METZ
PENDANT
LA
REVOLUTION
5
Les
établissements religieux étaient fort disséminés, tfl y avait à
Metz
soixante et une églises ou chapelles et de nombreux édifices
appartenant
au Clergé
(8).
Le commerce siégeait au centre de la
ville,
autour
de la place Saint-Louis et de la place de Chambre,
encombrées alors d'hôtels et d'échoppes. L'artisanat se réfugiait
dans
les quartiers de l'est et du nord de la ville. Entre ôés divers
quartiers, le contraste était frappant, chacun ayant son allure
propre
et sa population attitrée.
A
côté de ses monuments anciens ou modernes, Metz conservait
encore quelques rues étroites et obscures, des maisons serrées et
délabrées. L'absence
d'égouts
et la rareté dés fosses d'aisance
augmentaient le danger de contagion en cas de maladie et incitaient
les
Messins à aller chercher bon air, lumière et détente en dehors
des murailles de la ville. Sa destinée de ville frontière, de ville
de défense empêchait
pour
le moment toute extension au delà
des remparts ou la destruction de ceux-ci. A la veille de la Révo-
lution, Metz comptait 36.000 habitants, population importante si
l'on songe à son cadre restreint par les nécessités de la guerre
(9).
Les
témoignages sur l'aspect de la cité en
1789
sont rares. Le
célèbre
voyageur anglais
YOUNG
n'y consacre que quelques lignes.
«
L'une
des
plus
fortes places
de
France,
écrit-il, on
traverse trois
ponts-levis, mais Vabondance
de
Veau doit donner
une
force
égale
à
ces
travaux
; la
garnison habituelle
est de six
mille hommes,
mais
il y en a
moins
à
présent
»
(10).
Un
autre
témoin, le chevalier
de
MAUTORT,
est
plus
précis. « La
ville
est
fort grande,
précise-t-il,
en général bien bâtie,
et
journellement
on
s'occupe
de son
embel-
lissement
; la
cathédrale
est le
seul
monument
ancien
; tout ce
qu'il
y a de
beau,
d'ailleurs,
est
moderne,
la
Comédie, l'Intendance,
la
Place
d'Armes,
les
casernes, l'Hôtel
de
Ville
et le
Gouverne-
ment»
(11).
Ces deux témoignages se complètent : cité militaire,
Metz
essaye de devenir également une coquette ville moderne de
l'Est
de la France.
*
* *
(8)
VIVILLE,
Dictionnaire du département de la Moselle, t. I, p. 426.
(9) Strasbourg avait alors
49.948
habitants
(Jacques
HATT, La société strasbour-
geoise
à la veille de la Révolution française de
1789,
dans L'Alsace contemporaine,
1950) ; Nancy ne comptait que
30.000
habitants. (Albert
TROUX,
La Région meurthoise
à
la veille de la Révolution, dans Le Pays lorrain,
1938.)
(10) A. YOUNG, Voyages en
France,
t. I, p. 330.
(11) Mémoires du chevalier DE MAUTORT, p.
72-73.