Cambrai (son histoire militaire)

FEUILLE PÉRIODIQUE D’INFORMATION - N° 1269 – 20 octobre 2014
HISTOIRE
LO CALE
Bientôt réédité
NOUVELLE SERIE
La citadelle laissait une
impression sévère et puissante
C
e livre est publié dans la collection Monographies des villes et
villages de France, créée par
M.-G. Micberth, qui compte plus de
3330 titres à ce jour. « L’étude de la
place de Cambrai – la citadelle mise à
part – laisse l’impression d’une enceinte désuète dont les vieilles tours
ravissaient l’archéologue, mais ne pouvaient donner satisfaction aux militaires (...) Les fortifications de Cambrai
offraient néanmoins un grand intérêt
par la diversité même des ouvrages, par
les constructions d’époques lointaines,
par les sites remarquables et charmants
résultant de l’emploi permanent des
eaux et par les frondaisons qui couvraient les vieux remparts. L’emploi de
nombreuses caponnières pour défendre les fossés du corps de place et
par Jules Duvivier
Une place forte importante
des Pays-Bas espagnols
C
ambrai est mentionné pour la première
fois au IIIe siècle. Il ne s’agissait alors que
d’une modeste bourgade à la croisée
des routes menant à Bavay, Arras et SaintQuentin. Au VIe siècle, devenue siège épiscopale, la ville se développe autour de ses
édifices religieux. Au IXe siècle, lorsque Cambrai reçoit de Louis le Pieux le privilège de
l’immunité, le pouvoir politique des évêques
s’accentue. En 1007, ils obtiennent le pouvoir
temporel et deviennent des comtes-évêques.
À la suite du traité de Verdun qui partagea
l’empire de Charlemagne, Cambrai appartint
d’abord à la Lotharingie, puis passa au Saint-
Empire romain germanique à partir de
925. Les puissants comtes-évêques garantirent à la ville une période de prospérité et fondèrent de nombreux monastères, abbayes et hôpitaux. La cathédrale
gothique, débutée au XIIe siècle, était
considérée comme « la merveille des PaysBas » et la ville devint un centre intellectuel. Ville frontière, Cambrai fut le théâtre
de nombreux affrontements lors de la
guerre de Cent Ans mais parvint à préserver sa neutralité. En 1543, Charles Quint
la transforma en une place forte importante des Pays-Bas espagnols en la dotant d’une citadelle. Louis XIV tint ensuite
en personne le siège de cet « épouvantable écueil », selon les termes de Boileau
et entra dans la ville le 19 avril 1677.
La prise de la ville
par Louis XIV
suppléer au manque de bastions était
remarquable. Il constituait une originalité des fortifications de Cambrai. L’emploi des eaux pour augmenter la puissance défensive de la place et gêner les
mouvements d’un ennemi opérant dans
la région, était particulièrement bien
conçu. La citadelle laissait une impression sévère et puissante. Les rapports du
génie disaient : la Citadelle est ce qu’il
y a de meilleur, mais avec d’assez graves défauts. Quoiqu’il en fût, Cambrai
avait tenu une place importante dans
l’Histoire. »
MONOGRAPHIES DES VILLES
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La première partie est consacrée aux fortifications de la ville. Elle commence par Cambrai
depuis son origine jusqu’à la guerre de Cent
Ans, avec les agrandissements successifs au
Moyen Âge : l’origine de la cité, les premières
fortifications et les Gaulois puis les Romains
à Cambrai, la ville après leur départ, les
fortifications au Moyen Âge, les enceintes de
Dodillon, Gérard de Florinnes, Liébert et
Gérard II. Cette partie se poursuit avec Cambrai depuis le début de la guerre de Cent Ans
jusqu’à 1543, avec l’apparition des canons et
ses conséquences (l’artillerie aux XIVe et XVe
siècles, les premières transformations des fortifications) ; les Espagnols à Cambrai de 1543
à 1576, le commencement des guerres de
Religion, la fortification bastionnée ; Cambrai aux Français de 1576 à 1595 et les
conséquences des guerres de Religion ; les
Espagnols à Cambrai de 1595 à 1677, la prise
de la ville par Louis XIV, avec les attaques
françaises de 1649 et 1657 ; la ville de
Cambrai définitivement française et son
existence jusqu’au démantèlement (les événements de 1677 à 1893, la guerre de
succession d’Espagne, la période révolutionnaire, 1815, 1871). Dans la deuxième partie,
l’auteur étudie la citadelle : les circonstances dans lesquelles la citadelle de Cambrai
fut construite, le choix de l’emplacement – le
mont des Bœufs, le constructeur, la citadelle
de 1595 à 1677, puis depuis 1677 avec les
améliorations apportées par Vauban, les
travaux effectués après Vauban. La partie
suivante comprend les annexes : les inondations défensives, les garnisons, l’armement
de la place, les souterrains, les bâtiments
militaires en ville et à la citadelle, les vieilles
tours. La quatrième partie décrit les fortifications de Cambrai lors du démantèlement.
CAMBRAI. SON HISTOIRE MILITAIRE,
SES FORTIFICATIONS DEPUIS LEUR ORIGINE
D
ans les premiers siècles de son existence militaire, Cambrai fut une grande place de guerre. De par sa situation
sur les rives de l’Escaut et sur la grande route de Bruxelles à Paris, la ville devait fatalement jouer un rôle
important. Certains auteurs prétendent qu’un oppidum gaulois fut érigé sur son territoire. Les Romains
embellirent la ville, créèrent un capitole, un amphithéâtre et des bains ; puis lorsque Clodion s’en rendit maître, il en
fit la capitale du pays qu’il avait conquis. À la fin du IXe siècle, le sac de Cambrai par les Normands marqua une date
importante dans l’histoire de la ville : il devenait nécessaire de se protéger pour éviter le retour de pareilles catastrophes.
Le système romain constitué de murs solides renforcés de tours fut adopté. Pour réduire les coûts, des palanques
et des palissades furent placées aux endroits les moins exposés. Jusqu’au XIVe siècle, l’artillerie ne disposa que de
machines à jet qui lançaient de grosses pierres en trajectoire courbe qui les rendaient impuissantes contre de bonnes
murailles. L’apparition du canon imposa de transformer les fortifications. Les tours de l’enceinte, dont quelques-unes
subsistèrent jusqu’au démantèlement, furent construites et des plates-formes surélevées furent aménagées contre
les murailles, à l’intérieur de la ville, permettant ainsi de tirer sur les assaillants. Alors que Cambrai avait obtenu des
lettres de neutralité en 1527, Charles Quint, décidé à mettre la main sur la ville, entreprit la construction d’une citadelle
qui devait servir à placer ses propres soldats, payés de surcroît par les Cambrésiens puisqu’il s’agissait de les défendre.
L’édification fut confiée à Thomas de Bony. En quelques mois, une église, une abbaye, un hôpital et huit cents maisons
furent démolis. La puissante citadelle devint le refuge de garnisons bruyantes qui se répandaient dans la ville pour se
livrer au pillage et quelquefois pour y porter la torche. Dès l’achèvement des travaux, Charles Quint procéda à une visite
d’inspection. Très satisfait du résultat, il érigea la citadelle en fief indépendant de l’empire et le donna en burgraviat
au prince Philippe, le 13 mai 1550. Après avoir reconquis la forteresse tombée aux mains des Français, le comte de
Fuentès la jugea insuffisante et décida de l’améliorer. Grâce à lui, la citadelle eut la réputation d’être imprenable, mais
elle ne résista pas aux armes de Louis XIV et au génie de Vauban. Des travaux judicieux furent alors entrepris pour
dissimuler en partie ses murailles dont « la hauteur restera néanmoins une tare jusqu’à sa mort ».
Réédition du livre intitulé Cambrai. Son histoire, ses fortifications depuis leur origine, paru en 1936.
Réf. 1800-3339. Format : 14 X 20. 194 pages. Prix : 26 €. Parution : novembre 2014.
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Révision : Annick Morel. Reproduction strictement interdite. Dépôt légal à la date de parution. Imprimé en France.
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