Bulletin de la SBV - 4 - n°21 - octobre 2012
Botanique Vauclusienne
On aurait pu croire que le 3ème inventaire de la flore du Vau-
cluse paru en novembre 2011 mettrait un point final aux recher-
ches floristiques vauclusiennes. Il n’en est rien et, même si c’est
un peu surprenant après plus de trente ans de prospections atten-
tives, la flore de notre département réserve encore des trouvail-
les. Ainsi, dès cette année 2012, une dizaine de plantes
« nouvelles » sont à inscrire ; elles sont énumérées ci-après,
dans l’ordre alphabétique.
Note 1 - Il convient de préciser que nous ne prenons en
compte que les taxons de rang correspondant aux espèces et
aux sous-espèces. Les variétés, les formes intermédiaires ou
les hybrides, comme dans les inventaires précédents, ne sont
pas décrits. Ce choix pose parfois des problèmes délicats car
les nivaux taxonomiques ne sont pas toujours concordants
suivant les publications dont certaines élèvent des variétés
au rang d’espèces ou de sous-espèces.
Note 2 – Cette énumération ne constitue pas une révision du
3° inventaire. Pour un tel travail, il faudra attendre quel-
ques années, le temps de la parution de deux grandes flores :
« Flore de la France méditerranéenne continentale » et
« Flora gallica » qui sont susceptibles de modifier certaines
de nos options. Avant cette échéance, il est demandé à tous
les utilisateurs de notre 3° inventaire de nous signaler toutes
les erreurs ou anomalies qu’ils pourraient détecter afin de
rédiger des corrections .
Bromus diandrus Roth subsp. maximus (Desf.) Soὀ – Ce taxon
diffère de la sous-espèce diandrus, plante commune dans toutes
les parties anthropisées du département, par ses inflorescences
denses à rameaux courts (moins de 2,5 cm). Il est considéré
comme plus méditerranéen et a été observé par G. Guende à
Pertuis (iscles des Capélans au bord de la Durance) à Apt
(plateau des Claparèdes) et sur les crêtes du grand Luberon. Il
faudrait intensifier les observations sur cette plante.
Carduus acicularis Bertoloni – Ce chardon, proche de Carduus
pycnocephalus L., est surtout caractérisé par ses bractées invo-
lucrales terminées en une longue pointe fine, d’où son nom de
« Chardon à aiguilles » ; les capitules sont souvent solitaires.
C’est une plante de la Méditerranée centrale, connue en France
seulement dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Une petite
population a été découverte par T. Croze à Cucuron (cf. l’article
« Sur quelques
originalités
floristiques en
Vaucluse »
dans le présent
bulletin. Pour-
rait exister ail-
leurs dans le
département.
Euphorbia esula L. subsp. esula – Les Euphorbia esula, déjà
bien connues dans notre région et notamment près de Cavaillon,
ont des feuilles étroites (5 mm) et sont rapportées à la subsp.
saratoi (Ard.) P. Fournier (malgré une synonymie peu claire !).
C. Roulet a observé dans la région de Bollène, des plantes à
feuilles très larges (1 cm). Elles peuvent appartenir à la subsp.
esula qui est considérée comme un taxon spontané, contraire-
ment à la subsp. saratoi qui est d’introduction récente. Recher-
ches à poursuivre, surtout sur les bords du Rhône.
Festuca trichophylla (Gaud.) K. Richter subsp. asperifolia (St-
Yves) Al-Bermani – Il s’agit d’une fétuque appartenant au vaste
groupe de F. rubra dont elle est parfois considérée comme sous
-espèce (F. rubra L. subsp. asperifolia (St-Yves) Mark.-
Dann.) ; elle est très proche de la sous-espèce rubra mais elle
forme des touffes plus denses et moins rhizomateuses. La déter-
mination d’une récolte de G. Guende à Goult dans des friches
sableuses a été faite par R. Portal. C’est un taxon plutôt mal
connu et difficile à reconnaître formellement qui nécessite de
nouvelles observations attentives de la part de spécialistes.
Fritillaria tubiformis Gren. & Godr. (= F. delphinensis Gren.)
– Cette « Fritillaire du Dauphiné » n’était indiquée que margi-
nalement dans le 3éme inventaire car elle n’avait fait l’objet que
de trop rares observations, laissant penser à des présences acci-
dentelles. De plus, elle n’a jamais été signalée par les botanistes
anciens. Deux pieds ont été observés et photographiés en 1997
par G. Grangier, de Grenoble, sur le versant sud du Ventoux,
parmi les genévriers nains dispersés dans les éboulis, vers 1700
m d’altitude, peu après la fontaine de la Grave. En mai 2001, D.
Geerink, avec un groupe de naturalistes belges, a retrouvé, à
peu près au même endroit, quelques rares sujets de la même
espèce. Enfin, plus récemment, D. Ricca, naturaliste photogra-
phe de notre région, en a observé 1 sujet en 2011 et 2 sujets en
2012. On doit donc bien admettre la présence permanente de
cette espèce dans les parties supérieures du Ventoux, même s’il
s’agit toujours de pieds isolés, rendant leur observation aléatoi-
re, avec floraison très courte. Observations à poursuivre ulté-
rieurement. C’est une plante des Alpes du Sud-Est, connue,
notamment, à la montagne de Lure.
NOUVEAUTĒS après le 3ème INVENTAIRE
MG
d’après P.Jauzein
Flore des champs cultivés
photo Didier Ricca
pour mémoire - Saignon
Fritillaria involucrata