I/ Un immense foyer de peuplement : frein ou atout pour le développement ? A/ A l’échelle mondiale, le plus grand foyer de peuplement de la planète. B/ A l’échelle régionale, des disparités de croissance démographique. C/ La croissance démographique est-elle source de développement ? A/ Des flux d’échanges en expansion. II/ Pourquoi l’Asie du Sud et de l’Est estelle devenue une aire de puissance sur le plan économique ? B/ Un développement qui repose sur la « division internationale du travail » (DIT) et une intégration économique régionale. A/ Le Japon : le « moteur » de la région au déficit démographique préoccupant. - Avec 55% de la population mondiale pour 17% des terres émergées, l’Asie du Sud et de l’Est est le plus important foyer de peuplement de la planète. Elle comprend deux géants démographiques (Chine et Inde). - Les plaines alluviales et deltas ont de fortes densités rurales. - En revanche, les zones de montagne ont des densités basses. Cela engendre un fort exode rural et une croissance urbaine extraordinaire (Mumbai par exemple). - La transition démographique explique les écarts infra-zones : PMA, ancien régime démographique, taux de fécondité et de mortalité infantile élevés. - Des politiques de limitation des naissances ont été prises : « l’enfant unique » en Chine, en Inde une politique plus éducative et centrée sur les femmes. Deux conceptions s’affrontent : - Celle dite libérale qui pense que la croissance démographique est une opportunité et un moteur d’inventivité technique. - Celle dite malthusienne qui pense que les fortes densités sont un frein pour le développement. - L’Asie du Sud et de l’Est est devenue le 2ème pôle commerçant de la Triade : elle réalise 33% du commerce mondial de marchandises et 27% de celui des services marchands. Mais les échanges intra-zone progressent et représentent 53% des exportations. - On assiste donc à une littoralisation de l’économie. - Le Japon et les NPIA exportent des produits et des services à forte valeur ajoutée tandis que l’Inde est devenue un « bureau du monde ». - Les firmes multinationales sont à la base de ce développement, en organisent des triangles de croissance (exemple, en Chine du Sud, Taiwan assure la conception, la Chine littorale du Sud-Est la fabrication et Hong Kong la commercialisation et la logistique). - Sur le plan spatial, on parle de circuit intégré (méthode de production éclatée dans l’espace). Ainsi, les entreprises des pays développés asiatiques délocalisent une grande partie de leur production dans des pays ateliers où la main-d’œuvre est moins chère. - Dans tous les pays d’Asie du Sud et de l’Est, différentes phases successives ont permis le passage de l’industrie lourde à la haute technologie : c’est la « théorie du vol d’oies sauvages » : 1/ D’abord, on fabrique des produits lourds et des biens manufacturés à faible valeur ajoutée. 2/ Puis, on produit des biens finis ou intermédiaires à forte valeur ajoutée. 3/ Enfin, on implante des activités haut de gamme dans les métropoles régionales et mondiales. Dans ce schéma, l’Inde fait figure d’exception. - Le modèle d’Akamatsu explique la stratégie de remontée de filières (modèle qui consiste à produire et exporter des produits dont la valeur ajoutée est croissante). L’Etat soutient cet essor (METI), action aussi des kereitsu (réseau d’entreprises financièrement reliées entre elles par des banques ou des sociétés commerciales, comme c’est le cas de Toyota). - Le Japon est le pôle majeur en Asie orientale : il domine économiquement, financièrement et technologiquement cette zone. Le pays s’est spécialisé dans les hautes technologies pour rester puissant, réalisant des investissements très importants dans la R&D (informatique, électronique, robotique, aéronautique, nucléaire…). - Mais le Japon est aujourd’hui une puissance de plus en plus concurrencée et sa démographie est préoccupante (vieillissement de sa population, perte de 150 000 habitants/an). III/ Typologie des Etats de l’Asie du Sud et de l’Est en fonction du développement et de la démographie. B/ Les NPIA et la Chine littorale : des périphéries dynamiques à la population vieillissante. C/ L’Inde : un pays émergent cherchant à ralentir son accroissement naturel. D/ Les pays de l’Asie du Sud-Est : des PED en phase de transition démographique avancée. E/ Les pays d’Asie du Sud (hormis l’Inde) : des PMA au début de la transition démographique. - Ces pays ont terminé leur transition démographique et ils ont une fécondité inférieure au seuil de renouvellement des générations. Pour ces pays, le Japon a servi de modèle de développement. - En Corée du Sud, le développement s’est produit grâce aux chaebols (grand conglomérat, présent dans de multiples activités industrielles, qui a pu se développer grâce au soutien de l’Etat. C’est le cas de Samsung et de Hyundai). Taïwan est le deuxième investisseur en Asie orientale. Enfin, Singapour dispose d’une situation géographique stratégique, sur le détroit de Malacca (c’est le premier port du monde). - La Chine est en plein essor : 2ème économie mondiale, 2ème puissance commerciale. Ses espaces les plus dynamiques sont les provinces littorales, d’où des inégalités très importantes avec l’intérieur et l’Ouest du pays. La Chine est encore un pays-atelier selon la division régionale du travail, mais sa démographie a été transformée par le politique de l’enfant unique. - L’Inde est devenue une puissance à travers des secteurs de pointe, comme l’informatique ou la santé. Actuellement, l’Inde effectue une montée en gamme avec la multiplication des délocalisations, le développement de FMN indiennes, une forme de soft power. Mais il existe des handicaps majeurs : la faiblesse des infrastructures et un manque d’intégration régionale malgré le SAARC. - Sur le plan démographique, l’Inde achève sa transition démographique. La politique de planning familial et les méthodes contraceptives se diffusent lentement dans la société, mais de façon différenciée. A plus grande échelle, cette dichotomie se retrouve dans les mégapoles : familles les plus aisées régulent leur fécondité, dans les bidonvilles on a des taux de fécondité élevés. - Les « tigres » (Indonésie, Malaisie…) bénéficient aussi de l’expansion économique de l’Asie orientale. Ce sont des pays ateliers qui attirent les IDE grâce à leur main-d’œuvre bon marché. - Les « nouveaux tigres » sont le Vietnam et le Cambodge. Ils s’ouvrent au capitalisme et au monde. La main-d’œuvre y est moins chère qu’ailleurs. - Globalement la transition démographique y est un plus avancé qu’en Asie du Sud. - Ces pays (Pakistan, Bangladesh, Népal, Bhoutan, Birmanie, Sri Lanka) entament leur transition démographique. - Les niveaux de développement sont parmi les plus bas du monde : Pakistan, IDH de 0,504, par exemple. Notions : triangle de croissance ; circuit intégré ; remontée de filières ; sex-ratio ; transition démographique ; taux de fécondité ; accroissement naturel ; déficit démographique ; développement ; taux de mortalité infantile