Société Botanique
du Vaucluse
Bulletin de liaison de la Société Botanique du Vaucluse - n°21 - octobre 2012
B.P. 81227 - Site Agroparc - 84911 AVIGNON CEDEX 9
Glaucium corniculatum - Carpentras
Un printemps vauclusien……..24 mars 2012
Honorius nutans - Caromb
MG
MG
Bulletin de la SBV - 2 - n°21 - octobre 2012
Société Botanique
du Vaucluse
Siège Social
Lycée Agricole
François PETRARQUE
Cantarel - route de Marseille
Adresse postale
BP 81227
Site Agroparc
84911 AVIGNON cedex 9
Adresse Internet
Site SBV
http://www.sbvaucluse.org
Courriel
Réunion mensuelle
Tous les deuxièmes mardis du mois,
au Lycée François PETRARQUE
Cotisation annuelle
18 euros membres adhérents
9 euros membres associés
9 euros étudiants
demandeurs d’emploi
Droit d’entrée
7 euros nouvel adhérent
Bulletin de la SBV
Distribution
Le bulletin de la SBV est distribué gratuite-
ment aux adhérents.
Directrice de Publication
La Présidente : Huguette ANDRE
Rédaction
Les membres du bureau de l’association
Maquette: Denis Coquidé
Impression: Espace Dupont - 84130 Le Pontet
N° ISSN : 1281-2676
Sommaire
P. 3
P. 4
P. 6
P. 19
P. 25
P. 28
P. 29
P. 29
P. 32
P. 33
P. 34
P. 36
P. 42
P. 43
P. 45
P. 48
Editorial
Ont participé à ce numéro
Contributions photographiques
Documentaires
Botanique Vauclusienne
Nouveautés pour la flore vauclusienne…après le 3ème inventaire
Bernard Girerd et Jean-Pierre Roux
Sur quelques originalités floristiques en Vaucluse
Thomas Croze
Vicia sallei, une « plante nouvelle »…vieille de 150 ans !
Jean-Louis Amiet et Bernard Girerd
L’herbier de Suart Mill – Bernard Girerd
Anagallis tenella, une petite plante bien sympatique ! – Flavien Fériolo
A propos d’Anagallis tenella : une visite aux herbiers de Jean-Henri
Fabre et John Stuart Mill – Michel Graille
Note sur l’inventaire des herbiers de PACA et Languedoc-Roussillon
Activités de la S.B.V. :
Première herborisation de l’année
24 mars 2012 : Saint Gens - Carpentras – Caromb – Michel Graille
Sortie du 8 mai 2012 sur le massif de la Candolle (Bouches du Rhône)
Nicole Chiron
Sérignan 14 et 15 avril 2012 : participation aux journées « Plantes
rares et jardin naturel »
Séjour dans les Cévennes du 19 avril au 1er mai 2012
Jean-Claude Bouzat
Pour réviser !
Bibliographie
Nos amis les arbres – Odette Mandron
Avis de recherche : Vicia loiseleurii – Bernard Girerd
Autour du genre Trifolium …Mormoiron – 19 09 2012
MG
AG 2012
Bulletin de la SBV - 3 - n°21 - octobre 2012
Ont participé à ce numéro
(textes)
Jean-Louis Amiet
26110-Nyons
Huguette André
30250-Junas
andre.huguette@wanadoo.fr
Jean-Claude Bouzat
26110-Condorcet
jean-claude.bouzat@club-internet.fr
Nicole Chiron
84800-Isle sur Sorgues
Thomas Croze
84380-Mazan
Flavien Feriolo
30330-Connaux
Bernard Girerd
84250-Le Thor
Michel Graille
84310-Morières les Avignon
micgrail@orange.fr
Roselyne Guizard
84380-Mazan
rosedenoel@wanadoo.fr
Odette Mandron
38700- La Tronche
Jean-Pierre Roux
84200 Carpentras
jean-pierre.roux472@orange.fr
Bonjour à tous.
Me voici encore Présidente pour 2 années !
Avec un nouveau bureau peu modifié : à noter l’entrée
de Véronique Oddou, une active au milieu d’une en
majorité de retraités, un léger rajeunissement des effec-
tifs…ça fait plaisir…elle gérera la bibliothèque.
A la parution en octobre 2010 du bulletin n°20, qui
comportait un supplément consacré au
30ième anniversaire de la création de la Société Botanique du Vaucluse,
nous avons organisé une petite fête autour de notre
président fondateur Maurice Heullant.
Il était assez fatigué, en fauteuil roulant mais a pu participer à cette réunion très conviviale
d’amis botanistes et mycologues et même chanter la « coupo santo » à la fin du repas!
Mais très vite sa santé s’est dégradée et après plusieurs séjours hospitaliers, il s’est éteint en
février 2011.
Nous étions nombreux à ses obsèques, très émus pour témoigner notre reconnaissance et
toute notre sympathie à son épouse qui l’a accompagné dans ses recherches mycologiques,
botaniques et dans sa maladie.
Je rappelle qu’il a crée la S.B.V., l’a dynamisée, l’a enrichie d’une activité pédagogique et
d’herborisation dispensée dans une ambiance inoubliable et a permis l’évolution d’un grou-
pe d’adhérents simplement amoureux de la nature en très bons botanistes autour de
conseillers scientifiques reconnus.
En décembre 2011 paraît la
« Flore du Vaucluse – Troisième inventaire, descriptif, écologique et chorologique »
. Malheureusement il n’a pas eu la joie de la feuilleter.
Elle lui est dédiée par ses auteurs
Bernard Girerd et Jean-Pierre Roux
Cette flore, qui constitue la dotation de base de tout adhérent, commence sa longue carrière
au service de la botanique de terrain et a reçu un accueil très favorable. Elle présente le bi-
lan de l’état actuel de la flore du département… mais le sujet n’est pas clos ! Ce présent
bulletin en est un témoignage et déjà l’idée d’une mise à jour dans quelques années est évo-
quée …!
Je vous souhaite à tous une large utilisation de l’ouvrage.
La présidente, Huguette ANDRE
.
Editorial
Contributions photographiques
Jean-Claude Bouzat JCB
Nicole Chiron NC
Thomas Croze en clair
Michel Graille MG
B. Grzemski BG
Roselyne Guizard RG
Olivier Legros OL
Odette Mandron OM
Jean-Gabriel Péres JGP
Annick Pachecus AP
Didier Ricca en clair
Emeric Sulmont ES
Mireille Tronc MT
Contributions à la documentation
Musée REQUIEN
Pour la cartographie de l’article
de Thomas Croze :
IGN - BD ALTI ®
Internet
Bulletin de la SBV - 4 - n°21 - octobre 2012
Botanique Vauclusienne
On aurait pu croire que le 3ème inventaire de la flore du Vau-
cluse paru en novembre 2011 mettrait un point final aux recher-
ches floristiques vauclusiennes. Il n’en est rien et, même si c’est
un peu surprenant après plus de trente ans de prospections atten-
tives, la flore de notre département réserve encore des trouvail-
les. Ainsi, dès cette année 2012, une dizaine de plantes
« nouvelles » sont à inscrire ; elles sont énumérées ci-après,
dans l’ordre alphabétique.
Note 1 - Il convient de préciser que nous ne prenons en
compte que les taxons de rang correspondant aux espèces et
aux sous-espèces. Les variétés, les formes intermédiaires ou
les hybrides, comme dans les inventaires précédents, ne sont
pas décrits. Ce choix pose parfois des problèmes délicats car
les nivaux taxonomiques ne sont pas toujours concordants
suivant les publications dont certaines élèvent des variétés
au rang d’espèces ou de sous-espèces.
Note 2 – Cette énumération ne constitue pas une révision du
3° inventaire. Pour un tel travail, il faudra attendre quel-
ques années, le temps de la parution de deux grandes flores :
« Flore de la France méditerranéenne continentale » et
« Flora gallica » qui sont susceptibles de modifier certaines
de nos options. Avant cette échéance, il est demandé à tous
les utilisateurs de notre 3° inventaire de nous signaler toutes
les erreurs ou anomalies qu’ils pourraient détecter afin de
rédiger des corrections .
Bromus diandrus Roth subsp. maximus (Desf.) SoCe taxon
diffère de la sous-espèce diandrus, plante commune dans toutes
les parties anthropisées du département, par ses inflorescences
denses à rameaux courts (moins de 2,5 cm). Il est considéré
comme plus méditerranéen et a été observé par G. Guende à
Pertuis (iscles des Capélans au bord de la Durance) à Apt
(plateau des Claparèdes) et sur les crêtes du grand Luberon. Il
faudrait intensifier les observations sur cette plante.
Carduus acicularis Bertoloni Ce chardon, proche de Carduus
pycnocephalus L., est surtout caractérisé par ses bractées invo-
lucrales terminées en une longue pointe fine, d’où son nom de
« Chardon à aiguilles » ; les capitules sont souvent solitaires.
C’est une plante de la Méditerranée centrale, connue en France
seulement dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Une petite
population a été découverte par T. Croze à Cucuron (cf. l’article
« Sur quelques
originalités
floristiques en
Vaucluse »
dans le présent
bulletin. Pour-
rait exister ail-
leurs dans le
département.
Euphorbia esula L. subsp. esula Les Euphorbia esula,
bien connues dans notre région et notamment près de Cavaillon,
ont des feuilles étroites (5 mm) et sont rapportées à la subsp.
saratoi (Ard.) P. Fournier (malgré une synonymie peu claire !).
C. Roulet a observé dans la région de Bollène, des plantes à
feuilles très larges (1 cm). Elles peuvent appartenir à la subsp.
esula qui est considérée comme un taxon spontané, contraire-
ment à la subsp. saratoi qui est d’introduction récente. Recher-
ches à poursuivre, surtout sur les bords du Rhône.
Festuca trichophylla (Gaud.) K. Richter subsp. asperifolia (St-
Yves) Al-Bermani Il s’agit d’une fétuque appartenant au vaste
groupe de F. rubra dont elle est parfois considérée comme sous
-espèce (F. rubra L. subsp. asperifolia (St-Yves) Mark.-
Dann.) ; elle est très proche de la sous-espèce rubra mais elle
forme des touffes plus denses et moins rhizomateuses. La déter-
mination d’une récolte de G. Guende à Goult dans des friches
sableuses a été faite par R. Portal. C’est un taxon plutôt mal
connu et difficile à reconnaître formellement qui nécessite de
nouvelles observations attentives de la part de spécialistes.
Fritillaria tubiformis Gren. & Godr. (= F. delphinensis Gren.)
– Cette « Fritillaire du Dauphiné » n’était indiquée que margi-
nalement dans le 3éme inventaire car elle n’avait fait l’objet que
de trop rares observations, laissant penser à des présences acci-
dentelles. De plus, elle n’a jamais été signalée par les botanistes
anciens. Deux pieds ont été observés et photographiés en 1997
par G. Grangier, de Grenoble, sur le versant sud du Ventoux,
parmi les genévriers nains dispersés dans les éboulis, vers 1700
m d’altitude, peu après la fontaine de la Grave. En mai 2001, D.
Geerink, avec un groupe de naturalistes belges, a retrouvé, à
peu près au même endroit, quelques rares sujets de la même
espèce. Enfin, plus récemment, D. Ricca, naturaliste photogra-
phe de notre région, en a observé 1 sujet en 2011 et 2 sujets en
2012. On doit donc bien admettre la présence permanente de
cette espèce dans les parties supérieures du Ventoux, même s’il
s’agit toujours de pieds isolés, rendant leur observation aléatoi-
re, avec floraison très courte. Observations à poursuivre ulté-
rieurement. C’est une plante des Alpes du Sud-Est, connue,
notamment, à la montagne de Lure.
NOUVEAUTĒS après le 3ème INVENTAIRE
MG
d’après P.Jauzein
Flore des champs cultivés
photo Didier Ricca
pour mémoire - Saignon
Fritillaria involucrata
Bulletin de la SBV - 5 - n°21 - octobre 2012
Juncus maritimus Lam. Ce grand jonc bien connu dans les
plaines littorales où il accompagne classiquement le jonc aigu
(J. acutus L.) est nettement moins maritime que son nom l’indi-
que. En effet, J.-P. Chabert l’a observé et photographié sur la
Durance et tout récemment J.-L. Amiet en a détecté des popula-
tions dans le nord-Vaucluse, à Entrechaux et à Faucon, ainsi
d’ailleurs que dans des localités drômoises toutes proches. L’ex-
tension exacte de cette plante dans le Vaucluse reste à préciser.
Juncus minutulus (Albert & Jahandiez) D. Prain – Au bord de
la doline de la Jeannette à St Christol, G. Guende a observé un
jonc de taille très réduite (moins de 10 cm) à tiges et feuilles
filiformes qui peuvent être rapportées à cette espèce. Toutefois,
il serait utile de faire de nouvelles observations car il s’agit d’u-
ne espèce très méconnue souvent inféodée à J. bufonius L. (J.
bufonius L. subsp. minutulus (Krecz. & Gontsch.) So) et pou-
vant être confondue avec une des nombreuses variations de J.
bufonius.
Sempervivum tectorum L. Les joubarbes du Ventoux ont fait
l’objet de tribulations et d’erreurs durables. Ainsi, les botanistes
anciens (Charrel 1911, Gontard 1957 et Barbero & Quézel
1975) ont cité S. montanum Jacq., ce qui était déjà une erreur.
Dans nos inventaires précédents (1978 et 1991), par manque de
documentation adaptée, toutes ces plantes étaient incorporées
dans S. tectorum s.l., traitement qui était loin d’être satisfaisant.
Ensuite, nous n’avons retenu, dans le 3ème inventaire, qu’une
seule espèce de joubarbe : Sempervivum calcareum Jord. car
toutes nos observations nous conduisaient sans hésitations à
cette espèce qui est bien, et de loin, la joubarbe dominante dans
tout le Vaucluse. Mais nos prospections on été insuffisantes car,
J.-G. Péres, de Fontarèches (Gard) a détecté, en octobre 2009,
une petite population de S. tectorum sur les crêtes sommitales à
l’ouest du sommet, vers 1800 m d’altitude. Cette découverte a
été confirmée en juillet 2011 par O. Legros, de Belgique, puis
en juin par nous-mêmes, et en juillet 2012 par le même O. Le-
gros qui en a observé une bonne quantité, toujours sur la crête
ouest. Les sujets observés sont de petite taille, sans hampes flo-
rales, sans doute à cause du surpâturage, les plantes formant des
petits groupes de rosettes recroquevillées dans les fentes des
rochers ou entre les pierres comme on peut le voir sur les photos
d’O. Legros, en comparaison avec la photo de S. calcareum, de
J.-G. Péres, également jointe. La distinction entre les deux espè-
ces au niveau des rosettes est assez délicate et nécessite une
observation attentive.
On peut retenir les éléments suivants :
Face supérieure des feuilles : glabre et lisse (ou à quelques rares glan-
des minuscules) chez S. calcareum, nettement glanduleuse chez S.
tectorum avec pilosité très marquée des jeunes sujets.
Pointe des feuilles ; aigüe et piquante, toujours brun-rouge, la partie
colorée étant bien délimitée chez S. calcareum, alors que chez S. tecto-
rum la pointe, moins aigue et non piquante, ne présente pas de tache
rouge bien délimitée ou très faiblement et de façon diffuse.
La floraison paraissant rare, il est difficile de la faire
intervenir et elle devra faire l’objet d’observations ultérieures,
de même que l’extension exacte de cette plante dans l’ensemble
du Ventoux. De plus, cette espèce étant réputée très variable,
son statut précis reste à établir. En attendant, on peut indiquer
que d’après une étude due à G. Dumont diffusée par internet sur
le site suivant: http://stalikez.info/fsm/semp/5y.php., les popula-
tions du Ventoux, de petite taille, doivent se rapporter à la
subsp. tectorum, var. tectorum f. guillemotii Lamotte. Enfin, J.-
M. Tison émet l’hypothèse d’un hybride S. montanum x tecto-
rum qui, d’après lui, survit très bien dans certaines régions sans
les parents. Il reste donc beaucoup à faire sur cette plante !
Nous devons remercier J.-G. Péres et O. Legros pour
leur compétence et leur collaboration.
Sempervivum tectorum
(Ventoux, crêtes ouest, près du radome, juillet 2011)
Sempervivum calcareum
(Ventoux, près des Ramayettes, le 5 mai 2011)
Vicia sallei Timb.-Lagr. – Il s’agit d’un taxon anciennement
décrit mais très longtemps oublié et négligé ayant fait l’objet de
nombreuses observations par J.-L. Amiet, de Nyons, grâce à qui
une étude très argumentée a pu être réalisée et publiée dans le
présent bulletin.
Bernard GIRERD et Jean-Pierre ROUX
OL
OL
J-GP
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