
Industries, économie créatives
et technologies d’information et de communication
10
Introduction
Les notions d’industries créatives et d’économie créatives sont encore peu
présentes en France dans les discours officiels. En revanche, ces thématiques
connaissent un succès certain en dehors de l’hexagone, en Europe ou en
Australie, mais aussi, quoique dans une moindre mesure, en Amérique du Nord,
ainsi que dans des pays dits émergents, notamment en Chine et en Inde.
Différentes institutions internationales, en particulier l’United Nation Educational,
Scientific and Cultural Organization (UNESCO) ou la Conférence des Nations
unies sur le commerce et le développement (CNUCED s’en sont emparées. Ces
activités sont alors décrites comme des axes importants de développement. De
même, dans les anciens pays industrialisés, pays où le coût de la main d’œuvre
est élevé, les industries créatives sont envisagées comme un vecteur essentiel
de « sortie de crise ». Elles constitueraient un nouveau domaine de
spécialisation économique dans le cadre d’une économie mondialisée. Alors
que les activités manufacturières issues de la première et de la seconde
révolutions industrielles se délocaliseraient en direction des pays émergents, les
activités qui reposent sur l’« intelligence », les « idées » et la « créativité »
pourraient rester l’apanage des anciens pays industrialisés.
Les notions d’industries créatives et d’économie créatives sont difficiles à
cerner. Il est généralement affirmé que diverses activités pourraient être
regroupées dans la même catégorie, les « industries créatives », au motif que la
création jouerait un rôle central dans leur production et leur valorisation. Liées à
des savoirs et des savoir-faire complexes, supposément spécifiques à un
territoire donné, ces activités présenteraient un fort ancrage territorial,
produiraient une importante valeur ajoutée et, enfin, seraient hautement
créatrices d’emplois. Telle est, schématiquement résumée, la proposition
centrale sur laquelle repose la notion d’industries créatives.
La notion d’économie créative, quant à elle, désigne l’extension, à la quasi
totalité de l’économie, des procès socio-économiques à l’œuvre, notamment
d’organisation du travail ou des modalités de création, dans les industries
créatives. David Throsby (2001), un économiste, va ainsi décrire l’économie
créative comme une suite de cerces concentriques. Au cœur se trouvent les arts
et les industries créatives puis, dans les cercles qui suivent, sont placées les
autres activités en fonction du rapport, plus ou mois important, qu’elles
entretiennent avec la créativité. Cette représentation va connaître un très grand
succès, en particulier dans les définitions officielles des industries créatives qui
se succèdent depuis le début des années 2000.