Jeanne Cornet / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 2
Soldat au 1er bataillon de Clermont dans l’Oise en 1792, il demanda et obtint sa
libération du service de terre en 96 avec le grade de sous-lieutenant et les attestations les plus
honorables.
La même année, il débute dans l’administration de la marine ou il franchit
rapidement l’échelle des grades inférieurs pour arriver au grade de sous-commissaire en
1804. C’est alors le départ pour Naples, Toulon, Nice.
Sous l’Empire il occupe les fonctions de chef d’administration à Corfou, Trieste où
l’accompagne sa jeune épouse. Elle en profite pour apprendre seule, le grec et le latin, afin
de lire, dans leur langue d’origine, les textes de ses auteurs préférés : poètes et philosophes
de l’antiquité.
Cette jeune femme, avide de savoir, et qui possède une facilité remarquable de
compréhension, acquerra très vite une maturité sous le soleil méditerranéen.
La perte de nos conquêtes napoléoniennes obligera notre représentant de la marine
française à rentrer au pays.
Il occupera en 1814, un emploi plus modeste jusqu’au 19 novembre 1817, date à
laquelle lui fut attribué le poste de commissaire de 2éme classe puis de 1ére classe le 1er
janvier 1819 comme "chargé en chef" du service du port et arrondissement de Dunkerque.
Qu’était Dunkerque en 1818 ?
Une ville d’environ 22 000 habitants.
Son port, ensablé, ne permettait plus que de recevoir des navires de faible tonnage.
L’abolition de la franchise en 1793 par un décret de la Convention ainsi que le blocus, ont
contribué à appauvrir considérablement ses finances.
La volonté et l’espérance sont au fond des cœurs : on a détruit tout ce qui pouvait
rappeler "l’Usurpateur".
La ville doit renaitre : c'est-à-dire son port.
Le Baron Coppens plaide, sans succès, la cause pour le rétablissement de la franchise
afin de rétablir l’activité du commerce. Le nouveau commissaire de la marine assistera petit à
petit, à la renaissance du port, ainsi qu’aux premiers travaux de redressement portuaires : le
quai des Hollandais, l’écluse de Bergues, le pont de la Citadelle, l’estacade ouest et, en 1823
le bassin des chasses.
C’est à Monsieur Angebert, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St Louis, que
reviendra l’honneur de remettre les clés de l’arsenal maritime au Roi Charles X lors de sa
visite à Dunkerque en Septembre 1827.
Les beaux magasins et la corderie qui entourent le bassin ayant attiré l'attention de sa
Majesté ; Monsieur Angebert put lui faire remarquer que leurs fondations remontaient au
règne de Louis XIV.
Madame Angebert demeura pendant plus de quinze ans parmi cette population
"propre, active et belle".
Le Capitaine François, de passage à Dunkerque en 1822, remarque :
"Aux portes de la Ville quelques maisons de campagne. Les habitants sont doux,
affables, très honnêtes. L’intérieur et l’extérieur de leur maison sont très propres. On peut les
comparer aux Hollandais".