Page 3 sur 6
Par contre, quand un pigiste ou un cabinet a une relation stable depuis des
années avec son client, devrait-il oser faire valoir la solidité de cette relation
fondée sur la prestation de services professionnels de qualité pour majorer ses
tarifs plutôt que de profiter d’un moment où le client est mal pris pour lui
annoncer une hausse?
Toutes ces situations m’ont fait réfléchir et je me suis demandée si les
fournisseurs de services de traduction eux-mêmes réfléchissaient aux
comportements les plus appropriés à adopter afin d’établir puis de maintenir des
relations commerciales avantageuses avec leurs clients.
Je me suis vite rendu compte qu’il y a des myriades de définitions de ces
termes et je vais donc vous proposer mon interprétation de la distinction comme
des rapprochements à faire entre ces deux concepts.
J’ai donc commencé par ce que je connaissais. Depuis que je suis membre de
l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec,
l’OTTIAQ, je dois agir conformément au code de déontologie qui définit, entre
autres choses, mes devoirs envers mes clients. Nous sommes deux mille
professionnels au Québec à avoir cette obligation. Qu’est-ce que cela signifie
vraiment?
Le code de déontologie de l’OTTIAQ est un ensemble d’énoncés qui décrivent
en particulier les devoirs envers nos clients dans l’exercice de nos professions
comme celui d’agir avec intégrité, de faire preuve de disponibilité et d’une
diligence raisonnables, d’engager pleinement sa responsabilité professionnelle,
d’éviter toute situation où il serait susceptible d’être en conflit d’intérêt ou d’être
perçu comme tel, de demander un prix juste et raisonnable pour ses services
professionnels et de respecter le secret des renseignements de nature
confidentielle dont il prend connaissance dans l’exercice de ses fonctions. Tous
ces énoncés, vous en conviendrez laissent place à l’interprétation. En outre, le
code de déontologie de l’OTTIAQ prévoit une structure permettant de
sanctionner les éventuels contrevenants à ce code, par l’intervention du syndic et
(ou) du Conseil de discipline.
Il s’agit donc ici d’un code qui respecte la définition généralement reconnu de ce
qu’est un code de déontologie. Mais offre-t-il suffisamment d’information pour
réellement guider le comportement du professionnel face à toutes les situations
qui se présenteront à lui dans sa pratique. Bien sûr que non et, à mon humble
avis, c’est là où la notion d’éthique professionnelle entre en jeux.
Rappelons-nous que la compagnie Enron avait un code d’éthique de 60 pages
qui en principe régissait les gestes de ses dirigeants!
Pour certains éthiciens, comme René Villemure, Président de l'Institut québécois
d'éthique appliquée, l’expression « Code d’éthique » est un non-sens. Je cite ici