine Alouache, Juillet 2011
Les choix de la mise en scène d'Armel Veilhan et Serge Gaborieau sont audacieux : ils se détachent des nombreuses
didascalies de l'auteur pour mieux s'approprier l'espace et le texte. Ils brisent ainsi l'unité de lieu de l'œuvre en
séparant l'espace des bonnes, fgurant une mansarde, et l'espace de madame, modelant une chambre luxueuse. La
scénographie et les lumières, également très importantes, participent à la division de la pièce en actes et en
diférents lieux et concourent à donner un aspect efrayant au texte. Texte dont les trois comédiennes, Marie Fortuit,
Violaine Phavorin et Odile Mallet, restituent toute la beauté mais aussi l'horreur grâce à leur éloquence.
Un Fauteuil Pour l'Orchestre, Evariste Lago, Mai 2011
Les bonnes sont interprétées avec vigueur par deux jeunes actrices qui jouent les humiliations imposées par la
morgue et les attentions capricieuses de leur patronne, en son absence. Alternant les rôles de la maîtresse et de
l’esclave, elles revêtent ses robes, se couchent dans son lit, jonchent le sol de fleurs, évoquent la dénonciation de
l’amant à la police, par des lettres anonymes qu’elles ont rédigées.
Edith Rappoport, ex -conseillère DRAC, Mai 2011
Contact
Administratrice
Marine Pennaforte
06 70 63 98 97
[email protected]
Théâtre A
43, rue du Coq Français
93260 Les Lilas
01 75 34 88 79
www.theatrea.fr
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