Le devenir d`un spécimen de mollusque récupéré lors de

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La Planète Revisitée : Expéditions Papouasie Nouvelle-Guinée :: Le devenir d’un spécimen de mollusque récupéré lors de l’expédition
La Planète Revisitée : Expéditions Papouasie Nouvelle-Guinée
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LE JOURNAL DE BORD
LES DOSSIERS
LE VOLET PÉDAGOGIQUE
- Accueil
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- Accueil
- Initiation à la classification
du vivant
- Réaliser un herbier à partir
d’algues marines
- Le trajet d’un échantillon
d’algue : du terrain à
l’herbier national
- La dérive génétique illustrée
à partir d’une comparaison
entre populations humaines
- Influence des épaves sousmarines sur le milieu
- De fausses forêts vierges
en Papouasie ?
Le devenir d’un spécimen de
mollusque récupéré lors de
l’expédition
Niveau de seconde et 1S
Approche SVT
- Répartition des faunes
actuelles et mobilité des
masses continentales
- Influences des exploitations
minières sur l’environnement
- Identification des couleurs
chez les Papous
- Des coraux multipliés ou les
reproductions des coraux
- L'implication des zoos dans
la conservation des espèces
animales de Papouasie
Nouvelle-Guinée
- La respiration des animaux
du récif corallien
- Le devenir d’un spécimen
de mollusque récupéré lors
de l’expédition
Le devenir d’un spécimen de mollusque récupéré lors de l’expédition
- Mode de vie amphibie en
milieu équatorial
[© Nicolas Puillandre]
- Mallette pédagogique
- Collection de photographies
Objectifs :
- Formations
Montrer aux élèves comment est extrait l’ADN à partir des tissus de spécimens
récoltés lors des missions puis quelles sont les manipulations effectuées dessus (PCR,
séquençage) avant de pouvoir les exploiter. Cette fiche peut notamment servir à
illustrer la réplication de l’ADN via la PCR mais aussi à explorer la structure de la
cellule pour bien comprendre les étapes d’extraction de l’ADN. - Liens utiles
Contexte :
- Le coin des élèves
Lors des expéditions, les scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle vont
récolter un certain nombre de spécimens qui seront inventoriés et classifiés. En plus
de cette classification macroscopique, l’ADN de ces spécimens sera aussi analysé
principalement afin de les classer de manière phylogénétique. Pour cela une partie de
- Concours
- Congrès des élèves
- Correspondant pédagogique
FORUM
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leurs tissus sera prélevée dans le but d’en extraire l’ADN.
PRESSE
MÉCÈNES
PARTENAIRES
Nous prendrons ici l’exemple d’un mollusque comme spécimen et aborderont 4 étapes
: le prélèvement du tissu l’extraction de l’ADN, l’amplification de l’ADN par PCR
(nécessaire à son utilisation et pouvant servir de base à la compréhension de la
réplication), le séquençage de cet ADN. Enfin des pistes d’utilisations des données
générées seront évoquées. Documents :
LA PLANÈTE REVISITÉE
MADAGASCAR 2010
Doc 1 : Manipulations sur le terrain
Photographie du spécimen : MOZAMBIQUE 2009
Le spécimen doit d’abord être photographié pour pouvoir garder une trace de son
aspect macroscopique vivant. Pour cela :
SANTO 2006
1) Le spécimen est nettoyé au pinceau, en particulier la coquille
2) Le spécimen est photographié vivant dans de l’eau sur un fond noir
LETTRE D'INFORMATION
3) Après le prélèvement du tissu, la coquille sera séchée et conservée. De retour au
laboratoire, elle sera photographiée sur fond noir.
Exemple de spécimen de mollusque
[© Barbara Buge | MNHN]
Exemple de spécimen de mollusque
[© Barbara Buge | MNHN]
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Exemple de dispositif photographique pour la prise de vue des spécimens
[© Tin-Yam Chan | MNHN]
Exemple de coquille photographiée sur fond noir d’un Turridae
[© Barbara Buge | MNHN]
Prélèvement de tissu chez un mollusque :
Pour prélever les tissus, il est important de travailler avec du matériel propre afin
d’éviter les contaminations par d’autres ADN. Idéalement, le matériel devrait être
stérilisé avec une flamme ou à la javel mais sur le terrain le matériel est souvent
simplement passé à l’alcool (moins efficace).
Pour les spécimens de mollusques sans coquille, un morceau de tissu peut directement
être prélevé et mis dans de l’alcool supérieur à 95°C pour la conservation.
Dans le cas d’un spécimen avec une coquille plusieurs options sont possibles :
Le spécimen peut être anesthésié dans du MgCl2 (ce qui va relâcher les muscles)
pendant environ 2 h à 4°C
Ou le spécimen peut être plongé 1 à 2 minutes dans de l’eau bouillante afin de
forcer l’ouverture ou la sortie de la coquille
Ou en cas d’échec des 2 premières méthodes notamment si le spécimen a un
opercule qui se ferme à l’entrée de la coquille, il faut percer la coquille afin de pouvoir
prélever du tissu :
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a) Percer la coquille à l’opposé de l’ouverture
b) Vérifier que le spécimen ne s’est pas rétracté plus haut
c) Pousser le tissu hors de la coquille à l’aide de pinces et d’un morceau de serviette
en papier humidifié l’alcool. Récupérer idéalement tout le tissu mais si c’est impossible
au moins 30mm3
Une nouvelle méthode a récemment été mise au point. Elle consiste à passer de
quelques secondes à quelques minutes le spécimen au micro-onde ce qui permet
l’ouverture ou la sortie de la coquille évitant ainsi l’étape fastidieuse de perçage de la
coquille. Cependant cette technique n’est pas accessible dans certains cas (il est rare
d’avoir un micro-onde sur un bateau).
Spécimens plongés dans du MgCl2
[© Barbara Buge | MNHN]
Conservation des tissus :
Le tissu extrait est placé dans de l’alcool supérieur à 90°C et conservé dans les tubes
vissés à bouchon rouge. Le surplus de tissus est soit placés dans les pots à bouchons
jaunes ou les sachets plastiques avec de l’alcool à 80°C
Les échantillons sont soigneusement identifiés, numérotés et associés à leur photo. Ils
sont ensuite conditionner pour être envoyés aux collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Conservation et conditionnement des tissus dans de l’alcool
[© Barbara Buge | MNHN]
Doc 2 : De retour au laboratoire, travail sur l’ADN http://www.laplaneterevisitee.org/fr/202/le_devenir_d_un_specimen_de_mollusque_recupere_lors_de_l_expedition[17/06/2013 16:33:27]
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Extraction d’ADN : L’ADN que l’on souhaite extraire se trouve au sein du noyau de la cellule. Afin
d’extraire cet ADN, il va falloir lyser les cellules afin d’en libérer l’ADN. La cellule possède de nombreuses membranes dont notamment la membrane
plasmique qui entoure la cellule et la membrane nucléaire. Ces membranes protègent
la cellule et isolent les différents compartiments. Ces membranes sont constituées
majoritairement de lipides qu’il faut solubiliser afin de libérer le contenu de la cellule. De plus dans la cellule, il y a un grand nombre de protéines qu’il faut séparer de
l’ADN afin d’obtenir de l’ADN purifié, indispensable pour pouvoir effectuer les
différentes analyses.
Comment réaliser la libération puis la purification de l’ADN ? Peut-on s’appuyer sur les
propriétés de solubilité (hydrophile ou hydrophobe) des différentes molécules (lipides,
protéines, ADN) puis le mettre en lumière par rapport au protocole d’extraction d’ADN
exposé ci-dessous ?
Extraction d’ADN
[© Laëtita Préau | MNHN]
Amplification de l’ADN :
Afin de pouvoir utiliser l’ADN préalablement extrait, il est nécessaire de l’amplifier afin
d’en augmenter la quantité disponible. En effet après l’extraction, on obtient une
petite quantité d’ADN génomique qui n’est pas suffisante pour la plupart des analyses.
On ne va pas amplifier tout l’ADN génomique mais seulement le ou les fragments qui
nous intéressent. Pour cela on utilise la PCR (Polymerase Reaction Chain) qui se base
sur le même principe que la réplication de l’ADN.
Amplification de l’ADN
[© Laëtita Préau | MNHN]
La PCR est une technique qui imite ce que l’on sait de la réplication et qui implique les
mêmes éléments (ouverture de l’ADN, amorces, polymérases). Pour cela on va répéter
les cycles de température : 92°C -55°C -72°C pour réaliser plusieurs cycles de
synthèse et ainsi copier les molécules d’ADN afin de les obtenir en très grand nombre.
On obtient théoriquement 2n copie d’ADN par cycle avec n correspondant au nombre
de cycle. On fait en moyenne 30-40 cycles. Cependant ce rendement n’est pas
forcément optimal et est surtout limité à un certains nombres de cycles car au bout
d’une vingtaine de cycle la quantité de polymérase devient un facteur limitant puis par
la suite on atteint un plateau quand les nucléotides viennent à manquer.
La PCR peut être utilisée sur tous les êtres vivants de la bactérie à l’Homme en
passant par les végétaux. Cet état de fait montre bien que l’ADN est présent dans
tous les êtres vivants où il a la même structure et que les mécanismes de sa
réplications sont très similaires ce qui montre bien son « universalité » et l’unicité du
vivant.
Doc 3 : Les applications de cette extraction d’ADN Séquençage et analyse de l’ADN
Après l’amplification du fragment d’ADN d’intérêt, celui-ci peut ensuite être séquencé
(c’est-à-dire décoder l’enchainement de sa séquence en base azotées). Dans le cas du
Museum national d’Histoire naturelle, la plupart des échantillons sont séquencés au
Genoscope à Ivry. Après le séquençage, la séquence est généralement rentrée dans
une base de données.
A partir des séquences amplifiées, différentes analyses sont possibles :
Les séquences peuvent être utilisées en complément d’autres caractères
(morphologique, géographique, écologique….) pour faire de la taxonomie. La
taxonomie est la science qui s’occupe de décrire, d’identifier, de classer en taxon et
de nommer les organismes vivants. Cela permet en fait de savoir à quelle espèce peut
appartenir un nouvel organisme vivant découvert ou si c’est une nouvelle espèce.
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Les séquences peuvent être utilisées pour réaliser de la phylogénie moléculaire. Les
séquences vont être alignées avec des séquences homologues d’autres organismes.
On peut alors regarder les bases conservées et les bases différentes et comparer les
séquences entre elles pour ensuite construire un arbre phylogénétique. La phylogénie
permet de retracer les relations de parenté entre les différents taxons. (Liens avec les
fiches sur la phylogénie).
Depuis quelques années sont aussi mises en place des approches dites de
barcoding. Le barcoding permet d’identifier une espèce à partir de seulement un
fragment d’ADN. Pour cela il faut créer des bases de données contenant la séquence
des espèces déjà connues. Le fragment d’ADN que l’on choisit pour ces études
possède la particularité d’être présent dans tous les organismes vivants et d’être très
similaire chez les individus d’une même espèce alors qu’il est plus différent entre des
individus d’espèces différentes.
C’est par exemple le cas pour le gène du génome mitochondriale qui code pour la
première sous unité d’une protéine intervenant dans la chaine respiratoire de la
mitochondrie : le cytochrome oxydase (COI). Au niveau de ce gène les différences de
séquences des individus d’une même espèce sont faibles alors qu’elles sont très
élevées entre individus d’espèces différentes. Ainsi cette séquence peut servir à
l’identification d’individus inconnus puisque leur séquence va être proche de celle des
individus de la même espèce qu’eux.
Au cours des missions scientifiques, l’objectif va être de prélever le tissus d’un
maximum de spécimens pour pouvoir séquencer après au laboratoire des gènes du
type de COI afin d’augmenter la couverture de la base de données qui est ensuite
utilisée pour identifier des spécimens inconnus.
Doc 4 : Historique de la technique de Polymeras Chaine Reaction (PCR) La PCR a bénéficié des avancées réalisées au cours de la deuxième moitié du 20ème
siècle. En effet, à partir de l’élucidation de la structure de l’ADN par Watson et Crick en 1953
(Prix Nobel - 1962), un certain nombre de découvertes importantes vont s’enchainer…
Les travaux d’Arthur Kornberg ont permis de commencer à comprendre les
mécanismes de la réplication, il a notamment découvert chez E. coli l’ADN polymérase
I, responsable de la réplication de l’ADN (Prix Nobel - 1959).
Dans les années 1960, Gobin Khorana travailla sur le code génétique et la possibilité
de synthétiser de l’ADN in vitro. Il mit au point les premiers oligonucléotides, qui sont
de petits fragments d’ADN (20-50bp) synthétisés chimiquement, qui servent
actuellement d’amorces lors de la PCR.
En 1971, Kjell Kleppe, un chercheur de l’équipe de Khoran décrit pour la première fois
un processus proche de la PCR :
“ ... one would hope to obtain two structures, each containing the full length of the
template strand appropriately complexed with the primer. DNA polymerase will be
added to complete the process of repair replication. Two molecules of the original
duplex should result. The whole cycle could be repeated, there being added every
time a fresh dose of the enzyme”.
“… On peut espérer obtenir 2 complexes chacun contenant la totalité du brin matrice
correctement apparié avec le primer. L’ADN polymérase va être ajouté pour
compléter le processus de réplication. On aura alors 2 molécules du double brin
original. La totalité du cycle peut être répété en ajoutant à chaque fois une nouvelle
dose d’enzyme “
Cependant c’est Kary Bank Mullis qui publie un premier article sur la PCR en 1986. Il
recevra pour cela le prix Nobel en 1993.
Dans les débuts, les réactions de PCR se réalisaient avec un fragment de l’ADN
polymérase I d’E. coli. Cependant comme cette enzyme n’était pas thermostable, il
fallait ajouter l’enzyme à chaque nouveau cycle après la dénaturation ce qui était
lourd pour l’expérimentateur et pouvait être source de contamination. C’est pour cela
qu’à partir de 1988 on commence à utiliser une ADN polymérase thermorésistante
issue de la bactérie Thermus aquaticus qui vit en eau chaude : c’est la Taq
polymérase.
L’utilisation de la Taq polymérase et le développement des thermocycleurs (machines
faisant varier rapidement la température) ont permis d’automatiser la technique qui
est maintenant utilisée en routine dans la plupart des laboratoires.
Compétences pouvant être mise en œuvre : Seconde : La nature du vivant (attitudes et capacités)
Manipuler, modéliser, recenser, extraire et organiser des informations pour mettre en
évidence l’universalité de l’ADN.
Mettre en œuvre une méthode (démarche historique et/ou utilisation de logiciel et/ou
pratique documentaire) permettant d’approcher la structure de l’ADN et la nature du
message codé.
1S : Thème 1 : Reproduction conforme de la cellule et réplication de l’ADN http://www.laplaneterevisitee.org/fr/202/le_devenir_d_un_specimen_de_mollusque_recupere_lors_de_l_expedition[17/06/2013 16:33:27]
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Mettre en œuvre une méthode (démarche historique) et/ou une utilisation de logiciels
et/ou une pratique documentaire permettant de comprendre le mécanisme de
réplication semi conservative. Pistes. Comprendre la PCR. Calculer la vitesse de réplication chez les eucaryotes.
Bibliographies indicative :
Sites Web : Site de Kary Bank Mullis : http://www.karymullis.com/
Protocole
de
récolte
des
échantillons
http://collections.mnhn.fr/wiki/Wiki.jsp?page=Marbol_Manual
du
MNHN
:
Animation sur la réplication : http://www.johnkyrk.com/DNAreplication.fr.html
Article scientifique :
Mullis K, Faloona F, Scharf S, Saiki R, Horn G, Erlich H. Specific enzymatic
amplification of DNA in vitro: the polymerase chain reaction. Cold Spring Harb Symp
Quant Biol. 1986;51 Pt 1:263-73.
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