sur les sentiers de la foret de saint-germain-en-laye

publicité
SUR LES SENTIERS DE LA FORET DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
18 mai 2014
C’est du carrefour de la Croix de Noaillesi que nous partons. Le
soleil est déjà là, mais nous comptons bien sur la forêt, pour
nous apporter sa fraîcheur ...
La forêt de Saint Germain, propriété de l’Etat, gérée par l’ONF est connue pour son passé royal, est
un lieu riche d’histoire notamment en raison de la proximité de Paris.
La forêt bien sûr ne comporte plus les aspects d’une forêt primaire ; en raison du développement de la ville
elle est désormais appelée forêt péri-urbaine; d’une superficie de 3533 hectares, elle se situe dans la
boucle de la Seine entre Saint-Germainii et Poissy.
Au temps des Gaulois (migration des Celtes à partir de – 5000 avant J C), la forêt
allait de la Beauce à Fontainebleau. Elle s’appelait Lida quand Charlemagne y chassait
vers l’an 800 puis Léa, Laya qui en celtique signifie forêt qui deviendra Laye; on dit
aussi que Laya voudrait dire trouée, chemin tracé dans un bois ; François 1er va
développer la chasse à courre, ouvrant des allées qui vont se croiser en étoiles.
Le Roi Soleil agrandira le domaine et le fera entourer d’un mur de 2 mètres de haut pour
protéger le gibier !
Ci-contre photo du 18-05-2014
Le temps de la Révolution, l’administration royale va s’effacer; Napoléon agrandira à nouveau le domaine ; à
l’emplacement de l’ancienne confrérie de St Fiacre, il installera la Maison des orphelines de la Légion
d’honneur appelé aujourd’hui la Maison des Loges. Cet établissement assure l’éducation de près de 500
jeunes filles de la classe de 6e à la classe de 3e. Les élèves portent un uniforme. Le régime de scolarité est
exclusivement l’internat. L’enseignement y est conforme aux principes et programmes de l’Education
Nationale.
Seules peuvent y être admises : les filles, petites-filles ou arrière petites-filles de membres de la Légion d’honneur à titre civil
ou militaire, les filles, petites-filles ou arrière petites-filles de médaillés militaires, les filles, petites-filles ou arrière petites-filles de
membres de l’Ordre National du Mérite, les filles et petites-filles de membres étrangers de l’Ordre de la Légion d’honneur.
Une forêt riche d’arbres centenaires !
- chêne rouvre (53%),
- hêtre (18%, planté abondamment entre 1890 et 1950),
- charme (8%),
- pin sylvestre et noir d’Autriche (12%) ;
- sans oublier : érable, frêne, merisier, sorbier, bouleau, tremble, alisier, châtaignier.
Les zones humides
Les zones humides sont particulièrement riches en matière de
biodiversité, mais elles sont fragiles et en fort déclin. Elles sont très
variées dans leur forme et leur structure: mares, tourbières, ravins
humides, forêt tourbeuse... Or celles-ci voient leur superficie se réduire
considérablement.
En forêt de Saint Germain, sur une bonne trentaine de mares
répertoriées au XIXème siècle, il n’en reste que 4 ! Ci-dessus « La mare aux Cannes-le 18-05-2014)
Ces mares ont été créées pour la plupart pour les besoins des hommes (chasse par exemple) et lorsqu’elles ne sont plus utilisées,
elles ont vocation à être reconquises par la forêt ; seules, celles qui ont un intérêt écologique méritent d’être restaurées et
entretenues, comme cela a été fait dans nos forêts.
1
SUR LES SENTIERS DE LA FORET DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
18 mai 2014
Les arbres et le chemin des oratoires
Pour les Romains avant leur conversion à la religion chrétienne au IV siècle, les arbres étaient
sacrés. Les autorités ecclésiastiques vont en interdire la pratique ; les arbres sacrés païens seront
abattus.
Saint Augustin dira cependant : il en est des bois sacrés comme des gentils, on n’extermine pas ces derniers, on les convertit.
Alors on placera des reliques dans les troncs vénérés et on accrochera des niches de la Vierge sur les
écorces ; les troncs les plus imposants seront entaillés de croix.
Ce culte des arbres était partagé par les Ligures et les Celtes qui vénéraient hêtres et chênes ; les Perses vénéraient
dattiers et oliviers ; les Hindous adoraient le palmier. En Grèce le culte des arbres était lié au culte des dieux : l’olivier
de Minerve, le laurier d’Apollon...
Les fontaines chrétiennes resteront essentielles pour l’adoration ; oratoires et croix seront installés sur
les carrefours et les places. Les croix servaient de repères et de guides pour marquer une direction aux
pèlerins mais certaines furent élevées pour consacrer la mémoire d’événements ou en l’honneur de
personnages célèbres. Même les menhirs seront christianisés : on leur offre des pièces, on les enduit de beurre, les femmes
viennent s’y frotter le ventre pour favoriser la maternité.
Créé en 1978, à l’initiative de l’Association des Amis de la Forêt de Saint-Germain et de Marly, le
sentier des Oratoires permet de découvrir, sur un parcours de 18 kilomètres, quatre croix et sept
oratoires, tous témoins du passé de la forêt.
A l’exception de celui de Saint-Fiacre, tous ces oratoires, sont constitués de niches en bois, vitrées,
fixées en hauteur sur le tronc de grands chênes.
Nous avons pu ainsi admirer :
L'oratoire de Ste Geneviève (photo ci-contre du 18-04-2014), patronne de Paris et des gendarmes. Elle
avait son oratoire près du château sur un arbre qui a disparu en 2005. Une niche figurait l’inscription
Sainte Geneviève priez pour nous.
Marie Leszczynska, aristocrate polonaise qui épousa Louis XV en 1725 serait à l’origine de cet
oratoire.
Elle fut la dernière reine à mourir avec sa couronne et dit-on la dernière à être pleurée par les
Français qui la nommaient la bonne Reine.
L'oratoire de la Vierge des Polonais : la légende fait remonter l’origine de cet oratoire- dédié à
Notre-Dame de Czestochowska- à Clémentine Sobieska, épouse de Jacques III Stuart, qui venait y
prier ! (sauf qu’elle n’est jamais venue en France). L’ancien oratoire fixé au tronc d’un chêne a disparu au début du
XXème siècle. Il fut rétabli en 1981, souffrit de la chute de l’arbre support et de la tempête de 1999. Cette niche fut
fixée sur l’arbre actuel en 2002 et figure une Vierge noire bénie par Jean-Paul II.
La Croix Saint Simon (photo ci-contre du 18-04-2014) :
Elle fut édifiée le 7 mai 1635 par le Duc de Saint-Simon, gouverneur des parcs et forêt et du
Pont de Poissy, fut détruite pendant la révolution mais rétablie en 1836 par Louis Philippe
Ier. Aujourd'hui bien visible mais restaurée, elle porte fièrement son inscription en dessous,
qui était à l'origine sur le pilier de la croix.
Mais il y en a bien d’autres qui mériteraient que nous retournions sur nos pas :
L’Oratoire de Saint-Joseph, de Notre-Dame du Bon Secours, de Sainte Anne, de l’Immaculée
Conception, de Saint Fiacre ... La Croix Saint Germain, La Croix Pucelle, la Croix Dauphine...
2
SUR LES SENTIERS DE LA FORET DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
18 mai 2014
Photo du 18-05-2014
Le château de Saint-Germain-en-Laye, appelé aussi « Château-Vieux » par opposition au « Château-Neuf »
aujourd'hui disparu, est une ancienne résidence des rois de France. Il a été le lieu de signature de nombreux
traités de paix et d'édits royaux.
Situé dans le centre de Saint-Germain-en-Laye, il est aujourd'hui consacré au Musée d'archéologie nationale,
qui présente environ 30 000 objets archéologiques, ce qui en fait une des plus riches collections d'Europe !
La Chapelle Saint-Louis qui jouxte le château est un chef-d'œuvre de style gothique rayonnant. Par son
plan et son architecture, elle est la préfiguration de la grande Sainte-Chapelle que saint Louis fera bâtir dans
l'enceinte du Palais de la Cité à Paris.
Le roi Louis XIV fit aménager par Le Nôtre des jardins à la française et la Grande Terrasse. Il fit
également remodeler ses appartements dans le Château-Vieux par Le Brun et Le Vau. En 1680
commencent les travaux d'agrandissement du château, menés par Jules Hardouin-Mansart, par la
construction de cinq pavillons d'angle. Mais, en 1682, Louis XIV quitte définitivement les lieux pour
s'installer à Versailles.
i
La Croix de Noailles sera érigée en 1751 par le Duc de Noailles ; brisée comme le seront de nombreuses croix durant
la période révolutionnaire en 1793, elle sera rétablie en 1953.
ii
Saint Germain tire aussi son nom de l’évêque de Paris en 555 qui était ainsi nommé.
Sources : Wikipédia, France.fr, les oratoires.asso, Association des Amis de la Forêt de Saint Germain et de Marly
3
Téléchargement