
ACTUEL 628
Parmi les infections les plus fréquemment rencontrées
dans les unités de soins, on rencontre les infections
urinaires associées à la pose de cathéters urinaires à
demeure. Les sondes urinaires sont fréquemment uti-
lisées sans indication précise ou sans même que le
méde cin qui suit le patient en soit informé. Un des fac-
teurs les plus importants qui contribue à augmenter
lerisque d’infection est la durée d’utilisation de ces
sondes. En eet, ces sondes restent parfois en place
même lorsqu’elles ne sont plus médicalement néces-
saires []. Une méta-analyse regroupant les conclu-
sions de études a démontré les avantages du retrait
précoce des sondes urinaires sans eet néfaste ulté-
rieur pour le patient []. Cette simple intervention de li-
miter la durée de pose de la sonde a permis de dimi-
nuer de % le taux d’infection urinaire. Ces infections
peuvent augmenter la morbi-mortalité hospitalière,
les durées d’hospitalisation et avoir un impact nan-
cier signicatif. Les recommandations internationales
proposent aux hôpitaux et aux établissements de soins
de longue durée de mettre en place des procédures
claires quant aux indications au sondage urinaire, aux
techniques de mise en place et d’entretien, ainsi qu’aux
indications de retrait ou de remplacement de ces
sondes [].
Recommandation 3: Ne pas transfuser plus que le
nombre minimum de culots érythrocytaires néces-
saires pour soulager les symptômes liés à l’anémie
ou pour normaliser le taux d’hémoglobine selon des
seuils définis: 7g/dl chez des patients stables non
cardiaques et 8g/dl chez des patients stables avec
une maladie cardiovasculaire pré-existante.
Chez les patients hospitalisés gravement malades,
l’anémie est une pathologie fréquente. La transfusion
est alors le seul traitement ecace capable de normali-
ser les niveaux d’hémoglobine de ces patients. Il a été
démontré qu’une politique de transfusion libérale avec
des seuils de transfusion plus élevés ne permettait pas
une meilleure prise en charge des symptômes liés à
l’anémie par rapport à la stratégie restrictive dénie
ci-dessus. Au contraire, un apport de sang inutile gé-
nère des coûts supplémentaires et expose les patients à
des eets indésirables potentiels sans aucun bénéce
(infections, réactions d’hémolyse, augmentation de la
durée d’hospitalisation, mortalité, etc.) []. De nom-
breuses études réalisées chez des patients sourants
de pathologies diverses (par ex. patients présentant un
choc septique, une atteinte cardiovasculaire, des sai-
gnements gastro-intestinaux ou ayant subi une chirur-
gie de la hanche) ont montré que la mortalité (par ex.
mortalité à jours, mortalité hospitalière, saigne-
ments) était comparable ou même que les patients
avaient un meilleur pronostic après transfusion res-
trictive [–]. La décision du seuil d’apports érythro-
cytaires à utiliser doit être évaluée au cas par cas et ne
doit pas seulement prendre en compte les concentra-
tions d’hémoglobine du patient. Cette décision doit
également intégrer les autres symptômes et le diag-
nostic de base. Pour les patients hospitalisés stables
non cardiaques, un seuil de transfusion de g/dl est gé-
néralement admis. Pour les patients stables avec une
maladie cardiovasculaire pré-éxistante, un seuil de
transfusion de g/dl est recommandé [].
Recommandation 4: Ne pas laisser les personnes
âgées alitées pendant leur séjour à l’hôpital. De plus,
des objectifs thérapeutiques individuels doivent être
établis en fonction des valeurs et des préférences de
chacun.
Les patients âgés hospitalisés représentent jusqu’à %
des admissions à l’hôpital []. Jusqu’à % d’entre elles
risquent de perdre leur autonomie en raison d’un alite-
ment prolongé []. C’est pourquoi il est recommandé
de mobiliser ces patients à risque durant leur séjour à
l’hôpital, an de maintenir leur capacité fonctionnelle.
Les conséquences de ce déconditionnement sont, en
plus de l’impact nancier signicatif, une augmenta-
tion des durées de séjour, le recours à des services
deréhabilitation, un risque accru de chutes pendant et
après la sortie de l’hôpital ainsi qu’une augmentation
de la mortalité chez les personnes âgées []. Des études
ont montré que le fait de rester alité jours chez des
adultes de plus de ans en bonne santé participait à
une diminution de la masse maigre (perte de kg de
muscle en jours) et de la force musculaire ainsi que
des capacités fonctionnelles en général (extension des
membres inférieurs, capacité respiratoire, vitesse de
marche, etc.) []. Ainsi, la promotion de la marche des
patients âgés hospitalisés pendant leur séjour permet
une meilleure mobilité à leur sortie de l’hôpital, une
durée de séjour plus courte et une amélioration de leur
capacité à eectuer indépendamment des activités de
la vie de tous les jours, tout en récupérant plus rapide-
ment après une intervention.
Recommandation 5: Ne pas utiliser de benzodia-
zépines ou autres sédatifs-hypnotiques chez les per-
sonnes âgées pour le traitement de l’insomnie, de
l’agitation ou d’un état confusionnel aigu et éviter
leur prescription à la sortie de l’hôpital.
Des nombreuses études montrent de façon consistante
que le risque d’accidents de la route, de chutes et de
fractures de la hanche nécessitant une hospitalisation
et pouvant entraîner la mort peut plus que doubler
chez les personnes âgées prenant des benzodiazépines
SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2016;16(32):626–629