espèces la formation de doigts ou de nageoires, le grand nombre de côtes des serpents, ou encore
les variations de forme de la tête chez les chiens.
La diversification du génome peut également se faire à travers des hybridations suivies de
polyploïdisation : ce mécanisme de doublement du matériel génétique, dû à une division anormale,
permet l’association des chromosomes par paires homologues, ce qui rend possible la formation de
gamètes chez l’hybride. Ce mécanisme est particulièrement fréquent chez les végétaux, car ils
peuvent se multiplier en dehors de la reproduction sexuée, et peuvent parfois être autofertiles : ainsi
les gamètes formés ont bien plus de chance de produire un nouvel individu fertile.
La modification du génome peut enfin être due à des transferts de gènes entre êtres vivants, appelés
transferts horizontaux. Ce phénomène est assez fréquent avec les virus, qui peuvent injecter leur
matériel génétique dans des cellules hôtes. On a pu par exemple démontrer que les gènes
responsables de la formation du placenta chez l’Homme sont issus de gènes viraux.
Différents mécanismes permettent ainsi une grande diversification génétique des êtres vivants.
Toutefois la diversification du vivant peut également se faire sans modification génétique.
Une association d’êtres vivants peut ainsi permettre l’apparition de nouvelles caractéristiques. C’est
ce qu’on observe dans les symbioses, associations à bénéfices réciproques. Les lichens par exemple,
association d’une algue et d’un champignon, peuvent coloniser des milieux qu’aucun des êtres
vivants qui le constituent ne pourrait coloniser seul comme des murets, des toits… : l’algue est
protégée de la sécheresse par le champignon, qui lui profite de nutriments produits par l’algue.
Les apprentissages sont aussi source de diversité. Les comportements nouveaux se transmettent
ainsi de génération en générations par imitation dans une population. Ceci peur se remarquer par
exemple chez le Chimpanzé, où les différentes populations utilisent chacune leurs propres
techniques et outils. On retrouve également ce phénomène dans l’apprentissage du chant chez les
oiseaux : si chaque espèce d’oiseau à une base de chant commune, on constate des variations entre
les différentes populations.
Mais en quoi les différents mécanismes que nous avons vus permettent-il d’expliquer par exemple les
différences entre l’Homme et le Chimpanzé ?
L’Homme et le Chimpanzé sont très proches génétiquement, mais ils présentent pourtant un
phénotype différent. Cela s’explique avant tout par une différence dans la chronologie et l’intensité
de l’expression de certains gènes. Cela se remarque notamment au niveau du crâne : la chronologie
de l’expression des gènes homéotiques fait que le crâne de l’Homme adulte ressemble au crâne d’un
jeune chimpanzé. Les gènes entrainant l’allongement de la face ne s’expriment pas chez l’Homme.
De même certains gènes en relation avec la multiplication des neurones s’expriment plus longtemps
chez l’Homme que chez le Chimpanzé. Ils sont donc différents malgré leur proximité génétique.
La relation aux autres individus du groupe conditionne également les apprentissages et les
comportements. Le phénotype mis en place sera ainsi d’autant plus différent.