Chapitre 2.1.13. — Peste porcine classique (hog cholera)
Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique :
Les vaccins contre la PPC utilisent des virus vivants atténués par passages sur cultures de cellules
ou sur des espèces réceptives qui ne sont pas de la famille des suidés. La production de ces
vaccins à virus vivants modifiés repose sur la validation du système lot-semence tenant compte de
l’identité virale, de la stérilité, de la pureté, de l’innocuité, de la non transmissibilité, de la stabilité et
de l’immunogénicité. Si le virus PPC est utilisé pour la production de vaccin ou lors d’épreuves
virulentes, les locaux doivent répondre aux normes de confinement de l’OIE correspondant aux
agents pathogènes du groupe 4.
Des vaccins inactivés de type conventionnel, impliquant le virus entier, ne sont pas disponibles.
Ces dernières années des « vaccins avec marqueur sérologique » ont été développés, qui, à la
différence des vaccins à virus vivants atténués, induisent des anticorps qui peuvent être distingués
de ceux induits par le virus naturel en utilisant une épreuve de diagnostic appropriée. Les « vaccins
avec marqueur sérologique » proposés à l’heure actuelle, utilisent la glycoprotéine majeure de
l’enveloppe (E2-sous-unité) du virus PPC et sont produits sur cellules d’insecte grâce à la
méthodologie de recombinaison de l’ADN.
A. INTRODUCTION
Les virus responsables de la peste porcine classique (PPC), de la diarrhée virale bovine (BVD, Bovine Viral
Diarrhoea ou maladie des muqueuses) et de la maladie de la frontière (BD, Border Disease) sont des membre de
la famille des Flaviviridae, appartenant au genre Pestivirus, et sont très proches au plan antigénique et structurel.
Les signes cliniques et les lésions découvertes à l’autopsie de porcs morts de PPC sont très variables en raison
de facteurs liés, à la fois au virus et à l’hôte. Bien plus, les infections congénitales de la truie par des pestivirus de
ruminants peuvent conduire à une maladie cliniquement indistinguable de la PPC (22, 24, 25).
L’atteinte de tous les groupes d’âge, accompagnée de fièvre, d’entassement, d’inappétence, d’abattement, de
faiblesse, de conjonctivite, de constipation suivie par une diarrhée et d’une démarche chancelante, sont les
signes essentiels. Plusieurs jours après l’apparition des signes cliniques, une coloration pourpre apparaît sur les
oreilles, l’abdomen et à l’intérieur des cuisses. La mort survient en 1 à 2 semaines dans la forme aiguë. Une mort
brutale, en l’absence de signes cliniques, n’est pas symptomatique de la PPC.
Dans certaines circonstances en rapport avec l’âge de l’animal et son état ainsi qu’avec la souche de virus en
cause, des atteintes subaiguë ou chronique peuvent se développer et se prolonger sur 2 à 4 semaines ou même
des mois. La forme chronique conduit à un retard de croissance avec anorexie, fièvre intermittente et diarrhée.
Les infections congénitales persistantes peuvent restées méconnues pendant des mois et peuvent être limitées à
seulement quelques porcelets de l’élevage. Les signes cliniques sont équivoques : dépérissement apyrétique.
Les infections chroniques persistantes conduisent toujours à la mort de l’animal. Les taux de mortalité dans un
élevage, peuvent être légèrement supérieurs à ceux attendus. La PPC affecte le système immunitaire et la
principale caractéristique en est une leucopénie généralisée, qui peut souvent être détectée avant l’apparition de
la fièvre. L’immunosuppression peut entraîner l’apparition d’infections secondaires.
Dans les formes aiguës, les lésions macroscopiques sont souvent discrètes ou absentes. Dans les cas typiques,
les nœuds lymphatiques sont hypertrophiés et marbrés de rouge, des hémorragies apparaissent sur l’épicarde et
dans les reins, la vessie, la peau et le conjonctif sous-cutané. Dans les cas chroniques, des ulcères nécrotiques
dits « en boutons de culotte » peuvent être observés dans la muqueuse du tractus gastro-intestinal, l’épiglotte et
le larynx, en plus des lésions précédentes.
Les lésions microscopiques histologiques ne sont pas pathognomoniques. Il peut s’agir de dégénérescence
parenchymateuse du tissu lymphatique, de proliférations cellulaires du tissu interstitiel vasculaire, et d’une
méningo-encéphalomyélite non suppurée, avec ou sans manchons péri-vasculaires.
B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC
Le polymorphisme et l’intensité variable des signes cliniques et lésionnels ne permettent pas de conduire un
diagnostic précis. D’autres maladies, telles que la Peste porcine africaine, les troubles du sevrage, le syndrome
de dépérissement et le syndrome dermatite et néphropathie du porc, ainsi que des infections septicémiques telles
que les salmonellose, pasteurellose, actinobacillose et les infections à Hemophilus suis, peuvent être confondues
avec la PPC aiguë. En fait, ces bactéries sont souvent responsables d’infections secondaires et, l’isolement de
ces germes peut cacher la cause réelle de la maladie, le virus de la PPC.
Manuel terrestre de l’OIE 2005 275