18 mai 2014
SUR LES SENTIERS DE LA FORET DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
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Les arbres et le chemin des oratoires
Pour les Romains avant leur conversion à la religion chrétienne au IV siècle, les arbres étaient
sacrés. Les autorités ecclésiastiques vont en interdire la pratique ; les arbres sacrés païens seront
abattus.
Saint Augustin dira cependant : il en est des bois sacrés comme des gentils, on n’extermine pas ces derniers, on les convertit.
Alors on placera des reliques dans les troncs vénérés et on accrochera des niches de la Vierge sur les
écorces ; les troncs les plus imposants seront entaillés de croix.
Ce culte des arbres était partagé par les Ligures et les Celtes qui vénéraient hêtres et chênes ; les Perses vénéraient
dattiers et oliviers ; les Hindous adoraient le palmier. En Grèce le culte des arbres était lié au culte des dieux : l’olivier
de Minerve, le laurier d’Apollon...
Les fontaines chrétiennes resteront essentielles pour l’adoration ; oratoires et croix seront installés sur
les carrefours et les places. Les croix servaient de repères et de guides pour marquer une direction aux
pèlerins mais certaines furent élevées pour consacrer la mémoire d’événements ou en l’honneur de
personnages célèbres. Même les menhirs seront christianisés : on leur offre des pièces, on les enduit de beurre, les femmes
viennent s’y frotter le ventre pour favoriser la maternité.
Créé en 1978, à l’initiative de l’Association des Amis de la Forêt de Saint-Germain et de Marly, le
sentier des Oratoires permet de découvrir, sur un parcours de 18 kilomètres, quatre croix et sept
oratoires, tous témoins du passé de la forêt.
A l’exception de celui de Saint-Fiacre, tous ces oratoires, sont constitués de niches en bois, vitrées,
fixées en hauteur sur le tronc de grands chênes.
Nous avons pu ainsi admirer :
L'oratoire de Ste Geneviève (photo ci-contre du 18-04-2014), patronne de Paris et des gendarmes. Elle
avait son oratoire près du château sur un arbre qui a disparu en 2005. Une niche figurait l’inscription
Sainte Geneviève priez pour nous.
Marie Leszczynska, aristocrate polonaise qui épousa Louis XV en 1725 serait à l’origine de cet
oratoire.
Elle fut la dernière reine à mourir avec sa couronne et dit-on la dernière à être pleurée par les
Français qui la nommaient la bonne Reine.
L'oratoire de la Vierge des Polonais : la légende fait remonter l’origine de cet oratoire- dédié à
Notre-Dame de Czestochowska- à Clémentine Sobieska, épouse de Jacques III Stuart, qui venait y
prier ! (sauf qu’elle n’est jamais venue en France). L’ancien oratoire fixé au tronc d’un chêne a disparu au début du
XXème siècle. Il fut rétabli en 1981, souffrit de la chute de l’arbre support et de la tempête de 1999. Cette niche fut
fixée sur l’arbre actuel en 2002 et figure une Vierge noire bénie par Jean-Paul II.
La Croix Saint Simon (photo ci-contre du 18-04-2014) :
Elle fut édifiée le 7 mai 1635 par le Duc de Saint-Simon, gouverneur des parcs et forêt et du
Pont de Poissy, fut détruite pendant la révolution mais rétablie en 1836 par Louis Philippe
Ier. Aujourd'hui bien visible mais restaurée, elle porte fièrement son inscription en dessous,
qui était à l'origine sur le pilier de la croix.
Mais il y en a bien d’autres qui mériteraient que nous retournions sur nos pas :
L’Oratoire de Saint-Joseph, de Notre-Dame du Bon Secours, de Sainte Anne, de l’Immaculée
Conception, de Saint Fiacre ... La Croix Saint Germain, La Croix Pucelle, la Croix Dauphine...