DOSSIER PEDAGOGIQUE INFORMATIONS PRATIQUES Le dossier pédagogique est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des éléments pertinents sur le spectacle et la compagnie qui l’a créé. Nous vous proposons à chaque fois des pistes pédagogiques sous formes d’ateliers, d’exercices ou d’expériences à faire. Nous vous suggérons également une courte bibliographie qui vous permet d’aller plus loin sur les thèmes ou sujets abordés par le spectacle. Nous vous laissons le soin de vous emparer ces éléments pour sensibiliser les jeunes avant le spectacle ou encore continuer de le faire vivre après la représentation. Tout contre Léo Compagnie du Dagor Tout public à partir de 9 ans Lieu : Espace Busserine (Marseille 14éme) Durée : 1h Niveau : à partir du CM2 Pour tout renseignement, contacter : Elsa Aillaud 0495049568 [email protected] Représentations scolaires : Jeudi 10 mai à 10h00 et 14h30 Vendredi 11 mai à 10h et 14h30 Représentations tout public : Mercredi 9 mai à 10h00 et 15h00 Samedi 12 mai à 20h30 Si vous menez les actions pédagogiques proposées (ou d’autres) en rapport avec ce spectacle nous serions intéressées de suivre leur déroulement. N’hésitez pas à nous contacter car nous pourrons les publier sur notre site internet. LE THEATRE, C’EST AUSSI UNE SORTIE EN FAMILLE. POUR CELA, MASSALIA ENCOURAGE LES INITIATIVES DES ACCOMPAGNATEURS POUR DES SORTIES AU THEATRE AVEC LES PARENTS ET LES ENFANTS. UN TARIF UNIQUE A 5 EUROS EST APPLIQUE POUR CES SORTIES EN SOIREE OU EN APRES-MIDI. LE SPECTACLE « Je me souviens très bien de ces moments où on découvre ce qu’est la vérité. Quand on sent bien qu’on sait mais qu’autour, tous font semblant. Quand les secrets se dévoilent au fur et à mesure qu’on grandit et que la carapace protectrice de l’enfance s’amenuise. Quand on gronde à l’intérieur et qu’on n’a pas la place pour éclater. » Marie Blondel, metteur en scène "Au milieu de l'escalier, j'ai stoppé net, arrêté par un silence inhabituel. Sans faire de bruit, je me suis faufilé dans la salle à manger. J'ai laissé la lumière éteinte et je me suis posté dans l'axe du passe-plat, un peu en arrière, pour rester dans le noir. De là, on voit toute la cuisine. Et j'ai vu. J'ai vu mon père et ma mère serrés l'un contre l'autre près de l'évier et qui sanglotaient. Jamais je n'avais imaginé que mon père avait des yeux qui pleuraient." Extrait du roman Tout contre Léo de Christophe Honoré C'est comme ça, seul dans le noir, que Marcel apprend que Léo, son frère aîné, est malade du SIDA. Qu'il va mourir. Et c'est à cet instant que lui, P'tit Marcel, doit faire comme s'il ne savait rien... Des années plus tard, Marcel, devenu adulte, est toujours hanté par la maladie de Léo. Il veut apaiser sa douleur. Il veut dire adieu à Léo mais les mots lui manquent. Un feutre, une feuille de papier... Marcel redessine son enfance pour mieux la dire, la comprendre et enfin tourner la page... L’EQUIPE DU SPECTACLE Adaptation et mise en scène : Marie Bondel Interprétation : Thomas Gornet Scénographie : Frédéric Pickering Lumières : Frédéric Rebuffat Régie: Claude Fontaine ou Lucie Joliot Collaboration artistique : Julien Bonnet Conception graphique : Laurent Besson LA COMPAGNIE DU DAGOR La compagnie du Dagor a été fondée en 2001 par Thomas Gornet, metteur en scène, comédien et écrivain. Elle a, au départ, permis de tourner le spectacle Zilou parle de Patrick Lerch (éd. Lansman), pièce impliquant 8 comédiens-stagiaires de la promotion 1999-2001 de l’Académie théâtrale de l’Union, école nationale dépendant du Théâtre de l’Union-CDN du Limousin. Depuis ses débuts, la compagnie a créé neuf pièces, dont L'oeil de l'ornithorynque, un spectacle destiné au jeune public. Thomas Gornet y abordait déjà des thèmes sensibles et intimes, avec pudeur et émotion : ceux de la différence, de l'homosexualité, de la difficulté du passage à l'âge adulte... L’auteur de Tout contre Léo CHRISTOPHE HONORE est né en Bretagne. Il fait des études de Lettres Modernes et de Cinéma à Rennes. En 1995, il s’installe à Paris et écrit une dizaine de romans pour la jeunesse édités pour la plupart aux éditions L'Ecole des Loisirs parmi lesquels Tout contre Léo, qui est le premier, Mon coeur bouleversé ou L'affaire P'tit Marcel. Il devient également chroniqueur pour plusieurs revues telles que Les Cahiers du Cinéma ou Première. En 1997, il publie son premier roman pour adulte L'Infamille, suivi en 1998 par une première pièce de théâtre Les Débutantes. Il réalise son premier long métrage, sélectionné à Cannes, 17 Fois Cécile Cassard avec Béatrice Dalle et Romain Duris. Il continue son ascension en dirigeant, en 2004, Isabelle Huppert et Louis Garrel dans l’adaptation du roman de Georges Bataille, Ma Mère. En 2007, il accède à la compétition officielle du festival de Cannes pour sa comédie chantante Les Chansons D'Amour. Dernier film en date Les Bien-Aimés qui est sélectionné comme film de clôture du 64e Festival de Cannes. Tout Contre Léo est le premier livre jeunesse de Christophe Honoré, il l’a écrit en 1996. Le thème du Sida, qu’il aborde ici, est récurent dans son écriture. Il explique que, lors de la rédaction de ce livre son petit frère avait 12 ans et que le discours tenu à l’école était toujours préventif. Ce livre était pour lui un moyen de montrer une vision différente de cette maladie. En 2002, l’auteur a adapté son roman pour la télévision mais celui-ci ne sera diffusé qu’en 2004 suite à une polémique autour d’une scène jugée trop osée. Tout contre Léo, Christophe Honoré Ed : l’Ecole des Loisir, 1997 AUTOUR DU SPECTACLE Le Roman : Tout contre Leo raconte avant tout une histoire de famille, une histoire de secret et de non-dits, bref une histoire comme il s'en cache partout. Le texte nous parle de tout ce qui arrive à Marcel lors de la découverte inopinée de la maladie mortelle de son grand frère. Tout est vu à travers les yeux et à la hauteur d'un enfant de dix ans, P'tit Marcel, narrateur de la pièce. On suit les réactions de cet enfant sa détresse, sa rage, ses envies, ses frustrations et ses pulsions ; toutes les phases traversées par ce garçon vivant avec ce lourd secret. A travers un langage simple, direct l’auteur décrit d’une manière sensible la parole et les sentiments de l’enfant. La Pièce : Le spectacle est construit en séquences, en tableaux : reconstitutions de repas de famille, passages poétiques sans texte, flash-back… comme au cinéma. L’illustration sonore est puisée dans la musique des années 90, années d’adolescence du comédien et de la metteuse en scène, période riche en styles divers… Ils travaillent avec la musique comme support d’improvisations, pour rester fidèles à leur passion pour les comédies musicales, les vraies. Le thème du SIDA est prétexte à d'autres interrogations, autour de l'amitié, de la mort et du deuil. Ces questions sont abordées avec pudeur mais sans hypocrisie, interpellant différemment les enfants comme les adultes. A aucun moment, la pièce ne se veut pathétique ou larmoyante, simplement sensible et vraie. « Tout contre Léo traite d'un sujet "difficile" comme on dit, dont on parle peu aux enfants, en tout cas pas souvent avec autant de délicatesse : l'amour fraternel. L'amour familial, filial. L'amour. Notre spectacle sera, je l’espère-ce sera notre but en tout cas- à l'image de l'écriture de Christophe Honoré : simple, émouvant, drôle et rigoureux. » Thomas Gornet, comédien. POUR ALLER PLUS LOIN Le secret: Les secrets, qu’ils soient gros ou petits, sont le quotidien des enfants : « Je vais dire que tu es amoureux d’un tel ! » « Je vais le dire aux parents ! » « Tu le dis pas c’est un secret. » Ils manipulent les gens avec ces secrets, exerçant une sorte de chantage grâce à eux. Pour les parents, les secrets que l’on cache aux enfants sont souvent des sujets épineux que l’on ne veut pas aborder avec eux car « ils sont trop petits », « de toute façon, tu ne comprendrais pas mon chéri… ». Mais leur curiosité les pousse à épier la moindre conversation, à observer les regards, les gestes et finalement ils se retrouvent parfois face à une vérité qu’ils n’auraient pas dû entendre. C’est alors que les enfants sont face à une situation encore plus complexe : ils savent un secret qu’ils ne devraient pas connaître. Pour Marcel c’est un chamboulement dans sa manière de vivre, il ne fait plus rien naturellement, il attendant avec impatience qu’on lui avoue la vérité. Il est donc question de savoir : comment vit-on avec un secret ? Atelier d’écriture : A partir d’une image par exemple, une porte entre-ouverte, un coffre ou une vieille malle, proposer aux enfants d’imaginer ce qui se cache derrière ou à l’intérieur de l’objet. Quels sont les secrets qu’ils pourraient découvrir en ouvrant cette porte ou ce coffre ? Une lettre d’amour, un trésor, de vieilles photos cachées… Ils pourraient donc, raconter ce qu’ils ont déniché, ce que cela évoque comme sensations chez eux et enfin ce qu’ils font de ce secret. S’ils vont le répéter à leurs copains ou s’ils le gardent pour eux,… Quelles seraient leurs réactions ? Atelier dessins : La scénographie du spectacle est basée sur le papier comme support d’expression. A travers le dessin, Marcel tente de recoller les morceaux de son enfance et de survivre à Léo. Grâce à des jeux de superpositions, d'ombres, de découpages, de dessins, proposer aux élèves à partir de leurs propres histoires ou du roman, de créer leurs personnages en papier. Atelier jeux dramatiques : En ayant préalablement repéré dans le roman une liste de sentiments que Marcel éprouve, proposer aux enfants un atelier d’improvisation sur les attitudes. Un groupe ou un élève seul se place debout face aux « publics », l’instituteur leur ou lui propose régulièrement des sentiments : désespoir, peur, rage, mensonge, solitude, joie, tristesse... Le (ou les) joueur(s) réagit par une attitude expressive selon ce que la proposition lui ou leur inspire. Puis on échange les rôles entre les joueurs et les publics. BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES Autour du secret de famille : Oh, Boy ! Marie Aude Murail, Ed : L’école des loisirs, 2000 Ils sont frère et sœurs. Depuis quelques heures, ils sont orphelins. Ils ont juré qu'on ne les séparerait pas. Ils n'ont aucune envie de confier leur sort à la première assistante sociale venue. Leur objectif est de quitter le foyer où on les a placés et de se trouver une famille. A cette heure, deux personnes pourraient vouloir les adopter. Pour de bonnes raisons. Mais aussi pour de mauvaises. L'une n'est pas très sympathique, l'autre est irresponsable, et... Ah, oui ! Ces deux personnes se détestent. Les pieds dans le plat Kéthévane Davrichewy Ed : Ecole des loisirs, 2008 Mon prénom est Lou. Mon jeu préféré, c'est écouter aux portes lorsqu'on me croit endormie, j'écoute les conversations des adultes. Sauf que là, j'ai entendu quelque chose de très grave. Quelque chose que j'aurais préféré ne jamais avoir entendu et cette fois je vais devoir me taire. Vraiment. Même si, parfois, il y a des secrets bien trop lourds à porter pour une fille de 12 ans. Autour du Sida : La vie à reculons Gudule Ed : Hachette jeunesse, 2007 C'est la rentrée : dans la classe, les filles ont les yeux rivés sur le nouveau, Thomas. Pour Elsa et Thomas commence un tendre flirt jusqu'au jour où un professeur affolé décide d'avertir les parents d'Elsa : Thomas est séropositif ! Le cerf-volant brisé, Paula Fox Ed : Ecole des loisirs, 1997 Liam découvre que son père est malade du sida et qu'il va bientôt mourir. Il comprend que sa famille lui ment et cherche des réponses aux nombreuses questions qu'il se pose. A découvrir différents textes de Christophe Honoré Torse nu Ed : L’école des Loisirs, 2005 Manon aime regarder le grand sourire d'Anton et ses yeux de diable. Mais elle trouve aussi Fabien vraiment joli avec ses cheveux coupés trop court et son épi dans la nuque. Et puis surtout Fabien est le seul garçon qui se laisse embrasser sur la bouche. Entre Anton et Fabien, Manon pourrait passer de bonnes vacances. Seulement, un jour, Anton demande à Manon de choisir entre lui et fabien. Une demande égoïste et difficile, pense Manon. Une demande qui prouve surtout qu'on ne comprend jamais les autres et vice versa ! Le Terrible six heures du soir Ed : Acte Sud junior,2008 Le roi stéphane, qui est aussi le père de notre famille trop nombreuse et notre plus grand prédateur, vient de quitter son bureau et se rend dans la salle à manger. Il est six heures, le terrible six heure du soir. personne n'a encore mis le couvert. J’élève ma poupée Ed : Ecole des Loisirs, 2010 Ce manuel de puériculture est LA référence en la matière, le compagnon indispensable de tous les enfants qui se posent des questions sur la meilleure façon d'élever leur poupée. L'auteur - père expérimenté d'une petite Suzette s'appuie sur ses vastes connaissances en pédiatrie, puériculture et psychologie. Le ton est clair. Les recommandations, fermes : non, on ne laisse pas sa poupée les fesses de plastique à l'air, on l'habille ; on s'interdit de lui couper les cheveux ou de la tatouer avec un feutre! Les conseils , rassurants : comment soigner une " maladie des membres " avec du Scotch et des élastiques. J'élève ma poupée le guide que tous les enfants attendaient. La règle d’or du cache-cache Ed : Acte Sud junior, 2010 Katell ne respecte pas les règles de jeu les plus simples : on joue à cache-cache pour être trouvé, non pour rester dissimulé des heures entières. Katell n'invente pas des histoires de petites filles où une coccinelle se transforme en princesse. Non, elle « voit » des choses que les autres ignorent, ça lui passe par la tête. Mais est-ce un don ou une malédiction ? Ses parents s'inquiètent, se demandent si leur fille n'est pas devenue un peu « zinzin » ! Pourtant Katell est heureuse avec son monde à elle, alors pourquoi ne pas la laisser tranquille ? ALLER AU THEATRE Aller au théâtre avec des enfants, c'est comme aller avec eux au restaurant. Nous nous décidons pour un restaurant, nous réservons une table, nous mettons nos plus beaux habits, nous arrivons à l'heure, et surtout, nous avons faim […]. Nous choisissons un menu et notre palais se réjouit à l'avance de saveurs nouvelles. Mais attention ! Dans certains restaurants, il y a des menus pour enfants. Le plus souvent, on y trouvera des pâtes sauce tomate, des frites avec ketchup ou mayonnaise, des filets de poissons panés. Si c'est aller au restaurant pour y manger ce qu'on mange tous les jours, mieux vaut ne pas y aller. Si quelqu'un va au théâtre dans l'espoir d'y retrouver du connu ou du ruminé, il lui manque la condition pré-requise la plus importante : la faim du nouveau, de l'inconnu, de l'étrange […]. Certains auteurs et acteurs préfèrent vendre aux enfants des filets panés. Personnellement, je préfère leur présenter du poisson et leur expliquer comment on enlève les arêtes. Le poisson frais est bien plus sain […], il nous parle beaucoup mieux de la vie […]. Aller au théâtre, c'est faire quelque chose pour la première fois […]. Chaque représentation est unique. Merveilleuse. Fantastique. Passionnante. Mais cela comporte des risques de complications, parce que c'est la première fois. A cause de cela, tout est unique, nouveau, autre, INCONNU. Marcel Cremer Auteur, metteur en scène, fondateur et directeur artistique de Agora Theater, le théâtre de la Communauté germanophone de la Belgique www.agoratheater.net