Avant propos consacré essentiellement à la description physico-chimique du milieu eau de mer, à la chimie et à la géochimie du carbone, de l’oxygène, de l’azote, du phosphore et du silicium, en interaction avec l’atmosphère, les sédiments et la biosphère marine. I1 comporte neuf chapitres. Les deux premiers traitent de notions générales sur la structure de l’eau de mer et sa composition chimique, sur la salinité, son concept et sa mesure, notamment à partir de la conductivité électrique. Le troisième chapitre pourrait figurer dans un cours de physique marine : il applique les lois de la thermodynamique au fluide << eau de mer »,défini par les variables d’état : température, salinité et pression. Mais certaines propriétés physiques des eaux de mer, en particulier leur masse volumique, sont si fondamentales que même un chimiste pur ne peut les ignorer. Le quatrième chapitre expose le problème des équilibres chimiques dans des solutions de concentration et de complexité croissante, jusqu’à la solution ionique complexe << eau de mer >).Le cinquième traite des gaz dits inertes en solution dans l’eau de mer : l’examen des propriétés physiques de ces gaz permet notamment d’expliquer leur solubilité en milieu aqueux, mais aussi le comportement de ces gaz dans le cadre d’un échange permanent entre l’océan et l’atmosphère. Le sixième expose en détail l’équilibre thermodynamique du système gaz carbonique-ion bicarbonate-ion carbonate et les relations entre le carbone inorganique dissous, le dioxyde de carbone atmosphérique, le carbone des sédiments calcaires et le carbone incorporé dans la biosphère marine. Le chapitre 7 est un rappel sur les réactions d’oxydoréduction. Ce sont des notions très classiques mais nous avons jugé utile de les traiter car elles n’ont pas toujours été bien assimilées. D’autre part, la non-réversibilité de beaucoup de systèmes oxydoréducteurs du milieu naturel incite à quelque prudence quant aux prédictions que C ET OUVRAGE est C H I M I E D E L’EAU D E M E R l’on peut faire sur la progression des réactions. Le chapitre 8 est consacré à I’oxygène dissous, élément de choix de la chimie marine, mais aussi traceur non conservatif des masses d’eau. C’est, après la salinité et la température, le paramètre océanographique le mieux documenté. De plus, il est considéré, tant pour les eaux continentales que marines, comme un paramètre écologique de première importance. Tout ce qui a été dit au chapitre 6 sur le comportement physique des gaz est applicable à l’oxygène ;c’est pourquoi, ce chapitre 8 a trait au comportement non conservatif de ce gaz. Enfin, le chapitre 9 étudie les éléments nutritifs, c’est-àdire essentiellement i’azote, le phosphore et le silicium. On y examine les formes chimiques sous lesquelles ces éléments sont présents dans l’eau de mer, leur abondance, leurs interactions avec la biosphère marine, les équilibres et les transformations par médiation bactérienne entre les différentes formes. Cet ouvrage correspond à un cours de chimie marine donné à des étudiants de fin de maîtrise, désireux d’acquérir des connaissances générales en océanographie. Mais nous avons aussi voulu faire un ouvrage utile à des étudiants plus avancés dans ce domaine, voire à des chercheurs. Nous traitons dans le détail certains points, par exemple la fugacité des gaz, problème qui est susceptible d’intéresser un chercheur étudiant la pénétration du dioxyde de carbone dans l’océan, mais qu’on a avantage à éluder pour un exposé de base. De même, le problème des associations entre les ions majeurs de l’eau de mer et ses conséquences pratiques sur les équilibres entre espèces mineures peut être ignoré dans un cours d’initiation. Enfin, nous avons incorporé dans le texte, notamment sous forme de tableaux, certains algorithmes de calculs d’un emploi courant en océanographie. L‘utilisateur les trouvera sous une forme plus méthodique et plus digeste pour un micro-ordinateur que dans les publications originales. En parcourant le texte s’y rapportant, il pourra satisfaire sa curiosité sur l’origine de ces équations semi-empiriques. G. COPIN-MONTÉGUT