Les pagures du Vietnam

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pâle-grisâtre. Sur les chelipèdes, la partie tranchante des doigts est brunrouge clair et l'extrémité des doigts est blanche. L'extrémité des dactyles
des pattes des 2' et 3' paires à l'exception de la griffe noire est jaune
claire passant insensiblement au brun-violet foncé (châtaigne). Les
antennules sont brunes avec leur fouet jaune-orange. Les pédoncules
antennulaires sont jaune-orange, au moins le fouet ; antennaire,
la face externe et supérieure de l'avant-dernier et du dernier article du
pédoncule est orange, la face interne et ventrale étant brune ; le basipodite antennaire est brun ; de même le pédoncule oculaire dans sa plus
grande partie proximale est brun sur la face interno-inférieure et jauneorange sur sa face externe ; il est bleu sur approximativement le 1/3
distal ; l'écaille ophthalmique est brun foncé. De nombreux petits points
blancs sur certaines parties de cette région brun-châtaigne foncé ; il y a
en particulier deux taches blanches de forme carrée, une sur chaque côté
de la carapace dans l'angle antérieur formé par la jonction du sillon cardiaque avec les bords latéraux de la carapace.
D'assez nettes variations individuelles de coloration sont sans relation avec le sexe des individus. Sur des échantillons des Paracels, si les
pattes et chelipèdes ont toujours la même coloration brun-châtaigne foncé,
cette couleur a plus ou moins complètement disparu sur la carapace ; sur
des spécimens récoltés à Nhatrang, la partie brune n'existe que sur la
moitié antérieure de la région gastrique ; sur d'autres elle n'existe plus
du tout ; sur d'autres elle occupe un quart, sur d'autres les trois quarts de
cette région ; il y a des séries de formes de passage, mais jamais la couleur ne semble totalement disparue ; la partie antérieure est alors d'un
blanc légèrement ocre violet léger. Cette dépigmentation n'atteint jamais
les chelipèdes et les deux premières paires de pattes. Dans l'alcool certains spécimens prennent une teinte brun-rougeâtre pâle uniforme.
Une autre variation de coloration intéresse les pédoncules oculaires
dans certains spécimens, les pédoncules sont pour moitié brun pour moitié
bleu, et non un tiers bleu et deux tiers brun. Une autre variation intéresse
les extrémités des chelipèdes et des dactyles des pattes qui sont blanches
au lieu d'être jaune pâle.
HISTORIQUE. — DANA (1852), inclus dans le genre Calcinus qu'il crée
le Pagurus gairnardi M. EDWARDS (1848), décrit pour des spécimens récoltés
à Amboine par QUOY et GAIMARD avec une diagnose sommaire. DANA donne
une bonne diagnose avec la description des couleurs. Il cite des spécimens
des îles du Pacifique (Fidji), du Nord Bornéo et de la Mer de Sulu. HELLER,
(1865) cite l'espèce de Tahiti et de Nicobar ; ORTMANN (1892) cite du Musée
de Strasbourg des spécimens provenant des îles Liu-Kiu ; WHITELEGGE
(1897) la signale en Australie ; BORRADAILLE (1898) dans le Pacifique Sud
(Funafuti et Rotuma) ; DE MAN (1902), en citant un spécimen de Ternate,
indique que les spécimens de C. terra-regince qu'il a signalé de Poulo
Edam (1888) et de l'Archipel des Merguis (1888) sont à rapporter à C. gai-
e.—
Fig. 8. — Calcinus gaimardi (E. 28.019)
A, chelipède gauche : face
externe. — B, chelipède gauche : face interne. — C, chelipède droit face externe,
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mardi. ALCOCK (1905) cite des spécimens des îles Minikoy et Maldives ;
ce dernier auteur, avec une diagnose, décrit la coloration ; GRANT et Mc
CuLLocH (1905) la signale des îles Mast Head (Australie), BARNARD (1950)
en Afrique du Sud.
NOTE à propos des C. Terroe - Regince de DE MAN (1888) .
DE MAN (1888 a) , à propos d'un spécimen des îles Mergui qu'il rapporte
à C. terre- regince, fournit d'intéressantes précisions sur C. gaimardi. DE
MAN pense que ce spécimen, différant de la description d'HAswELL du
C. terrce- regince par sa coloration et l'armature du doigt mobile du plus
petit chelipède, pourrait être une variété de cette espèce. Sur ce spécimen,
écrit-il, « le doigt est armé de douze petites dents en deux séries comme
dans C. intermedius alors que le spécimen d'HAswELL, de C. terrce- regince
n'a que trois ou quatre petites dents ». Il donne ensuite la couleur d'un
spécimen du C. terrce- regince d'HASWELL et celle de son spécimen des
Mergui conservé à l'alcool : « La portion antérieure calcifiée de la surface supérieure du céphalothorax d'une belle couleur rouge (un mélange
de cramoisi et de rouge de sienne) , des petites ponctuations clairsemées
spécialement sur la moitié postérieure de couleur jaunâtre. De chaque
côté de la dent médiane frontale, le bord frontal blanc sur un petit espace, les angles externes rouges à nouveau. Les antennes d'une belle couleur safran comme les pédoncules oculaires ; mais ces derniers plus rougeâtres sur la moitié basale de leur face supérieure et portant une ligne
blanc de lait immédiatement avant la cornée. Les pattes de la même couleur rouge que la région gastrique du céphalothorax ; mais les carpus et les
mains des chelipèdes et les trois derniers articles des pattes de la seconde
et troisième paires rouge plus sombre ; les extrémités excavées en forme
de cuillère des doigts et les petites épines aiguës à l'extrémité distale du
bord supérieur des carpus blanches. Les petites ponctuations sur les pattes
également blanches ; le dactyle des pattes de la deuxième et troisième
paires à l'extrémité noire. Les basipodites de toutes les pattes marqués sur
leur surface inférieure avec un point jaunâtre ovale ». Cette coloration
est très exactement celle de C. gaimardi. DE MAN, notant la différence
entre cette couleur de son spécimen et celle de l'espèce d'HASWELL, mais
ne sachant si la coloration des espèces de Calcinus est fixe ou variable,
croit à la possibilité de coloration différente correspondant à des localités
différentes. DE MAN (1902) rapporte ce spécimen des Mergui à C. gaimardi.
La remarque qu'il fait à propos de l'armature du doigt de ce spécimen
sera reprise en détail plus loin.
DE MAN (1888 b) rapporte encore à C. terrce- regince des spécimens de
Poulo Edam, qu'il dit identiques à celui des Mergui ; il insiste particulièrement cette fois sur l'armature des doigts. Sur ces spécimens « Le carpus de la pince gauche porte au milieu de la face externe un petit crochet
allongé, lequel est séparé du bord supérieur arrondi par un large et
profond sillon transversal. Ce profond sillon se trouve aussi décrit chez
--55—
Calcinus herbstl. Le doigt mobile de la plus grosse pince gauche porte
sur la bordure supérieure une longue ligne de très petites dents, surtout
visibles en regardant latéralement. Chez les exemplaires plus jeunes ces
dents apparaissent comme de petits grains lisses. Les doigts des pinces
beaucoup plus courts que la main sont recouverts sur le côté extérieur
de nombreux petits grains, ronds et lisses. La main de la pince droite
comprimée porte sur le bord supérieur quatre assez grandes dents pointues et triangulaires et son doigt mobile porte une double rangée de petites
dents ». Mais comme la rangée extérieure est moins proéminente, il suppose qu'HAswELL (sur C. terrœ - regince), a vu seulement les trois ou quatre
petites dents du doigt mobile, et a totalement négligé la rangée extérieure.
DE MAN (1902), cette fois encore, rapporte ces spécimens à C. ga
mardi. Outre la coloration, le profond sillon du carpus et surtout le
crochet qui en marque le bord au milieu de la face externe est un caractère très net du C. gaimardi. La confusion commise par DE MAN, dont
l'expérience comme carcinologiste ne saurait être discutée, montre bien
que C. gaimardi : 1° est insuffisamment connu ; 2° présente des variations
notables. Nous avons déjà donné suffisamment d'informations sur les
variations de coloration. Les variations morphologiques des spécimens de
la présente collection seront spécialement examinées en ce qui concerne les
chelipèdes en relation avec le dimorphisme sexuel, c'est-à-dire en fonction de l'âge (taille) et du sexe.
DIMORPHISME SEXUEL. — Sur une femelle adulte le merus du
chelipède gauche est triangulaire, l'extrémité distale inférieure externe
porte un crochet blanc, précédé d'une autre petite épine blanche ; à la
partie supérieure de la face externe se trouve une petite épine blanche,
suivie d'une ou deux plus petites et de quelques poils ; le bord inférieur
interne est marqué de six épines de tailles inégales. La face externe est
garnie de petites impressions d'où sortent des touffes de soies très courtes
(plus longues à la crête supérieure), la face interne est plus lisse. Le carpe
est marqué à la face externe par un profond sillon oblique, délimité à
la partie distale supérieure par une assez forte épine en crochet et à la
partie proximale médiane par un tubercule épineux à pointe blanche très
marquée. Le bord distal externe porte quelques épines réparties non uniformément et de tailles inégales. Le carpe est rugueux sur sa face externe
comme le merus. La main est courte ; le bord supérieur arrondi est marqué à la partie distale par une épine blanche, suivie en arrière de petites
granulations, plus fortes que sur le reste de la main, et tendant à devenir
épineuses et à donner à cette arête supérieure un aspect en légères dents
de scie. Le doigt mobile porte aussi sur le bord externe une longue ligne
de grains réguliers, visibles à la loupe seulement ; ce sont probablement
les petits grains lisses des exemplaires plus jeunes de DE MAN. La main
à la partie inférieure de sa face externe a des granulations qui deviennent plus larges et plus marquées, surtout à l'angle distal ; la face in-
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terne du bord inférieur porte une ligne d'écailles régulières faisant suite
aux granulations de la face externe ; un fort tubercule épineux, d'où
partent des poils et suivi d'un plus petit, est situé à la partie inférieure
de la face interne.
La main de la pince droite est comprimée et non gonflée comme la
gauche ; le bord supérieur de la paume porte, avec quelques soies, 4 à 5
dents, les deux distales étant plus ou moins soudées ; le bord supérieur
du doigt mobile porte aussi une crête de 7 à 8 dents ; une dizaine de dents
plus petites, plus espacées et moins bien alignées, tendent à former une
deuxième crête parallèle et externe à la première (2e rangée de DE MAN)
la face externe de la main est légèrement granuleuse, la face interne est
plus lisse à l'exception de deux ou trois petits tubercules à la partie inférieure.
Sur un mâle adulte, la différence de taille entre les chelipèdes droit et
gauche est plus grande que chez la femelle. Le carpe gauche est encore
marqué de sillon profond, mais l'épine distale du bord supérieur et le
tubercule médian de la face externe sont, proportionnellement à l'article,
moins gros que sur la femelle. La paume sur la face externe semble lisse
à l'oeil nu, mais apparaît à la loupe finement pointillée ; les points devenant graduellement comme des écailles à la partie inférieure et distale.
Le bord supérieur est lisse à l'oeil nu et très arrondi ; le doigt mobile est
marqué de petits grains qui, mieux marqués sur le bord supérieur, y forment -une ligne de grains réguliers ; le bord inférieur de la paume est
lisse (très finement granuleux) sur la face externe et sur la face interne est
marquée de la même ligne de granulations écailleuses que sur la femelle,
mais beaucoup plus effacées. Le tubercule de la partie proximale existe
comme sur la femelle avec quelques soies, mais il est très effacé.
La main droite porte comme sur la femelle sur le bord supérieur une
crête de 5 dents, dont certaines sont plus ou moins soudées. Dans l'ensemble, il existe les mêmes épines sur les extrémités distales et les bords
des articles, etc... que chez la femelle mais beaucoup plus émoussées.
En résumé, sur le chelipède gauche : 1° le développement sur le carpus
de l'épine de la face externe et de la dent distale du bord supérieur, comme
généralement des épines, est plus marqué chez la femellle que chez le
mâle ; 2° sur la paume et le doigt, les granulations de la face externe, les
carènes du bord supérieur et surtout inférieur sont mieux marquées sur la
femelle que sur le mâle. Sur la pince droite le dimorphisme sexuel est
beaucoup moins marqué ; en particulier, les épines du bord supérieur du
carpus sont aussi bien développées sur le mâle que sur la femelle. Les
effets du dimorphisme sexuel ne marquent pas seulement le relief, mais
aussi les dimensions (la forme du contour) des chelipèdes et, en particulier,
de la paume du chelipède gauche : la paume de la femelle est beaucoup
plus courte et plus haute que la paume du mâle. Sur des adultes le rapport
de la hauteur de la paume à sa largeur est de 1,3 sur la femelle et de 1,8
chez le mâle.
Les descriptions ci-dessus sont celles de spécimens adultes choisis pour
leur nette différenciation ; mais, comme pour C. herbsti, il existe toutes
les formes de passage entre la forme femelle, qui est celle des jeunes mâles,
et la forme mâle adulte ; on trouve cependant certaines femelles de grande
taille avec des chelipèdes approchant de la forme mâle adulte ; peut-être
une indication de vieillissement ?
SITUATION DE L'ESPECE.
Les précisions apportées à la connaissance de l'espèce permettent de
mieux définir sa situation par rapport à ses voisines. Nous verrons en
étudiant C. latens, la mise en synonymie de C. terrce-regince avec
cette espèce ; la confusion de DE MAN à propos des relations entre C. gaimardi et C. (terre-regince) latens s'explique par les caractères morphologiques assez proches et les variations orientées dans le même sens que
subissent les chelipèdes gauches (allongés et lisses chez le mâle, raccourcis
et plus spinuleux chez la femelle) dans ces deux espèces. Dans les deux
espèces, le chelipède droit présente une crête de 4 à 5 dents sur le bord
supérieur de la paume ; cette crête est cependant toujours beaucoup plus
marquée chez C. latens que chez C. gaimardi.
Dans les deux espèces, le doigt mobile du chelipède droit porte deux
rangées d'épines. C'est le nombre et la disposition de ces épines qui faisaient penser DE MAN à rapporter d'abord à une variété de terra-regince
ses spécimens de C. gaimardi. En effet, le spécimen d'HAswELL de terrceregince était décrit avec seulement 3 ou 4 petites dents, alors que DE MAN
en voyait douze en deux séries ; mais, les figures de NOBILI (1907) et de
FOREST (1952) sont nettes à ce sujet, il existe aussi en réalité sur le doigt
mobile du C. latens deux rangées de dents ; la première, au bord supérieur
constituée de 4 dents suivies de 4 plus petites, la deuxième de dents un
peu moins fortes et moins bien alignées. Si C. gaimardi possède aussi cette
double rangée de dents, la face externe de la paume est beaucoup plus
rugueuse dans cette espèce que dans C. latens ; qui se distingue d'ailleurS
par bien d'autres caractères, n'ayant ni la coloration, ni les brosses de soies
des propodus et dactyle du 3e péreiopode gauche si caractéristiques de
C. gaimardi.
FOREST (1952), en créant le C. spicatus, écrit à propos des spécimens
de DE MAN : « Les caractères des quelques Calcinus rapportés d'abord à
l'espèce terra-regince (1888) puis à C. gaimardi (1902) par DE MAN, pourraient sur certains points s'appliquer aussi bien à celle qui est décrite ici :
C. spicatus, mais les dents et tubercules des chelipèdes sont beaucoup plus
nombreux et plus forts chez C. spicatus qui, à l'inverse de ce qu'on observe
chez C. gaimardi, a les dactyles des pattes ambulatoires à peine plus courts
que les propodes. En ce qui concerne la pillosité des pattes ambulatoires,
celle de C. spicatus n'est en aucune façon comparable à celle de C. gai-
—
—
mardi, où il existe une garniture continue et fort dense de longs poils
localisés à la face inférieure des deux articles terminaux.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE. — L'espèce a été signalée à Amboine (QuoY et GAIMARD) par Milne EDWARDS (1848), au détroit de Balabac
(Nord Bornéo), dans la mer de Sulu, au Fidji par DANA (1852), à Tahiti
et Nicobar par HELLER (1861), aux îles Liu-Kiu par ORTMANN (1892), en
Australie par WHITELEGGE (1897), et GRANT et Mac CULLOCH (1905), dans
le Pacifique Sud (Funafuté et Rotuma) par BORRADAILE (1898), aux Mergui
par DE MAN (1898), à Poulo Edam par DE MAN (1888), à Ternate par. DE
MAN (1902), aux îles Minikoy et Maldives par ALCOCK (1905), aux Moluques par BUITENDIJK (1937), en Afrique du Sud par BARNARD (19474950),
en Indochine par DAWYDOFF (1952).
L'espèce est commune à Nhatrang sur le récif de corail, dans la zone
de balancement des marées. La collection contient de •nombreux spécimens
récoltés dans la baie de Nhatrang et aux îles Paracels.
Calcinus Latens, Randall (1859)
(Fig. 9, A, B, C. -- Pl. II, 9, 10, 11)
1839 — Pagurus latens, RANDALL. — Journ. Acad. Nat. Sci. Philad.. vol. VIII,
p. 135.
+ 1848 — Pagurus cristimanus, Milne EDWARDS. — Ann. Sci. Nat. (3), X, p. 64.
+ 1852 — Calcinus latens, DANA. — U.S. Explor. Expd. Crust., pt. I, p. 459.
+ 1855 -- Calcinus latens, DANA. — U.S. Explor. Expd. Crust. Atlas, pl. 28, fig. 2.
1858 — Calcinus latens, STIMPSON. — Proc. Acad. Philad., p. 247.
1862 — Calcinus cristimanus, HELLER. — S.B. Akad. Wien, XLIV, p. 254.
+ 1865 — Calcinus latens, HELLER. — Novara Crust., p. 88.
1875
Calcinus cristimanus, PAULSON. — Crust. Roten Meeres, p. 92.
1877 — Calcinus latens, STREETS. — Bull. U. S. Nat. Mus., VII, p. 117.
• 1878
Calcinus latens, HILGENDORF. — M.B.K. Acad. Berlin, p. 823.
1880 — Calcinus latens, RICHTERS. — Mobius Meeresf. 1Vlaurit., p. 161.
+ 1881 — Calcinus intermedius, DE MAN. — Notes Leyden Mus., III, p. 102.
▪ 1882
Calcinus terrce-reginœ, HASWELL. — Cat. of the Austr. Crust. Sydney,
p. 158.
Calcinus terrce-regince, HASWELL. — Proc. Linn. Soc. N.S. Wales, VI,
-4- 1882
p. 760.
1891
Calcinus intermedius, DE MAN. — Notes Leyden Mus., XIII, p. 58.
• 1891 — Calcinus latens, ORTMANN. — Zool. Jahbr. Syst., VI, p. 293.
• 1892
Calcinus latens, BOUVIER. — Bull. Soc. P'hilom, (8), IV, p. 54.
Calcinus latens, WHITELEGGE. — Mem. Austr. Mus., III, p. 143.
+ 1897
1898 — Calcinus latens, BORRADAILE. — P.Z.S., p. 463.
1901 — Calcinus latens, LENZ. — Zool. Jahbr. Syst., XIV, p. 443.
▪ 1902 — Calcinus latens, ALCOCK.
Fauna and Geog. Mald. and Lace. Arch.
vol. II, part IV, p. 829.
F'auna and Geog. Mald. and Lace. Arch.
Calcinus latens, ALCOCK.
+ 1902
vol. II, part IV, p. 829.
Calcinus latens, ALcocx. — Cat. Ind. Mus., part. II, p. 58, pl. 5, fig. 5.
+ 1905
Calcinus terrce-regince, ALCOCK. — Cat. Ind. Mus., part. II, p. 57, pi. 5,
+ 1905
fig. 7.
+ 1905 — Calcinus latens, GRANT and Mc CuLLocH. — Proc. Linn. Soc. N.S. Wales,
XXXI, p. 34.
+ 1906a — Calcinus latens, NOBILI. -- Bull. Sci. de France et de Belgique, t. XL,
p. 83, pl. 5, fig. 20.
+ 1906b — Calcinus latens, Nosim. — Ann. Sci. Nat., 9' série, t. IV, p. 117, fig. 5.
Smiths. Miscel. Collect., vol. XLIX, p. 208.
+ 1907 — Calcinus latens, STIMPSON.
Wiss Ergebnise der Deutchen Tiefsee
+ 1912 — Calcinus terrce-regince, BALSS.
Expd., « Valdivia », vol. XX, p. 93.
Bull. Sci. de France et de Belgique,
+ 1915 — Calcinus terrce-regince, BOUVIER.
t. XLVIII, 7' série, p. 30.
Bull. Sci. de France et de Belgique,
+ 1926 — Calcinus terrce-regince, BOUVIER.
Austr.
Zool., vol. IV, part. V, p. 304.
Calcinus
latens,
Mc
NEILL.
1926
—
+
Biol.
Res. Snellius, Temminckia, vol. II,
BUITENDIJK:
Calcinus
latens,
1937
—
+
p. 269.
Biol. Res. Snellius,
+ 1937 — Calcinus latens var. terme-regince, BUITENDIJK.
Temminckia, vol. II, p. 269.
Philipp. Journ. of Sci., vol. LXVI,
+ 1938 — Calcinus latens, YAP-CHIONGCO.
p. 207-208.
Philipp. Journ. of Sci.,
+ 1938 — Calcinus terrce-reginoe, YAP-CHIONGCO.
LXVI, p. 206-207.
Ann. South. Afric. Mus., vol XXXVIII,
+ 1950 — Calcinus latens, BARNARD.
p. 438.
Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVI, n° 1, 2,
+ 1952 — Calcinus latens, FOREST.
p. 85, fig. 14-18.
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DIAGNOSE. — Front avec un point médian petit ; la surface de la
carapace et des pattes est lisse avec des ponctuations espacées comme
de petites cloques. Les pédoncules oculaires, plus longs que le bord antérieur de la carapace (environ une fois et demie), sont plus longs que les
pédoncules antennulaires et antennaires. antennaire dépasse
largement la base de l'article terminal du pédoncule ; le flagelle est beaucoup plus long que la carapace.
Sur les mâles, le chelipède gauche est de beaucoup le plus massif :
le bord supérieur du merus est très faiblement en dents de scie ; sur le
carpe une petite épine à l'extrémité distale du bord supérieur, sur la face
externe, un sillon oblique peu digtinct mais marqué à l'extérieur par un
tubercule visible. La partie palmaire du propodus est très légèrement plus
longue que haute ; son bord inférieur et celui du doigt fixe est granuleux.
Les doigts se touchent seulement à l'extrémité et leurs bords tranchants
sont légèrement dentés. Sur le chelipède droit, le carpus a une grande
épine terminale sur le bord supérieur ; la surf ace externe du carpus et de
la main du propodus portent de nombreuses granulations éparpillées, cha 7
cune d'elle donnant naissance à une soie. La main est très aplatie latéralement et son bord supérieur forme une crête de 4 ou 5 dents ; le bord
supérieur du dactyle est en dents de scie. Sur les femelles, le chelipède
gauche a la main beaucoup plus courte que sur le mâle avec les bords
supérieurs et inférieurs armés de petites dents ; le chelipède droit a la main
beaucoup moins haute que sur le mâle, son bord supérieur ne se développant pas en crête ; les cinq dents de ce bord comme la main sont beaucoup
moins aplaties latéralement.
Sur les jeunes des deux sexes, le bord supérieur de la main gauche
— 60
porte de fortes épines qui s'effacent avec l'âge ; elles disparaissent complètement sur les mâles, mais persistent sur les femelles.
Les 2e et 3e pattes dépassent largement le chelipède le plus grand. Les
dactyles, bien qu'ils paraissent plus courts, ne sont pas en réalité plus
courts que les propodites ; la seule armature est une épine à l'extrémité
distale du bord antérieur du carpe. Ces pattes sont légèrement couvertes
de soies. Sur le bord postérieur du dactyle et sur l'extrémité distale du
carpe de la 3e paire, il y a quelques touffes peu épaisses de soies courtes.
COLORATION. — La couleur sur le vivant de l'espèce à Nhatrang est :
carapace d'une teinte générale verte, la partie antérieure plus sombre,
le reste plus clair ; la partie vert sombre qui, au bord frontal, est soulignée d'une ligne jaune ne couvre guère que la moitié antérieure de la
partie en avant du sillon cardiaque. La même teinte couvre les chelipèdes
sauf les doigts qui sont blancs ; elle couvre aussi les carpus et moitié distale du merus de pattes de la 2e et 3e paire ; de petites taches blanches
marquent les merus et carpes des pattes des trois premières paires et
la carapace dans la partie vert sombre. Sur les pattes de la 2e et 3e paires,
les propodus sont brun-violet pâle dans la partie proximale s'effaçant progressivement jusqu'à un blanc-jaunâtre à l'extrémité distale : les dactyles
portent à l'extrémité proximale une bande transverse violet foncé sur
le premier tiers séparée par une ligne nette du blanc-jaunâtre qui couvre
les deux autres tiers ; les griffes sont noires. Sur la partie blanc-jaunâtre
quelques petits points noirs avec de rares soies. Les pédoncules oculaires
sont roses avec quelques points blanchâtres, la cornée noire pointillée de
blanc ; les écailles ophtalmiques jaunes. Les pédoncules antennulaires bleu
azur vif avec une tache noire à l'extrémité proximale de chacun des
articles et les flagelles orange. Les premiers articles des pédoncules antennaires sont verts avec l'écaille antennaire blanchâtre ; le dernier article
et le flagelle sont jaunes. L'abdomen est vert-bleuâtre dorsalement, violacé ventralement, le telson et les uropodes jaunâtres.
DISCUSSION.
La diagnose définit les effets du dimorphisme sexuel en particulier
sur les chelipèdes, qui permettent en fonction de l'âge (taille) et du sexe
d'évaluer les variations morphologiques, qui ont dans le passé entraîné
les auteurs dans de multiples confusions. Dès 1852, DANA pressent, semble-t-il, ces variations ; il signale qu'un spécimen des îles Sandwich est
très semblable à ceux qu'il décrit comme C. latens ; mais il a perdu sa
grande main ; et cette main, si c'est celle qui se trouve dans le même
flacon que le spécimen, comme il le croit, diffère nettement de celle du
C. latens, étant arrondie en dessous et aussi longitudinalement moins concave dans son contour du côté inférieur. Il faudra un siècle (FOREST, 1952)
pour trouver la solution au problème ainsi posé par les variations du
chelipède (DANA 1852). D'autres variations individuelles s'ajoutent d'ailleurs à ces effets du dimorphisme sexuel ; les variations individuelles de
Fig. 9. — Calcinus latens (E. 21.746)
— A, bord frontal et appendices
céphaliques antérieurs. — B, chelipècle gauche : façe externe. — C, troisième
péreiopode gauche : façe externe,
3'
— 62 —
coloration seront examinées en détail, en particulier chez les auteurs, en
fonction de la situation de l'espèce, c'est-à-dire en particulier de la mise
en synonymie avec elle de C. terrce-regince.
REMARQUES SUR LES SYNONYMES
DE L'ESPECE.
(1852) pense que C. latens est proche de Pagurus cristimanus
Milne EDWARDS (1848), décrit pour un spécimen d'Amboine ; « mais, écritil, dans la courte description de cette espèce donnée par Milne EDWARDS,
la région stomacale est dite garnie de longs poils ; ce qui n'est pas vrai
du C. latens ». HILGENDORF (1778) pense que le Pagurus cristimanus Milne
EDWARDS (1848) est probablement la même espèce que C. latens. NOBILI
(1906) écrit : « C. cristimanus Milne EDWARDS a été décrit d'une façon par
trop sommaire pour qu'on puisse dire si il est ou non identique à latens.
Déjà DANA en 1852 soupçonnait l'identité des deux espèces. Ce qui
est en tout cas très probable, c'est que le C. cristimanus de HELLER
(1862) et de PAULSON (1875) sont des latens. et cela par l'extrême abondance de C. latens dans la Mer Rouge, où je n'ai pas trouvé d'autre espèce
en dehors de C. rosaceus ». FOREST (1952) ne cite pas le C. cristimanus, et
comme il est probable qu'il a examiné le type de Milne EDWARDS qui est
sans doute conservé au Museum de Paris, un doute reste sur cette synonymie. DE MAN (1891) reconnaît lui-même son C. intermedius DE MAN
(1881) comme synonyme du C. latens.
ALCOCK (1905) pense que. C. terrce-regince HASWELL, décrit pour des
spécimens d'Australie, n'est peut-être qu'une variété de C. latens ; il est
frappé en particulier par l'identité des couleurs persistantes sur les pattes
des 2e et 3e paires dans les deux espèces et il précise que « C. latens ne
diffère de C. terrce-regince que par : a) les bords supérieurs et distaux du
carpus du plus grand chelipède en dents de scie ; b) la face externe du
carpus portant autour du tubercule bien marqué, de nombreux denticles ;
c) le bord supérieur de la paume et du dactyle en dents de scie ; d) le
bord inférieur de la paume en carène avec des dents de scie ». GRANT et
Mac CuLLocx (1905), reprenant la suggestion d'ALeocK, confirment sa valeur par l'étude d'une bonne série de spécimens, qui comprenait trois spécimens étiquetés comme type de C. terra-regince HASWELL. « Quelquesuns de nos spécimens, écrivent-ils, ont le chelipède gauche avec son bord
inférieur carené et en dents de scie, comme c'est typique chez C. latens ;
mais par des gradations imperceptibles on passe à un bord inférieur simple et une surface externe lisse qui caractérisent la forme C. terra-regince. »
LAURIE (1926) se réfère à la suggestion d'ALcocK (1905) de ne voir
dans C. terrce-regince qu'une variété du C. latens et à la vérification de
cette parenté par GRANT et Mac CuLLocH (1905) qui réexaminent les types
d'HASWELL et met ces deux espèces en synonymie. LAURIE (1926) signale
toutefois que son spécimen mâle de C. latens, de Ccetivy (Océan Indien),
est identique au spécimen de C. terrce•regince des Mergui signalé par
DE MAN, et comme lui, diffère de C. terra-regince d'FIAswELL par «
DANA
-68—
ture du doigt mobile du plus petit chelipède portant douze dents placées
en deux rangées sur le bord supérieur, alors que sur le spécimen d'HAS°
WELL, il n'y en a que trois ou quatre ». Nous avons déjà vu que, si DE
MAN rapporte son spécimen de C. terroe-regince des Mergui à C. gaimardii,
le C. latens possède bien lui aussi en réalité une douzaine de dents en
deux rangées et que ce caractère est même plus net sur C. latens. LAURIE
précise par ailleurs que son spécimen a « le dactylopodite des deux paires
de pattes pourpre sombre à la base avec une griffe noire à l'extrémité ;
le reste de coloration pâle ». Bien que cette insuffisante description de la
coloration laisse quelque équivoque, nous pensons que le spécimen de
LAURIE (1926) est bien un C. latens.
relie ces variations à un dimorphisme sexuel : le
C. terra-reginee HASWELL ne serait que la forme mâle de C. latens RANDALL.
Il note cependant que C. latens présente non seulement un dimorphisme
sexuel accentué, mais aussi une grande variabilité dans chaque sexe.
« L'examen de nombreux spécimens provenant de la région de Djibouti,
écrit-il, nous a montré tout d'abord que les femelles étaient, en général,
bien plus petites que les mâles. Les différences morphologiques les plus
frappantes ont trait à la forme des pinces. La figure 14 représente les
derniers articles du chelipède gauche d'un mâle adulte, la figure 15 ceux
d'une femelle adulte. Chez les mâles, la main est beaucoup plus allongée,
sa face externe est lisse ou finement granuleuse, son bord supérieur est
inerme. Le bord inférieur est légèrement granuleux. Chez la femelle, la
main est considérablement plus courte et plus large. Sa face externe est
assez fortement granuleuse, les bords supérieur et inférieur sont dentés.
Le carpe présente des différences analogues presque lisse chez le mâle,
sa face externe est nettement tuberculée chez la femelle. Si nous passons
au chelipède droit, nous constatons que, chez le mâle (fig. 16) la main est
très déprimée latéralement et que son bord supérieur forme une crête
développée, armée de 5 à 6 dents. Chez la femelle (fig. 17) , il n'y a pas
de crête, la main est beaucoup moins haute et les cinq dents, qui garnissent son bord supérieur, ne sont pas latéralement aplaties ».
FOREST (1952)
« HILGENDORF (1878) avait déjà signalé un autre caractère lié au sexe :
l'absence de carène à la partie inférieure de la main droite chez la femelle.
Cette carène, qu'on peut considérer comme une limite entre la face interne
et la face inférieure de la main, est parfois fort peu développée ou même
manque chez les mâles les plus petits. Une forte variabilité individuelle
vient souvent atténuer les différences sexuelles ; c'est que l'on trouve des
femelles avec la main du chelipède gauche plus allongée que celle que
représente la figure 15. D'autre part, les mâles les plus jeunes ont des chelipèdes qui se rapprochent du type femelle ».
FOREST, par ailleurs, rapproche la description donnée par HASWELL
(1882) pour C. terree-regince de la description du mâle de C. latens,
examine les descriptions et dessins d'ALeocK (1905) pour C. latens et
— 64
C. terroe-regince et règle la mise en synonymie de C. terra-regince avec
C. latens. Tous les spécimens décrits sous le premier nom sont à rapporter
à la seconde espèce sauf ceux de DE MAN (1888) que cet auteur lui-même
rapporte (1902) à C. gaimardii, En définitive, nous mettons en synonymie
avec C. latens : le C. cristi•anus Milne EDWARDS, C. intermedius DE MAN et
C. terrce-regince HASWELL.
VARIATIONS. — Cette mise en synonymie en particulier du
C. terrce-regince avec C. latens réduit les différences que l'on peut relever
en dépouillant les observations des auteurs au rang d'effets du dimorphisme sexuel ou de variation individuelle ; nous examinerons ces dernières.
a) Variations de coloration. — DANA (1852) pour C. latens donne la
couleur, sur le vivant, principalement vert pâle ; l'avant-dernier article
des seconde et troisième paires de pattes de couleur rose sur la moitié
basale et le reste vert ; le tarse brun foncé à la base, les extrémités blancj aunâtre ; les pédoncules oculaires roses ; les yeux bleu sombre, les antennes orange, les antennules bleues avec extrémité orange. DE MAN (1888)
écrit : « Dans le spécimen d'HASWELL du C. terrce-regince conservé à l'alcool,
les chelipèdes sont verts, les doigts sans couleur ; les propodites des pattes
ambulatoires rouge sombre, la portion basale des dactylopodites pourpre sombre, la portion distale jaune brillant avec pointe noire, le reste de
la surface lavé de brun vif et olive ». ALCOCK (1905) pour C. terrce-regince
donne pour des spécimens dans l'alcool « La couleur la plus constante
est celle des dactyles des 2e et 3e paires de pattes qui sont pourpres foncés
à la base et se terminent par une griffe noire. Dans quelques spécimens
les chelipèdes, à l'exception de la main et du carpe des 2e et 3e pattes, sont
verts olives et les autres articles longs (dactyles exceptés) des pattes sont
d'un rouge léger ».
Les colorations légèrement différentes signalées pour C. latens et
C. terrce-regince entrent dans le cadre des variations individuelles de coloration, que nous avons observées sur les spécimens de Nhatrang : sans que
nous puissions déceler de liaison entre une forme colorée spéciale et un
sexe. Ces variations marquent surtout la tonalité générale des couleurs ;
la teinte vert végétal foncé habituelle des chelipèdes, pattes et partie antérieure tourne au vert-bleu de prusse.
La teinte brun-violet pâle qui couvre les 2/3 proximaux du propodus
des péreiopodes 2 et 3 passe au gris-rose ; le violet foncé des anneaux proximaux et distaux des dactyles des mêmes péreiopodes tourne au noir ou, au
contraire, s'éclaircit au rouge brun. De même les ponctuations éparses sont
plus ou moins jaunes ou blanchâtres et plus ou moins nombreuses et marquées. Ces ponctuations, notées par HASWELL (1882) pour C. terrce-regince,
ne doivent pas être confondues avec les points blancs, plus ou moins nets
qui marquent toujours les épines des pattes, en particulier celles du bord
supérieur du mérus et de la main du chelipède. De même ces ponctuations
ont un aspect complètement différent des ponctuations que l'on rencontre
aussi sur le C. gaimardi. Sur C. latens, ces ponctuations colorées correspondent à de petites cloques légèrement gonflées tandis que sur C. gaimardi ce ne sont que de petits points colorés, sans relief correspondant
sur la cuticule l'imprécision de la description de ce caractère peut contribuer à des confusions entre C. latens et C. gaimardi ; comme ce fut
le cas des spécimens de DE MAN (1888) rapportés d'abord à C. terroe-regince.
Il faut ajouter que certaines différences de colorations, constatées en
comparant les descriptions des auteurs, ne sont guère que des modifications de couleur résultant de la conservation dans l'alcool. NOBILI (1906)
écrit à propos de spécimens de C. latens de la Mer Rouge : « Sur l'étiquette
qui accompagne ces exemplaires on lit cette indication de coloration
Pagure vert et jaune. C'est là une indication assez précieuse, non seulement parce qu'elle s'accorde avec la coloration décrite par DANA d'après
les individus vivants ou frais, mais surtout parce que, par une réaction
produite trop fréquemment par l'alcool, les exemplaires ont pris une teinte
rosâtre, avec des plaques bleuâtres diffuses sur le merus et le carpe des
chelipèdes et des pattes, et les mains sont devenues blanches. L'anneau
d'un rouge brun intense à la base des dactylopodites persiste. C'est bien
là la coloration que DE MAN décrit pour son C. intermedius de Djeddah,
espèce qu'il a d'ailleurs reconnue plus tard identique à C. latens ».
b) Variations morphologiques et dimorphisme sexuel. — FOREST (1952)
indique que si les principales variations morphologiques sont en relation
avec le dimorphisme sexuel, des variations individuelles se superposent à
ses effets. En comparant sur divers spécimens les chelipèdes droits et
gauches avec référence à la taille et au sexe des spécimens peut-on définir
la part de ces variations individuelles ? Les figures de Nosni (1906, pl. 5,
fig. 20) et ALcocx (1905, pl. 5, fig. 5) comparées à celles de FOREST (1952,
fig. 14-18) en donnent une idée. Nous donnons les photographies des chelipèdes droits et gauches de trois spécimens de la présente collection : un
mâle de 11 mm. 5, une femelle de 10 mm., un mâle de 5 mm. (longueur de
la carapace mesurée entre l'épine du rostre et le milieu du bord postérieur). Sur ces photographies, le bord spinuleux supérieur de la main
(propodus) et du dactyle du chelipède gauche du petit mâle (5 mm.) est
particulièrement intéressant. On peut penser que ce soit la forme normale
(indifférenciée) des jeunes des deux sexes la spinulation s'effacerait avec
la croissance, mais moins chez les femelles que chez les mâles sur la
femelle de 10 mm. le caractère est bien moins marqué sur le mâle de
10 mm., il a complètement disparu. Si cette interprétation paraît juste
en général, il semble bien que des variations individuelles viennent en
compliquer la généralisation. On trouve en fait très peu de petits mâles
ayant une spinulation du bord supérieur du chelipède gauche aussi marquée. Nos photographies montrent de même que la crête du bord supérieur
de la main du chelipède droit bien développée sur le petit mâle (5 mm.)
l'est encore plus sur le grand mâle (10 mm.) , les dents s'élargissant et
devenant moins aiguës il semble au contraire que sur la femelle de
10 mm., il y ait comme une persistance de la forme jeune, comme si la
croissance de la main s'était arrêtée. Les mesures montrent cependant
que le rapport de la hauteur à la longueur de la paume de ce chelipède
droit est sensiblement le même sur le grand mâle (1,53) que sur le jeune
(1,50), tandis qu'il est plus faible (1,23) chez la femelle dont la paume est
donc beaucoup moins haute. Sur le chelipède gauche si l'on considère la
longueur du doigt mobile par rapport à la longueur totale du propodus, on constate que dans le jeune mâle (5 mm.) et la femelle de 10 mm.
la proportion de l'une à l'autre est la même, le dactyle ayant la moitié de
la longueur totale ; sur le mâle de 10 mm. au contraire le dactyle a beaucoup plus de la moitié de la longueur totale.
Un dernier point HASWELL (1882) , dans sa description de C. terneregince, écrit que la main gauche porte « une rangée de petits granules
en dessous » ; ce caractère se retrouve sur la main gauche des mâles de
C. latens, mais il y est beaucoup moins marqué que sur les femelles ;
la comparaison des figures 14 et 15 de FOREST (1952) est très démontrative à ce sujet.
HISTORIQUE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE.
DANA (1852) en créant le genre Calcinus, y inclus le
Pour C. latens.
Pagurus latens RANDALL (1839) ; il cite des spécimens de l'espèce de l'Archipel des Fidji, de l'île Wake, de Tongatabu, du Nord Bornéo, des îles
Sandwich et en donne une bonne description et la coloration. STIMPSON
(18584907) cite l'espèce de Loo-Choo (Chine) , HELLER (1865) de Tahiti
et Sydney, HILGENDORF (1778) de Mozambique (Afrique orientale), RICHTERS
(1880) la cite de l'île Maurice, ORTMANN (1891) des îles Liu-Kiu et de Rarotonga, BOUVIER (1892) de la Mer Rouge, WHITELEGGE (1897) d'Australie,
ALCOCK (1905) des îles Maldives, GRANT et Mac CuLLocil. (1905) d'Australie,
NoBru (1906) de Djibouti, Obock, Perim, Aden, LAURIE (1926) de Ceylan,
Mac NEILL (1926) dans les îles du groupe du Capricorne (Australie) , YAPCHIONGC0 (1938) aux Philippines, BARNARD (195G) d'Afrique du Sud, FOREST
(1952) de la Mer Rouge.
Pour C. terrce-regince. — HASWELL (1882) décrit l'espèce pour des spécimens du récif de corail de l'île Claremont (côte du Queensland, Australie). ALCOCK (1905) cite de nombreux spécimens de Minikoy et des
Maldives. BALSS (1912) cite des spécimens de Diego Garcia (Expédition du
Valdivia), BOUVIER (1915) cite l'espèce de l'île Maurice, YAP-CHIONGCO
(1938) des Philippines.
L'espèce, très répandue dans la région Indo-Pacifique, est signalée
depuis la Mer Rouge, le golfe d'Aden et la côte Est d'Afrique jusqu'aux
îles Sandwich et en Australie. Elle est très commune à Nhatrang où on
la récolte sur le récif de corail — faciès des coraux morts de la zone de
balancement des marées. La collection contient de très nombreux spécimens aussi bien des environs immédiats du laboratoire que de l'île Tré,
tous de la baie de Nhatrang.
Clibanarius, Dan. (1852)
+ 1852 —
1859 —
+ 1863 —
+ 1876 —
+ 1882 —
+ 1888 —
+ 1892 —
+ 1893 —
Clibanarius, DANA. — U.S. Expl. Crust., part. I, p. 461.
Clibanarius, STIMPSON. — Proc. Ac. Nat. Sci. Philad., p. 234.
Clibanarius, HELLER. — Crust. Sudl. Europ., p. 117.
Clibanarius, MIERS. — Crust. New Zealand, p. 67.
Clibanarius, HASWELL. — Cat. Austr. Crust., p. 159.
Clibanarius HENDERSON. — Challenger Anomura, vol. XXVII, p. 60.
Clibanarius, ORTMANN. — Zool. Jahrb. Syst., VI, p. 290.
Clibanarius, Milne EDWARDS et BOUVIER. — Mem. Mus. Compar. Zool.
Harvard, XIV, 3, p. 156.
+
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1893 —
1900 —
1899
1900 —
1905
1906 —
1907
1910
1913
1915
1915 —
1926
1937
Clibanarius, STEBBING. — Hist. Nat. Crust., p. 160.
Clibanarius, ORTMANN. — Bronn's Tier Reich., p. 1-146.
Clibanarius, THOMPSON. — Trans. N.Z. Inst., p. 171.
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Clibanarius, NOBILI. — Ann. Sc. Nat., 9' sér., t. IV, p. 115.
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Rec. Ind. Mus., XI, p. 25.
Clibanarius, HENDERSON.
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1938 — Clibanarius, YAP-CHIONGCO. — Philip. Journ. of sci., vol LXVI, n° 2,
p. 185.
Clibanarius, MELIN. — K. Svens. Vetensk. Akad. Handl., (XVIII) n° 2,
1939
p. 21.
Rec. Ind. Mus., XLII, p. 145-153.
1940 — Clibanarius, CHOPRA et DAS.
1941 — Clibanarius, GRAVELY. — Bull. Madras Govern. Mus. N.S., vol. IV,
n° 1, p. 77.
1950 — Clibanarius, BARNARD. — An. South. Afr. Mus., vol. XXXVIII, p. 431.
1952 — Clibanarius, FOREST. — Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2' série, t. XXIV,
n° 3, p. 2 56.
Clibanarius,
FOREST. — Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2' série, t. XXV,
1953 —
n° 5, p. 4 37.
DIAGNOSE.
Carapace allongée, élargie postérieurement, bien calcifiée en avant du
sillon cervical et dans les environs de la région cardiaque. Rostre distinct,
mais court. Abdomen bien développé, mou, enroulé en spirale avec les
terga largement séparés. Pédoncules oculaires longs et minces, écailles
ophtalmiques de bonne taille, presque toujours étroitement rapprochées.
Acide antennaire ordinairement court ; flagelle antennaire long, non
soyeux. Maxillipèdes externes rapprochés à la base. Les exopodites des
trois paires de maxillipèdes ont un flagelle bien développé. L'endopodite
(palpe) du 3' maxillipède a un flagelle recourbé. Les chelipèdes sont
semblables, égaux et subégaux, ou faiblement plus grand l'un que l'autre ; les doigts s'ouvrant et se fermant dans un plan horizontal ; leurs
extrémités sont cornées et bien formées en cuillère. La 4' paire de pattes
est subcheliforme, la 5' cheliforme ; les deux ayant sur la face externe,
près de l'extrémité une plaque de granules cornés imbriqués. Excepté
pour les uropodes, aucun appendice en paire sur l'un ou l'autre sexe. Dans
les deux sexes, le côté gauche a un appendice biramé inégal sur les 2',
3 0, 4' et 5e segments. La queue, dans toutes ses parties, est beaucoup plus
développée sur le côté gauche que sur le côté droit. Une tache de granules
cornés imbriqués existe, comme de coutume, sur la face dorsale des deux
branches des uropodes. Les branchies sont des phyllobranchies et leur
nombre et disposition est comme dans Paguropsis et Paguristes : (d'après
ALCOCK, 1905) .
HISTORIQUE.
DANA (1852) crée le genre pour des espèces de Pagurus, dont DE
HAAN (1850, p. 210) , sans en faire un genre, avait bien remarqué qu'elles
formaient un groupe distinct. DANA caractérise le nouveau genre par :
« chelipèdes subégaux, doigts mobiles dans un plan horizontal, à extrémités cornées, excavées en cuillère ; front avec une petite dent médiane ». Il
en donne la description suivante : « Les mains sont généralement courtes
et déprimées et d'habitude couvertes de petites épines courtes comme des
tubercules avec des soies éparses ; la main droite ou la gauche peut être
la plus grande ; cette particularité étant souvent différente avec le sexe.
L'acide de l'antenne petit dépasse de peu la moitié de la longueur des
yeux ; l'écaille ophtalmique très petite (beaucoup plus petite que dans
Pagurus) : les yeux de longueur très variable mais généralement minces,
quelquefois presque une moitié plus longs que la largeur antérieure de
la carapace ». DANA, adoptant le nom d'espèce du Pagurus clibanarius
comme nom de genre, propose d'appeler cette espèce Clibanarius vulgaris
et reconnaît que les espèces peuvent être séparées en deux groupes : celui
des espèces ayant le dactyle aussi long que l'article précédent et celui
des espèces ayant le dactyle plus court que cet article.
DANA cite les espèces Cl. cequabilis, striolatus, liurriilis vulgaris, brasiliensis, zébra ; HELLER (1863), MIERS (1876), HASWELL (1882), HENDERSON
(1888) n'apportent pas de précisions nouvelles à la description du genre
proprement dit ; cependant HENDERSON (1888) note que les pattes ambulatoires ont souvent des marques colorées longitudinales. ORTMANN (1892)
donne une clé de séparation des espèces suivantes : Cl. striolatus, Cl. spéciosus, Cl. corallinus. Milne EDWARDS et BOUVIER (1893), donnant une description du genre, pensent que « c'est aux Mixtopagurus qu'il faut remonter pour trouver des affinités sérieuses au Clibanarius » ; nous n'avons pu
consulter STEBBING (1893). BOUVIER (1898) décrit deux nouvelles espèces :
Cl. magnificus et Cl. digueti de la côte Sud de la Californie. ORTMANN
(1898), THOMPSON (1899) , YOUNG (1900) n'apportent rien de nouveau sur
le genre. ALCOCK (1905) donne, avec une bonne diagnose, diverses consi,
dérations sur le genre et une clé des onze espèces indiennes. NOBILI (1906)
donne la clé des espèces suivantes de la Mer Rouge : Cl. longitarsus, Cl.
striolatus, Cl. carnifex, Cl. signatus et Cl. virescens. STIMPSON (1907) cite une
liste des 28 espèces connues du genre. McCuLLocH (1913) donne, avec une
clé de détermination, la liste des espèces australiennes suivantes : Cl. corallinus, virescens, strigimanus, eurysternus, infraspinatus, taeniatus,
striolatus, padavensis. HENDERSON (1915) crée une nouvelle espèce Cl. olivacens. BUITENDIJK (1937), décrivant quatre espèces et une variété nouvelles, apporte une importante contribution à la connaissance des espèces
du genre elle signale des spécimens de Cl. infraspinatus, Cl. demani, Cl.
longitarsus, avec var. trivittata et var. unicolor, Cl. padavensis, Cl. laevimanus, Cl. striolatus, Cl. eurysternus, Cl. cruentatus, Cl. snelliusi, Cl.
boschmai, Cl. virescens, Cl. bimaculatus, Cl. corallinus, Cl. zebra, Cl. oequabilis var. merguiensis, Cl. humilis. Elle donne une clé de séparation de
24 espèces. YAP-CHIONGCO (1938) donne la clé des espèces des Philippines :
Cl. corallinus, antilliensis, cruentatus, eurysternus, clibanarius, infraspinatus, striolatus, sclopetarius, padavensis. GRAVELY (1914) donne une
clé de séparation des Clibanarius de Madras comprenant Cl. olivacens,
longitarsis, infraspinatus, padavensis. BARNARD (1950) donne la clé des
espèces africaines : Cl. padavensis, striolatus, longitarsus, eurysternus,
virescens. SCHMITT (1926), CHOPRA et DAS (1940), FOREST (1953) créent de
nouvelles espèces. FOREST (1952) en retirant trois espèces (Cl. magnificus, Cl. melitai, Cl. strigimanus) du genre, pour les joindre au nouveau
genre Trizopagurus qu'il crée, pense que le genre Clibanarius « aura retrouvé toute son homogénéité lorsqu'on en aura 'extrait deux espèces
dont la position générique est à revoir, et qui d'ailleurs vivent à une profondeur bien plus grande que les autres Clibanarius : Cl. albicinctus
ALCOCK et Cl. anomalus Milne EDWARDS et BOUVIER ». D'autres auteurs,
ayant étudié des espèces du genre mais sans apporter de contribution
particulière à l'étude du genre, ne figurent pas dans ce bref historique.
Le genre Clibanarius est essentiellement un genre littoral et des
eaux peu profondes et remonte souvent dans les eaux saumâtres des
estuaires. FOREST (1952) considère que les deux seules espèces récoltées
à une certaine profondeur Cl. anomalus (100 brasses) et Cl. albicinctus
(102 brasses) doivent être écartées du genre. BARNARD (1950) note que
les espèces du groupe 1 (dactyle plus long que le propodus) vivent dans
la vase, généralement des estuaires, et les espèces des deux autres groupes (dactyle plus court) vivent sur les rochers en eau salée. Cette répartition s'est montrée exacte pour les espèces de Nhatrang.
LES ESPECES DU GENRE.
La liste des espèces donnée ci-dessous à titre purement indicatif se
réfère à celle d'ALcocK (1905), à laquelle nous apportons quelques corrections ou compléments intervenus depuis. Les espèces de la région
Indo-Pacifique au sens large ont été séparées des espèces de la région
Atlanto-Méditerranéenne ; dans chaque groupe, l'ordre étant celui de
la chronologie de description des espèces. Les espèces représentées dans
la collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang ont été marquées
d'un +. On a marqué en chiffre romain le groupe auquel nous rattachons
l'espèce. Les espèces pour lesquelles un auteur émet un doute sur l'appartenance au genre sont signalées. Enfin pour les espèces signalées seule
ment de la côte américaine du Pacifique, ou d'une région excentrique, le
site de récolte est indiqué.
FOREST (1953) note très justement que « la confusion qui règne
dans le genre Clibanarius justifie la redescription et la figuration de certaines espèces ». Plusieurs espèces décrites et figurées dans la présente
étude n'ont pu être rapportées à des espèces existantes ; nous avons préféré ne pas en faire pour le moment des espèces nouvelles.
A. — Espèces Indo-Pacifiques
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
Clibanarius
virescens, KRAUSS, 1843
tceniatus, Mille EDWARDS, 1848
lineatus, Mille EDWARDS, 1848
asper, Mille EDWARDS, 1848 (Indian seas) (? DANA, 1852)
corallinus, Mille EDWARDS, 1848
cruentatus, Mille EDWARDS, 1848
aculeatus, Mille EDWARDS, 1848 (? ALcocx, 1905)
annulipes, Mille EDWARDS, 1848 (? ALCOCK, 1905)
longitarsis, DE HAAN, 1849
var. trivittata, LANCHESTER, 1902
var. unicolor, BUITENDIJK, 1937
Clibanarius bimaculatus, DE HAAN, 1849
Clibanarius striolatus, DANA, 1852
Clibanarius humilis, DANA, 1852
Clibandrius zebra, DANA, 1852
—
var. rhabdodactyla, FOREST, 1952
Clibanarius clibanarius, DANA, 1852
Clibanarius pacificus, STIMPSON, 1858 (Japon)
Clibanarius carnif ex, HELLER, 1861
Clibanarius signatus, HELLER, 1861
Clibanarius barbatus, HELLER, 1861 (N. Zélande)
Clibanarius panamensis, STIMPSON, 1859 (Californie)
Clibanarius infraspinatus, HILGENDORF, 1878
Clibanarius eurysternus, HILGENDORF, 1878
Clibanarius lordi, MIERS, 1888 (Vancouver)
Clibanarius merguiensis (DE MAN) 1888
Clibanarius padavensis, DE MAN, 1890
Clibanarius arethusa, DE MAN, 1890
Clibanarius albicinctus, ALcocK, 1896 (? FOREST, 1952)
Clibanarius digueti, BOUVIER, 1898 (Californie)
Clibanarius albidigitus, Nosmi, 1901 (Equateur)
Clibanarius japonicus, RATHBUN, 1903
Clibanarius olivascens, HENDERSON, 1915
Clibanarius demani, BUITENDIJK, 1937
Clibanarius loevimanus, BUITENDIJK, 1937
Clibanarius snelliusi, BUITENDIJK, 1937
Clibanarius boschmai, BUITENDIJK, 1937
Clibanarius nathi, CHOPRA, 1940
Clibanarius ransoni, FOREST, 1953
B. -- Espèces Atlanto Méditerranéennes
-
Clibanarius vittatus, Bosc, 1802
Clibanarius misanthropus, Risso, 1816
Clibanarius crassimanus, Milne EDWARDS, 1836
Clibanarius tuberculosus, Milne EDWARDS, 1836
Clibanarius ornatus, Roux, 1828
Clibanarius elongatus, Milne EDWARDS, 1848
Clibanarius tricolor, GIBBES, 1850
Clibanarius cequabilis, DANA, 1852
Clibanarius brasiliensis, DANA, 1852
Clibanarius cubensis, SAUSSURE, 1858
Clibanarius antillensis, STI1VIPSON, 1862
Clibanarius rouxii, HELLER, 1863
Clibanarius cayenensis, MIERS, 1877
Clibanarius carnescens, MIERS, 1877
Clibanarius speciosus, MIERS, 1877
Clibanarius anomalus, Milne EDWARDS et BOUVIER, 1891 (? FOREST, 1952)
Clibanarius senegalensis, CHEVREUX et BOUVIER, 1891
Clibanarius formosus, IvEs, 1891
Clibanarius africanus, AuniviLmus, 1898 (Afrique Occidentale)
Clibanarius cooki, RATHBUN, 1900 (Afrique Occidentale)
Clibanarius albidigitus, Nosim, 1901 (Equateur)
Clibanarius verillii, RATHBUN, 1901 (Bermudes)
Clibanarius chapini, SCHMITT, 1926 (Congo Belge)
On connaît donc 35 espèces Indo-Pacifiques dont 12 ont été reconnues
dans la présente collection et 23 espèces Atlanto-Méditerranéennes. A ces
58 espèces, il conviendrait peut-être d'en ajouter quelques-unes de douteuses ; mais, aussi bien, certaines figurant dans cette liste devront peutêtre en disparaître par mise en synonymie.
Il n'existe pas de clé de séparation de ces plus de 50 espèces ; plusieurs auteurs : ORTMANN (1892), ALCOCK (1905), NOBILI (1906), MacCui,
LOCH (1913), YAP-CHIONGCO (1938), BUITENDIJK (1937), GRAVELY (1941) et
BARNARD (1950) en donnent de partielles. On sépare généralement les
espèces en trois groupes : le premier avec les espèces à dactyle de la
patte gauche de la 3' paire plus long que le propode, le deuxième avec
les espèces à dactyle de longueur égale à celle du propode et le troisième
avec les espèces à dactyle plus court. Toutefois, en se basant sur ce seul
caractère, le classement d'une espèce dans un groupe plutôt que dans un
autre voisin n'est pas toujours facile. Le Cl. eurysternus, 'par exemple,
mis dans le groupe I (dactyle plus long que le propodus) par McCuLLocx (1913) est mis dans le groupe II (dactyle = propodus) par BARNARD (1950). Les spécimens de cette espèce de notre collection ont généralement le dactyle très légèrement plus long (groupe I) que le propode
(1/2 mm. de plus pour un spécimen de 10 mm.) De même Cl. cruentatus
est placé par les auteurs, soit dans le groupe II, soit dans le groupe III ;
les spécimens de cette espèce de notre collection ont généralement le
dactyle très légèrement plus court (groupe III) que le propodus (un spécimen de 13 mm. de long a le dactyle de 6 min, et le propode de 6 mm. 2).
BARNARD (1950) remarque que sur une espèce du groupe III (le Cl. virescens) la section normale du propode et du dactyle du côté gauche a
une forme caractéristique ; ce caractère, bien que présentant des variations sur les espèces du groupe, est toujours plus ou moins marqué sur
toutes ; ajouté au caractère de la longueur du dactyle par rapport à
celle du propode il facilite la séparation des espèces du groupe III. En
s'inspirant de celles des auteurs, particulièrement de celles d'ALcocK
(1905) et BUITENDIJK (1937), on a établi pour les espèces Indo-Pacifiques
une clé de séparation, aussi complète que nous l'a permis l'état de nos
informations, en particulier pour les espèces que nous n'avons pu examiner nous-mêmes. Auparavant quelques indications préciseront la situation
générale des espèces de chaque groupe ; pour celles du groupe I en
particulier, quelques considérations montreront les difficultés rencontrées
dans l'utilisation de certains caractères pour la détermination spécifique.
Groupe I. — ALCOCK (1905) cite 4 espèces du groupe I : Cl. clibanarius, Cl. infraspinatus, Cl. padavensis, Cl. striolatus. DE MAN (1888)
cite 7 espèces Indu-Pacifiques qu'on doit rapporter à ce groupe :
Cl. toeniatus, Cl. lineatus, Cl. asper, Cl. vulgaris, Cl. striolatus,
Cl. longitarsus, Cl. padavensis. Le Cl. vulgaris est un synonyme de Cl.
clibanarius ; trois des espèces : Cl. (vulgaris) clibanarius, Cl. striolatus
et Cl. padavensis figurent dans les deux listes ; BUITENDIJK (1937) cite
10 espèces et une variété, dont le Cl. strigimanus et le Cl. albicinctus, le
premier écarté du genre et le second considéré comme n'en faisant probablement pas partie par FOREST (1952). Dans l'état actuel de nos informations, le groupe comprendrait : Cl. clibanarius, Cl. infraspinatus,
Cl. padavensis, Cl. striolatus, Cl. tceniatus, Cl. lineatus, Cl. asper, Cl.
longitarsis, Cl.' japonicus, Cl. olivacens, Cl. lœvimanus, Cl. demani. DANA
(1852) pense avec un doute que Pagurus asper Milne EDWARDS est un
synonyme de Cl. longitarsis. DE MAN (1888) considère comme douteux le
Cl. lineatus DANA. Le Cl. japonicus RATHBUN (1903), connu par un seul
spécimen sommairement décrit, n'a pas été retrouvé depuis. Le groupe
ne comprendrait donc que dix espèces suffisamment connues.
Des spécimens de la présente collection ont été rapportés à 4 de ces
espèces : Cl. infraspinatus, Cl. striolatus, Cl. lineatus, Cl. longitarsis. Parmi les autres spécimens, trois autres espèces ont été reconnues comme
appartenant à ce groupe, sans qu'on puisse les rapporter à aucune des
espèces encore décrites ; elles ont été provisoirement désignées par Cl. 1,
Cl. 2, Cl. A. Les espèces du groupe sont pour la plupart insuffisamment
décrites et figurées ; beaucoup semblent nécessiter une revision. Les caractères utilisés pour la séparation des espèces feront à ce sujet l'objet de
quelques remarques.
— 73 —
1. — La mesure de la longueur des pédoncules oculaires par rapport
au bord antérieur de la carapace n'est pas toujours, chez les auteurs,
définie avec assez de précision. La mesure du bord antérieur de la
carapace est difficile à délimiter, étant donné qu'il n'y a pas de
point précis à l'angle antéro-latéral de la carapace ; les dents latérales frontales, nettement à l'intérieur de ces angles, donnent un repère
plus précis. DE MAN, plus judicieusement, compare la longueur du
pédoncule oculaire à la distance entre les deux dents latérales frontales ;
c'est une mesure qu'il paraît préférable de généraliser. Les auteurs ne
précisent pas d'ordinaire comment et entre quelles parties est mesurée
la longueur du pédoncule oculaire. DANA (1852) bien qu'il n'en parle pas,
mesurerait, semble-t-il, cette longueur entre l'extrémité distale de la
cornée et le bord proximal interne du pédoncule en avant de l'écaille
ophtalmique ; ce qui expliquerait que pour une espèce donnée ses pédoncules oculaires sont généralement plus courts que chez les autres auteurs.
DE MAN (1888) , inclus au contraire, et c'est lui qui le précise, l'écaille
ophtalmique dans la longueur du pédoncule oculaire ; c'est-à-dire qu'il
mesure l'extrémité proximale du bord externe ; nous adoptons ce point
de vue ; étant évident que la cornée est également comprise dans la longueur du pédoncule oculaire. Certains auteurs usent du rapport entre la
longueur de la cornée et la longueur totale du pédoncule oculaire ; ils
écrivent par exemple : « La cornée occupe 1/8 de la longueur totale du
pédoncule oculaire ». Le rapport de la largeur de la cornée à la longueur
du pédoncule oculaire, mesurée comme précisé plus haut, nous paraît
plus précis. Nous appelons indice de cornée : le rapport de la longueur du
pédoncule oculaire à la largeur de la cornée. Sur les spécimens de la
présente collection nous avons trouvé comme indice de cornée pour :
Cl. lineatus . . ...... 1/4
Cl. infraspinatus .......... 1/7
1/5
Cl. 1
Cl. longitarsus
1/4
Cl. 2 .
1/4
Cl. striolatus
1/5
Cl. A
....... 1/5
.
.
. .
. .
.
Des auteurs usent de la largeur du pédoncule oculaire par rapport
à la longueur, or cette largeur varie parfois aux différents niveaux des
pédoncules ; quand on use de la largeur du pédoncule, on devrait toujours se référer à sa plus petite largeur, d'ordinaire au milieu.
Pour user de la longueur des pédoncules oculaires par rapport à celles
des pédoncules antennaires et antennulaires, il convient de tenir compte
que dans certaines espèces la longueur des pédoncules oculaires droit et
gauche est parfois différente : dans Cl. infraspinatus par exemple, la longueur des pédoncules oculaires peut être dite légèrement inférieure ou
égale à celle des pédoncules antennulaires suivant qu'on examine le
pédoncule oculaire droit ou gauche. En usant de la longueur du pédoncule antennulaire par rapport à celle du pédoncule oculaire, nous avons
négligé de porter attention à la longueur respective des deux derniers
articles du pédoncule antennulaire ; rapport de nature à fournir de bon-
— 74 —
nes indications au systématicien. Enfin, les longueurs des pédoncules antennaires et antennulaires, comme celles des pédoncules oculaires étant
sujets à des variations individuelles, leur utilisation comme caractère spécifique appelle une certaine réserve.
2. — La longueur de l'acicle antennaire par rapport aux articles de
l'antenne, bien que sujette à de légères variations individuelles, fournit
généralement un bon caractère de différenciation spécifique.
3. — L'écaille ophtalmique fournit aussi un bon caractère de différenciation spécifique.
4. — Bien que l'égalité de taille des chelipèdes droit et gauche soit
un caractère générique des Clibanarius ; dans certaines espèces, ces chelipèdes présentent entre eux des différences de taille sensibles. Cependant les dimensions respectives des mains des chelipèdes droit et gauche
présentent parfois dans une espèce donnée des variations individuelles
sans relations, semble-t-il, avec le sexe des individus. Le rapport de la
largeur à la longueur, et donc la forme, de la main des chelipèdes paraît
également un caractère de différenciation spécifique, mais à utiliser avec
réserve.
5. — L'ornementation des carpe, propode et dactyle des chelipèdes,
en particulier le développement des tubercules en épines, comme la pilosité plus ou moins développée des chelipèdes et des pattes ambulatoires,
bien que sujet à de légères variations individuelles, fournissent de bons
caractères spécifiques. Dans l'utilisation de ces caractères 4 et 5 on ne
doit pas perdre de vue les effets possibles du dimorphisme sexuel.
6. — La coloration de la carapace, et plus spécialement celle des bandes longitudinales des merus, carpus, propodus, dactyle des pattes ambulatoires, et celle des bandes longitudinales des pédoncules oculaires fournissent d'excellents caractères, bien que sujet à de légères variations individuelles.
Pour notre clé, nous avons fait un usage combiné de ces divers
caractères et en particulier de : 1°) la pigmentation des pédoncules oculaires ; 2°) la longueur des pédoncules antennulaires par rapport au
pédoncule oculaire ; 3°) l'indice de cornée ; 4°) les épines et tubercules
du bord supérieur et de la face externe de la main du chelipède gauche ; 5°) de la pigmentation des chelipèdes et des pattes ambulatoires.
Groupe II. — Ce groupe réunit les espèces de Clibanarius ayant le
dactyle des pattes de la 3' paire de pattes thoraciques exactement de
même longueur que le propodite, bien que paraissant plus court ; nous
interprétons ce caractère au sens large : dactyle ni nettement plus long, ni
nettement plus court que le propode ; ALcoex (1905) inclut dans le groupe
Cl. cruentatus, Cl. arethusa, Cl. albicinctus. Comme noté par FOREST (1952)
cette dernière espèce n'appartient sans doute pas au genre Clibanarius.
BUITENDIJK (1937) y inclut en plus Cl. carnif ex, Cl. bimaculatus, Cl. snelliusi
et Cl. virescens ; nous ne maintenons pas dans le groupe cette dernière es-
— 75 —
pète ; par contre nous y maintenons Cl. eurysternus que BARNARD (1950) inclut et y ajoutons Cl. nathi ; le Cl. digueti en fait probablement également
partie. Le groupe ne semble pas très homogène. Mais ces espèces, toutes
assez rarement signalées, sont souvent reconnaissables à, première vue
par leurs colorations particulières. La présente collection contient des
spécimens de Cl. arethusa, Cl. eurysternus, Cl. cruentatus, Cl. snelliusi.
Groupe III. — Ce groupe réunit les espèces de Clibanarius dont les
dactyles de la 3' paire de pattes thoraciques sont nettement plus courts
que les propodus ; sur de nombreuses espèces, sur le propodus de cette
patte, la rencontre de la face externe aplatie avec la face supérieure
définit une arête tranchante. ALCOCK (1905) cite dans ce groupe Cl. cequabilis, Cl. humilis, Cl. corallinus ; Nœud (1906) Cl. carnif ex, Cl. signatus,
Cl. virescens ; avec BUITENDIJK (1937) nous retirons du groupe le Cl.
carnifex inclus dans le groupe II ; cet auteur y ajoute Cl. zebra et Cl.
boschmai ; nous y ajoutons Cl. zebra var. rhabdodactyla, Cl. ransoni et
le Cl. mer guiensis espèces sur lesquelles FOREST (1953) donne d'essentielles informations, outre d'importantes précisions sur Cl. humilis ;
CHOPRA (1940) en donne sur Cl. signatus, BARNARD (1950) sur Cl. virescens.
HOLTHUIS (1954) qui redécouvre à Salvador (Amérique Centrale) le Cl.
albidigitus Nosim (1901) , seulement signalé encore en Equateur, en donne
une excellente figure ; l'espèce très proche de Cl. ransoni et Cl. merguiensis
appartient également au groupe III.
La clé ci-dessous, établie par seule référence aux auteurs pour les
espèces n'existant pas dans la présente collection, est donnée sous toutes
réserves ; le Cl. cequabilis qui n'est pas une espèce Indo-Pacifique n'y
figure pas.
Clé de détermination
Groupe I. — Le dactyle de la 3' paire gauche de pattes thoraciques est
nettement plus long que le propode.
A.
Pédoncules oculaires avec des raies longitudinales pigmentées.
I. — Pas de raies longitudinales pigmentées sur les pattes.. Cl. olivascens
— Des raies longitudinales pigmentées sur les pattes :
a) pédoncules antennulaires plus courts (au plus égal) que les pédoncules oculaires ; deux rangées d'épines blanches courant de l'extrémité proximale de la paume à la base du doigt immobile
et au delà du doigt ; la partie basse de la face supérieure
Cl. toeniatus
lisse
b) pédoncules antennulaires aussi longs que les pédoncules oculaires ;
quelques spinules sur le bord supérieur de la paume et les doigts,
la face externe de la paume lisse
Cl. padav ensis
c) pédoncules antennulaires plus longs que les pédoncules oculaires.
cl) une forte dent proximale sur le bord interne inférieur du
merus du chelipède
Cl. infraspinatus
c2) pas de dent proximale sur le bord interne inférieur du merus
du chelipède qui est seulement en dent de scie ; épines fortes
sur la face externe .de la paume
Cl. clibanarius
76 —
B. — Pédoncules oculaires sans raie dorsale longitudinale pigmentée.
a) pédoncules antennulaires nettement plus courts que les pédoncules oculaires.
al) une crête de 4 à 5 épines aiguës sur le bord supérieur de la main
gauche, mais sa face externe avec des tubercules peu épais et une
pilosité médiocre ......................... ...... . . . Cl. striolatus
a2) pas de crête nette d'épines, mais des tubercules, gonflés à pointe
aiguë, serrés sur toute la face supérieure et externe de la main avec
des poils raides denses
..... .......... .......
........ Cl. A
a3) les épines de la face supérieure de la paume remplacées par de petits
granules (tubercules émoussés sans pointe aiguë) ...
Cl. loevimanus
b) pédoncules antennulaires de même taille que les pédoncules oculaires.
b1) pédoncules oculaires longs et minces : indice de cornée 1/5.
cl) paume des chelipèdes à soies longues.
dl) bandes longitudinales bleu métallique sur la face externe
des quatre articles distaux des péreiopodes 2 et 3....
Cl. 1
d2) bandes longitudinales bleu pâle sur la face externe des
deux articles distaux seulement des péreiopodes 2 et
3 ......................................... Cl. /on gitarsus
c2) paume des chelipèdes à soies courtes, 4 à 5 fortes épines sur le
bord supérieur de la main, face externe de la paume avec épines
plus petites ou tubercules P. demanii
b2) pédoncules oculaires plus larges : indice de cornée 1/4.
Cl. line atus
1) chelipède avec des stries longitudinales pigmentées
2) chelipède sans stries longitudinales pigmentées.......... Cl. 2
—roupe II. — Le dactyle de la 3' paire gauche de pattes thoraciques
à peu près de même longueur que le propode :
A. — Couleur sombre (brun châtaigne) unie sans tache claire
Cl. arethusa
B. — Couleur générale foncée avec des bandes ou des taches claires.
I. — Face externe du 3' péreiopode gauche remarquablement aplatie,
élargie et séparée de la face supérieure par une raie distincte garnie
de soies
Cl. carnif ex
YI. — Face externe du 3' péreiopode gauche non aplatie.
a) La paume des chelipèdes sans épine
Cl. bimaculatus
b) La paume des chelipèdes avec des épines.
hl) avec des bandes longitudinales claires sur la carapace, les chelipèdes et les pattes
Cl. eurysternus
b2) sans bandes longitudinales claires sur la carapace mais avec
une profusion de taches claires.
cl) face externe du dactyle du 3' péreiopode gauche avec seulement des taches
Cl. cruentatus
c2) face externe du dactyle du 3° péreiopode gauche avec des
bandes.
dl) des bandes longitudinales bleu clair sur le dactyle des
péreiopodes 2 et 3
Cl. snelliusi
d2) deux bandes annulaires blanches, une proximale et
une distale, sur les dactyles des péreiopodes 2 et
77
Le dactyle de la 3' paire gauche des pattes thoraciques
est nettement plus court que le propode.
Groupe III.
—
A. — Propode du 3' péreiopode gauche densement et grossièrement hirsute avec
Cl. corallinus
sa face externe particulièrement aplatie.... ........
B.
Propode du 3' péreiopode gauche sans pilosité particulièrement dense.
I.
Pédoncules oculaires avec une ligne longitudinale médio-dorsale
pigmentée.
a) Carapace avec bandes longitudinales pigmentées.
al) dactyle du 3e péreiopode sans bande longitudinale pigmentée . ........ ................................. Cl. zebra s s.
a2) dactyle du 3' péreiopode avec bande longitudinale pigmenCl. zebra var. rhabdodactyla
tée ............
b) carapace sans bande longitudinale pigmentée.
bl) un anneau clair à chaque extrémité des propodes des péreioCl. boschmai
podes 2 et 3 .................. ........
b2) pas d'anneau clair à l'extrémité distale des propodes dés
péreiopodes 2 et 3 ............................ Cl. signatus
II.
Pédoncules oculaires sans ligne longitudinale pigmentée médiodorsale.
a) bandes longitudinales claires sur les péreiopodes 3.
al) bandes longitudinales claires sur le dactyle, propode, carpe
et merus du péreiopode 2 ................. ... Cl. ransoni
a2) bandes sur le dactyle seul du péreiopode 2.. Cl. merguiensis
b) pas de bande longitudinale pigmentée sur les péreiopodes 3.
bl) coloration brun violacé à la partie proximale du propode des
péreiopodes 3 ................................. Cl. humilis
b2) bandes annulaires jaune clair sur le dactyle du péreiopode
virescens
..... .........
3 ....... .....
Clibanarius infraspinatus, Hilgendorf (1869)
(Fig. 10. — A, B, Bl, C)
+ 1869 — Clibanarius infraspinatus, HILGENDORF. — V.D. Decken's Reisen Ost Afri.,
III, i, p. 97 (Note en bas de page).
Arch. F. Naturg. Jahbr., LIII,
Clibanarius infraspinatus, DE MAN.
+ 1887
bd. 1, p. 441 (Note en bas de page).
Clibanarius infraspinatus, DE MAN. — Journ. Linn. Soc. Zool., XXII,
+ 1888
p. 237.
+ 1890 — Clibanarius vulgaris (part), DE MAN. — Note Leyden Mus., XII, p. 112.
+ 1892 — Clibanarius infraspinatus, ORTMANN. — Zool. Jahbr. Syst., VI, p. 290.
+ 1893 — Clibanarius infraspinatus, HENDERSON. — Trans. Linn. Soc. Zool. (2) V,
p. 423.
Clibanarius infraspinatus, Nosim. — Boll. Mus. Torino, XVIII, n° 447,
+ 1903
—
P. 8 .
+ 1903 — Clibanarius infraspinatus, Nos= — Boll. Mus. Torino, XVIII, n° 455,
p. 19.
+ 1905 — Clibanarius infraspinatus, ALCOCK. — Cat. Ind. Mus., part. II, fasc. 1,
p. 44.
+ 1913 — Clibanarius infraspinatus, Mac CuLLocx. — Rec. Austr. Mus. Sydney,
vol. IX, p. 350, fig. 52.
78 —
+ 1937 — Clibanarius infraspinatus,
minckia, vol. II, p. 251.
BUITENDIJK.
-
+ 1938 — Clibanarius infraspinatus, YAP-CHIONGCO.
vol. LXVI, n° 2, p. 191-192, pl. 2, fig. 4.
DESCRIPTION (d'après
Biol. Res. Snellius, 'rem-
Philipp. Journ. of Sci.,
DE MAN, 1888)
La dent rostrale médiane du céphalothorax est assez petite, triangulaire, aiguë et dans tous les exemplaires projetée un peu en avant
des dents frontales latérales situées à l'extérieur des bases des pédoncules
oculaires. Ces derniers sont minces et (l'écaille basale incluse) environ
aussi longs que le bord antérieur du céphalothorax ; les écailles ophtalmiques sont assez petites, un peu plus longues que larges et armées sur
leur bord antérieur de quatre spinules aiguës, dont l'interne est la plus
grande tandis que les autres diminuent successivement de longueur vers
l'extérieur. Les pédoncules oculaires sont plus longs que les pédoncules
antennaires mais plus courts que les pédoncules antennulaires. L'anté —
pénultième article du pédoncule antennaire est marqué à l'angle interne
du bord antérieur d'une petite spinule aiguë ; une spinule semblable se
trouve à l'angle externe du bord antérieur du pénultième article. L'acide
antennaire spiniforme, qui prolonge la face dorsale du pénultième article,
atteint un petit peu moins du milieu du dernier article du pédoncule et
et est armé sur son bord interne avec une rangée de 6 à 8 spinules aiguës
et quelques soies jaunâtres.
Dans la plupart des spécimens les chelipèdes droit et gauche semblent
égaux à première vue ; une faible différence de taille est perceptible à
un examen plus soigneux ; dans quelques spécimens le chelipède droit et
plus spécialement la main droite est un peu plus petite ,que la gauche.
Dans tous les spécimens, les bords internes de la face inférieure des bras
(merus) sont armés à leur extrémité proximale par un tubercule dentiforme plus ou moins élevé, qui n'est pas ou rarement aigu. Le carpe est
armé au-dessus avec quelques dents spiniformes aiguës, trois plus grandes
que les autres étant rangées en une ligne longitudinale au long du bord
interne. Les mains, gonflées sont couvertes sur leur face supérieure de
nombreux tubercules dentiformes aigus, particulièrement serrés sur leurs
bords externes arrondis et en arrière des bords internes des paumes, mais
moins nombreux au milieu de la face supérieure. Cinq ou six dents aiguës
un peu plus grandes au long du bord interne de la face supérieure sont placées en une ligne ; les faces inférieures des mains sont presque lisses. La
face supérieure du doigt mobile présente deux à trois rangées longitudinales de petites spinules aiguës à pointe noire ; le doigt fixe est armé
de spinules semblables, partiellement arrangées en séries longitudinales ;
Fig. 10. — Clibanarius infraspinatus <E. 19.964) 8 — A, bord frontal et
appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe, Bl, le
même : face interne. — C, troisième péreiopode gauche : face externe,
80
la surface inférieure des doigts est presque lisse. Les chelipèdes sont couverts de poils jaunâtres, qui sont plus denses sur les doigts et arrangés
sur ces derniers en petites touffes transverses, aussi bien sur leur face
supérieure qu'inférieure.
Chaque merus des lre et 2e pattes ambulatoires est armé d'une spinule
aiguë à l'extrémité distale du bord supérieur de sa face externe près de
l'articulation ; mais par ailleurs ces articles sont non armés. Les carpus
de la première patte ambulatoire présentent sur leur bord supérieur une
ligne longitudinale de dents aiguës dont la distale est la plus grande ;
les carpus de la seconde paire sont seulement armés avec une seule épine
aiguë à l'extrémité distale du bord supérieur. Les propodus sont presqu'entièrement non armés présentant quelquefois seulement une petite
spinule aiguë à l'extrémité distale de leur bord. Les dactyles de ces deux
paires sont minces, quelque peu arqués et plus longs que les propodus ;
ceux de la lre paire sont une fois et demie aussi longs que le propodus
et ceux de la 2e paire quelque peu plus longs encore ; leur bord supérieur
présente une ligne longitudinale lisse quelque peu élevée ; leur bord inférieur est armé avec une rangée longitudinale de 7 à 8 spinules aiguës
noires sur la moitié distale ; les dactyles se terminent en pointe noire
aiguë. Ces deux paires de pattes ambulatoires portent de petites touffes
de soies sur leurs bords supérieurs et inférieurs ; celles du bord supérieur
du dactyle sont rangées du côté interne en ligne longitudinale. Les pattes
des deux paires postérieures sont aussi très poilues.
COLORATION. — Sur des spécimens conservés dans l'alcool. La face
supérieure du céphalothorax est d'une couleur pâle uniforme et n'est pas
marquée de lignes longitudinales ; bien que ces dernières soient représentées dans certains spécimens par quelques petits points rouges. Les bords
latéraux de la carapace sont légèrement rougeâtres. Les pédoncules oculaires sont rouges et marqués sur les bords internes de leur face supérieure par une étroite ligne longitudinale de couleur pâle, s'étendant de
la cornée à la base ; une autre ligne longitudinale de couleur pâle marque le bord externe de la même face supérieure, partant de la cornée
mais s'effaçant progressivement jusque près de la base du pédoncule.
Les pédoncules rouges des antennes et des antennules sont aussi marqués de lignes longitudinales étroites de couleur pâle. Les chelipèdes ont
la même couleur rouge, qui est plus intense à la face supérieure qu'inférieure ; les tubercules dentiformes aigus dont ils sont armés sont de couleur plus pâle et spécialement ceux des mains contrastent assez fortement
avec la couleur rouge de fond des paumes. Les doigts ont des extrémités
cornées subexcavées dont les bords supérieurs sont noirs. Les pattes de
la première et deuxième paire ambulatoire ont aussi la même couleur
rouge et sont marquées toutefois avec des lignes pâles longitudinales bordées de rouge plus sombrb. Les bords supérieurs du merus de la première
paire sont marqués à leurs bords supérieurs par une ligne pâle longitu-
81 .®
dinale semblable ; cette ligne est divisée près du milieu du bord supérieur
en deux lignes pâles, dont l'une va au delà en avant du bord supérieur
et se continue sur les bords supérieurs des articles ; tandis que l'autre est
dirigée vers le milieu de la face externe de l'article et se continue aussi
sur le milieu des faces externes des articles suivants. Les pattes de la
seconde paire ambulatoire sont marquées avec des lignes exactement
semblables, excepté que les faces externes des merus sont marquées en
outre au milieu de leur face externe par une troisième ligne pâle longitudinale qui, toutefois, ne se continue pas sur les articles suivants. Les
bords inférieurs des articles ont aussi une couleur pâle qui est spécialement nette sur le dactyle et le propodus,
HISTORIQUE.
HILGENDORF (1869) citant des échantillons de Cl. longitarsus de Zanzibar parle des spécimens type du Pagurus clibanarius HERBST = C/ibanarius vulgaris DANA conservés au Musée de Berlin ; dans une note en
bas de la page, il propose de créer une espèce Cl. infraspinatus pour un
spécimen du Musée de Berlin provenant de Singapour qui serait mélangé
aux spécimens d'HERBST. DE MAN (1888a), dans une note en bas de page,
à propos de spécimens de Cl. /ongitarsus de Poulo Edam, signale l'opinion
d'HILGENDORF (1869) à propos des spécimens du Cl. vulgaris du Musée de
Berlin et de l'espèce Cl. infraspinatus. DE MAN (1888b) donne pour des
spécimens des îles Mergui la complète diagnose reproduite plus haut du
Cl. infraspinatus. DE MAN, qui a communiqué ses spécimens de cette
espèce à HILGENDORF pour qu'il les compare à son type, signale les remarques faites par HILGENDORF au sujet des relations de cette espèce avec le
Cl. vulgaris DMA = (P. clibanarius HERBST) . Cette dernière espèce serait
très proche de Cl. infraspinatus en différant par les merus des chelipèdes
qui ne portent pas de tubercule spiniforme à l'extrémité proximale du
bord inférieur de la face interne. « Le grand spécimen typique de Cancer
clibanarius figûré par HERBST (t. XI, pl. 23, fig. 1) et conservé au
Musée de Berlin a encore, écrit-il, une couleur rouge uniforme, mais un
autre spécimen de la collection de HERBST présente la même coloration
que Cl. infraspinatus. Si l'on considère que le Musée de Berlin depuis
HERBST n'a pas reçu un seul pagure concordant avec le type de Clibanarius clibanarius, mais que de nombreux spécimens indentiques à Cl. infraspinatus ont été fréquemment ajoutés à la collection de ce musée, je
pense qu'il y a quelques raisons de regarder le vieux type d'HERBST comme
une variété de Cl. infraspinatus. je suis toutefois incliné à unir les deux
espèces sous le nom de Cl. vulgaris DANA ». En suivant cette inclination,
DE MAN (1890) rapporte à Cl. vulgaris deux jeunes spécimens_ Il écrit
que : « Le plus grand spécimen concorde parfaitement avec un spécimen
de Cl. infraspinatus des Mergui qu'il a eu auparavant ; mais que les lignes
longitudinales rouges étroites, qui ornent la 2e et 3e paire de pattes n'y
étaient pas visibles, exactement comme sur le spécimen type de Cancer
82 —
clibanarius d'HERBST conservé au Musée de Berlin ». « Sur l'autre spécimen, écrit DE MAN, les lignes sont faiblement visibles, mais cet individu
montre Quelques autres différences. Le chelipède droit est un peu plus
grand que le ,gauche et je trouve sur le bord interne du doigt immobile,
aucune trace de la dent distale qui se trouve sur les individus adultes,
tout près de l'extrémité cornée. Le bord interne de la surface inférieure
d.es merus ne présente aucune trace • de tubercule dentiforme élevé, par
lequel les spécimens typiques sont caractérisés et qui ne se rencontre
pas sur le spécimen de HERBST, qui, à ce point de vue, est peut-être
une variété ». Ce dernier caractère permet à lui seul à notre avis de rapporter ce 2e spécimen à Cl. vulgaris et le premier à Ci. infraspinatus.
ORTMANN (1892) cite un mâle de la Mer Rouge et deux de Sydney. HENDERSON (1893) cite l'espèce aux Philippines. NOBILI (1903) la cite parmi
les échantillons du Musée de Turin. ALCOCK. (1905), sans donner de diagnose, précise seulement comme caractères distinctifs de Ci. cibanaritts :
« 1) une très forte dent à l'extrémité proximale du bord inférieur interne
du merus des chelipèdes ; 2) la surface externe du propodite de la 3e patte
gauche légèrement plus plate ; les deux espèces étant d'une couleur brillante et très distinctement rayé longitudinalement sur les pédoncules
oculaires et les pattes ». MAC CULLOCH (1913) cite une belle série de spécimens de cette espèce provenant du golfe de Carpentaria et qu'il a comparés avec des spécimens des Indes, qu'il a reçus de l'Indian Museum.
Il pense que c'est une espèce tropicale qui n'a jamais été trouvée par
des récolteurs en Australie et que sans doute la localité de Sydney donnée
pour des spécimens d'ORTMANN (1392) est une erreur. L'espèce n'ayant
encore jamais été figurée, MAC CULLOCH donne un dessin de son plus
grand spécimen. YAP-CHIONGCO (1938) signale des spécimens des Philippines avec une assez mauvaise photographie.
R17.1VLA.RQUES. — La remarque de DE MAN (1888) porte à croire que,
si l'on néglige le caractère « infraspinatus » du bord proximal inférieur
interne du merus du chelipède, l'espèce est identique au Cl. clibanarius ;
une étude comparée de spécimens d.e ces deux espèces permettrait sans
doute de définir d'autres caractères de distinction de ces deux espèces.
Le Cl. infraspinatus n'est pas moins proche du Cl. padavensis et du Cl,
/ongitarsus. Ayant comme la première espèce des raies longitudinales
piginentées sur les pédoncules oculaires, il s'en sépare par la taille de ces
pédoncules plus courts que dans Cl. padavensis. Quant au Ci. longitarsus,
il ne possède pas sur les pédoncules oculaires les raies longitudinales
pigmentées qui existent sur le Cl. infraspinatus.
Les spécimens de la collection que nous rapportons à C. infraspinatus
concordent exactement avec tous les détails de la description de DE MAN
(1888) reproduite plus haut ; toutefois sur nos spécimens les pédoncules
oculaires (l'écaille oculaire comprise) sont un petit peu plus longs que le
bord antérieur de la carapace ; leur longueur égale deux fois l'espace corn-
— 83 —
pris entre les deux dents latérales frontales de la carapace. L'indice de
cornée de nos spécimens est de 1/7, indice caractéristique des pédoncules
oculaires longs et minces.
DE MAN (1888) donne les dimensions de son plus grand spécimen et
nous en rapprochons les dimensions d'un de nos spécimens (E. 16.964) .
DE MAN
E. 16.964
20
21
10
8
8
14
6
9
8
9
17
10
8
8 1/2
15
7
8
7
11
18
Longueur du céphalothorax
Longueur de la partie du céphalothorax antérieure au
sillon cervical
Largeur frontale
Longueur du pédoncule oculaire
Longueur des mains
Largeur des mains
Longueur du merus du 3' péreiopode droit
Longueur du carpus du 3' péreiopode droit
Longueur du propodus du 3' péreiopode droit
Longueur du dactyle du 3' péreiopode droit
1/4
3/4
1/2
1/2 j
La collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang contient 7
spécimens que nous rapportons à cette espèce ; un de ces spécimens provenant de l'ancienne collection ne porte pas d'autre origine qu'Indochine ;
les six autres spécimens proviennent de Tourane (Rte. 1.057) où ils ont été
récoltés avec des Cl. longitarsus à l'embouchure de la rivière.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE. — L'espèce est signalée de Singapour (HILGENDORF 1869), îles Mergui (DE MAN 1887), Poulo Edam (DE
MAN 1888), Mer Rouge et Sydney (ORTIVIANN 1892), Philippines (HENDERSON
1893), Mer Rouge (Nœud 1903), Indes (ALCOCK 1905), Carpentaria (Mac
CULLOCH 1913), Philippines (YAP-CHIONGCO 1938).
Clibanarius longitarsus, De Haan (1850)
(Fig. 11, A, B, C. — Pi. III, 1, 7, 10, 13)
+ 1850
+ 1852
Pagurus longitarsus, DE HAAN.
Faun. Jap. Crust., p. 211, tab. 50, fig. 3.
Clibanarius longitarsis, DANA. - U.S. Explor. Expd. Crust., vol. XIII.
-
p. 464.
Clibanarius longitarsis, STIMPSON.
Proc. Acad. Nat. Sci. of Philadel.,
+ 1858
p. 247.
Clibanarius longitarsis, HELLER.
Crust. Reise Novara, Zool., II, p. 247.
+ 1865
+ 1869
Pag. (clibanarius) longitarsus, HILGENDORF.
Decken's Reisen Ost.
Afrik., III, i, p. 96-97.
Clibanarius longitarsis, HILGENDORF.
Mb. Ak. Wiss. Berlin, p. 821-822.
+ 1878
Clibanarius
longitarsis,
DE
MAN.
Arch.
F. Naturg. LIII, Jahb., p. 441.
+ 1888 —
Semon's Austr. Reise, V, p. 31.
+ 1894 — Clibanarius longitarsis, ORTMANN.
Clibanarius longitarsis, NoBILL — Ann. Mus. Genova, série 2, vol. XX,
+ 1900
p. 492.
+ 1902 — Clibanarius longitarsis, LANCHESTER. - P.Z.S., vol. II, p. 365.
-
-
-
-
-
-
— 84 —
+ 1902
Clibanarius longitarsis var. trivittata, LANCHESTER. — .Z.S.,
•
vol. II,
p. 365.
+ 1902 — Clibanarius longitarsus, DE MAN. — Decapod. und Stomatop., p. 741.
Clibanarius longitarsis, NOBILI. — Boll. Mus. Torino, vol. XVIII, n" 455,
+ 1903
P. 8.
+ 1903
Clibanarius longitarsis, Nosim. — Boll. Mus. Zool. Anatomia Compa-
rata, vol. XVIII, n° 452, p. 15.
+ 1903 — Clibanarius longitarsis, Nosim. — Boll. Mus. Torino, vol. XVIII, n° 455,
p. 20.
Clibanarius longitarsus, LENZ. — Abh. Senckenb. Ges., p. 377.
1905
— Ann. Sci. Nat., 9' série, t. IV, p. 116.
+ 1906 — Clibanarius longitarsus,
+ 1907 — Clibanarius longitarsus, STIMPSO N. — Smiths. Mise. Collect., vol. XLIX
p. 209.
+ 1915 — Clibanarius longitarsus, HENDERSON. — Rec. Ind. Mus., XI, p. 25.
Clibanarius longitarsus, KEMP. — Mem. Ind. Mus., V, p. 250 (iongitarsis).
+ 1915
Clibanarius longitarsus, STEBBING. — Ann. Durban Mus., II, p. 22.
+ 1917
Clibanarius longitarsus, BUITENDLIK. — Temminckia, II, p. 253.
+ 1937
Clibanarius longitarsus, CHACE. — Bull. Mus. Comp. Zool. Harv. Coll.,
+ 1942
XCI, p. 186.
+ 1950 — Clibanarius longitarsus, BARNARD. — Ann. Afr. Mus., vol. XXXVIII,
p. 434.
DESCRIPTION.
« Yeux plus courts que le bord frontal ; chelipèdes un peu inégaux ;
mains allongées, granuleuses en dessus et quelque peu pileuses. Tarse
plus long que l'article précédent avec de nombreuses touffes de poils
en dessus et en dessous ; des touffes semblables espacées sur les faces
supérieures et inférieures du cinquième article et aussi le précédent.
Cinquième article de la patte gauche de la troisième paire quelque
peu aplati sur la face externe (bien qu'encore convexe) et ayant un
bord obtus en dessus, qui est peu pileux, la surface inférieure lisse (nue)
ou presque. Ecaille ophtalmique pointue (d'après DANA, 1852) ».
« La partie de la carapace antérieure au sillon cervical est un peu
plus longue que large, légèrement convexe, entourée sur les côtés de longs
poils jaunes. Le bord antérieur a une petite dent médiane pointue et
triangulaire, les dents latérales étant émoussées et peu marquées. Les
pédoncules oculaires fins sont un peu plus longs que la largeur du bord
antérieur ; à peu près égaux au pédoncule antennulaire ; leur cornée,
dépassant le pédoncule antennaire, a 1/8 de la longueur du pédoncule
oculaire ; les petites écailles ophtalmiques sont rapprochées et portent
deux petites dents antérieures. L'écaille antennaire, à longs poils, courte,
dépasse à peine le milieu de l'avant-dernier article du pédoncule antennaire. Les chelipèdes sont inégaux, la pince droite est plus grande ; la
main est près de une fois et demie aussi longue que large. Le merus, sur
sa face externe, est couvert en avant de nombreuses petites taches et
grains de grosseurs différentes et garnies de poils ; son bord externe armé
d'une ou deux petites épines. La carapace est couverte de taches et grains
velus identiques à ceux du merus ; les doigts sont longs d'environ une
— 85 —
fois et demie leur largeur à l'articulation et sont couverts de plaques
velues comme la carapace et le merus. Près de l'articulation du doigt et
sur le bord extérieur, il y a quelques petites dents aiguës ; il y en a 4
ou 5 au bord intérieur. Les doigts fermés laissent un espace entre eux, le
doigt mobile étant courbe vers l'extérieur ; les pinces portent de nombreux poils longs surtout sur leur face interne. Le doigt immobile porte
sur la face interne près de la base et au bord supérieur une petite dent
pointue triangulaire, et juste à l'articulation du doigt mobile 3 à 4 plus
petites dents (d'après DE MAN, 1888) ».
HISTORIQUE.
DE HAAN (1850) qui crée l'espèce sous le nom de Pagurus longitarsus
pour des spécimens du Japon en doline une courte diagnose en latin avec
une figure assez sommaire ; et l'espèce ne semble pas avoir été figurée
depuis. DANA (1852) met l'espèce dans le genre C/ibanarius et citant des
spécimens de Mindanao donne une diagnose sommaire en anglais. STIMPSON (1858-1907) la signale à Loo-Choo (Chine). HELLER (1865) cite des
spécimens des îles Nicobar ; HILGENDORF (1869) cite l'espèce de Zanzibar
et (1878) d'Ibo (Mozambique). DE MAN (1888), qui cite des spécimens de
Poulo Edam et de l'île Noordwachter, situe l'espèce par rapport à ses
voisines. Nol =L= (1900) signale des spécimens de Singapore et donne les
dimensions du plus grand. LANCHESTER (1902), qui cite des spécimens sans
localité précise, crée une variété. DE MAN (1902) cite des spécimens de
Ternate. NOBILI (1903) la signale à Pondichery, (1903) à Samarinda et
(1906) en Mer Rouge. ALcocx (1905), qui ne cite pas l'espèce dans son
catalogue des Pagures de l'Indian Museum, en donne la synonymie et
signale qu'elle serait commune dans l'Océan Indien. HENDERSON (1915) et
KEMP (1915) citent l'espèce des eaux saumâtres de l'Inde. STEBBING (1917)
la cite en Afrique du Sud. BUITENDIJK (1937) la cite dans les Pagures du
« Snellius » ; CHACE (1942) sans commentaire la signale au Tanganika.
BARNARD (1950) la cite en Afrique du Sud.
DISCUSSION.
A la diagnose de DANA (1852) trop sommaire, on a ajouté une description établie d'après DE MAN (1888). HENDERSON (1915) note qu'il utilise
la diagnose de DE MAN (1888) pour déterminer ses spécimens. La connaissance de cette espèce avec la seule figure de DE HAAN (1852) est nettement
insuffisante. Les nombreux spécimens de la présente collection que nous
rapportons à l'espèce concordent avec la description de DE MAN, mais il
est nécessaire de donner à leur sujet diverses précisions de détail ; la coloration de l'espèce sera ensuite plus spécialement examinée. Les pédoncules oculaires, d'après DANA (1852), sont « plus courts que le bord frontal ». DE MAN (1888) écrit que : « Les pédoncules oculaires sont un peu
plus longs que la largeur du bord antérieur, à peu près égaux aux pédoncules antennulaires ; leur cornée, dépassant le pédoncule antennaire, a
86 —
1/8 de la longueur du pédoncule oculaire ». Nos spécimens concordent
exactement, même pour la longueur de la cornée (1/8 de la longueur
totale) , avec ces précisions de DE MAN. STEBBING (1917) écrit que « Les
pédoncules oculaires sont faiblement renflés à leurs extrémités et que
la cornée occupe 1/10 de la longueur totale » ; sans doute parle-t-il de la
longueur de la cornée ; sur nos spécimens, l'indice de cornée (rapport de
la largeur de la cornée à la longueur du pédoncule cornée comprise) est
de 1/5.
L'armature des chelipèdes de nos spécimens concorde avec celle
décrite par DE MAN mais paraît devoir être encore précisée. La face supérieure — car le bord supérieur de la main est aplati -- des doigts (dactyle
et propodus) est armée de grains garnis de soies raides, dont les plus
grands se terminent en pointe cornée noire ; sur les doigts ces grains sont
rangés plus ou moins régulièrement en ligne ; ces grains existent aussi,
mais sont moins développés et plus espacés, sur le bord supérieur des
paumes et leurs faces externes ; sans jamais donner sur le bord supérieur
rien qui puisse ressembler à une crête ; il y a quelques grains semblables
à pointe épineuse, mais très peu, sur le carpus, qui porte une seule grosse
épine distale à pointe noire sur le bord supérieur ; il y a les mêmes grains
mais très effacés et jamais spinuleux sur le merus, dont seul le bord
inférieur externe porte une épine.
;
Les dimensions de deux de nos spécimens sont rapprochés des dimensions données par DE MAN (1888) et Nol= (1900).
Longueur de la carapace dorsale
Longueur de la partie antérieure au
sillon cervical
Largeur de la partie antérieure au sillon cervical
Largeur du front
Longueur des antennules à partir du
front
Longueur des pédoncules oculaires
Longueur du plus gros chelipède
Longueur de la plume du plus gros
chelipède
Largeur de la paume du plus gros
chelipède
Longueur des doigts du chelipède
Largeur des articulations du plus gros
chelipède
Longueur dactyle 3' patte droite
Longueur propodite 3' patte droite
DE MAN
(1888)
NOBILI
(1900)
E. 28.191
E. 28.189
26 mm.
32 mm.
19 mm.
18 mm.
11 1/2
13
9
8,5
11 1/4
11
8,5
7,2
8
7
12,5
20,3
8,5
8,5
14
8,3
8,5
13
8,5
7
6,5
12
7
11,5
6
7
5
6,5
6 2/3
21 1/2
14
22
19
9 1/4
10 1/2
18
16
12
14
10
Le rapport de la longueur du dactyle à celle du propodus est de 1,5
e.—
Fig. 11. — Clibanarius longitarsus (E. 20.260)
A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche face externe. — C, troisième péreiopode gauche : façe externe,
— 88 —
sur le spécimen de DE MAN et de 1,1 sur celui de NOBILI mais NoBni
note à ce sujet que le rapport des dimensions des articles des péreiopodes
sont variables. Sur nos spécimens le rapport du dactyle au propodus est
d'ordinaire de 1,4.
;
COLORATION. — DANA (1852) indique seulement : « Une bande longitudinale blanche bordée de rouge au long de la face externe des 2e et 3e
péreiopodes ». DE MAN (1888) : « La partie antérieure au sillon cervical
et les pattes sont vert-olive foncé ; sur certains exemplaires cette
teinte tire sur le rouge ; le bout des pinces et une grande ou
petite part de l'extrémité des 2' et 3e pattes est rougeâtre ou orange. Les
péreiopodes 2 et 3 portent une assez large bande longitudinale rougeâtre
qui va du merus au dactyle ; cette bande a une jolie couleur bleu ».
STEBBING (1917) : « Une raie pâle avec les bords colorés sur les trois derniers articles des péreiopodes 2 et 3 comme sur la figure de DE HAAN ».
Nœud (1903) : « La coloration générale varie, surtout celle des dactyles,
qui sont généralement mêlés de bleu et de rouge ; le bleu dominant, le
rouge étant complémentaire ». BARNARD (1950) écrit que l'espèce se distingue de Cl. padavensis par la coloration (HENDERSON, 1915, p. 28)
Les caractères spécifiques de coloration, très nets sur les spécimens
frais et de taille notable, perdent beaucoup de leur valeur sur des spécimens conservés à l'alcool, qui parfois sont plus ou moins complètement
décolorés et surtout pour des spécimens de petite taille. La coloration de
nos grands spécimens à l'état frais est : « Teinte générale de fond de la
carapace dans la partie antérieure au sillon cervical vert gris pâle soutenu de brun, avec quelques taches brun-verdâtre sombre et les soies de
bords latéraux roux fauve ; la partie postérieure vert-gris roux plus clair
souligné de lignes longitudinales fines bleu et rougeâtre ; une fine ligne
jaune clair soulignant le bord frontal ; les deux premiers articles des
pédoncules antennaires, les chelipèdes, les premiers articles des péreiopodes 2 et 3 et tout le péreiopode 4 de la même teinte que la partie antérieure
du céphalothorax, avec les taches correspondant aux tubercules d'un vert
plus foncé, les soies roux fauve. Le dernier article du pédoncule antennaire
vert foncé avec une bande longitudinale jaune sur le bord externe supérieur (sur les spécimens conservés à l'alcool cette ligne jaune reste blanche, la partie verte devenant rouge) ; les pédoncules antennulaires et oculaires jaunâtres, les cornées noires. Les péreiopodes 2 et 3 portent une
ligne longitudinale claire bleu ciel sur corpus, propodus et dactyle ; cette
ligne ressort sur l'ensemble gris-vert des articles ; sur les spécimens
conservés à l'alcool, cette ligne claire est doublée d'une très fine
et à peine visible ligne parallèle claire au long du bord supérieur
des articles ; cette ligne est surtout nette sur le dactyle ; sur le propodus
et le dactyle les trois lignes, la ligne claire médiane et les deux lignes
pigmentées qui la bordent, ont sensiblement la même largeur. Sur les
très nombreux spécimens de la présente collection rapportés à cette espèce
— 89 —
que nous avons observés à l'état frais, on trouve de très nombreuses
variations de couleur ; en particulier, la teinte générale est plus ou moins
foncée, la bande longitudinale des 3 derniers articles des péreiopodes 2 et
3 est d'un bleu plus ou moins foncé jusqu'au bleu métallique ; mais toujours elle ne marque que les trois derniers articles et est unique ; la coloration spécifique de Cl. longitarsus serait 1° pédoncule oculaire sans
ligne longitudinale claire et pigmenté ; 2° pédoncules antennulaires avec
une ligne longitudinale claire sur le bord externo-supérieur ; 3° une seule
bande claire médiane large sur le carpus, propodus et dactyle des péreiopodes 2 et 3.
SITUATION DE L'ESPECE.
La description de l'espèce est restée assez imprécise, les auteurs
s'étant surtout attachés à situer l'espèce par rapport à ses voisines, Cl.
clibanarius, Cl. padavensis, Cl. taeniatus, Cl. infraspinatus ; DE MAN (1888)
précise que dans Cl. longitarsus l'épine basale de l'antenne très courte
dépasse à peine le milieu de l'avant-dernier article de cet appendice ;
chez Cl. infraspinatus et Cl. padavensis, cette épine dépasse le bord antérieur de cet article. Nom,' (1900), qui remarque sur ses spécimens de
Cl. longitarsus les variations de longueur de cet acicle antennaire, note
que ces variations rendent difficile l'usage de ce caractère pour séparer
l'espèce de Cl. padavensis. Sur nos spécimens, l'acicle antennaire est toujours court et son extrémité n'atteint jamais le bord distal de l'avantdernier article de l'antenne.
DE MAN (1888) note encore que sur Cl. longitarsus : 1 ° la pilosité sur
les bords latéraux de la carapace et ;es pattes est beaucoup plus forte que
dans Cl. clibanarius et Cl. padavensis ; 2° les chelipèdes sont inégaux, la
pince droite plus grande est à peu près trois fois aussi longue que large.
Dans Cl. infraspinatus et Cl. clibanarius, les deux pinces seraient sensiblement de même taille, et moins fines (seulement deux fois aussi longues
que larges) ; au contraire celles de Cl. padavensis sont très voisines de
celles de Cl. longitarsus, les pinces longues et affilées de ces deux espèces
seraient caractéristiques la plus grande pince y serait trois fois aussi
longue que la largeur au niveau de l'articulation des doigts, la base de
la main étant légèrement plus renflée.
Nous séparons Cl. longitarsus par l'absence de lignes pigmentées sur
les pédoncules oculaires de Cl. padavensis, Cl. toeniatus et Cl. infraspinatus qui en possèdent toutes ; Cl. longitarsus se sépare de Cl. clibanarius par la longueur de son pédoncule antennulaire sensiblement de même
taille que le pédoncule oculaire alors qu'il est beaucoup plus long dans
Cl. clibanarius. La comparaison avec des spécimens des espèces voisines
est cependant nécessaire à notre avis ; nos spécimens ont été comparés
avec des spécimens de Cl. padavensis et Cl. striolatus de l'Indian Museum.
Cl. longitarsus se sépare de Cl. striolatus et de Cl. lineatus et Cl. A, qui
90 —
en sont très voisines par 1° sa coloration à l'état vivant et sa pigmentation des spécimens conservés ; 2° par l'armature beaucoup plus réduite
et la forme générale de ses chelipèdes.
Variétés et formes voisines. -- LANCHESTER (1902) crée une variété
Trivittata qu'il différencie seulement par des différences de coloration.
Nous avons différencié du Cl. ion gitarsus deux espèces très voisines :
Cl. 1 et Cl. 2 qui ne peuvent être rapportées à aucune des espèces décrites
par les auteurs et que nous étudierons plus loin ; une de ces deux espèces
que nous désignons provisoirement par Cl. 1 est peut être la var. trivittata
LANCHESTER. BUITENDIJK (1937) retrouve la variété trivittata et crée une
variété unicolor de couleur uniformément jaune.
REPARTITION.
L'espèce est signalée du Japon (DE HAAN), de Poulo Edam (DE MAN),
de Singapore (NoBILI) , de Ternate (DE MAN), d'Océan Indien (LANcHEsTER),
de Pondichery (Nomm), de Chine (STimpsoN), d'Afrique du Sud (BARNARD),
HENDERSON (1915) note que cette espèce commune dans lés eaux saumâtres de la côte de Coromandel n'est pas citée dans le catalogue d'ALcocx (1905) des Pagures de l'Indian Museum. KEMP (1915) qui signale
l'espèce comme rare au « Chilka Lake » pense qu'elle est presque certainement absente du delta du Gange.
Clibanarius 1
(Pl. III, 2, 8, 11, 14)
DESCRIPTION.
La carapace est quadrangulaire ; le rostre, petit mais net, n'atteint
pas la base des écailles ophtalmiques ; les pédoncules oculaires sont plus
ou moins égaux à la largeur antérieure de la carapace et à la longueur
des pédoncules antennulaires ; ils sont plus longs que les pédoncules antennaires. L'acicle antennaire atteint à peine la base du dernier article
du pédoncule antennaire. Le chelipède droit est plus grand que le gauche.
Les deux chelipèdes sont couverts de tubercules, de teinte claire sur le
fond pigmenté ; certains devenant spinuleux et se terminant par une
pointe cornée noire ; cette spinulation, très voisine de celle de Cl. longitarsus mais différente, ne forme jamais sur le bord supérieur de la main
de crête épineuse comparable à celle qui caractérise Cl. striolatus, Cl.
lineatus, et Cl. A. Les péreiopodes 2 et 3 ont le dactyle plus long que
le propodus ; le carpe porte à l'extrémité distale du bord supérieur une
dent à pointe aiguë mieux marquée sur le péreiopode 3 que sur le péreiopode 2.
COLORATION. — Sur le vivant la carapace et les pattes ont une teinte
de fond vert-bleu foncé ; la partie postérieure au sillon cervical est plus
claire 'que l'antérieure 'et porte quelques légères lignes longitudinales
— 91
blanc-grisâtre ; une légère ligne de la même couleur souligne le sillon
cervical. Les pédoncules antennulaires sont vert-grisâtre avec le flagelle
brun-orange pâle ; les pédoncules antennaires vert foncé avec le flagelle
bleu ; les pédoncules oculaires brun-orange foncé, plus clair sur les bords
externes. Les chelipèdes sont de la même teinte de fond vert-bleu avec
des taches vert-blanchâtre, qui correspondent aux tubercules ; les doigts
plus clair devenant insensiblement jaunâtre à leur partie distale, sauf
l'ongle corné, qui est brun. Les péreiopodes 2 et 3, d'une teinte générale
vert-bleu foncé, portent sur la face externe des merus, carpus, propodus
et dactyle une bande médiane d'un bleu métallique brillant ; sur le propodus et le dactyle, cette bande médiane est doublée en dessus d'une deuxième bande plus étroite de même couleur ; une petite part distale des
dactyles est blanc-jaunâtre ; l'ongle terminal corné brun.
Sur les spécimens conservés à l'alcool, la pigmentation en particulier
des bandes longitudinales des péreiopodes persiste ; sur les spécimens conservés depuis longtemps, une fine ligne pigmentée brun rouge apparaît
de chaque côté sur les deux bords des bandes bleues, dont la coloration
bleue disparaît ; ces bandes deviennent claires.
DISCUSSION.
Cette espèce est très proche de Cl. longitarsus et un peu moins d'une
autre forme voisine, décrite plus loin sous le nom de Cl. 2. Elle se sépare
de Cl. longitarsus par a) la coloration de sa teinte générale de fond,
beaucoup plus bleu sombre que celle de Cl. longitarsus ; b) la coloration
des pédoncules oculaires brun rouge ; ils sont jaunes sur Cl. longitarsus ; c)
la coloration des bandes longitudinales bleu métallique brillant des péreiopodes 2 et 3 ; coloration bleu beaucoup plus claire sur Cl. longitarsus ; d)
la disposition et le nombre de ces bandes colorées longitudinales qui couvrent le merus, le carpe, le propodus et le dactyle. Sur Cl. longitarsus, cette
bande bleu est limitée au dactyle et au propodus et ne s'étend jamais sur
le carpus et le merus ; cependant sur ces deux articles elle est sur certains
spécimens légèrement marquée en pâle sur la couleur de fond environnante,
mais elle n'est jamais colorée à l'état vivant et n'est jamais sur les spécimens conservés aussi nette que sur Cl. 1. Sur le propodus il y a deux
bandes colorées au lieu d'une sur Cl. longitarsus ; la bande supérieure est
plus étroite que la médiane ; mais la médiane est plus étroite que sa correspondante sur Cl. longitarsus ; e) par la longueur des propodus des
péreiopodes gauches qui, sur des spécimens de même taille, sont comparativement plus courts sur Cl. 1 que sur Cl. longitarsus ; les dactyles étant
comparativement plus longs ; le rapport du propodus au dactyle est de 2
dans Cl. 1 et de 1,4 sur Cl. longitarsus.
Cependant les longueurs des articles des péreiopodes subissent de
notables variations individuelles et les caractères de différenciation qu'on
en peut tirer, comme ceux que l'on peut tirer de la comparaison des
mesures des articles des chelipèdes, demandent à être étudiés plus en
— 92
détail ; sans doute pour les chelipèdes faut-il en plus tenir compte d'un
dimorphisme sexuel à préciser. Les mensurations ci-dessous ne sont donc
données qu'à titre d'indication préliminaire et la question sera entièrement reprise à la lumière d'observations nouvelles quand la description
de la forme Cl. 1 comme espèce nouvelle sera publiée. Des mensurations
effectuées sur des spécimens de Cl. 2 et pour lesquelles la mêMe remarque
est valable sont rapprochées dans le même tableau, ainsi que des mesures
de Cl. longitarsus.
Cl. longitarsus
Longueur céphalothorax .....
Partie antérieure au sillon
cervical : long .............
Partie antérieure au sillon
cervical : large ........
Largeur frontale
Longueur antennules
Longueur pédoncules oculaires
Longueur chelipède droit
Longueur paume chelipède droit.
Largeur paume chelipède droit.
Longueur doigts chelipède droit.
3° péreiopode droit
— longueur dactyle
— longueur propodus
Cl. 2
Cl. 1
E
28.191
E
28.189
E
28.198
E
28.202
E
32.493
E
32.497
19
18
21
21
13
13
10
10
5.8
6
5.5
5
5
5.5
7.5
3.5
4.5
4
5
5
5
6
7.5
3.5
4
4
10
7.2
9
8.5
8.5
7.2
8.5
8.5
14
7
6
7
7
9
8
8.5
12.5
6
5
6
9.2
12
5.5
5
5
9
7.5
9.5
9
12
6
5.2
6
8
10
16
12
14
10
16
8
15
7.5
8
10
7
Les deux espèces Ci. 1 et Cl. longitarsus se séparent encore par des
différences dans la spinulation des paumes et dactyles des chelipèdes ;
celle-ci est moins dense et moins aiguë dans Cl. 1, dont les tubercules
sont comparativement plus gros ; au contraire les soies qui partent de ces
tubercules sont plus longues sur Cl. longitarsus que sur Cl. / ; mais il y a
là encore des variations individuelles et il faut toujours de toute manière
comparer des spécimens de même taille et de même sexe. Si les deux
espèces sont différentes, il est à peu près impossible, à qui ne possède pas
des spécimens des deux pour les comparer, de rapporter à l'une plutôt
qu'à l'autre certains spécimens, en particulier conservés dans l'alcool.
L'espèce Cl. 1 se sépare aussi principalement par sa coloration de
Cl. 2 et en particulier par : a) la coloration vert-bleu foncé de sa teinte
générale de fond, qui dans Cl. 2 est vert clair ;b) la coloration de ses bandes
longitudinales bleu métallique brillant des péreiopodes ; sur Cl. 2 les
bandes correspondantes sont vert olive foncé ; e) la disposition de ces
bandes longitudinales par exemple sur le propodus du 3e péreiopode.
On pourrait peut-être rapporter le Cl. 1 à la var. trivittata LANCFIESTER
de Cl. longitarsus, que cet auteur ne différencie que par sa couleur : « Sur
— 93
la face postérieure des pattes il y a trois larges bandes blanches (plus
larges que dans Cl. striolatus) et trois bandes rouges plus étroites, sur
la surface antérieure il y a deux bandes blanches et deux rouges, mais
beaucoup moins bien définies ». Les spécimens que nous rapportons provisoirement à Cl. 1 ne correspondent pas exactement avec les caractères
ci-dessus et cette forme se sépare de Cl. longitarsus par d'autres caractères
qui conduisent à la considérer comme une espèce distincte, que nous
espérons décrire prochainement, en même temps qu'une autre nouvelle
espèce Cl. 2 et que la situation du Cl. longitarsus sera précisée.
Les trois espèces voisines : Ci. longitarsus, Cl. 1 et Cl. 2, vivent à
Nhatrang ensemble sur le même site de sable vaseux d'estuaires, et en
même temps que Cl. striolatus et Cl. A. Elles se séparent facilement toutes
trois de ces deux dernières espèces, mais nous avons eu beaucoup de
difficulté à les séparer entre elles lors de nos premières récoltes. Après
avoir mieux défini leurs caractères propres, leur seule coloration nous
suffisait pour les séparer lors des récoltes de vérification que nous avons
faites. Si, comme exposé ci-dessus Cl. 1 et Cl. longitarsus sont très voisines
et présentent des variations individuelles de certains caractères morphologiques qui accroissent la difficulté pour les séparer ; elle présentent aussi
toutes deux, et de même Cl. 2, quelques variations individuelles de coloration ; les individus d'une même espèce étant plus ou moins clairs ou
foncés et leur coloration et pigmentation caractéristique plus ou moins
marquées ; elles sont cependant toujours spécifiquement reconnaissables
pour qui les connaît. La seule coloration du pédoncule oculaire suffit souvent à l'état frais à faire reconnaître l'espèce à première vue jaune dans
Cl. longitarsus, orange dans Cl. 1, vert-pâle jaunâtre dans Cl. 2. Si une
étude ultérieure précisera nos connaissances sur ces trois espèces, les présentes indications, malgré leur état sommaire, seront sans doute déjà
utiles aux chercheurs. Les spécimens de Cl. 1 nombreux dans la collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang proviennent presque tous
de l'estuaire du Cua-bé (village de Truong-Dong), au sud de Nhatrang.
C'est une espèce qui atteint la même taille que Cl. longitarsus, tandis que
Cl. 2 reste de taille moindre.
Clibanarius 2
(Fig. 12, A, B, C. — Pl. III, 3, 9, 12)
DESCRIPTION.
La carapace est quadrangulaire ; le rostre petit mais net n'atteint pas
la base des écailles ophtalmiques. Les pédoncules oculaires sont égaux à la
largeur antérieure de la carapace et plus longs que les pédoncules antennaires et antennulaires. L'acide antennaire atteint la base du dernier article du pédoncule antennaire. Le chelipède droit est le plus grand ; les chelipèdes sont recouverts de tubercules clairs, certains sur la partie supé.
— 94 -rieure devenant spinuleux et avec une pointe cornée noire ; mais jamais
cette spinulation, qui est très voisine de celle de Cl. longitarsus, ne forme
de crête de 5 épines caractéristique du Ci. strîolatus, Ci. lineatus et Cl. A.
Les péreiopodes 2 et 3 ont le dactyle plus long que le propodus ; le carpe
porte à l'extrémité distale du bord supérieur une dent aiguë plus marquée
sur le péreiopode 3 que sur le péreiopode 2
COLORATION. — Sur le vivant, la carapace et les pattes ont une teinte
de fond jaune-verdâtre beaucoup plus claire que la teinte de fond de
Cl. longitarsus. Sur la carapace, cette teinte de fond vert-pâle est marquée
par endroit de taches brunes, en particulier une légère bande sur les bords
latéraux antérieurement au sillon cervical. Au contraire, une tache jaune
clair doré marque, de chaque côté, l'angle antéro-latéral de la partie du
céphalothorax postérieure au sillon cervical. Les pédoncules antennaires
sont bruns avec une très légère ligne claire sur le bord supéro-latéral externe ; le flagelle jaune-verdâtre ; l'écaille ophtalmique et la base des
pédoncules oculaires sont brunâtres ; les pédoncules oculaires j auneverdâtre, la cornée noire ; les pédoncules antennulaires jaune-verdâtre, les
fouets jaune ocre. Les chelipèdes, avec une teinte de fond vert-brunâtre,
sont intensément parsemés de taches vert clair, qui correspondent aux
tubercules ; ceux-ci sont en ordre confus, non alignés et on ne peut distinguer aucune trace de ligne longitudinale dans les couleurs. Les péreiopodes 2 et 3 portent des lignes longitudinales alternativement vert-jaune
clair et vert foncé ; sur le merus il y a deux bandes foncées, minces dans
la partie proximale qui s'élargissent vers la partie distale ; une très fine
ligne claire sur le bord supérieur, une autre au bord inférieur ; la bande
claire médiane qui sépare les deux bandes colorées est très large ; sur le
carpus les mêmes lignes claires et colorées se continuent à travers l'articulation méro-carpale ; les bandes colorées s'amenuisant légèrement à la
partie distale ; en particulier la bande claire du bord supérieur s'élargit
à la partie distale ; sur le propodus les mêmes lignes se continuent, mais
les deux bandes 'colorées deviennent étroites et les trois bandes claires
s'élargissent ; sur le dactyle la bande claire médiane occupe plus du tiers
de la surface externe, les deux bandes colorées qui la bordent marquant
les bords supérieurs et inférieurs du dactyle comme d'une ligne.
DISCUSSION.
Cette espèce est très proche du Cl. longitarsus, et de Cl. 1, elle se
sépare de la première de ces espèces par
1° la coloration — a) sur le vivant : la teinte générale de Ci. 2 est,
abdomen excepté, vert clair-jaunâtre, celle de Cl. longitarsus brun-verdâtre ; la bande bleue claire des faces externes du propodus et dactyle
de Cl. longitarsus n'existe pas sur Cl. 2, qui ne porte sur ces articles des
péreiopodes que des bandes longitudinales alternatives vert-j aune clair
et vert foncé ; en outre la disposition de ces bandes est différente dans
les deux espèces ; b) sur les spécimens conservés à l'alcool dont les
e. —
Fig. 12. — Clibanarius 2 (E. 32.441)
A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche face externe. — C, troisième péreiopode gauche face externe.
— 96 —
couleurs sont modifiées : les bandes longitudinales pigmentées des articles des péreiopodes présentent une disposition spécifique différente dans
chacune des deux espèces ; en particulier, sur les merus, alors qu'il
n'y a pas de bande longitudinale pigmentée ou une médiane à peine indiquée dans Cl. longitarsus, dans Cl. 2 il y a deux bandes claires et deux
larges bandes pigmentées ; sur le carpus, il n'y a jamais dans Cl. longitarsus que l'ébauche d'une bande claire mais le plus souvent aucune indication à ce sujet, alors que dans Cl. 2 deux larges bandes pigmentées entourent une bande claire médiane et sur le bord supérieur il y a une deuxième bande claire surtout développée dans la partie distale ; sur le propodus, une bande claire médiane entourée de deux bandes pigmentées,
les trois sensiblement de même largeur dans Cl. longitarsus, une bande
claire médiane entourée de deux bandes pigmentées submédianes sur
Cl. 2, mais avec en plus sur les bords supérieur et inférieur de l'article
une autre bande claire ; la bande claire médiane étant un petit peu plus
large que les quatre autres, qui ont sensiblement la même importance ;
sur le dactyle la différence de disposition des bandes claires et pigmentées
des spécimens conservés dans les deux espèces est à peu près impossible
à distinguer.
2° Par l'indice de cornée qui est de 1/4 sur Cl. 2 au lieu de 1/5 sur
Cl. iongitarsus et Cl. / ; le pédoncule oculaire est comparativement plus
court, mais surtout beaucoup plus large ; son renflement au niveau de
la cornée est encore plus marqué.
3° La taille : Cl. 2 n'atteint pas une aussi grande taille que Cl. longitarsus ; mais ce n'est pas une forme jeune de cette espèce, car il existe des
Ci. iongitarsus, avec en particulier leur coloration caractéristique, de même
taille que des Cl. 2.
4° La forme et la taille des chelipèdes ; cette question ne pourra être
précisée qu'ultérieurement par une étude comparée des dimensions des
différentes parties des chelipèdes sur de nombreux spécimens de Cl. iongitarsus et de Cl. 2, compte tenu de la dimension et du sexe des spécimens
comparés. Les mesures établies à ce jour sur nos spécimens, comme sur
ceux de Cl. /, nous paraissent insuffisantes et nous préférons nous abstenir
de les donner pour éviter une interprétation, qui appelle une vérification
préalable. De même, si l'armature et la pilosité sont très voisines dans les
deux espèces, elles diffèrent sur des spécimens de même taille et il
convient de tenir compte à ce sujet que Cl. longitarsus semble n'atteindre
sa forme adulte qu'à une plus grande taille. La spinulation et la pilosité
seraient moins fortes et moins denses sur Cl. 2 que sur Cl. longitarsus. A
ce point de vue, Ci. 2 est beaucoup plus proche de Cl. 1 que de Cl. longitarsus.
L'étude du Cl. 1 a déjà fourni les principaux caractères, de coloration
en particulier, qui séparent cette espèce du Ci. 2 et il serait inutile de les
répéter ici,
— ;97
Clibanarius striolatus, Dana (1852)
(Fig. 13, A, B, C. — Pl. III, 4)
+ 1852 — Clibanarius striolatus, DANA. — U.S . Explor. Exdp. Crust., pl. 1, p. 463.
+ 1855 — Clibanarius striolatus, DANA. — U.S . Explor. Expd. Crust., Atlas, pl. 29,
fig. 3 a, c.
1859 — Clibanarius striolatus, STIMPSON. — Proc. Acad. Sci. Philadeiphia, p. 247.
+ 1865 — Clibanarius striolatus, HELLER. — Novara Crust., p. 89.
+ 1880 — Clibanarius striolatus, RICHTERS. — Mobius Meeresf. Maurit., p. 161.
+ 1882 — Clibanarius striolatus, HASWELL. — Cat. Austr. Crust., p. 159.
1888 — Clibanarius sp., DE MAN. — Journ. Linn. Soc. Zool., vol. XXII, p. 241.
1888
— Clibanarius striolatus, DE MAN. — Arch. F. Nat., LIII, i, p. 455.
+
+ 1890-91 — Clibanarius striolatus, BOUVIER. -- Bull. Soc. Philom. (8), IV, p. 53.
+ 1892 — Clibanarius striolatus, ORTMANN. — Zool. Jahrb. Syst., VI, p. 290.
+ .1902 — Clibanarius striolatus, LANCHESTER. — Proc. Zool. Soc., p. 365.
+ 1902— Clibanarius striolatus, DE MAN. — abh. Senckenb. Ges., XXV, p. 741.
+ 1903 — Clibanarius striolatus, Nosim. — Bull. Mus., Torino, XVIII, n' 455, p. 19.
+ 1905 — Clibanarius striolatus, ALCOCK. — Cat. Ind. Mus., pl. 2, fasc. 1, p. 46,
pl. 4, fig. 7.
+ 1906 — Clibanarius striolatus, Nosni. — Ann. Sci. Nat., 9' série, t IV, p. 116.
+ 1907 -- Clibanarius striolatus, STIMPSON. — Smiths. Mise. Collect., vol. XLIX,
p. 210 (Réimpression STIMPSON 1859).
Clibanarius
striolatus, Mac CuLLocx. — Rec. Austr. Mus., IX, p. 348.
+ 1913
+ 1937 — Clibanarius striolatus, BUITENDIJK. — Biol. Res. SnPilius. Temminckia,
vol. II, p. 258.
+ 1938 — Clibanarius striolatus, YAP-CHIONGCO. — Philipp. Journ. of Sc i.,
vol. LXVI, n° 2, p. 192, pl. 1, fig. 1.
+ 1950 — Clibanarius striolatus, BARNARD. — Ann. S. Afric. Mus., vol. XXXVIII,
p. 434.
+ 1953 — Clibanarius .striolatus, FOREST. — Bull. Mus. Hist. Nat., 2' série, t. XXV,
n° 5, p. 448.
DIAGNOSE.
« Région antérieure de la carapace presque quadrangulaire ; yeux
minces environ aussi longs que le bord antérieur de la carapace ;
écaille ophtalmique étroite, bidenté à l'apex ; chelipèdes subégaux,
avec mains courtes et carpe soyeux portant des épines au-dessus. Le
chelipède gauche du mâle légerement le plus grand ; pattes des 2e et 3'
paires hirsutes avec des touffes de poils sur les bords supérieurs et inférieurs ; le tarse aussi long que l'article précédent. Le 5e article du côté
gauche sur la 3' paire légèrement convexe et ayant un angle droit audessus. Il y a de nombreuses touffes de soies le long du bord inférieur
du tarse. Couleur rousse ou ocre jaune avec des lignes longitudinales
brun profond minces comme des fils sur les pattes ; trois de ces lignes
sur chaque main, cinq sur le cinquième article des péreiopodes 2 et 3
(d'après DANA, 1852) ».
« La face dorsale de la carapace est jaunâtre avec une tache d'un
rouge pourpre sur la moitié avant de la région gastrique; la région
stomacale est séparée des bords latéraux par une ligne rouge et le sillon
en forme de V, qui borde la région gastrique, est de couleur rouge égale-
— 98 —
ment. Les pattes portent de longues lignes de la même couleur rouge pourpre, non seulement les pattes antérieures mais aussi celles des deuxième
et troisième paires. Les quatre derniers articles montrent aussi deux lignes
sur le côté extérieur, deux sur le côté intérieur et un sur le bord supérieur
(d'après DE MAN, 1888) ».
HISTORIQUE.
DANA (1852) crée l'espèce avec une courte description et des figures
pour des spécimens récoltés dans les récifs de coraux de Tongatabou.
STIMPSON (18594907) donne pour des spécimens de Loo-Choo une bonne
description qui complète sur divers points celle de DANA. NIELLER (1865) ne
fait que répéter la diagnose de DANA et citer l'espèce aux Nicobars et à
Tahiti. RICHTERS (1880) donne quelques indications pour deux spécimens
des Seychelles. HASWELL (1882) cite un spécimen de Hoborn Island (Port
Denison, Australie). DE MAN (1888), citant 5 exemplaires femelles de PouloEdam et un exemplaire mâle de l'île Noordwachter (Indonésie) , précise
la situation de l'espèce par rapport aux espèces voisines. BOUVIER (189091) la signale dans la Mer Rouge. ORTMANN (1892) cite des spécimens des
îles Liu-Kiu et des Fidji. LANCHESTER (1902) signale l'espèce à Poulo Bidam
et Pénang. DE MAN (1902) cite un spécimen d'Halmahera. NOBILI (1903)
cite de la Mer Rouge un mâle dont il donne les dimensions. ALcocK (1905),
en signalant des spécimens des Indes, donne surtout les caractéristiques
qui séparent l'espèce de C. padavensis. NOBILI (1906) indique l'espèce comme très commune dans la Mer Rouge. Mac CULLOCH (1913) signale un
spécimen abimé de l'Ouest Australien qui pourrait être soit striolatus,
soit padavensis. BARNARD (1950) la signale en Afrique du Sud (Lagoa Bay)
et, ayant récolté en même temps des spécimens de C. padavensis, il précise
une fois de plus ce qui distingue ces deux espèces. FOREST (1953) signale
3 spécimens de Tahiti.
DISCUSSION.
La description de l'espèce est sommaire, les auteurs s'étant surtout
attachés à la séparer des espèces voisines Cl. /ongitarsus et Cl. padavensis.
La description de DANA (1852) est utilement complétée par celle de STIMPSON (1859-1907). « Carapace étroite et convexe antérieurement. Front avec
un sillon post-marginal. Pédoncules oculaires aussi longs ou plus longs que
la région antérieure de la carapace et dépassant le 3 e article des antennules.
Ecaille ophtalmique triangulaire, profondément nouée extérieurement
près de l'apex et mince, de nombreuses soies longues et épaisses. Mains
égales quelque peu épineuses et très poilues au-dessus ; cinq fortes épines
sur le bord supérieur de la paume. Pattes ambulatoires longitudinales
rayées par 6 bandes rouges, plus étroites que les interespaces. Dactyle très
mince, juste égal en longueur au propodus ». Nous rapportons à cette
espèce de nombreux spécimens de la présente collection à propos desquels des détails morphologiques seront précisés.
.
i,ette4à1
Fig. 13. — Clibanarius Striolatus
20.336)
— A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe.
C, troi•
sième péreiopode gauche : face externe.
i0Ô
DANA (1852) et STIMPSON (1859-1907) disent que sur les péreiopodes 2
et 3 le dactyle est égal au propodus ; DE MAN (1888) et ALcocI (1905) le
disent plus long que le propodus ; nos spécimens concordent avec l'opinion
de ces derniers. ALCOCK (1905) et BARNARD (1950) classent Cl. striolatus
dans les espèces ayant les pédoncules oculaires aussi longs que les pédoncules antennulaires STIMPSON (1907) écrit que dans Cl. striolatus « les
pédoncules oculaires dépassent les 3' articles des antennules ». Pour DANA
(1852) , et à peu près tous les auteurs, la longueur des pédoncules oculaires
égale à peu près (ou dépasse, STIMPSON, 1859, 1907 et Nosiu, 1903) la largeur antérieure de la carapace. Nosna (1903) donne les dimensions suivantes : longueur du pédoncule oculaire 4 mm. 5, largeur du front 4 mm.
Compte tenu de l'imprécision de ces mesures chez certains auteurs déjà
signalées, nous notons que sur nos spécimens la longueur du pédoncule
oculaire mesuré de l'extrémité distale de la cornée au bord proximal du
pédoncule (écaille ophtalmique comprise) est sensiblement égale ou très
légèrement supérieure à la largeur antérieure de la carapace ; les cornées
dépassent toujours les pédoncules antennulaires ; c'est de toutes les espèces
du groupe 1, que nous avons observées, celle dont les pédoncules antennulaires sont les plus courts. Les écailles ophtalmiques sont petites, bidentées, garnies de soies. Les écailles antennulaires épineuses et soyeuses
dépassent légèrement la base du dernier article du pédoncule antennulaire. Le chelipède droit est plus grand que le gauche et ce dernier est
plus spinuleux. La main du chelipède gauche a une longueur qui fait moins
de deux fois sa largeur ; celle du chelipède droit au contraire a une longueur qui fait plus de deux fois sa largeur et la paume est plus longue.
La surface des deux chelipèdes est couverte de tubercules cornés portant
des soies et devenant épineux sur le bord supérieur ; le chelipède gauche
porte sur le bord supérieur une crête très marquée de 5 dents à pointe
blanche et extrémité noire. Le carpe porte au bord supérieur 3 ou 4 épines
identiques, dont une distale particulièrement forte ; il est, comme le propodus, couvert de tubercules cornés mais moins nombreux et moins marqués. Sur le dactyle au contraire la spinulation des tubercules est très
forte et ces tubercules sont en lignes longitudinales plus ou moins régulières. Sur le chelipède droit le développement des tubercules et, en particulier, la spinulation est très amoindrie comparativement au chelipède
gauche. Sur les péreiopodes 2 et 3, le dactyle est nettement plus long que
le propodus ; le carpe porte une épine à l'extrémité distale supérieure ;
des soies en touffes sont présentes, surtout aux bords supérieur et inférieur. Les faces externes sont convexes. Il existe 8 petites épines noires
au bord inférieur des dactyles des pattes de la 2e paire, 3 ou 4 seulement
au bord de celles de la 3e paire.
A ces précisions morphologiques, il faut ajouter les suivantes sur la
coloration : à l'état frais, nos spécimens ont une couleur de fond d'ensemble vert-roussâtre clair ; sur le céphalothorax quelques taches diffuses vert
plus foncé, surtout sur les bords dans la région postérieure au sillon cer-
vital ; une teinte rougeâtre se mêle au vert dans la région cardiaque et
la partie médiane du céphalothorax postérieure au sillon cervical ; de légères lignes longitudinales diffuses alternativement vert foncé et rougeatre. Les pédoncules oculaires, antennulaires et antennaires sont vert-gris
pâle, les fouets antennulaires jaunes. Les chelipèdes vert mêlé de brun ;
sur le fond brunâtre les tubercules et épines ressortent en vert pâle, 1 extrémité des doigts noire.
Sur les péreiopodes des bandes longitudinales alternativement vert
clair et vert plus sombre, les sombres étant bordées d'une fine ligne rougeâtre. Sur les spécimens conservés à l'alcool, ces bandes alternativement sombres et claires restent toujours nettes ; les fines lignes rouges
si caractéristiques sont parfois moins nettes. Sur le merus on note deux
bandes non pigmentées bordant une médiane pigmentée et elles-mêmes
bordées au-dessus et au-dessous d'une bande pigmentée ; sur le carpus
et le propodus la disposition est la même ; il y a donc de chaque côté
trois bandes sombres entourant deux bandes claires, mais la bande sombre
supérieure couvre le bord supérieur des articles et n'est plus que très
peu visible en vue latérale ; si bien qu'apparaissent surtout deux bandes
sombres séparées par une bande claire médiane. Sur les spécimens où
les fines lignes longitudinales rougeâtres comme des fils cernent la limite
entre les bandes sombres et les bandes claires, on peut noter sur la face
externe du propodus en partant du bord supérieur 1° bande pigmentée
avec une ligne rouge en dessous ; 2' bande claire (supérieure) avec une
ligne rouge en dessous (c'est à la partie supérieure de cette première bande
claire que court l'arête légèrement saillante qui marque le méplat du propodus et en quelque sorte la jonction de sa face externe avec sa face supérieure) ; 3° bande pigmentée (submédiane) avec une ligne rouge en dessous ; 4° bande claire (médiane) avec une ligne rouge en dessous ;
bande pigmentée avec une ligne rouge en dessous ; et l'amorce d'une
sixième bande claire qui correspond à la face inférieure de l'article. On
retrouve dans cette disposition les cinq lignes rouges brunâtres minces
comme des fils de la description de DANA (1852). Sur le dactyle à l'état frais,
il y a une bande longitudinale médiane vert clair entourée de deux bandes
vert sombre chacune bordées de deux fines lignes rouges ; sur les spécimens conservés apparaît sur le bord supérieur une amorce de ligne non
pigmentée qu'on ne distingue guère sur les spécimens frais. Tous les dactyles se terminent par une griffe noire. Sur les chelipèdes de nos spécimens
frais, on ne distingue pas de lignes longitudinales rouges, ce caractère n'est
que très légèrement marqué sur les spécimens conservés et la difficulté
de le reconnaître nous a longtemps fait hésiter à rapporter nos spécimens
à Cl. strio/atus ; ces lignes longitudinales très peu nettes ne correspondent
guère en fait qu'aux lignes rougeâtres irrégulières qui cernent les tubercules spinuleux en ligne, dont la couleur sombre à la pointe, claire à la
base tranche sur le fond rougeâtre ; le fait est des plus nets sur le bord
supérieur du dactyle.
102
HASWELL (1882) note que sur son spécimen les épines des mains et
carpus du chelipède sont plus longues et que les écailles ophtalmiques
n'ont pas tout à fait la même forme que sur la figure de DANA (1852) .
L'examen des très nombreux spécimens de notre collection confirme ces
variations individuelles, en particulier en ce qui concerne la spinulation et
la pilosité de la main et du carpus du chelipède comme des péreiopodes.
Les caractères paraissant les plus spécifiques de Cl. striolatus sont : 1° la
crête de 5 épines sur la main du chelipède gauche, qui n'est aussi marquée
sur aucune des autres espèces voisines ; 2° la coloration des pattes ambulatoires, avec en particulier les lignes rouges comme des fils sur les
propodus des 2e et 3e péreiopodes ; 3° la petite taille des pédoncules antennulaires ; 4° l'absence de lignes pigmentées longitudinales sur les pédoncules oculaires ; 5° le léger méplat de la face externe du propodus gauche
du 3e péreiopode.
SITUATION DE L'ESPECE. — Les auteurs se sont attachés à
situer Cl. striolatus par rapport aux espèces voisines. Par rapport au
Cl. lineatus, DANA (1852) écrit : « les yeux sont plus longs que chez
lineatus et les pattes moins nues ; le 5' article ayant des touffes de
soies au bord inférieur. C'est la main gauche et non la droite qui est la
plus grande chez le mâle ». Les deux espèces sont très voisines et,
rapportant des spécimens de la présente collection à Cl. lineatus, nous
préciserons ce qui les sépare. La parenté entre Cl. striolatus et Cl. padavensis est bien moindre. Pour DE MAN (1888) « Cl. striolatus se différencie de Cl. padavensis (espèce proche parente) par une plus forte
pilosité et la forme des chelipèdes qui, chez Cl. striolatus, portent de
plus fortes épines et par plusieurs autres caractères ». ALcocx (1905)
donne les caractères suivants qui séparent l'espèce de Cl. padavensis
« 1°) rostre un petit peu plus court et qui n'atteint pas la base des
écailles ophtalmiques ; 2°) pédoncules oculaires plus courts et plus
épais, seulement aussi longs que le bord antérieur de la carapace ; la
cornée 1/7 ou 1/8 de la longueur du pédoncule ; 3°) mains plus courtes
et plus épaisses, ordinairement plus rugueuses et plus pileuses ainsi que
le carpus ; 4°) propodus de la 3' patte gauche a le bord supérieur de sa
face externe bien définie et le dactyle de cette patte est un petit peu
plus court que dans Cl. padavensis ». BARNARD (1950) précise que : 1°) la
cornée est plus grande que dans Padavensis ; 2°) la largeur ae la main
des chelipèdes a beaucoup plus de la moitié de la longueur. Il écrit :
« sur un petit spécimen (largeur antérieure de la carapace de 6 mm.
récolté avec de nombreux Padavensis, les pédoncules oculaires sont
égaux à la largeur antérieure de la carapace et considérablement plus
épais que dans Cl. padavensis (Cf. ALcocK's figure). Les mains ne sont
pas plus larges que celles de spécimens de même taille de Padavensis
à pédoncules oculaires plus minces ».
Le caractère des pédoncules oculaires courts et épais sur Cl. striola-
® 103
tus par rapport à Cl. padavensis paraît très net ; l'indice de cornée de
Cl. striolatus est de 1/5. Si on ajoute l'absence sur le pédoncule oculaire
de Cl. striolatus de lignes longitudinales pigmentées qui existent sur
celui de Cl. padavensis la séparation de l'espèce avec Cl. padavensis
paraît possible par le seul examen des pédoncules oculaires ; nous en
avons fait l'expérience en comparant nos spécimens de Cl. striolatus avec
des spécimens de Cl. padavensis de l'Indian Museum de Calcutta.
DE MAN (1888) écrit : « comme Cl. longitarsus, Cl. striolatus montre
une forte pilosité blonde sur la partie dorsale de la carapace antérieure
au sillon cervical. Cette carapace, sur Cl. striolatus, est un peu plus
large en comparaison de la longueur que chez Longitarsus et montre
une forme presque carrée. En outre l'épine basale de l'antenne est sur
Cl. striolatus un peu plus grande que chez Longitarsus, car elle atteint
le bord antérieur de l'avant-dernier article du pédoncule antennaire ;
la pince droite paraît un peu plus grande que la gauche mais la différence est beaucoup plus petite que chez Longitarsus. Dans l'exemplaire
décrit par DANA (de Cl. striolatus), la pince gauche était plus grande
que la droite ; les pinces sont du reste très identiques à celles de Longitarsus en ce qui concerne la forme et la pilosité. Au bord supérieur du
carpus, il y a très souvent deux dards, l'un derrière l'autre, et au bord
interne de la face supérieure de la main il y en a 4 ou 5 ; les dards de
cette rangée sont un peu plus forts que chez Longitarsus. Les pinces ne
se ferment pas comme elles se ferment chez l'espèce de DE HAAN (Cl.
longitarsus) ».
La comparaison de nos spécimens de Cl. striolatus avec nos spécimens de Cl. longitarsus confirme en particulier
1°) l'acicle antennaire
plus court chez Cl. longitarsus ; 2°) la crête de 5 à 6 tubercules en fortes
épines sur le bord supérieur de la main de Cl. striolatus beaucoup plus
forte. Quant à la variation de taille des chelipèdes droit ou gauche,
DANA (1852) trouve sur son exemplaire mâle la pince gauche plus grande
que la droite ; DE MAN (1888) sur son exemplaire (dont il ne donne pas
le sexe), trouve la droite plus grande que la gauche. DE MAN (1888 a),
sur d'autres exemplaires d'Elphinstone Island, qu'il n'ose rapporter à
Cl. striolatus mais seulement à Clibanarius sp., note de même des chelipèdes droits plus grands que le gauche. Sur nos spécimens, c'est toujours
le chelipède droit qui est plus grand que le gauche ; par contre le gauche
est beaucoup plus spinuleux que le droit. DANA (1852) écrit que sur son
spécimen le tarse (dactyle) est aussi long que l'article précédent (propodus). ALCOCK (1905) classe l'espèce dans le groupe I dont le dactyle est
nettement plus long que le propodus ; c'est toujours le cas sur nos spécimens,
io4
N° ECHANTILLONS
Longueur propodus 3' péreiopode gauche ..............
Longueur dactyle 3" péreiopode gauche ..............
Longueur pédoncule oculaire.
Largeur antérieure frontale..
20.127 20.133 20.139 20.053 20.029 20.030 20.048 20.129
5.2
5
4.8
6
5
7.6
6
5.5
7
5.2
5.5
7.2
5
5.2
8.5
6
7
5
5
6
5.1
6.5
10
7
10.5
7.6
7
7.2
5.5
5
BUITENDIJK (1937) décrit sommairement une nouvelle espèce Clibanarius demani qu'elle différencie surtout de Clibanarius infraspinatus et
Clibanarius clibanarius par : 1°) la longueur de pédoncules oculaires
aussi longs ou légèrement plus longs mais jamais plus courts que le
pédoncule antennulaire ; 2°) les dents aiguës sur le bord supérieur de la
paume beaucoup plus fortes que les tubercules plus ou moins épineux
de la face externe. La description trop sommaire ne permet pas de se
faire une idée exacte de cette espèce, dont l'auteur écrit qu'il ne s'agit
peut-être que de jeunes Cl. clibanarius. BUITENDIJK rapporte à cette
espèce les 2 spécimens du British Museum, récoltés à Elphinstone Island,
dont DE MAN (1888 a) donne une description détaillée, qu'il détermine
Clibanarius sp., et à propos desquels il écrit : « ils sont tout à fait proches
de Infraspinatus ayant le dactyle plus long que le propodite, mais s'en
distinguent facilement par leur coloration et par d'autres caractères. Ils
sont tout à fait proches et même peut-être identiques à Striolatus DANA ».
Il est d'autant plus curieux que BUITENDIJK n'ait pas précisé la situation
de Cl. demani par rapport à Cl. striolatus, que ses dessins de Cl. demani
rappellent la disposition de nos échantillons rapportés à Cl. striolatus
concordant en particulier pour : a) Pédoncules oculaires légèrement plus
longs que les pédoncules antennulaires ; b) Ecailles antennaires dépassant nettement la base du dernier article du pédoncule ; c) Ecailles
ophtalmiques de même forme ; d) Ornementation du chelipède gauche
identique.
La description des raies pigmentées des pattes ambulatoires est trop
sommaire, chez BUITENDIJK, pour permettre sur ce point une comparaison
avec nos spécimens de Cl. striolatus, qui ne sont certainement pas des
jeunes ; nos raisons de les rapporter à Cl. striolatus ont été longuement
exposées.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
L'espèce est signalée par DANA (1852) aux Fidji, par STIMPSON (1859,
19071 en Chine, par HELLER (1865) à Nicobar, par RICHTERS (1880) aux
Seychelles, par HASWELL (1882) en Australie, par DE MAN (1888) à Poulo
Edam, BOUVIER (1890-91) en Mer Rouge, par ORTMANN (1892) au Japon et
au Fidji, par LANCHESTER (1902) à Penang (Océan Indien), par Nosim
(1906) en Mer Rouge, par ALCOCK (1905) au Golfe Persique, Karachi,
Trincomale, Mergui ; par MAC CULLOCH (1913) en Australie, par YAP-
— 105 —
CHIONGCO (1938) aux Philippines, par BARNARD (1950) Afrique du Sud,
FOREST (1953) à Tahiti.
D'après ce que nous savons de l'écologie des espèces des Clibanartus
du groupe I, le site de récolte de DANA (1852) dans les récifs de coraux
est peu probable. L'espèce est très répandue à Nhatrang dans les faciès
vaseux des estuaires.
Clibanarius lineatus, Dansa (1852)
(Fig. 14. — A, B, Bl, C. — Pl. III, 5)
? 1848 — Pagurus lineatus, MILNE EDWARDS. - Ann. Sc. Nat. Paris, 3e série, t. X,
p. 62.
+ 1852 — Clibanarius lineatus, DANA. - U.S. Explor. Expd. Crust., vol. XIII,
p. 462-463.
+ 1855 — Clibanarius lineatus, DANA. - U.S. Explor. Expd. Crust. — Atlas, pl. 29,
fig. 2.
DESCRIPTION
La dent médiane frontale petite, et les dents latérales très effacées.
La longueur des pédoncules oculaires est à peu près égale à la largeur
antérieure de la carapace ; à la longueur des pédoncules antennulaires
et antennaires. L'écaille ophtalmique est étroite avec deux petites
dents à l'apex, sans longues soies. L'acide antennaire soyeux n'atteint
pas la base du dernier article du pédoncUle. Le chelipède droit est le
plus grand. Les, deux chelipèdes sont couverts de tubercules à pointes
plus ou moins émoussées et d'où jaillissent des soies raides ; ces tubercules sont légèrement plus forts à la face supérieure du carpe, du propodus et du dactyle, mais ne font jamais de grosses épines à pointes
noires ; le chelipède gauche est nettement plus spinuleux que le droit,
mais, au bord supérieur de la main, il n'y a rien qui ressemble à une
crête d'épines en lignes, mais seulement quelques épines. De même sur
le bord supérieur du carpus, il y a seulement une forte épine distale.
La paume du chelipède droit moins rugueux est beaucoup plus gonflée
que celle du chelipède gauche ; il est presque deux fois plus large dans
sa partie proximale qui est la plus gonflée. Sur les 2e et 3e péreiopodes, le
dactyle est plus long que le propodus, la différence entre les deux étant
moins grande que sur les autres espèces du groupe I. Les chelipèdes et les
péreiopodes 2 et 3 sont garnies de soies raides assez longues.
COLORATION SUR LE VIVANT. — Carapace vert foncé plus ou
moins garnie de taches jaune pâle éparses. Sur le bord antérieur (frontal)
et la partie antérieure des bords latéraux de la carapace il y a une étroite
bande jaunâtre ; une bande jaunâtre analogue part en arrière du sillon
cervical de chaque côté dans l'angle externe ne s'étendant guère que sur
le tiers de la longueur de la partie post cervical du céphalothorax. Pédoncule oculaire vert clair, cornée noire. Antennules vertes tachetées de jaune
— 106 —
formant des raies. Les chelipèdes sont striés de bandes longitudinales
alternativement vert jaune pâle et vert foncé ; les raies sont visibles sur
les mérus, carpus, le propodus et dactyle. Sur les 2e et 3e péreiopodes les
raies pigmentées longitudinales sont encore beaucoup plus nettes. Sur le
merus du 3' péreiopode, il y a une raie pâle sur le bord supéro-antérieur,
deux raies pâles submédianes sur la face latérale externe de largeur égale
aux interespaces colorés et une raie pâle sur le bord postéro-inférieur. Sur
le carpus, il n'y a que trois bandes claires et deux colorées ; sur le propodus,
la disposition rappelle un peu celle du merus avec de chaque côté trois
bandes colorées séparées par les bandes pâles ; mais ces dernières sont
beaucoup plus larges que les premières. Sur le vivant, les raies colorées
sont vert foncé et les pâles vert clair jaunâtre.
HISTORIQUE ET DISCUSSION. — DANA (1852) décrit et figure sous
le nom de Cl. lineatus une espèce qu'il rapporte au Pagurus lineatus MILNE
EDWARDS (1848) ; la description de ce dernier auteur est trop sommaire et
c'est uniquement à la description et à la figure de DANA (1852) que nous
nous référons pour rapporter nos spécimens à Cl. lineatus. Nos spécimens
concordent à peu près avec la description et la figure de DANA, compte tenu
de petites différences que nous attribuons en grande partie à l'imprécision
de cet auteur.
DANA (1852) écrit que sur Cl. lineatus « les yeux sont distinctement
plus courts que le front de la carapace ». Sur nos spécimens ils ont sensiblement la même longueur, mais nous avons déjà noté la difficulté d'estimer
la valeur exacte de ce caractère chez SANA. Les yeux de nos spécimens
sont comparativement plus courts que ceux de toutes les autres espèces du
groupe I que nous avons examinées. Ils sont en tout cas plus courts que
ceux de Cl. striolatus ; nos spécimens ont un indice de cornée 1/4 ; les
Cl. striolatus ont un indice de cornée 1/5. DANA écrit encore que, dans
Cl. lineatus, « la région antérieure de la carapace est faiblement oblongue
carpus et main sont grossiers au-dessus avec de petits tubercules aigus
spinif ormes et pileux. La main droite un petit peu plus grande dans les deux
sexes. Les pattes des 2e et 3e paires modérément allongées, trois lignes
étroites de couleur sombre (rouge sur les spécimens morts) sur la face
externe du 5e article et cinq en tout sur cet article, avec quelques petites
soies éparses à la surface et les bords inférieurs non fournis de touffes de
poils raides. Le tarse (dactyle) aussi long que l'article précédent avec deux
bandes de couleur sombre sur sa face externe. Face externe du 3' article
de la patte gauche de la 3' paire convexe. Ecaille ophtalmique pointue et
denticulée à l'apex ». Nos spécimens concordent avec la description ci-dessus de DANA, sauf qu'ils ont le dactyle du 3e péreiopode plus long que le
propodus ; toutefois il est comparativement beaucoup moins long que dans
les autres espèces du groupe I. DANA donne la coloration des spécimens
conservés à l'alcool ; cette pigmentation, en particulier la disposition des
bandes longitudinales alternativement claires et pigmentées des péreio-
Fig. 14. — Clibanarius lineatus (E. 28.610) y. — A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe. — Bl, le
même : face interne. — C, troisième péreiopode gauche : face externe.
— 108 —
podes, si on la compare à nos spécimens, fournit un bon caractère spécifique. DANA, ni MILNE EDWARDS (1.848) pour Pagurus lineatus, ne parlent
des lignes longitudinales des chelipèdes, mais la figure (Pl. 29, Fig. 2) de
DANA est très nette à ce sujet ; ces lignes sont, sur Cl. lineatus, mieux marquées sur sa figure que sur la figure qu'il donne pour Cl. striolatus (Pl. 29,
Fig. 3). La comparaison de nos spécimens de ces deux espèces confirment
que ce caractère est beaucoup plus net sur Cl. lineatus et cela aussi bien
sur les spécimens conservés qu'à l'état frais. Sur Cl. lineatus les chelipèdes
portent trois lignes longitudinales pigmentées sur la face externe des
merus, deux sur les carpus, trois sur la face externe de la paume du propodus ; mais les taches claires des tubercules coupent plus ou moins ces
dernières ; le propodus et surtout le dactyle ont des lignes longitudinales
pigmentées encore plus nettes.
Sur les péreiopodes 2 et 3 les bandes décrites sur le spécimen frais
marquent les quatre derniers articles du merus au dactyle. En particulier
sur le merus du péreiopode 3, on trouve trois fortes bandes pigmentées
séparées par deux bandes claires submédianes ; ces cinq bandes étant sensiblement de même largeur ; il y a en plus des amorces de bandes claires
beaucoup plus étroites, une sur le bord supérieur, une sur le bord inférieur
de l'article. Sur le propodus, en partant du bord supérieur on trouve une
bande claire très étroite, une bande pigmentée, étroite, une bande claire
large, une deuxième bande pigmentée étroite, une deuxième bande claire
large, une troisième bande pigmentée suivie d'une troisième bande claire,
l'amorce d'une quatrième bande pigmentée qui correspond au bord inférieur de l'article ; il y a donc huit bandes : trois larges bandes claires,
que soulignent en dessus trois bandes pigmentées plus étroites; plus deux
ébauches de bandes : une claire au bord supérieur, une pigmentée au bord
inférieur. DANA écrit : « trois lignes étroites sombres et cinq en tout sur
cet article ». Sur le dactyle il y a une bande claire médiane, encadrée de
deux bandes pigmentées, qui sont bordées à l'extérieur d'une bande claire
très étroite comme une ligne.
DIMENSIONS D'UN SPECIMEN
E. 28.610
Longueur de la région antérieure précervicale
Largeur du bord frontal
Longueur du pédoncule oculaire
Chelipède droit :
Longueur totale
Longueur du bord supérieur de la paume
Largeur de la paume
Chelipède gauche :
Longueur totale
Longueur du bord supérieur de la paume
Largeur de la paume
3' péreiopode gauche :
Longueur propodus
Longueur dactyle
, ........ • .....................
4mrn.5
4
4
7,5
4
3,8
6
2
2
5
7
109
SITUATION DE L'ESPECE. — L'espèce, proche voisine de Cl. strioia.
tus, s'en sépare par 1°) l'absence de crête spinuleuse aussi développée
sur le bord supérieur de la main du chelipède gauche ; 2°) dans les deux
espèces, c'est le chelipède droit qui est plus grand que le gauche ; mais la
différence de taille est beaucoup plus prononcée sur Cl. lineatus que sur
Cl. striolatus ; 3°) à l'état frais, la coloration générale vert foncé mêlé de
jaune, sans teinte rousse comme sur Cl. striolatus ; 4 0 ) la coloration et la
disposition des bandes alternativement claires et foncées à l'état frais
(pigmentées et claires sur les spécimens conservés) des pérelopodes 2 et 3,
qui ne sont pas bordés de fines lignes rougeâtres comme des fils ; 5°) les
pédoncules oculaires plus courts et plus larges ; 6°) l'acide antennaire
plus court, qui n'atteint pas la base du dernier article du pédoncule.
DANA (1852) note que son spécimen de Cl. lineatus est moins pileux
que celui de Cl. striolatus ; nos spécimens de Cl. lineatus sont au contraire
légèrement plus soyeux que ceux de Cl. striolatus ; mais d'une part ce
caractère n'est fortement accentué, ni dans l'une ni dans l'autre de ces
espèces, d'autre part il est sujet à de sensibles variations individuelles
chez Cl. striolatus, si bien qu'il ne semble pas qu'on doive accorder trop
d'importance à ces légères différences.
DANA (1852) décrit sous le nom de Cl. lineatus un spécimen récolté à
Upolu (îles Samoa) dans les eaux peu profondes au long du récif du corail.
Les deux spécimens de la collection de l'Institut Océanographique de
Nhatrang ont été récoltés, l'un à Cauda (Rte 1.379), l'autre sur la baie de
Ninh-Hoà (Rte 1.379) sur le récif de corail dans la zone de balancement
des marées. MILNE EDWARDS (1848) décrit sous le nom de Pagurus lineatus
un pagure récolté à « la Pena » par M. GAUDICHAUD et c'est à cette espèce
que se réfère DANA pour donner son nom au Cl. lineatus. L'espèce n'a
jamais été signalée depuis DANA. A la lumière de cette nouvelle observation de l'espèce de DANA, il serait intéressant d'examiner le type de MILNE
EDWARDS, sans doute conservé au Museum de Paris ; il est possible que
cette espèce diffère du Pagurus lineatus de MILNE EDWARDS.
Clibanarius A
(Fig. 15. - A, B, Bl, C. - Pl. III, 6)
DESCRIPTION
La carapace présente des soies surtout sur les côtés. Le rostre (dent
médiane frontale) dépasse les dents latérales (antennaires), mais n'atteint
pas la base des écailles ophtalmiques ; celles-ci petites avec deux épines
à l'apex sont bordées de très longues soies. Les pédoncules oculaires sont
plus longs que la largeur antérieure de la carapace, que la longueur des
pédoncules antennaires et légèrement plus que celle des pédoncules antennulaires. L'écaille antennaire, épineuse et soyeuse, atteint la base du dernier article du pédoncule. Les chelipèdes droit et gauche sont sensiblement égaux et semblables. Le droit très légèrement plus grand que le
il0
gauche. Le menu égèrement denticulé à la face interne inférieure avec
deux dents à l'extrémité distale inférieure de la face externe ; le carpe
avec une grosse dent à l'extrémité distale supérieure et de petites dents
en arrière. La main du chelipède gauche sur la face externe et jusqu'au
bord supérieur et inférieur est couverte de tubercules renflés, dont beaucoup se terminent en spinule à pointe noire et portent des touffes de longues soies raides ; sur le bord supérieur de la main, ces tubercules forment
une sorte de crête qui n'a pas toutefois le même aspect, ni le même développement que sur Cl. striolatus ; la face interne de la paume et du dactyle est lisse avec quelques très rares petites touffes de poils. Sur les
péreiopodes 2, les merus, carpus et propodus présentent une petite épine
émoussée à l'extrémité distale du bord inférieur, les carpus une petite
épine distale au bord supérieur. Les faces externes et internes sont séparées par une légère carène, la face externe restant néanmoins convexe.
Le dactyle légèrement plus long que le propodite a une extrémité noire
et cornée et sa face externe légèrement aplatie est bien séparée de la
face interne. La patte de la 3' paire présente la même disposition mais le
méropodite est plus épais. Les pattes sont armées de soies épaisses et
jaunes.
Crà
CD
DIMENSIONS
7-1
C6
06
Cg
Cg
Cd
Cg
ri
Longueur médiane du céphalothorax
Largeur du céphalothorax au niveau du sillon cervical
9
10
11
4
4,5
5,0
5,5
5,7
6
6
5,5
6
6
6
6
6,8
7,5
7,2
5,2
6
6,2
6,7
5,5
6,5
6,5
7
5,5
7,2
7,5
8
Lrà
C>
1-4
0c
c'1
c6
foi
pti
9
10,5
c6
c•I
13,5
cq
c;
13,5
5
5,5
6
5,2
5
5
5,2
5,5
6,5
6,5
6,5
6,5
7
7,5
7
7,5
4,8
5,8
5,5
6
5,5
6
6,5
7,5
6
7
7,5
8
7
2' péreiopode
Gauche propodus
Gauche dactyle
Droit propodus
Droit dactyle
8
7,8
8
3e péreiopode
Gauche propodus
Gauche dactyle
Droit propodus
Droit dactyle
8
8
9
Les dimensions montrent en particulier que a) les dactyles du côté
droit sont plus longs que ceux du côté gauche, cette différence étant
beaucoup plus marquée sur le 3' péreiopode que sur le 2' ; b) que le dactyle est plus long que le propodus ; la différence la plus marquée étant
sur le 3' péreiopode gauche, elle est de 0 mm. 8 en moyenne sur les adultes, elle est de 0 mm. 6 en moyenne du côté droit. Pour permettre une
comparaison avec d'autres espèces du groupe I, notons que sur le 3°
péreiopode gauche le rapport moyen de la longueur du dactyle à celle
e.—
Fig. 15. — Clibanarius A (E. 20.013)
A, bord frontal et appendices
céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe. — Bl, le même :
face interne. — C, troisième péreiopode gauche : face externe.
112
du propodus est de 1,1 ; le même rapport est de 1,4 dans Cl. striolatits et
dans Cl. lineatus.
COLORATION. — Sur le vivant teinte générale de fond vert végétal
foncé avec des taches vertes plus sombres et quelques taches jaune clair.
Le céphalothorax, dans sa partie antérieure, présente, sur les, bords antérieurs et latéraux, une ligne blanc jaunâtre sale, qui est relevée d'une
ligne noire sur le bord frontal. Dans la région de la carapace antérieure
au sillon cervical, la ligne de bordure claire est doublée à l'intérieur d'une
ligne vert grisâtre plus large, qui laisse une zone centrale blanc sale mêlé
d'un peu de rose et de vert ; au tiers antérieur une tache médiane sombre
transversale trilobée et quelques points blanchâtres en arrière de cette
tache. La partie postérieure au sillon cervical vert végétal beaucoup plus
sombre avec des bandes (lignes) longitudinales bordées, de bandes (lignes)
longitudinales sombres, plus étroites presque noires ; le tout parsemé de
points blanchâtres disposés plus ou moins en lignes. Les pédoncules
oculaires jaune verdâtre ; les cornées noires séparées des pédoncules par
un anneau blanc. Les pédoncules antennulaires et antennaires vert grisâtre ; les chelipèdes vert sombre comme la partie postérieure du céphalothorax, avec des taches blanc jaunâtre correspondant aux tubercules
spinuleux ; une teinte rougeâtre se mêlant à la teinte de fond autour des
doigts, qui deviennent blanc rose à l'extrémité, sauf la pointe cornée qui
est noire. Les péreiopodes 2 et 3 de la même teinte vert végétal foncée
que la partie postérieure du céphalothorax avec des bandes longitudinales
alternativement vert sombre et vert clair ; une tache jaune clair à la
partie proximale de chaque article à partir du carpus, tache comme un
anneau mais à bord diffus et s'effaçant insensiblement.
Sur les spécimens conservés à l'alcool, la pigmentation marque surtout les bandes couleur vert sombre à l'état frais. Sur le céphalothorax
dans la partie antérieure au sillon cervical une ligne pigmentée rouge
en arrière du bord frontal et des bords latéraux ; sur les chelipèdes, les
merus ont une ligne transverse pigmentée au long du bord distal et des
lignes longitudinales plus ou moins brouillées par des taches blanches sur
la face externe, mais plus nettes sur la face interne, une ligne claire sur
Je bord supérieur ; trois lignes longitudinales pigmentées sur le bord
externo-supérieur du carpus ; des lignes plus ou moins brouillées par les
taches blanches des tubercules sur le propodus, mais plus nettes sur les
doigts, en particulier sur le dactyle. Sur le péreiopode 3, le merus porte
sur la face externe trois lignes longitudinales pigmentées, dont une sur
le bord supérieur, une sur le bord inférieur et une médiane entourant
deux lignes claires beaucoup plus larges. Sur le carpus sensiblement
même disposition ; mais, c'est la ligne claire supérieure du merus qui se
continue par la ligne claire médiane du carpus ; la ligne pigmentée, qui
la borde au-dessus et qui continue celle qui marque le bord supérieur du
merus, est à son tour bordée par une autre ligne claire ; il y a une sorte
de torsion oblique vers l'arrière des lignes, si bien que la ligne claire
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