8rappels le magazine du théâtre et de la culture
en coulisses
DIDIER SANDRE
entre au Français !
Chacun
son
Trac
© Fabienne Rappeneau
décembre 2013 9
RODIN
et le théâtre
Dans le cadre de l’exposition “Rodin, la lumière de
l’antique”, le musée Rodin propose une série de lectures
théâtrales en nocturne les premiers mercredis du mois. La
direction artistique du projet est confiée à Charles
Gonzalès.
Le 4 décembre, Marie-José Nat et Charles Gonzalès liront
des textes de Vinci, de Michel-Ange, de Rilke…sur les
œuvres antiques.
Le 8 janvier, Denis Podalydès parlera de la sculpture à
travers des textes d’Aristophane, de Platon, ou encore,
d’Euripide.
Le 5 février, Bruno Putzulu livrera un florilège de
réflexions sur l’ombre et la lumière et le contraste des
différentes époques.
Plus d’infos sur: www.musee-rodin.fr
79 rue de Varenne, 75007 Paris.
Après son remarquable retour au cinéma dans Amour
de Michael Haneke, l’actrice de 86 ans remontera sur les
planches en février prochain au Théâtre de l’Atelier à Paris,
aux côtés notamment d’Anne Consigny, dans Savannah Bay,
de Marguerite Duras, mis en scène par Didier Bezace.
L’occasion pour Emmanuelle Riva de renouer avec l’œuvre
de Marguerite Duras qui avait écrit le scénario d’Hiroshima
mon amour écrit pour Alain Resnais, premier grand rôle de la
comédienne en 1959.
EMMANUELLE RIVA
DE RETOUR SUR SCÈNE…
numéro
100
“
FRANCIS PERRIN
Pour être à la bonne température,
Francis Perrin a besoin de théâtre.*
C’est son élément et son oxygène.
Au théâtre, dit-il, rien ne peut m’arriver.
Très à l’aise, donc chez lui, il papote même
parfois avec les esprits du lieu. Sauf, bien sûr,
quand la tension monte et que l’esprit du trac
revient le hanter!
”
Le trac est un viatique important pour un comédien, très positif.
Il commence à monter deux heures avant la représentation. La torture
vient toujours des mêmes peurs: est-ce que je vais être à la hauteur?
Est-ce que je vais faire plaisir? Car depuis que mon nom est au-dessus
du titre**, c’est-à-dire depuis pas mal d’années, c’est encore pire! Au
théâtre, rien n’est acquis. Cette remise en question quotidienne fait
partie du plaisir de jouer. On recherche la perfection sans jamais l’at-
teindre, même si parfois…
Bien sûr, j’ai quelques rituels. Je m’habille à la dernière minute et dans
l’ordre où j’ai enfilé mon costume la première fois. Quand j’arrive au
théâtre, je vais prendre l’air de la salle vide. Dans un théâtre, je respire
mieux! C’est mon oxygène! Dans chaque lieu, je ressens ce supplé-
ment d’âme laissé par mes prédécesseurs. Et j’y crois ! Je les appelle,
leur demande de me soutenir. Je sais qu’ils sont là et que ça circule.
Je vérifie aussi ma mise: mes accessoires. Mon premier métier était
régisseur-accessoiriste, alors je ne laisse ce soin à personne!
Dans ma loge, il y a quelques photos de personnalités qui ont compté,
et de ma famille.
Sur ma tablette, j’ai toujours un morceau de bois, cadeau de mon père,
pour me porter bonheur, une petite coccinelle, une pierre transpa-
rente, un clou de 1777 venant d’une poutre de la construction du
Théâtre Montansier à Versailles, donné par un ouvrier lors de sa restau-
ration, un cœur en argent, un petit bouddha, ma plaque de loge de la
Comédie-Française: Monsieur F. Perrin, Talma,***9. Avant d’entrer en
scène, je les touche tous dans l’ordre, puis le sol du plateau, je fais mon
signe de croix et j’y vais. Quand j’entre en scène, mon trac s’évanouit…
Éliane Arav
LEUR TRAC
AU THÉÂTRE
d’Éliane Arav.
Une centaine d’acteurs
lui ont confié leur trac.
Payot
*
Francis Perrin sera en janvier au Théâtre La Bruyère, dans Comme un arbre penché,
de Lilian Lloyd, mise en scène Jean-Luc Tardieu, avec Gersende Perrin.
**
Sur l’affiche, le nom du rôle principal est au-dessus du titre.
***
Talma : à la Comédie-Française, chaque étage menant aux loges porte le nom d’un
grand tragédien.
Le nouveau roman de Francis Perrin: L’Enfant terrible de la Révolution. Plon
Didier Sandre est pensionnaire de la Comédie-Française
depuis le 1er novembre. Après de longues années passées à
fouler les planches des théâtres privés, celui qui fut
l’inoubliable interprète du Soulier de satin de Paul Claudel
créé, pour la première fois dans son intégralité, par Antoine
Vitez en 1987, jouera son premier rôle dans la maison de
Molière dans La Visite de la vieille dame de Friedrich
Dürrenmatt au Théâtre du Vieux-Colombier du 19 février au
30 mars 2014. Ce sera également l’occasion pour Christophe
Lidon, habitué des théâtres privés parisiens, de signer sa
première mise en scène pour la Comédie-Française.
L’autre protagoniste du film de Michael Haneke, l’immense
Jean-Louis Trintignant, a, quant à lui, définitivement tiré sa
révérence le 9 octobre dernier à Vannes, à l’issue de la dernière
représentation de son récital sur trois poètes libertaires du
XXesiècle, Jacques Prévert, Boris Vian et Robert Desnos.
… JEAN-LOUIS TRINTIGNANT
FAIT SES ADIEUX
RÉCOMPENSES
2013 de la SACEM
Comme chaque année, la SACEM a remis ses Prix de
l’année. Parmi les lauréats, Étienne Daho a été distingué
pour le Grand Prix de la Chanson française (créateur-inter-
prète), le jeune Belge Stromae a reçu le Prix Rolf Marbot de
la Chanson de l’année pour son tube Formidable.
Serge Lama, lui, s’est vu remettre le Prix Spécial de la
SACEM pour l’ensemble de sa carrière, débutée il y a
bientôt 50 ans.