ANNE LELONG-
TROLLIET
Programmes « Earth Charter »
ÉDUCATION À LA PAIX
au D.D.
Objectifs : Aborder les notions d’éducation à la
paix- dinterculturalité.
Montrer l’importance du fait religieux dans
l’éducation à la paix et de la présence d’un
imaginaire culturel.
Faire ressentir l’empathie, mais aussi le rejet car
l’impensable.
Cas pratiques : travailler sur les représentations.
LA CULTURE DE LA PAIX
Qu'est-ce que c'est ?
D’abord un élan mondial, une décennie internationale pour la
promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des
enfants du monde (2001-2010). La culture de paix est un concept
qui inspire le travail de nombreux individus, groupes, organisations
et institutions aux quatre coins du monde. Leurs actions
correspondent à celles de la Déclaration et du Programme
d'actions pour une culture de la paix des Nations Unies.
Sa définition :
Selon la définition des Nations Unies, la culture de la paix est un
ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie
qui rejettent la violence et préviennent les conflits en
s'attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation
entre les individus, les groupes et les Etats.
Pour que la paix et la non-violence prévalent, il nous faut Renforcer
une culture de la paix par l’éducation par la révision des
programmes d’enseignement afin de promouvoir des valeurs, des
comportements et des modes de vie qui vont dans le sens d’une
culture de la paix tels que la résolution pacifique des conflits, le
dialogue, la recherche de consensus et la non-violence. Une telle
approche éducative devrait par ailleurs être dictée par les objectifs
suivants :
Les 8 points de la décennie !
Les 8 points constitutifs de la décennie internationale (ONU UNESCO)
de la promotion d’une culture de la Paix et de la non-violence :
1. Le renforcement d’une culture de Paix par l’éducation
2. Promouvoir le développement économique et social durable
Par la réduction des inégalités économiques et sociales, l’éradication de la
pauvreté, la sécurité alimentaire durable, la justice sociale, des solutions
durables aux problèmes de la dette, l’autonomisation des femmes, des
mesures spéciales pour les groupes aux besoins particuliers.
3. Promouvoir le respect de tous les droits de l’homme durabilité
environnementale,…
Les droits de l’homme et la culture de la paix sont complémentaires :
lorsque la guerre et la violence prédominent, il est impossible
d’assurer les droits de l’homme; de la même façon, sans droits de
l’homme, sous toutes leurs formes, il ne peut exister de culture de la
paix…
4. Assurer l’égalité entre les femmes et les hommes
par la pleine participation des femmes dans la prise de décision
économique, sociale et politique, par l’élimination de toutes les formes
de discrimination et de violence contre les femmes, par l’appui et l’aide
aux femmes qui se retrouvent dans le besoin,…
5. Favoriser la participation démocratique
Parmi les fondations indispensables à la réalisation et au maintien de
la paix et de la sécurité figurent des principes, des pratiques et une
participation démocratique dans tous les secteurs de la société, un
gouvernement et une administration transparents, la lutte contre le
terrorisme, la criminalité organisée, la corruption, les drogues illicites et
le blanchiment d’argent…
6. Développer la compréhension, la tolérance et la solidarité
Pour abolir les guerres et les conflits violents, il faut transcender et
dépasser les images de l’ennemi par la compréhension, la tolérance et la
solidarité entre tous les peuples et toutes les cultures. Apprendre de toutes
nos différences par le dialogue et l’échange d’informations est un
processus qui ne peut être qu’enrichissant…
7. Soutenir la communication participative et la libre-circulation de
l’information et des connaissances
La liberté de l’information et de la communication et le partage de
l’information et des connaissances sont indispensables pour une culture
de la paix. En me temps, des mesures doivent être prises pour
contrecarrer la promotion de la violence par les médias, y compris par les
nouvelles technologies de l’information et de la communication…
8. Promouvoir la paix et la sécurité internationale
Les acquis de ces dernières années en matière de sécurité humaine et de
désarmement - dont les traités concernant les armes nucléaires et le traité
contre les mines anti-personnelles devraient nous encourager dans nos
efforts en ce qui concerne, par exemple, la négociation de règlements
pacifiques des différents, l’élimination de la production et du trafic illicite
d’armes, les solutions humanitaires dans les situations de conflit, les
initiatives visant à remédier aux problèmes qui surgissent après les
conflits…
"Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes,
c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses
de la paix..."
Acte constitutif de l'UNESCO, 1945
L’éducation à la Paix et la démarche Interculturelle
Cette partie est une introduction à l’approche interculturelle. Approche
inévitable dans l’éducation à la Paix, il nous faudra aborder aussi le
dialogue inter-religieux. La présence de plus de trois millions de
musulmans en France fait de l’islam la deuxième religion du pays. Il
est donc important de connaître la culture et les diverses croyances
qui fondent nos classes. Il faut cependant ajouter que cette étude, ne
se fait pas dans une perspective théologique, ni dans un souci
d’apologie ou de critique. Il s’agit avant tout de prendre conscience de
l’importance des croyances et rites qui marquent en profondeur notre
système de pensée.
L’interculturel commence par Soi
La première évidence qui s’impose…c’est que la connaissance de l’autre
passe par la connaissance de Soi, mais cette évidence est trompeuse, car
l’autre n’est pas Soi, surtout dans l’approche interculturelle. Tout discours
que je peux proférer, animé de la meilleure intention, avec cette volonté de
communiquer avec l’autre passe nécessairement par mon système de
pensée qui est propre à ma culture. Or ma culture n’est pas la sienne, mon
système de référence n’est pas le sien.
Pensée Pensable
Impensé Impensable
1
De surcroît la culture est intimement liée à la culture religieuse et
toute société élabore un imaginaire religieux, social et culturel qui
1
E.weber : La démarche interculturelle UTM Toulouse le Mirail.
donne sens à une nécessaire vie en groupe. Pourtant aujourd’hui en
Occident, depuis la scission entre le laïque et le religieux et la
prédominance d’une vision scientifique, l’occident a perdu une partie
de sa culture religieuse, de sa mémoire chrétienne, ce qui n’est pas
le cas chez les musulmans, très croyants, ni chez les juifs. Cette
absence cultuelle dans nos établissements laïques provoque une
plus grande intolérance face à d’autres croyances religieuses, de
surcroîts actives, comme chez les musulmans ou le judaïsme. Cette
rupture cultuelle et culturelle est un danger pour notre « éducation à
la paix » car comment comprendre les « croyances » et « rites » des
uns et des autres, si nous ne croyons qu’en l’économie du marc ?
La distance prise par rapport à l’institution religieuse en occident
n’est pas un phénomène universel et bien des cultures comme la
culture musulmane, juive et bouddhique ne pense pas cette
séparation entre le religieux et le politique. Il serait donc grave de
considérer que les cultures sur d’autres continents, fonctionnent sur
le modèle de la laïcité occidentale.
L’imaginaire implicite français
La France, pays laïc par excellence, connaît très mal l’islam. Elle
connaît à peine mieux le judaïsme et le christianisme, du fait que la
religion n’a pas vraiment de place dans le système scolaire.
L’histoire du voile a suscité autant de réactions émotionnelles car
chacun voyait le problème au travers des seules lunettes que lui
donne, soit la foi, soit la croyance en la laïcité (c’est aussi une
croyance...) La laïcité naît dans la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen du 26 Août 1789 lors de la révolution
française qui dans l’article 10 stipule en effet que nul ne doit être
inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur
manifestation ne trouble pas l’ordre public. Puis vint la loi du 9
Décembre 1905 : Loi de la séparation de l’église et de lÉtat, Loi qui
assure que seule la République assure la liberté de conscience. Elle
assure le libre exercice des cultes, sous les seules restrictions
édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. La laïcité pourrait
aujourd’hui apparaître comme le cadre qui permettrait le mieux
l’expérience religieuse de chacun, à condition que chacun rencontre
l’autre dans son expérience et que la laïcité ne fasse pas fi de
l’expérience religieuse. Il ne s’agit pas de prôner un endoctrinement
religieux, mais ne pourrait-on pas à l’heure actuelle envisager dans
le processus d’éducation à la Paix, une éducation, un enseignement
de l’histoire des religions et plus particulièrement des trois
monothéismes. Cet enseignement pourrait mettre en évidence la
spécificité de chaque monothéisme, du respect nécessaire face à
chaque croyance et surtout permettre une distinction entre religion
vécut comme spiritualité et une « religion idéologique
2
». La
position interculturelle n’est pas là pour confirmer ou informer la
supériorité d’une religion sur une autre. La démarche interculturelle
prend le fait religieux comme une partie intégrante de la culture et de
l’imaginaire culturel et social.
2
E.Weber, l’Islam sunnite, Brépols, 1993
1 / 30 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !