Peu après l’élection d’un nouveau gouvernement en Grèce en janvier dernier,
Jean-Claude Juncker, président non élu de la commission européenne, déclarait :
« II ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens ».
Que Monsieur Juncker ait à l’occasion d’une interview au Figaro abruptement
« vendu la mèche », ou qu’il ait parfaitement mesuré la portée de ses propos importe
peu ; la sentence qu’il énonce, lourde de conséquences, témoigne clairement
de notre entrée dans une ère politique nouvelle.
À présent les instances dirigeantes européennes sont à ce point assurées
de leur maîtrise de la situation qu’elles n’éprouvent plus la nécessité de masquer
le caractère anti-démocratique de leur fonctionnement et de leurs exigences.
Confiantes en leurs forces, elles n’ont pas non plus besoin de police ou d’armée
pour contraindre les peuples et les états potentiellement dissidents :
la Banque Centrale Européenne s’en charge*. En Grèce, elle a commencé
à « assécher » les banques dès le mois de février…
En France, le recours répété à l’article 493 pour imposer (contre le parlement) la
remise en question du code du travail, n’est pas autre chose que l’expression française
de l’autorité des édiles de Bruxelles ; dans cette même interview de janvier, Monsieur
Juncker ne cachait rien des exigences européennes (qui sont celles du « marché ») :
« La France doit soigneusement examiner la faiblesse de son droit du travail », « nous
voudrions voir la France renforcer ses réformes en nombre comme en intensité ».
Ce que les dites « réformes » signifient d’austérité, c’est-à-dire d’affaiblissement de
notre économie et ce qu’elles représentent de perte de droits sociaux, de fragilisation
de l’intervention publique, dans le domaine de l’art et la culture notamment,
n’est plus à démontrer. Car la France avec ses 53% de PIB consacrés aux services
publics, ses systèmes de sécurité sociale et de retraite par répartition, fait figure
d’hérétique au sein de cette Europe là.
L’ironie du sort veut qu’aujourd’hui le premier pays mis au ban de la « Communauté
Européenne » soit précisément celui qui inventa la démocratie –mais aussi
la philosophie et le théâtre serait-on tenté d’ajouter, tant ce qui fait civilisation
et concourt à la grandeur de l’humanité semble étranger aux « Fantômes en
costumes »** qui nous gouvernent.
La France, pays des Lumières et des Droits de l’Homme devra elle aussi continuer
à se soumettre, et toujours d’avantage. À moins que son peuple, qui refusa les traités,
ne se rappelle à son histoire et ne se décide enfin à sortir de la torpeur
« apolitique » dans laquelle il parait se complaire. Nul doute que le peuple grec,
notamment, lui en serait reconnaissant.
RÉGIS HEBETTE
* Organe indépendant, la BCE échappe à tout contrôle démocratique et n’a pas non plus de comptes à rendre aux états.
-Son pouvoir et son « indépendance » sont inscrits noir sur blanc au sein même des traités.
** voir le beau texte de Dimitris Alexakis (animateur d’un lieu de création artistique à Athènes) : Des fantômes :
http://blogs.mediapart.fr/blog/dimitris-alexakis/270715/des-fantomes
ÉDITO
ATELIERS
ET
INSCRIPTION
CIE PUBLIC CHÉRIPRÉSENTATION DE SAISON
LE LUNDI 14 SEPTEMBRE 215
[19H3]
AVEC LES ÉQUIPES ARTISTIQUES
UNE DÉAMBULATION DANS
NOTRE PROGRAMMATION 215216
DE PIÈCES EN PIÈCES ET D’UNE SALLE
À L’AUTRE, EN PASSANT PAR LA VERRIÈRE,
LA COUR, LE BAR, 2 HEURES DE JEUX,
DE MOTS, DE PAS, DE NOTES, DE SONS,
D’IMAGES…
[À PARTIR DE 21 H]
RESTAURATION
CETTE ANNÉE, L’INSCRIPTION
ADMINISTRATIVE AUX ATELIERS
AURA LIEU AU STAND
DE L’ECHANGEUR/CIE PUBLIC
CHÉRI AU FORUM DES ASSOCIATIONS
AU CHÂTEAU DE L’ÉTANG.
SAMEDI 5 SEPTEMBRE [DE14H A 18H]
(voir pages 4 et 41)
SAISON 215216
TOURNÉE DE DON QUICHOTTE
OU LE VERTIGE DE SANCHO
D’APRÈS CERVANTÈS,
ADAPTATION, SCÉNOGRAPHIE
ET MISE EN SCÈNE RÉGIS HEBETTE
SEPTEMBRE – DÉCEMBRE 215
REPRISE DU
DIPTYQUE
HÉLÈNE BESSETTE
(voir page 5)
PRIÈRE DE NE PAS DIFFAMER
OU LA VÉRIDIQUE HISTOIRE
D’HÉLÈNE BESSETTE DE CHEZ GALLIMARD
Texte de Régis Hebette et Gilles Aufray
conception Régis Hebette avec Laure Wolf
(voir pages 26 et 27)
SI OU LE BAL AU CARLTON
D’APRÈS LE ROMAN SI
DE HÉLÈNE BESSETTE MISE EN SCÈNE
ET ADAPTATION RÉGIS HEBETTE
AVEC LAURE WOLF
(voir pages 24 et 25)
216 -JANVIER 217
CRÉATION D'APRES KAFKA
SEPTEMBRE
215
JANVIER
216
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