5
Mensuel gratuit paraissant
le deuxième mercredi du mois
Édité à 32 000 exemplaires
imprimés sur papier recyclé
Édité par Zibeline SARL
76 avenue de la Panouse n°11
13009 Marseille
Dépôt légal : janvier 2008
Directrice de publication
Rédactrice en chef
Agnès Freschel
06 09 08 30 34
Imprimé par Rotimpress
17181 Aiguaviva (Esp.)
Rédactrice en chef adjointe
Dominique Marçon
journal.zibeline@gmail.com
06 23 00 65 42
Secrétaire de rédaction
Delphine Michelangeli
d.michelangeli@free.fr
06 65 79 81 10
Arts Visuels
Claude Lorin
claudelorin@wanadoo.fr
06 25 54 42 22
Livres
Fred Robert
fred.robert.zibeline@free.fr
06 82 84 88 94
Musique et disques
Jacques Freschel
06 20 42 40 57
Cinéma
Annie Gava
06 86 94 70 44
Élise Padovani
elise.padovani@orange.fr
Polyvolants
Chris Bourgue
chris.bourgue@wanadoo.fr
06 03 58 65 96
Maryvonne Colombani
06 62 10 15 75
Gaëlle Cloarec
Marie-Jo Dhô
Marie Godfrin-Guidicelli
06 64 97 51 56
Alice Lay
06 26 26 38 86
Jan Cyril Salemi
Maquettiste
Philippe Perotti
06 19 62 03 61
Directrice Commerciale
Véronique Linais
06 63 70 64 18
La régie
Jean-Michel Florant
06 22 17 07 56
Collaborateurs réguliers :
Régis Vlachos, Dan Warzy,
Frédéric Isoletta, Christine
Montixi, Yves Bergé, Émilien
Moreau, Christophe Floquet,
Pierre-Alain Hoyet, Aude Fanlo,
Thomas Dalicante, André Gilles
RetrouveZ Zibeline et vos invitations sur notre site
www.journalzibeline.fr
L
e Premier ministre descend à Marseille ! Et veut
rencontrer les acteurs culturels ! Pas seulement
visiter les commissariats, les écoles, le sénateur
maire, mais aussi la Friche ! Et en détails, de Zinc à
l’expo Charlie, des grandes tables aux petits ateliers...
Pas seulement faire régner l’ordre d’en haut, mais
venir prendre exemple ! D’une expérience culturelle
alternative ! Pas seulement parler éducation mais
aussi culture ! Et art ! Et lien !
Malgré l’accueil à la kalachnikov le matin, Manuel
Valls ne dériva pas d’un iota et servit aux acteurs
culturels assemblés un discours résolument lyrique,
conscient semble-t-il d’enjeux culturels nouveaux
après l’électrochoc que la société française vient
de subir.
Le ton a changé. Cette reconnaissance que la culture
est «un rempart» et pas «un supplément d’âme»,
qu’elle doit être placée «au cœur de nos politiques
publiques», ce constat est nouveau et persiste depuis
un mois. Le choix de la Friche «loin d’une culture
évanescente» qui «fait le lien entre le quartier et
l’art» et veut «abattre les cloisons entre les disciplines
culturelles», le choix de Marseille «terreau particuliè-
rement fertile», «porte ouverte sur le monde», qui a
su en 2013 «vibrer d’une émotion collective», l’affir-
mation que «la culture est une arme de citoyenneté
pour peu que l’on fasse une place aux artistes dans
la société», tout cela est de bon augure....
Pourtant... Sait-il, notre Premier ministre, quand il
affirme que les collectivités doivent financer la culture,
que la baisse des dotations d’État les asphyxie ?
Sait-il quand il affirme que «le budget de la culture
n’a pas baissé cette année», que cette analyse est
discutable selon les champs d’intervention observés,
et qu’il est urgent de compenser les coupes précé-
dentes ? Sait-il quand il fait l’apologie de la culture
marseillaise que les budgets décentralisés sont en
chute libre, qu’ils transforment les services de l’État
en région en marionnettes impuissantes ? Sans doute
le sait-il, se disent les artistes marseillais rassemblés.
Car sinon, pourquoi serait-il là ? Un Premier ministre
se déplace-t-il, rassemble-t-il toute une profession
avec préfets et ministres d’État sans annoncer aucune
mesure, aucun changement politique ?
Le gouvernement de Manuel Valls affirme que «les
établissements culturels prennent leur part dans l’édu-
cation de la citoyenneté» et font «rayonner la France
dans le monde». Pour que cela continue, pour que
cela recommence, il faut cesser de les appauvrir.
Et prendre des mesures concrètes. En commençant
par y consacrer à nouveau 1% du budget de l’État,
et en veillant à une répartition territoriale moins
caricaturalement inégalitaire...
Le monde de la culture attend du gouvernement socia-
liste qu’il prenne la mesure des enjeux économiques
et humains de la destruction opérée par les politiques
austéritaires successives, par les demandes absurdes
de rentabilité exigées des établissements culturels
subventionnés, par les crédits ridicules alloués aux
Valls savoir pourquoi
politiques d’éducation artistique
malgré les déclarations d’inten-
tion appuyées. Si le problème de
l’indemnisation de l’intermittence
semble en voie de se résoudre,
celui de la baisse sidérante des
subventions qui réduit impitoya-
blement les marges artistiques
des établissements culturels et a
déjà vu disparaître les structures
les plus fragiles, ne laisse aucune
place à la créativité nécessaire,
sans parler d’idées nouvelles …
AGNÈS FRESCHEL
Alain Arnaudet, directeur de La Friche, expose la maquette de La Friche à Manuel Valls,
Najat Vallaud Belkacem et Bernard Cazeneuve © Caroline Dutrey