Dossier pédagogique du WWF Pandamobile – Singe qui peut!
A proximité de l’équateur s’étendent les forêts
pluviales. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne
de cette ligne imaginaire, apparaissent des
zones où alternent saisons sèches et saisons
humides. C’est dans ces contrées que se situent
les forêts tropicales humides et les forêts tropi-
cales sèches, que nous regroupons dans ce
dossier sous l’appellation générale de forêts tro-
picales. Celles-ci, comme leur nom l’indique,
sont donc circonscrites aux régions se trouvant
entre le Tropique du Cancer et le Tropique du
Capricorne et forment une bande de végétation
dense tout autour du globe.
Il y a 10000 ans, cette ceinture verte couvrait en-
core 20% de la surface terrestre. Aujourd’hui, la
forêt tropicale n’en tapisse que 5,3%1et ne cesse
de diminuer sous l’effet de l’activité humaine.
La forêt tropicale, se développant au rythme des
interactions entre végétaux, animaux, micro-or-
ganismes et éléments non organiques comme
l’air et l’eau, accueille plus de la moitié de la bio-
diversité de la planète, dont on ne connaît qu’une
infime partie. L’Amazonie abrite ainsi quelque
10% de l’ensemble des espèces animales et vé-
gétales de la Terre, soit 40 000 plantes, 427
mammifères, 3000 poissons, 1300 oiseaux, 378
reptiles et 42 amphibiens.
Un écosystème particulier
Pour qu’une forêt tropicale existe, plusieurs
conditions climatiques essentielles doivent être
réunies:
• une température élevée relativement
constante (20 à 28° C)
• d’abondantes précipitations (entre 1500 et
4000 mm par an, répartis de 100 à 200 mm
par mois en comparaison des 1456 mm par
an en Suisse et des 790 mm en Europe)
• un taux d’humidité de l’air de 70%
au minimum
Les régions équatoriales reçoivent plus de soleil
que le reste de la Terre. Comme le soleil brille au
zénith presque 12 heures par jour toute l’année,
la température reste constamment élevée. Ce
fort ensoleillement entraîne un réchauffement
des masses d’air humides qui s’élèvent. A ce
phénomène d’évaporation des océans, des lacs,
des cours d’eau et des sols, s’ajoute celui de la
transpiration des végétaux. Ceux-ci rejettent en
effet une grande quantité d’eau lors de la photo-
synthèse.
L’air tropical chaud saturé en eau se refroidit à
mesure qu’il monte dans l’atmosphère. La va-
peur d’eau se condense alors et retombe sous
forme de précipitations.
Dans cet écosystème particulier, les plantes fleu-
rissent, portent des fruits et se fanent tout au long
de l’année. Il arrive souvent que l’on observe sur
un arbre toutes les phases simultanément.
Malgré cette abondance végétale, ces forêts
poussent sur des sols extrêmement pauvres en
humus. En effet, les nutriments qui le constituent
sont immédiatement réabsorbés par la végétation
qui, grâce au climat tropical, croît rapidement.
Ces éléments nutritifs sont ainsi conti-
nuellement en mouvement dans le cycle de la vie,
au même titre que l’eau qui leur sert de support.
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Le saviez-vous?
Bien que le rythme de déforestation,
selon le rapport de 2011 de la FAO, soit
en train de ralentir par rapport aux an-
nées 1990, quelque 130000 km2de forêt
tropicale sont encore détruits chaque
année2, soit plus de 3 fois la surface de
la Suisse!
1 Boesch Christophe, Grundmann Emmanuelle et Mulhauser
Blaise, Manifeste pour les grands singes, Le savoir suisse,
Lausanne, 2011
2 Evaluation des ressources forestières mondiales 2010, Etude
FAO: Forêt 163, http://www.fao.org/docrep/013/i1757f/i1757f00.htm
3 http://assets.wwf.ch/downloads/wwf_aktuell_oktober_09_frz.pdf
Chapitre 1: la forêt tropicale
Le saviez-vous?
En Amazonie péruvienne, on dénombre
jusqu’à 300 espèces d’arbres sur un hec-
tare (soit un peu plus qu’un terrain de
football) contre seulement 77 sur toute la
Suisse!3
Les forêts tropicales hier et aujourd’hui