COMPTES
COMBINÉS 2015
GROUPAMA
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COMPTES
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RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
SUR LES COMPTES COMBINÉS DE GROUPAMA
EXERCICE 2015
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1. ENVIRONNEMENT
ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE
L’année 2015 a vu la poursuite du rééquilibrage de la croissance mondiale engagée en 2014. Ce rééquilibrage a cependant été plus asymétrique
et a conduit à une baisse du rythme de la croissance mondiale. En effet, les économies développées ont poursuivi leur croissance mais avec des
degrés d’avancement différents : les Etats-Unis ont confirmé leur capacité de croissance et l’Europe confirme sa sortie de récession sur un
rythme de croissance modérée. En revanche, les économies émergentes ont été marquées par un fort ralentissement structurel (la Chine en
particulier) ou conjoncturel (en raison de la baisse du pétrole). Dans ce contexte, les politiques des banques centrales ont mis en place des
actions conditionnées par leurs problématiques propres liées aux rythmes de croissance domestique et de leurs perceptions d’incertitudes sur la
croissance mondiale.
En zone euro, la croissance a repris en 2015 dans l’ensemble des économies (de l’ordre de 1,5% sur l’année), favorisée par l’affaiblissement de
l’euro, l’amélioration des conditions de crédit et la baisse du cours du pétrole. Cette croissance apparaît néanmoins modérée en raison des
faiblesses structurelles persistantes des économies du sud de l’Europe et d’un risque récurrent d’anticipation d’inflation négative. L’année a
également été marquée par la remontée de risques politiques comme par exemple dans les pays de l’Europe du Sud (Grèce tension en milieu
d’année autour du risque de sortie du pays de la zone euro), Espagne et Portugal (changements politiques) ou encore les interrogations liées au
référendum anglais sur le maintien dans l’Union Européenne.
Dans ce contexte, la Banque Centrale Européenne (BCE) a poursuivi sa politique non conventionnelle avec l’extension en début d’année de la
politique d’assouplissement quantitatif (QE) aux titres souverains et la poursuite des opérations de refinancement long terme des banques. La
BCE a finalement annoncé en décembre une échéance plus lointaine pour la fin des achats de titres souverains initialement prévus jusqu’en
septembre 2016 et une nouvelle baisse du taux de dépôts dans un contexte d’incertitudes sur la croissance mondiale apparues pendant l’été.
Aux Etats-Unis, malgré un début d’année en fort ralentissement en raison des conditions météorologiques, la croissance en moyenne sur l’année
est en ligne avec celle de 2014 (de l’ordre de 2,5%). L’économie est marquée par une accélération du marché de l’emploi et le redressement du
secteur immobilier. Pourtant la réserve fédérale, contrairement aux anticipations de 2014, n’a amorcé sa remontée des taux directeurs qu’en
décembre. Ce retard s’explique essentiellement par les incertitudes sur l’impact domestique de la baisse du cours du pétrole et du
ralentissement de l’économie mondiale.
La Chine poursuit la mutation de son modèle économique, qui a pour conséquence un ralentissement de son économie, avec des indicateurs
conjoncturels qui se sont progressivement dégradés. La Banque Centrale a tout au long de l’année accéléré ses mesures d’assouplissement
monétaire (baisses des taux directeurs et de réserves obligatoires) et budgétaires en poursuivant son programme de libéralisation de l’économie
et en augmentant les plans d’investissement en infrastructures au niveau local. Les changements de politique de change (dévaluation du Yuan)
fin août ont exacerbé les craintes d’un atterrissage brutal de l’économie provoquant un choc très violent dans les marchés.
Les autres économies émergentes ont quant à elles été soumises globalement à l’impact de la poursuite de la baisse des matières premières,
qu’elles soient alimentaires, énergétiques ou industrielles. Ces baisses ont pesé sur la balance commerciale des pays exportateurs contraints
d’agir sur leurs devises. Celles-ci ont encore recude plus de 20% en moyenne contre le dollar sur l’année. En même temps les risques
spécifiques, géopolitiques ou budgétaires, ont accentué les difficultés de certains pays plus localement.
Au Japon, 2015 semble marquer un renversement de tendance de l’économie avec les premiers résultats positifs des politiques menées par le
gouvernement, malgré une croissance chaotique. L’amélioration continue du marché du travail et l’accélération très progressive des salaires
laissent entrevoir la possibilité d’une véritable sortie de la déflation. Ces évolutions expliquent que la Banque Centrale ait maintenu quasi
inchangée sa politique monétaire tout au long de l’année.
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LES MARCHÉS FINANCIERS
Après un début d’année dans la continuité de 2014, l’année 2015 a été marquée par de mauvaises performances des actifs risqués à partir de
juin dans un contexte d’accroissement de la volatilité.
Évolution des marchés actions
L’année 2015 a connu une forte volatilité sur les marchés actions et des perspectives de croissance mondiale sans cesse revues à la baisse.
Ainsi les performances ont été globalement en net retrait par rapport à 2014 :
- Le marché américain (S&P 500) a terminé l’année quasi stable avec un recul de -0,7% (après une hausse de 11,4% en 2014). Malg
une croissance supérieure à 2%, les entreprises américaines ont été pénalisées par le renchérissement du dollar sur l’année, ainsi que
par la baisse du prix du pétrole qui a fortement pesé sur le secteur énergétique, dont le poids est significatif dans l’économie
américaine.
- Bien que les marchés européens aient bien plus souffert que les marchés américains depuis la dévaluation du Yuan, les actions
européennes ont gagné 6,8% au global sur l’année, pour des raisons symétriques à celles présentées sur les US : affaiblissement de
l’euro et baisse du prix du baril.
- Les marchés actions japonais ont quant à eux été portés par la perception positive des politiques économiques (+9,9% sur le Topix).
Les marchés actions émergentes ont fortement souffert en 2015, terminant l’année sur une baisse de 17% (MSCI Emerging) entamée dès la fin
du premier semestre en raison d’une dégradation de l’environnement économique des pays émergents.
Évolution des taux
-25%
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
Europe Stoxx 600 S&P 500 Topix MSCI Emerging
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
10 ans US 10 ans France 10 ans Allemagne 10 ans Italie
10 ans Espagne 10 ans Irlande 10 ans Portugal
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Le marché des taux a été marqué par une hausse significative de la volatilité mais termine sur des niveaux proches de ceux constatés en début
d’année :
- Aux États-unis, en raison du report de la hausse du taux directeur la Réserve Fédérale tout au long de l’année, les taux longs
américains ont évolué dans un intervalle compris entre 1,65% et 2,50% et termine l’année à 2,27% (contre 2,17% fin 2014).
- En zone euro, l’évolution des taux s’explique essentiellement par les mesures de la Banque Centrale, conduisant les taux longs sur
des niveaux les plus bas historiques à la fin du premier trimestre suite à l’annonce de son QE. Sur le reste de l’année les achats
massifs de titres par la Banque Centrale assèchent les marchés obligataires ce qui plafonne les taux longs (en dépit de l’amélioration
de la situation économique) et conduit à une convergence des taux de la zone. Ainsi :
- Les taux 10 ans allemands et français ont respectivement augmenté de 9 et 16 bp, pour terminer en fin d’année à 0,63% et
0,99%
- Sur la même période les taux 10 ans des pays périphériques, à l’exception de l’Espagne soumise à un risque politique plus
fort, ont baissé entre 10bp sur l’Irlande et 30 bp sur l’Italie.
Malgré la fin d’année 2014 déjà en net recul, la dette souveraine émergente a réalisé une mauvaise performance en 2015 sur le segment de la
dette en devises locales, du fait d’un contexte économique difficile. Au total, en 2015 la dette en USD a crû de 1,2% tandis que la dette en
devises locales a reculé de 14,9%.
Évolution du crédit
En zone euro, malgré l’accélération de la croissance et l’assouplissement monétaire, le crédit a connu une année 2015 chaotique : le crédit IG
(émetteurs de bonne qualité) termine l’année en recul de 0,4%, tandis que le crédit à haut rendement a crû de 0,8%. Les évolutions du crédit
américain ont été encore plus dégradées : -0,6% sur le crédit IG et -4,6% sur le haut rendement.
Cette évolution s’explique d’une part par la sous-performance des actifs risqués, du fait des nouvelles macro-économiques à partir de l’été
(baisse du cours du pétrole impactant l’industrie, surtout aux Etats Unis, crise chinoise impactant les sociétés exportatrices) et du fait de la
hausse de la volatilité des taux provoquant un élargissement des primes de risque crédit. Dans ce contexte, les émetteurs les plus fragiles ont
été les plus pénalisés.
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
Performance cumulée des indices de dette émergente
Dette émergente dollars Dette émergente devises
-8%
-6%
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
Investment Grade US High Yield US Investment Grade Euro High Yield Euro
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