JARDIN DE PHILOSOPHIE SAUVAGE 4
pluridisciplinarité sera totale. Proclamons tout-de-go la "non-disciplinarité", au mépris de la
distinction entre des sciences dites de l'homme et d'autres dites exactes —ridicule suprême―
comme si toutes les sciences n'étaient pas humaines et comme si aucune d'elles pouvait se
prétendre exacte…
La PhS, après avoir fouiné un peu partout (et pas seulement dans les dialogues de Platon,
aussi géniaux soient-ils), après avoir tourné en rond comme tout le monde, s'est ressaisie, a
achevé de secouer tous les cocotiers s'est défini des bases un peu prétentieusement appelées
"axiomes premiers" et elle a dûment défini les siens (cf. Système) ―une prudence élémentaire,
ainsi qu'une courtoisie que si peu des plus immortels Philosophes ont pratiquée !
On parle aujourd'hui d' "enjeu" pour toute question ou inquiétude vaguement latente. Je
les mets sur la table, moi, les enjeux, et je pose même l'option gagnante :
― il y a des voies menant de la connaissance à la sagesse ;
― nous disposions potentiellement, depuis la fin du XXème siècle, des outils nécessaires pour
reconnaître des circuits mentaux plus économiques (plus sûrs) que d'autres dans la recherche de
la vérité. Arrivé le XXIème, s'opère la jonction de la neurobiologie avec la psychologie au sein
des "cognisciences" : un événement pour l'histoire de la pensée. Désormais, la nature elle-même
peut nous indiquer la plus sage manière de penser.
― la pensée (en tant que produit d'un système d'information) témoigne d'une hypertélie (*) de
l'encéphale chez une espèce vivante particulière, H. sapiens, seule survivante du genre Homo
apparu à une date relativement toute récente de l'évolution. Voilà pour la pensée ! il en va de
même du langage verbal, hypertélie de communication animale. Et les deux ensemble, "Pensoir
et parloir", je ne vous dis pas…, une collusion quasi démoniaque !
― les notions de beau-bon-bien-vrai, de joie, d'amour : de nouveaux pouvoirs heuristiques pour
la suite de cette évolution.
Pour faire bon poids, voici quelques mots-clefs non introduits ci-dessus : binarité ; émergence ;
incomplétude ; information (sous une acception dûment révisée) ; instant ; interaction ; niveau
d'organisation ; représentation ; système…
Un jardin-dictionnaire ?
Le Jardin est né d'un besoin égoïste, incoercible comme un réflexe : ne pas perdre, ne pas laisser
filer toutes ces belles et bonnes choses que l'on peut rencontrer dans ses lectures ; ce qui voulait
dire : faire quelque chose pour les conserver.
Un jardin ? La métaphore révèle ici sa double magie : être plus réelle que son objet et
inviter d'elle-même... à la filer (une "métaphore filée" est une métaphore à tiroirs). En effet, ce
recueil est un jardin en tant que... (dans le désordre) :
— lieu de détente, de distraction, de flânerie, d'agrément,
— hommage rendu à des choses belles,
— rapprochement éclectique et convivial d'êtres d'origines diverses,
— réserve d'espèces "rares ou intéressantes" comme disent les botanistes, ou encore
"caractéristiques" d'un mode de pensée.
L'analogie s'étend jusqu'à la présence de spécimens à regarder seulement, surtout pas
consommer, parce qu'indigestes, dangereux ou toxiques. S'agissant d'idées, certaines de celles
reproduites ici le sont par ironie, voire par antithèse aux positions de la PhS. Signaler ces cas
aurait demandé de les commenter et conduit à un tout autre type d'ouvrage ; le lecteur verra par
lui-même.
Éclectisme total quant au siècle, à l'origine géographique, à la culture, au corps de métier
de l'auteur et sa spécialisation éventuelle parmi les champs du savoir ! Tous les hommes pensants
(H. sapiens…) ont ici la parole et mon âne, s'il en était doté, y aurait droit. Disons que tout le
monde est philosophe même s'il l'ignore ―dès lors qu'il se soucie de ne pas laisser son cerveau
penser pour lui. Aucune marque d'origine ("Philosophie garantie" ?) ne peut cautionner
* À propos d'évolution : hyper-développement d'un os, organe, etc. … au-delà de la fonction à assurer.