un gratuit qui se lit
N°82 du 18/02/15 au 18/03/15
Politique culturelle
Manuel Valls à Marseille ..................................... 5
Liberté de la presse,
,La Cour des comptes et le MuCEM ....................... 8
Villa Méditerranée ............................................. 9
Hôtel de Caumont,
nouvelles galeries d’art à Marseille ................. 10, 11
Festival d’Avignon,
Greli Grelo, BdR ................................................ 12
Régine Chopinot à La Valette .............................. 14
Maison d’édition Bookstory, BJCEM ...................... 16
Fondation Van Gogh .......................................... 17
Critiques
MuCEM .......................................................18, 19
Biennale des arts du cirque ..........................20 à 22
Théâtre .....................................................24 à 26
Musique ....................................................27 à 29
Au programme
Musique ....................................................30 à 35
Théâtre, danse, jeune public,
cirque, rue ................................................. 36 à 49
Cinéma ......................................................50 à 55
Arts visuels ................................................56 à 60
Patrimoine
Musée de Quinson,
La Via Alta .................................................62, 63
État laïque
Vous imaginez être accueilli à l’entrée de Marseille
par un grand panneau proclamant Allah est grand ?
Pourtant, sur l’A7, surplombant les flots d’automo-
bilistes quotidiens, Christ est mort pour nos péchés
s’affiche depuis des dizaines d’années. C’est notre
culture ? Que ressentent ceux qui en ont une autre
lorsqu’ils voient les élus assister à la bénédiction des
navettes ou des cloches, et qu’ils chôment les fêtes
catholiques alors qu’ils doivent poser un jour pour
LAïd el-Kebir, ou le Yom Kippour ?
Plus que jamais l’État Français se doit d’être exem-
plaire : imposer une laïcité ambigüe à la population
musulmane, qui n’a pas la même histoire républicaine,
aboutit aujourd’hui à des tensions intolérables, sans
parler des assassinats. Ne sait-on pas que la violence
est souvent réactive, et qu’identifier la source de
l’agression ressentie est le meilleur moyen d’en tarir
les effets ? Religions majoritaire ou minoritaires,
historiques ou récente, doivent être traitées de la
même façon ; alors elles accepteront de circonscrire
leurs rites à la sphère privée, et d’être commentées,
raillées, et protégées.
Car être Juif ou Musulman en France reste dans les
esprits être moins Français que les autres. C’est un
fait, qu’il faut avoir ressenti pour en mesurer les
conséquences psychologiques. Si les intégrismes
venus de contrées étrangères frappent si fortement,
c’est parce qu’ils trouvent dans notre pays un terrain
favorable à leur prosélytisme sanglant. Désormais, si
l’État Français veut échapper à l’affrontement civil,
il faut exiger des Catholiques français l’abandon des
signes publics de leur ancienne domination ; il faut
rappeler la longue histoire des Juifs français pour
que chacun la comprenne ; il faut que les Musulmans
français puissent pratiquer l’arabe ou les langues afri-
caines dans les écoles de la République, afin que leur
biculturalisme devienne enfin l’atout qu’il devrait être.
Alors seulement le fossé de haine qui se creuse sous
nos yeux sidérés pourra être comblé, et la menace
des fascismes repoussée.
AGNÈS FRESCHEL
5
Mensuel gratuit paraissant
le deuxième mercredi du mois
Édité à 32 000 exemplaires
imprimés sur papier recyclé
Édité par Zibeline SARL
76 avenue de la Panouse n°11
13009 Marseille
Dépôt légal : janvier 2008
Directrice de publication
Rédactrice en chef
Agnès Freschel
06 09 08 30 34
Imprimé par Rotimpress
17181 Aiguaviva (Esp.)
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Secrétaire de rédaction
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d.michelangeli@free.fr
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Arts Visuels
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Livres
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Musique et disques
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Cinéma
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Polyvolants
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Maryvonne Colombani
06 62 10 15 75
Gaëlle Cloarec
Marie-Jo Dhô
Marie Godfrin-Guidicelli
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Régis Vlachos, Dan Warzy,
Frédéric Isoletta, Christine
Montixi, Yves Bergé, Émilien
Moreau, Christophe Floquet,
Pierre-Alain Hoyet, Aude Fanlo,
Thomas Dalicante, André Gilles
RetrouveZ Zibeline et vos invitations sur notre site
www.journalzibeline.fr
L
e Premier ministre descend à Marseille ! Et veut
rencontrer les acteurs culturels ! Pas seulement
visiter les commissariats, les écoles, le sénateur
maire, mais aussi la Friche ! Et en détails, de Zinc à
l’expo Charlie, des grandes tables aux petits ateliers...
Pas seulement faire régner l’ordre d’en haut, mais
venir prendre exemple ! D’une expérience culturelle
alternative ! Pas seulement parler éducation mais
aussi culture ! Et art ! Et lien !
Malgré l’accueil à la kalachnikov le matin, Manuel
Valls ne dériva pas d’un iota et servit aux acteurs
culturels assemblés un discours résolument lyrique,
conscient semble-t-il d’enjeux culturels nouveaux
après l’électrochoc que la société française vient
de subir.
Le ton a changé. Cette reconnaissance que la culture
est «un rempart» et pas «un supplément d’âme»,
qu’elle doit être placée «au cœur de nos politiques
publiques», ce constat est nouveau et persiste depuis
un mois. Le choix de la Friche «loin d’une culture
évanescente» qui «fait le lien entre le quartier et
l’art» et veut «abattre les cloisons entre les disciplines
culturelles», le choix de Marseille «terreau particuliè-
rement fertile», «porte ouverte sur le monde», qui a
su en 2013 «vibrer d’une émotion collective», l’affir-
mation que «la culture est une arme de citoyenneté
pour peu que l’on fasse une place aux artistes dans
la société», tout cela est de bon augure....
Pourtant... Sait-il, notre Premier ministre, quand il
affirme que les collectivités doivent financer la culture,
que la baisse des dotations d’État les asphyxie ?
Sait-il quand il affirme que «le budget de la culture
n’a pas baissé cette année», que cette analyse est
discutable selon les champs d’intervention observés,
et qu’il est urgent de compenser les coupes précé-
dentes ? Sait-il quand il fait l’apologie de la culture
marseillaise que les budgets décentralisés sont en
chute libre, qu’ils transforment les services de l’État
en région en marionnettes impuissantes ? Sans doute
le sait-il, se disent les artistes marseillais rassemblés.
Car sinon, pourquoi serait-il là ? Un Premier ministre
se déplace-t-il, rassemble-t-il toute une profession
avec préfets et ministres d’État sans annoncer aucune
mesure, aucun changement politique ?
Le gouvernement de Manuel Valls affirme que «les
établissements culturels prennent leur part dans l’édu-
cation de la citoyenneté» et font «rayonner la France
dans le monde». Pour que cela continue, pour que
cela recommence, il faut cesser de les appauvrir.
Et prendre des mesures concrètes. En commençant
par y consacrer à nouveau 1% du budget de l’État,
et en veillant à une répartition territoriale moins
caricaturalement inégalitaire...
Le monde de la culture attend du gouvernement socia-
liste qu’il prenne la mesure des enjeux économiques
et humains de la destruction opérée par les politiques
austéritaires successives, par les demandes absurdes
de rentabilité exigées des établissements culturels
subventionnés, par les crédits ridicules alloués aux
Valls savoir pourquoi
politiques d’éducation artistique
malgré les déclarations d’inten-
tion appuyées. Si le problème de
l’indemnisation de l’intermittence
semble en voie de se résoudre,
celui de la baisse sidérante des
subventions qui réduit impitoya-
blement les marges artistiques
des établissements culturels et a
déjà vu disparaître les structures
les plus fragiles, ne laisse aucune
place à la créativité nécessaire,
sans parler d’idées nouvelles …
AGNÈS FRESCHEL
Alain Arnaudet, directeur de La Friche, expose la maquette de La Friche à Manuel Valls,
Najat Vallaud Belkacem et Bernard Cazeneuve © Caroline Dutrey
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