certains chiens (généralement pas ou mal socialisés et éduqués) ou les dérives de
comportement de certains propriétaires irresponsables …
C’est dommage car il y aurait tant à dire, tant à montrer, tant à encourager …
La conférence internationale de Rio
Il y a quelques semaines à peine se tenait à Rio de Janeiro, la 9ème Conférence Internationale
sur les Relations Homme-Animal qui rassemblait quelque 360 participants en provenance de
33 pays, de l’Australie et la Nouvelle Zélande au USA, de l’Argentine au Japon, en passant
bien sûr par le continent européen que représentaient 21 pays différents, dont la Belgique.
Organisée tous les 3 ans par l’IAHAIO (International Association of Human Animal
Interaction Organisations) et soutenue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), cette
rencontre au titre prometteur « A global perspective for the 21st century » fut une fois de plus
l’occasion pour chercheurs et praticiens du monde entier, d’échanger le produit de leur travail
et de progresser dans la recherche de nouvelles pistes.
Des travaux de plus en plus nombreux sur le thème de « L’animal et la santé »
Nadine Fossier-Varney, psychologue française a ainsi fait état de deux expériences réalisées
avec son chien (Golden Retriever).
- Anna, âgée de 68 ans, souffre depuis une dizaine d’années de la maladie d’Alzheimer. Son
état de santé s’est fort détérioré et elle ne peut plus s’assumer seule. Très perturbée et en
pleine détresse, Anna est apathique et anxieuse. Au début de l’expérience, elle se mutilait et
criait quand on l’approchait, rendant tous soins et toute thérapie extrêmement difficiles. Les
visites du chien ont pu l’apaiser et lui rendre confiance. En elle-même d’abord. Dans ceux qui
l’approchent ensuite. Le langage oral a été remplacé par une gestuelle, un langage corporel où
le toucher prend une place considérable. Désormais, Anna se redresse, prend appui sur le
chien, se laisse enfin approcher et soigner …
- Georges, victime d’un accident cérébral, est tétraplégique. Replié sur lui-même, il refusait
tout traitement, toute activité. Le chien n’éprouva aucune gêne ni ne manifesta aucun faux-
semblant à son égard. Il le sollicita même à chaque rencontre. Le résultat ne se fit pas
attendre. Georges ne put « résister » et finit par bouger, s’intéresser à son environnement,
retrouver le goût de vivre … jusqu’à ressentir une certaine sensibilité dans plusieurs parties de
son corps. Il accepte enfin l’aide et la sollicitude des humains.
De telles utilisations nécessitent bien évidemment un minimum de connaissances du
comportement de l’animal. Nicola Rooney, chercheur à l’Université de Southampton (GB) a
ainsi montré l’importance des signaux au cours de phases de jeux entre l’homme et l’animal.
Signaux de contact (bousculade, caresses, étreintes …), de postures (accroupi, penché en
avant, allongé …) ou vocaux (encouragements, chuchotements …). Moogli, le chien de
Nadine Fossier-Varney n’a pas été choisi par hasard. Ayant suivi une formation de chien
d’aide pour personnes handicapées en chaise roulante, il est particulièrement sociable, bien
éduqué et familiarisé aux personnes ayant un handicap physique et/ou mental. De plus, sa
maîtresse le connaît bien, sait qu’il peut se dégager discrètement lorsqu’il se sent agressé,
qu’il offre un énorme potentiel de sympathie, qu’il lui manifestera son envie de « souffler »
(aller courir à l’extérieur, jouer ou se reposer dans une pièce séparée) lorsque l’attention a été
très forte. Moogli apporte aussi beaucoup de bien-être au personnel de soins dont la mission
n’est pas toujours aisée.