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L'automutilation
Dernière mise à jour : 24-03-2006
L'automutilation consiste, comme son nom l'indique, à s'infliger des blessures de manière intentionnelle. Cela passe par
de petites coupures avec un rasoir ou un cutter, des brûlures, des morsures… La personne s'impose généralement
cette souffrance à l'abri des regards de son entourage, en se cachant dans sa chambre ou la salle de bain. Ces blessures
pratiquées de manière répétée n'ont pas pour objet d'attirer l'attention, mais semble-t-il de permettre de contrôler ses
émotions, ses angoisses, ses colères… à moins qu'il ne s'agisse d'un moyen de se réapproprier son corps.
Généralement, l'automutilation s'atténue avec l'âge, et disparaît après quelques années. Mais dans quelques cas, elle
peut constituer le signe annonciateur de troubles plus graves.
Cerner l’automutilation
L’automutilation commence à 90% aux alentours de 14 ans. Elle s’aggrave en moyenne avec l’âge
jusqu’à 20 ans. Et plus le temps passe, plus il est difficile de perdre cette habitude.
A titre d’exemple, 0,75% de la population américaine souffre d’automutilation. Difficile de trouver des
chiffres fiables pour la France ou l'Europe. En tout cas, selon toute probabilité, nous connaissons au moins une
personne qui a pratiqué l’automutilation. 11,2% des jeunes femmes confient s’être infligé des douleurs
physiques volontaires, contre 3,2% des jeunes hommes. C’est donc une expression plus féminine d’un
mal être.
Selon les études et les témoignages, ce qui déclenche le geste fatidique c’est que la personne n’est plus
en mesure de verbaliser ses émotions. Elle ne peut plus communiquer alors elle se fait du mal.
On peut noter aussi qu’il existe une interaction entre les troubles du comportement alimentaire et
l’automutilation. D’un point de vue statistique, ces deux soucis psychologiques se succèdent, voire se
cumulent assez souvent. L’explication donnée par les interviewés révèle que pour elles, la peau est un
contenant pas trop supportable, comme une frontière vers leur intérieur propre.
Dans beaucoup de cas, la vue du sang apaise, et la douleur n’est pas un élément abordé de manière directe,
frontale, mais détournée. La douleur physique devient l’expression d’une douleur intérieure.
Anorexie, boulimie et automutilation
Il semble y avoir des liens forts entre l'automutilation et les troubles du comportement alimentaires. Ainsi, ce besoin de
se faire mal est souvent observé dans les problèmes d'anorexie. On le retrouve également dans les cas de boulimie.
Cela semble logique, car troubles du comportement alimentaire et automutilation ont des causes similaires : expression
d'un mal-être, volonté de maîtriser les changements de son corps… A noter, l'automutilation est également liée à
l'abus d'alcool et de drogues. Mais bien sûr, il n'existe pas de règles en la matière.
Approche biologique
Kemperman et al. (1997) ont recensé dans la littérature deux principales hypothèses neurophysiologiques et
biochimiques qui pourraient être mises en cause dans la compréhension de l'automutilation. Une première hypothèse
met l'accent sur les aspects impulsifs et agressifs de l'automutilation et implique une défaillance du système
sérotoninergique. D'après certaines études animales, la sérotonine serait impliquée dans la régulation de l'humeur.
Simeon, Stanley, Frances, Mann, Winchel et Stanley (1992) ont trouvé que parmi un groupe de patients qui
s'automutilaient, il y a une corrélation négative significative entre la gravité du comportement automutilatoire et le
degré d'impulsivité ainsi que le nombre de sites de transmission de sérotonine. Cependant, cette étude a été
réalisée à partir d'un petit échantillon de patients (26) ayant un diagnostic sur l'axe II du DSM-IV, incluant ainsi une
catégorie plus large que le trouble limite.
La seconde hypothèse concerne un possible mécanisme d'autodépendance. L'automutilation augmenterait le niveau
d'opioïdes endogènes ce qui provoquerait un état de bien-être. Une répétition de ce comportement serait nécessaire
afin de maintenir cet état agréable (Winchel et Stanley, 1991). Ces anomalies biologiques pourraient être dues à des
vulnérabilités innées (Dubo et al., 1997).
Les hypothèses biologiques semblent être aujourd'hui un champ d'investigation suscitant l'intérêt de plusieurs
chercheurs. L'hypothèse sérotoninergique impliquant l'impulsivité ne répond pas à cette question. La notion de douleur
(se faire du mal) impliquée dans l'hypothèse des opioïdes endogènes semble correspondre de façon plus juste avec
l'automutilation. Cette dernière hypothèse pourrait contribuer à l'explication du maintien du comportement mais pas
nécessairement au développement de celui-ci.
Extrait de :
http://tplenprojection.iquebec.com/automutilation1.html
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