Yannis Ritsos / Cie Khroma 18 > 22.11.14 © Herman Sorgeloos DOSSIER DE PRESSE PHÈDRE Contact presse Juliette Mogenet [email protected] 02/213 70 52 - Khroma & Ritsos : un triptyque - Note d’intention - Distribution - Biographies - Infos pratiques Khroma & Ritsos : un triptyque Enrico Bagnoli et Marianne Pousseur travaillent ensemble depuis plus de vingt ans et ont fondé la Compagnie Khroma. Ils découvrent La quatrième dimension, recueil de Yannis Ritsos reprenant dix-sept poèmes consacrés aux figures de la mythologie grecque où l’on croise Ismène, Phèdre, Hélène, Ajax et bien d’autres mêlés à des ombres contemporaines... Pour Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli, l’intérêt de l’écriture de Ritsos réside notamment dans sa relation à la mythologie classique : à la différence de beaucoup de ses contemporains, il n’a jamais prétendu réécrire ou actualiser la tragédie mais bien la continuer simplement, suivre certains personnages et les transporter jusqu’à nous. En liant les racines d’une tradition plusieurs fois millénaire au monde d’aujourd’hui en passant par la Grèce des colonels, Ritsos obtient le résultat suprenant de créer des personnages auxquels nous pouvons nous identifier, faits de sensualité, de perceptions, en même temps que de rélfexions sur les grands schémas de notre civilisation. En 2008, Marianne et Enrico créent Ismène. Le spectacle a reçu en 2009 le Prix de la critique de la Meilleure Création Technique. La revue Theatermaggezien l’a sélectionné comme l’un des douze meilleurs spectacles de l’année 2009, seul spectacle francophone de la sélection. Suite à la création d’Ismène, au bout d’un processus de recherche qui a duré trois ans et durant lequel ils ont approfondi leur réflexion, ils ont eu la sensation d’être arrivés au début d’un processus créatif plutôt qu’à la fin de celui-ci. Ils imaginent alors continuer ce processus et décident de créer un triptyque composé de monologues de Yannis Ritsos : ils monteront également Phèdre et Ajax. Ils accordent une grande importance à l’approfondissement de la recherche sur le langage, qu’un projet d’une telle ampleur peut permettre. La création d’un triptyque, un projet articulé sur le long terme, permet de passer de la construction d’un spectacle à une véritable recherche, une analyse ou auto-analyse des moyens nécessaires à l’élaboration d’un langage et d’un univers artistique. Pour eux, c’est un moment de croissance et d’apprentissage. L’équipe de base, constituée de Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli, avec la complicité artistique de Guy Cassiers et la collaboration pour le son de Diederick De Cock, est un noyau qui restera inchangé au cours des différentes phases. Note d’intention Comme Ismène, Phèdre est seule, face à un interlocuteur dont le rôle est tenu par le public. Ici s’arrête la principale similitude entre les deux projets, car si Ismène était une vieille reine recevant aimablement un jeune homme au Palais, Phèdre est une femme en pleine possession de ses moyens qui défie, provoque, cherche à attendrir ou intimider et qui, au final, annonce la mise à mort qu’elle a préparée. Le silence et l’immobilité du public seront le moteur de son impatience, de son exaltation et de sa dépression. Nous partons donc d’une seule présence en scène, dans une relation très dynamique avec le public. Pour nous, le travail de mise en scène tend à l’expression d’une réalité intérieure, complexe , mentale et discontinue. Il faut donc envisager des stratégies de mise en scène qui nous éloignent de toute tentation de naturalisme, et qui nous permettent de matérialiser, de visualiser l’espace de la douleur et de la contrainte. Dans le texte de Ritsos, les objets du quotidien, la maison, la lumière prennent souvent le relais de la vision intérieure. Le texte suit le mouvement dépressif en éliminant progressivement les limites qui existent entre réalité et angoisse, entre extérieur et intérieur . C’est comme si toutes les limites qui existent pour séparer la réalité du phantasme avaient été abattues. Les mouvements, les cycles biologiques du corps de Phèdre, sa respiration, son essoufflement, les sursauts incontrôlables des battements de son cœur seront captés, amplifiés et extraits de son enveloppe corporelle pour être diffusés autour de l’espace scénique et du public même, comme si celui ci n’entrait plus seulement dans sa tête, mais aussi dans son corps, ou en tous cas dans la perception qu’elle a de son propre corps dans les moments de crise. Certaines machines, agissant indépendamment, prendront le relais, matérialiseront et détacheront Phèdre d’elle même, en la divisant, la morcelant (voir plus bas les machines célibataires) Si l’état mental de Phèdre la transforme progressivement en un être décomposé, écartelé, elle souffre aussi d’un profond sentiment d’enfermement et de contrainte. Ses mouvements sont entravés par les outils mêmes qui extériorisent son état, qui la relient à l’extérieur (objets qui pourraient suggérer des appareils de contrôle cardiaque, des électroencéphalogrammes, qui permettent de percevoir ce monde intérieur). Elle est donc attachée, par de longs fils ou câbles à des appareils de mesure, réels ou fantasmés. Un double mouvement d’écartèlement et d’enfermement , les fils qui la relient à ces machines s’éloignent progressivement d’elle en exerçant une tension intolérable, chaque mouvement qu’elle fait pour essayer de se dégager augmentant la contrainte. On a donc en même temps qu’une oppression physique , un trajet à la fois d’éclatement et de dislocation de l’être. Des plaques métalliques qui définiront l’espace de son enfermement seront mobiles, elle pourra s’en servir comme support à ses mouvements, elles évoqueront les objets de son quotidien tout en se transformant presque simultanément dans les barreaux de sa prison, ce qui induira une relation entre Phèdre et ces objets extrêmement vivante, dynamique. Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli Distribution Texte Yannis Ritsos Conception Marianne Pousseur et Enrico Bagnoli Musique originale Marianne Pousseur Mise en scène, espace et lumières Enrico Bagnoli Son et décor sonore Diederick De Cock Avec Marianne Pousseur Collaboration artistique Guy Cassiers et Josse De Pauw Costumes Christine Piqueray Assistante à la mise en scène Ilaria Mozzambani Traduction du texte Gérard Pierrat © Editions Gallimard Adaptation Marianne Pousseur Une production de la Compagnie Khroma, en coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs et le Théâtre de Liège Avec l’aide des Brigittines et de la Maison des cultures et de la cohésion sociale de Molenbeek. Avec le soutien du Ministère de la Communauté Française et de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service Théâtre Biographies Yannis Ritsos est un poète grec né en 1909. Son œuvre publiée comporte plus de cent recueils de poèmes, des pièces de théâtre, des essais ainsi que des traductions. Son recueil La quatrième dimension rassemble dix-sept poèmes consacrés aux figures de la mythologie grecque. Dans ce cycle magistral, on peut rencontrer quelques unes des figures les plus bouleversantes de la tragédie grecque mêlées à des ombres contemporaines. Ritsos obtient le résultat surprenant de créer des personnages auxquels nous pouvons nous identifier, faits de sensualité, de perceptions, mais qui posent également un regard sur les grands schémas de notre civilisation. Il est mort en 1990. Compagnie Khroma Khroma, du grec signifiant couleur, terme appliqué aussi bien aux arts visuels qu’à la musique, est la Compagnie d’un duo d’artistes : Enrico Bagnoli et Marianne Pousseur. Marianne Pousseur Après des études musicales à Liège et à Cologne, Marianne Pousseur a très tôt imprimé sa personnalité dans des domaines éclectiques. La diversité de sa formation (picturale, théâtrale et musicale) l’a conduite à développer une activité plurielle. Elle a conçu et produit de nombreux spectacles de théâtre musical et d’opéra dans lesquels elle était parfois elle- même interprète et pour lesquels elle a fondé avec Enrico Bagnoli la compagnie Khroma. Elle participe à de très nombreux projets qui touchent à des disciplines diverses. Elle est également professeur de chant et d’art lyrique au Conservatoire Royal de Bruxelles. Enrico Bagnoli travaille depuis les années 80 comme éclairagiste et scénographe pour des productions théâtrales et musicales. Il a collaboré avec le metteur en scène Thierry Salmon pour tous ses spectacles et a fait partie des équipes de Jacques Delcuvellerie et d’Isabelle Pousseur. Il travaille régulièrement avec le RoTheater, le Muziek Lod, le Toneelgroep Amesterdan, leToneelhuis d’Anvers. En 1998, il entame une étroite collaboration avec Guy Cassiers et a participé à presque toutes les créations du metteur en scène anversois. Il a créé les décors et la lumière pour le Ring de Wagner à la Scala de Milan. Pour ce spectacle, il a reçu le prix Abbiati (prix de la critique italienne) pour les meilleurs décors et lumières de l’année 2013. Il crée également des éclairages pour des expositions, conseille de nombreux architectes et conçoit des logiciels pour des systèmes multimédias et de mise en lumière. INFOS Dates et horaires 18 > 22.11.14 20h30 sauf le mercredi 19.11 à 19h Rencontre avec l’équipe artistique le jeudi 20.11 après le spectacle Durée 1h Réservations Théâtre Les Tanneurs [email protected] 02 512 17 84 12€ / 8€ / 5€ Dossier de presse et photos également disponibles sur www.lestanneurs.be > presse > Phèdre Contact presse Juliette Mogenet [email protected] 02/213 70 52