No. 19 - APRIL 2016
ENL GROUP PEOPLE INITIATIVES NEWS
LE SAVOIR SUR LE
BOUT DES DOIGTS ?
24-25
Modernisation du port :
Un sujet
de constante actualité
REFLECTION
Sommaire
12-16
Le savoir sur le bout
des doigts ?
PERSPECTIVES
Salaires et bénéfices :
Mieux comprendre
les politiques de rémunération
22-23
ENL INSIDE
Il y a de quoi rougir de plaisir ! Et, peut-être, aussi de quoi s’éton-
ner ? Car cette notoriété suggère un vivier de connaissances et de
savoir-faire qui devrait faire décoller en èche l’économie du savoir,
la carte que Maurice veut jouer pour passer à un palier supérieur de
croissance. Or, cette économie du savoir est toujours en construc-
tion… Nous faisons ici un point d’étape (pp. 12-16).
En attendant, les Smart Cities offrent une opportunité d’amélio-
rer les zones urbaines an de mieux s’adapter aux besoins futurs du
pays. Encore faudrait-il que ces développements suivent un proces-
sus transparent et participatif, nous disent deux experts présents au
Smart City Summit de février dernier (pp. 18 et 19).
Nous évoquons aussi l’évolution du port qui, encore une fois,
dépoussière son ambition de devenir un centre névralgique ré-
gional pour rester en phase avec les ambitions économiques du
pays (pp. 24 et 25). Ce qui n’empêche pas Velogic, l’un de
ses acteurs principaux, de prendre ses quartiers secondaires à
Mombassa (p. 26).
Pour en revenir à une autre activité économique traditionnelle,
pensiez-vous que l’industrie sucrière somnolait entre deux coupes ?
Détrompez-vous et lisez tout ce qui s’y passe pendant que la canne
pousse (pp. 8 et 9).
Également dans nos pages, un coup d’œil sur les dynamiques du
marché de l’emploi à Maurice (pp. 22 et 23), car la question de
révision et de compensation salariales revient bientôt sur le tapis.
Petit détour, auparavant, par Bagatelle Mall, qui étoffe son offre de
loisirs avec le foot à cinq et très prochainement, le bowling (p. 11).
Bonne lecture !
Shyama Soondur
Communication & PR
C'en est étourdissant ! La Banque mondiale,
l’Heritage Foundation et le Forum économique
mondial à travers son Global Competitiveness
Index s’accordent tous à dire que l’économie
mauricienne compte parmi les plus performantes
et les plus compétitives de la région…
Quand la jeunesse
voit bleu
18-19
OUTREACH
Lentrecoupe,
période
décisive au bon
déroulement
de la récolte
8-9
SHOWCASE
OUTBOUND
26
Velogic s’implante au Kenya
Aleksandar Ivancic
& Miguel Sodupe
(Anteverti):
“Mauritius
is developing.
Let’s do it properly”
20-21
FACE TO FACE
A publication of ENL Group
ENL House
Vivéa Business Park
Moka, Mauritius
www.enl.mu | [email protected]
Executive Editor
Shyama Soondur
Concept, Layout & Art Direction
Lemon Agency
Editor
Claire Coulier
Contributors
Désiré Eléonore
Ideos Communications
Claire Théveneau
Printing
T-Printers
April 2016
Republic of Mauritius
APRIL 2016 3
2 ENLIGHTEN No 19
The pathway to the next development
threshold of Mauritius will go through
cities. Through smart cities, to be precise.
These new towns will be hotspots of opportunity
and enterprise, supported by modern, connected
and eco-friendly infrastructure. The country can
expect to derive significant collateral benefits in
the form of smoother-flowing traffic, lower energy
bills and safer neighbourhoods.
The government-sponsored Smart City Scheme
thus sets the scene for a sustainable Mauritius.
As citizens of this island nation, we cannot but
welcome the promise of a greener, cleaner and
more smartly urbanised island. We can see the
bigger picture, one in which Mauritius becomes
a dynamic city-state, made up of a network of
bustling towns, each with its own special energy.
As entrepreneurs who have ten years of
experience developing Moka into an integrated
suburban destination, we see the merits of the
Smart Mauritius strategy. To a large extent, we
have already seen it at work in Moka. Our master
plan to urbanise an additional 1,500 arpents of
freehold land in the Moka-Saint Pierre region is
permanently changing the economic and social
profile of the region.
Several hundred new families have come to live
in the modern and connected neighbourhoods
that we have created so far. Once predominantly
agricultural, the region is now home to a flourish-
ing services sector. Company headquarters as
well as enterprises engaged in business process
outsourcing, financial services, building, civil
engineering and architectural design have all set
base in the Vivéa and Bagatelle business parks.
Moka is now gearing up to be a hub for start-ups,
powered by our two newest initiatives, the Turbine
business incubator and ENL Corporate Ventures.
Many different factors drive an individual’s
choice of where to live. Marketing Moka as the
hometown of choice to non-natives for the past
decade has taught us that the vibrancy of a town
and the diversity of its entertainment offering are
key considerations. Moka’s wide-ranging leisure
and lifestyle infrastructure, which includes shops,
restaurants, pubs, indoor sporting activities,
mountain biking and cross-country races, sports
and health clubs, garden and horticultural fairs,
contributes to the area’s definitely upbeat vibe.
While there is no evidence of any direct cor-
relation between urbanisation and economic
development, cities can be escalators of growth.
They may not create wealth directly but they are
certainly conduits for it. Statistically, countries
in which 50% of the population lives in cities
generate up to four times more income than
those with a less urbanised population. Three of
the USA’s largest metropolitan areas are home
to only 13% of the country’s population but
account for 70% of its GDP!
Mankind is an urban species, and one of our
greatest gifts is our capacity to learn from
one another. Cities provide the perfect setting for
this learning. We gather insights just by watching
people do things that they are good at or by
observing things that don’t work; by exchanging
ideas informally and by letting ourselves be more
easily contaminated by the sense of possibility.
The most happening cities have evolving dem-
ographics. People arriving from other shores
bring along their dreams, their know-how and
their ambitions. More than top-notch infrastruc-
ture, they are what gives an edge to cities that
welcome them. It is just as well that through the
Smart City Scheme, Mauritius is further opening
its doors to the world. For this is where growth
will truly come from!
As entrepreneurs who have ten years
of experience developing Moka into
an integrated suburban destination,
we see the merits of the Smart Mauritius
strategy.
Hector Espitalier-Noël
CEO, ENL Group
INSPIRATION AT A GLANCE
Et c’est parti pour la « Smart City » de Moka !
Réforme du Syndicat des Sucres
Le gouvernement a donné son accord de principe à la création de la Smart City de Moka, dont le périmètre s’étend de Verdun à Bagatelle. Le Board
of Investment a octroyé une Letter of Comfort le 25 mars dernier pour le développement de la première phase de cette ville sur une superficie globale
d’environ 450 arpents.
L’urbanisation par ENL de cette région, qui jouxte le village de Moka-St-Pierre, a démarré il y a une dizaine d’années. L’initiative se traduit par un plan direc-
teur dont la mise en œuvre a déjà abouti à la création de lieux de vie intégrés comprenant résidences, commerces, bureaux, écoles, universités, hôpitaux
et centres sportifs dans un rayon de quelques kilomètres. La Smart City de Moka sera bâtie autour d’eux.
« Cinq zones de développement, à savoir Bagatelle, Telfair, Les Allées d’Helvétia, Vivéa Business Park et la zone industrielle de St-Pierre sont con-
cernées. Elles ont chacune un noyau déjà développé. Les phases ultérieures de leur développement s’effectueront selon les conditions prescrites
par le Smart City Scheme », explique Samuel de Gersigny, General Manager d’Espral et responsable du dossier chez ENL Property.
La réalisation de cette phase de la Smart City de Moka s’échelonnera sur une dizaine d’années et mobilisera quelque Rs 7 milliards d’investissement.
Elle continuera à se faire dans un climat de consultation et de collaboration avec toutes les parties prenantes, selon la tradition chez ENL.
L’urbanisation de Moka était d’ailleurs un des points évoqués lors d’une récente réunion d’information à ENL House avec les représentants de la
circonscription et les autorités locales. Les députés Leela Devi Dookhun-Lutchmun, Pravind Jugnauth et Yogida Sawminaden étaient accompagnés de
Renganarden Sooben et Ghovadarajah Ramanjooloo, respectivement président et CEO du conseil de district de Moka, et de plusieurs autres officiels.
Le Syndicat des Sucres, institution responsable de la commercialisation
du sucre produit à Maurice, a entamé une réflexion relative à la mise à
jour de sa structure et de son fonctionnement afin de rester en phase
avec l’évolution récente de l’industrie. Dans ce contexte,
Hector Espitalier-Noël, son président en exercice, a eu une série de
consultations en mars avec les principaux acteurs du secteur afin de
mieux comprendre leurs attentes. Avec le démantèlement du régime
préférentiel européen, faudrait-il revoir la stratégie
pour le commerce sucrier ? Comment
évoluer pour continuer à bien
représenter les intérêts de tous les
acteurs de l’industrie ? Ce sont
là quelques-unes des ques-
tions qui restent posées.
Les groupes ENL et Omnicane unissent à nouveau leurs efforts pour soutenir
les habitants de L’Escalier. L’ONG Caritas s’est jointe à eux pour aider cette
communauté du sud à mieux se prendre en main. La collaboration a déjà
donné de premiers résultats. Une étude de terrain a été menée pour faire re-
monter les besoins des villageois en termes d’aide et de soutien. En outre, une
trentaine de leaders communautaires ont été formés en Lifeskill Management
afin d’être des relais efficaces des initiatives de développement qui seront à
présent proposées.
Soutien à L’Escalier
Johan Pilot a été nommé Chief Execu-
tive Officer d’ENL Property à compter
du 1
e
avril. La trentaine et expert-
comptable de formation, il a fait ses
premières armes au sein de l’équipe
il y a huit ans, période durant laquelle
il a su faire preuve de dynamisme et
de détermination. Il est désormais chef
de file d’une équipe d’environ 100 per-
sonnes engagées dans la conception,
la réalisation et la commercialisation de
développements immobiliers. « J’ai accepté cette
nouvelle responsabilité avec beaucoup d’humilité
et d’enthousiasme aussi. C’est un super challenge
pour moi et j’ai la chance de pouvoir compter sur
une équipe solide et un beau portefeuille de pro-
jets. Je compte veiller à ce que l’esprit d’équipe et
la devise d’ENL Property – Doing business is fun
– prévalent en toute circonstance », dit-il.
Johan Pilot,
CEO d’ENL Property
APRIL 2016 5
4 ENLIGHTEN No 19
SHOWCASE
VINCENT CAVALOT, « HOTEL MANAGER » DE VOILÀ BAGATELLE :
Voilà Bagatelle, en opération depuis bientôt quatre ans, a été primé
cette année par les « Travelers’ Choice Awards » de TripAdvisor.
Vincent Cavalot, « Hotel Manager », explique la proposition commerciale
et de valeur de l’établissement, ainsi que les implications du nouveau
classement hôtelier introduit à l’île Maurice.
Rentré au pays au début des an-
nées 2000, après plusieurs an-
nées en France, Vincent Cavalot
a intégré le service des ventes
de Veranda Leisure & Hos-
pitality. En 2005, il a rejoint
La Palmeraie, puis a été res-
ponsable des ventes pour
Le Touessrok et ensuite directeur
adjoint de Sugar Beach Resort.
Hotel Manager à Voilà Bagatelle
depuis 2013, il détient une
maîtrise d’ingénierie et de com-
mercialisation de produits hôte-
liers et touristiques, ainsi qu’un
brevet de technicien supérieur
en hôtellerie et en restauration.
VOILÀ BAGATELLE SE CLASSE DANS LE TOP 10 DES HÔTELS
OFFRANT LE MEILLEUR RAPPORT QUALITÉ-PRIX AUX
« TRAVELERS’ CHOICE AWARDS » 2016 DE TRIPADVISOR.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
C’est la première fois que nous recevons cette distinction, qui est attribuée
annuellement sur la base de commentaires et avis de voyageurs publiés sur
le site TripAdvisor. Ce dernier est un outil essentiel au marketing hôtelier :
avant de réserver, 77 % des voyageurs se réfèrent aux avis sur un hôtel postés en
ligne par des internautes qui y ont séjourné. C’est pour cela que nous avons investi
dans un système de gestion de la réputation en ligne, qui nous permet d’entretenir
au mieux notre activité sur le site.
P
ARLEZ-NOUS DE VOTRE POSITIONNEMENT
ET DE VOTRE OFFRE, UN PEU HORS DU COMMUN
SUR LE MARCHÉ LOCAL...
Situé entre Ébène et Port-Louis, Voilà Bagatelle est idéalement placé
pour une clientèle d’affaires. Mais notre plus gros avantage, c’est le cen-
tre commercial de Bagatelle, avec ses boutiques, ses salles de cinéma et
maintenant, son foot à cinq. Cela nous permet de faire du Urban Lifestyle
Booking orienté vers ceux qui, par exemple, veulent profiter du mall sans
avoir à reprendre la route par la suite.
Voilà Meetings a un peu bousculé le concept. C’est une offre un peu dif-
férente. Notre proposition commerciale unique consiste en notre rapport
qualité-prix, notre emplacement géographique au centre de l’île et le fait
d’offrir une technologie de pointe à notre clientèle.
L’OFFRE DE VOILÀ A-T-ELLE SA PLACE DANS LE SYSTÈME
DE CLASSIFICATION HÔTELIÈRE RÉCEMMENT INTRODUIT
À L’ÎLE MAURICE ?
Cette classification est une très bonne chose. Il faut formaliser le secteur. L’hôtel-
lerie va continuer à se démocratiser et il y aura de plus en plus de petits hôtels.
Il faut aussi dire que les critères d’évaluation ne sont pas les mêmes pour les
Inland Hotels et les Business Hotels que pour les Beach Hotels. Par contre,
les critères de classification doivent rester des recommandations macroécono-
miques. Il est impensable que l’on vienne imposer des services sans prendre en
compte la clientèle et l’offre des différents établissements hôteliers. Les critères
doivent être plus généraux et les étoiles doivent être accordées sur la base de la
qualité du service et comment celui-ci répond aux demandes des clients.
E
ST-CE LE CAS CONCERNANT VOILÀ BAGATELLE ?
Oui, et c’est pour cela que notre performance est montée en flèche
depuis le lancement de l’hôtel. Nous sommes passés d’un chiffre d’affaires
d’environ Rs 56 millions en 2012 à un chiffre d’affaires prévisionnel de
Rs 115 millions cette année.
PROFIL
« Les étoiles doivent tenir compte
des attentes des clients »
Voilà s’agrandit
L’hôtel Voilà Bagatelle propose, à partir d’avril,
davantage d’espace restaurant/lounge pour sa-
tisfaire sa clientèle. Les travaux d’agrandissement,
entrepris au coût de Rs 3 millions, permettent à
l’hôtel de recevoir jusqu’à 150 personnes pour
les repas principaux. L’investissement est surtout
motivé par Voilà Meetings, l’offre MICE de l’hôtel.
« Nous pouvons désormais accueillir de plus
grandes conférences et aussi mieux satisfaire nos
résidents, qui demandent des séjours en demi-
pension », explique Béatrice Fabre, Marketing
Manager de l’hôtel. Celui-ci continue sur sa
lancée, avec un taux de remplissage de plus
de 70 % prévu pour cette année.
Bagatelle Mall of Mauritius passe
à l’ère numérique. Le centre com-
mercial sera une zone wi-fi gratuite
à partir de juin. Cet investissement
jette les bases pour la mise en
place de toute une infrastructure
visant à privilégier l’interaction
entre le mall et ses visiteurs. L’ob-
jectif final est d’améliorer l’expé-
rience du visiteur en lui proposant
un parcours amélioré.
Bagatelle Mall
se connecte
Le Vélo Vert, activiste de l’agro-écologie, est entré
en partenariat avec le groupe ENL pour améliorer
sa distribution de fruits et légumes du terroir issus
de l’agriculture organique et raisonnée. Ce dernier
a en effet investi Rs 1 million pour créer
LVV Organic Distribution Ltd, une compagnie dite
solidaire de l’organisation qui milite en faveur de
produits agricoles sains en agissant sur deux fronts :
l’éducation des agriculteurs et consommateurs,
ainsi que le développement d’un réseau de vente
qui permet aux agriculteurs de proposer leurs pro-
duits directement aux consommateurs. Le soutien
d’ENL à cette initiative s’inscrit dans le cadre des
engagements du groupe à encourager l’entrepre-
nariat et à promouvoir une agriculture saine.
ENL roule
avec Le Vélo Vert
L’activité bat son plein à la Turbine. Son quartier général, aménagé dans la salle des machines de
l’ancienne usine sucrière de Mon Désert-Alma au cœur de Vivéa Business Park, sera bientôt prêt.
Ces locaux pourront accueillir leurs premiers locataires dès juillet.
En même temps, la Turbine a formé 20 entrepreneurs en herbe dans le cadre de son programme
Inspire. Cette formation vise à leur apprendre à affiner leur projet commercial et à le présenter de
manière professionnelle à de futurs investisseurs.
Deux coachs de l’incubateur suédois STING, partenaire de la Turbine, ont fait le déplacement pour
animer les ateliers. À la clôture d’Inspire le 24 mars, les candidats ont défendu leurs projet d'entreprise
devant un jury de trois investisseurs, qui ont ensuite partagé en direct leurs réactions et commentaires.
La Turbine s’apprête à présent à lancer Incubate, son programme résidentiel qui propose, à partir de
juillet, un accompagnement sur un an aux entrepreneurs. Visitez la page Facebook de l’incubateur pour
les détails concernant l’inscription.
La Turbine tourne !
APRIL 2016 7
6 ENLIGHTEN No 19
AT A GLANCE
SHOWCASE SHOWCASE
L
a culture de la canne à sucre
est la principale activité
d’ENL Agri, qui fait pousser
cette plante sur presque
4 900 hectares dans le centre
et le sud de l’île. La compagnie
récolte environ 365 000 tonnes
de canne chaque année et produit
approximativement 37 000 tonnes
de sucre à travers les usines
d’Alteo et d’Omnicane.
La période de coupe de la
canne s’étend sur six mois de
l’année, habituellement du
15 juin au 15 décembre, et les
six mois restants constituent ce
que l’on appelle l’entrecoupe
dans le milieu. Entre préparation
des sols, réparation et main-
tenance, aménagement des
champs, plantation, analyse et
réflexion, cette phase est décisive
au bon déroulement de la récolte.
La récolte ayant pris fin, il s’agit
d’abord de créer les conditions opti-
males pour la repousse de la canne.
Fertilisation, contrôle des mauvaises
herbes, irrigation... Des équipes
d’ouvriers agricoles soutenues, là où
les conditions le permettent, par des
équipements agricoles sophistiqués,
entrent en scène. La terre est enrichie
de nutriments de synthèse et orga-
niques, dont des granulés, liquides
et écumes provenant des usines
sucrières. Cette phase dure générale-
ment de septembre à janvier.
Les mauvaises herbes sont éli-
minées pour éviter toute compétition
avec la canne. Il s’agit d’une étape très
technique, négociée sous la supervi-
sion rapprochée de l’agronome,
qui se plie lui-même aux standards
de l’Institut de recherche de l’in-
dustrie sucrière (MSIRI). ENL Agri
pratique un contrôle intégré visant
à réduire le recours aux herbicides.
La paille laissée derrière grâce à la
récolte mécanique est utilisée pour
recouvrir le sol et barrer la route
aux mauvaises herbes. La stratégie
de pulvérisation d’herbicides est
affinée pour les éliminer tôt, avant
qu’elles prennent racine. L’interven-
tion humaine à l’aide de la bonne
vieille pioche complète l’arsenal
mobilisé contre les mauvaises
herbes. Grâce à ces pratiques,
ENL Agri a réduit de 50 % ses
dépenses en herbicides en l’es-
pace de 5 ans !
Vient ensuite l’étape importante
de l’irrigation, la canne ayant des
besoins importants en eau, surtout
durant sa croissance. Grâce à une
forte pluviosité (moyenne annuelle
de 3 000 mm), la région de
Mon Désert-Alma ne dépend pas
de l’irrigation autant que Savannah,
situé sur le littoral sud, avec une
moyenne de 1 100 mm de pluie par
an.
ENL Agri a mis en place tout un
réseau constitué de plusieurs types
de systèmes d’irrigation, à savoir le
pivot, le goutte-à-goutte et l’irrigation
à gros débit.
RÉPARATION
ET ENTRETIEN
Après la coupe, vient le temps
des réparations et de l’entretien.
Il faut retaper les routes et chemins
d’accès aux champs, usés par les
allées et venues de poids lourds,
mais aussi les ponts, drains et cours
d’eau, qui subissent le même sort,
afin d’éviter les inondations
en périodes de fortes pluies. Quant
à la maintenance, elle concerne
toute la machinerie lourde sollicitée
pendant les six mois de coupe. Il
s’agit notamment de démonter les
machines pour les nettoyer, avant de
les réassembler. Ces deux activités
sont répétées tous les ans et durent
environ trois mois, de mars à mai.
AMÉNAGEMENT
DES CHAMPS
L’aménagement des champs
consiste, entre autres, à les épierrer
en vue d’une plus forte méca-
nisation des opérations agricoles.
Cette étape doit être répétée tous
les ans, car il est difficile d’arri-
ver à bout de toutes les masses
rocailleuses. ENL Agri a mis en
place un programme d’épierrage
jusqu’en 2018 pour ses sites de
Mon Désert-Alma et Savannah. Le
sol est ensuite travaillé à l’aide de
machines et on y répand enfin une
matière organique appelée « écume »,
ainsi que des fertilisants.
PÉPINIÈRE
Chez ENL Agri, la canne à sucre
a sa propre pépinière, où sont cul-
tivées des boutures. Celles-ci su-
bissent un traitement à l’eau chaude
pour favoriser la pousse de la canne
et éliminer les maladies avant d’être
plantées dans les champs. Il faut
savoir qu’une bouture est récoltée
sept fois avant d’être remplacée.
ENL Agri replante 10 à 12 % de la
superficie totale sous canne chaque
année. Deux variétés de canne sont
plantées, la « hâtive » (récoltée en
début de coupe) et la « tardive »
(variété de fin de coupe).
BILAN, ANALYSE
ET STRATÉGIE
Loin des champs de canne,
l’heure est à la réflexion.
Stellio Prefumo, Agricultural
Manager d’ENL Agri Limited, et
son équipe font le bilan de la coupe
passée pour préparer la stratégie
et les budgets de celle à venir.
Cette phase implique, entre autres,
la préparation des contrats avec
les différents partenaires et les
négociations, ainsi que les appels
d’offres visant les fournisseurs de
produits agrochimiques. Une étape
importante qui permet de déter-
miner les actions à reconduire ou à
éliminer pour la prochaine saison.
Du côté des ressources humaines,
il est temps d’évaluer les équipes et
de les remotiver pour leur permettre
encore une fois de donner le meil-
leur d’elles-mêmes. Cette période
est marquée notamment par des
formations et des team building.
Si la période de coupe de la
canne à sucre ne passe jamais
inaperçue, notamment avec les
camions chargés sur nos routes
et les cheminées qui fument,
l’entrecoupe n’en reste pas
moins une phase cruciale pour
la production du sucre.
Stellio Prefumo, « Agricultural
Manager » d’ENL Agri, lève
le voile sur cette époque de
l'année où l’arrière-scène de
l’industrie sucrière occupe
les devants.
Stellio Prefumo
Agricultural Manager
CANNE À SUCRE
L’entrecoupe, période décisive
au bon déroulement de la récolte
ENL Agri, c’est aussi, et
tout au long de l’année, des
pépinières qui servent aux
projets d’ESP Landscapers,
des cultures vivrières hors-
sol (laitue, tomate, concom-
bre anglais, poivron) et en
plein champ (pomme de terre
de table et semences), une
salle d’empaquetage dédiée
à la marque haut de gamme
Field Good et l’élevage de
poulets de chair à Savannah.
LES AUTRES
ACTIVITÉS
D’ENL AGRI
EN CHIFFRES
ENTRECOUPE
HERBICIDES
Dépenses
duites de
BOUTURES VARIÉTÉS
plantées :
hâtive
et tardive
72
50
%
15 décembre
au
15 juin
fois
replantées
Épierrage des champs de canne.
APRIL 2016 9
8 ENLIGHTEN No 19
SHOWCASE SHOWCASE
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