SESSION 2012 L`Europe dans la Guerre froide (1947-1989) - Izi-Bac

CORRECTION BACCALAUREAT
TERMINALE L-ES – SESSION 2012
L'Europe dans la Guerre froide (1947-1989)
Introduction
Phrase d'accroche :
Avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe est au cœur de
toutes les discussions dans les grandes conférences, comme à Yalta, en
1945. Libérée à l'Ouest par les troupes alliées, c'est à dire essentiellement
par les Américains, et à l'Est par les Soviétiques, l'Europe est l'objet de
toutes les convoitises. Dès 1946, dans son discours de Fulton, Churchill,
souligne que l'Europe est divisée d'Est en Ouest par un « rideau de fer » qui
oppose les deux grands vainqueurs de la guerre : les États-Unis et l'U.R.S.S.
Définition des termes du sujet :
« Europe » : Au sens géographique du terme, il s'agit du continent
européen. Il s'agit également d'évoquer les relations entre les États
européens, notamment entre l'Est et l'Ouest de l'Europe à une époque
ce continent est divisée par des querelles idéologiques. Il faut également
prendre en compte la construction européenne.
« Guerre froide » : Affrontement indirect, en raison de la dissuasion
nucléaire, entre les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale,
l'U.R.S.S. et les États-Unis, qui ont chacun constitué un bloc. Au sens large,
la Guerre froide peut être entendue comme la rivalité Est/Ouest.
Définition des bornes chronologiques :
1947 : C'est le début de la Guerre froide car c'est l'année les doctrines
idéologiques des deux Grands sont publiées : la doctrine Truman pour les
États-Unis et la doctrine Jdanov pour l'U.R.S.S. Ces doctrines antagonistes
conduisent à une division de l'Europe en deux blocs, le Bloc de l'Ouest et
celui de l'Est. Cette partition est entérinée avec l'adoption du Plan Marshall,
en 1947 également, par de nombreux pays européens qui constituent le
Bloc de l'Ouest.
1989 : C'est l'année de la chute du Mur de Berlin, mur de la honte pour
l'Europe divisée. L'année 1989 est également marquée par de nombreuses
manifestations au sein du Bloc de l'Est pour demander plus de libertés et
l'ouverture également de la frontière entre la R.F.A. et la Tchécoslovaquie.
C'est, en quelque sorte, le début de la fin de la Guerre froide, même s'il
faudra attendre 1991 pour voir s'effondrer totalement le bloc de l'Est.
Problématique :
Il faut relier les événements liés à la Guerre froide à l'histoire européenne,
aux relations entre États européens et montrer que l'Europe a été un terrain
d'affrontement mais aussi d'apaisement puis de réconciliation entre les deux
Grands.
Dans quelle mesure le continent européen a-t-il été un enjeu essentiel de la
Guerre froide, c'est à dire un enjeu de la rivalité Est-Ouest ?
Choix du plan :
Le sujet impose un plan chronologique. Il faut toutefois veiller à ne pas
raconter la Guerre froide mais choisir une périodisation (pour le découpage
des grandes parties) en lien avec l'histoire européenne.
Annonce du plan :
Dans un premier temps, on verra comment l'Europe est divisée par la
rivalité américano-soviétique (1947-1962).
Puis, il faudra analyser comment l'Europe est le théâtre de la Détente et de
la Guerre fraîche entre 1962 et 1980.
Enfin, on étudiera comment l'Europe parvient, dans les années 1980, à se
délivrer de la rivalité Est-Ouest pour constituer une nouvelle puissance
dans un monde multipolaire.
1°/ L’Europe divisée par la Guerre froide (1947-1962)
En 1947, l'Europe assiste impuissante, à la formation des deux blocs qui conduisent à sa
division. L'Allemagne et plus particulièrement la ville de Berlin deviennent les symboles
de la rivalité Est/Ouest.
A. La formation de deux blocs
Europe détruite, très fragilisée par les années de guerre. Elle a perdu son
leadership : fin de l'empire colonial (ex : 1956 : crise Suez). Europe occupée par les
vainqueurs de la guerre : Allemagne et Autriche notamment.
Grande Alliance mise à mal par les difficultés à dénazifier l'Allemagne ; problèmes
des frontières (entre l'Allemagne et la Pologne) ; accords de Yalta non-respectés
avec l'expansionnisme soviétique.
Opposition de deux doctrines : doctrine Truman et containment (endiguement du
communisme)/doctrine Jdanov
Opposition de deux modèles économiques : économie libérale portée par
l'O.E.C.E. Et favorisée par le Plan Marshall face à une économie planifiée
(Comecon).
Bouleversement du climat politique en Europe : fin de la Grande Alliance et
naissance d'une méfiance entre les deux vainqueurs de la Seconde Guerre
mondiale.
B. Une Europe divisée par la logique
bipolaire
En acceptant le Plan Marshall, les pays d'Europe de l'Ouest se séparent des pays
d'Europe de l'Est.
Les pays d'Europe de l'Ouest acceptent de devenir des démocraties libérales, sous
protection américaine, quand, à l'Est, les États deviennent des démocraties
populaires, sous l'autorité de Moscou.
Les deux systèmes d'alliances qui sont créés en 1949 et 1955 consacrent cette
division de l'Europe. L'O.T.A.N. est créée en 1949, et regroupe les pays d'Europe
de l'Ouest, sous le « parapluie américain ». La riposte soviétique ne tarde pas à
arriver : en 1955, le Pacte de Varsovie place les pays d'Europe de l'Est sous la
protection de l'U.R.S.S.
C. L'Allemagne et Berlin, symbole de la
Guerre froide en Europe
Allemagne est située au cœur de l'Europe, entre l'Est et l'Ouest. Depuis la fin de la
guerre, l'Allemagne et Berlin, sa capitale, sont divisées en quatre zones
d'occupation par les Alliés. Les Français, les Britanniques, les Américains et les
Soviétiques administrent ensemble la puissance déchue par la guerre.
1948 : Blocus de Berlin organisé par Staline
Mise en place d'un pont aérien organisé par les Américains, soutenus par les
Anglais.
1949 : Division de l'Allemagne en deux États indépendants : R.F.A. et R.D.A.
1961 : Construction du Mur de Berlin :
Transition : A partir de 1947, l'Europe est donc au cœur de la Guerre froide.
L'Allemagne et Berlin en particulier sont des enjeux stratégiques essentiels dans
l'opposition Est/Ouest.
2°/ L'Europe, à l'heure de la Détente et de la Guerre Fraîche (1962-1980)
A partir de 1962, les relations entre les deux Grands s'apaisent. L'Europe devient alors le
théâtre de la Détente puis de la Guerre fraîche, lorsque l'affrontement reprend.
A. L'Europe au cœur de la Détente (1962-
1975)
Nouveau contexte politique : construction européenne en marche à l'Ouest qui
renforce les solidarités ; décolonisation et repli des Européens sur leur continent
en tant que tel ; nouveaux terrains de tension entre les deux Grands en Asie
(Corée, Vietnam) ou en Amérique du Sud (Cuba,...).
Volonté d'apaisement (politique de coexistence pacifique) et d'ouverture :
Ostpolitik : politique d'ouverture à l'Est menée par Willy Brandt à partir de 1969
Reconnaissance officielle par les deux États, la R.F.A et de la R.D.A., de leur
existence mutuelle, en 1972.
1972 : Signature des Accords SALT par Brejnev et Nixon : gel des armements
nucléaires dans les deux camps.
1975 : Signature des Accords d'Helsinki qui font reconnaître à la fois la non-
ingérence dans les affaires intérieures (art.6) et le respect des Droits de l'Homme
(art.7)
B. Une volonté de s'émanciper des
deux Grands
Construction européenne avance (C.E.C.A., C.E.E., P.A.C., marché commun) et
les élargissements se poursuivent (1973, 1981, 1986). Le couple franco-allemand
fonctionne bien.
Des tentatives à l'Ouest pour gagner de l'autonomie au fur et à mesure que la
construction européenne avance. De Gaulle mène une politique de grandeur
nationale et souhaite que la France soit indépendante sur le plan nucléaire. Il se
retire du commandement intégré de l'O.T.A.N en 1966.
A l'Est également, beaucoup de soulèvements populaires ont lieu : révolte de
Budapest en 1956, Printemps de Prague en 1968, relayés par les mouvements
intellectuels (Charte 77, écrits de Soljenitsyne)
C. L'Europe, enjeu de la Guerre fraîche
Émancipation étouffée, notamment à l'Est : révoltes à l'Est avortent ; doctrine
Brejnev de la « souveraineté limitée » des démocraties populaires pour préserver
l'attachement des pays d'Europe de l'Est au Bloc Soviétique : sert à justifier a
posteriori l'intervention soviétique à Prague en 1968.
Crise des euromissiles entre 1977 et 1983 : SS20 contre les missiles Pershing de
l'O.T.A.N. Crise résolue par la signature des accords de Washington en décembre
1987. Démantèlement des euromissiles et des missiles de croisière.
Transition : Durant les décennies 1960 et 1970, l'Europe tente de se détacher des deux
Grands, notamment en favorisant la Détente. Elle ne peut toutefois empêcher la reprise
des affrontements lors de la Guerre fraîche. Il faut attendre les années 1980 pour que la
fin de la rivalité américano-soviétique devienne réalité en Europe.
3°/ La fin de la rivalité Est-Ouest en Europe (années 1980)
A. Une émancipation progressive de la tutelle
soviétique
Charte 77, élaborée par des intellectuels en Tchécoslovaquie contre la
« normalisation » mise en place par l'U.R.S.S.
Pologne : pays pionnier pour la dissidence. Rôle de Lech Walesa (prix Nobel de la
paix, 1983) et du syndicat, Solidarnosc, qui demande plus de libertés. Rôle du
Pape, Jean-Paul II : porte-parole des pays de l'Est, dans le camp de l'Ouest.
Réveil des nationalismes et contagion dans toute l'Europe de l'Est (Hongrie,
Tchécoslovaquie, Roumanie,...). Volonté des pays de l'Est d'accéder à un meilleur
niveau de vie, comme à l'Ouest.
Rôle aussi de Gorbatchev : homme d'ouverture qui sent qu'il faut réformer le
pays. Réformes : Glasnost et Pérestroïka. Autorise la libre détermination des
peuples de l'Est car il se rend compte qu'il n'a plus les moyens d'imposer autant de
restrictions.
B. La chute du Mur de Berlin, symbole de la
fin des hostilités en Europe
9/11/1989 : Chute du Mur de Berlin : symbole de la fin de la rivalité Est-Ouest.
Rassemblement du peuple autour du mur. Le peuple abat le Mur et écrit ainsi son
Histoire. Les Berlinois ont conscience de participer à un événement historique de
l'histoire européenne. Les politiques sont dépassés par l'engouement des peuples.
Début de la fin de la Guerre froide car le Mur symbolise en quelque sorte la mort
du modèle économique et politique défendu par l'U.R.S.S. Dans les faits, le
communisme ne disparaît pas avec la chute du Mur.
1990 : Réunification de l'Allemagne, symbole de la réunification de l'Europe
entière.
Conclusion
Entre 1947 et 1989, l'Europe a donc été un enjeu essentiel de la Guerre froide.
Théâtre d'affrontements ou terrain d'apaisement et de réconciliation selon les
périodes.
La fin de l'affrontement Est/Ouest a redonné à l'Europe l'espoir de voir son
territoire uni dans la construction européenne. Peuples de l'Est sont très
enthousiastes à l'idée d'adhérer à l'Union Européenne.
Toutefois, l'Europe demeure une puissance fragile. L'éclatement de l'U.R.S.S. En
1991 a réveillé les nationalismes qui ont fait naître de nouvelles guerres, dans les
Balkans notamment. L'Europe s'est alors montrée incapable de gérer ces violences
sur son territoire et a dû faire appel aux Américains.
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