____________________________________________________________________
COMPTES
COMBINÉS
EN
NORMES
IFRS
–
GROUPAMA
31
DECEMBRE
2015
3/192
1. ENVIRONNEMENT
ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE
L’année 2015 a vu la poursuite du rééquilibrage de la croissance mondiale engagée en 2014. Ce rééquilibrage a cependant été plus asymétrique
et a conduit à une baisse du rythme de la croissance mondiale. En effet, les économies développées ont poursuivi leur croissance mais avec des
degrés d’avancement différents : les Etats-Unis ont confirmé leur capacité de croissance et l’Europe confirme sa sortie de récession sur un
rythme de croissance modérée. En revanche, les économies émergentes ont été marquées par un fort ralentissement structurel (la Chine en
particulier) ou conjoncturel (en raison de la baisse du pétrole). Dans ce contexte, les politiques des banques centrales ont mis en place des
actions conditionnées par leurs problématiques propres liées aux rythmes de croissance domestique et de leurs perceptions d’incertitudes sur la
croissance mondiale.
En zone euro, la croissance a repris en 2015 dans l’ensemble des économies (de l’ordre de 1,5% sur l’année), favorisée par l’affaiblissement de
l’euro, l’amélioration des conditions de crédit et la baisse du cours du pétrole. Cette croissance apparaît néanmoins modérée en raison des
faiblesses structurelles persistantes des économies du sud de l’Europe et d’un risque récurrent d’anticipation d’inflation négative. L’année a
également été marquée par la remontée de risques politiques comme par exemple dans les pays de l’Europe du Sud (Grèce tension en milieu
d’année autour du risque de sortie du pays de la zone euro), Espagne et Portugal (changements politiques) ou encore les interrogations liées au
référendum anglais sur le maintien dans l’Union Européenne.
Dans ce contexte, la Banque Centrale Européenne (BCE) a poursuivi sa politique non conventionnelle avec l’extension en début d’année de la
politique d’assouplissement quantitatif (QE) aux titres souverains et la poursuite des opérations de refinancement long terme des banques. La
BCE a finalement annoncé en décembre une échéance plus lointaine pour la fin des achats de titres souverains initialement prévus jusqu’en
septembre 2016 et une nouvelle baisse du taux de dépôts dans un contexte d’incertitudes sur la croissance mondiale apparues pendant l’été.
Aux Etats-Unis, malgré un début d’année en fort ralentissement en raison des conditions météorologiques, la croissance en moyenne sur l’année
est en ligne avec celle de 2014 (de l’ordre de 2,5%). L’économie est marquée par une accélération du marché de l’emploi et le redressement du
secteur immobilier. Pourtant la réserve fédérale, contrairement aux anticipations de 2014, n’a amorcé sa remontée des taux directeurs qu’en
décembre. Ce retard s’explique essentiellement par les incertitudes sur l’impact domestique de la baisse du cours du pétrole et du
ralentissement de l’économie mondiale.
La Chine poursuit la mutation de son modèle économique, qui a pour conséquence un ralentissement de son économie, avec des indicateurs
conjoncturels qui se sont progressivement dégradés. La Banque Centrale a tout au long de l’année accéléré ses mesures d’assouplissement
monétaire (baisses des taux directeurs et de réserves obligatoires) et budgétaires en poursuivant son programme de libéralisation de l’économie
et en augmentant les plans d’investissement en infrastructures au niveau local. Les changements de politique de change (dévaluation du Yuan)
fin août ont exacerbé les craintes d’un atterrissage brutal de l’économie provoquant un choc très violent dans les marchés.
Les autres économies émergentes ont quant à elles été soumises globalement à l’impact de la poursuite de la baisse des matières premières,
qu’elles soient alimentaires, énergétiques ou industrielles. Ces baisses ont pesé sur la balance commerciale des pays exportateurs contraints
d’agir sur leurs devises. Celles-ci ont encore reculé de plus de 20% en moyenne contre le dollar sur l’année. En même temps les risques
spécifiques, géopolitiques ou budgétaires, ont accentué les difficultés de certains pays plus localement.
Au Japon, 2015 semble marquer un renversement de tendance de l’économie avec les premiers résultats positifs des politiques menées par le
gouvernement, malgré une croissance chaotique. L’amélioration continue du marché du travail et l’accélération très progressive des salaires
laissent entrevoir la possibilité d’une véritable sortie de la déflation. Ces évolutions expliquent que la Banque Centrale ait maintenu quasi
inchangée sa politique monétaire tout au long de l’année.