— 52 — pâle-grisâtre. Sur les chelipèdes, la partie tranchante des doigts est brunrouge clair et l'extrémité des doigts est blanche. L'extrémité des dactyles des pattes des 2' et 3' paires à l'exception de la griffe noire est jaune claire passant insensiblement au brun-violet foncé (châtaigne). Les antennules sont brunes avec leur fouet jaune-orange. Les pédoncules antennulaires sont jaune-orange, au moins le fouet ; antennaire, la face externe et supérieure de l'avant-dernier et du dernier article du pédoncule est orange, la face interne et ventrale étant brune ; le basipodite antennaire est brun ; de même le pédoncule oculaire dans sa plus grande partie proximale est brun sur la face interno-inférieure et jauneorange sur sa face externe ; il est bleu sur approximativement le 1/3 distal ; l'écaille ophthalmique est brun foncé. De nombreux petits points blancs sur certaines parties de cette région brun-châtaigne foncé ; il y a en particulier deux taches blanches de forme carrée, une sur chaque côté de la carapace dans l'angle antérieur formé par la jonction du sillon cardiaque avec les bords latéraux de la carapace. D'assez nettes variations individuelles de coloration sont sans relation avec le sexe des individus. Sur des échantillons des Paracels, si les pattes et chelipèdes ont toujours la même coloration brun-châtaigne foncé, cette couleur a plus ou moins complètement disparu sur la carapace ; sur des spécimens récoltés à Nhatrang, la partie brune n'existe que sur la moitié antérieure de la région gastrique ; sur d'autres elle n'existe plus du tout ; sur d'autres elle occupe un quart, sur d'autres les trois quarts de cette région ; il y a des séries de formes de passage, mais jamais la couleur ne semble totalement disparue ; la partie antérieure est alors d'un blanc légèrement ocre violet léger. Cette dépigmentation n'atteint jamais les chelipèdes et les deux premières paires de pattes. Dans l'alcool certains spécimens prennent une teinte brun-rougeâtre pâle uniforme. Une autre variation de coloration intéresse les pédoncules oculaires dans certains spécimens, les pédoncules sont pour moitié brun pour moitié bleu, et non un tiers bleu et deux tiers brun. Une autre variation intéresse les extrémités des chelipèdes et des dactyles des pattes qui sont blanches au lieu d'être jaune pâle. HISTORIQUE. — DANA (1852), inclus dans le genre Calcinus qu'il crée le Pagurus gairnardi M. EDWARDS (1848), décrit pour des spécimens récoltés à Amboine par QUOY et GAIMARD avec une diagnose sommaire. DANA donne une bonne diagnose avec la description des couleurs. Il cite des spécimens des îles du Pacifique (Fidji), du Nord Bornéo et de la Mer de Sulu. HELLER, (1865) cite l'espèce de Tahiti et de Nicobar ; ORTMANN (1892) cite du Musée de Strasbourg des spécimens provenant des îles Liu-Kiu ; WHITELEGGE (1897) la signale en Australie ; BORRADAILLE (1898) dans le Pacifique Sud (Funafuti et Rotuma) ; DE MAN (1902), en citant un spécimen de Ternate, indique que les spécimens de C. terra-regince qu'il a signalé de Poulo Edam (1888) et de l'Archipel des Merguis (1888) sont à rapporter à C. gai- e.— Fig. 8. — Calcinus gaimardi (E. 28.019) A, chelipède gauche : face externe. — B, chelipède gauche : face interne. — C, chelipède droit face externe, — 54 — mardi. ALCOCK (1905) cite des spécimens des îles Minikoy et Maldives ; ce dernier auteur, avec une diagnose, décrit la coloration ; GRANT et Mc CuLLocH (1905) la signale des îles Mast Head (Australie), BARNARD (1950) en Afrique du Sud. NOTE à propos des C. Terroe - Regince de DE MAN (1888) . DE MAN (1888 a) , à propos d'un spécimen des îles Mergui qu'il rapporte à C. terre- regince, fournit d'intéressantes précisions sur C. gaimardi. DE MAN pense que ce spécimen, différant de la description d'HAswELL du C. terrce- regince par sa coloration et l'armature du doigt mobile du plus petit chelipède, pourrait être une variété de cette espèce. Sur ce spécimen, écrit-il, « le doigt est armé de douze petites dents en deux séries comme dans C. intermedius alors que le spécimen d'HAswELL, de C. terrce- regince n'a que trois ou quatre petites dents ». Il donne ensuite la couleur d'un spécimen du C. terrce- regince d'HASWELL et celle de son spécimen des Mergui conservé à l'alcool : « La portion antérieure calcifiée de la surface supérieure du céphalothorax d'une belle couleur rouge (un mélange de cramoisi et de rouge de sienne) , des petites ponctuations clairsemées spécialement sur la moitié postérieure de couleur jaunâtre. De chaque côté de la dent médiane frontale, le bord frontal blanc sur un petit espace, les angles externes rouges à nouveau. Les antennes d'une belle couleur safran comme les pédoncules oculaires ; mais ces derniers plus rougeâtres sur la moitié basale de leur face supérieure et portant une ligne blanc de lait immédiatement avant la cornée. Les pattes de la même couleur rouge que la région gastrique du céphalothorax ; mais les carpus et les mains des chelipèdes et les trois derniers articles des pattes de la seconde et troisième paires rouge plus sombre ; les extrémités excavées en forme de cuillère des doigts et les petites épines aiguës à l'extrémité distale du bord supérieur des carpus blanches. Les petites ponctuations sur les pattes également blanches ; le dactyle des pattes de la deuxième et troisième paires à l'extrémité noire. Les basipodites de toutes les pattes marqués sur leur surface inférieure avec un point jaunâtre ovale ». Cette coloration est très exactement celle de C. gaimardi. DE MAN, notant la différence entre cette couleur de son spécimen et celle de l'espèce d'HASWELL, mais ne sachant si la coloration des espèces de Calcinus est fixe ou variable, croit à la possibilité de coloration différente correspondant à des localités différentes. DE MAN (1902) rapporte ce spécimen des Mergui à C. gaimardi. La remarque qu'il fait à propos de l'armature du doigt de ce spécimen sera reprise en détail plus loin. DE MAN (1888 b) rapporte encore à C. terrce- regince des spécimens de Poulo Edam, qu'il dit identiques à celui des Mergui ; il insiste particulièrement cette fois sur l'armature des doigts. Sur ces spécimens « Le carpus de la pince gauche porte au milieu de la face externe un petit crochet allongé, lequel est séparé du bord supérieur arrondi par un large et profond sillon transversal. Ce profond sillon se trouve aussi décrit chez --55— Calcinus herbstl. Le doigt mobile de la plus grosse pince gauche porte sur la bordure supérieure une longue ligne de très petites dents, surtout visibles en regardant latéralement. Chez les exemplaires plus jeunes ces dents apparaissent comme de petits grains lisses. Les doigts des pinces beaucoup plus courts que la main sont recouverts sur le côté extérieur de nombreux petits grains, ronds et lisses. La main de la pince droite comprimée porte sur le bord supérieur quatre assez grandes dents pointues et triangulaires et son doigt mobile porte une double rangée de petites dents ». Mais comme la rangée extérieure est moins proéminente, il suppose qu'HAswELL (sur C. terrœ - regince), a vu seulement les trois ou quatre petites dents du doigt mobile, et a totalement négligé la rangée extérieure. DE MAN (1902), cette fois encore, rapporte ces spécimens à C. ga mardi. Outre la coloration, le profond sillon du carpus et surtout le crochet qui en marque le bord au milieu de la face externe est un caractère très net du C. gaimardi. La confusion commise par DE MAN, dont l'expérience comme carcinologiste ne saurait être discutée, montre bien que C. gaimardi : 1° est insuffisamment connu ; 2° présente des variations notables. Nous avons déjà donné suffisamment d'informations sur les variations de coloration. Les variations morphologiques des spécimens de la présente collection seront spécialement examinées en ce qui concerne les chelipèdes en relation avec le dimorphisme sexuel, c'est-à-dire en fonction de l'âge (taille) et du sexe. DIMORPHISME SEXUEL. — Sur une femelle adulte le merus du chelipède gauche est triangulaire, l'extrémité distale inférieure externe porte un crochet blanc, précédé d'une autre petite épine blanche ; à la partie supérieure de la face externe se trouve une petite épine blanche, suivie d'une ou deux plus petites et de quelques poils ; le bord inférieur interne est marqué de six épines de tailles inégales. La face externe est garnie de petites impressions d'où sortent des touffes de soies très courtes (plus longues à la crête supérieure), la face interne est plus lisse. Le carpe est marqué à la face externe par un profond sillon oblique, délimité à la partie distale supérieure par une assez forte épine en crochet et à la partie proximale médiane par un tubercule épineux à pointe blanche très marquée. Le bord distal externe porte quelques épines réparties non uniformément et de tailles inégales. Le carpe est rugueux sur sa face externe comme le merus. La main est courte ; le bord supérieur arrondi est marqué à la partie distale par une épine blanche, suivie en arrière de petites granulations, plus fortes que sur le reste de la main, et tendant à devenir épineuses et à donner à cette arête supérieure un aspect en légères dents de scie. Le doigt mobile porte aussi sur le bord externe une longue ligne de grains réguliers, visibles à la loupe seulement ; ce sont probablement les petits grains lisses des exemplaires plus jeunes de DE MAN. La main à la partie inférieure de sa face externe a des granulations qui deviennent plus larges et plus marquées, surtout à l'angle distal ; la face in- ® 56 terne du bord inférieur porte une ligne d'écailles régulières faisant suite aux granulations de la face externe ; un fort tubercule épineux, d'où partent des poils et suivi d'un plus petit, est situé à la partie inférieure de la face interne. La main de la pince droite est comprimée et non gonflée comme la gauche ; le bord supérieur de la paume porte, avec quelques soies, 4 à 5 dents, les deux distales étant plus ou moins soudées ; le bord supérieur du doigt mobile porte aussi une crête de 7 à 8 dents ; une dizaine de dents plus petites, plus espacées et moins bien alignées, tendent à former une deuxième crête parallèle et externe à la première (2e rangée de DE MAN) la face externe de la main est légèrement granuleuse, la face interne est plus lisse à l'exception de deux ou trois petits tubercules à la partie inférieure. Sur un mâle adulte, la différence de taille entre les chelipèdes droit et gauche est plus grande que chez la femelle. Le carpe gauche est encore marqué de sillon profond, mais l'épine distale du bord supérieur et le tubercule médian de la face externe sont, proportionnellement à l'article, moins gros que sur la femelle. La paume sur la face externe semble lisse à l'oeil nu, mais apparaît à la loupe finement pointillée ; les points devenant graduellement comme des écailles à la partie inférieure et distale. Le bord supérieur est lisse à l'oeil nu et très arrondi ; le doigt mobile est marqué de petits grains qui, mieux marqués sur le bord supérieur, y forment -une ligne de grains réguliers ; le bord inférieur de la paume est lisse (très finement granuleux) sur la face externe et sur la face interne est marquée de la même ligne de granulations écailleuses que sur la femelle, mais beaucoup plus effacées. Le tubercule de la partie proximale existe comme sur la femelle avec quelques soies, mais il est très effacé. La main droite porte comme sur la femelle sur le bord supérieur une crête de 5 dents, dont certaines sont plus ou moins soudées. Dans l'ensemble, il existe les mêmes épines sur les extrémités distales et les bords des articles, etc... que chez la femelle mais beaucoup plus émoussées. En résumé, sur le chelipède gauche : 1° le développement sur le carpus de l'épine de la face externe et de la dent distale du bord supérieur, comme généralement des épines, est plus marqué chez la femellle que chez le mâle ; 2° sur la paume et le doigt, les granulations de la face externe, les carènes du bord supérieur et surtout inférieur sont mieux marquées sur la femelle que sur le mâle. Sur la pince droite le dimorphisme sexuel est beaucoup moins marqué ; en particulier, les épines du bord supérieur du carpus sont aussi bien développées sur le mâle que sur la femelle. Les effets du dimorphisme sexuel ne marquent pas seulement le relief, mais aussi les dimensions (la forme du contour) des chelipèdes et, en particulier, de la paume du chelipède gauche : la paume de la femelle est beaucoup plus courte et plus haute que la paume du mâle. Sur des adultes le rapport de la hauteur de la paume à sa largeur est de 1,3 sur la femelle et de 1,8 chez le mâle. Les descriptions ci-dessus sont celles de spécimens adultes choisis pour leur nette différenciation ; mais, comme pour C. herbsti, il existe toutes les formes de passage entre la forme femelle, qui est celle des jeunes mâles, et la forme mâle adulte ; on trouve cependant certaines femelles de grande taille avec des chelipèdes approchant de la forme mâle adulte ; peut-être une indication de vieillissement ? SITUATION DE L'ESPECE. Les précisions apportées à la connaissance de l'espèce permettent de mieux définir sa situation par rapport à ses voisines. Nous verrons en étudiant C. latens, la mise en synonymie de C. terrce-regince avec cette espèce ; la confusion de DE MAN à propos des relations entre C. gaimardi et C. (terre-regince) latens s'explique par les caractères morphologiques assez proches et les variations orientées dans le même sens que subissent les chelipèdes gauches (allongés et lisses chez le mâle, raccourcis et plus spinuleux chez la femelle) dans ces deux espèces. Dans les deux espèces, le chelipède droit présente une crête de 4 à 5 dents sur le bord supérieur de la paume ; cette crête est cependant toujours beaucoup plus marquée chez C. latens que chez C. gaimardi. Dans les deux espèces, le doigt mobile du chelipède droit porte deux rangées d'épines. C'est le nombre et la disposition de ces épines qui faisaient penser DE MAN à rapporter d'abord à une variété de terra-regince ses spécimens de C. gaimardi. En effet, le spécimen d'HAswELL de terrceregince était décrit avec seulement 3 ou 4 petites dents, alors que DE MAN en voyait douze en deux séries ; mais, les figures de NOBILI (1907) et de FOREST (1952) sont nettes à ce sujet, il existe aussi en réalité sur le doigt mobile du C. latens deux rangées de dents ; la première, au bord supérieur constituée de 4 dents suivies de 4 plus petites, la deuxième de dents un peu moins fortes et moins bien alignées. Si C. gaimardi possède aussi cette double rangée de dents, la face externe de la paume est beaucoup plus rugueuse dans cette espèce que dans C. latens ; qui se distingue d'ailleurS par bien d'autres caractères, n'ayant ni la coloration, ni les brosses de soies des propodus et dactyle du 3e péreiopode gauche si caractéristiques de C. gaimardi. FOREST (1952), en créant le C. spicatus, écrit à propos des spécimens de DE MAN : « Les caractères des quelques Calcinus rapportés d'abord à l'espèce terra-regince (1888) puis à C. gaimardi (1902) par DE MAN, pourraient sur certains points s'appliquer aussi bien à celle qui est décrite ici : C. spicatus, mais les dents et tubercules des chelipèdes sont beaucoup plus nombreux et plus forts chez C. spicatus qui, à l'inverse de ce qu'on observe chez C. gaimardi, a les dactyles des pattes ambulatoires à peine plus courts que les propodes. En ce qui concerne la pillosité des pattes ambulatoires, celle de C. spicatus n'est en aucune façon comparable à celle de C. gai- — — mardi, où il existe une garniture continue et fort dense de longs poils localisés à la face inférieure des deux articles terminaux. REPARTITION GEOGRAPHIQUE. — L'espèce a été signalée à Amboine (QuoY et GAIMARD) par Milne EDWARDS (1848), au détroit de Balabac (Nord Bornéo), dans la mer de Sulu, au Fidji par DANA (1852), à Tahiti et Nicobar par HELLER (1861), aux îles Liu-Kiu par ORTMANN (1892), en Australie par WHITELEGGE (1897), et GRANT et Mac CULLOCH (1905), dans le Pacifique Sud (Funafuté et Rotuma) par BORRADAILE (1898), aux Mergui par DE MAN (1898), à Poulo Edam par DE MAN (1888), à Ternate par. DE MAN (1902), aux îles Minikoy et Maldives par ALCOCK (1905), aux Moluques par BUITENDIJK (1937), en Afrique du Sud par BARNARD (19474950), en Indochine par DAWYDOFF (1952). L'espèce est commune à Nhatrang sur le récif de corail, dans la zone de balancement des marées. La collection contient de •nombreux spécimens récoltés dans la baie de Nhatrang et aux îles Paracels. Calcinus Latens, Randall (1859) (Fig. 9, A, B, C. -- Pl. II, 9, 10, 11) 1839 — Pagurus latens, RANDALL. — Journ. Acad. Nat. Sci. Philad.. vol. VIII, p. 135. + 1848 — Pagurus cristimanus, Milne EDWARDS. — Ann. Sci. Nat. (3), X, p. 64. + 1852 — Calcinus latens, DANA. — U.S. Explor. Expd. Crust., pt. I, p. 459. + 1855 -- Calcinus latens, DANA. — U.S. Explor. Expd. Crust. Atlas, pl. 28, fig. 2. 1858 — Calcinus latens, STIMPSON. — Proc. Acad. Philad., p. 247. 1862 — Calcinus cristimanus, HELLER. — S.B. Akad. Wien, XLIV, p. 254. + 1865 — Calcinus latens, HELLER. — Novara Crust., p. 88. 1875 Calcinus cristimanus, PAULSON. — Crust. Roten Meeres, p. 92. 1877 — Calcinus latens, STREETS. — Bull. U. S. Nat. Mus., VII, p. 117. • 1878 Calcinus latens, HILGENDORF. — M.B.K. Acad. Berlin, p. 823. 1880 — Calcinus latens, RICHTERS. — Mobius Meeresf. 1Vlaurit., p. 161. + 1881 — Calcinus intermedius, DE MAN. — Notes Leyden Mus., III, p. 102. ▪ 1882 Calcinus terrce-reginœ, HASWELL. — Cat. of the Austr. Crust. Sydney, p. 158. Calcinus terrce-regince, HASWELL. — Proc. Linn. Soc. N.S. Wales, VI, -4- 1882 p. 760. 1891 Calcinus intermedius, DE MAN. — Notes Leyden Mus., XIII, p. 58. • 1891 — Calcinus latens, ORTMANN. — Zool. Jahbr. Syst., VI, p. 293. • 1892 Calcinus latens, BOUVIER. — Bull. Soc. P'hilom, (8), IV, p. 54. Calcinus latens, WHITELEGGE. — Mem. Austr. Mus., III, p. 143. + 1897 1898 — Calcinus latens, BORRADAILE. — P.Z.S., p. 463. 1901 — Calcinus latens, LENZ. — Zool. Jahbr. Syst., XIV, p. 443. ▪ 1902 — Calcinus latens, ALCOCK. Fauna and Geog. Mald. and Lace. Arch. vol. II, part IV, p. 829. F'auna and Geog. Mald. and Lace. Arch. Calcinus latens, ALCOCK. + 1902 vol. II, part IV, p. 829. Calcinus latens, ALcocx. — Cat. Ind. Mus., part. II, p. 58, pl. 5, fig. 5. + 1905 Calcinus terrce-regince, ALCOCK. — Cat. Ind. Mus., part. II, p. 57, pi. 5, + 1905 fig. 7. + 1905 — Calcinus latens, GRANT and Mc CuLLocH. — Proc. Linn. Soc. N.S. Wales, XXXI, p. 34. + 1906a — Calcinus latens, NOBILI. -- Bull. Sci. de France et de Belgique, t. XL, p. 83, pl. 5, fig. 20. + 1906b — Calcinus latens, Nosim. — Ann. Sci. Nat., 9' série, t. IV, p. 117, fig. 5. Smiths. Miscel. Collect., vol. XLIX, p. 208. + 1907 — Calcinus latens, STIMPSON. Wiss Ergebnise der Deutchen Tiefsee + 1912 — Calcinus terrce-regince, BALSS. Expd., « Valdivia », vol. XX, p. 93. Bull. Sci. de France et de Belgique, + 1915 — Calcinus terrce-regince, BOUVIER. t. XLVIII, 7' série, p. 30. Bull. Sci. de France et de Belgique, + 1926 — Calcinus terrce-regince, BOUVIER. Austr. Zool., vol. IV, part. V, p. 304. Calcinus latens, Mc NEILL. 1926 — + Biol. Res. Snellius, Temminckia, vol. II, BUITENDIJK: Calcinus latens, 1937 — + p. 269. Biol. Res. Snellius, + 1937 — Calcinus latens var. terme-regince, BUITENDIJK. Temminckia, vol. II, p. 269. Philipp. Journ. of Sci., vol. LXVI, + 1938 — Calcinus latens, YAP-CHIONGCO. p. 207-208. Philipp. Journ. of Sci., + 1938 — Calcinus terrce-reginoe, YAP-CHIONGCO. LXVI, p. 206-207. Ann. South. Afric. Mus., vol XXXVIII, + 1950 — Calcinus latens, BARNARD. p. 438. Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVI, n° 1, 2, + 1952 — Calcinus latens, FOREST. p. 85, fig. 14-18. - - - - - - - - - - DIAGNOSE. — Front avec un point médian petit ; la surface de la carapace et des pattes est lisse avec des ponctuations espacées comme de petites cloques. Les pédoncules oculaires, plus longs que le bord antérieur de la carapace (environ une fois et demie), sont plus longs que les pédoncules antennulaires et antennaires. antennaire dépasse largement la base de l'article terminal du pédoncule ; le flagelle est beaucoup plus long que la carapace. Sur les mâles, le chelipède gauche est de beaucoup le plus massif : le bord supérieur du merus est très faiblement en dents de scie ; sur le carpe une petite épine à l'extrémité distale du bord supérieur, sur la face externe, un sillon oblique peu digtinct mais marqué à l'extérieur par un tubercule visible. La partie palmaire du propodus est très légèrement plus longue que haute ; son bord inférieur et celui du doigt fixe est granuleux. Les doigts se touchent seulement à l'extrémité et leurs bords tranchants sont légèrement dentés. Sur le chelipède droit, le carpus a une grande épine terminale sur le bord supérieur ; la surf ace externe du carpus et de la main du propodus portent de nombreuses granulations éparpillées, cha 7 cune d'elle donnant naissance à une soie. La main est très aplatie latéralement et son bord supérieur forme une crête de 4 ou 5 dents ; le bord supérieur du dactyle est en dents de scie. Sur les femelles, le chelipède gauche a la main beaucoup plus courte que sur le mâle avec les bords supérieurs et inférieurs armés de petites dents ; le chelipède droit a la main beaucoup moins haute que sur le mâle, son bord supérieur ne se développant pas en crête ; les cinq dents de ce bord comme la main sont beaucoup moins aplaties latéralement. Sur les jeunes des deux sexes, le bord supérieur de la main gauche — 60 porte de fortes épines qui s'effacent avec l'âge ; elles disparaissent complètement sur les mâles, mais persistent sur les femelles. Les 2e et 3e pattes dépassent largement le chelipède le plus grand. Les dactyles, bien qu'ils paraissent plus courts, ne sont pas en réalité plus courts que les propodites ; la seule armature est une épine à l'extrémité distale du bord antérieur du carpe. Ces pattes sont légèrement couvertes de soies. Sur le bord postérieur du dactyle et sur l'extrémité distale du carpe de la 3e paire, il y a quelques touffes peu épaisses de soies courtes. COLORATION. — La couleur sur le vivant de l'espèce à Nhatrang est : carapace d'une teinte générale verte, la partie antérieure plus sombre, le reste plus clair ; la partie vert sombre qui, au bord frontal, est soulignée d'une ligne jaune ne couvre guère que la moitié antérieure de la partie en avant du sillon cardiaque. La même teinte couvre les chelipèdes sauf les doigts qui sont blancs ; elle couvre aussi les carpus et moitié distale du merus de pattes de la 2e et 3e paire ; de petites taches blanches marquent les merus et carpes des pattes des trois premières paires et la carapace dans la partie vert sombre. Sur les pattes de la 2e et 3e paires, les propodus sont brun-violet pâle dans la partie proximale s'effaçant progressivement jusqu'à un blanc-jaunâtre à l'extrémité distale : les dactyles portent à l'extrémité proximale une bande transverse violet foncé sur le premier tiers séparée par une ligne nette du blanc-jaunâtre qui couvre les deux autres tiers ; les griffes sont noires. Sur la partie blanc-jaunâtre quelques petits points noirs avec de rares soies. Les pédoncules oculaires sont roses avec quelques points blanchâtres, la cornée noire pointillée de blanc ; les écailles ophtalmiques jaunes. Les pédoncules antennulaires bleu azur vif avec une tache noire à l'extrémité proximale de chacun des articles et les flagelles orange. Les premiers articles des pédoncules antennaires sont verts avec l'écaille antennaire blanchâtre ; le dernier article et le flagelle sont jaunes. L'abdomen est vert-bleuâtre dorsalement, violacé ventralement, le telson et les uropodes jaunâtres. DISCUSSION. La diagnose définit les effets du dimorphisme sexuel en particulier sur les chelipèdes, qui permettent en fonction de l'âge (taille) et du sexe d'évaluer les variations morphologiques, qui ont dans le passé entraîné les auteurs dans de multiples confusions. Dès 1852, DANA pressent, semble-t-il, ces variations ; il signale qu'un spécimen des îles Sandwich est très semblable à ceux qu'il décrit comme C. latens ; mais il a perdu sa grande main ; et cette main, si c'est celle qui se trouve dans le même flacon que le spécimen, comme il le croit, diffère nettement de celle du C. latens, étant arrondie en dessous et aussi longitudinalement moins concave dans son contour du côté inférieur. Il faudra un siècle (FOREST, 1952) pour trouver la solution au problème ainsi posé par les variations du chelipède (DANA 1852). D'autres variations individuelles s'ajoutent d'ailleurs à ces effets du dimorphisme sexuel ; les variations individuelles de Fig. 9. — Calcinus latens (E. 21.746) — A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipècle gauche : façe externe. — C, troisième péreiopode gauche : façe externe, 3' — 62 — coloration seront examinées en détail, en particulier chez les auteurs, en fonction de la situation de l'espèce, c'est-à-dire en particulier de la mise en synonymie avec elle de C. terrce-regince. REMARQUES SUR LES SYNONYMES DE L'ESPECE. (1852) pense que C. latens est proche de Pagurus cristimanus Milne EDWARDS (1848), décrit pour un spécimen d'Amboine ; « mais, écritil, dans la courte description de cette espèce donnée par Milne EDWARDS, la région stomacale est dite garnie de longs poils ; ce qui n'est pas vrai du C. latens ». HILGENDORF (1778) pense que le Pagurus cristimanus Milne EDWARDS (1848) est probablement la même espèce que C. latens. NOBILI (1906) écrit : « C. cristimanus Milne EDWARDS a été décrit d'une façon par trop sommaire pour qu'on puisse dire si il est ou non identique à latens. Déjà DANA en 1852 soupçonnait l'identité des deux espèces. Ce qui est en tout cas très probable, c'est que le C. cristimanus de HELLER (1862) et de PAULSON (1875) sont des latens. et cela par l'extrême abondance de C. latens dans la Mer Rouge, où je n'ai pas trouvé d'autre espèce en dehors de C. rosaceus ». FOREST (1952) ne cite pas le C. cristimanus, et comme il est probable qu'il a examiné le type de Milne EDWARDS qui est sans doute conservé au Museum de Paris, un doute reste sur cette synonymie. DE MAN (1891) reconnaît lui-même son C. intermedius DE MAN (1881) comme synonyme du C. latens. ALCOCK (1905) pense que. C. terrce-regince HASWELL, décrit pour des spécimens d'Australie, n'est peut-être qu'une variété de C. latens ; il est frappé en particulier par l'identité des couleurs persistantes sur les pattes des 2e et 3e paires dans les deux espèces et il précise que « C. latens ne diffère de C. terrce-regince que par : a) les bords supérieurs et distaux du carpus du plus grand chelipède en dents de scie ; b) la face externe du carpus portant autour du tubercule bien marqué, de nombreux denticles ; c) le bord supérieur de la paume et du dactyle en dents de scie ; d) le bord inférieur de la paume en carène avec des dents de scie ». GRANT et Mac CuLLocx (1905), reprenant la suggestion d'ALeocK, confirment sa valeur par l'étude d'une bonne série de spécimens, qui comprenait trois spécimens étiquetés comme type de C. terra-regince HASWELL. « Quelquesuns de nos spécimens, écrivent-ils, ont le chelipède gauche avec son bord inférieur carené et en dents de scie, comme c'est typique chez C. latens ; mais par des gradations imperceptibles on passe à un bord inférieur simple et une surface externe lisse qui caractérisent la forme C. terra-regince. » LAURIE (1926) se réfère à la suggestion d'ALcocK (1905) de ne voir dans C. terrce-regince qu'une variété du C. latens et à la vérification de cette parenté par GRANT et Mac CuLLocH (1905) qui réexaminent les types d'HASWELL et met ces deux espèces en synonymie. LAURIE (1926) signale toutefois que son spécimen mâle de C. latens, de Ccetivy (Océan Indien), est identique au spécimen de C. terrce•regince des Mergui signalé par DE MAN, et comme lui, diffère de C. terra-regince d'FIAswELL par « DANA -68— ture du doigt mobile du plus petit chelipède portant douze dents placées en deux rangées sur le bord supérieur, alors que sur le spécimen d'HAS° WELL, il n'y en a que trois ou quatre ». Nous avons déjà vu que, si DE MAN rapporte son spécimen de C. terroe-regince des Mergui à C. gaimardii, le C. latens possède bien lui aussi en réalité une douzaine de dents en deux rangées et que ce caractère est même plus net sur C. latens. LAURIE précise par ailleurs que son spécimen a « le dactylopodite des deux paires de pattes pourpre sombre à la base avec une griffe noire à l'extrémité ; le reste de coloration pâle ». Bien que cette insuffisante description de la coloration laisse quelque équivoque, nous pensons que le spécimen de LAURIE (1926) est bien un C. latens. relie ces variations à un dimorphisme sexuel : le C. terra-reginee HASWELL ne serait que la forme mâle de C. latens RANDALL. Il note cependant que C. latens présente non seulement un dimorphisme sexuel accentué, mais aussi une grande variabilité dans chaque sexe. « L'examen de nombreux spécimens provenant de la région de Djibouti, écrit-il, nous a montré tout d'abord que les femelles étaient, en général, bien plus petites que les mâles. Les différences morphologiques les plus frappantes ont trait à la forme des pinces. La figure 14 représente les derniers articles du chelipède gauche d'un mâle adulte, la figure 15 ceux d'une femelle adulte. Chez les mâles, la main est beaucoup plus allongée, sa face externe est lisse ou finement granuleuse, son bord supérieur est inerme. Le bord inférieur est légèrement granuleux. Chez la femelle, la main est considérablement plus courte et plus large. Sa face externe est assez fortement granuleuse, les bords supérieur et inférieur sont dentés. Le carpe présente des différences analogues presque lisse chez le mâle, sa face externe est nettement tuberculée chez la femelle. Si nous passons au chelipède droit, nous constatons que, chez le mâle (fig. 16) la main est très déprimée latéralement et que son bord supérieur forme une crête développée, armée de 5 à 6 dents. Chez la femelle (fig. 17) , il n'y a pas de crête, la main est beaucoup moins haute et les cinq dents, qui garnissent son bord supérieur, ne sont pas latéralement aplaties ». FOREST (1952) « HILGENDORF (1878) avait déjà signalé un autre caractère lié au sexe : l'absence de carène à la partie inférieure de la main droite chez la femelle. Cette carène, qu'on peut considérer comme une limite entre la face interne et la face inférieure de la main, est parfois fort peu développée ou même manque chez les mâles les plus petits. Une forte variabilité individuelle vient souvent atténuer les différences sexuelles ; c'est que l'on trouve des femelles avec la main du chelipède gauche plus allongée que celle que représente la figure 15. D'autre part, les mâles les plus jeunes ont des chelipèdes qui se rapprochent du type femelle ». FOREST, par ailleurs, rapproche la description donnée par HASWELL (1882) pour C. terree-regince de la description du mâle de C. latens, examine les descriptions et dessins d'ALeocK (1905) pour C. latens et — 64 C. terroe-regince et règle la mise en synonymie de C. terra-regince avec C. latens. Tous les spécimens décrits sous le premier nom sont à rapporter à la seconde espèce sauf ceux de DE MAN (1888) que cet auteur lui-même rapporte (1902) à C. gaimardii, En définitive, nous mettons en synonymie avec C. latens : le C. cristi•anus Milne EDWARDS, C. intermedius DE MAN et C. terrce-regince HASWELL. VARIATIONS. — Cette mise en synonymie en particulier du C. terrce-regince avec C. latens réduit les différences que l'on peut relever en dépouillant les observations des auteurs au rang d'effets du dimorphisme sexuel ou de variation individuelle ; nous examinerons ces dernières. a) Variations de coloration. — DANA (1852) pour C. latens donne la couleur, sur le vivant, principalement vert pâle ; l'avant-dernier article des seconde et troisième paires de pattes de couleur rose sur la moitié basale et le reste vert ; le tarse brun foncé à la base, les extrémités blancj aunâtre ; les pédoncules oculaires roses ; les yeux bleu sombre, les antennes orange, les antennules bleues avec extrémité orange. DE MAN (1888) écrit : « Dans le spécimen d'HASWELL du C. terrce-regince conservé à l'alcool, les chelipèdes sont verts, les doigts sans couleur ; les propodites des pattes ambulatoires rouge sombre, la portion basale des dactylopodites pourpre sombre, la portion distale jaune brillant avec pointe noire, le reste de la surface lavé de brun vif et olive ». ALCOCK (1905) pour C. terrce-regince donne pour des spécimens dans l'alcool « La couleur la plus constante est celle des dactyles des 2e et 3e paires de pattes qui sont pourpres foncés à la base et se terminent par une griffe noire. Dans quelques spécimens les chelipèdes, à l'exception de la main et du carpe des 2e et 3e pattes, sont verts olives et les autres articles longs (dactyles exceptés) des pattes sont d'un rouge léger ». Les colorations légèrement différentes signalées pour C. latens et C. terrce-regince entrent dans le cadre des variations individuelles de coloration, que nous avons observées sur les spécimens de Nhatrang : sans que nous puissions déceler de liaison entre une forme colorée spéciale et un sexe. Ces variations marquent surtout la tonalité générale des couleurs ; la teinte vert végétal foncé habituelle des chelipèdes, pattes et partie antérieure tourne au vert-bleu de prusse. La teinte brun-violet pâle qui couvre les 2/3 proximaux du propodus des péreiopodes 2 et 3 passe au gris-rose ; le violet foncé des anneaux proximaux et distaux des dactyles des mêmes péreiopodes tourne au noir ou, au contraire, s'éclaircit au rouge brun. De même les ponctuations éparses sont plus ou moins jaunes ou blanchâtres et plus ou moins nombreuses et marquées. Ces ponctuations, notées par HASWELL (1882) pour C. terrce-regince, ne doivent pas être confondues avec les points blancs, plus ou moins nets qui marquent toujours les épines des pattes, en particulier celles du bord supérieur du mérus et de la main du chelipède. De même ces ponctuations ont un aspect complètement différent des ponctuations que l'on rencontre aussi sur le C. gaimardi. Sur C. latens, ces ponctuations colorées correspondent à de petites cloques légèrement gonflées tandis que sur C. gaimardi ce ne sont que de petits points colorés, sans relief correspondant sur la cuticule l'imprécision de la description de ce caractère peut contribuer à des confusions entre C. latens et C. gaimardi ; comme ce fut le cas des spécimens de DE MAN (1888) rapportés d'abord à C. terroe-regince. Il faut ajouter que certaines différences de colorations, constatées en comparant les descriptions des auteurs, ne sont guère que des modifications de couleur résultant de la conservation dans l'alcool. NOBILI (1906) écrit à propos de spécimens de C. latens de la Mer Rouge : « Sur l'étiquette qui accompagne ces exemplaires on lit cette indication de coloration Pagure vert et jaune. C'est là une indication assez précieuse, non seulement parce qu'elle s'accorde avec la coloration décrite par DANA d'après les individus vivants ou frais, mais surtout parce que, par une réaction produite trop fréquemment par l'alcool, les exemplaires ont pris une teinte rosâtre, avec des plaques bleuâtres diffuses sur le merus et le carpe des chelipèdes et des pattes, et les mains sont devenues blanches. L'anneau d'un rouge brun intense à la base des dactylopodites persiste. C'est bien là la coloration que DE MAN décrit pour son C. intermedius de Djeddah, espèce qu'il a d'ailleurs reconnue plus tard identique à C. latens ». b) Variations morphologiques et dimorphisme sexuel. — FOREST (1952) indique que si les principales variations morphologiques sont en relation avec le dimorphisme sexuel, des variations individuelles se superposent à ses effets. En comparant sur divers spécimens les chelipèdes droits et gauches avec référence à la taille et au sexe des spécimens peut-on définir la part de ces variations individuelles ? Les figures de Nosni (1906, pl. 5, fig. 20) et ALcocx (1905, pl. 5, fig. 5) comparées à celles de FOREST (1952, fig. 14-18) en donnent une idée. Nous donnons les photographies des chelipèdes droits et gauches de trois spécimens de la présente collection : un mâle de 11 mm. 5, une femelle de 10 mm., un mâle de 5 mm. (longueur de la carapace mesurée entre l'épine du rostre et le milieu du bord postérieur). Sur ces photographies, le bord spinuleux supérieur de la main (propodus) et du dactyle du chelipède gauche du petit mâle (5 mm.) est particulièrement intéressant. On peut penser que ce soit la forme normale (indifférenciée) des jeunes des deux sexes la spinulation s'effacerait avec la croissance, mais moins chez les femelles que chez les mâles sur la femelle de 10 mm. le caractère est bien moins marqué sur le mâle de 10 mm., il a complètement disparu. Si cette interprétation paraît juste en général, il semble bien que des variations individuelles viennent en compliquer la généralisation. On trouve en fait très peu de petits mâles ayant une spinulation du bord supérieur du chelipède gauche aussi marquée. Nos photographies montrent de même que la crête du bord supérieur de la main du chelipède droit bien développée sur le petit mâle (5 mm.) l'est encore plus sur le grand mâle (10 mm.) , les dents s'élargissant et devenant moins aiguës il semble au contraire que sur la femelle de 10 mm., il y ait comme une persistance de la forme jeune, comme si la croissance de la main s'était arrêtée. Les mesures montrent cependant que le rapport de la hauteur à la longueur de la paume de ce chelipède droit est sensiblement le même sur le grand mâle (1,53) que sur le jeune (1,50), tandis qu'il est plus faible (1,23) chez la femelle dont la paume est donc beaucoup moins haute. Sur le chelipède gauche si l'on considère la longueur du doigt mobile par rapport à la longueur totale du propodus, on constate que dans le jeune mâle (5 mm.) et la femelle de 10 mm. la proportion de l'une à l'autre est la même, le dactyle ayant la moitié de la longueur totale ; sur le mâle de 10 mm. au contraire le dactyle a beaucoup plus de la moitié de la longueur totale. Un dernier point HASWELL (1882) , dans sa description de C. terneregince, écrit que la main gauche porte « une rangée de petits granules en dessous » ; ce caractère se retrouve sur la main gauche des mâles de C. latens, mais il y est beaucoup moins marqué que sur les femelles ; la comparaison des figures 14 et 15 de FOREST (1952) est très démontrative à ce sujet. HISTORIQUE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE. DANA (1852) en créant le genre Calcinus, y inclus le Pour C. latens. Pagurus latens RANDALL (1839) ; il cite des spécimens de l'espèce de l'Archipel des Fidji, de l'île Wake, de Tongatabu, du Nord Bornéo, des îles Sandwich et en donne une bonne description et la coloration. STIMPSON (18584907) cite l'espèce de Loo-Choo (Chine) , HELLER (1865) de Tahiti et Sydney, HILGENDORF (1778) de Mozambique (Afrique orientale), RICHTERS (1880) la cite de l'île Maurice, ORTMANN (1891) des îles Liu-Kiu et de Rarotonga, BOUVIER (1892) de la Mer Rouge, WHITELEGGE (1897) d'Australie, ALCOCK (1905) des îles Maldives, GRANT et Mac CuLLocil. (1905) d'Australie, NoBru (1906) de Djibouti, Obock, Perim, Aden, LAURIE (1926) de Ceylan, Mac NEILL (1926) dans les îles du groupe du Capricorne (Australie) , YAPCHIONGC0 (1938) aux Philippines, BARNARD (195G) d'Afrique du Sud, FOREST (1952) de la Mer Rouge. Pour C. terrce-regince. — HASWELL (1882) décrit l'espèce pour des spécimens du récif de corail de l'île Claremont (côte du Queensland, Australie). ALCOCK (1905) cite de nombreux spécimens de Minikoy et des Maldives. BALSS (1912) cite des spécimens de Diego Garcia (Expédition du Valdivia), BOUVIER (1915) cite l'espèce de l'île Maurice, YAP-CHIONGCO (1938) des Philippines. L'espèce, très répandue dans la région Indo-Pacifique, est signalée depuis la Mer Rouge, le golfe d'Aden et la côte Est d'Afrique jusqu'aux îles Sandwich et en Australie. Elle est très commune à Nhatrang où on la récolte sur le récif de corail — faciès des coraux morts de la zone de balancement des marées. La collection contient de très nombreux spécimens aussi bien des environs immédiats du laboratoire que de l'île Tré, tous de la baie de Nhatrang. Clibanarius, Dan. (1852) + 1852 — 1859 — + 1863 — + 1876 — + 1882 — + 1888 — + 1892 — + 1893 — Clibanarius, DANA. — U.S. Expl. Crust., part. I, p. 461. Clibanarius, STIMPSON. — Proc. Ac. Nat. Sci. Philad., p. 234. Clibanarius, HELLER. — Crust. Sudl. Europ., p. 117. Clibanarius, MIERS. — Crust. New Zealand, p. 67. Clibanarius, HASWELL. — Cat. Austr. Crust., p. 159. Clibanarius HENDERSON. — Challenger Anomura, vol. XXVII, p. 60. Clibanarius, ORTMANN. — Zool. Jahrb. Syst., VI, p. 290. Clibanarius, Milne EDWARDS et BOUVIER. — Mem. Mus. Compar. Zool. Harvard, XIV, 3, p. 156. + + + + + + + + + + + + + + + + + + 1893 — 1900 — 1899 1900 — 1905 1906 — 1907 1910 1913 1915 1915 — 1926 1937 Clibanarius, STEBBING. — Hist. Nat. Crust., p. 160. Clibanarius, ORTMANN. — Bronn's Tier Reich., p. 1-146. Clibanarius, THOMPSON. — Trans. N.Z. Inst., p. 171. Clibanarius, YOUNG. — Stalk-eyed Crust. West Indies, p. 363. Clibanarius, ALcocx. — Cat. Ind. Mus., part. II, fasc. 1, p. 40. Clibanarius, NOBILI. — Ann. Sc. Nat., 9' sér., t. IV, p. 115. Clibanarius, STIMPSON. — Smiths. Mise. Collect., vol. XLIX, p. 208. Clibanarius, STEBBING. — Ann. S. Afrik. Mus. XVI, p. 352. Clibanarius, Mac CuLLocx. — Rec. Austr. Mus., vol. IX, p. 351.352. Rec. Ind. Mus., XI, p. 25. Clibanarius, HENDERSON. Clibanarius, KEMP. — Mem. Ind. Museum, V, p. 249. Clibanarius, SCHMITT. — Bull. Ann. Mus. Nat. Hist., III, p. 49. Clibanarius, BUITENDIJK. — Biol. Res. Snellius Temminckia, vol. II, p. 266. 1938 — Clibanarius, YAP-CHIONGCO. — Philip. Journ. of sci., vol LXVI, n° 2, p. 185. Clibanarius, MELIN. — K. Svens. Vetensk. Akad. Handl., (XVIII) n° 2, 1939 p. 21. Rec. Ind. Mus., XLII, p. 145-153. 1940 — Clibanarius, CHOPRA et DAS. 1941 — Clibanarius, GRAVELY. — Bull. Madras Govern. Mus. N.S., vol. IV, n° 1, p. 77. 1950 — Clibanarius, BARNARD. — An. South. Afr. Mus., vol. XXXVIII, p. 431. 1952 — Clibanarius, FOREST. — Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2' série, t. XXIV, n° 3, p. 2 56. Clibanarius, FOREST. — Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2' série, t. XXV, 1953 — n° 5, p. 4 37. DIAGNOSE. Carapace allongée, élargie postérieurement, bien calcifiée en avant du sillon cervical et dans les environs de la région cardiaque. Rostre distinct, mais court. Abdomen bien développé, mou, enroulé en spirale avec les terga largement séparés. Pédoncules oculaires longs et minces, écailles ophtalmiques de bonne taille, presque toujours étroitement rapprochées. Acide antennaire ordinairement court ; flagelle antennaire long, non soyeux. Maxillipèdes externes rapprochés à la base. Les exopodites des trois paires de maxillipèdes ont un flagelle bien développé. L'endopodite (palpe) du 3' maxillipède a un flagelle recourbé. Les chelipèdes sont semblables, égaux et subégaux, ou faiblement plus grand l'un que l'autre ; les doigts s'ouvrant et se fermant dans un plan horizontal ; leurs extrémités sont cornées et bien formées en cuillère. La 4' paire de pattes est subcheliforme, la 5' cheliforme ; les deux ayant sur la face externe, près de l'extrémité une plaque de granules cornés imbriqués. Excepté pour les uropodes, aucun appendice en paire sur l'un ou l'autre sexe. Dans les deux sexes, le côté gauche a un appendice biramé inégal sur les 2', 3 0, 4' et 5e segments. La queue, dans toutes ses parties, est beaucoup plus développée sur le côté gauche que sur le côté droit. Une tache de granules cornés imbriqués existe, comme de coutume, sur la face dorsale des deux branches des uropodes. Les branchies sont des phyllobranchies et leur nombre et disposition est comme dans Paguropsis et Paguristes : (d'après ALCOCK, 1905) . HISTORIQUE. DANA (1852) crée le genre pour des espèces de Pagurus, dont DE HAAN (1850, p. 210) , sans en faire un genre, avait bien remarqué qu'elles formaient un groupe distinct. DANA caractérise le nouveau genre par : « chelipèdes subégaux, doigts mobiles dans un plan horizontal, à extrémités cornées, excavées en cuillère ; front avec une petite dent médiane ». Il en donne la description suivante : « Les mains sont généralement courtes et déprimées et d'habitude couvertes de petites épines courtes comme des tubercules avec des soies éparses ; la main droite ou la gauche peut être la plus grande ; cette particularité étant souvent différente avec le sexe. L'acide de l'antenne petit dépasse de peu la moitié de la longueur des yeux ; l'écaille ophtalmique très petite (beaucoup plus petite que dans Pagurus) : les yeux de longueur très variable mais généralement minces, quelquefois presque une moitié plus longs que la largeur antérieure de la carapace ». DANA, adoptant le nom d'espèce du Pagurus clibanarius comme nom de genre, propose d'appeler cette espèce Clibanarius vulgaris et reconnaît que les espèces peuvent être séparées en deux groupes : celui des espèces ayant le dactyle aussi long que l'article précédent et celui des espèces ayant le dactyle plus court que cet article. DANA cite les espèces Cl. cequabilis, striolatus, liurriilis vulgaris, brasiliensis, zébra ; HELLER (1863), MIERS (1876), HASWELL (1882), HENDERSON (1888) n'apportent pas de précisions nouvelles à la description du genre proprement dit ; cependant HENDERSON (1888) note que les pattes ambulatoires ont souvent des marques colorées longitudinales. ORTMANN (1892) donne une clé de séparation des espèces suivantes : Cl. striolatus, Cl. spéciosus, Cl. corallinus. Milne EDWARDS et BOUVIER (1893), donnant une description du genre, pensent que « c'est aux Mixtopagurus qu'il faut remonter pour trouver des affinités sérieuses au Clibanarius » ; nous n'avons pu consulter STEBBING (1893). BOUVIER (1898) décrit deux nouvelles espèces : Cl. magnificus et Cl. digueti de la côte Sud de la Californie. ORTMANN (1898), THOMPSON (1899) , YOUNG (1900) n'apportent rien de nouveau sur le genre. ALCOCK (1905) donne, avec une bonne diagnose, diverses consi, dérations sur le genre et une clé des onze espèces indiennes. NOBILI (1906) donne la clé des espèces suivantes de la Mer Rouge : Cl. longitarsus, Cl. striolatus, Cl. carnifex, Cl. signatus et Cl. virescens. STIMPSON (1907) cite une liste des 28 espèces connues du genre. McCuLLocH (1913) donne, avec une clé de détermination, la liste des espèces australiennes suivantes : Cl. corallinus, virescens, strigimanus, eurysternus, infraspinatus, taeniatus, striolatus, padavensis. HENDERSON (1915) crée une nouvelle espèce Cl. olivacens. BUITENDIJK (1937), décrivant quatre espèces et une variété nouvelles, apporte une importante contribution à la connaissance des espèces du genre elle signale des spécimens de Cl. infraspinatus, Cl. demani, Cl. longitarsus, avec var. trivittata et var. unicolor, Cl. padavensis, Cl. laevimanus, Cl. striolatus, Cl. eurysternus, Cl. cruentatus, Cl. snelliusi, Cl. boschmai, Cl. virescens, Cl. bimaculatus, Cl. corallinus, Cl. zebra, Cl. oequabilis var. merguiensis, Cl. humilis. Elle donne une clé de séparation de 24 espèces. YAP-CHIONGCO (1938) donne la clé des espèces des Philippines : Cl. corallinus, antilliensis, cruentatus, eurysternus, clibanarius, infraspinatus, striolatus, sclopetarius, padavensis. GRAVELY (1914) donne une clé de séparation des Clibanarius de Madras comprenant Cl. olivacens, longitarsis, infraspinatus, padavensis. BARNARD (1950) donne la clé des espèces africaines : Cl. padavensis, striolatus, longitarsus, eurysternus, virescens. SCHMITT (1926), CHOPRA et DAS (1940), FOREST (1953) créent de nouvelles espèces. FOREST (1952) en retirant trois espèces (Cl. magnificus, Cl. melitai, Cl. strigimanus) du genre, pour les joindre au nouveau genre Trizopagurus qu'il crée, pense que le genre Clibanarius « aura retrouvé toute son homogénéité lorsqu'on en aura 'extrait deux espèces dont la position générique est à revoir, et qui d'ailleurs vivent à une profondeur bien plus grande que les autres Clibanarius : Cl. albicinctus ALCOCK et Cl. anomalus Milne EDWARDS et BOUVIER ». D'autres auteurs, ayant étudié des espèces du genre mais sans apporter de contribution particulière à l'étude du genre, ne figurent pas dans ce bref historique. Le genre Clibanarius est essentiellement un genre littoral et des eaux peu profondes et remonte souvent dans les eaux saumâtres des estuaires. FOREST (1952) considère que les deux seules espèces récoltées à une certaine profondeur Cl. anomalus (100 brasses) et Cl. albicinctus (102 brasses) doivent être écartées du genre. BARNARD (1950) note que les espèces du groupe 1 (dactyle plus long que le propodus) vivent dans la vase, généralement des estuaires, et les espèces des deux autres groupes (dactyle plus court) vivent sur les rochers en eau salée. Cette répartition s'est montrée exacte pour les espèces de Nhatrang. LES ESPECES DU GENRE. La liste des espèces donnée ci-dessous à titre purement indicatif se réfère à celle d'ALcocK (1905), à laquelle nous apportons quelques corrections ou compléments intervenus depuis. Les espèces de la région Indo-Pacifique au sens large ont été séparées des espèces de la région Atlanto-Méditerranéenne ; dans chaque groupe, l'ordre étant celui de la chronologie de description des espèces. Les espèces représentées dans la collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang ont été marquées d'un +. On a marqué en chiffre romain le groupe auquel nous rattachons l'espèce. Les espèces pour lesquelles un auteur émet un doute sur l'appartenance au genre sont signalées. Enfin pour les espèces signalées seule ment de la côte américaine du Pacifique, ou d'une région excentrique, le site de récolte est indiqué. FOREST (1953) note très justement que « la confusion qui règne dans le genre Clibanarius justifie la redescription et la figuration de certaines espèces ». Plusieurs espèces décrites et figurées dans la présente étude n'ont pu être rapportées à des espèces existantes ; nous avons préféré ne pas en faire pour le moment des espèces nouvelles. A. — Espèces Indo-Pacifiques Clibanarius Clibanarius Clibanarius Clibanarius Clibanarius Clibanarius Clibanarius Clibanarius Clibanarius virescens, KRAUSS, 1843 tceniatus, Mille EDWARDS, 1848 lineatus, Mille EDWARDS, 1848 asper, Mille EDWARDS, 1848 (Indian seas) (? DANA, 1852) corallinus, Mille EDWARDS, 1848 cruentatus, Mille EDWARDS, 1848 aculeatus, Mille EDWARDS, 1848 (? ALcocx, 1905) annulipes, Mille EDWARDS, 1848 (? ALCOCK, 1905) longitarsis, DE HAAN, 1849 var. trivittata, LANCHESTER, 1902 var. unicolor, BUITENDIJK, 1937 Clibanarius bimaculatus, DE HAAN, 1849 Clibanarius striolatus, DANA, 1852 Clibanarius humilis, DANA, 1852 Clibandrius zebra, DANA, 1852 — var. rhabdodactyla, FOREST, 1952 Clibanarius clibanarius, DANA, 1852 Clibanarius pacificus, STIMPSON, 1858 (Japon) Clibanarius carnif ex, HELLER, 1861 Clibanarius signatus, HELLER, 1861 Clibanarius barbatus, HELLER, 1861 (N. Zélande) Clibanarius panamensis, STIMPSON, 1859 (Californie) Clibanarius infraspinatus, HILGENDORF, 1878 Clibanarius eurysternus, HILGENDORF, 1878 Clibanarius lordi, MIERS, 1888 (Vancouver) Clibanarius merguiensis (DE MAN) 1888 Clibanarius padavensis, DE MAN, 1890 Clibanarius arethusa, DE MAN, 1890 Clibanarius albicinctus, ALcocK, 1896 (? FOREST, 1952) Clibanarius digueti, BOUVIER, 1898 (Californie) Clibanarius albidigitus, Nosmi, 1901 (Equateur) Clibanarius japonicus, RATHBUN, 1903 Clibanarius olivascens, HENDERSON, 1915 Clibanarius demani, BUITENDIJK, 1937 Clibanarius loevimanus, BUITENDIJK, 1937 Clibanarius snelliusi, BUITENDIJK, 1937 Clibanarius boschmai, BUITENDIJK, 1937 Clibanarius nathi, CHOPRA, 1940 Clibanarius ransoni, FOREST, 1953 B. -- Espèces Atlanto Méditerranéennes - Clibanarius vittatus, Bosc, 1802 Clibanarius misanthropus, Risso, 1816 Clibanarius crassimanus, Milne EDWARDS, 1836 Clibanarius tuberculosus, Milne EDWARDS, 1836 Clibanarius ornatus, Roux, 1828 Clibanarius elongatus, Milne EDWARDS, 1848 Clibanarius tricolor, GIBBES, 1850 Clibanarius cequabilis, DANA, 1852 Clibanarius brasiliensis, DANA, 1852 Clibanarius cubensis, SAUSSURE, 1858 Clibanarius antillensis, STI1VIPSON, 1862 Clibanarius rouxii, HELLER, 1863 Clibanarius cayenensis, MIERS, 1877 Clibanarius carnescens, MIERS, 1877 Clibanarius speciosus, MIERS, 1877 Clibanarius anomalus, Milne EDWARDS et BOUVIER, 1891 (? FOREST, 1952) Clibanarius senegalensis, CHEVREUX et BOUVIER, 1891 Clibanarius formosus, IvEs, 1891 Clibanarius africanus, AuniviLmus, 1898 (Afrique Occidentale) Clibanarius cooki, RATHBUN, 1900 (Afrique Occidentale) Clibanarius albidigitus, Nosim, 1901 (Equateur) Clibanarius verillii, RATHBUN, 1901 (Bermudes) Clibanarius chapini, SCHMITT, 1926 (Congo Belge) On connaît donc 35 espèces Indo-Pacifiques dont 12 ont été reconnues dans la présente collection et 23 espèces Atlanto-Méditerranéennes. A ces 58 espèces, il conviendrait peut-être d'en ajouter quelques-unes de douteuses ; mais, aussi bien, certaines figurant dans cette liste devront peutêtre en disparaître par mise en synonymie. Il n'existe pas de clé de séparation de ces plus de 50 espèces ; plusieurs auteurs : ORTMANN (1892), ALCOCK (1905), NOBILI (1906), MacCui, LOCH (1913), YAP-CHIONGCO (1938), BUITENDIJK (1937), GRAVELY (1941) et BARNARD (1950) en donnent de partielles. On sépare généralement les espèces en trois groupes : le premier avec les espèces à dactyle de la patte gauche de la 3' paire plus long que le propode, le deuxième avec les espèces à dactyle de longueur égale à celle du propode et le troisième avec les espèces à dactyle plus court. Toutefois, en se basant sur ce seul caractère, le classement d'une espèce dans un groupe plutôt que dans un autre voisin n'est pas toujours facile. Le Cl. eurysternus, 'par exemple, mis dans le groupe I (dactyle plus long que le propodus) par McCuLLocx (1913) est mis dans le groupe II (dactyle = propodus) par BARNARD (1950). Les spécimens de cette espèce de notre collection ont généralement le dactyle très légèrement plus long (groupe I) que le propode (1/2 mm. de plus pour un spécimen de 10 mm.) De même Cl. cruentatus est placé par les auteurs, soit dans le groupe II, soit dans le groupe III ; les spécimens de cette espèce de notre collection ont généralement le dactyle très légèrement plus court (groupe III) que le propodus (un spécimen de 13 mm. de long a le dactyle de 6 min, et le propode de 6 mm. 2). BARNARD (1950) remarque que sur une espèce du groupe III (le Cl. virescens) la section normale du propode et du dactyle du côté gauche a une forme caractéristique ; ce caractère, bien que présentant des variations sur les espèces du groupe, est toujours plus ou moins marqué sur toutes ; ajouté au caractère de la longueur du dactyle par rapport à celle du propode il facilite la séparation des espèces du groupe III. En s'inspirant de celles des auteurs, particulièrement de celles d'ALcocK (1905) et BUITENDIJK (1937), on a établi pour les espèces Indo-Pacifiques une clé de séparation, aussi complète que nous l'a permis l'état de nos informations, en particulier pour les espèces que nous n'avons pu examiner nous-mêmes. Auparavant quelques indications préciseront la situation générale des espèces de chaque groupe ; pour celles du groupe I en particulier, quelques considérations montreront les difficultés rencontrées dans l'utilisation de certains caractères pour la détermination spécifique. Groupe I. — ALCOCK (1905) cite 4 espèces du groupe I : Cl. clibanarius, Cl. infraspinatus, Cl. padavensis, Cl. striolatus. DE MAN (1888) cite 7 espèces Indu-Pacifiques qu'on doit rapporter à ce groupe : Cl. toeniatus, Cl. lineatus, Cl. asper, Cl. vulgaris, Cl. striolatus, Cl. longitarsus, Cl. padavensis. Le Cl. vulgaris est un synonyme de Cl. clibanarius ; trois des espèces : Cl. (vulgaris) clibanarius, Cl. striolatus et Cl. padavensis figurent dans les deux listes ; BUITENDIJK (1937) cite 10 espèces et une variété, dont le Cl. strigimanus et le Cl. albicinctus, le premier écarté du genre et le second considéré comme n'en faisant probablement pas partie par FOREST (1952). Dans l'état actuel de nos informations, le groupe comprendrait : Cl. clibanarius, Cl. infraspinatus, Cl. padavensis, Cl. striolatus, Cl. tceniatus, Cl. lineatus, Cl. asper, Cl. longitarsis, Cl.' japonicus, Cl. olivacens, Cl. lœvimanus, Cl. demani. DANA (1852) pense avec un doute que Pagurus asper Milne EDWARDS est un synonyme de Cl. longitarsis. DE MAN (1888) considère comme douteux le Cl. lineatus DANA. Le Cl. japonicus RATHBUN (1903), connu par un seul spécimen sommairement décrit, n'a pas été retrouvé depuis. Le groupe ne comprendrait donc que dix espèces suffisamment connues. Des spécimens de la présente collection ont été rapportés à 4 de ces espèces : Cl. infraspinatus, Cl. striolatus, Cl. lineatus, Cl. longitarsis. Parmi les autres spécimens, trois autres espèces ont été reconnues comme appartenant à ce groupe, sans qu'on puisse les rapporter à aucune des espèces encore décrites ; elles ont été provisoirement désignées par Cl. 1, Cl. 2, Cl. A. Les espèces du groupe sont pour la plupart insuffisamment décrites et figurées ; beaucoup semblent nécessiter une revision. Les caractères utilisés pour la séparation des espèces feront à ce sujet l'objet de quelques remarques. — 73 — 1. — La mesure de la longueur des pédoncules oculaires par rapport au bord antérieur de la carapace n'est pas toujours, chez les auteurs, définie avec assez de précision. La mesure du bord antérieur de la carapace est difficile à délimiter, étant donné qu'il n'y a pas de point précis à l'angle antéro-latéral de la carapace ; les dents latérales frontales, nettement à l'intérieur de ces angles, donnent un repère plus précis. DE MAN, plus judicieusement, compare la longueur du pédoncule oculaire à la distance entre les deux dents latérales frontales ; c'est une mesure qu'il paraît préférable de généraliser. Les auteurs ne précisent pas d'ordinaire comment et entre quelles parties est mesurée la longueur du pédoncule oculaire. DANA (1852) bien qu'il n'en parle pas, mesurerait, semble-t-il, cette longueur entre l'extrémité distale de la cornée et le bord proximal interne du pédoncule en avant de l'écaille ophtalmique ; ce qui expliquerait que pour une espèce donnée ses pédoncules oculaires sont généralement plus courts que chez les autres auteurs. DE MAN (1888) , inclus au contraire, et c'est lui qui le précise, l'écaille ophtalmique dans la longueur du pédoncule oculaire ; c'est-à-dire qu'il mesure l'extrémité proximale du bord externe ; nous adoptons ce point de vue ; étant évident que la cornée est également comprise dans la longueur du pédoncule oculaire. Certains auteurs usent du rapport entre la longueur de la cornée et la longueur totale du pédoncule oculaire ; ils écrivent par exemple : « La cornée occupe 1/8 de la longueur totale du pédoncule oculaire ». Le rapport de la largeur de la cornée à la longueur du pédoncule oculaire, mesurée comme précisé plus haut, nous paraît plus précis. Nous appelons indice de cornée : le rapport de la longueur du pédoncule oculaire à la largeur de la cornée. Sur les spécimens de la présente collection nous avons trouvé comme indice de cornée pour : Cl. lineatus . . ...... 1/4 Cl. infraspinatus .......... 1/7 1/5 Cl. 1 Cl. longitarsus 1/4 Cl. 2 . 1/4 Cl. striolatus 1/5 Cl. A ....... 1/5 . . . . . . . Des auteurs usent de la largeur du pédoncule oculaire par rapport à la longueur, or cette largeur varie parfois aux différents niveaux des pédoncules ; quand on use de la largeur du pédoncule, on devrait toujours se référer à sa plus petite largeur, d'ordinaire au milieu. Pour user de la longueur des pédoncules oculaires par rapport à celles des pédoncules antennaires et antennulaires, il convient de tenir compte que dans certaines espèces la longueur des pédoncules oculaires droit et gauche est parfois différente : dans Cl. infraspinatus par exemple, la longueur des pédoncules oculaires peut être dite légèrement inférieure ou égale à celle des pédoncules antennulaires suivant qu'on examine le pédoncule oculaire droit ou gauche. En usant de la longueur du pédoncule antennulaire par rapport à celle du pédoncule oculaire, nous avons négligé de porter attention à la longueur respective des deux derniers articles du pédoncule antennulaire ; rapport de nature à fournir de bon- — 74 — nes indications au systématicien. Enfin, les longueurs des pédoncules antennaires et antennulaires, comme celles des pédoncules oculaires étant sujets à des variations individuelles, leur utilisation comme caractère spécifique appelle une certaine réserve. 2. — La longueur de l'acicle antennaire par rapport aux articles de l'antenne, bien que sujette à de légères variations individuelles, fournit généralement un bon caractère de différenciation spécifique. 3. — L'écaille ophtalmique fournit aussi un bon caractère de différenciation spécifique. 4. — Bien que l'égalité de taille des chelipèdes droit et gauche soit un caractère générique des Clibanarius ; dans certaines espèces, ces chelipèdes présentent entre eux des différences de taille sensibles. Cependant les dimensions respectives des mains des chelipèdes droit et gauche présentent parfois dans une espèce donnée des variations individuelles sans relations, semble-t-il, avec le sexe des individus. Le rapport de la largeur à la longueur, et donc la forme, de la main des chelipèdes paraît également un caractère de différenciation spécifique, mais à utiliser avec réserve. 5. — L'ornementation des carpe, propode et dactyle des chelipèdes, en particulier le développement des tubercules en épines, comme la pilosité plus ou moins développée des chelipèdes et des pattes ambulatoires, bien que sujet à de légères variations individuelles, fournissent de bons caractères spécifiques. Dans l'utilisation de ces caractères 4 et 5 on ne doit pas perdre de vue les effets possibles du dimorphisme sexuel. 6. — La coloration de la carapace, et plus spécialement celle des bandes longitudinales des merus, carpus, propodus, dactyle des pattes ambulatoires, et celle des bandes longitudinales des pédoncules oculaires fournissent d'excellents caractères, bien que sujet à de légères variations individuelles. Pour notre clé, nous avons fait un usage combiné de ces divers caractères et en particulier de : 1°) la pigmentation des pédoncules oculaires ; 2°) la longueur des pédoncules antennulaires par rapport au pédoncule oculaire ; 3°) l'indice de cornée ; 4°) les épines et tubercules du bord supérieur et de la face externe de la main du chelipède gauche ; 5°) de la pigmentation des chelipèdes et des pattes ambulatoires. Groupe II. — Ce groupe réunit les espèces de Clibanarius ayant le dactyle des pattes de la 3' paire de pattes thoraciques exactement de même longueur que le propodite, bien que paraissant plus court ; nous interprétons ce caractère au sens large : dactyle ni nettement plus long, ni nettement plus court que le propode ; ALcoex (1905) inclut dans le groupe Cl. cruentatus, Cl. arethusa, Cl. albicinctus. Comme noté par FOREST (1952) cette dernière espèce n'appartient sans doute pas au genre Clibanarius. BUITENDIJK (1937) y inclut en plus Cl. carnif ex, Cl. bimaculatus, Cl. snelliusi et Cl. virescens ; nous ne maintenons pas dans le groupe cette dernière es- — 75 — pète ; par contre nous y maintenons Cl. eurysternus que BARNARD (1950) inclut et y ajoutons Cl. nathi ; le Cl. digueti en fait probablement également partie. Le groupe ne semble pas très homogène. Mais ces espèces, toutes assez rarement signalées, sont souvent reconnaissables à, première vue par leurs colorations particulières. La présente collection contient des spécimens de Cl. arethusa, Cl. eurysternus, Cl. cruentatus, Cl. snelliusi. Groupe III. — Ce groupe réunit les espèces de Clibanarius dont les dactyles de la 3' paire de pattes thoraciques sont nettement plus courts que les propodus ; sur de nombreuses espèces, sur le propodus de cette patte, la rencontre de la face externe aplatie avec la face supérieure définit une arête tranchante. ALCOCK (1905) cite dans ce groupe Cl. cequabilis, Cl. humilis, Cl. corallinus ; Nœud (1906) Cl. carnif ex, Cl. signatus, Cl. virescens ; avec BUITENDIJK (1937) nous retirons du groupe le Cl. carnifex inclus dans le groupe II ; cet auteur y ajoute Cl. zebra et Cl. boschmai ; nous y ajoutons Cl. zebra var. rhabdodactyla, Cl. ransoni et le Cl. mer guiensis espèces sur lesquelles FOREST (1953) donne d'essentielles informations, outre d'importantes précisions sur Cl. humilis ; CHOPRA (1940) en donne sur Cl. signatus, BARNARD (1950) sur Cl. virescens. HOLTHUIS (1954) qui redécouvre à Salvador (Amérique Centrale) le Cl. albidigitus Nosim (1901) , seulement signalé encore en Equateur, en donne une excellente figure ; l'espèce très proche de Cl. ransoni et Cl. merguiensis appartient également au groupe III. La clé ci-dessous, établie par seule référence aux auteurs pour les espèces n'existant pas dans la présente collection, est donnée sous toutes réserves ; le Cl. cequabilis qui n'est pas une espèce Indo-Pacifique n'y figure pas. Clé de détermination Groupe I. — Le dactyle de la 3' paire gauche de pattes thoraciques est nettement plus long que le propode. A. Pédoncules oculaires avec des raies longitudinales pigmentées. I. — Pas de raies longitudinales pigmentées sur les pattes.. Cl. olivascens — Des raies longitudinales pigmentées sur les pattes : a) pédoncules antennulaires plus courts (au plus égal) que les pédoncules oculaires ; deux rangées d'épines blanches courant de l'extrémité proximale de la paume à la base du doigt immobile et au delà du doigt ; la partie basse de la face supérieure Cl. toeniatus lisse b) pédoncules antennulaires aussi longs que les pédoncules oculaires ; quelques spinules sur le bord supérieur de la paume et les doigts, la face externe de la paume lisse Cl. padav ensis c) pédoncules antennulaires plus longs que les pédoncules oculaires. cl) une forte dent proximale sur le bord interne inférieur du merus du chelipède Cl. infraspinatus c2) pas de dent proximale sur le bord interne inférieur du merus du chelipède qui est seulement en dent de scie ; épines fortes sur la face externe .de la paume Cl. clibanarius 76 — B. — Pédoncules oculaires sans raie dorsale longitudinale pigmentée. a) pédoncules antennulaires nettement plus courts que les pédoncules oculaires. al) une crête de 4 à 5 épines aiguës sur le bord supérieur de la main gauche, mais sa face externe avec des tubercules peu épais et une pilosité médiocre ......................... ...... . . . Cl. striolatus a2) pas de crête nette d'épines, mais des tubercules, gonflés à pointe aiguë, serrés sur toute la face supérieure et externe de la main avec des poils raides denses ..... .......... ....... ........ Cl. A a3) les épines de la face supérieure de la paume remplacées par de petits granules (tubercules émoussés sans pointe aiguë) ... Cl. loevimanus b) pédoncules antennulaires de même taille que les pédoncules oculaires. b1) pédoncules oculaires longs et minces : indice de cornée 1/5. cl) paume des chelipèdes à soies longues. dl) bandes longitudinales bleu métallique sur la face externe des quatre articles distaux des péreiopodes 2 et 3.... Cl. 1 d2) bandes longitudinales bleu pâle sur la face externe des deux articles distaux seulement des péreiopodes 2 et 3 ......................................... Cl. /on gitarsus c2) paume des chelipèdes à soies courtes, 4 à 5 fortes épines sur le bord supérieur de la main, face externe de la paume avec épines plus petites ou tubercules P. demanii b2) pédoncules oculaires plus larges : indice de cornée 1/4. Cl. line atus 1) chelipède avec des stries longitudinales pigmentées 2) chelipède sans stries longitudinales pigmentées.......... Cl. 2 —roupe II. — Le dactyle de la 3' paire gauche de pattes thoraciques à peu près de même longueur que le propode : A. — Couleur sombre (brun châtaigne) unie sans tache claire Cl. arethusa B. — Couleur générale foncée avec des bandes ou des taches claires. I. — Face externe du 3' péreiopode gauche remarquablement aplatie, élargie et séparée de la face supérieure par une raie distincte garnie de soies Cl. carnif ex YI. — Face externe du 3' péreiopode gauche non aplatie. a) La paume des chelipèdes sans épine Cl. bimaculatus b) La paume des chelipèdes avec des épines. hl) avec des bandes longitudinales claires sur la carapace, les chelipèdes et les pattes Cl. eurysternus b2) sans bandes longitudinales claires sur la carapace mais avec une profusion de taches claires. cl) face externe du dactyle du 3' péreiopode gauche avec seulement des taches Cl. cruentatus c2) face externe du dactyle du 3° péreiopode gauche avec des bandes. dl) des bandes longitudinales bleu clair sur le dactyle des péreiopodes 2 et 3 Cl. snelliusi d2) deux bandes annulaires blanches, une proximale et une distale, sur les dactyles des péreiopodes 2 et 77 Le dactyle de la 3' paire gauche des pattes thoraciques est nettement plus court que le propode. Groupe III. — A. — Propode du 3' péreiopode gauche densement et grossièrement hirsute avec Cl. corallinus sa face externe particulièrement aplatie.... ........ B. Propode du 3' péreiopode gauche sans pilosité particulièrement dense. I. Pédoncules oculaires avec une ligne longitudinale médio-dorsale pigmentée. a) Carapace avec bandes longitudinales pigmentées. al) dactyle du 3e péreiopode sans bande longitudinale pigmentée . ........ ................................. Cl. zebra s s. a2) dactyle du 3' péreiopode avec bande longitudinale pigmenCl. zebra var. rhabdodactyla tée ............ b) carapace sans bande longitudinale pigmentée. bl) un anneau clair à chaque extrémité des propodes des péreioCl. boschmai podes 2 et 3 .................. ........ b2) pas d'anneau clair à l'extrémité distale des propodes dés péreiopodes 2 et 3 ............................ Cl. signatus II. Pédoncules oculaires sans ligne longitudinale pigmentée médiodorsale. a) bandes longitudinales claires sur les péreiopodes 3. al) bandes longitudinales claires sur le dactyle, propode, carpe et merus du péreiopode 2 ................. ... Cl. ransoni a2) bandes sur le dactyle seul du péreiopode 2.. Cl. merguiensis b) pas de bande longitudinale pigmentée sur les péreiopodes 3. bl) coloration brun violacé à la partie proximale du propode des péreiopodes 3 ................................. Cl. humilis b2) bandes annulaires jaune clair sur le dactyle du péreiopode virescens ..... ......... 3 ....... ..... Clibanarius infraspinatus, Hilgendorf (1869) (Fig. 10. — A, B, Bl, C) + 1869 — Clibanarius infraspinatus, HILGENDORF. — V.D. Decken's Reisen Ost Afri., III, i, p. 97 (Note en bas de page). Arch. F. Naturg. Jahbr., LIII, Clibanarius infraspinatus, DE MAN. + 1887 bd. 1, p. 441 (Note en bas de page). Clibanarius infraspinatus, DE MAN. — Journ. Linn. Soc. Zool., XXII, + 1888 p. 237. + 1890 — Clibanarius vulgaris (part), DE MAN. — Note Leyden Mus., XII, p. 112. + 1892 — Clibanarius infraspinatus, ORTMANN. — Zool. Jahbr. Syst., VI, p. 290. + 1893 — Clibanarius infraspinatus, HENDERSON. — Trans. Linn. Soc. Zool. (2) V, p. 423. Clibanarius infraspinatus, Nosim. — Boll. Mus. Torino, XVIII, n° 447, + 1903 — P. 8 . + 1903 — Clibanarius infraspinatus, Nos= — Boll. Mus. Torino, XVIII, n° 455, p. 19. + 1905 — Clibanarius infraspinatus, ALCOCK. — Cat. Ind. Mus., part. II, fasc. 1, p. 44. + 1913 — Clibanarius infraspinatus, Mac CuLLocx. — Rec. Austr. Mus. Sydney, vol. IX, p. 350, fig. 52. 78 — + 1937 — Clibanarius infraspinatus, minckia, vol. II, p. 251. BUITENDIJK. - + 1938 — Clibanarius infraspinatus, YAP-CHIONGCO. vol. LXVI, n° 2, p. 191-192, pl. 2, fig. 4. DESCRIPTION (d'après Biol. Res. Snellius, 'rem- Philipp. Journ. of Sci., DE MAN, 1888) La dent rostrale médiane du céphalothorax est assez petite, triangulaire, aiguë et dans tous les exemplaires projetée un peu en avant des dents frontales latérales situées à l'extérieur des bases des pédoncules oculaires. Ces derniers sont minces et (l'écaille basale incluse) environ aussi longs que le bord antérieur du céphalothorax ; les écailles ophtalmiques sont assez petites, un peu plus longues que larges et armées sur leur bord antérieur de quatre spinules aiguës, dont l'interne est la plus grande tandis que les autres diminuent successivement de longueur vers l'extérieur. Les pédoncules oculaires sont plus longs que les pédoncules antennaires mais plus courts que les pédoncules antennulaires. L'anté — pénultième article du pédoncule antennaire est marqué à l'angle interne du bord antérieur d'une petite spinule aiguë ; une spinule semblable se trouve à l'angle externe du bord antérieur du pénultième article. L'acide antennaire spiniforme, qui prolonge la face dorsale du pénultième article, atteint un petit peu moins du milieu du dernier article du pédoncule et et est armé sur son bord interne avec une rangée de 6 à 8 spinules aiguës et quelques soies jaunâtres. Dans la plupart des spécimens les chelipèdes droit et gauche semblent égaux à première vue ; une faible différence de taille est perceptible à un examen plus soigneux ; dans quelques spécimens le chelipède droit et plus spécialement la main droite est un peu plus petite ,que la gauche. Dans tous les spécimens, les bords internes de la face inférieure des bras (merus) sont armés à leur extrémité proximale par un tubercule dentiforme plus ou moins élevé, qui n'est pas ou rarement aigu. Le carpe est armé au-dessus avec quelques dents spiniformes aiguës, trois plus grandes que les autres étant rangées en une ligne longitudinale au long du bord interne. Les mains, gonflées sont couvertes sur leur face supérieure de nombreux tubercules dentiformes aigus, particulièrement serrés sur leurs bords externes arrondis et en arrière des bords internes des paumes, mais moins nombreux au milieu de la face supérieure. Cinq ou six dents aiguës un peu plus grandes au long du bord interne de la face supérieure sont placées en une ligne ; les faces inférieures des mains sont presque lisses. La face supérieure du doigt mobile présente deux à trois rangées longitudinales de petites spinules aiguës à pointe noire ; le doigt fixe est armé de spinules semblables, partiellement arrangées en séries longitudinales ; Fig. 10. — Clibanarius infraspinatus <E. 19.964) 8 — A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe, Bl, le même : face interne. — C, troisième péreiopode gauche : face externe, 80 la surface inférieure des doigts est presque lisse. Les chelipèdes sont couverts de poils jaunâtres, qui sont plus denses sur les doigts et arrangés sur ces derniers en petites touffes transverses, aussi bien sur leur face supérieure qu'inférieure. Chaque merus des lre et 2e pattes ambulatoires est armé d'une spinule aiguë à l'extrémité distale du bord supérieur de sa face externe près de l'articulation ; mais par ailleurs ces articles sont non armés. Les carpus de la première patte ambulatoire présentent sur leur bord supérieur une ligne longitudinale de dents aiguës dont la distale est la plus grande ; les carpus de la seconde paire sont seulement armés avec une seule épine aiguë à l'extrémité distale du bord supérieur. Les propodus sont presqu'entièrement non armés présentant quelquefois seulement une petite spinule aiguë à l'extrémité distale de leur bord. Les dactyles de ces deux paires sont minces, quelque peu arqués et plus longs que les propodus ; ceux de la lre paire sont une fois et demie aussi longs que le propodus et ceux de la 2e paire quelque peu plus longs encore ; leur bord supérieur présente une ligne longitudinale lisse quelque peu élevée ; leur bord inférieur est armé avec une rangée longitudinale de 7 à 8 spinules aiguës noires sur la moitié distale ; les dactyles se terminent en pointe noire aiguë. Ces deux paires de pattes ambulatoires portent de petites touffes de soies sur leurs bords supérieurs et inférieurs ; celles du bord supérieur du dactyle sont rangées du côté interne en ligne longitudinale. Les pattes des deux paires postérieures sont aussi très poilues. COLORATION. — Sur des spécimens conservés dans l'alcool. La face supérieure du céphalothorax est d'une couleur pâle uniforme et n'est pas marquée de lignes longitudinales ; bien que ces dernières soient représentées dans certains spécimens par quelques petits points rouges. Les bords latéraux de la carapace sont légèrement rougeâtres. Les pédoncules oculaires sont rouges et marqués sur les bords internes de leur face supérieure par une étroite ligne longitudinale de couleur pâle, s'étendant de la cornée à la base ; une autre ligne longitudinale de couleur pâle marque le bord externe de la même face supérieure, partant de la cornée mais s'effaçant progressivement jusque près de la base du pédoncule. Les pédoncules rouges des antennes et des antennules sont aussi marqués de lignes longitudinales étroites de couleur pâle. Les chelipèdes ont la même couleur rouge, qui est plus intense à la face supérieure qu'inférieure ; les tubercules dentiformes aigus dont ils sont armés sont de couleur plus pâle et spécialement ceux des mains contrastent assez fortement avec la couleur rouge de fond des paumes. Les doigts ont des extrémités cornées subexcavées dont les bords supérieurs sont noirs. Les pattes de la première et deuxième paire ambulatoire ont aussi la même couleur rouge et sont marquées toutefois avec des lignes pâles longitudinales bordées de rouge plus sombrb. Les bords supérieurs du merus de la première paire sont marqués à leurs bords supérieurs par une ligne pâle longitu- 81 .® dinale semblable ; cette ligne est divisée près du milieu du bord supérieur en deux lignes pâles, dont l'une va au delà en avant du bord supérieur et se continue sur les bords supérieurs des articles ; tandis que l'autre est dirigée vers le milieu de la face externe de l'article et se continue aussi sur le milieu des faces externes des articles suivants. Les pattes de la seconde paire ambulatoire sont marquées avec des lignes exactement semblables, excepté que les faces externes des merus sont marquées en outre au milieu de leur face externe par une troisième ligne pâle longitudinale qui, toutefois, ne se continue pas sur les articles suivants. Les bords inférieurs des articles ont aussi une couleur pâle qui est spécialement nette sur le dactyle et le propodus, HISTORIQUE. HILGENDORF (1869) citant des échantillons de Cl. longitarsus de Zanzibar parle des spécimens type du Pagurus clibanarius HERBST = C/ibanarius vulgaris DANA conservés au Musée de Berlin ; dans une note en bas de la page, il propose de créer une espèce Cl. infraspinatus pour un spécimen du Musée de Berlin provenant de Singapour qui serait mélangé aux spécimens d'HERBST. DE MAN (1888a), dans une note en bas de page, à propos de spécimens de Cl. /ongitarsus de Poulo Edam, signale l'opinion d'HILGENDORF (1869) à propos des spécimens du Cl. vulgaris du Musée de Berlin et de l'espèce Cl. infraspinatus. DE MAN (1888b) donne pour des spécimens des îles Mergui la complète diagnose reproduite plus haut du Cl. infraspinatus. DE MAN, qui a communiqué ses spécimens de cette espèce à HILGENDORF pour qu'il les compare à son type, signale les remarques faites par HILGENDORF au sujet des relations de cette espèce avec le Cl. vulgaris DMA = (P. clibanarius HERBST) . Cette dernière espèce serait très proche de Cl. infraspinatus en différant par les merus des chelipèdes qui ne portent pas de tubercule spiniforme à l'extrémité proximale du bord inférieur de la face interne. « Le grand spécimen typique de Cancer clibanarius figûré par HERBST (t. XI, pl. 23, fig. 1) et conservé au Musée de Berlin a encore, écrit-il, une couleur rouge uniforme, mais un autre spécimen de la collection de HERBST présente la même coloration que Cl. infraspinatus. Si l'on considère que le Musée de Berlin depuis HERBST n'a pas reçu un seul pagure concordant avec le type de Clibanarius clibanarius, mais que de nombreux spécimens indentiques à Cl. infraspinatus ont été fréquemment ajoutés à la collection de ce musée, je pense qu'il y a quelques raisons de regarder le vieux type d'HERBST comme une variété de Cl. infraspinatus. je suis toutefois incliné à unir les deux espèces sous le nom de Cl. vulgaris DANA ». En suivant cette inclination, DE MAN (1890) rapporte à Cl. vulgaris deux jeunes spécimens_ Il écrit que : « Le plus grand spécimen concorde parfaitement avec un spécimen de Cl. infraspinatus des Mergui qu'il a eu auparavant ; mais que les lignes longitudinales rouges étroites, qui ornent la 2e et 3e paire de pattes n'y étaient pas visibles, exactement comme sur le spécimen type de Cancer 82 — clibanarius d'HERBST conservé au Musée de Berlin ». « Sur l'autre spécimen, écrit DE MAN, les lignes sont faiblement visibles, mais cet individu montre Quelques autres différences. Le chelipède droit est un peu plus grand que le ,gauche et je trouve sur le bord interne du doigt immobile, aucune trace de la dent distale qui se trouve sur les individus adultes, tout près de l'extrémité cornée. Le bord interne de la surface inférieure d.es merus ne présente aucune trace • de tubercule dentiforme élevé, par lequel les spécimens typiques sont caractérisés et qui ne se rencontre pas sur le spécimen de HERBST, qui, à ce point de vue, est peut-être une variété ». Ce dernier caractère permet à lui seul à notre avis de rapporter ce 2e spécimen à Cl. vulgaris et le premier à Ci. infraspinatus. ORTMANN (1892) cite un mâle de la Mer Rouge et deux de Sydney. HENDERSON (1893) cite l'espèce aux Philippines. NOBILI (1903) la cite parmi les échantillons du Musée de Turin. ALCOCK. (1905), sans donner de diagnose, précise seulement comme caractères distinctifs de Ci. cibanaritts : « 1) une très forte dent à l'extrémité proximale du bord inférieur interne du merus des chelipèdes ; 2) la surface externe du propodite de la 3e patte gauche légèrement plus plate ; les deux espèces étant d'une couleur brillante et très distinctement rayé longitudinalement sur les pédoncules oculaires et les pattes ». MAC CULLOCH (1913) cite une belle série de spécimens de cette espèce provenant du golfe de Carpentaria et qu'il a comparés avec des spécimens des Indes, qu'il a reçus de l'Indian Museum. Il pense que c'est une espèce tropicale qui n'a jamais été trouvée par des récolteurs en Australie et que sans doute la localité de Sydney donnée pour des spécimens d'ORTMANN (1392) est une erreur. L'espèce n'ayant encore jamais été figurée, MAC CULLOCH donne un dessin de son plus grand spécimen. YAP-CHIONGCO (1938) signale des spécimens des Philippines avec une assez mauvaise photographie. R17.1VLA.RQUES. — La remarque de DE MAN (1888) porte à croire que, si l'on néglige le caractère « infraspinatus » du bord proximal inférieur interne du merus du chelipède, l'espèce est identique au Cl. clibanarius ; une étude comparée de spécimens d.e ces deux espèces permettrait sans doute de définir d'autres caractères de distinction de ces deux espèces. Le Cl. infraspinatus n'est pas moins proche du Cl. padavensis et du Cl, /ongitarsus. Ayant comme la première espèce des raies longitudinales piginentées sur les pédoncules oculaires, il s'en sépare par la taille de ces pédoncules plus courts que dans Cl. padavensis. Quant au Ci. longitarsus, il ne possède pas sur les pédoncules oculaires les raies longitudinales pigmentées qui existent sur le Cl. infraspinatus. Les spécimens de la collection que nous rapportons à C. infraspinatus concordent exactement avec tous les détails de la description de DE MAN (1888) reproduite plus haut ; toutefois sur nos spécimens les pédoncules oculaires (l'écaille oculaire comprise) sont un petit peu plus longs que le bord antérieur de la carapace ; leur longueur égale deux fois l'espace corn- — 83 — pris entre les deux dents latérales frontales de la carapace. L'indice de cornée de nos spécimens est de 1/7, indice caractéristique des pédoncules oculaires longs et minces. DE MAN (1888) donne les dimensions de son plus grand spécimen et nous en rapprochons les dimensions d'un de nos spécimens (E. 16.964) . DE MAN E. 16.964 20 21 10 8 8 14 6 9 8 9 17 10 8 8 1/2 15 7 8 7 11 18 Longueur du céphalothorax Longueur de la partie du céphalothorax antérieure au sillon cervical Largeur frontale Longueur du pédoncule oculaire Longueur des mains Largeur des mains Longueur du merus du 3' péreiopode droit Longueur du carpus du 3' péreiopode droit Longueur du propodus du 3' péreiopode droit Longueur du dactyle du 3' péreiopode droit 1/4 3/4 1/2 1/2 j La collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang contient 7 spécimens que nous rapportons à cette espèce ; un de ces spécimens provenant de l'ancienne collection ne porte pas d'autre origine qu'Indochine ; les six autres spécimens proviennent de Tourane (Rte. 1.057) où ils ont été récoltés avec des Cl. longitarsus à l'embouchure de la rivière. REPARTITION GEOGRAPHIQUE. — L'espèce est signalée de Singapour (HILGENDORF 1869), îles Mergui (DE MAN 1887), Poulo Edam (DE MAN 1888), Mer Rouge et Sydney (ORTIVIANN 1892), Philippines (HENDERSON 1893), Mer Rouge (Nœud 1903), Indes (ALCOCK 1905), Carpentaria (Mac CULLOCH 1913), Philippines (YAP-CHIONGCO 1938). Clibanarius longitarsus, De Haan (1850) (Fig. 11, A, B, C. — Pi. III, 1, 7, 10, 13) + 1850 + 1852 Pagurus longitarsus, DE HAAN. Faun. Jap. Crust., p. 211, tab. 50, fig. 3. Clibanarius longitarsis, DANA. - U.S. Explor. Expd. Crust., vol. XIII. - p. 464. Clibanarius longitarsis, STIMPSON. Proc. Acad. Nat. Sci. of Philadel., + 1858 p. 247. Clibanarius longitarsis, HELLER. Crust. Reise Novara, Zool., II, p. 247. + 1865 + 1869 Pag. (clibanarius) longitarsus, HILGENDORF. Decken's Reisen Ost. Afrik., III, i, p. 96-97. Clibanarius longitarsis, HILGENDORF. Mb. Ak. Wiss. Berlin, p. 821-822. + 1878 Clibanarius longitarsis, DE MAN. Arch. F. Naturg. LIII, Jahb., p. 441. + 1888 — Semon's Austr. Reise, V, p. 31. + 1894 — Clibanarius longitarsis, ORTMANN. Clibanarius longitarsis, NoBILL — Ann. Mus. Genova, série 2, vol. XX, + 1900 p. 492. + 1902 — Clibanarius longitarsis, LANCHESTER. - P.Z.S., vol. II, p. 365. - - - - - - — 84 — + 1902 Clibanarius longitarsis var. trivittata, LANCHESTER. — .Z.S., • vol. II, p. 365. + 1902 — Clibanarius longitarsus, DE MAN. — Decapod. und Stomatop., p. 741. Clibanarius longitarsis, NOBILI. — Boll. Mus. Torino, vol. XVIII, n" 455, + 1903 P. 8. + 1903 Clibanarius longitarsis, Nosim. — Boll. Mus. Zool. Anatomia Compa- rata, vol. XVIII, n° 452, p. 15. + 1903 — Clibanarius longitarsis, Nosim. — Boll. Mus. Torino, vol. XVIII, n° 455, p. 20. Clibanarius longitarsus, LENZ. — Abh. Senckenb. Ges., p. 377. 1905 — Ann. Sci. Nat., 9' série, t. IV, p. 116. + 1906 — Clibanarius longitarsus, + 1907 — Clibanarius longitarsus, STIMPSO N. — Smiths. Mise. Collect., vol. XLIX p. 209. + 1915 — Clibanarius longitarsus, HENDERSON. — Rec. Ind. Mus., XI, p. 25. Clibanarius longitarsus, KEMP. — Mem. Ind. Mus., V, p. 250 (iongitarsis). + 1915 Clibanarius longitarsus, STEBBING. — Ann. Durban Mus., II, p. 22. + 1917 Clibanarius longitarsus, BUITENDLIK. — Temminckia, II, p. 253. + 1937 Clibanarius longitarsus, CHACE. — Bull. Mus. Comp. Zool. Harv. Coll., + 1942 XCI, p. 186. + 1950 — Clibanarius longitarsus, BARNARD. — Ann. Afr. Mus., vol. XXXVIII, p. 434. DESCRIPTION. « Yeux plus courts que le bord frontal ; chelipèdes un peu inégaux ; mains allongées, granuleuses en dessus et quelque peu pileuses. Tarse plus long que l'article précédent avec de nombreuses touffes de poils en dessus et en dessous ; des touffes semblables espacées sur les faces supérieures et inférieures du cinquième article et aussi le précédent. Cinquième article de la patte gauche de la troisième paire quelque peu aplati sur la face externe (bien qu'encore convexe) et ayant un bord obtus en dessus, qui est peu pileux, la surface inférieure lisse (nue) ou presque. Ecaille ophtalmique pointue (d'après DANA, 1852) ». « La partie de la carapace antérieure au sillon cervical est un peu plus longue que large, légèrement convexe, entourée sur les côtés de longs poils jaunes. Le bord antérieur a une petite dent médiane pointue et triangulaire, les dents latérales étant émoussées et peu marquées. Les pédoncules oculaires fins sont un peu plus longs que la largeur du bord antérieur ; à peu près égaux au pédoncule antennulaire ; leur cornée, dépassant le pédoncule antennaire, a 1/8 de la longueur du pédoncule oculaire ; les petites écailles ophtalmiques sont rapprochées et portent deux petites dents antérieures. L'écaille antennaire, à longs poils, courte, dépasse à peine le milieu de l'avant-dernier article du pédoncule antennaire. Les chelipèdes sont inégaux, la pince droite est plus grande ; la main est près de une fois et demie aussi longue que large. Le merus, sur sa face externe, est couvert en avant de nombreuses petites taches et grains de grosseurs différentes et garnies de poils ; son bord externe armé d'une ou deux petites épines. La carapace est couverte de taches et grains velus identiques à ceux du merus ; les doigts sont longs d'environ une — 85 — fois et demie leur largeur à l'articulation et sont couverts de plaques velues comme la carapace et le merus. Près de l'articulation du doigt et sur le bord extérieur, il y a quelques petites dents aiguës ; il y en a 4 ou 5 au bord intérieur. Les doigts fermés laissent un espace entre eux, le doigt mobile étant courbe vers l'extérieur ; les pinces portent de nombreux poils longs surtout sur leur face interne. Le doigt immobile porte sur la face interne près de la base et au bord supérieur une petite dent pointue triangulaire, et juste à l'articulation du doigt mobile 3 à 4 plus petites dents (d'après DE MAN, 1888) ». HISTORIQUE. DE HAAN (1850) qui crée l'espèce sous le nom de Pagurus longitarsus pour des spécimens du Japon en doline une courte diagnose en latin avec une figure assez sommaire ; et l'espèce ne semble pas avoir été figurée depuis. DANA (1852) met l'espèce dans le genre C/ibanarius et citant des spécimens de Mindanao donne une diagnose sommaire en anglais. STIMPSON (1858-1907) la signale à Loo-Choo (Chine). HELLER (1865) cite des spécimens des îles Nicobar ; HILGENDORF (1869) cite l'espèce de Zanzibar et (1878) d'Ibo (Mozambique). DE MAN (1888), qui cite des spécimens de Poulo Edam et de l'île Noordwachter, situe l'espèce par rapport à ses voisines. Nol =L= (1900) signale des spécimens de Singapore et donne les dimensions du plus grand. LANCHESTER (1902), qui cite des spécimens sans localité précise, crée une variété. DE MAN (1902) cite des spécimens de Ternate. NOBILI (1903) la signale à Pondichery, (1903) à Samarinda et (1906) en Mer Rouge. ALcocx (1905), qui ne cite pas l'espèce dans son catalogue des Pagures de l'Indian Museum, en donne la synonymie et signale qu'elle serait commune dans l'Océan Indien. HENDERSON (1915) et KEMP (1915) citent l'espèce des eaux saumâtres de l'Inde. STEBBING (1917) la cite en Afrique du Sud. BUITENDIJK (1937) la cite dans les Pagures du « Snellius » ; CHACE (1942) sans commentaire la signale au Tanganika. BARNARD (1950) la cite en Afrique du Sud. DISCUSSION. A la diagnose de DANA (1852) trop sommaire, on a ajouté une description établie d'après DE MAN (1888). HENDERSON (1915) note qu'il utilise la diagnose de DE MAN (1888) pour déterminer ses spécimens. La connaissance de cette espèce avec la seule figure de DE HAAN (1852) est nettement insuffisante. Les nombreux spécimens de la présente collection que nous rapportons à l'espèce concordent avec la description de DE MAN, mais il est nécessaire de donner à leur sujet diverses précisions de détail ; la coloration de l'espèce sera ensuite plus spécialement examinée. Les pédoncules oculaires, d'après DANA (1852), sont « plus courts que le bord frontal ». DE MAN (1888) écrit que : « Les pédoncules oculaires sont un peu plus longs que la largeur du bord antérieur, à peu près égaux aux pédoncules antennulaires ; leur cornée, dépassant le pédoncule antennaire, a 86 — 1/8 de la longueur du pédoncule oculaire ». Nos spécimens concordent exactement, même pour la longueur de la cornée (1/8 de la longueur totale) , avec ces précisions de DE MAN. STEBBING (1917) écrit que « Les pédoncules oculaires sont faiblement renflés à leurs extrémités et que la cornée occupe 1/10 de la longueur totale » ; sans doute parle-t-il de la longueur de la cornée ; sur nos spécimens, l'indice de cornée (rapport de la largeur de la cornée à la longueur du pédoncule cornée comprise) est de 1/5. L'armature des chelipèdes de nos spécimens concorde avec celle décrite par DE MAN mais paraît devoir être encore précisée. La face supérieure — car le bord supérieur de la main est aplati -- des doigts (dactyle et propodus) est armée de grains garnis de soies raides, dont les plus grands se terminent en pointe cornée noire ; sur les doigts ces grains sont rangés plus ou moins régulièrement en ligne ; ces grains existent aussi, mais sont moins développés et plus espacés, sur le bord supérieur des paumes et leurs faces externes ; sans jamais donner sur le bord supérieur rien qui puisse ressembler à une crête ; il y a quelques grains semblables à pointe épineuse, mais très peu, sur le carpus, qui porte une seule grosse épine distale à pointe noire sur le bord supérieur ; il y a les mêmes grains mais très effacés et jamais spinuleux sur le merus, dont seul le bord inférieur externe porte une épine. ; Les dimensions de deux de nos spécimens sont rapprochés des dimensions données par DE MAN (1888) et Nol= (1900). Longueur de la carapace dorsale Longueur de la partie antérieure au sillon cervical Largeur de la partie antérieure au sillon cervical Largeur du front Longueur des antennules à partir du front Longueur des pédoncules oculaires Longueur du plus gros chelipède Longueur de la plume du plus gros chelipède Largeur de la paume du plus gros chelipède Longueur des doigts du chelipède Largeur des articulations du plus gros chelipède Longueur dactyle 3' patte droite Longueur propodite 3' patte droite DE MAN (1888) NOBILI (1900) E. 28.191 E. 28.189 26 mm. 32 mm. 19 mm. 18 mm. 11 1/2 13 9 8,5 11 1/4 11 8,5 7,2 8 7 12,5 20,3 8,5 8,5 14 8,3 8,5 13 8,5 7 6,5 12 7 11,5 6 7 5 6,5 6 2/3 21 1/2 14 22 19 9 1/4 10 1/2 18 16 12 14 10 Le rapport de la longueur du dactyle à celle du propodus est de 1,5 e.— Fig. 11. — Clibanarius longitarsus (E. 20.260) A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche face externe. — C, troisième péreiopode gauche : façe externe, — 88 — sur le spécimen de DE MAN et de 1,1 sur celui de NOBILI mais NoBni note à ce sujet que le rapport des dimensions des articles des péreiopodes sont variables. Sur nos spécimens le rapport du dactyle au propodus est d'ordinaire de 1,4. ; COLORATION. — DANA (1852) indique seulement : « Une bande longitudinale blanche bordée de rouge au long de la face externe des 2e et 3e péreiopodes ». DE MAN (1888) : « La partie antérieure au sillon cervical et les pattes sont vert-olive foncé ; sur certains exemplaires cette teinte tire sur le rouge ; le bout des pinces et une grande ou petite part de l'extrémité des 2' et 3e pattes est rougeâtre ou orange. Les péreiopodes 2 et 3 portent une assez large bande longitudinale rougeâtre qui va du merus au dactyle ; cette bande a une jolie couleur bleu ». STEBBING (1917) : « Une raie pâle avec les bords colorés sur les trois derniers articles des péreiopodes 2 et 3 comme sur la figure de DE HAAN ». Nœud (1903) : « La coloration générale varie, surtout celle des dactyles, qui sont généralement mêlés de bleu et de rouge ; le bleu dominant, le rouge étant complémentaire ». BARNARD (1950) écrit que l'espèce se distingue de Cl. padavensis par la coloration (HENDERSON, 1915, p. 28) Les caractères spécifiques de coloration, très nets sur les spécimens frais et de taille notable, perdent beaucoup de leur valeur sur des spécimens conservés à l'alcool, qui parfois sont plus ou moins complètement décolorés et surtout pour des spécimens de petite taille. La coloration de nos grands spécimens à l'état frais est : « Teinte générale de fond de la carapace dans la partie antérieure au sillon cervical vert gris pâle soutenu de brun, avec quelques taches brun-verdâtre sombre et les soies de bords latéraux roux fauve ; la partie postérieure vert-gris roux plus clair souligné de lignes longitudinales fines bleu et rougeâtre ; une fine ligne jaune clair soulignant le bord frontal ; les deux premiers articles des pédoncules antennaires, les chelipèdes, les premiers articles des péreiopodes 2 et 3 et tout le péreiopode 4 de la même teinte que la partie antérieure du céphalothorax, avec les taches correspondant aux tubercules d'un vert plus foncé, les soies roux fauve. Le dernier article du pédoncule antennaire vert foncé avec une bande longitudinale jaune sur le bord externe supérieur (sur les spécimens conservés à l'alcool cette ligne jaune reste blanche, la partie verte devenant rouge) ; les pédoncules antennulaires et oculaires jaunâtres, les cornées noires. Les péreiopodes 2 et 3 portent une ligne longitudinale claire bleu ciel sur corpus, propodus et dactyle ; cette ligne ressort sur l'ensemble gris-vert des articles ; sur les spécimens conservés à l'alcool, cette ligne claire est doublée d'une très fine et à peine visible ligne parallèle claire au long du bord supérieur des articles ; cette ligne est surtout nette sur le dactyle ; sur le propodus et le dactyle les trois lignes, la ligne claire médiane et les deux lignes pigmentées qui la bordent, ont sensiblement la même largeur. Sur les très nombreux spécimens de la présente collection rapportés à cette espèce — 89 — que nous avons observés à l'état frais, on trouve de très nombreuses variations de couleur ; en particulier, la teinte générale est plus ou moins foncée, la bande longitudinale des 3 derniers articles des péreiopodes 2 et 3 est d'un bleu plus ou moins foncé jusqu'au bleu métallique ; mais toujours elle ne marque que les trois derniers articles et est unique ; la coloration spécifique de Cl. longitarsus serait 1° pédoncule oculaire sans ligne longitudinale claire et pigmenté ; 2° pédoncules antennulaires avec une ligne longitudinale claire sur le bord externo-supérieur ; 3° une seule bande claire médiane large sur le carpus, propodus et dactyle des péreiopodes 2 et 3. SITUATION DE L'ESPECE. La description de l'espèce est restée assez imprécise, les auteurs s'étant surtout attachés à situer l'espèce par rapport à ses voisines, Cl. clibanarius, Cl. padavensis, Cl. taeniatus, Cl. infraspinatus ; DE MAN (1888) précise que dans Cl. longitarsus l'épine basale de l'antenne très courte dépasse à peine le milieu de l'avant-dernier article de cet appendice ; chez Cl. infraspinatus et Cl. padavensis, cette épine dépasse le bord antérieur de cet article. Nom,' (1900), qui remarque sur ses spécimens de Cl. longitarsus les variations de longueur de cet acicle antennaire, note que ces variations rendent difficile l'usage de ce caractère pour séparer l'espèce de Cl. padavensis. Sur nos spécimens, l'acicle antennaire est toujours court et son extrémité n'atteint jamais le bord distal de l'avantdernier article de l'antenne. DE MAN (1888) note encore que sur Cl. longitarsus : 1 ° la pilosité sur les bords latéraux de la carapace et ;es pattes est beaucoup plus forte que dans Cl. clibanarius et Cl. padavensis ; 2° les chelipèdes sont inégaux, la pince droite plus grande est à peu près trois fois aussi longue que large. Dans Cl. infraspinatus et Cl. clibanarius, les deux pinces seraient sensiblement de même taille, et moins fines (seulement deux fois aussi longues que larges) ; au contraire celles de Cl. padavensis sont très voisines de celles de Cl. longitarsus, les pinces longues et affilées de ces deux espèces seraient caractéristiques la plus grande pince y serait trois fois aussi longue que la largeur au niveau de l'articulation des doigts, la base de la main étant légèrement plus renflée. Nous séparons Cl. longitarsus par l'absence de lignes pigmentées sur les pédoncules oculaires de Cl. padavensis, Cl. toeniatus et Cl. infraspinatus qui en possèdent toutes ; Cl. longitarsus se sépare de Cl. clibanarius par la longueur de son pédoncule antennulaire sensiblement de même taille que le pédoncule oculaire alors qu'il est beaucoup plus long dans Cl. clibanarius. La comparaison avec des spécimens des espèces voisines est cependant nécessaire à notre avis ; nos spécimens ont été comparés avec des spécimens de Cl. padavensis et Cl. striolatus de l'Indian Museum. Cl. longitarsus se sépare de Cl. striolatus et de Cl. lineatus et Cl. A, qui 90 — en sont très voisines par 1° sa coloration à l'état vivant et sa pigmentation des spécimens conservés ; 2° par l'armature beaucoup plus réduite et la forme générale de ses chelipèdes. Variétés et formes voisines. -- LANCHESTER (1902) crée une variété Trivittata qu'il différencie seulement par des différences de coloration. Nous avons différencié du Cl. ion gitarsus deux espèces très voisines : Cl. 1 et Cl. 2 qui ne peuvent être rapportées à aucune des espèces décrites par les auteurs et que nous étudierons plus loin ; une de ces deux espèces que nous désignons provisoirement par Cl. 1 est peut être la var. trivittata LANCHESTER. BUITENDIJK (1937) retrouve la variété trivittata et crée une variété unicolor de couleur uniformément jaune. REPARTITION. L'espèce est signalée du Japon (DE HAAN), de Poulo Edam (DE MAN), de Singapore (NoBILI) , de Ternate (DE MAN), d'Océan Indien (LANcHEsTER), de Pondichery (Nomm), de Chine (STimpsoN), d'Afrique du Sud (BARNARD), HENDERSON (1915) note que cette espèce commune dans lés eaux saumâtres de la côte de Coromandel n'est pas citée dans le catalogue d'ALcocx (1905) des Pagures de l'Indian Museum. KEMP (1915) qui signale l'espèce comme rare au « Chilka Lake » pense qu'elle est presque certainement absente du delta du Gange. Clibanarius 1 (Pl. III, 2, 8, 11, 14) DESCRIPTION. La carapace est quadrangulaire ; le rostre, petit mais net, n'atteint pas la base des écailles ophtalmiques ; les pédoncules oculaires sont plus ou moins égaux à la largeur antérieure de la carapace et à la longueur des pédoncules antennulaires ; ils sont plus longs que les pédoncules antennaires. L'acicle antennaire atteint à peine la base du dernier article du pédoncule antennaire. Le chelipède droit est plus grand que le gauche. Les deux chelipèdes sont couverts de tubercules, de teinte claire sur le fond pigmenté ; certains devenant spinuleux et se terminant par une pointe cornée noire ; cette spinulation, très voisine de celle de Cl. longitarsus mais différente, ne forme jamais sur le bord supérieur de la main de crête épineuse comparable à celle qui caractérise Cl. striolatus, Cl. lineatus, et Cl. A. Les péreiopodes 2 et 3 ont le dactyle plus long que le propodus ; le carpe porte à l'extrémité distale du bord supérieur une dent à pointe aiguë mieux marquée sur le péreiopode 3 que sur le péreiopode 2. COLORATION. — Sur le vivant la carapace et les pattes ont une teinte de fond vert-bleu foncé ; la partie postérieure au sillon cervical est plus claire 'que l'antérieure 'et porte quelques légères lignes longitudinales — 91 blanc-grisâtre ; une légère ligne de la même couleur souligne le sillon cervical. Les pédoncules antennulaires sont vert-grisâtre avec le flagelle brun-orange pâle ; les pédoncules antennaires vert foncé avec le flagelle bleu ; les pédoncules oculaires brun-orange foncé, plus clair sur les bords externes. Les chelipèdes sont de la même teinte de fond vert-bleu avec des taches vert-blanchâtre, qui correspondent aux tubercules ; les doigts plus clair devenant insensiblement jaunâtre à leur partie distale, sauf l'ongle corné, qui est brun. Les péreiopodes 2 et 3, d'une teinte générale vert-bleu foncé, portent sur la face externe des merus, carpus, propodus et dactyle une bande médiane d'un bleu métallique brillant ; sur le propodus et le dactyle, cette bande médiane est doublée en dessus d'une deuxième bande plus étroite de même couleur ; une petite part distale des dactyles est blanc-jaunâtre ; l'ongle terminal corné brun. Sur les spécimens conservés à l'alcool, la pigmentation en particulier des bandes longitudinales des péreiopodes persiste ; sur les spécimens conservés depuis longtemps, une fine ligne pigmentée brun rouge apparaît de chaque côté sur les deux bords des bandes bleues, dont la coloration bleue disparaît ; ces bandes deviennent claires. DISCUSSION. Cette espèce est très proche de Cl. longitarsus et un peu moins d'une autre forme voisine, décrite plus loin sous le nom de Cl. 2. Elle se sépare de Cl. longitarsus par a) la coloration de sa teinte générale de fond, beaucoup plus bleu sombre que celle de Cl. longitarsus ; b) la coloration des pédoncules oculaires brun rouge ; ils sont jaunes sur Cl. longitarsus ; c) la coloration des bandes longitudinales bleu métallique brillant des péreiopodes 2 et 3 ; coloration bleu beaucoup plus claire sur Cl. longitarsus ; d) la disposition et le nombre de ces bandes colorées longitudinales qui couvrent le merus, le carpe, le propodus et le dactyle. Sur Cl. longitarsus, cette bande bleu est limitée au dactyle et au propodus et ne s'étend jamais sur le carpus et le merus ; cependant sur ces deux articles elle est sur certains spécimens légèrement marquée en pâle sur la couleur de fond environnante, mais elle n'est jamais colorée à l'état vivant et n'est jamais sur les spécimens conservés aussi nette que sur Cl. 1. Sur le propodus il y a deux bandes colorées au lieu d'une sur Cl. longitarsus ; la bande supérieure est plus étroite que la médiane ; mais la médiane est plus étroite que sa correspondante sur Cl. longitarsus ; e) par la longueur des propodus des péreiopodes gauches qui, sur des spécimens de même taille, sont comparativement plus courts sur Cl. 1 que sur Cl. longitarsus ; les dactyles étant comparativement plus longs ; le rapport du propodus au dactyle est de 2 dans Cl. 1 et de 1,4 sur Cl. longitarsus. Cependant les longueurs des articles des péreiopodes subissent de notables variations individuelles et les caractères de différenciation qu'on en peut tirer, comme ceux que l'on peut tirer de la comparaison des mesures des articles des chelipèdes, demandent à être étudiés plus en — 92 détail ; sans doute pour les chelipèdes faut-il en plus tenir compte d'un dimorphisme sexuel à préciser. Les mensurations ci-dessous ne sont donc données qu'à titre d'indication préliminaire et la question sera entièrement reprise à la lumière d'observations nouvelles quand la description de la forme Cl. 1 comme espèce nouvelle sera publiée. Des mensurations effectuées sur des spécimens de Cl. 2 et pour lesquelles la mêMe remarque est valable sont rapprochées dans le même tableau, ainsi que des mesures de Cl. longitarsus. Cl. longitarsus Longueur céphalothorax ..... Partie antérieure au sillon cervical : long ............. Partie antérieure au sillon cervical : large ........ Largeur frontale Longueur antennules Longueur pédoncules oculaires Longueur chelipède droit Longueur paume chelipède droit. Largeur paume chelipède droit. Longueur doigts chelipède droit. 3° péreiopode droit — longueur dactyle — longueur propodus Cl. 2 Cl. 1 E 28.191 E 28.189 E 28.198 E 28.202 E 32.493 E 32.497 19 18 21 21 13 13 10 10 5.8 6 5.5 5 5 5.5 7.5 3.5 4.5 4 5 5 5 6 7.5 3.5 4 4 10 7.2 9 8.5 8.5 7.2 8.5 8.5 14 7 6 7 7 9 8 8.5 12.5 6 5 6 9.2 12 5.5 5 5 9 7.5 9.5 9 12 6 5.2 6 8 10 16 12 14 10 16 8 15 7.5 8 10 7 Les deux espèces Ci. 1 et Cl. longitarsus se séparent encore par des différences dans la spinulation des paumes et dactyles des chelipèdes ; celle-ci est moins dense et moins aiguë dans Cl. 1, dont les tubercules sont comparativement plus gros ; au contraire les soies qui partent de ces tubercules sont plus longues sur Cl. longitarsus que sur Cl. / ; mais il y a là encore des variations individuelles et il faut toujours de toute manière comparer des spécimens de même taille et de même sexe. Si les deux espèces sont différentes, il est à peu près impossible, à qui ne possède pas des spécimens des deux pour les comparer, de rapporter à l'une plutôt qu'à l'autre certains spécimens, en particulier conservés dans l'alcool. L'espèce Cl. 1 se sépare aussi principalement par sa coloration de Cl. 2 et en particulier par : a) la coloration vert-bleu foncé de sa teinte générale de fond, qui dans Cl. 2 est vert clair ;b) la coloration de ses bandes longitudinales bleu métallique brillant des péreiopodes ; sur Cl. 2 les bandes correspondantes sont vert olive foncé ; e) la disposition de ces bandes longitudinales par exemple sur le propodus du 3e péreiopode. On pourrait peut-être rapporter le Cl. 1 à la var. trivittata LANCFIESTER de Cl. longitarsus, que cet auteur ne différencie que par sa couleur : « Sur — 93 la face postérieure des pattes il y a trois larges bandes blanches (plus larges que dans Cl. striolatus) et trois bandes rouges plus étroites, sur la surface antérieure il y a deux bandes blanches et deux rouges, mais beaucoup moins bien définies ». Les spécimens que nous rapportons provisoirement à Cl. 1 ne correspondent pas exactement avec les caractères ci-dessus et cette forme se sépare de Cl. longitarsus par d'autres caractères qui conduisent à la considérer comme une espèce distincte, que nous espérons décrire prochainement, en même temps qu'une autre nouvelle espèce Cl. 2 et que la situation du Cl. longitarsus sera précisée. Les trois espèces voisines : Ci. longitarsus, Cl. 1 et Cl. 2, vivent à Nhatrang ensemble sur le même site de sable vaseux d'estuaires, et en même temps que Cl. striolatus et Cl. A. Elles se séparent facilement toutes trois de ces deux dernières espèces, mais nous avons eu beaucoup de difficulté à les séparer entre elles lors de nos premières récoltes. Après avoir mieux défini leurs caractères propres, leur seule coloration nous suffisait pour les séparer lors des récoltes de vérification que nous avons faites. Si, comme exposé ci-dessus Cl. 1 et Cl. longitarsus sont très voisines et présentent des variations individuelles de certains caractères morphologiques qui accroissent la difficulté pour les séparer ; elle présentent aussi toutes deux, et de même Cl. 2, quelques variations individuelles de coloration ; les individus d'une même espèce étant plus ou moins clairs ou foncés et leur coloration et pigmentation caractéristique plus ou moins marquées ; elles sont cependant toujours spécifiquement reconnaissables pour qui les connaît. La seule coloration du pédoncule oculaire suffit souvent à l'état frais à faire reconnaître l'espèce à première vue jaune dans Cl. longitarsus, orange dans Cl. 1, vert-pâle jaunâtre dans Cl. 2. Si une étude ultérieure précisera nos connaissances sur ces trois espèces, les présentes indications, malgré leur état sommaire, seront sans doute déjà utiles aux chercheurs. Les spécimens de Cl. 1 nombreux dans la collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang proviennent presque tous de l'estuaire du Cua-bé (village de Truong-Dong), au sud de Nhatrang. C'est une espèce qui atteint la même taille que Cl. longitarsus, tandis que Cl. 2 reste de taille moindre. Clibanarius 2 (Fig. 12, A, B, C. — Pl. III, 3, 9, 12) DESCRIPTION. La carapace est quadrangulaire ; le rostre petit mais net n'atteint pas la base des écailles ophtalmiques. Les pédoncules oculaires sont égaux à la largeur antérieure de la carapace et plus longs que les pédoncules antennaires et antennulaires. L'acide antennaire atteint la base du dernier article du pédoncule antennaire. Le chelipède droit est le plus grand ; les chelipèdes sont recouverts de tubercules clairs, certains sur la partie supé. — 94 -rieure devenant spinuleux et avec une pointe cornée noire ; mais jamais cette spinulation, qui est très voisine de celle de Cl. longitarsus, ne forme de crête de 5 épines caractéristique du Ci. strîolatus, Ci. lineatus et Cl. A. Les péreiopodes 2 et 3 ont le dactyle plus long que le propodus ; le carpe porte à l'extrémité distale du bord supérieur une dent aiguë plus marquée sur le péreiopode 3 que sur le péreiopode 2 COLORATION. — Sur le vivant, la carapace et les pattes ont une teinte de fond jaune-verdâtre beaucoup plus claire que la teinte de fond de Cl. longitarsus. Sur la carapace, cette teinte de fond vert-pâle est marquée par endroit de taches brunes, en particulier une légère bande sur les bords latéraux antérieurement au sillon cervical. Au contraire, une tache jaune clair doré marque, de chaque côté, l'angle antéro-latéral de la partie du céphalothorax postérieure au sillon cervical. Les pédoncules antennaires sont bruns avec une très légère ligne claire sur le bord supéro-latéral externe ; le flagelle jaune-verdâtre ; l'écaille ophtalmique et la base des pédoncules oculaires sont brunâtres ; les pédoncules oculaires j auneverdâtre, la cornée noire ; les pédoncules antennulaires jaune-verdâtre, les fouets jaune ocre. Les chelipèdes, avec une teinte de fond vert-brunâtre, sont intensément parsemés de taches vert clair, qui correspondent aux tubercules ; ceux-ci sont en ordre confus, non alignés et on ne peut distinguer aucune trace de ligne longitudinale dans les couleurs. Les péreiopodes 2 et 3 portent des lignes longitudinales alternativement vert-jaune clair et vert foncé ; sur le merus il y a deux bandes foncées, minces dans la partie proximale qui s'élargissent vers la partie distale ; une très fine ligne claire sur le bord supérieur, une autre au bord inférieur ; la bande claire médiane qui sépare les deux bandes colorées est très large ; sur le carpus les mêmes lignes claires et colorées se continuent à travers l'articulation méro-carpale ; les bandes colorées s'amenuisant légèrement à la partie distale ; en particulier la bande claire du bord supérieur s'élargit à la partie distale ; sur le propodus les mêmes lignes se continuent, mais les deux bandes 'colorées deviennent étroites et les trois bandes claires s'élargissent ; sur le dactyle la bande claire médiane occupe plus du tiers de la surface externe, les deux bandes colorées qui la bordent marquant les bords supérieurs et inférieurs du dactyle comme d'une ligne. DISCUSSION. Cette espèce est très proche du Cl. longitarsus, et de Cl. 1, elle se sépare de la première de ces espèces par 1° la coloration — a) sur le vivant : la teinte générale de Ci. 2 est, abdomen excepté, vert clair-jaunâtre, celle de Cl. longitarsus brun-verdâtre ; la bande bleue claire des faces externes du propodus et dactyle de Cl. longitarsus n'existe pas sur Cl. 2, qui ne porte sur ces articles des péreiopodes que des bandes longitudinales alternatives vert-j aune clair et vert foncé ; en outre la disposition de ces bandes est différente dans les deux espèces ; b) sur les spécimens conservés à l'alcool dont les e. — Fig. 12. — Clibanarius 2 (E. 32.441) A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche face externe. — C, troisième péreiopode gauche face externe. — 96 — couleurs sont modifiées : les bandes longitudinales pigmentées des articles des péreiopodes présentent une disposition spécifique différente dans chacune des deux espèces ; en particulier, sur les merus, alors qu'il n'y a pas de bande longitudinale pigmentée ou une médiane à peine indiquée dans Cl. longitarsus, dans Cl. 2 il y a deux bandes claires et deux larges bandes pigmentées ; sur le carpus, il n'y a jamais dans Cl. longitarsus que l'ébauche d'une bande claire mais le plus souvent aucune indication à ce sujet, alors que dans Cl. 2 deux larges bandes pigmentées entourent une bande claire médiane et sur le bord supérieur il y a une deuxième bande claire surtout développée dans la partie distale ; sur le propodus, une bande claire médiane entourée de deux bandes pigmentées, les trois sensiblement de même largeur dans Cl. longitarsus, une bande claire médiane entourée de deux bandes pigmentées submédianes sur Cl. 2, mais avec en plus sur les bords supérieur et inférieur de l'article une autre bande claire ; la bande claire médiane étant un petit peu plus large que les quatre autres, qui ont sensiblement la même importance ; sur le dactyle la différence de disposition des bandes claires et pigmentées des spécimens conservés dans les deux espèces est à peu près impossible à distinguer. 2° Par l'indice de cornée qui est de 1/4 sur Cl. 2 au lieu de 1/5 sur Cl. iongitarsus et Cl. / ; le pédoncule oculaire est comparativement plus court, mais surtout beaucoup plus large ; son renflement au niveau de la cornée est encore plus marqué. 3° La taille : Cl. 2 n'atteint pas une aussi grande taille que Cl. longitarsus ; mais ce n'est pas une forme jeune de cette espèce, car il existe des Ci. iongitarsus, avec en particulier leur coloration caractéristique, de même taille que des Cl. 2. 4° La forme et la taille des chelipèdes ; cette question ne pourra être précisée qu'ultérieurement par une étude comparée des dimensions des différentes parties des chelipèdes sur de nombreux spécimens de Cl. iongitarsus et de Cl. 2, compte tenu de la dimension et du sexe des spécimens comparés. Les mesures établies à ce jour sur nos spécimens, comme sur ceux de Cl. /, nous paraissent insuffisantes et nous préférons nous abstenir de les donner pour éviter une interprétation, qui appelle une vérification préalable. De même, si l'armature et la pilosité sont très voisines dans les deux espèces, elles diffèrent sur des spécimens de même taille et il convient de tenir compte à ce sujet que Cl. longitarsus semble n'atteindre sa forme adulte qu'à une plus grande taille. La spinulation et la pilosité seraient moins fortes et moins denses sur Cl. 2 que sur Cl. longitarsus. A ce point de vue, Ci. 2 est beaucoup plus proche de Cl. 1 que de Cl. longitarsus. L'étude du Cl. 1 a déjà fourni les principaux caractères, de coloration en particulier, qui séparent cette espèce du Ci. 2 et il serait inutile de les répéter ici, — ;97 Clibanarius striolatus, Dana (1852) (Fig. 13, A, B, C. — Pl. III, 4) + 1852 — Clibanarius striolatus, DANA. — U.S . Explor. Exdp. Crust., pl. 1, p. 463. + 1855 — Clibanarius striolatus, DANA. — U.S . Explor. Expd. Crust., Atlas, pl. 29, fig. 3 a, c. 1859 — Clibanarius striolatus, STIMPSON. — Proc. Acad. Sci. Philadeiphia, p. 247. + 1865 — Clibanarius striolatus, HELLER. — Novara Crust., p. 89. + 1880 — Clibanarius striolatus, RICHTERS. — Mobius Meeresf. Maurit., p. 161. + 1882 — Clibanarius striolatus, HASWELL. — Cat. Austr. Crust., p. 159. 1888 — Clibanarius sp., DE MAN. — Journ. Linn. Soc. Zool., vol. XXII, p. 241. 1888 — Clibanarius striolatus, DE MAN. — Arch. F. Nat., LIII, i, p. 455. + + 1890-91 — Clibanarius striolatus, BOUVIER. -- Bull. Soc. Philom. (8), IV, p. 53. + 1892 — Clibanarius striolatus, ORTMANN. — Zool. Jahrb. Syst., VI, p. 290. + .1902 — Clibanarius striolatus, LANCHESTER. — Proc. Zool. Soc., p. 365. + 1902— Clibanarius striolatus, DE MAN. — abh. Senckenb. Ges., XXV, p. 741. + 1903 — Clibanarius striolatus, Nosim. — Bull. Mus., Torino, XVIII, n' 455, p. 19. + 1905 — Clibanarius striolatus, ALCOCK. — Cat. Ind. Mus., pl. 2, fasc. 1, p. 46, pl. 4, fig. 7. + 1906 — Clibanarius striolatus, Nosni. — Ann. Sci. Nat., 9' série, t IV, p. 116. + 1907 -- Clibanarius striolatus, STIMPSON. — Smiths. Mise. Collect., vol. XLIX, p. 210 (Réimpression STIMPSON 1859). Clibanarius striolatus, Mac CuLLocx. — Rec. Austr. Mus., IX, p. 348. + 1913 + 1937 — Clibanarius striolatus, BUITENDIJK. — Biol. Res. SnPilius. Temminckia, vol. II, p. 258. + 1938 — Clibanarius striolatus, YAP-CHIONGCO. — Philipp. Journ. of Sc i., vol. LXVI, n° 2, p. 192, pl. 1, fig. 1. + 1950 — Clibanarius striolatus, BARNARD. — Ann. S. Afric. Mus., vol. XXXVIII, p. 434. + 1953 — Clibanarius .striolatus, FOREST. — Bull. Mus. Hist. Nat., 2' série, t. XXV, n° 5, p. 448. DIAGNOSE. « Région antérieure de la carapace presque quadrangulaire ; yeux minces environ aussi longs que le bord antérieur de la carapace ; écaille ophtalmique étroite, bidenté à l'apex ; chelipèdes subégaux, avec mains courtes et carpe soyeux portant des épines au-dessus. Le chelipède gauche du mâle légerement le plus grand ; pattes des 2e et 3' paires hirsutes avec des touffes de poils sur les bords supérieurs et inférieurs ; le tarse aussi long que l'article précédent. Le 5e article du côté gauche sur la 3' paire légèrement convexe et ayant un angle droit audessus. Il y a de nombreuses touffes de soies le long du bord inférieur du tarse. Couleur rousse ou ocre jaune avec des lignes longitudinales brun profond minces comme des fils sur les pattes ; trois de ces lignes sur chaque main, cinq sur le cinquième article des péreiopodes 2 et 3 (d'après DANA, 1852) ». « La face dorsale de la carapace est jaunâtre avec une tache d'un rouge pourpre sur la moitié avant de la région gastrique; la région stomacale est séparée des bords latéraux par une ligne rouge et le sillon en forme de V, qui borde la région gastrique, est de couleur rouge égale- — 98 — ment. Les pattes portent de longues lignes de la même couleur rouge pourpre, non seulement les pattes antérieures mais aussi celles des deuxième et troisième paires. Les quatre derniers articles montrent aussi deux lignes sur le côté extérieur, deux sur le côté intérieur et un sur le bord supérieur (d'après DE MAN, 1888) ». HISTORIQUE. DANA (1852) crée l'espèce avec une courte description et des figures pour des spécimens récoltés dans les récifs de coraux de Tongatabou. STIMPSON (18594907) donne pour des spécimens de Loo-Choo une bonne description qui complète sur divers points celle de DANA. NIELLER (1865) ne fait que répéter la diagnose de DANA et citer l'espèce aux Nicobars et à Tahiti. RICHTERS (1880) donne quelques indications pour deux spécimens des Seychelles. HASWELL (1882) cite un spécimen de Hoborn Island (Port Denison, Australie). DE MAN (1888), citant 5 exemplaires femelles de PouloEdam et un exemplaire mâle de l'île Noordwachter (Indonésie) , précise la situation de l'espèce par rapport aux espèces voisines. BOUVIER (189091) la signale dans la Mer Rouge. ORTMANN (1892) cite des spécimens des îles Liu-Kiu et des Fidji. LANCHESTER (1902) signale l'espèce à Poulo Bidam et Pénang. DE MAN (1902) cite un spécimen d'Halmahera. NOBILI (1903) cite de la Mer Rouge un mâle dont il donne les dimensions. ALcocK (1905), en signalant des spécimens des Indes, donne surtout les caractéristiques qui séparent l'espèce de C. padavensis. NOBILI (1906) indique l'espèce comme très commune dans la Mer Rouge. Mac CULLOCH (1913) signale un spécimen abimé de l'Ouest Australien qui pourrait être soit striolatus, soit padavensis. BARNARD (1950) la signale en Afrique du Sud (Lagoa Bay) et, ayant récolté en même temps des spécimens de C. padavensis, il précise une fois de plus ce qui distingue ces deux espèces. FOREST (1953) signale 3 spécimens de Tahiti. DISCUSSION. La description de l'espèce est sommaire, les auteurs s'étant surtout attachés à la séparer des espèces voisines Cl. /ongitarsus et Cl. padavensis. La description de DANA (1852) est utilement complétée par celle de STIMPSON (1859-1907). « Carapace étroite et convexe antérieurement. Front avec un sillon post-marginal. Pédoncules oculaires aussi longs ou plus longs que la région antérieure de la carapace et dépassant le 3 e article des antennules. Ecaille ophtalmique triangulaire, profondément nouée extérieurement près de l'apex et mince, de nombreuses soies longues et épaisses. Mains égales quelque peu épineuses et très poilues au-dessus ; cinq fortes épines sur le bord supérieur de la paume. Pattes ambulatoires longitudinales rayées par 6 bandes rouges, plus étroites que les interespaces. Dactyle très mince, juste égal en longueur au propodus ». Nous rapportons à cette espèce de nombreux spécimens de la présente collection à propos desquels des détails morphologiques seront précisés. . i,ette4à1 Fig. 13. — Clibanarius Striolatus 20.336) — A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe. C, troi• sième péreiopode gauche : face externe. i0Ô DANA (1852) et STIMPSON (1859-1907) disent que sur les péreiopodes 2 et 3 le dactyle est égal au propodus ; DE MAN (1888) et ALcocI (1905) le disent plus long que le propodus ; nos spécimens concordent avec l'opinion de ces derniers. ALCOCK (1905) et BARNARD (1950) classent Cl. striolatus dans les espèces ayant les pédoncules oculaires aussi longs que les pédoncules antennulaires STIMPSON (1907) écrit que dans Cl. striolatus « les pédoncules oculaires dépassent les 3' articles des antennules ». Pour DANA (1852) , et à peu près tous les auteurs, la longueur des pédoncules oculaires égale à peu près (ou dépasse, STIMPSON, 1859, 1907 et Nosiu, 1903) la largeur antérieure de la carapace. Nosna (1903) donne les dimensions suivantes : longueur du pédoncule oculaire 4 mm. 5, largeur du front 4 mm. Compte tenu de l'imprécision de ces mesures chez certains auteurs déjà signalées, nous notons que sur nos spécimens la longueur du pédoncule oculaire mesuré de l'extrémité distale de la cornée au bord proximal du pédoncule (écaille ophtalmique comprise) est sensiblement égale ou très légèrement supérieure à la largeur antérieure de la carapace ; les cornées dépassent toujours les pédoncules antennulaires ; c'est de toutes les espèces du groupe 1, que nous avons observées, celle dont les pédoncules antennulaires sont les plus courts. Les écailles ophtalmiques sont petites, bidentées, garnies de soies. Les écailles antennulaires épineuses et soyeuses dépassent légèrement la base du dernier article du pédoncule antennulaire. Le chelipède droit est plus grand que le gauche et ce dernier est plus spinuleux. La main du chelipède gauche a une longueur qui fait moins de deux fois sa largeur ; celle du chelipède droit au contraire a une longueur qui fait plus de deux fois sa largeur et la paume est plus longue. La surface des deux chelipèdes est couverte de tubercules cornés portant des soies et devenant épineux sur le bord supérieur ; le chelipède gauche porte sur le bord supérieur une crête très marquée de 5 dents à pointe blanche et extrémité noire. Le carpe porte au bord supérieur 3 ou 4 épines identiques, dont une distale particulièrement forte ; il est, comme le propodus, couvert de tubercules cornés mais moins nombreux et moins marqués. Sur le dactyle au contraire la spinulation des tubercules est très forte et ces tubercules sont en lignes longitudinales plus ou moins régulières. Sur le chelipède droit le développement des tubercules et, en particulier, la spinulation est très amoindrie comparativement au chelipède gauche. Sur les péreiopodes 2 et 3, le dactyle est nettement plus long que le propodus ; le carpe porte une épine à l'extrémité distale supérieure ; des soies en touffes sont présentes, surtout aux bords supérieur et inférieur. Les faces externes sont convexes. Il existe 8 petites épines noires au bord inférieur des dactyles des pattes de la 2e paire, 3 ou 4 seulement au bord de celles de la 3e paire. A ces précisions morphologiques, il faut ajouter les suivantes sur la coloration : à l'état frais, nos spécimens ont une couleur de fond d'ensemble vert-roussâtre clair ; sur le céphalothorax quelques taches diffuses vert plus foncé, surtout sur les bords dans la région postérieure au sillon cer- vital ; une teinte rougeâtre se mêle au vert dans la région cardiaque et la partie médiane du céphalothorax postérieure au sillon cervical ; de légères lignes longitudinales diffuses alternativement vert foncé et rougeatre. Les pédoncules oculaires, antennulaires et antennaires sont vert-gris pâle, les fouets antennulaires jaunes. Les chelipèdes vert mêlé de brun ; sur le fond brunâtre les tubercules et épines ressortent en vert pâle, 1 extrémité des doigts noire. Sur les péreiopodes des bandes longitudinales alternativement vert clair et vert plus sombre, les sombres étant bordées d'une fine ligne rougeâtre. Sur les spécimens conservés à l'alcool, ces bandes alternativement sombres et claires restent toujours nettes ; les fines lignes rouges si caractéristiques sont parfois moins nettes. Sur le merus on note deux bandes non pigmentées bordant une médiane pigmentée et elles-mêmes bordées au-dessus et au-dessous d'une bande pigmentée ; sur le carpus et le propodus la disposition est la même ; il y a donc de chaque côté trois bandes sombres entourant deux bandes claires, mais la bande sombre supérieure couvre le bord supérieur des articles et n'est plus que très peu visible en vue latérale ; si bien qu'apparaissent surtout deux bandes sombres séparées par une bande claire médiane. Sur les spécimens où les fines lignes longitudinales rougeâtres comme des fils cernent la limite entre les bandes sombres et les bandes claires, on peut noter sur la face externe du propodus en partant du bord supérieur 1° bande pigmentée avec une ligne rouge en dessous ; 2' bande claire (supérieure) avec une ligne rouge en dessous (c'est à la partie supérieure de cette première bande claire que court l'arête légèrement saillante qui marque le méplat du propodus et en quelque sorte la jonction de sa face externe avec sa face supérieure) ; 3° bande pigmentée (submédiane) avec une ligne rouge en dessous ; 4° bande claire (médiane) avec une ligne rouge en dessous ; bande pigmentée avec une ligne rouge en dessous ; et l'amorce d'une sixième bande claire qui correspond à la face inférieure de l'article. On retrouve dans cette disposition les cinq lignes rouges brunâtres minces comme des fils de la description de DANA (1852). Sur le dactyle à l'état frais, il y a une bande longitudinale médiane vert clair entourée de deux bandes vert sombre chacune bordées de deux fines lignes rouges ; sur les spécimens conservés apparaît sur le bord supérieur une amorce de ligne non pigmentée qu'on ne distingue guère sur les spécimens frais. Tous les dactyles se terminent par une griffe noire. Sur les chelipèdes de nos spécimens frais, on ne distingue pas de lignes longitudinales rouges, ce caractère n'est que très légèrement marqué sur les spécimens conservés et la difficulté de le reconnaître nous a longtemps fait hésiter à rapporter nos spécimens à Cl. strio/atus ; ces lignes longitudinales très peu nettes ne correspondent guère en fait qu'aux lignes rougeâtres irrégulières qui cernent les tubercules spinuleux en ligne, dont la couleur sombre à la pointe, claire à la base tranche sur le fond rougeâtre ; le fait est des plus nets sur le bord supérieur du dactyle. 102 HASWELL (1882) note que sur son spécimen les épines des mains et carpus du chelipède sont plus longues et que les écailles ophtalmiques n'ont pas tout à fait la même forme que sur la figure de DANA (1852) . L'examen des très nombreux spécimens de notre collection confirme ces variations individuelles, en particulier en ce qui concerne la spinulation et la pilosité de la main et du carpus du chelipède comme des péreiopodes. Les caractères paraissant les plus spécifiques de Cl. striolatus sont : 1° la crête de 5 épines sur la main du chelipède gauche, qui n'est aussi marquée sur aucune des autres espèces voisines ; 2° la coloration des pattes ambulatoires, avec en particulier les lignes rouges comme des fils sur les propodus des 2e et 3e péreiopodes ; 3° la petite taille des pédoncules antennulaires ; 4° l'absence de lignes pigmentées longitudinales sur les pédoncules oculaires ; 5° le léger méplat de la face externe du propodus gauche du 3e péreiopode. SITUATION DE L'ESPECE. — Les auteurs se sont attachés à situer Cl. striolatus par rapport aux espèces voisines. Par rapport au Cl. lineatus, DANA (1852) écrit : « les yeux sont plus longs que chez lineatus et les pattes moins nues ; le 5' article ayant des touffes de soies au bord inférieur. C'est la main gauche et non la droite qui est la plus grande chez le mâle ». Les deux espèces sont très voisines et, rapportant des spécimens de la présente collection à Cl. lineatus, nous préciserons ce qui les sépare. La parenté entre Cl. striolatus et Cl. padavensis est bien moindre. Pour DE MAN (1888) « Cl. striolatus se différencie de Cl. padavensis (espèce proche parente) par une plus forte pilosité et la forme des chelipèdes qui, chez Cl. striolatus, portent de plus fortes épines et par plusieurs autres caractères ». ALcocx (1905) donne les caractères suivants qui séparent l'espèce de Cl. padavensis « 1°) rostre un petit peu plus court et qui n'atteint pas la base des écailles ophtalmiques ; 2°) pédoncules oculaires plus courts et plus épais, seulement aussi longs que le bord antérieur de la carapace ; la cornée 1/7 ou 1/8 de la longueur du pédoncule ; 3°) mains plus courtes et plus épaisses, ordinairement plus rugueuses et plus pileuses ainsi que le carpus ; 4°) propodus de la 3' patte gauche a le bord supérieur de sa face externe bien définie et le dactyle de cette patte est un petit peu plus court que dans Cl. padavensis ». BARNARD (1950) précise que : 1°) la cornée est plus grande que dans Padavensis ; 2°) la largeur ae la main des chelipèdes a beaucoup plus de la moitié de la longueur. Il écrit : « sur un petit spécimen (largeur antérieure de la carapace de 6 mm. récolté avec de nombreux Padavensis, les pédoncules oculaires sont égaux à la largeur antérieure de la carapace et considérablement plus épais que dans Cl. padavensis (Cf. ALcocK's figure). Les mains ne sont pas plus larges que celles de spécimens de même taille de Padavensis à pédoncules oculaires plus minces ». Le caractère des pédoncules oculaires courts et épais sur Cl. striola- ® 103 tus par rapport à Cl. padavensis paraît très net ; l'indice de cornée de Cl. striolatus est de 1/5. Si on ajoute l'absence sur le pédoncule oculaire de Cl. striolatus de lignes longitudinales pigmentées qui existent sur celui de Cl. padavensis la séparation de l'espèce avec Cl. padavensis paraît possible par le seul examen des pédoncules oculaires ; nous en avons fait l'expérience en comparant nos spécimens de Cl. striolatus avec des spécimens de Cl. padavensis de l'Indian Museum de Calcutta. DE MAN (1888) écrit : « comme Cl. longitarsus, Cl. striolatus montre une forte pilosité blonde sur la partie dorsale de la carapace antérieure au sillon cervical. Cette carapace, sur Cl. striolatus, est un peu plus large en comparaison de la longueur que chez Longitarsus et montre une forme presque carrée. En outre l'épine basale de l'antenne est sur Cl. striolatus un peu plus grande que chez Longitarsus, car elle atteint le bord antérieur de l'avant-dernier article du pédoncule antennaire ; la pince droite paraît un peu plus grande que la gauche mais la différence est beaucoup plus petite que chez Longitarsus. Dans l'exemplaire décrit par DANA (de Cl. striolatus), la pince gauche était plus grande que la droite ; les pinces sont du reste très identiques à celles de Longitarsus en ce qui concerne la forme et la pilosité. Au bord supérieur du carpus, il y a très souvent deux dards, l'un derrière l'autre, et au bord interne de la face supérieure de la main il y en a 4 ou 5 ; les dards de cette rangée sont un peu plus forts que chez Longitarsus. Les pinces ne se ferment pas comme elles se ferment chez l'espèce de DE HAAN (Cl. longitarsus) ». La comparaison de nos spécimens de Cl. striolatus avec nos spécimens de Cl. longitarsus confirme en particulier 1°) l'acicle antennaire plus court chez Cl. longitarsus ; 2°) la crête de 5 à 6 tubercules en fortes épines sur le bord supérieur de la main de Cl. striolatus beaucoup plus forte. Quant à la variation de taille des chelipèdes droit ou gauche, DANA (1852) trouve sur son exemplaire mâle la pince gauche plus grande que la droite ; DE MAN (1888) sur son exemplaire (dont il ne donne pas le sexe), trouve la droite plus grande que la gauche. DE MAN (1888 a), sur d'autres exemplaires d'Elphinstone Island, qu'il n'ose rapporter à Cl. striolatus mais seulement à Clibanarius sp., note de même des chelipèdes droits plus grands que le gauche. Sur nos spécimens, c'est toujours le chelipède droit qui est plus grand que le gauche ; par contre le gauche est beaucoup plus spinuleux que le droit. DANA (1852) écrit que sur son spécimen le tarse (dactyle) est aussi long que l'article précédent (propodus). ALCOCK (1905) classe l'espèce dans le groupe I dont le dactyle est nettement plus long que le propodus ; c'est toujours le cas sur nos spécimens, io4 N° ECHANTILLONS Longueur propodus 3' péreiopode gauche .............. Longueur dactyle 3" péreiopode gauche .............. Longueur pédoncule oculaire. Largeur antérieure frontale.. 20.127 20.133 20.139 20.053 20.029 20.030 20.048 20.129 5.2 5 4.8 6 5 7.6 6 5.5 7 5.2 5.5 7.2 5 5.2 8.5 6 7 5 5 6 5.1 6.5 10 7 10.5 7.6 7 7.2 5.5 5 BUITENDIJK (1937) décrit sommairement une nouvelle espèce Clibanarius demani qu'elle différencie surtout de Clibanarius infraspinatus et Clibanarius clibanarius par : 1°) la longueur de pédoncules oculaires aussi longs ou légèrement plus longs mais jamais plus courts que le pédoncule antennulaire ; 2°) les dents aiguës sur le bord supérieur de la paume beaucoup plus fortes que les tubercules plus ou moins épineux de la face externe. La description trop sommaire ne permet pas de se faire une idée exacte de cette espèce, dont l'auteur écrit qu'il ne s'agit peut-être que de jeunes Cl. clibanarius. BUITENDIJK rapporte à cette espèce les 2 spécimens du British Museum, récoltés à Elphinstone Island, dont DE MAN (1888 a) donne une description détaillée, qu'il détermine Clibanarius sp., et à propos desquels il écrit : « ils sont tout à fait proches de Infraspinatus ayant le dactyle plus long que le propodite, mais s'en distinguent facilement par leur coloration et par d'autres caractères. Ils sont tout à fait proches et même peut-être identiques à Striolatus DANA ». Il est d'autant plus curieux que BUITENDIJK n'ait pas précisé la situation de Cl. demani par rapport à Cl. striolatus, que ses dessins de Cl. demani rappellent la disposition de nos échantillons rapportés à Cl. striolatus concordant en particulier pour : a) Pédoncules oculaires légèrement plus longs que les pédoncules antennulaires ; b) Ecailles antennaires dépassant nettement la base du dernier article du pédoncule ; c) Ecailles ophtalmiques de même forme ; d) Ornementation du chelipède gauche identique. La description des raies pigmentées des pattes ambulatoires est trop sommaire, chez BUITENDIJK, pour permettre sur ce point une comparaison avec nos spécimens de Cl. striolatus, qui ne sont certainement pas des jeunes ; nos raisons de les rapporter à Cl. striolatus ont été longuement exposées. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE L'espèce est signalée par DANA (1852) aux Fidji, par STIMPSON (1859, 19071 en Chine, par HELLER (1865) à Nicobar, par RICHTERS (1880) aux Seychelles, par HASWELL (1882) en Australie, par DE MAN (1888) à Poulo Edam, BOUVIER (1890-91) en Mer Rouge, par ORTMANN (1892) au Japon et au Fidji, par LANCHESTER (1902) à Penang (Océan Indien), par Nosim (1906) en Mer Rouge, par ALCOCK (1905) au Golfe Persique, Karachi, Trincomale, Mergui ; par MAC CULLOCH (1913) en Australie, par YAP- — 105 — CHIONGCO (1938) aux Philippines, par BARNARD (1950) Afrique du Sud, FOREST (1953) à Tahiti. D'après ce que nous savons de l'écologie des espèces des Clibanartus du groupe I, le site de récolte de DANA (1852) dans les récifs de coraux est peu probable. L'espèce est très répandue à Nhatrang dans les faciès vaseux des estuaires. Clibanarius lineatus, Dansa (1852) (Fig. 14. — A, B, Bl, C. — Pl. III, 5) ? 1848 — Pagurus lineatus, MILNE EDWARDS. - Ann. Sc. Nat. Paris, 3e série, t. X, p. 62. + 1852 — Clibanarius lineatus, DANA. - U.S. Explor. Expd. Crust., vol. XIII, p. 462-463. + 1855 — Clibanarius lineatus, DANA. - U.S. Explor. Expd. Crust. — Atlas, pl. 29, fig. 2. DESCRIPTION La dent médiane frontale petite, et les dents latérales très effacées. La longueur des pédoncules oculaires est à peu près égale à la largeur antérieure de la carapace ; à la longueur des pédoncules antennulaires et antennaires. L'écaille ophtalmique est étroite avec deux petites dents à l'apex, sans longues soies. L'acide antennaire soyeux n'atteint pas la base du dernier article du pédoncUle. Le chelipède droit est le plus grand. Les, deux chelipèdes sont couverts de tubercules à pointes plus ou moins émoussées et d'où jaillissent des soies raides ; ces tubercules sont légèrement plus forts à la face supérieure du carpe, du propodus et du dactyle, mais ne font jamais de grosses épines à pointes noires ; le chelipède gauche est nettement plus spinuleux que le droit, mais, au bord supérieur de la main, il n'y a rien qui ressemble à une crête d'épines en lignes, mais seulement quelques épines. De même sur le bord supérieur du carpus, il y a seulement une forte épine distale. La paume du chelipède droit moins rugueux est beaucoup plus gonflée que celle du chelipède gauche ; il est presque deux fois plus large dans sa partie proximale qui est la plus gonflée. Sur les 2e et 3e péreiopodes, le dactyle est plus long que le propodus, la différence entre les deux étant moins grande que sur les autres espèces du groupe I. Les chelipèdes et les péreiopodes 2 et 3 sont garnies de soies raides assez longues. COLORATION SUR LE VIVANT. — Carapace vert foncé plus ou moins garnie de taches jaune pâle éparses. Sur le bord antérieur (frontal) et la partie antérieure des bords latéraux de la carapace il y a une étroite bande jaunâtre ; une bande jaunâtre analogue part en arrière du sillon cervical de chaque côté dans l'angle externe ne s'étendant guère que sur le tiers de la longueur de la partie post cervical du céphalothorax. Pédoncule oculaire vert clair, cornée noire. Antennules vertes tachetées de jaune — 106 — formant des raies. Les chelipèdes sont striés de bandes longitudinales alternativement vert jaune pâle et vert foncé ; les raies sont visibles sur les mérus, carpus, le propodus et dactyle. Sur les 2e et 3e péreiopodes les raies pigmentées longitudinales sont encore beaucoup plus nettes. Sur le merus du 3' péreiopode, il y a une raie pâle sur le bord supéro-antérieur, deux raies pâles submédianes sur la face latérale externe de largeur égale aux interespaces colorés et une raie pâle sur le bord postéro-inférieur. Sur le carpus, il n'y a que trois bandes claires et deux colorées ; sur le propodus, la disposition rappelle un peu celle du merus avec de chaque côté trois bandes colorées séparées par les bandes pâles ; mais ces dernières sont beaucoup plus larges que les premières. Sur le vivant, les raies colorées sont vert foncé et les pâles vert clair jaunâtre. HISTORIQUE ET DISCUSSION. — DANA (1852) décrit et figure sous le nom de Cl. lineatus une espèce qu'il rapporte au Pagurus lineatus MILNE EDWARDS (1848) ; la description de ce dernier auteur est trop sommaire et c'est uniquement à la description et à la figure de DANA (1852) que nous nous référons pour rapporter nos spécimens à Cl. lineatus. Nos spécimens concordent à peu près avec la description et la figure de DANA, compte tenu de petites différences que nous attribuons en grande partie à l'imprécision de cet auteur. DANA (1852) écrit que sur Cl. lineatus « les yeux sont distinctement plus courts que le front de la carapace ». Sur nos spécimens ils ont sensiblement la même longueur, mais nous avons déjà noté la difficulté d'estimer la valeur exacte de ce caractère chez SANA. Les yeux de nos spécimens sont comparativement plus courts que ceux de toutes les autres espèces du groupe I que nous avons examinées. Ils sont en tout cas plus courts que ceux de Cl. striolatus ; nos spécimens ont un indice de cornée 1/4 ; les Cl. striolatus ont un indice de cornée 1/5. DANA écrit encore que, dans Cl. lineatus, « la région antérieure de la carapace est faiblement oblongue carpus et main sont grossiers au-dessus avec de petits tubercules aigus spinif ormes et pileux. La main droite un petit peu plus grande dans les deux sexes. Les pattes des 2e et 3e paires modérément allongées, trois lignes étroites de couleur sombre (rouge sur les spécimens morts) sur la face externe du 5e article et cinq en tout sur cet article, avec quelques petites soies éparses à la surface et les bords inférieurs non fournis de touffes de poils raides. Le tarse (dactyle) aussi long que l'article précédent avec deux bandes de couleur sombre sur sa face externe. Face externe du 3' article de la patte gauche de la 3' paire convexe. Ecaille ophtalmique pointue et denticulée à l'apex ». Nos spécimens concordent avec la description ci-dessus de DANA, sauf qu'ils ont le dactyle du 3e péreiopode plus long que le propodus ; toutefois il est comparativement beaucoup moins long que dans les autres espèces du groupe I. DANA donne la coloration des spécimens conservés à l'alcool ; cette pigmentation, en particulier la disposition des bandes longitudinales alternativement claires et pigmentées des péreio- Fig. 14. — Clibanarius lineatus (E. 28.610) y. — A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe. — Bl, le même : face interne. — C, troisième péreiopode gauche : face externe. — 108 — podes, si on la compare à nos spécimens, fournit un bon caractère spécifique. DANA, ni MILNE EDWARDS (1.848) pour Pagurus lineatus, ne parlent des lignes longitudinales des chelipèdes, mais la figure (Pl. 29, Fig. 2) de DANA est très nette à ce sujet ; ces lignes sont, sur Cl. lineatus, mieux marquées sur sa figure que sur la figure qu'il donne pour Cl. striolatus (Pl. 29, Fig. 3). La comparaison de nos spécimens de ces deux espèces confirment que ce caractère est beaucoup plus net sur Cl. lineatus et cela aussi bien sur les spécimens conservés qu'à l'état frais. Sur Cl. lineatus les chelipèdes portent trois lignes longitudinales pigmentées sur la face externe des merus, deux sur les carpus, trois sur la face externe de la paume du propodus ; mais les taches claires des tubercules coupent plus ou moins ces dernières ; le propodus et surtout le dactyle ont des lignes longitudinales pigmentées encore plus nettes. Sur les péreiopodes 2 et 3 les bandes décrites sur le spécimen frais marquent les quatre derniers articles du merus au dactyle. En particulier sur le merus du péreiopode 3, on trouve trois fortes bandes pigmentées séparées par deux bandes claires submédianes ; ces cinq bandes étant sensiblement de même largeur ; il y a en plus des amorces de bandes claires beaucoup plus étroites, une sur le bord supérieur, une sur le bord inférieur de l'article. Sur le propodus, en partant du bord supérieur on trouve une bande claire très étroite, une bande pigmentée, étroite, une bande claire large, une deuxième bande pigmentée étroite, une deuxième bande claire large, une troisième bande pigmentée suivie d'une troisième bande claire, l'amorce d'une quatrième bande pigmentée qui correspond au bord inférieur de l'article ; il y a donc huit bandes : trois larges bandes claires, que soulignent en dessus trois bandes pigmentées plus étroites; plus deux ébauches de bandes : une claire au bord supérieur, une pigmentée au bord inférieur. DANA écrit : « trois lignes étroites sombres et cinq en tout sur cet article ». Sur le dactyle il y a une bande claire médiane, encadrée de deux bandes pigmentées, qui sont bordées à l'extérieur d'une bande claire très étroite comme une ligne. DIMENSIONS D'UN SPECIMEN E. 28.610 Longueur de la région antérieure précervicale Largeur du bord frontal Longueur du pédoncule oculaire Chelipède droit : Longueur totale Longueur du bord supérieur de la paume Largeur de la paume Chelipède gauche : Longueur totale Longueur du bord supérieur de la paume Largeur de la paume 3' péreiopode gauche : Longueur propodus Longueur dactyle , ........ • ..................... 4mrn.5 4 4 7,5 4 3,8 6 2 2 5 7 109 SITUATION DE L'ESPECE. — L'espèce, proche voisine de Cl. strioia. tus, s'en sépare par 1°) l'absence de crête spinuleuse aussi développée sur le bord supérieur de la main du chelipède gauche ; 2°) dans les deux espèces, c'est le chelipède droit qui est plus grand que le gauche ; mais la différence de taille est beaucoup plus prononcée sur Cl. lineatus que sur Cl. striolatus ; 3°) à l'état frais, la coloration générale vert foncé mêlé de jaune, sans teinte rousse comme sur Cl. striolatus ; 4 0 ) la coloration et la disposition des bandes alternativement claires et foncées à l'état frais (pigmentées et claires sur les spécimens conservés) des pérelopodes 2 et 3, qui ne sont pas bordés de fines lignes rougeâtres comme des fils ; 5°) les pédoncules oculaires plus courts et plus larges ; 6°) l'acide antennaire plus court, qui n'atteint pas la base du dernier article du pédoncule. DANA (1852) note que son spécimen de Cl. lineatus est moins pileux que celui de Cl. striolatus ; nos spécimens de Cl. lineatus sont au contraire légèrement plus soyeux que ceux de Cl. striolatus ; mais d'une part ce caractère n'est fortement accentué, ni dans l'une ni dans l'autre de ces espèces, d'autre part il est sujet à de sensibles variations individuelles chez Cl. striolatus, si bien qu'il ne semble pas qu'on doive accorder trop d'importance à ces légères différences. DANA (1852) décrit sous le nom de Cl. lineatus un spécimen récolté à Upolu (îles Samoa) dans les eaux peu profondes au long du récif du corail. Les deux spécimens de la collection de l'Institut Océanographique de Nhatrang ont été récoltés, l'un à Cauda (Rte 1.379), l'autre sur la baie de Ninh-Hoà (Rte 1.379) sur le récif de corail dans la zone de balancement des marées. MILNE EDWARDS (1848) décrit sous le nom de Pagurus lineatus un pagure récolté à « la Pena » par M. GAUDICHAUD et c'est à cette espèce que se réfère DANA pour donner son nom au Cl. lineatus. L'espèce n'a jamais été signalée depuis DANA. A la lumière de cette nouvelle observation de l'espèce de DANA, il serait intéressant d'examiner le type de MILNE EDWARDS, sans doute conservé au Museum de Paris ; il est possible que cette espèce diffère du Pagurus lineatus de MILNE EDWARDS. Clibanarius A (Fig. 15. - A, B, Bl, C. - Pl. III, 6) DESCRIPTION La carapace présente des soies surtout sur les côtés. Le rostre (dent médiane frontale) dépasse les dents latérales (antennaires), mais n'atteint pas la base des écailles ophtalmiques ; celles-ci petites avec deux épines à l'apex sont bordées de très longues soies. Les pédoncules oculaires sont plus longs que la largeur antérieure de la carapace, que la longueur des pédoncules antennaires et légèrement plus que celle des pédoncules antennulaires. L'écaille antennaire, épineuse et soyeuse, atteint la base du dernier article du pédoncule. Les chelipèdes droit et gauche sont sensiblement égaux et semblables. Le droit très légèrement plus grand que le il0 gauche. Le menu égèrement denticulé à la face interne inférieure avec deux dents à l'extrémité distale inférieure de la face externe ; le carpe avec une grosse dent à l'extrémité distale supérieure et de petites dents en arrière. La main du chelipède gauche sur la face externe et jusqu'au bord supérieur et inférieur est couverte de tubercules renflés, dont beaucoup se terminent en spinule à pointe noire et portent des touffes de longues soies raides ; sur le bord supérieur de la main, ces tubercules forment une sorte de crête qui n'a pas toutefois le même aspect, ni le même développement que sur Cl. striolatus ; la face interne de la paume et du dactyle est lisse avec quelques très rares petites touffes de poils. Sur les péreiopodes 2, les merus, carpus et propodus présentent une petite épine émoussée à l'extrémité distale du bord inférieur, les carpus une petite épine distale au bord supérieur. Les faces externes et internes sont séparées par une légère carène, la face externe restant néanmoins convexe. Le dactyle légèrement plus long que le propodite a une extrémité noire et cornée et sa face externe légèrement aplatie est bien séparée de la face interne. La patte de la 3' paire présente la même disposition mais le méropodite est plus épais. Les pattes sont armées de soies épaisses et jaunes. Crà CD DIMENSIONS 7-1 C6 06 Cg Cg Cd Cg ri Longueur médiane du céphalothorax Largeur du céphalothorax au niveau du sillon cervical 9 10 11 4 4,5 5,0 5,5 5,7 6 6 5,5 6 6 6 6 6,8 7,5 7,2 5,2 6 6,2 6,7 5,5 6,5 6,5 7 5,5 7,2 7,5 8 Lrà C> 1-4 0c c'1 c6 foi pti 9 10,5 c6 c•I 13,5 cq c; 13,5 5 5,5 6 5,2 5 5 5,2 5,5 6,5 6,5 6,5 6,5 7 7,5 7 7,5 4,8 5,8 5,5 6 5,5 6 6,5 7,5 6 7 7,5 8 7 2' péreiopode Gauche propodus Gauche dactyle Droit propodus Droit dactyle 8 7,8 8 3e péreiopode Gauche propodus Gauche dactyle Droit propodus Droit dactyle 8 8 9 Les dimensions montrent en particulier que a) les dactyles du côté droit sont plus longs que ceux du côté gauche, cette différence étant beaucoup plus marquée sur le 3' péreiopode que sur le 2' ; b) que le dactyle est plus long que le propodus ; la différence la plus marquée étant sur le 3' péreiopode gauche, elle est de 0 mm. 8 en moyenne sur les adultes, elle est de 0 mm. 6 en moyenne du côté droit. Pour permettre une comparaison avec d'autres espèces du groupe I, notons que sur le 3° péreiopode gauche le rapport moyen de la longueur du dactyle à celle e.— Fig. 15. — Clibanarius A (E. 20.013) A, bord frontal et appendices céphaliques antérieurs. — B, chelipède gauche : face externe. — Bl, le même : face interne. — C, troisième péreiopode gauche : face externe. 112 du propodus est de 1,1 ; le même rapport est de 1,4 dans Cl. striolatits et dans Cl. lineatus. COLORATION. — Sur le vivant teinte générale de fond vert végétal foncé avec des taches vertes plus sombres et quelques taches jaune clair. Le céphalothorax, dans sa partie antérieure, présente, sur les, bords antérieurs et latéraux, une ligne blanc jaunâtre sale, qui est relevée d'une ligne noire sur le bord frontal. Dans la région de la carapace antérieure au sillon cervical, la ligne de bordure claire est doublée à l'intérieur d'une ligne vert grisâtre plus large, qui laisse une zone centrale blanc sale mêlé d'un peu de rose et de vert ; au tiers antérieur une tache médiane sombre transversale trilobée et quelques points blanchâtres en arrière de cette tache. La partie postérieure au sillon cervical vert végétal beaucoup plus sombre avec des bandes (lignes) longitudinales bordées, de bandes (lignes) longitudinales sombres, plus étroites presque noires ; le tout parsemé de points blanchâtres disposés plus ou moins en lignes. Les pédoncules oculaires jaune verdâtre ; les cornées noires séparées des pédoncules par un anneau blanc. Les pédoncules antennulaires et antennaires vert grisâtre ; les chelipèdes vert sombre comme la partie postérieure du céphalothorax, avec des taches blanc jaunâtre correspondant aux tubercules spinuleux ; une teinte rougeâtre se mêlant à la teinte de fond autour des doigts, qui deviennent blanc rose à l'extrémité, sauf la pointe cornée qui est noire. Les péreiopodes 2 et 3 de la même teinte vert végétal foncée que la partie postérieure du céphalothorax avec des bandes longitudinales alternativement vert sombre et vert clair ; une tache jaune clair à la partie proximale de chaque article à partir du carpus, tache comme un anneau mais à bord diffus et s'effaçant insensiblement. Sur les spécimens conservés à l'alcool, la pigmentation marque surtout les bandes couleur vert sombre à l'état frais. Sur le céphalothorax dans la partie antérieure au sillon cervical une ligne pigmentée rouge en arrière du bord frontal et des bords latéraux ; sur les chelipèdes, les merus ont une ligne transverse pigmentée au long du bord distal et des lignes longitudinales plus ou moins brouillées par des taches blanches sur la face externe, mais plus nettes sur la face interne, une ligne claire sur Je bord supérieur ; trois lignes longitudinales pigmentées sur le bord externo-supérieur du carpus ; des lignes plus ou moins brouillées par les taches blanches des tubercules sur le propodus, mais plus nettes sur les doigts, en particulier sur le dactyle. Sur le péreiopode 3, le merus porte sur la face externe trois lignes longitudinales pigmentées, dont une sur le bord supérieur, une sur le bord inférieur et une médiane entourant deux lignes claires beaucoup plus larges. Sur le carpus sensiblement même disposition ; mais, c'est la ligne claire supérieure du merus qui se continue par la ligne claire médiane du carpus ; la ligne pigmentée, qui la borde au-dessus et qui continue celle qui marque le bord supérieur du merus, est à son tour bordée par une autre ligne claire ; il y a une sorte de torsion oblique vers l'arrière des lignes, si bien que la ligne claire