Devoir maison sur les croisades – Quelques remarques Barème C’est un travail difficile à noter dans la mesure où le maître/professeur bénéficie d’une réelle liberté dans sa classe et qu’il y a différentes façons d’aborder le thème des croisades. Mais comme il faut bien mettre une note et évaluer votre travail, le barème a été conçu à partir de ce qui était explicitement demandé dans le sujet du DM. Plan : 3 Biblio : 2 Docs : 4 Résumé : 3 Echantillon du cours : 4 Choix pédagogiques 2 Débats sur la question : 2 Des point ont pu être ajoutés pour valoriser de bonnes idées, enlevés pour pénaliser des erreurs historiques ou une orthographe déficiente. Plan Il ne s’agit pas de donner l’intégralité de votre cours ni le déroulement de la séance avec ses différentes étapes (ce qui correspond davantage à la partie « échantillon du cours »), mais un plan détaillé sur le thème des croisades. Cela permet au correcteur de voir si vous avez bien compris le chapitre (faits, causes, conséquences, enchaînement des événements, ce qui est important, ce qui est plus accessoire…) Un ex de plan détaillé avec les doc (ce n’est bien sûr qu’une proposition) Intro : s’appuyer sur le cours d’histoire précédent qui a dû traiter du Moyen Age (l’Eglise, ou les chevaliers) pour lancer le cours. I/ Aux origines des croisades - - Le renouveau de la foi en Occident : pratique du pèlerinage (Rome, St Jacques, Jérusalem), trêve et paix de Dieu, renforcement du pouvoir du pape. Jérusalem, une ville disputée Carte du Bassin méditerranéen pour montrer l’expansion de l’Islam, avec Empire byzantin en première ligne. Et situation de l’Occident par rapport à tout ça. plan de Jérusalem, pour montrer les lieux saints des trois religions monothéistes L’appel d’Urbain II en 1095 texte simplifié II/ La première croisade - La préparation d’une croisade, pourquoi se croiser, indulgence plénière… image d’un croisé La croisade des pauvres gens (évoquer Pierre l’Ermite et l’échec) Godefroy de Bouillon et la prise de Jérusalem Carte avec trajet, texte de contemporains sur la prise de Jérusalem, images de l’événement III/ Des Etats latins d’Orient menacés - - Les Etats latins d’Orient et leur défense : noms des Etats, des ordres, évocation seulement de la 2° croisade. carte simple des Etats et de l’environnement hostile, image d’un templier/hospitalier, photo du Krak La reprise de Jérusalem (présenter Saladin, Richard Cœur de Lion, Hattin, 3° croisade) L’échec des croisades ultérieures (en n’insistant que sur celles de Saint Louis). Un bilan en guise de conclusion. Ne pas trop insister (en y consacrant une partie entière) sur les apports/conséquences des croisades dans le royaume de France : cela a pu effectivement participer à l’affaiblissement des seigneurs, mais tellement d’autres choses y ont contribué ! Du coup, cela paraît simpliste. Il en va de même pour les apports de la civilisation arabo-musulmane : la grande mode est de montrer qu’elle était supérieure à la civilisation occidentale. Plus raffinée sans doute dans certains domaines, mais cela a touché finalement bien peu de gens. De plus, les contacts culturels et scientifiques ont été plus importants dans la péninsule ibérique. En revanche, vous pouvez insister sur le commerce avec l’Orient. Bibliographie Trop souvent insuffisante. Vous ne pouvez pas vous contenter de manuels scolaires pour faire votre cours. Vous devez absolument pouvoir citer un ouvrage historique de référence sur les croisades. Il est bien évident que vous ne le lirez pas, ou alors pas dans son intégralité, ce n’est pas grave. Je vous conseille néanmoins de prendre un peu de temps pour en feuilleter un, c’est là que vous trouverez les anecdotes et les récits les plus vivants sur les croisades : il vaut mieux lire les quelques pages sur la prise de Jérusalem dans ces ouvrages (une table des matières bien détaillée permet d’y piocher à sa guise) plutôt que de retrouver à peu de choses près les mêmes commentaires dans les manuels. On pouvait citer les livres de Jean Flori, de René Grousset (L’épopée des croisades), Jean Richard (Histoire des croisades). On peut également penser à Régine Pernoud, (Les hommes de la croisade). Voir aussi des manuels de fac sur le Moyen Age. Ne citez jamais wikipedia dans vos sources, même si vous y allez. En revanche, utilisez les bibliographies du site pour vous aider. A la limite vous pouvez citer Hérodote mais seulement si par ailleurs vous avez évoqué des ouvrages historiques. Internet n’est pas considéré comme une référence. Docs Beaucoup de choses à dire sur les documents que vous devez impérativement fournir avec votre devoir. - - - Leur quantité : Certains en mettent une vingtaine, c’est trop. D’autres se contentent de deux, c’est insuffisant. Il faut trouver un juste milieu tout en ayant bien à l’esprit qu’ils sont indispensables dans un cours d’histoire. Certains ne servent que d’illustrations, d’autres demandent une attention plus soutenue. 10/12 documents pour ce cours je pense. Leur pertinence ●Les cartes : elles doivent être simples. Une carte avec plus de cinquante noms de régions et de villes et les huit trajets des croisades ne convient pas : elle est difficilement lisible. Il faut ne faire apparaître que les lieux évoqués, les noms des mers et le trajet de la première croisade pour la carte du Bassin méditerranéen ; les différents Etats Latins d’Orient, sur une deuxième carte, avec une ville ou deux par Etats et les musulmans qui les encerclent (avec un code couleur par exemple) ●les textes : il faut des textes du Moyen Age, simplifiés. Avec toujours un titre et une référence. Variez les textes, leur sujet, leur origine. ●les images : privilégiez les images d’époque. ●La frise en elle-même n’est pas intéressante. Il faut qu’elle soit lisible, claire. Ce n’est pas toujours le cas. Elles sont efficaces pour les très longues périodes. Personnellement je préfère donner une liste de quelques dates. Leur usage ●La carte : on peut la faire compléter par les élèves. Songez que certains ne distinguent pas les mers des terres sur un fond de carte. Ils peuvent donc la colorier, en classe ou chez eux. En fonction du niveau de vos élèves, vous leur faites compléter le reste ou pas. Je ne trouve aucun intérêt pédagogique à montrer le trajet de toutes les croisades. ●Les textes : apprenez déjà aux élèves à présenter un texte (c’est un texte de.., extrait de …, datant de….). Donnez les questions que vous posez sur le texte. ●les images : Elles servent le plus souvent d’illustrations mais peuvent aussi servir à réinvestir des connaissances et du vocabulaire : énumérer les éléments de l’armement du chevalier pour une image de templier ; évoquer la constitution d’un château-fort pour le krak…. Résumé complet à apprendre Le résumé doit être écrit au présent, ne pas dépasser une quinzaine de lignes. Il faut donc aller à l’essentiel en insistant sur les éléments factuels (noms propres, lieux, personnages, dates), mais sans les réexpliquer. Personnellement, je trouve judicieux de faire apprendre avec les leçons les quelques mots de vocabulaire à retenir. Ils doivent donc apparaître, sous le résumé. Echantillon du cours avec explication C’est là que le bât blesse. Beaucoup trop de copies présentent l’intégralité d’un cours sur les croisades. Cela ne m’intéresse pas. Vous êtes a priori tous capables, chez vous et avec la documentation appropriée, d’écrire quelque chose sur les croisades pour des élèves de primaire. Il y a eu quelques erreurs historiques, mais assez peu au final. Si votre plan est suffisamment clair et détaillé, cela me suffit pour voir si vous avez compris la question. En revanche, il faut que vous expliquiez ce que vous faites en classe car c’est là-dessus que vous serez jugés si vous êtes « inspectés ». Certains parlent de cours « magistral » : le terme est un peu fort pour des primaires. Et il faut je crois très bien maîtriser son sujet et avoir un certain talent. Mais même dans ce cas, que faites-vous des documents, à quel moment les insérez-vous dans le cours ? Quelles questions posez-vous à leur sujet ? Combien de temps y consacrez-vous ? Comment gérez-vous le tableau ? le cahier ? Choix pédagogiques - - - - Le premier choix est celui du temps imparti à la leçon, cela conditionne tout le reste, vous devez le préciser. Il vous revient ensuite de décider ce sur quoi vous allez insister, ce que vous allez passer sous silence. Vous êtes libres mais il faut justifier vos choix, sinon le correcteur pensera que c’est un oubli de votre part. Je pense (cela n’engage que moi) qu’il faut laisser de côté les croisades en Europe, sensiblement différentes (autre chronologie, autres motivations, autres espaces…). Il ne faut pas raconter les 8 croisades : c’est long, compliqué et toutes ne présentent pas le même intérêt. Il faut raconter la 1ère dans son intégralité, la 3° pour Richard et Saladin et celles de Saint-Louis. Je passe sous silence la 4° par ex. : car elle ne correspond pas à l’esprit de la croisade que vous avez présenté dans vos leçons. Et cela vous oblige à parler davantage de l’Empire Byzantin, et c’est compliqué. Ne pas évoquer 1453, ou alors en conclusion. Mais comme cela nécessite des explications…. Quelles figures liées aux croisades allez-vous privilégier ? Vous appuyez-vous sur ces personnages ? Godefroy de Bouillon, Baudouin, Richard Cœur de Lion et Saladin ( très peu l’évoquent alors qu’il a tout de même unifié les musulmans contre les Francs et repris Jérusalem aux croisés après Hattin), Saint-Louis. La façon dont vous procédez : cours « magistral » du professeur (c’est possible, mais efficace quand le maître a un vrai charisme ou un réel talent de conteur) ? Des « pauses » sont-elles aménagées pour un travail un peu plus long sur un document par exemple… Cf des petites choses : musique de Moyen Age, lectures (certains ont pensé à L’Etoile de Pourpre de Dalens, pour les bons lecteurs), exposés, recherche personnelle, sorties…. Débats historiographiques et influence sur la préparation du cours. Attention, il ne faut jamais évoquer les débats historiographiques dans votre cours. Si l’on commence par dire aux élèves que la parole du maître peut-être remise en question avant même qu’il ne commence à raconter quoi que ce soit, c’est le début de la fin. Ils auront bien le temps de gagner en esprit critique. Attention, surtout, à ne pas devenir aussi caricaturaux ou dogmatiques que ceux que vous dénoncez. Oui la foi a joué un rôle incontournable dans les croisades. Mais ce sont aussi, et ce n’est pas contradictoire à l’époque puisque justement la religion imprègne absolument tous les aspects de la vie des hommes, des expéditions politiques et militaires. La motivation économique des marchands des cités italiennes est indéniable. L’expansion démographique est une réalité : quand seul l’aîné hérite, que faire des innombrables cadets des familles occidentales ? Vous pouvez ne pas l’évoquer devant les élèves, mais vous devez l’avoir à l’esprit. Trop d’étudiants prétendent dire « la vérité » sur les croisades à leurs élèves. Le terme « objectivité » conviendrait davantage. Ne portez pas de jugement moral sur la guerre et ses pratiques. Remarques générales sur le DM Pensez aux anecdotes, aux choses un peu concrètes à raconter. Et c’est dans les livres d’histoire que vous les trouverez. Une idée : une fois le cours terminé, la leçon copiée, le contrôle prévu, pensez à vérifier ce qu’ont retenu les enfants sous la forme d’un jeu (10-15 min). En faisant découvrir par des questions un personnage des croisades (style devinette), par des mots croisés… Les élèves aiment beaucoup en général et c’est un bon test. On peut en mettre aussi dans le contrôle. L’idéal est de joindre le sujet du contrôle dans le devoir maison. Je n’insisterai jamais assez sur l’orthographe. On peut bien sûr en faire ponctuellement, par inattention, à l’ordinateur ou au tableau notamment. On le pardonne moins dans un devoir maison. Dans certaines copies, trop de petites fautes apparaissent, l’usage de la majuscule n’est pas maîtrisé ( !) et ce sont des choses que vous risquez de recopier au tableau et qui se retrouveront dans les cahiers de vos élèves. Prenez bien en compte ces remarques, s’il vous plaît, pour le prochain devoir. Cela facilitera votre travail et la correction. Les consignes seront reprécisées avec le sujet.