— 52 —
pâle-grisâtre. Sur les chelipèdes, la partie tranchante des doigts est brun-
rouge clair et l'extrémité des doigts est blanche. L'extrémité des dactyles
des pattes des 2' et 3' paires à l'exception de la griffe noire est jaune
claire passant insensiblement au brun-violet foncé (châtaigne). Les
antennules sont brunes avec leur fouet jaune-orange. Les pédoncules
antennulaires sont jaune-orange, au moins le fouet ; antennaire,
la face externe et supérieure de l'avant-dernier et du dernier article du
pédoncule est orange, la face interne et ventrale étant brune ; le basi-
podite antennaire est brun ; de même le pédoncule oculaire dans sa plus
grande partie proximale est brun sur la face interno-inférieure et jaune-
orange sur sa face externe ; il est bleu sur approximativement le 1/3
distal ; l'écaille ophthalmique est brun foncé. De nombreux petits points
blancs sur certaines parties de cette région brun-châtaigne foncé ; il y a
en particulier deux taches blanches de forme carrée, une sur chaque côté
de la carapace dans l'angle antérieur formé par la jonction du sillon car-
diaque avec les bords latéraux de la carapace.
D'assez nettes variations individuelles de coloration sont sans rela-
tion avec le sexe des individus. Sur des échantillons des Paracels, si les
pattes et chelipèdes ont toujours la même coloration brun-châtaigne foncé,
cette couleur
a
plus ou moins complètement disparu sur la carapace ; sur
des spécimens récoltés à Nhatrang, la partie brune n'existe que sur la
moitié antérieure de la région gastrique ; sur d'autres elle n'existe plus
du tout ; sur d'autres elle occupe un quart, sur d'autres les trois quarts de
cette région ; il y a des séries de formes de passage, mais jamais la cou-
leur ne semble totalement disparue ; la partie antérieure est alors d'un
blanc légèrement ocre violet léger. Cette dépigmentation n'atteint jamais
les chelipèdes et les deux premières paires de pattes. Dans l'alcool cer-
tains spécimens prennent une teinte brun-rougeâtre pâle uniforme.
Une autre variation de coloration intéresse les pédoncules oculaires
dans certains spécimens, les pédoncules sont pour moitié brun pour moitié
bleu, et non un tiers bleu et deux tiers brun. Une autre variation intéresse
les extrémités des chelipèdes et des dactyles des pattes qui sont blanches
au lieu d'être jaune pâle.
HISTORIQUE. — DANA (1852), inclus dans le genre
Calcinus
qu'il crée
le
Pagurus gairnardi
M.
EDWARDS (1848), décrit pour des spécimens récoltés
à Amboine par QUOY et GAIMARD avec une diagnose sommaire. DANA donne
une bonne diagnose avec la description des couleurs. Il cite des spécimens
des îles du Pacifique (Fidji), du Nord Bornéo et de la Mer de Sulu. HELLER,
(1865) cite l'espèce de Tahiti et de Nicobar ; ORTMANN (1892) cite du Musée
de Strasbourg des spécimens provenant des îles Liu-Kiu ; WHITELEGGE
(1897) la signale en Australie ; BORRADAILLE (1898) dans le Pacifique Sud
(Funafuti et Rotuma) ; DE MAN (1902), en citant un spécimen de Ternate,
indique que les spécimens de
C. terra-regince
qu'il a signalé de Poulo
Edam (1888) et de l'Archipel des Merguis (1888) sont à rapporter à C. gai-
Fig. 8. —
Calcinus gaimardi
(E. 28.019)
e . —
A, chelipède gauche : face
externe. — B, chelipède gauche : face interne. — C, chelipède droit face externe,
— 54 —
mardi.
ALCOCK (1905)
cite des spécimens des îles Minikoy et Maldives ;
ce dernier auteur, avec une diagnose, décrit la coloration ; GRANT et Mc
CuLLocH (1905) la signale des îles Mast Head (Australie), BARNARD (1950)
en Afrique du Sud.
NOTE à propos des
C. Terroe
-
Regince
de
DE
MAN (1888) .
DE
MAN
(1888 a) , à propos d'un spécimen des îles Mergui qu'il rapporte
à
C.
terre
-
regince,
fournit d'intéressantes précisions sur
C.
gaimardi.
DE
MAN
pense que ce spécimen, différant de la description d'HAswELL
du
C. terrce
-
regince
par sa coloration et l'armature du doigt mobile du plus
petit chelipède, pourrait être une variété de cette espèce. Sur ce spécimen,
écrit-il, « le doigt est armé de douze petites dents en deux séries comme
dans
C.
intermedius
alors que le spécimen d'HAswELL, de
C.
terrce
-
regince
n'a que trois ou quatre petites dents ». Il donne ensuite la couleur d'un
spécimen du C.
terrce
-
regince
d'HASWELL et celle de son spécimen des
Mergui conservé à l'alcool : « La portion antérieure calcifiée de la sur-
face supérieure du céphalothorax d'une belle couleur rouge (un mélange
de cramoisi et de rouge de sienne) , des petites ponctuations clairsemées
spécialement sur la moitié postérieure de couleur jaunâtre. De chaque
côté de la dent médiane frontale, le bord frontal blanc sur un petit es-
pace, les angles externes rouges à nouveau. Les antennes d'une belle cou-
leur safran comme les pédoncules oculaires ; mais ces derniers plus rou-
geâtres sur la moitié basale de leur face supérieure et portant une ligne
blanc de lait immédiatement avant la cornée. Les pattes de la même cou-
leur rouge que la région gastrique du céphalothorax ; mais les carpus et les
mains des chelipèdes et les trois derniers articles des pattes de la seconde
et troisième paires rouge plus sombre ; les extrémités excavées en forme
de cuillère des doigts et les petites épines aiguës à l'extrémité distale du
bord supérieur des carpus blanches. Les petites ponctuations sur les pattes
également blanches ; le dactyle des pattes de la deuxième et troisième
paires à l'extrémité noire. Les basipodites de toutes les pattes marqués sur
leur surface inférieure avec un point jaunâtre ovale ». Cette coloration
est très exactement celle de
C.
gaimardi.
DE MAN,
notant la différence
entre cette couleur de son spécimen et celle de l'espèce d'HASWELL, mais
ne sachant si la coloration des espèces de
Calcinus
est fixe ou variable,
croit à la possibilité de coloration différente correspondant à des localités
différentes. DE MAN (1902) rapporte ce spécimen des Mergui à
C.
gaimardi.
La remarque qu'il fait à propos de l'armature du doigt de ce spécimen
sera reprise en détail plus loin.
DE
MAN
(1888 b) rapporte encore à C.
terrce
-
regince
des spécimens de
Poulo Edam, qu'il dit identiques à celui des Mergui ; il insiste particulière-
ment cette fois sur l'armature des doigts. Sur ces spécimens « Le car-
pus de la pince gauche porte au milieu de la face externe un petit crochet
allongé, lequel est séparé du bord supérieur arrondi par un large et
profond sillon transversal. Ce profond sillon se trouve aussi décrit chez
--55—
Calcinus herbstl.
Le doigt mobile de la plus grosse pince gauche porte
sur la bordure supérieure une longue ligne de très petites dents, surtout
visibles en regardant latéralement. Chez les exemplaires plus jeunes ces
dents apparaissent comme de petits grains lisses. Les doigts des pinces
beaucoup plus courts que la main sont recouverts sur le côté extérieur
de nombreux petits grains, ronds et lisses. La main de la pince droite
comprimée porte sur le bord supérieur quatre assez grandes dents poin-
tues et triangulaires et son doigt mobile porte une double rangée de petites
dents ». Mais comme la rangée extérieure est moins proéminente, il sup-
pose qu'HAswELL (sur
C.
terrœ
-
regince),
a vu seulement les trois ou quatre
petites dents du doigt mobile, et a totalement négligé la rangée extérieure.
DE MAN (1902), cette fois encore, rapporte ces spécimens à
C.
ga
mardi.
Outre la coloration, le profond sillon du carpus et surtout le
crochet qui en marque le bord au milieu de la face externe est un carac-
tère très net du
C.
gaimardi.
La confusion commise par DE MAN, dont
l'expérience comme carcinologiste ne saurait être discutée, montre bien
que
C.
gaimardi :
1° est insuffisamment connu ; 2° présente des variations
notables. Nous avons déjà donné suffisamment d'informations sur les
variations de coloration. Les variations morphologiques des spécimens de
la présente collection seront spécialement examinées en ce qui concerne les
chelipèdes en relation avec le dimorphisme sexuel, c'est-à-dire en fonc-
tion de l'âge (taille) et du sexe.
DIMORPHISME SEXUEL. — Sur une femelle adulte le
merus
du
chelipède gauche est triangulaire, l'extrémité distale inférieure externe
porte un crochet blanc, précédé d'une autre petite épine blanche ; à la
partie supérieure de la face externe se trouve une petite épine blanche,
suivie d'une ou deux plus petites et de quelques poils ; le bord inférieur
interne est marqué de six épines de tailles inégales. La face externe est
garnie de petites impressions d'où sortent des touffes de soies très courtes
(plus longues à la crête supérieure), la face interne est plus lisse. Le carpe
est marqué à la face externe par un profond sillon oblique, délimité à
la partie distale supérieure par une assez forte épine en crochet et à la
partie proximale médiane par un tubercule épineux à pointe blanche très
marquée. Le bord distal externe porte quelques épines réparties non uni-
formément et de tailles inégales. Le carpe est rugueux sur sa face externe
comme le merus. La main est courte ; le bord supérieur arrondi est mar-
qué à la partie distale par une épine blanche, suivie en arrière de petites
granulations, plus fortes que sur le reste de la main, et tendant à devenir
épineuses et à donner à cette arête supérieure un aspect en légères dents
de scie. Le doigt mobile porte aussi sur le bord externe une longue ligne
de grains réguliers, visibles à la loupe seulement ; ce sont probablement
les petits grains lisses des exemplaires plus jeunes de DE MAN. La main
à la partie inférieure de sa face externe a des granulations qui devien-
nent plus larges et plus marquées, surtout à l'angle distal ; la face in-
® 56
terne du bord inférieur porte une ligne d'écailles régulières faisant suite
aux granulations de la face externe ; un fort tubercule épineux, d'où
partent des poils et suivi d'un plus petit, est situé à la partie inférieure
de la face interne.
La main de la
pince droite
est comprimée et non gonflée comme la
gauche ; le bord supérieur de la paume porte, avec quelques soies, 4 à 5
dents, les deux distales étant plus ou moins soudées ; le bord supérieur
du doigt mobile porte aussi une crête de 7 à 8 dents ; une dizaine de dents
plus petites, plus espacées et moins bien alignées, tendent à former une
deuxième crête parallèle et externe à la première (2e rangée de DE MAN)
la face externe de la main est légèrement granuleuse, la face interne est
plus lisse à l'exception de deux ou trois petits tubercules à la partie in-
férieure.
Sur un mâle adulte, la différence de taille entre les chelipèdes droit et
gauche est plus grande que chez la femelle. Le carpe gauche est encore
marqué de sillon profond, mais l'épine distale du bord supérieur et le
tubercule médian de la face externe sont, proportionnellement à l'article,
moins gros que sur la femelle. La paume sur la face externe semble lisse
à l'oeil nu, mais apparaît à la loupe finement pointillée ; les points deve-
nant graduellement comme des écailles à la partie inférieure et distale.
Le bord supérieur est lisse à l'oeil nu et très arrondi ; le doigt mobile est
marqué de petits grains qui, mieux marqués sur le bord supérieur, y for-
ment -une ligne de grains réguliers ; le bord inférieur de la paume est
lisse (très finement granuleux) sur la face externe et sur la face interne est
marquée de la même ligne de granulations écailleuses que sur la femelle,
mais beaucoup plus effacées. Le tubercule de la partie proximale existe
comme sur la femelle avec quelques soies, mais il est très effacé.
La main droite porte comme sur la femelle sur le bord supérieur une
crête de 5 dents, dont certaines sont plus ou moins soudées. Dans l'en-
semble, il existe les mêmes épines sur les extrémités distales et les bords
des articles, etc... que chez la femelle mais beaucoup plus émoussées.
En résumé, sur le chelipède gauche : 1° le développement sur le carpus
de l'épine de la face externe et de la dent distale du bord supérieur, comme
généralement des épines, est plus marqué chez la femellle que chez le
mâle ; 2° sur la paume et le doigt, les granulations de la face externe, les
carènes du bord supérieur et surtout inférieur sont mieux marquées sur la
femelle que sur le mâle. Sur la pince droite le dimorphisme sexuel est
beaucoup moins marqué ; en particulier, les épines du bord supérieur du
carpus sont aussi bien développées sur le mâle que sur la femelle. Les
effets du dimorphisme sexuel ne marquent pas seulement le relief, mais
aussi les dimensions (la forme du contour) des chelipèdes et, en particulier,
de la paume du chelipède gauche : la paume de la femelle est beaucoup
plus courte et plus haute que la paume du mâle. Sur des adultes le rapport
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