Le financement direct, ou de marché, correspond à un mécanisme dans lequel la relation entre agents à
capacité et agents à besoin de financement se fait sans intermédiaire. Ce mode de financement est
assuré principalement par les marchés financiers, marchés où sont émises et négociées des valeurs
mobilières, actions et obligations. Les ménages n’interviennent pas en tant que demandeurs de
capitaux sur ces marchés. Seules les très grandes entreprises y ont recours.
Le financement indirect, ou intermédié, interpose des intermédiaires financiers, essentiellement les
banques, entre les agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement. Les premiers
effectuent des dépôts, les seconds demandent des crédits. Les ménages et la plupart des entreprises,
surtout les PME (petites et moyennes entreprises), ont recours à ce second mode de financement externe.
II. L’action des Banques centrales sur les financements
La Banque centrale va jouer un rôle important lorsque les banques commerciales auront besoin de
monnaie de Banque centrale ou « monnaie centrale » lors des opérations de refinancement (A). Au
cours de ces opérations sera fixé le niveau du taux directeur, qui va déterminer le loyer de l’argent mis
à la disposition des banques commerciales (B).
A. Le refinancement des banques auprès de la Banque centrale
La « crise de liquidité » est une menace importante pour le secteur bancaire et, plus largement, pour
l’économie car les banques ont quotidiennement besoin de s’approvisionner en liquidités pour
satisfaire les demandes de billets de leurs clients et régler en « monnaie centrale » leurs dettes envers
les autres établissements bancaires. Ces dernières sont occasionnées par les paiements que les clients
d’une banque ont effectués au profit des clients d’une autre. Les banques commerciales sont amenées
à procéder à un refinancement. Cette opération, qui va permettre à la banque de se procurer de la
monnaie de Banque centrale, peut prendre deux formes :
– la banque à la recherche de liquidités peut éventuellement les obtenir auprès de banques
commerciales qui se trouvent dans la situation inverse. Du fait de leur activité de collecte de dépôts,
certains établissements bancaires peuvent avoir un excédent de billets ou un compte créditeur à la
Banque centrale. Il leur est possible de prêter aux banques débitrices les liquidités nécessaires qui leur
permettront alors de se refinancer. Ces opérations seront réalisées sur le marché interbancaire, qui est
une composante du marché monétaire ;
– la banque peut aussi se procurer cette « monnaie centrale » auprès de la Banque centrale.
Au cours de la crise financière, les banques refusaient de se prêter de l’argent entre elles, craignant de
ne pas être remboursées en cas de faillite bancaire. Les banques centrales sont alors intervenues pour
pourvoir en liquidités les banques afin qu’elles puissent poursuivre leurs activités et assurer leur rôle
auprès des ménages et des entreprises.
B. Le taux directeur
Le niveau du taux d’intérêt directeur fixé par la Banque centrale va influer sur le niveau de l’activité
économique.
La hausse du taux d’intérêt directeur de la Banque centrale va augmenter le coût du refinancement des
banques. Les banques ont alors le choix entre deux options :
– elles peuvent continuer à distribuer leurs crédits aux mêmes taux mais leurs profits vont diminuer car
les ressources qu’elles prêtent leur coûtent plus cher ;
– l’autre solution, qu’elles adoptent généralement, est d’augmenter les taux des crédits distribués à leur
clientèle. L’augmentation des taux va freiner la demande de crédits des clients (ménages et
entreprises), ce qui va entraîner un ralentissement de l’activité économique et permettre ainsi de lutter
contre les tensions inflationnistes. À l’inverse, un crédit moins cher va inciter les clients des banques à
emprunter davantage pour consommer et investir, ce qui va accroître la demande adressée aux
entreprises et sera donc favorable à la croissance économique.
Au cours de la crise, le principal risque était celui de la récession. C’est la raison pour laquelle la Fed
(Banque centrale des États-Unis) s’est montrée très réactive en baissant rapidement ses principaux
taux directeurs pour permettre à l’activité économique, en diminuant le coût du crédit, de se maintenir.
La BCE (Banque centrale européenne) a adopté, mais avec retard, cette même politique.
Conclusion