Fiche d`activité no 2

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Singe qui peut!
Dossier pédagogique
de l’exposition du Pandamobile
Sommaire
Préface
3
1. La forêt tropicale
4
Fiche d’activité n° 1: Le cycle des nutriments dans la forêt tropicale
6
( expérience: 9-12 ans)
2. Les grands singes
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Les chimpanzés
Les bonobos
Les gorilles
Les orangs-outans
Les gibbons
Fiche d’activité n° 2: Les singes et la parole (expérience: 9-12 ans)
Fiche d’activité n° 3: Dian Fossey et les gorilles (compréhension de texte: 11-12 ans)
Fiche d’activité n° 4: Jeu des 5 familles (jeu de société: 9-12 ans)
3. Menaces sur les grands singes et la forêt tropicale!
Fiche d’activité n° 5: «Gibbons, attention!» (activité physique: 9-12 ans)
Fiche d’activité n° 6: Les orangs-outans en danger (texte à compléter: 11-12 ans)
4. Comment préserver les grands singes et la forêt tropicale?
Comment agir depuis la Suisse
Fiche d’activité n° 7: Une histoire pour sauver les grands singes!
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(bricolage et expression orale: 9-12 ans)
Fiche d’activité n° 7: Le projet Ecomakala
Fiche d’activité n° 7: Le projet de Dzanga-Sangha
Fiche d’activité n° 8: «1, 2, 3… action!» (matchs d’improvisation: 9-12 ans)
Bibliographie
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Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut!
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33
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Préface
Imaginez-vous à l’aube, en train de vous promener dans une forêt tropicale.
Il fait encore sombre, mais les animaux commencent à s’éveiller: la forêt résonne de cris
et de clameurs. Vous entendez au loin le chant mélodieux d’un couple de gibbons
qui délimite son territoire. Soudain, vous apercevez une mère orang-outan et son petit
qui disparaissent dans le feuillage d’un arbre. Magnifique vision.
La réalité ne s’en éloigne guère, mais pour combien de temps encore?
Les grands singes sont en effet menacés d’extinction. Si nous ne faisons rien,
dans 40 ans à peine, chimpanzés, bonobos, gorilles, orangs-outans et gibbons auront disparu!
En effet, leur habitat principal, les forêts tropicales d’Afrique et d’Asie,
est en proie à une gigantesque déforestation.
Le WWF s’engage depuis longtemps dans des projets de préservation d’aires protégées
et de protection des grands singes. C’est dans ce contexte que l’exposition «Singe qui peut!»
du Pandamobile vous invite à passer une journée dans le monde fascinant des grands singes.
Saviez-vous que les chimpanzés organisent des parties de chasse, que le petit orang-outan
passe 8 ans auprès de sa mère avant de partir à l’aventure ou que les gibbons,
une fois en couple, ne se quittent plus?
Ce dossier pédagogique, composé de 4 chapitres et 8 fiches d’activités, vous aidera
à préparer la visite du Pandamobile. Chaque chapitre comprend une partie destinée
à l’enseignant ainsi qu’une ou plusieurs fiches d’activités pour les élèves,
à faire seul ou à plusieurs. Ces activités requièrent une leçon préalable sur le thème concerné.
Elles abordent la forêt tropicale, approfondissent le sujet des grands singes et les menaces
qui planent sur eux, avant de s’attarder sur les solutions pour les sauver, au moyen
d’exercices de compréhension de textes, de jeux ou encore de saynètes de théâtre!
Bon voyage au cœur des forêts tropicales et bienvenue dans le monde fascinant des grands singes!
L’équipe du Pandamobile
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
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Chapitre 1: la forêt tropicale
A proximité de l’équateur s’étendent les forêts
pluviales. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne
de cette ligne imaginaire, apparaissent des
zones où alternent saisons sèches et saisons
humides. C’est dans ces contrées que se situent
les forêts tropicales humides et les forêts tropicales sèches, que nous regroupons dans ce
dossier sous l’appellation générale de forêts tropicales. Celles-ci, comme leur nom l’indique,
sont donc circonscrites aux régions se trouvant
entre le Tropique du Cancer et le Tropique du
Capricorne et forment une bande de végétation
dense tout autour du globe.
Les forêts tropicales hier et aujourd’hui
Il y a 10000 ans, cette ceinture verte couvrait encore 20% de la surface terrestre. Aujourd’hui, la
forêt tropicale n’en tapisse que 5,3%1 et ne cesse
de diminuer sous l’effet de l’activité humaine.
La forêt tropicale, se développant au rythme des
interactions entre végétaux, animaux, micro-organismes et éléments non organiques comme
l’air et l’eau, accueille plus de la moitié de la biodiversité de la planète, dont on ne connaît qu’une
infime partie. L’Amazonie abrite ainsi quelque
10% de l’ensemble des espèces animales et végétales de la Terre, soit 40 000 plantes, 427
mammifères, 3000 poissons, 1300 oiseaux, 378
reptiles et 42 amphibiens.
Le saviez-vous?
Bien que le rythme de déforestation,
selon le rapport de 2011 de la FAO, soit
en train de ralentir par rapport aux années 1990, quelque 130000 km2 de forêt
tropicale sont encore détruits chaque
année2, soit plus de 3 fois la surface de
la Suisse!
4
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
Le saviez-vous?
En Amazonie péruvienne, on dénombre
jusqu’à 300 espèces d’arbres sur un hectare (soit un peu plus qu’un terrain de
football) contre seulement 77 sur toute la
Suisse!3
Un écosystème particulier
Pour qu’une forêt tropicale existe, plusieurs
conditions climatiques essentielles doivent être
réunies:
• une température élevée relativement
constante (20 à 28° C)
• d’abondantes précipitations (entre 1500 et
4000 mm par an, répartis de 100 à 200 mm
par mois en comparaison des 1456 mm par
an en Suisse et des 790 mm en Europe)
• un taux d’humidité de l’air de 70%
au minimum
Les régions équatoriales reçoivent plus de soleil
que le reste de la Terre. Comme le soleil brille au
zénith presque 12 heures par jour toute l’année,
la température reste constamment élevée. Ce
fort ensoleillement entraîne un réchauffement
des masses d’air humides qui s’élèvent. A ce
phénomène d’évaporation des océans, des lacs,
des cours d’eau et des sols, s’ajoute celui de la
transpiration des végétaux. Ceux-ci rejettent en
effet une grande quantité d’eau lors de la photosynthèse.
L’air tropical chaud saturé en eau se refroidit à
mesure qu’il monte dans l’atmosphère. La vapeur d’eau se condense alors et retombe sous
forme de précipitations.
Dans cet écosystème particulier, les plantes fleurissent, portent des fruits et se fanent tout au long
de l’année. Il arrive souvent que l’on observe sur
un arbre toutes les phases simultanément.
Malgré cette abondance végétale, ces forêts
poussent sur des sols extrêmement pauvres en
humus. En effet, les nutriments qui le constituent
sont immédiatement réabsorbés par la végétation
qui, grâce au climat tropical, croît rapidement.
Ces éléments nutritifs sont ainsi continuellement en mouvement dans le cycle de la vie,
au même titre que l’eau qui leur sert de support.
1 Boesch Christophe, Grundmann Emmanuelle et Mulhauser
Blaise, Manifeste pour les grands singes, Le savoir suisse,
Lausanne, 2011
2 Evaluation des ressources forestières mondiales 2010, Etude
FAO: Forêt 163, http://www.fao.org/docrep/013/i1757f/i1757f00.htm
3 http://assets.wwf.ch/downloads/wwf_aktuell_oktober_09_frz.pdf
© Paul Forster/WWF-Canon
70 m
Canopée
45 m
Les différents étages de la forêt tropicale
On distingue toujours dans la forêt tropicale 3
étages délimités par la hauteur des arbres.
Ces strates, formant des niches écologiques variées, accueillent un règne animal très diversifié.
La strate supérieure, qu’on appelle canopée, est
formée d’arbres émergents pouvant atteindre
jusqu’à 70 m de haut. Exposé aux éléments climatiques, cet étage n’héberge que peu d’animaux en dehors de quelques singes comme les
gibbons.
Au-dessous, à environ 45 m du sol, se trouve un
étage dense et épais de cimes d’arbres qui arrête la pluie et filtre les rayons solaires. Il constitue la strate moyenne ou la voûte. C’est là que
vivent la plupart des animaux arboricoles,
comme les oiseaux, les singes, les insectes et
les félins.
Le sombre sous-bois abrite les arbrisseaux, les
fougères ainsi que les mousses et les champignons. Le tapir, le gorille ou l’éléphant de forêt
en ont fait leur habitat, ainsi que des milliers d’insectes et d’invertébrés.
Voûte
20 m
Sous-bois
Les strates de la forêt tropicale
Se fixant sur d’autres plantes, elles tirent l’eau
et les nutriments directement de l’air. Dans
cette catégorie se trouvent aussi les lianes et
autres plantes grimpantes, qui montent vers la
lumière en s’enroulant et s’accrochant grâce à
leurs vrilles, s’étirant souvent sur 400 m de
long!
Dans leur lutte vers la lumière, beaucoup de
végétaux ont dû faire preuve d’imagination.
Ainsi, les épiphytes, comme les orchidées et
certaines broméliacées (famille de l’ananas),
n’ont pas besoin de terre pour vivre.
© WWF-Brazil/Adriano Gambarini
Si vous désirez des informations
complémentaires sur la forêt tropicale,
il existe un dossier sur ce thème:
La forêt tropicale, découvertes,
recherches et expérimentations
WWF Suisse, 2001, 72 pages,
A4 - âge 8/12 ans disponible en partie
sur la page web WWF Ecole ou en vente
en ligne sur www.shop.wwf.ch
(page précise: http://www.shop.wwf.ch/fr/product.cfm?uCat=169&uPrd=33672)
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
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Fiche d’activité n o 1
Cycle des nutriments dans la forêt tropicale
Mots-clés
cycle des nutriments, décomposition, humus
Type d’activité
observation
Objectifs
comprendre le principe de la décomposition des organismes
et les particularités de la forêt tropicale
Matériel
● 4 petits sachets en plastique transparent
● 1 banane
● 2 paquets de levure sèche (de bière)
● de l’eau
● la fiche de l’élève «Tableau d’observation»
Lieu
en classe
Durée
observation pendant 3 à 4 jours et 45 minutes pour l’exploitation
Marche à suivre pour l’enseignant
1 Les 4 sachets sont marqués des lettres A, B, C et D.
2 On dépose dans le sachet
• A: quelques rondelles de banane
• B: quelques rondelles de banane et le contenu d’un paquet de levure
• C: quelques rondelles de banane et un peu d’eau
• D: quelques rondelles de banane, le contenu d’un paquet de levure et un peu d’eau
(2-3 cuillers à café)
3 Tous les sachets sont hermétiquement fermés et déposés à l’intérieur dans un endroit
ensoleillé (bord de fenêtre).
4 Devoir d’observation: les élèves observent chaque jour ce que deviennent les rondelles de
banane dans chacun des 4 sachets et notent leurs remarques dans le tableau d’observation.
Discussion avec la classe après 3-4 jours
L’enseignant discute avec la classe des résultats
obtenus et peut se baser sur les éléments cidessous pour susciter la discussion:
• Les rondelles de banane du sachet A ont une
couleur plus foncée. Elles ont commencé à se
décomposer à cause des micro-organismes
présents naturellement dans le fruit, mais ce
processus n’a pu se développer, car il n’y avait
ni humidité, ni levure.
• La levure de bière du sachet B a un peu enflé.
En effet, elle a commencé le processus de
décomposition des bananes, mais puisqu’il n’y
avait pas d’eau, ce dernier n’a pas pu se développer.
• Les rondelles de banane du sachet C ont un
aspect un peu pourri, elles commencent à se
décomposer du fait de la présence naturelle
de micro-organismes contenus dans le fruit et
de l’humidité. L’absence de levure explique
que le processus de décomposition ne soit pas
avancé.
6
• Les rondelles du sachet D présentent un état
avancé de décomposition. Le liquide dans le
sachet produit des bulles: il s’est formé du
dioxyde de carbone (CO2) et le sachet s’est légèrement gonflé. Son contenu dégage une
forte odeur. Dans ce cas-ci, les conditions
favorables à une rapide décomposition étaient
réunies: l’humidité et la chaleur qui régnaient
dans le sac plastique ont favorisé le développement de millions de micro-organismes de levure.
On peut faire le parallèle avec ce qui se
passe dans la forêt tropicale. Lorsque
toutes les conditions sont réunies (humidité, chaleur et nourriture), les micro-organismes se développent rapidement et
décomposent la matière organique, ce qui
constituera de l’humus.
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
o
Fiche d’activité n 1
Prénom
Sachet B
Sachet A
Date
Remarques et observations
Sachet C
Sachet D
Cycle des nutriments dans la forêt tropicale
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
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Fiche d’activité n o 1
Cycle des nutriments dans la forêt tropicale
Dans la forêt tropicale, lorsqu’un arbre perd ses
feuilles, celles-ci se décomposent en quelques
jours grâce à l’efficacité des micro-organismes
se trouvant dans le sol.
La chaleur et l’humidité favorisent le développement des micro-organismes, dont le rôle est de
décomposer la matière organique en précieux
nutriments.
Dans les régions tropicales, ces nutriments ne
sont pas stockés dans le sol mais sont absorbés
au fur et à mesure, ce qui permet une croissance
rapide de la végétation de ces écosystèmes.
Par conséquent, le sol des forêts tropicales n’est
recouvert que d’une fine couche d’humus.
Au contraire, dans nos régions tempérées, le sol
des forêts possède une couche d’humus riche
en éléments nutritifs. En effet, la croissance des
arbres est plus lente, particulièrement à cause
de la longue pause hivernale. Les déchets organiques comme les feuilles mortes, une fois
décomposés, constituent de l’humus qui s’accumule.
Pourquoi donc pleut-il souvent et abondamment
dans les régions équatoriales? Parce que la
quantité d’eau que peut contenir l’air dépend de
la température de celui-ci: plus il est chaud, plus
il peut contenir d’eau. A l’équateur, comme le soleil brille plus fort et plus longtemps (environ 12
heures par jour toute l’année) que chez nous, il
y a plus d’évaporation d’eau (mers et végétaux).
L’air contient ainsi plus d’eau, ce qui produit des
pluies fréquentes!
Les sols d’une forêt suisse et d’une forêt tropicale
Glossaire de l’activité
Micro-organismes
Etres vivants microscopiques comme les bactéries, les champignons, des algues vertes et
des animaux tels que le plancton.
Nutriments
Eléments qui composent la nourriture, comme
les sels minéraux ou les vitamines.
Ecosystème
Le cycle de l’eau
Tout comme les nutriments, l’eau qui leur sert de
support fait partie d’un cycle permanent. Puisée
dans le sol par les racines, l’eau circule dans les
plantes et finit par s’évaporer par les feuilles. Ce
phénomène s’appelle la transpiration des végétaux. L’air chaud et humide s’élève. En se refroidissant au contact de l’atmosphère, les
gouttelettes d’eau se condensent, forment des
nuages et retombent sous forme de pluie.
Le savais-tu?
On estime que les deux tiers des pluies
en Amazonie et les trois quarts dans le
bassin du Congo ont pour origine directe
la transpiration des végétaux1.
Ensemble d’organismes vivants (plantes, animaux, micro-organismes… ) qui interagissent
entre eux et avec leur milieu (air, eau, sol, lumière).
Matière organique
Matière qui compose ce qui est vivant (animaux, végétaux, micro-organismes).
Humus
Couche supérieure du sol formée par la décomposition des animaux et des végétaux
morts. L’humus est une matière souple et
aérée, qui absorbe et retient bien l'eau, d'aspect brun ou noir.
Atmosphère
Enveloppe gazeuse de 1 500 km d’épaisseur
qui entoure la planète; elle est divisée en plusieurs couches. C’est dans la couche appelée
basse atmosphère qui fait 10 km d’épaisseur
que se forment les nuages.
1 http://fr.mongabay.com/rainforests/
8
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
Chapitre 2: les grands singes
Tout comme les humains, les grands singes, que
l’on appelle aussi singes anthropoïdes de par
leur ressemblance avec l’Homme et leur absence de queue, appartiennent à l’ordre des primates et à la superfamille des hominoïdes. Les
hommes, les chimpanzés, les bonobos, les gorilles, ainsi que les orangs-outans font partie de
la famille des hominidés alors que les gibbons
appartiennent à celle des hylobatidés.
L’homme ne descend pas du singe, mais tous
deux partagent un ancêtre commun qui vivait il
y a quelque 55 millions d’années.
Les grands singes vivent dans «l’Ancien
Monde», en Afrique et en Asie, principalement
dans les forêts tropicales.
Le saviez-vous?
Les grands singes, bien qu’ils marchent
parfois sur leurs pattes arrières, pratiquent généralement une quadrupédie
spéciale, dite la «marche sur phalanges» : les deux mains avant sont refermées en poing, le contact avec le sol
se faisant par le dos des mains.
Les hommes et les grands singes ont quelques
comportements semblables. On a observé chez
certaines espèces comme les chimpanzés, les
bonobos ou les gorilles qui vivent en groupe, des
comportements tels que la jalousie, la gourmandise ou encore les disputes.
Comme les humains, les grands singes atteignent leur maturité sexuelle beaucoup plus tard
que les autres mammifères. Les femelles ont
leur premier petit vers 13 ans en moyenne et
ne peuvent en avoir plus de 5 à 6 durant toute
leur vie. Ces derniers vont attentivement observer chacun des gestes de leur mère, les copier
et ainsi acquérir progressivement les comportements de leur espèce et les liens sociaux de
leur communauté. Les petits vont être dorlotés,
surveillés et éduqués pendant 6, voire 8 ans!
© Martin Harvey/WWF-Canon
Les hommes et les grands singes se ressemblent et partagent des caractéristiques physiologiques. Ils peuvent se tenir debout. C’est grâce
à leurs orbites orientées à l’avant de la tête et
leur cerveau davantage développé qu’ils voient
en relief et apprécient les distances avec justesse. Leur pouce opposable leur permet notamment de manier des outils avec une grande
dextérité.
Gorille des montagnes
Au-delà de l’apprentissage, le lien qu’entretient
une mère avec son petit est primordial pour le
développement psychique du jeune singe. Les
scientifiques ont ainsi souvent remarqué des
jeunes se laissant mourir suite à la disparition
de leur mère.
Le saviez-vous?
Les petits de la plupart des mammifères
sont indépendants au bout d’un an, parfois moins. Il ne faut que 8 mois à un
chiot pour devenir un chien. Le souriceau, lui, est déjà une souris au bout de
5 semaines. Le petit singe anthropoïde,
quant à lui, a besoin de 5 à 8 ans1!
1 Platt Richard, Les singes. Tout près des gorilles, babouins,
macaques…, Nathan, Italie, 2004.
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
9
© Martin Harvey/WWF-Canon
Couple de gibbons à mains blanches
Les espèces de grands singes diffèrent de par
leur mode de vie, mais tous sont plus ou moins
arboricoles et passent la majeure partie de la
journée à la recherche de nourriture. A l’exception des gibbons, les grands singes se reposent
durant l’après-midi. Ils en profitent pour faire la
sieste dans des nids fabriqués en quelques minutes, s’épouiller les uns les autres pour réaffirmer les liens sociaux et jouer.
Le jeu occupe en effet une place prépondérante
dans la vie des primates. Si beaucoup d’animaux
jouent, les grands singes nous ressemblent par
l’imaginaire présent dans leur environnement social et matériel!
En jouant, le petit teste les limites de ses capacités physiques et mentales et explore son environnement. En groupe, il expérimente des
comportements sociaux qu’il sera amené à vivre
plus tard. Le jeu reste constamment présent,
même à l’âge adulte: jeux sociaux, manipulation
d’objets, exercices et jeux de rôle.
Il semblerait qu’ils partagent la même faculté
d’empathie que les humains ainsi qu’une palette
d’émotions variées et la conscience de soi. A ce
propos, les expériences du psychologue Gordon
Gallup Jr. montrent que la plupart des grands
singes développent face à un miroir une reconnaissance de soi.
Quant aux émotions, les mimiques similaires
entre singes et hommes parlent d’elles-mêmes,
bien qu’il faille prêter attention aux faux-amis: en
effet, un sourire toutes dents dehors indiquera
plutôt une grande peur chez les singes.
© Martin Harvey/WWF-Canon
Le saviez-vous?
Une jeune bonobo essaya de faire voler
à nouveau un étourneau qui s’était cogné
contre la vitre de l’enclos. Ayant constaté
que cela ne fonctionnait pas, elle le veilla
jusqu’à ce que son protégé ait repris des
forces et se fût envolé2.
Mère bonobo et son petit
10
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
2 Grundmann Emmanuelle, L’homme est un singe comme
les autres, Hachette Pratique, Espagne, 2008.
Les chimpanzés
Les chimpanzés sont avec les bonobos les animaux les plus proches de nous du point de vue
de la génétique.
Chimpanzé Pan troglodytes
Taille et poids: Mâle: 120 cm et 50 kg
Femelle: 70-110 cm et 40 kg
Longévité: 30 à 40 ans en milieu naturel
Niger
Tchad
Reproduction:
Burkina Faso
Guinée
Bénin
Nigéria
Côte
d’Ivoire
d’Ivoi
d
I
e
Ghana
République
ue
ne
Centrafricaine
Cameroun
Gabon
Congo
République
Démocratique du Congo
ongo
Mode de vie:
Alimentation:
Angola
Répartition géographique des chimpanzés
Les chimpanzés, dont il existe 4 sous-espèces,
constituent des communautés de 20 à 100 individus des deux sexes et de tout âge. La plupart
du temps, ils se scindent en petits groupes de 3
à 6 individus et vaquent à leurs occupations la
journée, avant de se réunir le soir. C’est ce qu’on
appelle la fission-fusion (*).
Les chimpanzés ont une vie sociale très active
de par leur mode de vie. Elle implique de fréquentes salutations, des formations d’alliance,
des séances d’épouillage pour réaffirmer les
liens, des partages de nourriture, de nombreuses bagarres suivies d’actes de réconciliation et ainsi de suite. Les mâles vont d’ailleurs à
Habitat:
60 ans en captivité
Puberté: 6-8 ans
Première portée: 12-15 ans
Gestation: 7 mois et demi
Intervalle entre 2 portées: 5-6 ans
fission-fusion (*)
Régime omnivore: fruits et jeunes
feuilles essentiellement, bourgeons,
graines, fleurs, résine, écorce, insectes,
oiseaux et mammifères
Les forêts tropicales et les savanes
de plus de 20 pays d’Afrique centrale,
du Sénégal à la Tanzanie.
léopard
Prédateur:
Population
estimée: 1960: 1 million
2011: 150000
Situation: en danger d’extinction
la chasse et organisent régulièrement de véritables raids à l’encontre d’autres communautés.
Les chimpanzés communiquent entre eux par
des cris, mais aussi avec des postures, des
gestes et des mimiques. Par exemple, lorsqu’il
tend la main, s’accroupit ou sautille, le chimpanzé exprime une attitude de soumission, qu’il
peut renforcer par des sons que l’on nomme
«halètements-grognements».
Dans cette société, ce sont les mâles qui dominent. Parmi eux existe également une hiérarchie
très stricte. Les mâles restent dans leur communauté natale, tandis que les femelles émigrent à
la puberté et s’en vont rejoindre un autre groupe.
En compétition pour l’accès aux femelles, certains chimpanzés mâles essaient de changer de
statut social en mettant en œuvre diverses stratégies. La quête du pouvoir entraîne ainsi des
changements hiérarchiques.
© Martin Harvey/WWF-Canon
Le saviez-vous?
Les chimpanzés sont les grands singes
qui ont été les plus utilisés dans la recherche scientifique, notamment pour
élaborer des vaccins.
De plus, beaucoup d’entre eux se sont
retrouvés à devoir imiter les comportements humains dans des soirées mondaines, des cirques ou pour des
publicités afin de nous divertir.
Deux chimpanzés à la pêche aux termites
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
11
© Michel Gunther/WWF-Canon
Quelque 40 comportements différents ont été
observés dans les populations de chimpanzés, dans l’utilisation d’outils notamment: la
pêche aux fourmis n’est pas pratiquée dans
toutes les communautés et le cassage de
noix est uniquement observé en Afrique de
l’Ouest. Plier des feuilles pour qu’elles retiennent de l’eau ou les réduire en bouillie afin
qu’elles l’absorbent, ces différences comportementales ne sont pas innées. On peut donc
parler, à l’instar des cultures des hommes, de
cultures des chimpanzés!
Séance d’épouillage
Les bonobos
Comme les chimpanzés, les bonobos possèdent 98% de gènes identiques aux nôtres.
Cette espèce de singes n’a été identifiée qu’en
1929, car ils étaient auparavant considérés
comme des chimpanzés!
Les bonobos, souvent appelés chimpanzés
nains, ont simplement un visage plus longiligne
et des membres plus allongés que ceux des
chimpanzés. Leur pelage et leur face sont complètement noirs.
Bénin
Nigéria
Côte
d’Ivoire
Ghana
République
Centrafricaine
Cameroun
Gabon
Congo
République
Démocratique du Congo
Les bonobos vivent aussi en petits groupes qui
se rassemblent en communauté à diverses occasions.
Ce sont les femelles qui partent de leur groupe
natal vers 9 ans. Elles tentent d’instaurer des
Angola
Répartition géographique des bonobos
Bonobo Pan paniscus
Taille et poids: Mâle: 110 cm et 40 kg
Femelle: 70-95 cm et 30 kg
Longévité: environ 40 ans en milieu naturel
Reproduction: Puberté: 6-8 ans
Habitat:
© Martin Harvey/WWF-Canon
Mode de vie:
Alimentation:
Première portée: 13-14 ans
Gestation: 8 mois
Intervalle entre 2 portées: 4-5 ans
fission-fusion
Régime omnivore: fruits et graines
essentiellement, feuilles et fleurs, insectes,
et petits animaux
République démocratique du Congo,
dans le bassin du Congo, délimité
au nord et à l’ouest par le fleuve
léopard
Prédateur:
Population
estimée: 1980: 100000
2011: 20000
Situation: en danger d’extinction
Jeux de bonobos
12
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
relations sociales avec les femelles plus âgées,
car c’est le lien le plus puissant dans une société bonobo. En effet, contrairement aux chimpanzés, le rôle dominant revient aux femelles.
Celles-ci bénéficient d’une préséance sur la
nourriture par rapport aux mâles.
Les bonobos ne sont généralement pas connus
pour l'utilisation d'outils, mais ils ont été observés
en train d'avaler des feuilles, pour se débarrasser
de parasites intestinaux. Avaler ces feuilles rugueuses au lieu de les mastiquer comme ils le
font habituellement facilite l’expulsion des vers.
Les gorilles
Bien qu’il puisse être impressionnant, le gorille
se révèle être un paisible végétarien.
© Martin Harvey/WWF-Canon
Plus pacifiques que les chimpanzés, les bonobos se bagarrent néanmoins souvent. Pour résoudre leurs conflits, faire du troc ou tisser des
liens, ils passent par le sexe. Celui-ci occupe
d’ailleurs une place si importante dans leurs
mœurs que l’on qualifie souvent la sexualité des
bonobos de débridée!
Bonobo s’abreuvant à la rivière
Gorille
Espèces:
Taille et poids:
Bénin
Nigéria
République
Centrafricaine
Cameroun
Gabon
Longévité:
Reproduction:
Congo
République
Démocratique du Congo
Mode de vie:
Répartition géographique des gorilles
Il existe deux espèces de gorilles ainsi que 4
sous-espèces. Les gorilles de l’Est sont plus
foncés, plus poilus et plus râblés que ceux de
l’Ouest. Cette différence d’apparence, ainsi
qu’un régime alimentaire davantage porté sur
Alimentation:
Habitat:
Gorilles de l’Ouest Gorilla gorilla
Gorilles de l’Est Gorilla beringei
Mâle: 160-170 cm debout et 160-180 kg
Femelle: 140-150 cm debout et 70-90 kg
environ 35 ans en milieu naturel
et jusqu’à 50 ans en captivité
Puberté: 7-8 ans
Première portée: 10-11 ans
Gestation: 8 mois et demi
Intervalle entre 2 portées: 4 ans
harem familial pouvant comporter
jusqu’à 30 individus
alimentation principalement végétarienne:
feuilles, bourgeons, pousses, tiges, racines
bulbes, sève, écorces, fruits, insectes
forêts tropicales d’Afrique
(Nigéria, Cameroun, Angola, République
centrafricaine, République démocratique
du Congo, Guinée équatoriale, Gabon,
Rwanda, Ouganda)
léopard
© Martin Harvey/WWF-Canon
Prédateur:
Population
estimée: Gorilles de la rivière Cross: 250-300
Situation:
Gorilles des plaines
de l’Ouest: 125000-200000
Gorilles des plaines de l’Est: 1998: 16900
2011: 5000
Gorilles des montagnes: 1981: 250
2011: 780
en danger critique d’extinction
Gorille avec son petit sur le ventre
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
13
Le saviez-vous?
La parade d’intimidation du gorille qui
consiste à pousser des cris, à se dresser
sur ses pattes arrière en se frappant la
poitrine et à se ruer sur l’intrus n’est
qu’une pseudo-attaque. Elle se termine
brusquement et le gorille disparaît dans
les fourrés sans avoir touché l’intrus.
jeunes mâles approchent l’âge adulte, il les
chasse. Les mâles solitaires sont donc
constamment à la recherche de femelles et il
n’est pas rare qu’ils essaient de briser l’autorité du chef d’un harem.
© naturepl.com/T.J. Rich/WWF
Chez les gorilles des montagnes en revanche,
près de la moitié des groupes comprennent
jusqu’à 6 dos argentés qui se partagent les femelles quand le mâle dominant prend de l’âge!
Dos argenté (gorille de l’Ouest)
les feuilles que sur les fruits sont notamment
expliqués par l’environnement dans lequel vivent les gorilles de l’Est. Il est situé plus en altitude que les plaines de l’Ouest.
On observe également des différences comportementales. Chez les gorilles de l’Ouest,
la structure sociale s’apparente aux harems.
Un mâle dominant, le dos argenté, vit avec
ses femelles et leurs petits, et dès que les
En se frappant la poitrine, le gorille est capable
d’émettre des sons qui résonnent jusqu’à 1 km
à la ronde. Des organes dont nous sommes
dépourvus en sont la cause. Ces sacs vocaux,
poches bien distinctes des poumons qui se situent juste sous la peau et que le gorille peut
remplir d’air à sa guise, fonctionnent comme
des caisses de résonance. Outre le fait d’impressionner ses adversaires et de séduire les
femelles, cette pratique permet également de
communiquer.
Les gorilles ne font pas exception à la règle.
Comme les autres anthropoïdes, ils fabriquent
à l’aide de branchages et de feuilles des nids
pour la sieste ou pour la nuit. L’habitude varie
selon les groupes, certains dormant toujours à
terre et d’autres préférant se reposer dans les
arbres. Des femelles placent parfois leur nid à
20 m du sol!
Les orangs-outans
Aujourd’hui, ces grands singes ne se trouvent
qu’en Indonésie et en Malaisie. Les 3 sous-espèces de l’orang-outan de Bornéo sont plus foncées et ont une face plus arrondie que
l’orang-outan de Sumatra.
14
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
© David Lawson/WWF-UK
Orang-outan signifie en malais «homme des
bois». Chez les Iban de Bornéo, l’orang-outan
incarnait le dieu de la guerre et les Dayak
croyaient que les hommes pouvaient se transformer en singes et vice-versa. Une légende javanaise raconte d’ailleurs que les orangs-outans
sont dotés de parole, mais qu’ils ne nous parlent
pas de peur de devoir être mis au travail.
Orang-outan mâle (Bornéo)
Malaisie
Orang-outan
Espèces: Orang-outan de Bornéo Pongo pygmaeus
Orang-outan de Sumatra Pongo abelii
Taille et poids: Mâle: 140 cm et 90 kg
Indonésie
Longévité:
Reproduction:
Répartition géographique des orangs-outans
A la maturité, l’orang-outan mâle acquiert des
bourrelets graisseux en forme de demi-lune sur
les joues et une poche sous la gorge, le sac laryngien, qui lui permet d’amplifier ses appels en
de longs cris – affirmant par la même occasion
son rôle de reproducteur – tout en avertissant les
autres mâles de sa présence pour ne pas les
croiser.
L’orang-outan mène en effet une vie plutôt solitaire et n’a pas de territoire fixe. Plus grand mammifère arboricole au monde, il se déplace dans
les arbres à la recherche de fruits mûrs. Plus
lourd que le gibbon, il se meut lentement et avec
précaution.
La majorité des orangs-outans est nomade mais
revient régulièrement dans une zone donnée.
Ceux qu’on appelle «les résidents» constituent
une minorité et possèdent un haut statut social:
ils ont accès à plusieurs femelles dont les territoires chevauchent le leur.
Mode de vie:
Alimentation:
Habitat:
Prédateur:
Femelle: 110 cm et 40 kg
40 ans en milieu naturel
et jusqu’à 50 ans en captivité
Puberté: 9-10 ans
(mâle adulte à 15 ans)
Première portée: 13-14 ans
Gestation: 8 mois et demi
Intervalle entre 2 portées: 7-8 ans
semi-solitaire
Régime essentiellement végétarien:
fruits et graines, écorce, feuilles,
miel et insectes
Forêts tropicales humides, forêts
marécageuses de tourbières et zones
montagneuses de Bornéo et Sumatra
Panthère longibande, python, tigre,
cochon sauvage
Population
estimée: 7000 à Sumatra et 55000 à Bornéo;
Situation:
on estime qu’il y a 91% moins
d’orangs-outans actuellement
qu’au début du XXe siècle!
en danger critique d’extinction
Les femelles et les mâles ne se rencontrent
ainsi que pour s’accoupler. La femelle s’occupe
ensuite seule de son petit et l’élève pendant
près de 8 ans! Le lien qui se crée alors est le
plus fort de ceux qui existent chez les autres
mammifères, à part peut-être chez l’homme. Il
ne se rompra jamais: adulte, le jeune singe arrangera des rencontres très régulières avec sa
mère au détour de ses pérégrinations arboricoles.
© Fletcher & Baylis/WWF-Indonesia
Bien qu’inventif et plus précis que le chimpanzé
lors de tests en captivité, l’orang-outan en liberté
emploie peu d’outils. S’il sait néanmoins fabriquer des chapeaux contre la pluie ou manier la
cuiller en bois pour récolter du miel, c’est dans
la construction de nid que le singe roux excelle!
Il est extrêmement sélectif quant au choix des
matériaux: essence et type de feuilles, taille ou
structure de l’arbre qui les accueille, il prête attention à tout!
Jeune orang-outan mâle
dans un centre de réhabilitation de Sumatra
Le saviez-vous?
L’envergure des bras d’un orang-outan
peut atteindre 2,40 m!
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile –Singe qui peut !
15
Les gibbons
à la puberté. Il arrive cependant que les parents
les chassent avant qu’ils ne leur fassent concurrence: bien que les gibbons ne fonctionnent pas
selon le mode dominant-dominé, ils sont territoriaux.
Les gibbons sont des acrobates-nés. Le personnage de Tarzan en est d’ailleurs inspiré!
Chine
Myanmar
Thaïlande
Ces petits singes anthropoïdes possèdent de très
longs bras et sont légers. Ils se déplacent d’arbre
en arbre, espacés parfois de 15 mètres à la seule
force de leurs bras. On appelle ceci la brachiation.
Laos
Cambodge
Vietnam
Malaisie
Les gibbons sont de talentueux chanteurs. Ils
commencent dès l’aube à chanter. Mâle et femelle d’un même couple vocalisent en duo, alternant mélopées complémentaires. Ces chants
montent en tonalités à mesure que les gibbons
s’exaltent et peuvent s’entendre à des kilomètres.
Indonésie
Répartition géographique des gibbons
Gibbon Hylobatidae
Taille et poids:
Longévité:
Reproduction:
Mode de vie:
Alimentation:
Habitat:
- Hoolock
- Nomascus
- Hylobates
- Symphalangus
Mâle: 45-65 cm et 5-7,5 kg
Femelle: 45-65 cm et 4-6,6 kg
25-30 ans en milieu naturel
et jusqu’à 50 ans en captivité
Maturité sexuelle: 6-7 ans
Première portée: 7 ans
Gestation: environ 7 mois
Intervalle entre 2 portées: 2-3 ans
Couple ou groupe familial de quelques
individus
Régime omnivore, composé
essentiellement de fruits et de feuilles,
d’oeufs et d’insectes
Canopée des forêts vierges des plaines
et des collines en Asie du Sud-Est
(Birmanie, Bangladesh, Inde, Vietnam,
Cambodge, Laos, Thaïlande, Bornéo,
Sumatra, Java)
Python
© Martin Harvey/WWF-Canon
Espèces: 17 espèces se répartissant en 4 genres:
Siamang (le plus grand des gibbons)
Prédateur:
Population
estimée: Données incomplètes
Situation: Statut vulnérable pour le gibbon
à joues blanches, statut en danger critique
d’extinction pour le gibbon de Cao-Vit,
statut en danger d’extinction pour les 15
autres espèces de gibbons
Les gibbons vivent majoritairement en couple et
se partagent l’éducation des petits. Une famille
de gibbons ne compte jamais plus de 4 ou 5 individus, car les jeunes la quittent de leur plein gré
16
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
Outre ces chants servant à avertir leurs congénères des limites de leur territoire, les gibbons
possèdent 7 expressions vocales de base, dont
la signification change en fonction du contexte:
arrivée d’un prédateur, conflit, changement anormal dans l’environnement, contact…
Les gibbons sont les seuls anthropoïdes à ne
pas céder à la sieste de l’après-midi. Ils demeurent actifs toute la journée, mais vont se coucher
plusieurs heures avant le coucher du soleil. Ils
ne construisent pas non plus de nids, préférant
dormir assis sur une branche, les bras autour
des genoux et la tête repliée à l’intérieur.
Le saviez-vous?
Singe anthropoïde le plus arboricole, il
arrive cependant au gibbon de devoir
se déplacer sur la terre ferme: il court
alors tout en levant les bras au-dessus
de sa tête!
Fiche d’activité n o 2
Les singes et la parole
Mots-clés
larynx, cordes vocales
Type d’activité
expérience
Objectifs
● découvrir le rôle du larynx quant au language
● comprendre pourquoi les singes ne peuvent pas parler comme les humains
Matériel
● nombre de verres remplis d’eau correspondant au nombre
d’élèves de la classe
Lieu
à l’extérieur
Durée
1/4 d’heure pour l’expérience et 1/2 heure pour la discussion avec les élèves
Marche à suivre pour l’enseignant
1 Chaque enfant essaye de boire une gorgée de son verre d’eau et de respirer en même temps.
2 Dans un second temps, l’élève tente de prononcer des mots ou des lettres tout en plaquant
sa langue contre le palais.
3 Chaque enfant place une main sur son cou et parle en même temps.
Discussion avec la classe
• Les deux premières expériences ont-elles été
concluantes?
• Que peuvent en dire les enfants?
• Qu’ont-ils senti lors de la troisième expérience?
✄
o
Fiche d’activité n 2
Prénom
Les singes et la parole
Les organes des hommes et ceux des grands singes se ressemblent.
Pourquoi donc nos cousins ne parlent-ils pas comme nous?
Mais comment arrivons-nous à parler d’ailleurs? Premièrement, nous respirons.
L’air expulsé par les poumons met en mouvement les cordes vocales qui se trouvent au milieu
du cou, dans ce qu’on appelle le larynx. C’est au niveau de cet organe que se réunissent les
voies de l’air et de la nourriture, soit la trachée et l’œsophage. Les vibrations des cordes vocales
produisent des sons. C’est la deuxième étape. Enfin troisièmement, nous arrivons à transformer
ces sons en langage articulé grâce au pharynx, sorte de caisse de résonance qui va les filtrer.
C’est grâce à notre palais, qui s’abaisse ou se relève, ainsi qu’à notre langue extrêmement mobile
et à nos lèvres que nous émettons ensuite des voyelles, des consonnes et des mots!
Les grands singes, quant à eux, n’ont pas accès au langage articulé. La raison est très simple.
Leur larynx est situé beaucoup plus haut dans la gorge, à la même hauteur que leur langue.
Leur cavité pharyngale n’est pas assez grande pour jouer le rôle de filtre. De plus, leur langue
plus large et plus plate que la nôtre occupe toute la bouche et les empêche de former les mêmes
sons que nous.
Cependant les singes, ainsi que nos nourrissons dont le larynx descend après environ 8 mois,
peuvent boire et respirer en même temps, chose que nous ne pouvons pas faire!
Mais ce n’est pas parce qu’ils ne peuvent pas parler que les grands singes ne communiquent pas.
Ils le font entre eux au moyen de mimiques, de gestes et de divers cris. Certains singes à qui on a
appris un langage des signes ou de symboles arrivent même à tenir de petites discussions avec des hommes!
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
17
o
Fiche d’activité n 3
Prénom
Dian Fossey et les gorilles
Lis le texte ci-dessous et réponds ensuite aux questions.
Les belles journées ensoleillées font la joie des gorilles. Pendant qu’ils se reposent ou se nourrissent, ils émettent des vocalises ressemblants à des rots: naoum, naoum, naoum, qui provoquent
des réponses similaires des animaux alentour. L’imitation de ces vocalisations est un excellent
moyen de contact pour l’homme quand les gorilles sont partiellement ou entièrement cachés dans
la forêt. J’informais ainsi les gorilles de ma présence par le bruit que je faisais en approchant.
Ce type de «vocalisations-rots», comme je les appelai, est la forme la plus fréquente de communication orale à l’intérieur d’un même groupe. Prolongées, elles expriment le contentement. Plus
courtes, elles sont utilisées dans le sens d’un léger reproche envers des jeunes.
Le «grognement de porc», une autre vocalisation, est employé par les dos argentés pour faire cesser une querelle dans le groupe. Les femelles peuvent utiliser ce type de vocalisations lors de
conflits à propos de la nourriture ou encore avec leurs enfants quand elles ne veulent plus qu’ils
tètent. Les jeunes poussent ce genre de grognements au cours de certains jeux brutaux.
Ce n’est que lorsque les gorilles se furent habitués à ma présence qu’ils remplacèrent leurs signaux
d’alarme exprimés par des cris et des grognements par ces fameuses vocalisations de communication.
Fin 1972, quand les premiers étudiants commencèrent à travailler à Karisoke, mes premiers cours
commençaient toujours par des «vocalisations-rots». Certains ne réussirent jamais à imiter correctement les sons. Je me souviens d’un étudiant dont les imitations ressemblaient à un chevrotement. Pourtant, au bout de quelques semaines, les gorilles s’habituèrent à son signal sonore de
bienvenue.
Parfois, les étudiants et moi-même tombions sur des gorilles, sans avoir eu le temps de les avertir
de notre présence. Les animaux chargeaient alors, surtout si plusieurs groupes étaient proches
les uns des autres, s’ils se déplaçaient dans une zone dangereuse fréquentée par les braconniers,
ou s’il y avait parmi eux un nouveau-né.
Je suivais un jour les traces d’un groupe de gorilles que je pensais à plusieurs heures de marche
devant moi. L’air fut soudain déchiré par les cris stridents de cinq gorilles qui dévalaient la colline
en chargeant dans ma direction. Quand le dos argenté me reconnut, il freina brusquement. Il était
environ à un mètre de moi. Les quatre mâles qui le suivaient lui tombèrent dessus. Je me laissai
glisser lentement à terre, prenant une pose soumise. Les poils des gorilles se dressaient au-dessus
de leur tête et ils montraient les dents. Je restai immobile pendant plus d’une demi-heure, car les
mâles se mettaient à crier dès que j’esquissai un mouvement. Finalement, je fis semblant de manger de l’herbe. Ils me laissèrent faire puis, d’un pas raide, remontèrent la colline.
Tout en sachant que les charges des gorilles sont purement défensives, on réagit instinctivement
par la fuite, impulsion qui invite les gorilles à la poursuite. Convaincue de la gentillesse des gorilles,
j’ai toujours pensé que leurs charges ressortaient de l’intimidation et n’ai jamais hésité à rester sur
place. Devant la violence de leurs cris et la rapidité de leur approche, je m’accrochais fermement
aux plantes qui m’entouraient. Si je n’avais pas eu ce support, j’aurais certainement tourné les talons et me serais enfuie à toutes jambes.
Adaptation d’un passage du livre de Dian Fossey, Gorilles dans la brume: treize ans chez les gorilles, paru en 1983, deux ans avant son assassinat
par des braconniers.
18
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
o
Fiche d’activité n 3
Prénom
Dian Fossey et les gorilles: questions
1. Que représentent les «vocalisations-rots» que les gorilles utilisent
et à quoi servent-elles?
2. A ton avis, pourquoi la primatologue Dian Fossey impose des leçons
de «vocalisations-rots» aux étudiants qui viennent la rejoindre sur le terrain?
3. Qu’est-ce qui pousse les gorilles à charger?
4. Dans l’anecdote que raconte Dian Fossey, saurais-tu dire pourquoi les mâles
lui foncent dessus?
5. Selon toi, quel problème pourrait poser le fait d’habituer les gorilles
à la présence de l’homme?
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
19
o
Fiche d’activité n 4
Prénom
Jeu des 5 familles
Jeu à 4 joueurs. Chaque joueur reçoit 5 cartes et doit essayer de reconstituer le plus de familles possibles.
Dès qu’une famille est complète, il pose les cartes devant lui.
Le premier joueur commence en demandant à un autre joueur une carte qui lui manque et qu’il souhaite obtenir
(ex. As-tu le père dans la famille Gibbons? ). La carte lui est donnée seulement s’il répond correctement à la
question. Le tour passe ensuite au joueur se trouvant à sa gauche, et ainsi de suite.
✄
LE PÈRE CHIMPANZÉ
LA MÈRE CHIMPANZÉ
LE PETIT CHIMPANZÉ
Les mâles vont parfois à la chasse.
Que ne chassent-ils pas:
antilopes, petits singes
ou chats sauvages?
Quel est l’intervalle de temps en
moyenne entre deux portées pour
une mère chimpanzé?
A. 2-3 ans
B. 5-6 ans
C. 8 ans
Combien de temps en moyenne peut
vivre un chimpanzé dans la nature?
A. 20 à 30 ans
B. 30 à 40 ans
C. 50 à 60 ans
LE PÈRE BONOBO
LA MÈRE BONOBO
LE PETIT BONOBO
LE JEUNE BONOBO
Combien en moyenne mesure un
mâle bonobo adulte?
A. 95 cm
B. 110 cm
C. 140 cm
Qui a le rôle dominant
chez les bonobos?
A. Les mâles
B. Les vieilles femelles
C. Les petits
Combien de mois le petit reste-il
dans le ventre de sa mère?
A. 3 mois
B. 6 mois
C. 8 mois
Où vivent les bonobos?
A. Dans le bassin du Congo
B. Sur l’ile de Sumatra en Indonésie
C. En Amazonie
LE PÈRE GORILLE
LA MÈRE GORILLE
LE PETIT GORILLE
Comment appelle-t-on un mâle
pleinement adulte?
A. Un dos argenté
B. Un dos gris
C. Un dos blanc
À quel âge environ une guenon
gorille met bas son premier petit?
A. 5-6 ans
B. 10-11 ans
C. 15-16 ans
Le petit apprend en regardant
et en imitant sa mère.
Vrai ou faux?
Chez les gorilles de l’Ouest,
que fait le jeune adulte?
A. Il aide le mâle dominant
à contrôler le harem.
B. Il quitte le groupe à la
recherche d’autres femelles.
C. Il tue son père.
LE PETIT ORANG-OUTAN
LE JEUNE ORANG-OUTAN
Combien de temps le petit reste-il
auprès de sa mère?
A. 4 ans
B. 6 ans
C. 8 ans
Où vivent les orangs-outans?
A. A Madagascar
B. A Sumatra et Bornéo
C. Sur les îles
de Papouasie-Nouvelle Guinée
LE PÈRE ORANG-OUTAN
Grâce à quel organe le mâle adulte
arrive-t-il à amplifier ses cris?
A. Ses bourrelets graisseux
en demi-lune
B. Son sac laryngien
(poche sous la gorge)
C. Ses poumons
Les orangs-outans vivent en couple.
Vrai ou faux?
LE PÈRE GIBBON
LA MÈRE GIBBON
Un gorille pèse jusqu’à 180 kg.
Combien environ pèse un gibbon
mâle adulte?
A. 5-7,5 kg
B. 15-20 kg
C. 30 kg
Les gibbons vivent en couple.
Que font-ils toujours à l’aube?
A. Ils se baignent
B. Ils chantent en duo
C. Ils vont chasser
LA MÈRE ORANG-OUTAN
LE PETIT GIBBON
Le petit apprend avec ses parents
à se déplacer dans les arbres avec
ses bras. Comment s’appelle cette
manière de se déplacer?
A. La quadrupédie
B. La brachiation
C. La bipédie
LE JEUNE CHIMPANZÉ
Les chimpanzés sont complètement
végétariens. Vrai ou faux?
LE JEUNE GORILLE
LE JEUNE GIBBON
Le gibbon est le seul des grands
singes à ne pas construire
de nid pour dormir.
Vrai ou faux?
A agrandir lors de l’impression
20
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
Chapitre 3: menaces sur les grands
singes et la forêt tropicale!
La décimation à large échelle des grands singes
a débuté dès la seconde partie du XXe siècle.
Dans les années 1960 et 1970, les singes anthropoïdes étaient en effet capturés pour alimenter zoos, cirques et laboratoires de recherche.
Pour chaque petit livré vivant, il fallait compter
sur la mort d’une dizaine de singes: les mères et
parfois les mâles trop protecteurs étaient tués
lors de la capture, et de nombreux petits ne survivaient souvent pas au voyage. Si actuellement
ce trafic a été démantelé grâce à l’adoption par
plus d’une centaine de pays de la Convention de
Washington sur la protection des espèces animales (CITES) et au succès des élevages dans
les zoos, la capture de jeunes singes perdure au
profit de particuliers, qui les achètent toujours
comme animaux de compagnie. La vente locale
de gibbons et d’orangs-outans est particulièrement répandue en Asie du Sud-Est, mais de
grands ports internationaux comme Singapour
et Hong-Kong servent également de plaques
tournantes pour un marché mondial très lucratif:
aux Etats-Unis, on recense ainsi plus de 15000
singes achetés illégalement comme animaux de
compagnie.
Le saviez-vous?
Aucun grand singe ne peut être légalement utilisé pour la recherche scientifique
en Europe depuis 2002. Cependant, bien
que leur nombre diminue du fait de l’interdiction de la reproduction en captivité
et de leur importation, il existe encore un
millier de chimpanzés de laboratoire aux
USA1.
A cause de leur grande proximité génétique, les
singes anthropoïdes sont très vulnérables à la
transmission de maladies par l’homme et inversement. Le virus Ebola en est un bon exemple.
La première épidémie au Soudan date de 1976
et a touché aussi bien les hommes que les
grands singes. Depuis lors, ce virus s’est propagé vers l’Ouest, décimant des populations entières de grands singes – il aurait fait 5 000
victimes durant quelques mois en 2002. Les
grands singes sont également très sensibles à
d’autres virus, comme ceux de la grippe, et peuvent même en mourir.
© David Greer
Selon la liste rouge de l’Union internationale pour
la conservation de la nature (UICN), toutes les
espèces de grands singes sont menacées, leur
statut oscillant entre «en danger» et «en danger
critique d’extinction».
Mais la chute des populations des grands singes
– l’on parle ici d’un déclin de plus de 70% durant
les 10 dernières années2 – a pour principale
cause la destruction de leur habitat par l’homme.
Les grands singes, étant étroitement adaptés à
la vie arboricole dans les forêts tropicales qui leur
fournissent nourriture et couvert, ne peuvent simplement pas survivre dans des milieux dégradés
par les activités humaines.
© Mark Edwards /WWF-Canon
La déforestation frénétique pratiquée dans
toutes les forêts tropicales du globe, résulte en
réalité de plusieurs activités régies par de
grands enjeux économiques: les coupes rases
de bois précieux légales et illégales côtoient les
plantations de monocultures défrichées par le
feu telles que le palmier à huile, le soja ou encore l’hévéa, le fameux arbre à caoutchouc,
Défrichement par le feu à Sumatra
1 http://www.rtbf.be/info/societe/detail_usa-de-vieux-chimpanzes-malades-pour-tester-des-medicaments?id=5726163]
2 David Greer, compte-rendu du programme WWF «African
Great Apes», décembre 2011
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
21
© Alain Compost/WWF-Canon
Déboisement illégal à Sumatra pour la fabrication de pâte à papier
sans oublier les prairies artificielles pour l’élevage bovin ou les cultures destinées à la production d’agro-carburants.
La dégradation et le morcellement de la forêt
sont encore accentués par les exploitations minières et par la croissance démographique des
populations locales: les ressources forestières
sont de plus en plus sollicitées pour le bois de
© Adriano Gambarini/WWF-Brazil
Si l’Asie du Sud-Est a encore le monopole dans
la production d’huile de palme, l’Afrique qui rasait
ses forêts au bénéfice du café et du cacao, voit
apparaître les premiers investisseurs dans cette
culture, comme l’illustre l’exemple récent de
cette compagnie américaine qui tente de créer
des plantations de palmiers au Cameroun, précisément sur le territoire des gorilles de la rivière
Cross4.
Monoculture de soja au Brésil
chauffe et la culture sur brûlis (mise en culture
de terrains défrichés par le feu). Quant aux réseaux routiers qui ne cessent de s’étendre dans
la forêt, ils facilitent particulièrement le travail des
braconniers. L’on assiste en effet à une recrudescence du braconnage. En plus d’être hautement prisée par les élites urbaines, la viande de
brousse demeure un apport non négligeable
© Tantyo Bangun/WWF-Canon
Le saviez-vous?
A Sumatra, plus de 100 millions de m3 de
bois sont coupés chaque année pour alimenter la douzaine d’usines de pâte à
papier installées sur l’île; 65% des arbres
sont issus de la forêt, le reste de plantations d’acacias ou d’eucalyptus3.
Palmiers dans la fumée d’incendies en Indonésie
22
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
3 Boesch Christophe, Grundmann Emmanuelle et Mulhauser
Blaise, Manifeste pour les grands singes, Le savoir suisse,
Lausanne, 2011
4 David Greer, compte-rendu du programme WWF «African
Great Apes», décembre 2011
pour nourrir les ouvriers des «villes» de l’industrie du bois et des mines. Plusieurs cas de vente
et de consommation de viande de grands singes
ont également été relevés dans de grandes villes
européennes et américaines. Un tel commerce
met en péril la survie des grands singes, d’autant
plus qu’ils se reproduisent à un rythme très espacé!
• En plus de mettre à mal la biodiversité, la déforestation engendre une érosion des sols, due
au manque de végétation. La mince couche
d’humus est rapidement emportée, provoquant alors une désertification progressive.
• Les conditions climatiques locales tendent par
ailleurs à se modifier. Comme la formation des
nuages et le volume des précipitations sont
perturbés, les sécheresses deviennent plus
fréquentes.
Bûcheron à l’œuvre à Bornéo
• Les produits chimiques employés dans les monocultures empoisonnent les eaux de ruissellement et polluent ainsi nombre de cours
d’eau.
Il est à craindre que les conséquences environnementales deviennent de plus en plus graves.
L’on peut en effet calculer, selon le rythme actuel
de déforestation, que d’ici 2030, 10% de l’habitat
des grands singes aura été préservé en Afrique
et seulement 1% en Asie5!
© Jürgen Freund / WWF
© Mark Edwards / WWF-Canon
• La destruction par le feu représente le quart
des émissions mondiales de CO2, l’un des
principaux gaz à effet de serre responsables
du réchauffement climatique.
© Martin Harvey/WWF-Canon
Enfin, le pillage et la destruction des forêts tropicales, outre le fait de porter atteinte à la survie
des grands singes, ont des conséquences directes sur l’environnement.
Route conduisant à des plantations
de palmiers à Sumatra
5 Boesch Christophe, Grundmann Emmanuelle et Mulhauser
Blaise, Manifeste pour les grands singes, Le savoir suisse,
Lausanne, 2011
Palmiers à huile en Papouasie-Nouvelle Guinée
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
23
Fiche d’activité n o 5
«Gibbons, attention»!
Mots-clés
menaces, braconniers, déforestation
Type d’activité
jeu de mise en situation (variante des chaises musicales et des chats/souris)
Objectifs
● identifier les dangers menaçant les grands singes, ici les gibbons
● mettre en évidence le rôle de l’homme dans ces menaces
Matériel
● moitié moins de cerceaux que d’élèves (ou tapis de sol, caissons… )
● des sautoirs de deux couleurs différentes (par exemple jaune et rouge)
Lieu
à l’extérieur, dans une salle de gymnastique
Durée
30 minutes de jeu et 15 minutes de discussion
Règles du jeu
Il s’agit d’un jeu dynamique, où plusieurs enfants
«braconniers» essaient d’attraper d’autres enfants «gibbons». Ceux-ci se déplacent les bras
en l’air, imitant le gibbon mal à l’aise au sol avec
ses longs membres. Les cerceaux disposés
dans un espace assez large pour que l’on puisse
y courir sont des refuges qui peuvent abriter
jusqu’à 3 gibbons: ils représentent les arbres
d’une forêt tropicale malaisienne. Au fil du jeu,
l’enseignant retire des cerceaux.
1. L’enfant qui souhaite être le braconnier reçoit
un sautoir jaune. Tous les autres reçoivent un
sautoir rouge: ils représentent des gibbons à
mains blanches qui vagabondent d’arbres en
arbres à la recherche de nourriture. Lorsque
le jeu commence, tous les élèves sont à l’intérieur des cerceaux, à l’exception du braconnier, qui se trouve un peu plus loin. Au signe
de l’enseignant, le braconnier entre dans la
forêt.
2. A chaque fois que l’enseignant tape dans ses
mains et crie «Gibbons, attention!», les gibbons doivent changer d’arbre. Quand ils sont
hors des cerceaux, le braconnier peut les toucher et ils deviennent braconniers à leur tour,
recevant alors un sautoir jaune.
3. Avant de relancer en disant «Gibbons, attention!», l’enseignant décide 3 ou 4 fois
pendant le jeu d’enlever des cerceaux, de
façon à créer deux ensembles séparés (il
sera plus risqué pour les enfants cherchant
un refuge de traverser cette route). A ce moment-là, les braconniers se retirent de la
24
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
forêt. L’enseignant choisit une raison de cette
déforestation parmi celles-ci et la dit à haute
voix:
• Une entreprise forestière européenne s’est
installée dans une région de Sumatra et
commence aussitôt à abattre des arbres
pour en faire de la pâte à papier.
• Dans une concession chinoise, l’on rase
des pans entiers de forêt: ce bois est destiné à fabriquer meubles et parquets pour
les pays européens.
• Des entrepreneurs malaisiens brûlent des
hectares de forêt afin d’y planter des palmiers à huile.
• Des villageois décident d’agrandir leur surface cultivable et brûlent une partie de la
forêt.
© naturepl.com / Juan Carlos Munoz / WWF
Plantation de palmiers à huile à Bornéo
4. Afin de pimenter le jeu, l’enseignant peut
choisir à tout moment de transformer des gibbons en braconniers ou vice-versa, en énonçant une des raisons suivantes:
Voici quelques pistes pour une discussion
et une synthèse:
• Grâce aux réseaux de routes creusées
dans la forêt, les braconniers capturent un
jeune gibbon et tuent ses parents. Le petit
sera vendu comme animal de compagnie.
• Des villageois ou des exploitants d’entreprises forestières tuent un gibbon afin de le
manger.
• Des jeunes gibbons captifs interceptés par
la police sont relâchés dans la nature après
avoir passé quelques années dans un centre de réhabilitation.
• Quels sont les dangers qui menacent les
gibbons?
5. Il est possible de faire plusieurs parties de ce
jeu en 30 minutes. Quand le jeu s’essouffle,
l’enseignant y met fin. Il rassemble les enfants, et leur demande ce qu’ils ont appris
grâce au jeu.
• Est-ce que les autres grands singes sont
dans le même cas?
• Pourquoi est-ce que des villageois coupent des arbres dans la forêt? Pourquoi
pratiquent-ils la culture sur brûlis? Croissance de la population: augmentation des
besoins en bois de chauffe et en nourriture
(plantations de nouvelles cultures).
• Quels sont les problèmes que posent la
construction de routes au cœur de la
forêt?
• La forêt tropicale où vivent les grands
singes se trouve réduite à quelques enclaves, séparées les unes des autres par
des zones d’activités humaines. Quels
problèmes cela pose-t-il quand il n’y plus
assez de nourriture dans une zone?
© David Greer
• Pourquoi et pour qui des entreprises rasent-elles des pans entiers de forêt?
• Pourquoi les cultures d’huile de palme et
de soja ne cessent-elles de progresser?
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
25
Prénom
o
Fiche d’activité n 6
Les orangs-outans en danger
Place les mots suivants au bon endroit dans le texte.
Indonésie – braconnage - fruits – orangs-outans - espèces végétales - pesticides - palmier à huile
pollution – biodiversité– monocultures – arbres – destruction
Les forêts indo-malaises disparaissent pour la production de la pâte à papier, d’huile de palme, de caoutchouc
ou pour la coupe de bois destiné à fabriquer meubles et parquets. Cette immense couverture végétale où régnait une grande
(diversité animale et végétale) se voit grignotée de toutes parts par les
activités de l’industrie du bois et les cultures de soja et de palmier à huile.
La culture du
est devenue depuis les années 1990 la cause principale de la déforestation
dans ces régions: la Malaisie en cultive sur 2 millions d’hectares alors que l’
a planté près de
10 millions d’hectares de palmier (plus de 2 fois la Suisse!). Avant d’y planter des palmiers à huile, des parties
entières de forêts sont brûlées pour faire de la place, provoquant une
massive à cause de
la fumée qui s’élève dans le ciel. Ces monocultures de palmier nuisent d’ailleurs à l’environnement car des
quantités énormes de
(produits chimiques) sont utilisées.
En plus de ces zones de
(cultures d’une seule plante), la construction de pistes forestières
et de routes au cœur de la forêt facilite son morcellement en de petits îlots intacts, séparés les uns des autres.
La survie des orangs-outans est donc menacée. Habitués à parcourir de longues distances pour pouvoir se
nourrir – les arbres n’ont pas tous des
au même moment –, les orangs-outans se voient obligés
de traverser des terrains occupés par les hommes, risquant de se faire tuer ou capturer pour être vendus
comme animaux de compagnie.
En moyenne, 3 000 orangs-outans disparaissent chaque année à la suite de la
de la forêt,
des incendies et du
.
© Alain Compost/WWF-Canon
© James Morgan/WWF International
Les orangs-outans sont pourtant indispensables au rajeunissement de la forêt. En effet, ils se nourrissent de
plus de 100 fruits différents, dont ils recrachent ou défèquent les graines au cours de leurs déplacements. De
nouveaux
pourront ainsi pousser un peu partout dans la forêt. S’ils peuvent survivre dans des
forêts raisonnablement exploitées par l’homme, les
sont condamnés dans les vastes
monocultures de palmiers à huile où le nombre d’
est faible (par conséquent leurs
sources de nourriture le sont aussi). Si les orangs-outans s’éteignent, c’est tout un écosystème qui disparaîtra.
Traitement phytosanitaire
dans une plantation
de palmiers à huile à Sumatra
26
Déforestation à Bornéo 1950-2005,
et projections jusqu’en 2020.
Source: WWF
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
Plants de palmiers nouvellement plantés sur un pan
de forêt déboisé de Bornéo
Chapitre 4: comment préserver
les grands singes et la forêt tropicale?
De nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) et associations s’engagent depuis des dizaines d’années déjà dans le
développement et la mise en œuvre de projets
et de plans d’action en vue de protéger ces extraordinaires écosystèmes. Le WWF coopère
notamment sur des projets qui vont dans ce
sens, comme par exemple le Programme pour
les grands singes d’Afrique (African Great Apes
Programme) créé en 2002.
Volcan Sabinyo dans les Virunga
zones entières interdites d’utilisation, le WWF a
rapidement compris qu’il fallait intégrer les communautés locales à ses projets environnementaux pour qu’ils fonctionnent. Les zones
protégées ne peuvent en effet être préservées
que si l’on implique les populations toujours plus
nombreuses qui vivent des ressources de la
forêt. La réussite de ces projets repose par
conséquent sur la participation et l’implication
des populations locales.
© Martin Harvey/WWF-Canon
S’il y a 40 ans sa politique en matière de protection des forêts tropicales consistait à établir des
© Martin Harvey/WWF-Canon
Les forêts tropicales abritent une prodigieuse diversité de plantes et d’animaux, régulent le climat et le cycle de l’eau et protègent les sols,
mais elles sont aussi une source d’approvisionnement en bois et en multiples autres matières
premières précieuses pour l’homme, comme le
rotin, le bambou, les fruits secs ou les plantes
aux propriétés médicinales. Pourtant, comme
nous l’avons déjà vu, elles se réduisent comme
peaux de chagrin, provoquant la disparition des
grands singes. La protection de ces derniers dépend en grande partie de la préservation de leur
habitat!
Patrouille de gardes dans les Virunga
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
27
© Martin Harvey/WWF-Canon
Monitoring dans le parc national des Virunga
Cependant, pour sauvegarder grands singes et
forêts tropicales, en plus des communautés villageoises locales, il faut tenir compte de tous les
autres acteurs concernés, notamment les entreprises forestières et les peuples chasseurs-cueilleurs trop souvent spoliés. Les moyens d’actions
engagés essaient ainsi d’associer les éléments
suivants:
• l’établissement d’aires protégées, comme la
création de parcs nationaux tels que Salonga
en République démocratique du Congo,
• la formation de gardes qui patrouillent pour éviter le braconnage,
• le développement de l’écotourisme tel qu’il est
proposé dans le projet Dzanga-Sangha au
Nord du bassin du Congo et d’autres activités
génératrices de revenus pour les populations
locales,
• la création de centres de réhabilitation pour les
jeunes singes (récupérés par les autorités, ils
passent plusieurs années au centre avant
d’être relâchés dans la nature), tels le centre
des Montagnes Kagwene pour les gorilles de
la rivière Cross ou celui de Nyaru Menteng à
Bornéo accueillant des orangs-outans,
• des activités de reboisement pour les besoins
en bois de chauffage,
• la gestion durable de concessions forestières,
• et la sensibilisation aux bonnes pratiques des
populations (par le biais de spectacles, d’émissions de radios, d’activités pédagogiques) et
des entreprises, aussi bien sur place que dans
les pays du Nord.
1 Boesch Christophe, Grundmann Emmanuelle et Mulhauser
Blaise, Manifeste pour les grands singes, Le savoir suisse,
Lausanne, 2011.
28
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
Cependant, il faut préciser que la corruption et la
non application des lois concernant le braconnage et la déforestation en vigueur dans ces
pays amoindrissent l’efficacité de ces projets. Un
travail accru au niveau étatique est donc plus
que nécessaire, ainsi que la poursuite du soutien
à la lutte contre le trafic d’animaux, qui a rapporté
près de 10 milliards de dollars en 2010, et à la
surveillance des sociétés internationales dont le
siège social se situe dans les pays occidentaux,
qui «oublient» de s’acquitter des impôts locaux.
Comment agir depuis la Suisse?
Nous venons de voir différents moyens d’action
pour préserver les grands singes et leur habitat.
Ces projets sur le terrain sont primordiaux si l’on
veut continuer à les protéger. Mais nous pouvons
également agir ici en Suisse. Nos choix en tant
que consomm’acteurs et nos gestes quotidiens
peuvent en effet contribuer à sauvegarder les
grands singes!
Le saviez-vous?
Dans l’ensemble des continents, plus de
2 000 gardes de parcs nationaux ou de
réserves naturelles ont été assassinés
ces 10 dernières années durant leur activité de protection des animaux et de la
nature. Ils sont le plus souvent victimes
de braconniers ou de rebelles armés,
mais aussi de réseaux internationaux du
crime organisé1.
Papier + carton = bois!
Plus de 40% du bois abattu industriellement sert
à fabriquer du papier. En utilisant le papier avec
parcimonie et en le recyclant, on préserve les forêts! Acheter des produits labellisés FSC (Forest
Stewardship Council) garantit que les matériaux
utilisés ont été exploités et fabriqués de façon
durable et respectueuse de l’environnement et
des populations locales.
• Employez les déchets d’impression comme
brouillons.
• Prenez soin de récolter le vieux papier et le
carton!
• Bois local plutôt que tropical: si la demande en
bois précieux diminue, les pressions sur les forêts tropicales seront moindres.
• Pensez à réparer vos produits en bois plutôt
que de toujours acheter du neuf!
Et surtout, faites passer le mot! La préservation des forêts tropicales et des grands singes
passe par l’information!
Pour plus d’informations:
www.wwf.ch
sous la rubrique: gestes écologiques
http://www.fsc-schweiz.ch/fr
http://www.maxhavelaar.ch/fr
© Alain Compost/WWF-Canon
Café + soja = déforestation
Les forêts tropicales reculent devant les monocultures de bananes, de café, de cacao, de
soja… Pourtant, il est possible de cultiver ces
denrées d’une manière rentable et respectueuse
des critères écologiques et sociaux, sur des surfaces déjà existantes! Des labels du commerce
équitable comme Fairtrade ou Max Havelaar en
témoignent.
Et l’huile de palme = ?
On trouve cette huile dans la plupart des produits
industrialisés. Sur les emballages, elle se cache
souvent sous les appellations «graisse/huile végétale», «kernelate de palme sodique», «palmitate d’isopropyle ou de cétyle».
En tant que consomm’acteur, vous pouvez inciter les entreprises à n’utiliser que de l’huile de
palme répondant aux directives de la Table
ronde sur la production durable d’huile de palme
(RSPO) et lutter ainsi contre la destruction des
forêts tropicales!
Vétérinaire soignant un jeune pensionnaire du centre de réhabilitation de Nyaru Menteng à Bornéo
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
29
Fiche d’activité n o 7
Une histoire pour sauver les grands singes!
Mots-clés
protection, projets, écotourisme, habituation, reboisement
Type d’activité
bricolage et expression orale inspirée du conte imagé (théâtre kamishibaï)
Objectifs
● comprendre le fonctionnement des organisations comme le WWF
dans leur contribution à la protection des grands singes et de la forêt
tropicale
● arriver à expliquer le contenu de projets à d’autres personnes
par le biais du théâtre en papier
● exercer l’expression orale et la pensée systémique
● confectionner un bricolage
Matériel
● les fiches des 2 projets
● un support cartonné
● deux baguettes à brochette par enfant
● de la colle, de la ficelle
● des ciseaux et des poinçons
● une feuille de papier épais ou cartonnée
● des feuilles collées ensemble à la manière d’un papyrus
● de quoi dessiner: peinture, crayons, feutres, néocolors
Lieu
en classe
Durée
3 fois 45 minutes
Marche à suivre pour l’enseignant
L’enseignant propose aux élèves de raconter à leurs copains ou à leur famille un projet de protection des grands singes et de la forêt tropicale en s’inspirant soit des projets décrits en détails
dans la fiche d’activité n° 7, soit en en imaginant un (centre de réhabilitation pour les jeunes singes,
patrouilles de gardes forestiers…). Ils s’aident pour cela du théâtre en papier qu’ils portent autour
du cou en y faisant défiler un rouleau d’images dessinées.
Construction du théâtre
1. Choisir le format du support cartonné ainsi que celui des feuilles de papier
(les feuilles du rouleau vont devoir être plus petites que les incisions pratiquées dans le support afin qu’elles puissent s’y insérer).
2. Faire deux incisions verticales assez espacées dans le support cartonné.
3. Percer deux trous dans les coins supérieurs de la feuille, passer au travers
un bout de la ficelle et nouer les deux extrémités.
4. Décorer le cadre du théâtre en papier.
5. Diviser le projet choisi en séquences et les dessiner.
6. Coller les séquences dessinées de l’histoire les unes aux autres en un
grand rouleau.
7. Glisser le rouleau dans les incisions.
8. Coller ensuite aux extrémités du rouleau les 2 baguettes. Enrouler ensuite
la majeure partie du rouleau autour d’une des baguettes, afin que le début
de l’histoire apparaisse dans le cadre.
9. S’entraîner à raconter le projet en petits groupes, en faisant avancer l’histoire en tournant la seconde baguette.
10.Raconter le projet de sauvegarde des grands singes choisi au plus grand
nombre de personnes possible!
30
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
o
Fiche d’activité n 7
Prénom
Le projet Ecomakala
Le parc des Virunga, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda, s’étend sur 800000 hectares. Il est
constitué de forêts tropicales, de savanes, de volcans et de chaînes de montagnes. C’est là que
vivent les gorilles des montagnes.
Le Programme Ecologique pour les Virunga vise à sensibiliser les communautés de la région du
plus ancien parc national africain sur l’importance de protéger l’environnement et de gérer durablement ses ressources, notamment grâce à des activités de reboisement.
Dans cette région, la population ne cesse de croître. Tous les habitants utilisent du charbon de bois
pour cuisiner. Et comme le besoin en bois de chauffage augmente et qu’il n’y en a pas suffisamment
à disposition, les habitants se fournissent dans les forêts protégées à l’intérieur du parc. Les arbres
sont coupés et des sentiers sont créés au cœur de la forêt, menaçant la forêt et ses animaux!
La déforestation et la production du charbon de bois sont en grande partie produits par des groupes
rebelles au gouvernement qui imposent leur prix à la population. Ainsi, entre 2002 et 2007, le prix
d’un sac de «makala» ou charbon de bois a augmenté de 300%! Ces prix exorbitants appauvrissent
la population.
Le projet Ecomakala du WWF, qui a débuté en 2007, prévoit de fournir à la population un charbon
de bois alternatif et durable à un prix tout à fait abordable.
Pour ce faire, des millions d’arbres ont été replantés (déjà 10 millions d’arbres sur 2'000 hectares!)
dans le but de produire du charbon. Ce sont des associations locales qui gèrent cette production:
seul le tiers des arbres est abattu après 4 ans. Les arbres coupés sont aussitôt remplacés par de
jeunes plants. Cette nouvelle forêt se régénère ainsi graduellement. Le reboisement procure donc
du bois pour le charbon, et les habitants n’ont plus besoin de détruire la forêt du parc des Virunga.
Actuellement, le WWF prépare la deuxième phase du projet: la transformation du bois en charbon.
Il faut que le processus de transformation en charbon – les arbres doivent être brûlés – soit le plus
efficace possible pour éviter tout gaspillage. Il faut ensuite que ce charbon soit vendu à bas prix
pour que les habitants puissent se le procurer.
En résumé, le projet Ecomakala permet donc de ralentir la déforestation, de créer des emplois
dans les plantations, de subvenir aux besoins de la population en bois de chauffage et enfin de
protéger les animaux qui vivent dans le parc des Virunga!
© Edward Parker/WWF-Canon
© Kate Holt/WWF-UK
Le savais-tu?
A Madagascar, où la déforestation est très avancée, le
WWF collabore à un projet de production et de vente de
fours solaires. En un an, chaque four solaire permet de
préserver plus de 7 tonnes de bois, soit un hectare de forêt
(plus qu’un terrain de football), et d’éviter ainsi l’émission
de 2 tonnes de CO2! 1
Homme s’apprêtant à brûler du bois
pour en faire du charbon
1 Magazine WWF n°3, septembre 2011
Projet scolaire de reforestation à Udzungwa en Tanzanie
soutenu par le WWF
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
31
o
Fiche d’activité n 7
Prénom
Le projet de Dzanga-Sangha
Ce projet que le WWF soutient a pour but la préservation des aires protégées qui s’étendent sur
quelque 2,8 millions d’hectares et qui couvrent 3 parcs nationaux au Cameroun, dans la République
centrafricaine et dans la République démocratique du Congo. Loin des grandes localités et des
axes routiers, cette région a conservé sa biodiversité.
En plus des patrouilles de gardes trinationales parcourant la forêt pour lutter contre le braconnage,
le projet de Dzanga-Shanga développe un écotourisme (tourisme écologique respectueux de l’environnement) qui contribue à la survie des grands singes tout en améliorant les conditions de vie
des communautés locales. En effet, les billets d’entrée du parc national financent directement la
conservation du site et la protection des gorilles, et une partie de l’argent ainsi récolté est partagé
avec les populations locales. Mais pour que les touristes puissent voir des grands singes, il faut
d’abord les accoutumer à la présence de l’homme sans pour autant influencer leur comportement!
Le projet de Dzanga-Sangha inclut donc un programme d’habituation des primates, ici les gorilles
des plaines de l’Ouest. Il s’agit d’un très long processus, qui s’étale sur 5 années de recherche
scientifique et qui exige des pisteurs issus des tribus des pygmées BaAkas. Vivant dans la forêt
depuis des générations, ce peuple de chasseurs-cueilleurs peut entendre le plus léger bruit, sentir
l’odeur la plus diffuse, identifier les empreintes de tous les animaux et en déduire la direction qu’ils
ont prise ou l’heure de leur dernier passage.
Une fois qu’un groupe de gorilles est repéré grâce à ses nids, excréments ou brindilles cassées,
les chercheurs et les pisteurs le suivent tous les jours, en s’approchant de plus en plus près. Comme
la végétation est très dense, la visibilité va rarement au-delà de 15 m. Les chercheurs émettent
alors un bruit, comme un claquement, lorsqu’ils sont à proximité des animaux, pour les habituer à
leur présence. Pendant les premières années, les gorilles se montrent craintifs et s’enfuient. Ensuite, ils deviennent agressifs, particulièrement les mâles dos argentés. Puis, durant la troisième
année, le dos argenté reconnaît les observateurs comme des éléments plus ou moins neutres
dans l’environnement et leur permet de se rapprocher davantage. Les femelles mettent encore
une année ou deux pour accepter la présence des hommes. Finalement, le groupe est habitué et
les excursions touristiques peuvent commencer.
Ce processus d’habituation n’est pas sans dangers pour les chercheurs. Les gorilles peuvent souvent attaquer, mordre et causer de grandes frayeurs, surtout quand les observateurs se font charger
par un dos argenté! Il faut toujours respecter la distance adéquate à chaque singe. Les gorilles reconnaissent chaque personne qui les suit, et se souviennent si un observateur ou un pisteur s’est
approché de trop près. Ils se montrent ensuite beaucoup plus méfiants avec cette personne-là!
Le savais-tu?
Il n’existe actuellement que 4 groupes
d’une vingtaine de gorilles habitués à
l’homme sur les quelque 125000-200000
gorilles des plaines de l’Ouest!1.
1 David Greer, compte-rendu du programme WWF «African
Great Apes», décembre 2011
32
Pygmées BaAkas habitant dans le parc trinational
de Dzanga-Shanga
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
© Harvey/WW-Canon
Durant ces longues années, il faut également rester très vigilants pour ne pas transmettre de maladies aux gorilles. Les chercheurs, et plus tard les touristes, portent alors des masques et respectent une certaine distance pour ne pas contaminer les gorilles.
Fiche d’activité n o 8
«1, 2, 3… action!»
Mots-clés
protection, projets, déforestation, culture de palmiers à huile,
braconnage, corruption, FSC
Type d’activité
match d’improvisation
Objectifs
● comprendre la situation inquiétante des grands singes
et de la forêt tropicale et savoir échanger sur ce sujet
● développer l’expression orale et la pensée systémique
● développer l’esprit de coopération et la répartie
Matériel
aucun
Lieu
en classe
Durée
90 minutes
Marche à suivre pour l’enseignant
Cette activité s’organise en tournoi de matchs d’improvisation. Les élèves de la classe se
répartissent en 4 équipes. A l’annonce du thème et de la durée de l’improvisation
par l’enseignant qui joue le rôle de l’arbitre, les deux premières équipes qui s’affrontent ont
une minute pour se concerter avant de débuter la partie. L’une après l’autre, les équipes
improvisent sur le thème donné. Puis, le public constitué des autres élèves, votent pour l’équipe
la plus convaincante. L’arbitre compte les votes: le point va à l’équipe qui a obtenu le plus grand
nombre de voix. C’est ensuite aux deux autres équipes de jouer l’une contre l’autre, et ainsi de
suite, jusqu’à ce que toutes les équipes se soient affrontées. S’il y a 4 équipes, il y aura 6 matchs.
Selon le temps à disposition, il peut y avoir plus de matchs. L’équipe gagnante est celle qui
remporte le plus de points.
Tous les membres d’une équipe doivent participer à l’improvisation, même s’ils sont muets.
S’il le désire, l’enseignant peut parfois faire jouer les deux équipes en même temps.
Thèmes: à choisir ou en imaginer d’autres!
1. Arrivée dans un centre de réhabilitation
d’un jeune gibbon: 2 minutes
2. Grands singes, huile de palme et Nutella!:
3 minutes
3. Rencontre imprévue entre chercheurs
et gorilles…: 2 minutes
© Michel Terrettaz/WWF-Canon
4. Une journée avec un braconnier: 3 minutes
5. Tentative de collaborateurs WWF
d’associer une communauté villageoise
à un projet de protection des grands singes:
3 minutes
6. A la recherche d’une guitare FSC…:
3 minutes
Petit orang-outan recueilli au centre de Sepilok à Sabah, Bornéo
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
33
Bibliographie
Bibliographie
Livres pour enfants
• Boesch Christophe, Grundmann
Emmanuelle et Mulhauser Blaise,
Manifeste pour les grands singes,
Le savoir suisse, Lausanne, 2011.
• Dröscher Vitus B., Menschaffen,
Wissen Tessloff, Nüremberg, 2008.
• Fossey Dian, Gorilles dans la brume.
Treize ans avec les gorilles, France Loisirs,
Paris, 1988.
• Grundmann Emmanuelle, L’homme
est un singe comme les autres,
Hachette Pratique, Espagne, 2008.
• Hess Jörg, Grands singes, mère et enfant,
Editions Friedrich Reinhardt, Bâle, 2009.
• Morris Desmond, Planet Ape,
Mitchell Beazley, Londres, 2009.
• Mulhauser Blaise, Haenni Jean-Paul,
Dufour Christophe, Le propre du singe,
catalogue publié à l’occasion
de l’exposition du même nom au Muséum
d’Histoire naturelle de Neuchâtel, 2008.
• Nelleman Christian, Redmond Ian
et Refisch Johannes (éd.),
« Le dernier carré des gorilles. Criminalité
environnementale et conflits dans le bassin
du Congo». Rapport d’évaluation rapide.
Programme des Nations Unies pour
l’environnement, GRID-Arendal, 2010.
www.grida.no
• Nelleman Christian, Miles Lera, Kaltenborn
Bjorn P., Virtue Melanie et Ahlenius Hugo,
«The last stand of the orangutan.
State of the emergency: Illegal logging,
fire and palm oil in Indonesia’s national
parks». Rapport d’évaluation rapide.
Programme des Nations Unies
pour l’environnement, GRID-Arendal, 2007.
www.grida.no
• WWF Magazine n° 3 septembre 2011
et n° 5 novembre 2011
DVD
• Rencontre avec les gorilles
(C’est pas sorcier, 26 mn, 2009)
• Le gorille si loin, si proche,
de Brian Leith (BBC, 46 mn, 2006)
• Les primates
(C’est pas sorcier, 26 mn, 2006)
34
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
• Platt Richard, Les singes. Tout près
des gorilles, babouins, macaques…,
Nathan, Italie, 2004.
• Steedman Scott, Un singe, Gallimard,
Paris, 2001.
• Cook David et Hughes Jill, Les grands
singes, Deux Coqs d’Or, Grande-Bretagne,
1976.
• Jane Goodall, De tout cœur: dix messages
d’amour dans la vie des chimpanzés,
Nord-Sud, Belgique, 1998.
• Sourd Christine, L’orang-outan: l’acrobate
des forêts, Milan, Toulouse, 1996.
Sites internet
• http://fr.mongabay.com/rainforests/
• http://www.un-grasp.org/
• http://www.iucnredlist.org/
• http://www.janegoodall.fr
• http://www.grands-singes.com/index.html
• http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/
evolution/ligneehumaine/homo.htm
• http://www.fao.org/docrep/013/i1757f/
i1757f00.htm
• www.wwf.ch, www.wwf.be et www.wwf.org
Films
• Gorilles dans la brume,
de Michael Apted (USA, 1989, 2h08)
• Gorilles du Congo, sauvetage
à la tronçonneuse, de Thomas Weidenbach
(Allemagne, 2011, 52 mn), diffusion Arte
• Bonobos, d’Alain Tixier
(France, 2009, 1h30 )
Remerciements
A tous ceux qui ont collaboré à la réalisation de ce dossier pédagogique: Véronique Bezençon, Rute Bucho-Buschbeck,
Doris Calegari, Jennifer Darras, Deborah Demeter, Nicole Devals, David Greer, Jörg Hess, Stefania Janner, Pierrette Rey,
Dominik Ruprecht, Jan Schlink, Michel Terrettaz, Noémie Tharin, Dina Walser et Katia Weibel, un grand merci!
Nous remercions également le Musée d’Histoire naturelle de Neuchâtel pour son don de nombreux exemplaires
du carnet «Le propre du singe», ainsi que nos sponsors, Migros et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).
Depuis 2001, Migros est le sponsor principal du Pandamobile et depuis 2009, des programmes du WWF destinés
aux enfants et aux adolescents. Grâce à ce partenariat, le WWF éveille l’intérêt des plus jeunes aux problématiques
environnementales et les sensibilise à une utilisation durable de nos ressources.
© WWF Suisse 2012 © 1986 Panda symbole WWF ® «WWF» est une marque enregistrée du WWF
Impressum
Editeur
WWF Suisse
Avenue Dickens 6
1006 Lausanne
+41 (0)21 966 73 73
Fax: +41 (0)21 966 73 74
[email protected]
www.wwf.ch/ecole
Auteurs Julia Nerfin, Christophe Grand
Graphisme et illustrations Nicole Devals
Traduction Version allemande: Regina Reuschle
Version italienne: Federica Correco
Impression Atelier Grand SA, Le Mont-sur-Lausanne
Imprimé sur du papier recyclé
Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut !
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Notre raison d’être
Arrêter la dégradation de l’environnement dans le monde et construire un
avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature.
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