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IEIF - Les analyses
4e TRIMESTRE 2015
Le tableau de bord trimestriel
de l’immobilier en France
Economie Marchés immobiliers Fonds
Les analyses
PIB
Le 4e trimestre 2015 a confirmé la reprise
de léconomie française (+0,2% t/t). Alors
que la consommation des ménages a été
moins dynamique qu’attendue, linvestis-
sement semble se redresser. Tandis que les
organismes internationaux ont, dans leur
grande majorité, abaissé leurs prévisions
de croissance pour la France pour 2016
(1,3 % - 1,6 %), lIEIF retient lhypothèse d’une
augmentation du PIB de l’ordre de 1,5 %.
Le ralentissement de la consommation
des ménages
En 2015, et tout particulièrement au 4e
trimestre, le pouvoir d’achat des ménages
a bénéficié de facteurs exogènes particu-
lièrement favorables. Une inflation quasi
nulle, un nouveau recul des prix de léner-
gie, une baisse d’impôts pour les ménages
les plus modestes, ont concouru à stimu-
ler la consommation des ménages (+ 1,5 %
en 2015). Toutefois, la fin de l’année a été
impactée par les attentats et la douceur
climatique. Au final, la consommation,
principal moteur de la croissance écono-
mique française, toujours grevée par un
taux de chômage élevé (10,2 %), a reculé
de 0,4 % sur le trimestre. Or ces facteurs
exogènes risquent de faire long feu avec
le retour de la croissance. De plus, les ré-
formes des prestations sociales mises en
place en 2015 porteront pleinement leurs
fruits en 2016 rabotant un peu plus le re-
venu disponible des ménages. Les écono-
mistes s’attendent, ainsi, à ce que les gains
de pouvoir d’achat des ménages ralen-
tissent en 2017 avec une progression de
la consommation de seulement 1,3 % ne
permettant pas un net rebond de la crois-
sance. Il n’est donc pas si sûr que le taux
d’épargne des français arrête sa longue
ascension (environ 15,5 %).
Le redémarrage de linvestissement
Côté emploi, bien que les chires n’in-
diquent pas de nette amélioration, on peut,
tout de même, envisager un retournement
de la courbe du chômage pour 2016. En
eet, fin novembre, l’emploi intérimaire
a bondi de 3 % par rapport à novembre
2014. Or, il existe une corrélation positive
entre lévolution économique et le salariat
intérimaire, l’intérim étant un indicateur
avancé de la croissance économique. Les
nouvelles mesures prises par le gouverne-
ment associées au redressement attendu
du secteur de la construction, gros pour-
voyeur d’emplois, permettent d’entrevoir
une accélération de la création demplois.
Enfin, au cours du 4e trimestre, linves-
tissement des entreprises a été plus im-
portant que prévu (+ 1,3% t/t) portant sa
performance à 2 % sur l’année. En 2016,
les prévisionnistes estiment que linves-
tissement des entreprises devrait pro-
gresser aux alentours de 2,2 %, porté
par les mesures de soutien économique
comme le CICE, un faible coût de léner-
gie, un avantage compétitif de leuro, des
coûts de financement attractifs associés
à la reconstitution des taux de marges
des entreprises (> 31 %). L’investissement
dans son ensemble devrait frôler les 1 %
de croissance en 2016 malgré la réduction
attendue des dépenses publiques (- 3,7 %).
La reprise des investissements des mé-
nages, notamment grâce à l’amélioration
de la conjoncture sur le marché immobi-
lier, s’établirait à 0,7 %.
Ce sursaut transparaît également dans les
enquêtes sur le moral des entrepreneurs.
En décembre, le moral des entreprises
s’inscrit dans une tendance haussière. Le
climat des aaires demeure légèrement
supérieur à sa moyenne de long terme
(100) tandis que les indices de PMI té-
moignent d’un regain d’optimisme de la
part des investisseurs. Pour les prochains
mois, les entrepreneurs sont plus opti-
mistes sur leurs propres perspectives de
production.
Reste qu’au cours des deux derniers tri-
mestres, les entreprises ont largement
reconstitué leur stock (+ 0,6 % sur le 3e et
+ 0,5 % sur le 4e). Si les entreprises profitent
de la progression de leurs bénéfices (envi-
ron + 15 % en 2015) non pas pour investir
mais pour reconstituer leurs stocks voire
se désendetter pour les plus petites d’entre
elles, linvestissement ne pourra prendre le
relais de la consommation et insuer une
nouvelle dynamique de croissance.
LE REDÉMARRAGE DES INVESTISSEMENTS
DES ENTREPRISES : SURSAUT OU RÉELLE REPRISE ?
Evolution du PIB et de ses composantes
(en %)
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
2012T1
2012T2
2012T3
2012T4
2013T1
2013T2
2013T3
2013T4
2014T1
2014T2
2014T3
2014T4
2015T1
2015T2
2015T3
2015T4
Consommation
Investissement
Variations de stocks
Solde Commercial
PIB
Source : Insee
Evolution trimestrielle du revenu
disponible, du pouvoir d’achat et du taux
d’épargne des ménages (en %)
12%
13%
14%
15%
16%
17%
-4%
-3%
-2%
-1%
0%
1%
2%
3%
4%
2010T1
2010T3
2011T1
2011T3
2012T1
2012T3
2013T1
2013T3
2014T1
2014T3
2015T1
2015T3
Pouvoir d'achat
Revenu Disponible Brut
Taux d'épargne
Source : Insee
Variation trimestrielle des
flux d’investissement
(en %)
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015
T3
2015
Investissement résidentiel
Investissement non sidentiel & Génie civil
Investissement productif des entreprises
Sources : IEIF d’après données Insee, BDF
:
1- cf rapport Combrexelle
2IEIF - Les analyses
Le tableau de bord trimestriel de l’immobilier en France
Valeurs locatives prime
(/m2/an)
Source : Cushman & Wakefield
4T2014 4T 2015
Rues commerçantes (Zone A)
Paris/Champs-Elysées 18 000 18 000
Paris/faubourg
Saint-Honoré 11 000 13 000
Paris/bd Saint-Germain 6 500 6 500
Paris/Franc-Bourgeois 4 500 4 500
Bordeaux/
Sainte-Catherine 2 200 2 000
Cannes/Croisette 8 000 8 000
Lyon/République 2 400 2 400
Centres commerciaux
Ile-de-France 2 000 2 000
Province 1 400 1 400
Parcs d’activités commerciales
France 180 180
LES MARCHÉS IMMOBILIERS
En Île-de-France, la demande placée s’est
élevée à 708 800 m² au 4e trimestre 2015,
en progression annuelle de 18 %. Il s’agit là
du 4e trimestre le plus actif depuis 2007. En
cumul sur lannée, les commercialisations
de bureaux atteignent 2,2 M de m², en très
légère progression (+ 1,2 %) par rapport à
2014. Il faut souligner un recul général de
la taille moyenne des transactions : les très
grands utilisateurs (> 20 000 m²) représen-
taient 12 % de lactivité en 2015 contre 20 %
en 2014. A l’inverse, les volumes placés en
surfaces inférieures à 1 000 m² progressent
de 9 % en 2015 et ceux des surfaces com-
prises entre 1 000 et 5 000 m² progressent
de 12 %.
En termes de localisation, lannée 2015 a
été celle des marchés « centraux », à com-
mencer par la très bonne tenue du QCA
(+ 12 %) et du reste de Paris intra-muros
(+ 16 %). Paris concentre 43 % de lactivité
francilienne de 2015, soit nettement plus
que les 35 % observés en moyenne sur les
10 dernières années. A noter également
la belle performance du Croissant Ouest
(+ 7 %), tiré par lattractivité de la Boucle Sud
(Issy et Boulogne essentiellement) et de
Péri-Défense (Rueil et Nanterre), alors que
le marché de La Défense connaît un recul
important (- 38 %), à relativiser cependant
car 2014 avait été exceptionnel.
L’ore immédiate de bureaux à fin 2015
en Ile-de-France atteint 3 906 000 m², en
baisse de 3 % par rapport à son niveau de
fin 2014.
L’année 2015 se clôt sur un taux de vacance
de 6,9 % à léchelle régionale, stable sur un
an mais avec de très grandes disparités :
faible dans Paris intra-muros (notamment
4,8 % pour le QCA), beaucoup plus impor-
tant ailleurs (11,8 % sur le Croissant Ouest,
11,1 % à La Défense, 8,7 % sur l’ensemble de
la 1ere couronne).
Concernant les loyers prime faciaux, après
avoir enregistré une hausse au 3e trimestre,
le loyer prime du Quartier Central des Af-
faires diminue pour s’établir à 720 €/m²/an
au 4e trimestre. Quant à La Défense, après
deux trimestres consécutifs de stabilité,
le loyer prime amorce une baisse pour se
positionner à 515 €/m²/an.
Du côté des loyers de seconde main, la
valeur moyenne francilienne a légèrement
augmenté en un an (+ 2 %) pour avoisiner
les 320 €/m²/an. On observe des évolutions
contrastées selon les marchés. La plupart
ont enregistré une croissance de leur va-
leur moyenne sur un an : + 2 à 7 % dans
Paris intra-muros ; + 5 % en moyenne en
Première Couronne, + 9 % dans le Crois-
sant Ouest (c’est la Boucle Sud qui tire la
moyenne vers le haut : + 15 %).
Les avantages commerciaux demeurent
conséquents et ont en moyenne représenté
21,5 % des loyers faciaux en Île-de-France
pour les locations supérieures à 1 000 m²
au 4e trimestre 2015. Cela représente une
progression d’1 point par rapport au 3e tri-
mestre. Les transactions de bureaux supé-
rieures à 5 000 m² continuent d’inclure des
mesures d’accompagnement plus impor-
tantes avec un diérentiel de + 3,7 points
par rapport aux autres transactions. Le taux
moyen des mesures d’accompagnement
varie d’un secteur de marché à lautre, de
15,1 % dans Paris Centre Ouest (hors QCA)
à 26,7 % dans le secteur de La Défense.
A partir d’un scénario central anticipant
une croissance économique de 1,5 % en
2016, une inflation nulle et des taux d’inté-
rêt limités à 1 %, l’IEIF prévoit un rebond de
la demande placée à 2,6 millions de m².
L’absorption nette devrait dépasser les
900 000 m² et le taux de vacance atteindre
8,5 %. Malgré une accélération du taux
d’écoulement qui dépasserait les 50 %, les
loyers devraient rester au point mort, avec
une anticipation des loyers limitée à 1 %.
Enfin, les taux de capitalisation des bureaux
prime dans le QCA parisien pourraient en-
core reculer légèrement à 3,3 % en 2016.
En région, le marché des bureaux devrait
dépasser les 1,2 millions de m² placés
en 2015, en recul de 6 % sur un an. Les
marchés aux volumes de transactions
supérieurs à 80 000 m² sont stables en
moyenne (- 2 %) du fait de leur profondeur.
Bordeaux, Rennes, Lyon, Nantes et Aix/
Marseille connaissent ainsi une progres-
sion. A linverse, Lille et Toulouse reculent.
La tendance est nettement baissière sur les
marchés de moindre envergure avec tou-
tefois de belles performances pour Mont-
pellier, Grenoble et Tours. La part du neuf
est descendue à 23 % dans les 16 villes étu-
diées, ce qui représente un plancher histo-
rique.
Bureaux
Source : Immostat
Le marché des bureaux en IDF
au 4e trimestre 2015
Offre
immédiate
en m2
Demande
placée
en m2
Loyer
2015
en
Paris QCA 308 000 ² 140 149² 521
La Défense 362 000 ² 53 457 ² 408
Croissant Ouest 1 011 000 255 674² 283
1ère couronne Nord 239 000 8 728² 242
1ère couronne Est 104 000² 17 434 226
1ère couronne Sud 233 000² 21 019 233
2e couronne 856 000² 59 159² 158
Total
Trimestre 3 906 000 708 809 319
Sources : Immostat, BNP Paribas RE, Cushman & Wakefield,
Knight Frank
Date projetée Demandes
actives
Demandes
potentielles
Total
2016 410 000 68 000 478 000
2017 155 000 15 000 170 000
2018 135 000 96 000 231 000
2019 et après 68 000 17 000 85 000
Total 768 000 196 000 964 000
Demande exprimée de bureaux >5000 m2
en IDF par date projetée de réalisation
(m2, au 31/12/2015)
Source : Cushman & Wakefield
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IEIF - Les analyses
Commerces
Le tableau de bord trimestriel de l’immobilier en France
Lactivité du commerce de détail a rebon-
di en décembre (+ 1,9 %) en France, mais
insusamment pour compenser sur l’en-
semble du 4e trimestre latonie d’octobre
et l’impact des attentats de novembre,
selon la Banque de France. Il en résulte un
recul de 0,3 % sur le 4e trimestre : - 0,8 %
pour les produits industriels, - 4,6 % pour
les chaussures, - 3,9 % pour le textile-ha-
billement, - 2,7 % pour lautomobile mais +
2,8 % pour lélectronique grand public. Par
formats, les ventes de la grande distribu-
tion ont diminué de 0,4 % au 4e trimestre,
dont - 3,3 % pour les grands magasins, -
0,4 % pour les hypermarchés, - 0,3 % pour
les supermarchés et - 0,6 % pour la vente
à distance. Celles du petit commerce ont
reculé de 0,2%.
Des constructions en retrait en 2015. Le vo-
lume des surfaces de plancher commercial
autorisé diminue de 7 % en 2015 pour at-
teindre son niveau le plus bas de ces quinze
dernières années à 4,8 M de m². Le volume
des surfaces commencées chute de 21 %
pour atteindre également son niveau le
plus bas des quinze dernières années à
3,1 M de m². La périphérie reste toujours
autant plébiscitée. Elle concentre plus de
90 % des surfaces en projet, soit 4,2 mil-
lions de m² (contre 89 % des surfaces, soit
5,2 M de m² en 2014). Les opérations de
parcs d’activités commerciales dominent
(2,5 millions de m²), suivies de celles de
centres commerciaux (1,5 M de m2).
Les pieds d’immeubles. Paris est l’une des
grandes bénéficiaires de la croissance du
luxe en Europe. En 2015, 63 boutiques de
luxe se sont ouvertes en France contre 34
en 2014. La rue Saint-Honoré a été lartère
la plus prisée par les enseignes de luxe
avec l’ouverture de 8 boutiques. En pro-
vince, le marché du luxe est moins animé,
avec l’ouverture de 11 boutiques, princi-
palement à Cannes et Saint-Tropez. Ce-
pendant, la rareté de l’ore et les niveaux
de loyers élevés amènent de nombreux
acteurs, attentifs à la rentabilité de leurs
points de ventes mais désirant s’étendre,
à cibler des portions excentrées dartères
majeures ou leur voisinage immédiat. Cela
dit, lexpansion géographique et la mon-
tée en gamme du commerce parisien ne
concernent pas uniquement le luxe. Cer-
taines rues du Marais mais également rive
gauche voient ainsi se multiplier les projets
et ouvertures.
Les centres commerciaux. Le marché
des centres commerciaux a également
pâti directement de latmosphère post-
attentats. Ainsi, l’indice de performance
des centres commerciaux du CNCC est
en recul de -5,9 % en novembre et de
-1,4 % en décembre. Ce tableau d’en-
semble doit être nuancé. Certains centres
inaugurés en 2015 sont ainsi de vrais succès
(Promenade Sainte-Catherine à Bordeaux
par exemple), tandis que l’expansion d’en-
seignes récentes (Pandora, Kiko, Hema,
Tiger, etc.) et la production de concepts
qualitatifs, plus en phase avec la demande
des consommateurs, demeurent un relais
de croissance important du marché.
Les parcs d’activités commerciales. En
2015, le marché des parcs dactivités com-
merciales a continué de profiter de la de-
mande soutenue d’enseignes de puéricul-
ture (Orchestra), de sport (Intersport, Sport
2000), dhabillement (Chausséa, Gémo,
Besson) ou dameublement (Meubles Gau-
tier, Maisons du Monde). De nombreuses
enseignes discount se sont également
développées grâce à l’expansion d’acteurs
français établis de longue date (Centrakor,
Gifi, Stockamani), mais aussi d’enseignes
étrangères. Il faut souligner la diversi-
fication croissante des demandes des
enseignes et lémergence de retail parks
plus qualitatifs aux coûts d’occupation qui
demeurent limités.
L’e-commerce. Avec un chire daaires
annuel multiplié par 7 entre 2005 et 2014
(de 8,4 à 56,8 Mds€), la croissance du e-
commerce ne faiblit pas : oscillant autour
de 14 % durant les trois premiers trimestres
2015, elle a considérablement ralenti au
dernier trimestre pour tomber à 8,4 %.
Au global, lannée 2015 enregistre une
progression des dépenses en ligne de
12,5 %, avec néanmoins un panier moyen
des achats qui s’élève à 74,20 € en 2015, en
recul de - 5,4 % par rapport à 2014.
Sources : Banque de France, Cushman & Wakefield, PROCOS ,
CNCC, FEVAD
Explosion du nombre de surettes
Selon une étude Bonial-Nielsen, le nombre de
magasins de proximité – Franprix, Monop’, Car-
refour (Express, City, Contact), G20, Petit Casino,
Intermarché Express… - a bondi de 40 % sur la
dernière décennie. Ils sont ainsi passés de 6 128
unités en 2005 à 8 518 unités en 2015.
La progression la plus forte est constatée à Paris
intra-muros où les habitudes de consommation
urbaines et tardives plaident en faveur de ce for-
mat.
4IEIF - Les analyses
Le tableau de bord trimestriel de l’immobilier en France
Les attentats du 13 novembre ont direc-
tement aecté lactivité hôtelière pari-
sienne. Le secteur de lhôtellerie a ainsi
perdu 5,5 % de sa fréquentation touris-
tique habituelle à Paris et en Île-de-France
sur l’ensemble du mois de novembre, soit
un manque à gagner de 270 M€ aectant
surtout Paris, les grandes villes et le seg-
ment du luxe. Limpact a été encore plus
visible en fin dannée avec une baisse des
réservations dans les hôtels de l’ordre de
25 % dans la capitale pour la période des
fêtes de fin dannée. Outre la crainte de
nouvelles attaques, lannulation de nom-
breux évènements et concerts a porté un
préjudice évident au tourisme.
Le reste de la France a moins souert :
seules les catégories haut et milieu de
gamme enregistrent des reculs assez nets
sur novembre : - 9,8 % du recul du RevPAR
pour le haut de gamme en province et -
9,5 % sur le milieu de gamme. A cela s’est
ajoutée une douceur hivernale exception-
nelle qui a impacté le tourisme dans les
stations de sports d’hiver.
Cependant, sur l’ensemble de 2015, le bi-
lan reste plutôt positif avec une progres-
sion des arrivées touristiques internatio-
nales de 3 % en Île-de-France. Il en résulte
une très légère amélioration du marché
de lhôtellerie française en 2015 avec une
hausse de 0,1 % du RevPar et de 0,5 % du
prix moyen malgré un taux doccupation
en recul de 0,3 %. Paris, très impactée par
les deux séries d’attentats, enregistre une
baisse du RevPar de - 3,7 % et de son taux
d’occupation de - 3,4 %. Les hôtels haut
de gamme et de luxe, principalement ba-
sés à Paris, ont été les premiers touchés
avec une chute du RevPar de - 27,7 % en
décembre. A linverse, la région PACA a
enregistré une hausse de 15,4 % de son
RevPar sur les mois de juillet et août.
tels
Bilan hôtelier 2015 en France
Source : MKG
Taux
d’occu-
pation
en %
Evo.
annuelle
en %
Prix
moyen
TTC
Evo.
annuelle
en %
Rev-
PAR
TTC
Evo.
annuelle
en %
Paris
intra-
muros
79,4 -3,4 156,2 0,4 123,9 -3,7
IDF
hors
Paris
70,3 -1,6 74,6 -0,4 52,5 -2,6
France 65,4 -0,3 85,6 0,5 56 0,1
Logistique
Une année historique. 3,1 M de m² de
locaux logistiques ont été placés sur
l’ensemble de l’année 2015, en hausse
annuelle de + 24 %, dépassant ainsi les re-
cords atteints en 2008 et 2011. La dorsale
logistique se distingue, suivie par la région
orléanaise qui retrouve son dynamisme
après plusieurs années atones. Côté Fran-
cilien, avec plus d’1 M de m² placés sur le
segment des plus de 5 000 m², le marché
enregistre son meilleur résultat depuis
2011. Les signatures se sont multipliées sur
des plateformes de plus de 20 000 m² (+
44 %), tandis que les acteurs du retail ac-
tionnent plus que jamais leur déploiement.
Par manque d’ore adéquate, les clefs-en-
mains ont continué à progresser, totalisant
57 transactions, et ont représenté 47 % des
transactions en 2015 contre 32 % en 2014.
Ces opérations ont eu un eet moteur en
régions sur les marchés secondaires, mais
également sur les secteurs lillois (40 % des
volumes totaux) et marseillais (plus des 2/3
des transactions).
Avec 3 M de m² disponibles au 1er janvier
2016, le stock connaît un recul annuel
global de 13 % : - 13 % en Île-de France
et - 33 % en Rhône-Alpes, accentuant le
report sur des programmes « en gris ». Il
en résulte une progression de l’ore « en
gris » avec 2,9 M de m² prêts à être lancés
mais également, fait nouveau, de l’ore
« en blanc » avec 160 600 m² actuelle-
ment en cours de construction.
Les loyers sont restés relativement stables
en 2015. Pour les entrepôts de classe A, ils
sont compris entre 45 et 60 € HT HC/m²/
an en Île de France, entre 43 et 46 € dans le
couloir rhodanien et entre 41 et 44 € dans
le Grand Sud.
Enfin, concernant l’investissement, la
finalisation de la vente de plusieurs por-
tefeuilles paneuropéens au 4e trimestre
a fait décoller linvestissement industriel/
logistique. Il a ainsi atteint 2,1 Mds €, dont
1,8 Mds € pour la seule logistique, en pro-
gression de + 76 % par rapport à 2014.
Pour 2016, la baisse du nombre de bâti-
ments disponibles sur les marchés prime
devrait aboutir à une légère augmentation
des loyers des actifs les plus qualitatifs.
Compte tenu de la raréfaction des bâti-
ments de plus de 30 000 m² disponibles,
la part des clefs-en-mains devrait se main-
tenir.
Logistique/activités
Île-de-France
33%
Rhône-Alpes
13%
Nord-Pas-de-
Calais
12%
PACA
11%
Grand Centre
9%
Ouest
7%
Grand Est
4%
Grand Sud-
Ouest
4%
Picardie
4%
Normandie
2% Languedoc
1%
Répartition géographique de la demande
placée en logistique en France en 2015
(en %)
Sources : CBRE et Immostat
5
IEIF - Les analyses
Le tableau de bord trimestriel de l’immobilier en France
Résidentiel
Construction de logements
France entière (hors Mayotte)
milliers de logements ordinaires
327
475
314
382
328
377
575
454
345
200
250
300
350
400
450
500
550
600
31/01/2001
30/09/2002
31/05/2004
31/01/2006
30/09/2007
31/05/2009
31/01/2011
30/09/2012
31/05/2014
Autorisations de construire
date réelle, cumul annuel
Mises en chantier
31/12/2015
Sources : CGDD/SOeS, Sit@del2
31/05/06
31/08/09
564 000
500 000
550 000
600 000
650 000
700 000
750 000
800 000
850 000
900 000
12/2001
12/2003
12/2005
12/2007
12/2009
12/2011
12/2013
06/2015
29/02/12
840 000 30/11/15
792 000
Nombre de logements anciens vendus
cumul sur 12 mois
Source : CGEDD d’après DGFiP (MEDOC) et bases notariales
Construction : des mises en chantier
stables et des permis de construire en
progression. D’octobre à décembre 2015,
les mises en chantier de logements neufs
ont aché une progression de + 1,9 %
(94 900 logements). Avec 328 400 loge-
ments ordinaires mis en chantier sur 2015,
lannée se termine sur un niveau parfaite-
ment stable par rapport à 2014. De leur
té, les permis de construire accordés
pour des logements neufs ont progressé
de 1,6 % sur la même période (345 400
logements), mais restent à des niveaux
historiquement faibles.
2016 s’annonce comme un meilleur cru.
Selon les prévisions de la Fédération
française du bâtiment, l’activité pourrait
progresser de 5,5 % sur lannée. Cet opti-
misme sexplique par l’eet des mesures
gouvernementales (régime de défisca-
lisation Pinel qui rencontre un certain
succès et devrait impacter directement
le rythme des constructions, prêts à taux
zéro ou à laccession sociale qui donnent
un coup de pouce aux primo-accédants)
mais également par la resolvabilisation
des ménages grâce aux baisses des prix
observées depuis 4 ans ainsi qu’à un ni-
veau de taux d’intérêt particulièrement
faible (2,2 % fin 2015).
Commercialisation : en recul sur le der-
nier trimestre mais en progression sur un
an. Sur le dernier trimestre 2015, en Île-
de-France, le niveau des ventes de loge-
ments anciens a été fortement impacté
par les attentats de novembre. Entre 12 et
13 % des ventes ont ainsi été reportées ou
abandonnées. La reprise des ventes s’est
en revanche poursuivie en Province.
Sur l’ensemble de 2015, le bilan est positif.
Après une année 2014 en recul (- 19 %), la
production de crédits nouveaux à lhabi-
tat a enregistré un rebond important en
2015 avec 156 Mds € de prêts nouveaux
accordés aux particuliers (hors rachats).
Alors que les ventes de logement ancien
fluctuaient autour de 700 000 unités/an
depuis trois ans et avaient atteint 692 000
unités en 2014, elles remontent à 792 000
unités en novembre 2015 (en cumul sur 12
mois). Même constat dans le neuf où les
ventes devraient atteindre 101 000 unités,
en progression de + 16 % sur un an.
2016 : des prévisions plus optimistes. Les
nouvelles mesures pour relancer lacces-
sion mises en place au 1er janvier 2016
(simplification et amélioration du prêt à
taux zéro pour les primo-accédants, pro-
longation de léco-PTZ pour les travaux
de rénovation énergétique et mise en
place d’une prime complémentaire aux
aides de l’Anah pour financer 10 % des
travaux de rénovation énergétique pour
les ménages les plus modestes) devraient
contribuer à amplifier la reprise du mar-
ché. Moins positif, la hausse des droits
de mutation à Paris, passés à 4,5 % au 1er
janvier 2016 contre 3,8 % avant, risquent
de ralentir lactivité transactionnelle dans
lancien. Selon le Crédit Foncier, dans un
contexte de taux dintérêt qui devraient
rester autour de 2,2 %, le volume de cré-
dits immobilier hors rachat est attendu à
163 Mds€ en 2016. Le nombre de tran-
sactions dans lancien devrait atteindre
825 000 unités, ce qui constituerait un pic
historique sur les dix dernières années.
Quant au neuf, 379 000 logements se-
raient construits, soit une augmentation
de 7,7 % par rapport à 2015.
Prix : en progression dans le neuf et stables
dans lancien. Sur l’ensemble de l’année,
les prix dans l’ancien se sont stabilisés
(-0,6 %). Quant aux prix dans le neuf, après
avoir connu des hausses rapides au prin-
temps et en début dété, ils ont diminué au
cours des 3 derniers mois (-0,3 % pour les
appartements et -0,4 % pour les maisons).
En dépit du ralentissement saisonnier, la
hausse des prix du neuf sur un an s’accé-
lère : + 1,6 % (+ 1,8 % pour les apparte-
ments et + 0,9 % pour les maisons).
Pour 2016, lIEIF prévoit une progression
des valeurs vénales des logements de 1 %,
principalement dans lancien, consécutive
à une dynamique forte des transactions
secondaires.
Des loyers en recul pour la première fois
depuis 2009. Lindice de référence des
loyers (IRL) publié par l’Insee indique no-
tamment quelle est la hausse maximale
de loyer qu’un propriétaire bailleur peut
demander à un locataire. Pour la première
fois depuis 2009, lindice est en recul
(- 0,01 % entre le T4 2014 et le T4 2015).
Cette décélération s’explique notamment
par son indexation sur linflation, laquelle
a été quasiment nulle en 2015.
Quant à l’encadrement des loyers dans
la capitale, il semble suivi de peu d’eets
dans la réalité. Entre août et décembre,
sur 1900 baux signés à Paris, seuls 15 %
des loyers auraient baissé et 7 % dépas-
seraient l’encadrement grâce à un com-
plément de loyer. Les loyers des petites
surfaces (une et deux pièces) connaissent
une érosion importante (-1,1 %) alors que
ceux des grandes surfaces (trois pièces et
plus) augmentent de 0,3 %.
Limmobilier : un axe de travail prioritaire pour
Paris.
Lors de ses vœux, Anne Hidalgo s’est engagée
à financer 10 000 nouveaux logements avec
d’ores et déjà un programme de livraisons im-
portant : 177 logements sociaux Porte d’Auteuil
(75016), 250 logements sociaux sur l’ancien site
de lhôpital Broussais (75014) et 150 logements
sociaux rue Bartholomée (75015).
De plus, la Mairie de Paris a annoncé le lance-
ment du plan de rénovation énergétique « 1000
immeubles » doté de 35 M sur 5 ans et ciblant
les bâtiments les plus énergivores afin de faire
baisser la facture énertique des Parisiens et
améliorer leur confort.
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