« Cavaillès n’a pas dans les connaissances des français d’aujourd’hui la place qu’il mérite. » Stéphane Hessel septembre 2010 amiens mémoire Lucie Aubrac Jean Moulin Albert Lautman Octobre 2010 / numéro spécial Hommage amiénois Jean Cavaillès mercredi 20 octobre de 9h30 à 18h Table ronde et inauguration de la salle Jean Cavaillès Qui était Jean Cavaillès ? La mémoire collective n’est pas un fait spontané. Elle oublie ou occulte bien plus volontiers qu’elle ne garde le souvenir de ceux qui, par le passé, ont contribué par leurs mérites à façonner notre présent. Qui se souvient de Jean Cavaillès ? En France quelques cercles intellectuels de philosophes, d’historiens et de théoriciens des mathématiques. Le «grand public» ignore très souvent son nom. Jean Cavaillès, professeur à Amiens, puis à l’université de Strasbourg, qui se replia à Clermont-Ferrand au début de la guerre, fut nommé à la Sorbonne en même temps qu’il devenait chef de réseau clandestin (réseau « Cohors » de renseignements et de sabotage militaires, dont l’efficacité était appréciée des services londoniens). Il enseignait que le processus de la connaissance mathématique ne prenait pas naissance dans l’addition d’inventions venues de nulle part, mais dans l’exacerbation des concepts disponibles ; de la même manière la défense de la justice ne pouvait être une profession de foi, mais une responsabilité déterminée à combattre la cruauté des assassins. Son courage inouï, sa détermination exemplaire dans la résistance à l’occupation nazie et à l’injustice aveugle mise en œuvre sous elle par le gouvernement français, le conduisirent comme militant clandestin et chef de réseau, à comprendre la situation précise, et à y répondre par une action rigoureuse, jusqu’à son exécution par les nazis à Arras le 17 février 1944. Combien d’Amiénois savent qu’il a enseigné au Lycée de garçons de leur ville de 1936 à 1938 ? C’est dans ces circonstances qu’il noua amitié avec une collègue enseignant l’histoire et la géographie au Lycée de jeunes filles, la future Lucie Aubrac, dont le parcours militant et combattant n’allait cesser de croiser le sien. Voyageant souvent de concert dans la micheline qui les transporte entre Amiens et Paris, ils confrontent quelquefois leurs appréciations de la situation politique. Elle affirme des positions pacifistes. Lui, qui a séjourné en Allemagne pour travailler à sa thèse, qui a assisté à un discours d’Hitler à Munich et lu Mein Kampf, voit la nature des mouvements nationalistes qui ont investi le pouvoir d’Etat allemand depuis 1933 . Il mesure l’ampleur de la menace que le régime nazi représente pour la paix en Europe, et au-delà, la corruption des rapports sociaux et la destruction de l’héritage humaniste. Hommage amiénois Jean Cavaillès Aucun signe ne rappelait aux Amiénois le souvenir de cette figure lumineuse et de son activité dans leur ville. La Ville d’Amiens a souhaité que la mémoire de Jean Cavaillès se signale sur les lieux mêmes où il enseigna, à l’entrée d’une salle dévolue aux débats entre citoyens, nous rappelant que les exigences de la pensée et celles de l’action ne sont pas séparables. Une autre salle portera le nom de Lucie Aubrac, si proche, dans ses convictions et son action, de Jean Cavaillès. Dans ce contexte, une journée d’hommage et d’étude sera consacrée, en l’espace Dewailly, mercredi 20 octobre 2010, à partir de 9h30, à la figure exceptionnelle de Jean Cavaillès. Tous les Amiénois sont invités à s’y joindre, à découvrir qui fut cet homme et quelle est son œuvre, en venant écouter des témoins et des spécialistes de premier plan et échanger avec eux. Alain Letrun et Jacques Message 1903, Naissance à Saint-Maixent 1919-1920, Baccalauréats de philo et de sciences 1923, Entrée à l’E.N.S. Etudes de philosophie et de mathématiques 1927, Agrégation de philosophie 1927-1928, Service militaire, dont il sort avec le grade de sous-lieutenant d’Infanterie. 1928-1936, Secrétaire du Centre de Documentation Sociale créé d’abord rue d’Ulm par le banquier Albert Kahn. C’est « une sorte de séminaire ou de laboratoire, où des philosophes et des historiens viennent apprendre à recueillir, classer, interpréter les faits contemporains de l’ordre social et économique. » (Gustave Lanson). En 1929 le fonds documentaire s’enrichit de 4 000 livres et 90 revues, recevant les publications du Bureau international du travail ou de la Société des Nations. Cavaillès noue à ce moment, avec les syndicalistes, des contacts qui seront déterminants dans la Résistance. début 1929. Assiste aux Conférences de Husserl à Paris, puis aux secondes rencontres de Davos (Cassirer, Heidegger, le rapport de la philosophie et de la science). 1930-1931, Séjour d’étude en Allemagne, rencontre près de Fribourg avec Husserl, échanges avec des mathématiciens, enquête sur les mouvements de jeunesse (bourse d’études de la Fondation Rockfeller), analyse de l’évolution politique de l’église luthérienne. 1934, 2-7 septembre. Au Congrès international de philosophie de Prague ; conversations avec Bénès, naissance d’une amitié avec Gaston Bachelard. 1935, Début des échanges avec les mathématiciens du groupe BOURBAKI. 1936, Nomination au lycée d’Amiens. 1938, 22 janvier. Soutenances de ses Thèses, Méthode axiomatique et formalisme et Remarques sur la théorie de la formation abstraite des ensembles, sous la direction de Brunschvicg. Chargé de cours, puis Maître de conférences à la Faculté de Strasbourg. 1939, 3 septembre. Mobilisation. 1940, Juin. Fait prisonnier. Juillet, évasion. Août, rejoint Clermont-Ferrand où sa Faculté est repliée. 1941, Janvier. Formation avec Lucie Aubrac, Emmanuel d’Astier de la Vigerie et Samuel Spanien (avocat de Léon Blum) de "Libération Sud". - mars, Nomination à la Sorbonne ; Georges Canguilhem le remplace dans ses fonctions universitaires et politiques. Devient membre du Comité directeur de “Libération Nord”. 1942, Avril. Création du réseau « Cohors » de renseignements et de sabotage militaire - septembre. Arrestation près de Narbonne - détention, évasion manquée, non-lieu - 29 décembre. Evasion, révocation, clandestinité 1943, Février. Londres, rencontre de de Gaulle. Echanges avec Simone Weil. - avril. Paris, séparation de « Cohors » - 28 août. Arrestation par l’Abwerh ; détention à Fresnes 1944, 19 janvier. Camp de Compiègne. Beaucoup, jusqu’à de Gaulle, le croiront alors déporté vers l’Allemagne - 11 février. Condamnation à mort par le tribunal militaire allemand d’Arras. - 17 février. Jean Cavaillès est fusillé à Arras. 1946, Son corps est exhumé pour être inhumé dans la Crypte de la Sorbonne. 1947, Parution de Sur la logique et la théorie de la Science, avec une Préface de Gaston Bachelard. Singularité de Jean Cavaillès Jean Cavaillès mort est devenu le symbole de l’Université résistante et, peut-être même un peu plus. Cela ne s’est pas fait de soi, selon une nécessité tout entière noble. Certes, son image présentait toutes les qualités pour cette transfiguration. De Gaulle en dira : « philosophe que sa nature eût porté à la prudence, mais que sa haine de l’oppression poussait au plus fort de l’audace ». Pourquoi sa nature aurait elle dû le porter à la prudence ? Parce que, pour le Général, l’image du philosophe est Aristote. Pourtant Cavaillès aimait citer l’exemple de Descartes tirant l’épée et, plus significatif encore, celui de Spinoza écrivant publiquement « Ultimi barbarorum » après l’assassinat des frères de Witt. Mais c’est ainsi, les philosophes doivent être méditatifs et prudents et, quand ils ne le sont pas, ils étonnent. Cela dit, le texte de De Gaulle n’est venu qu’après la cristallisation de l’image de Cavaillès lors de la cérémonie à l’université de Strasbourg pour sa réouverture française, avec le très beau texte de Canguilhem, qui, avec fidélité, sera amené à en produire plusieurs variantes. Remerciements à H. Benis Sinaceur © Fonds Etienne Borne, Collection du Centre d’études et Musée Edmond Michelet, Brive 41 années d’une trajectoire hors du commun Albert Lautman 8 février 1908- 1er août 1944 Bien sûr, il y a des éléments d’explication biographiques familiaux et personnels, mais chez quelqu’un d’aussi maître de soi, d’aussi hostile au psychologisme et qui, de plus, philosophiquement, refuse de s’appuyer sur le Cogito, il faut chercher plus avant. Spinoza est celui qui dit : « la volonté et l’entendement sont une seule et même chose », et qui pense la liberté comme réalisation ou épanouissement de soi. L’effort et la joie valent plus, moralement, que la résignation et la tristesse, parce que la joie est un plus d’être. « En mathématiques, il y a conscience du progrès ; il n’ y a pas progrès de la conscience », dit Cavaillès pendant sa soutenance de thèse, en 1938, devant Brunschvicg, auteur d’un livre intitulé : Le progrès de la conscience... Et, en contrepoint, cette boutade qu’il aimait aussi : « La géométrie n’a jamais sauvé personne ». Bref, le progrès de la connaissance ne détermine ou n’entraîne, de soi, aucun progrès moral. L’optimisme du progrès auquel les néokantiens, dont Brunschvicg, étaient attachés, n’est pas fondé, parce que la science est un ordre en soi. […] La même année 1938, soutenant sa thèse Introduction à la philosophie de l’histoire, devant le même Brunschvicg, Raymond Aron, pour d’autres raisons, attaque également l’idée d’un progrès de la conscience « lorsque les orages de la barbarie sont déjà menaçants, prêts à éclater ». Et d’Aron, Cavaillès retient que la science qui, intrinsèquement, comporte une nécessité de progrès, est insérée dans une histoire humaine qui n’en comporte pas et qui est frappée de contingence. De voir tout en noir ne m’empêche pas, mon cher Borne, de penser aux brillantes dissertations que vous avez pu faire sur des sujets inconnus – au moins celui d’histoire car j’ai eu un écho – administratif – des 2 autres. Envoie-moi un mot si tu as le temps, et joins-y même un petit coup de [mot illisible], cela me fera du bien. Jamais je n’aurais pu dire aussi bien je suis mon corps, c’est-àdire courbatures et coups de soleil conscients. Heureusement qu’il y a le développement sentimental avec les tirailleurs et mon ancien capitaine. Bien amicalement à toi, J. Cavaillès Pourquoi commémorer ? Soixante-six ans après l’exécution de Jean Cavaillès par la puissance nazie dans les fossés de la citadelle d’Arras, le temps a fait son œuvre. Pourquoi revenir sur le souvenir d’une période et d’événements, certes terribles, mais qui sont maintenant à distance et même devenus lointains ? Commémorer, n’est-ce pas tourner le regard vers une époque révolue, alors que tant notre présent immédiat que la préparation de l’avenir requièrent à tout moment l’engagement résolu de notre intelligence et de notre volonté ? Sans doute tout geste de célébration d’un disparu peut-il présenter le caractère d’un rituel quelque peu dérisoire, mais, en son absence, comment le sacrifice de ceux que la clandestinité condamnait à l’anonymat et que la mort a frappé sans considération de leur personne échapperaient-ils à l’anéantissement dont seul les préserve la fidélité de notre souvenir ? Ainsi en alla t-il de « l’inconnu n°5 » de la fosse commune de la citadelle d’Arras ; Une dette nous relie à ceux qui ont considéré que l’amour de la liberté pour lequel ils encourraient le risque suprême pouvait être préférée à leur présence parmi nous. Le résistant émule du philosophe ? L Enfant, j’ai connu Cavaillès et j’ai le souvenir précis d’une journée avec lui lors de la dernière rencontre qu’il eut avec mon père en mai 1943. Sans doute mes parents m’avaient-ils, sans le vouloir, préparé à cette visite, qui leur était une joie, rare à l’époque. Une chose est sûre : cet homme qui vivait entre l’abstraction exigeante d’un “Traité de logique” et les opérations de guerre clandestine les plus dangereuses, savait avoir, en l’occurrence avec un enfant, la conversation qui hisse l’interlocuteur plus haut qu’il ne pourrait aller tout seul. C’est une qualité que, de par l’expérience de quelques rencontres dans ma vie, je crois propre aux grands esprits. Jacques Lautman (textes de 2004) es facteurs qui peuvent conduire une personne à la décision de risquer sa vie dans un combat politique sont nombreux : histoire singulière et éducation, convictions, caractère … Quand il s’agit d’un philosophe dont on peut supposer qu’il tentait d’accorder sa vie à ses idées, la question de savoir ce que l’action du Résistant doit à ses positions théoriques ne peut être évitée. Le choix, fait par Cavaillès, de délaisser son travail de recherche et de s’engager dans une forme de lutte qui comportait le risque suprême s’est-il imposé à lui comme la conséquence nécessaire de sa pensée ? Des déclarations répétées de Cavaillès luimême le donnent à croire. Ainsi ce qu’il livre à Raymond Aron lors de l’une de leurs conversations à Londres « Je suis spinoziste, je crois que nous saisissons partout du nécessaire (…) nécessaire aussi cette lutte que nous menons. » Faut-il alors rapporter à ce spinozisme la signification de la réponse donnée par Cavaillès à ceux qui l’interrogeaient sur les raisons de son action : “C’est logique ” ? « Cavaillès a été Résistant par logique », la lutte contre l’inacceptable était pour lui inéluctable, telle est la réponse affirmative posée avec une forte conviction par Georges Canguilhem, lors de diverses allocutions d’hommage prononcées en souvenir de son ami. Pourtant, rigueur logique et rigueur morale vont-elles aussi simplement de pair ? Si nous admirons le héros, n’est-ce pas parce que nous savons qu’il lui aurait été plus facile de faire un autre choix ? Comprendre l’itinéraire du philosopherésistant Jean Cavaillès amène à reprendre l’examen d’une question toujours discutée, celle de la compatibilité entre les idées de nécessité et de liberté, et aussi celle des relations entre nécessité logique et nécessité morale. C’est ce qu’entreprend André ComteSponville dans un article du N° 16 de la revue La liberté de l’esprit intitulé “Jean Cavaillès ou l’héroïsme de la raison”. Il y installe un questionnement stimulant : « Le vrai permet-il de juger ? La raison justifie t-elle d’agir ? », mais sa réponse : « (Quand on est spinoziste, on ne meurt pas pour la vérité mais pour l’homme en tant qu’il est capable de vérité, c’est-à-dire en tant qu’il est libre) » n’ impose t-elle pas une torsion à son spinozisme revendiqué ? Jacques Bouveresse prend le parti de lier liberté et nécessité : « Cavaillès logicien et homme a donné l’exemple par excellence de ce que peut être l’exercice de la volonté libre », et et de concilier causes d’ordre biographiques et part relevant des orientations philosophiques, dans la compréhension de l’engagement combattant de Cavaillès : « …chez un homme comme Cavaillès, il ne peut être question d’essayer de dissocier la profondeur de ce qu’il avait compris en tant que philosophe, et la grandeur de ce qu’il a fait, en tant que combattant. » A. L. Cavaillès au regard de ceux qui l’ont fréquenté ou étudié Cavaillès déclare « que s’il devait prêter serment, il démissionnerait ». Jean Grenier ; printemps 1942 « il avait gardé l’empreinte de la religion : l’exigence à l’égard de lui-même, une probité sans ombre, et, par-dessus tout, le sens et le besoin de valeurs inconditionnées. Ni la vérité scientifique ni l’action militaire ne comblaient cette âme fière. » Raymond Aron ; Le Monde ; 12 juillet 1945 « De tant de vertus, lui appartient le mieux, c’est cet extraordinaire désintéressement : plus sa renommée de résistant s’accroît et plus il se détourne des assemblées et des fonctions où se prépare le gouvernement de demain. Au plus fort de la bataille, ses plus chers désirs vont à son poste de professeur. Nul doute que, l’eussions nous gardé, c’est là que nous le retrouverions aujourd’hui. » Alexandre Parodi ; 1945 « Ce professeur aux gestes vifs, aux yeux brillants, me fait beaucoup d’impression. Il est très différent des hommes que j’ai rencontrés jusqu’ici du côté pile de la ligne de démarcation ; ayant plus le goût du combat que celui de la conspiration, le mot « Résistance » a pour lui son véritable sens. Aussi cherche t-il à être nommé professeur à Paris afin de participer plus activement à notre action, dans le cadre de risques qu’il comprend et souhaite courir. » Christian Pineau, Fondateur de Libération-Nord La simple vérité : 1940-1945. « En moins de trois mois, Cavaillès réussit à mettre sur pied une organisation solidement implantée en Normandie, dans le vallée de la Seine, en Bretagne, en Charente et en Gironde. En outre, par ses contacts avec “La voix du Nord” il collecta des informations de grande valeur sur le Nord et le Pas de Calais [étendues aussi à la Belgique] ». André Dewavrin [Colonel Passy], Mémoires du chef des services secrets de la France libre, Odile Jacob, réédition 2000 « Si, d’après le souvenir de controverses amicales, j’avais à résumer d’un mot toute la réflexion philosophique de Cavaillès, je dirais qu’elle a essentiellement consisté en un dialogue avec la notion de dialectique, dialogue déjà poussé entre 1933 et 1937… ; dialogue encore plus étroit… après 1937 ». Henri Mougin ; 1945 « D’ordinaire, pour un philosophe, écrire une morale, c’est se préparer à mourir dans son lit. Mais Cavaillès, au moment où il faisait tout ce qu’on peut faire, quand on veut mourir au combat, composait une logique. Il a donné ainsi sa morale, sans avoir à la rédiger. » Georges Canguilhem ; 1967, ancien condisciple de Cavaillès à l’E.N.S., son compagnon de Résistance dans “Libération-Sud” et son successeur à Clermont-Ferrand, à Strasbourg, puis à la Sorbonne. « Tâchant de comprendre le mathématique en tant que tel, Cavaillès cherche à cerner non pas le rapport de la raison à la sensibilité, du concept à l’empirie, du rationnel au réel, mais l’existence pour ainsi dire concrète du rationnel et du concept, qui pose le problème du “rapport entre raison et devenir” ». Hourya Sinaceur ; 1994 « Cavaillès appartient à la catégorie des héros qui sont morts, parce qu’ils ont décidé une fois pour toutes de préférer les raisons de vivre à la vie. » Jacques Bouveresse, 2003 ; Professeur au Collège de France Invités : Hommage amiénois Jean Cavaillès Raymond Aubrac, ingénieur des Ponts et Chaussées (promotion 1937) a participé à la création du mouvement de Résistance “Libération” avec son épouse Lucie, Jean Cavaillès, Emmanuel d’Astier, puis a été intégré à l’Etat-major de l’Armée Secrète en 1943. Il est titulaire de la Grand Croix de la légion d’Honneur. Mercredi 20 octobre Cloître Dewailly, rue Frédéric Petit, Amiens Jean-Pierre Azéma, historien de la Résistance, Professeur émérite à la Sorbonne. 9h30 Accueil des participants par Gilles Demailly, Maire d’Amiens, Président d’Amiens Métropole. Allocution de Jean-Louis Mucchielli, Recteur de l’Académie d’Amiens, Chancelier des Universités. Présentation de la journée, par Alain Letrun et Jacques Message. Bertrand Saint Sernin, Pourquoi commémorer Jean Cavaillès ? Elisabeth Schwartz, Cavaillès, penseur de l’histoire des mathématiques Jacques Lautman, De la nécessité dans la philosophie mathématique à la nécessité d'être guerriers pour la liberté : les parcours parallèles de deux disciples de Léon Brunschvicg, Jean Cavaillès et Albert Lautman Hourya Benis Sinaceur, Existence, Histoire, Nécessité 14h00 Pierre-Yves Canu, Souvenirs de Jean Cavaillès et du combat résistant au sein du réseau « Cohors » Raymond Aubrac, L’engagement de Jean Cavaillès dans la Résistance et les enjeux stratégiques du combat résistant Jean-Pierre Azéma, Les enjeux de l’engagement de Cavaillès Frédéric Worms, « Il a donné ainsi sa morale, sans avoir à la rédiger ». Discussion et table ronde 17h00 Allocutions officielles, dévoilement d’une plaque commémorative devant la salle Jean Cavaillès et devant la salle Lucie Aubrac. Pierre-Yves Canu, élève de Jean Cavaillès au lycée d’Amiens (3ème B), puis, dans la Résistance, membre du réseau « Cohors ». François Delaporte, philosophe, Professeur à l’université de Picardie Jules Verne à Amiens. Jacques Lautman, Professeur émérite à l'université de Provence, ancien directeur du département Sciences humaines et sociales du CNRS. Bertrand Saint Sernin, philosophe, Professeur émérite, Recteur honoraire, Membre de l’Institut (Académie des Sciences morales et politiques). Elisabeth Schwartz, philosophe, Professeur à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Hourya Benis Sinaceur, philosophe, Directrice de recherches honoraire au C.N.R.S. Frédéric Worms, philosophe, Professeur à l’université de Lille III. Bibliographie sommaire OUVRAGES DE JEAN CAVAILLÈS - Jean Cavaillès, Œuvres complètes de philosophie des sciences, présentation par Bruno Huisman, Paris, Hermann, 1994, avec des préfaces de Henri Cartan et Raymond Aron, des introductions de Jean-Toussaint Desanti et Roger Martin, un In memoriam de Georges Canguilhem - Jean Cavaillès, Sur la logique et la théorie de la science, (préface de Gaston Bachelard, postface de Jan Šébestik), Vrin, 1997 BIOGRAPHIE, HOMMAGES, ETUDES - Hourya Sinaceur, Jean Cavaillès, Philosophie mathématique, Paris, PUF, 1994 - Gabrielle Ferrières, Jean Cavaillès, un philosophe dans la guerre, Le Félin, 2003 - Georges Canguilhem, Vie et mort de Jean Cavaillès, Paris, Allia, 2004 - Alya Aglan et Jean-Pierre Azéma (dir.), Jean Cavaillès Résistant ou la pensée en actes, Paris, Flammarion, 2002 - Pierre Cassou-Noguès, De l’expérience mathématique. Essai sur la philosophie des sciences de Jean Cavaillès, Paris, Vrin, 2001 - Frédéric Worms, La philosophie française au XXème siècle, Folio, 2009 Conception : Service communication - Amiens Métropole - Octobre 2010 Programme