(les régimes de neutre)

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16/10/2005
Généralités concernant les régimes de neutre
Ce document est un résumé du livre « La pratique des régimes de neutre »
LES EXIGENCES ....................................................................................................... 2
LA GESTION DES NEUTRES.................................................................................... 2
LES REGIMES DE NEUTRE ET LE SYSTEME ELECTRIQUE................................. 3
Les paramètres
3
Les déséquilibres
4
Les surtensions dynamiques
6
Le capacitif homopolaire
6
Les courants de défaut
7
LES MATERIELS DE MISE A LA TERRE DES NEUTRES ....................................... 7
Les transformateurs
7
Les résistances de point neutre
8
Les inductances de point neutre
8
LES PLANS DE PROTECTION................................................................................ 11
EXISTE-T-IL UN BON REGIME DE NEUTRE ?....................................................... 11
Les régimes de neutre sur les réseaux publics
12
1
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16/10/2005
Les exigences
Le régime de neutre d’un réseau influe directement sur le comportement du système électrique soumit
à un déséquilibre homopolaire. Il intervient également dans :
La qualité de la fourniture d’énergie.
La sécurité des biens et des personnes
La tenue thermique, diélectrique et mécanique des équipements.
La définition du plan de protection associé.
Le choix d’un régime de neutre doit assurer, sur un réseau d’énergie électrique la maîtrise des
contraintes provoquées par les déséquilibres homopolaires.
A l’origine, les réseaux électriques ont été conçus pour répondre aux exigences de sûreté dans la
desserte de l’énergie. Le régime de neutre ayant une influence sur la valeur des courants de défaut à la
terre et sur les niveaux des surtensions dynamiques, la préoccupation des exploitants allait vers la
recherche d’un compromis entre les investissements et la maîtrise des contraintes techniques.
Aujourd’hui, avec l’ouverture des marchés, la qualité du produit électricité et des services associés, est
devenue l’élément essentiel de la concurrence. Dans ce contexte, puisque 80% des défauts sont des
courts-circuits avec la terre, le choix du régime de neutre est pour un exploitant de réseau un élément
stratégique de la qualité.
La gestion des neutres
La gestion des neutres d’un réseau d’énergie électrique est un acte d’exploitation qui consiste à :
• Rechercher le compromis entre la maîtrise des courants de court-circuit avec la terre et le
maintien du facteur de mise à la terre dans un intervalle donné.
• Garantir le mode de fixation du neutre à la terre.
• Etablir le schéma d’exploitation des neutres du réseau pour un bon fonctionnement du plan
de protection.
On a l’habitude de classer les régimes de neutre suivant leur mode de gestion.
Les neutres isolés.
Le neutre du réseau est physiquement isolé de la terre. Il existe cependant un lien virtuel constitué des
réactances de capacité homopolaires transversales du réseau.
Les neutres reliés directement à la terre.
Le neutre du réseau peut être ou non distribué.
• Dans le premier cas il existe un conducteur de neutre qui assure l’interconnexion des prises
de terre du réseau. Le courant de déséquilibre homopolaire se partage alors entre la terre et
le conducteur de neutre.
• Dans le second cas, le neutre du réseau est mis à la terre uniquement à la source. Le courant
de déséquilibre homopolaire transite uniquement par la terre.
Les neutres impédants.
A la source, le neutre est relié à la terre par l’intermédiaire d’une impédance. A l’exception des
réseaux interconnectés, il n’est généralement pas admis d’autre point de mise à la terre.
Le neutre compensé appartient à la catégorie des neutres impédants.
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16/10/2005
Les régimes de neutre et le système électrique
Les paramètres
Considérons un court-circuit monophasé sur un réseau HTA dont le neutre est relié à la terre par
l’intermédiaire du transformateur de puissance. Dans notre exemple, il n’existe pas de lien entre les
impédances homopolaires des réseaux 63 kV et 20 kV.
A l’endroit du défaut, les paramètres sont représentés dans le schéma équivalent.
Zo est l’impédance homopolaire du dispositif physique de mise à la terre du neutre du réseau.
Zod et Zos correspondent aux capacités homopolaires du réseau.
Zo ligne et Zo câble sont les impédances homopolaires longitudinales du départ en défaut.
L’ensemble de ces impédances constitue l’impédance homopolaire (Zor) du réseau.
Zd = Zd source + Zd câble + Zd ligne est l’impédance directe du réseau. Elle est sensiblement égale à
l’impédance inverse Zi du réseau1.
Le rapport F=
Zo
est le facteur de mise à la terre du réseau.
Zd
Il dépend fortement du régime de neutre.
•
•
•
Neutre isolé → F > 300
Neutre direct à la terre → F≤ 3
Neutre impédant 3 < F < 300
En présence d’un déséquilibre homopolaire, le comportement du réseau dépend de ce facteur. Sa
connaissance permet d’évaluer les contraintes diélectriques à la fréquence fondamentale ainsi que les
performances du plan de protection.
1
Zd #Zi si le lieu du défaut est proche électriquement des groupes de production.
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Les déséquilibres
Description
Ils sont provoqués par les courts-circuits et les charges dissymétriques. Leur existence modifie
l’équilibre des grandeurs électriques en présence.
Le déséquilibre homopolaire affecte le système des tensions simples. Il modifie le rendement des
charges monophasées. Un déséquilibre homopolaire induit du déséquilibre inverse.
Le déséquilibre inverse affecte le système des tensions composées. Il perturbe le rendement des
charges raccordées entre phases.
La valeur du déséquilibre inverse induite par le déséquilibre homopolaire dépend du régime de neutre
du système électrique2. Le taux de composante inverse est d’autant plus important que la puissance de
court-circuit est faible et que la charge dissymétrique est importante.
Afin de clarifier les notions de déséquilibre inverse et homopolaire, nous examinons quelques
exemples
Exemple 1: Déséquilibre de charge sur un réseau basse tension dont le neutre est distribué.
V3
40
2V
243
IN
V
281
344V
V
54A
39V
T
V
3V 63
18 1
54A
V1
234V
235V
N
39 2
V
I2
V2
V3-N
250
Il existe un courant dans le
neutre et un déplacement de
point neutre VN-T .
L’équilibre des tensions simples
est affecté. On est en présence
d’un déséquilibre homopolaire.
Les tensions composées sont
légèrement déséquilibrées, le
réseau est également le siège
d’un léger déséquilibre inverse.
V1-N
240
230
220
210
200
190
Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P
V2-N
22h
20h
18h
16h
14h
12h
10h
8h
6h
4h
2h
0h
180
2
L’importance du déséquilibre inverse dépend alors de la valeur du courant de défaut. Il s’ensuit qu’un fort courant de défaut à la terre est
susceptible de créer un fort déséquilibre inverse. Ce sera le cas par exemple d’un défaut affectant un réseau dont le neutre est relié
directement à la terre.
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Exemple 2 :Courts-circuits sur un réseau 20 kV.
Court-circuit monophasé
Court-circuit biphasé
C’est un déséquilibre homopolaire
Les tensions simples sont déséquilibrées. Il existe un
courant dans le neutre. Les tensions composées sont
dans une moindre proportion déséquilibrées. Il existe
donc également un léger déséquilibre inverse.
C’est un déséquilibre inverse
Les tensions composées sont fortement déséquilibrées.
Il s’ensuit un déséquilibre des tensions simples. Il
n’existe pas de courant dans le neutre. Il n’y a donc
pas de déséquilibre homopolaire.
En conclusion Un déséquilibre homopolaire s’identifie par la présence de composantes homopolaires
dont l’amplitude dépend du choix du régime de neutre.
Action du régime de neutre sur les déséquilibres
Considérons le cas d’un réseau insulaire de très faible puissance de court-circuit, examinons le
comportement du système électrique sur un court-circuit monophasé
Le neutre 20 kV est mis directement à la terre
U31
V3
V1
U23
V2
U12
Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de
32 %. Le courant de défaut est de 350 A.
On installe une impédance 80+j40 Ω
U31
V3
U23
V1
V2
U12
Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de
10 %. Le courant de défaut est de 110 A.
En conclusion En augmentant l’impédance homopolaire du réseau, on réduit la valeur du courant de
défaut et le taux de composante inverse.
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Les surtensions dynamiques
Elles sont créées par les déséquilibres homopolaires. Ne durant que le temps de l’événement, elles
dépendent du régime de neutre et de l’importance du déséquilibre homopolaire.
Examinons le cas d’un défaut monophasé
affectant la phase 1 d’un réseau 20kV.
La simulation montre que les phases 2 et 3
sont le siège d’une surtension. La tension V1
est égale, quant à elle, à la montée en
potentiel de la prise de terre au lieu du
défaut. Les tensions composées ne sont que
faiblement modifiées. On est en présence
d’un déplacement de point neutre.
16000
14000
V3
12000
V2
10000
V1
8000
6000
4000
2000
900
600
300
80
40
10
5
4
3
2
1,5
0,5
1
0
0,25
Les valeurs des surtensions
dynamiques apparaissant sur les
phases saines à l’endroit du
défaut dépendent de la valeur du
facteur de mise à la terre en ce
point.
18000
0
Les
surtensions
dynamiques
augmentent fortement à partir d’une
impédance de point neutre de 5 Ω.
Pour cette valeur, le facteur de mise
à la terre F est égal à 3.
Résistance du défaut = 10 Ω
20000
Tensions phases-terre (V)
Fixons la valeur de la résistance
du défaut à 10 Ω et faisons
varier l’impédance de mise à la
terre du neutre.
Impédance du neutre(Ω
(Ω)
(Ω
Lorsqu’un exploitant souhaite maîtriser les surtensions dynamiques sur un réseau, il doit veiller à
maintenir le facteur de mise à la terre à une valeur inférieure à 33.
Le capacitif homopolaire
Capacitif homopolaire du réseau 3Ico=f(Zon) pour Zd= 10j
60
Valeur max
55
50
45
3Ico(A)
C’est le courant dérivé par les
réactances de capacité homopolaire
des lignes et des câbles.
Les
courants
de
capacité
homopolaire amplifie les courants
de défaut et sont susceptibles de
perturber la sélectivité du plan de
protection.
Zo
Pour un rapport
≥ 1,4, le
Zd
courant de capacité homopolaire est
proche de sa valeur maximale.
40
35
30
25
20
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
Ω)
Zon (Ω
La norme CEI 909 précise que les capacités homopolaires doivent être prises en compte dans les
études si le facteur de mise à la terre est égal ou supérieur à 1,4.
3
On considère qu’un réseau a son neutre relié directement à la terre si, en tout point, F ≤ 3. Pour cette valeur, les surtensions sont limitées à
1,4 fois la tension simple du réseau.
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16/10/2005
Les courants de défaut
Nous avons vu que les courants de défaut dépendaient du régime de neutre. Dans le cas du neutre
direct à la terre (F ≤ 3), le comportement du réseau, en présence d’un déséquilibre homopolaire
présente une particularité que nous allons examiner.
Considérons un réseau 20 kV. On étudie le courant de défaut à la terre pour un défaut biphasé à la
terre. On compare ce courant à celui produit par un défaut monophasé pour différentes valeurs de F.
Valeur du courant de défaut à la terre Jdéf= g(F) sur un réseau 20kV
(Pcc= 200 MVA)
Rapport des valeurs de courant à la terre
2
18000
1,8
16000
Neutre direct à la terre
1,6
Idef bi / Idef mono
Neutre impédant
Jdéfaut (A)
14000
Court-circuit biphasé
avec la terre
12000
10000
8000
Court-circuit
monophasé
6000
1,4
1,2
1
0,8
4000
0,4
2000
0,2
RPN 40 Ω
0,7
0,6
0,5
0
0
0
1
3
10
20
50
100
0
1
3
10
20
50
100
120
Facteur de mise à la terre
Facteur de mise à la terre
Lorsque le facteur de mise à la terre est inférieur à 1 (cas des réseaux Nord Américains), le courant de
défaut à la terre maximal est obtenu pour un court-circuit biphasé à la terre.
Le rapport des courants de défaut à la terre varie fortement avec la valeur du facteur de mise à la terre.
Jdéfaut bi
2>
> 0,5
Jdéfaut mono
L’exploitant doit tenir compte de ces propriétés pour le réglage des protections contre les défauts
d’isolement à la masse.(tableau, cuve, etc…) et pour le dimensionnement des circuits de terre.
Les matériels de mise à la terre des neutres
Les transformateurs
Le tableau résume l’utilisation des différents transformateurs.
Régime de neutre
Neutre direct ou faiblement impédant
Couplage
Utilisations
F≤3
∆.yn
Transformateur de groupe
Distribution Basse Tension
F≤3
Y.zn,
Yn.zn
Faibles puissances
F≤1
Y.yn.d
HTA, HTB, THT
Interconnexion
Réseaux nord Américain
Neutre moyennement ou fortement impédant
Yn.yn Flux forcé Tous niveaux de tension et
toutes puissances
et tous couplages
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16/10/2005
Les résistances de point neutre
Lorsque l’on souhaite limiter fortement le courant dans le neutre du réseau, on utilise souvent une
résistance de point neutre connectée entre le neutre du réseau et la terre
Insertion dans le neutre du transformateur
Neutre artificiel crée par une bobine triphasée
Une Résistance de point neutre est définie par sa tenue thermique et son intensité maximale admissible
en permanence. Elle doit être capable de supporter les contraintes imposées par les pratiques
d’exploitation (manœuvres et cycles d’automatismes).
Les inductances de point neutre
Une inductance est définie par sa tenue thermique et par l’intensité maximale admissible en
permanence. Elle doit en outre résister aux effets dynamiques des courants de défaut.
En présence d’un capacitif homopolaire important, l’utilisation d’une inductance pure risque de
provoquer le dysfonctionnement d’un plan de protection constitué de relais à maximum d’intensité
résiduelle. Une telle pratique est réservée aux réseaux essentiellement aériens ou lorsque l’on réalise
un régime de neutre très faiblement impédant4.
Les inductances monophasées
Elles sont insérées dans les connexions de mise à la terre des
neutres des transformateurs. Par rapport aux résistances, elles
présentent l’avantage d’être plus robustes, moins encombrantes et
ne nécessitant qu’un entretien réduit. Elles sont d’un coût
d’exploitation beaucoup plus faible.
La plus simple est constituée d’un solénoïde bobiné autour d’un
support amagnétique.
Afin de pouvoir installer ces inductances au sol tout en
garantissant la sécurité des personnes, on peut immerger
l’inductance dans une cuve remplie d’un diélectrique liquide.
Les dispositifs de fixation sont alors constitués de shunts
magnétiques chargés de préserver la cuve de la circulation du flux
produit par la bobine.
4
Les réseaux HTA Britanniques utilisent ces dispositifs pour limiter le courant dans le neutre à 4000 A.
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16/10/2005
Les inductances triphasées
La plus connue est la bobine zigzag.
On privilégie l’installation de ces dispositifs lorsque l’on veut :
• limiter l’amplitude de certaines perturbations,
• éliminer le couplage homopolaire entre deux réseaux reliés à un même transformateur,
• assurer la mise à la terre du neutre au niveau du jeu de barres.
• .
Sur un réseau fortement capacitif, il est
Photo
nécessaire d’insérer dans la connexion de
TRANSFIX
BPN
mise à la terre du neutre une résistance de
Zigzag
point neutre
Convenablement
dimensionnée,
cette
association présente l’avantage d’assurer la
compensation
partielle
du
capacitif
homopolaire du réseau et de pouvoir être
associé à un plan de protection constitué de
R
relais de courant homopolaire.
Principe de fonctionnement
La figure ci-contre représente un
défaut monophasé affectant un
réseau 20 kV.
La mise à la terre du neutre est
constituée d’une inductance j40 Ω
présentant un facteur de qualité de 6.
L’impédance homopolaire d’un tel
dispositif est: Zo=20+120 j.
Le dispositif se comporte comme un générateur de courant homopolaire
Les générateurs homopolaires
Pour limiter l’ampleur des dommages causés aux groupes de production par les défauts à la masse, les
exploitants limitent les courants de défaut à la terre à une dizaine d’Ampères. Ils utilisent souvent un
dispositif, raccordé au jeu de barres de la centrale, abusivement appelé « générateur homopolaire ».
Le transformateur dispose d’un enroulement couplé
en triangle chargé par une résistance. L’ensemble se
comporte alors comme une résistance. Le TC placé
dans la mise à la terre du neutre alimente la
protection masse stator des groupes raccordés au
jeu de barres.
Ce dispositif doit comporter un circuit magnétique à flux
libre ou être constitué de trois transformateurs
monophasés de puissance. On utilise également des
transformateurs de tension. Dans ce dernier cas, le
« générateur homopolaire »5 peut assurer l’alimentation
des circuits de mesure et de protection. Le dispositif
peut comporter un tertiaire couplé en étoile pour
alimenter les auxiliaires. EDF déconseille cette solution.
5
Cette appellation est normalement attribuée à tous les dispositifs chargés de créer un point neutre artificiel.
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Les impédances de compensation
Principe
Le principe de la bobine d’extinction a été présenté
par le Professeur PETERCEN au début du 20éme
siècle. Elle est constituée d’inductances accordées
au capacitif du réseau et associées à une résistance
de forte valeur.
A l’accord, l’impédance homopolaire du réseau est
fixée par la valeur de la résistance. Le courant de Bobine Alstom
défaut est alors très faible (15 à 40 A).
Sous réserve d’être convenablement accordée au capacitif homopolaire du réseau, une bobine
d’extinction, par son action sur l’amplitude du courant de défaut, assure les fonctions suivantes :
• Elle transforme certains défauts fugitifs en défauts auto extincteurs.
• Elle réduit les montées en potentiel des prises de terre
Le comportement du réseau dont le neutre est compensé est très proche de ceux exploités avec un
neutre isolé.
La mise en œuvre d’une bobine d’extinction doit être associée à un plan de protection comportant des
relais de puissance active homopolaire (PWH), spécifiés pour les réseaux compensés. On complète le
dispositif par des relais à maximum de tension homopolaire dont le rôle est de détecter les défauts
résistants.
Constitution
Le point neutre artificiel est
créé par une bobine zigzag.
L’inductance de réglage est
constituée d’une combinaison
de quatre gradins commandés
par un automate, lui même
piloté par un système d’accord.
L’insertion d’une résistance de
forte valeur en parallèle sur
l’inductance de réglage permet
d’injecter une composante
active injectée dans le circuit
homopolaire qui est détectée
par le plan de protection
constitué de relais PWH.
Réalisation
à
partir
de
la
documentation aimablement fournie
par la Société ALSTOM à Petit
Quevilly.
Sur les réseaux 20 kV Français fonctionnant avec un neutre compensé, la valeur du courant de défaut
est limitée à 40 A avec une composante active supérieure à 20 A. Pour atteindre ces objectifs, la
valeur de la résistance est environ de 600 Ω, le désaccord est alors limité à 35 A.
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16/10/2005
Les plans de protection
Ils doivent respecter les principes généraux suivants:
• Afin de préserver la sécurité des personnes et l’intégrité des matériels électriques, tout défaut
intervenant sur un élément du réseau ou raccordé à celui-ci doit être détecté rapidement et
éliminé par le plan de protection.
• Pour répondre aux obligations de continuité de la fourniture d’énergie électrique, le processus
d’élimination du défaut doit respecter les principes de sélectivité.
• Les usagers et les processus industriels doivent bénéficier à tout moment des services définis
d’une manière contractuelle et réglementaire6.
• La définition d’un plan de protection doit être étudié en cohérence avec le régime de neutre.
A titre indicatif, les critères de détection des défauts à la terre sont résumés dans le tableau cidessous.
Régime de
neutre
Critères de détection des courts-circuits monophasés
Max
Ur
Isolé
Max
Ir
Max
Pr
***
Max
Qr
Max
Sr ∠ϕ
Mini
Z
Mini
X
**
Direct
***
Impédant
**
***
Max
Ir ∠ϕ
*
(étude)
Compensé
**
∆Ir
*
(étude)
***
***
***
***
***
***
**
***
***
***
*
(étude)
**
***
***
***
*
(étude)
**
R+jX
Impédant jX
∆I
***
Existe-t-il un bon régime de neutre ?
La réponse est complexe. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à une réunion d’experts sur le sujet.
« S’il y avait un régime de neutre autorisant un faible investissement, un coût réduit d’exploitation et
une excellente qualité de service, on le saurait ».
On peut cependant émettre les opinions suivantes:
• Sur les réseaux présentant un faible capacitif homopolaire, l’utilisation du neutre isolé apporte
une bonne qualité de service mais pose le problème de la sélectivité du plan de protection.
• Le neutre compensé offre une bonne qualité de service, le plan de protection est sélectif mais
onéreux à réaliser. Le coût des accessoires pour l’exploitation du réseau est important.
Sur ces réseaux, le niveau des surtensions dynamiques est maximal. Les équipements doivent
absolument être isolés en mode commun pour la tension composée.
• Sur les réseaux dont le neutre est relié directement à la terre, le niveau des surtensions
dynamiques est maîtrisé (F≤3). L’isolement en mode commun des équipements peut être
réduit. Ces réseaux sont bien adaptés à l’alimentation des charges monophasées lorsque le
neutre est distribué. Les plans de protection sont simples et sélectifs. La détection des défauts
résistants est par contre difficile à obtenir. La qualité de service est mauvaise, elle nécessite
une mise en œuvre soignée et coûteuse des circuits et des prises de terre.
6
Les services essentiels concernent la qualité de service, le régime de neutre, le plan de tension, la puissance de court-circuit, la pureté de
l’onde électrique, etc.
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16/10/2005
•
Le neutre impédant cumule les inconvénients. Il permet cependant de maîtriser les montées en
potentiel des prises de terre et de limiter les tensions de pas et de contact tout en autorisant
l’utilisation d’un plan de protection sélectif et sensible.
Les régimes de neutre sur les réseaux publics
Le choix du régime de neutre est conditionné par le poids de l’histoire. Son évolution dépend du
niveau de développement du pays, de sa géographie et de la répartition de sa population. Il arrive
cependant que les influences géopolitiques fassent abstraction des critères techniques et économiques.
Les erreurs peuvent alors s’avérer coûteuses.
On est souvent amené à examiner, à titre de comparaison, le comportement des réseaux actuellement
exploités dans le monde par les différentes compagnies d’électricité. On découvre alors que quelque
soit leur régime de neutre, ces réseaux fonctionnent à peu près correctement. Aujourd’hui, la tendance
est la suivante:
Haute tension (HTB)
Moyenne tension (HTA)
Neutre impédant ou neutre direct à la terre
EUROPE
ETATS UNIS
AUSTRALIE
ASIE
Neutre impédant ou compensé
AFRIQUE
Selon influences
Basse tension
Neutre direct à la terre
Neutre direct à la terre
Quelques pays exploitent encore des réseaux HTA à neutre isolé:ITALIE, IRLANDE,
RUSSIE, JAPON, ALLEMAGNE…
En GRANDE BRETAGNE les réseaux HTA sont exploités avec des neutres directs à la terre
ou faiblement impédant.
Sur les réseaux HTA ALLEMAND, la pratique est la suivante:
Neutre isolé
Neutre compensé
Neutre impédant
9,6%
85,7%
4,7%
10kV
30409 km
86779 km
11480 km
20kV
655 km
184097 km
3988 km
30kV
1052 km
14110 km
11 km
Certaines compagnies d’électricité ALLEMANDE réfléchissent cependant à l’opportunité de
passer au neutre faiblement impédant sur des réseaux de câbles vieillissants.
Actuellement, les réseaux HTA FRANCAIS sont essentiellement exploités avec un neutre
impédant et résistif. Afin de répondre aux exigences de qualité et de sécurité, EDF entreprend
la migration des réseaux ruraux vers le neutre compensé.
Les démarches initiées par la FRANCE et certaines compagnies ALLEMANDES peuvent
paraître contradictoires. Elles s’expliquent cependant par l’histoire et la constitution de leurs
réseaux HTA.
« En ALLEMAGNE, les réseaux HTA essentiellement souterrains commencent à vieillir. La
réduction de l’impédance homopolaire permettrait de réduire les contraintes diélectriques et
donc de différer le renouvellement des câbles vétustes. En FRANCE les réseaux HTA,
constitués de lignes aériennes et de câbles souterrains, ont été nettement améliorés ces
dernières années. La part croissante du câble provoque une augmentation sensible des
courants de défaut à la terre et par là même, des montées en potentiel des prises de terre
difficilement maîtrisables dans le régime actuel. ».
12
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16/10/2005
Dans quelques dizaines d’années, l’exploitant Français devra peut-être
migration de son régime de neutre vers un régime faiblement impédant.
réfléchir à une
13
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