1. Mondialisation et nouvelles logiques de localisation

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THEME 2
AMENAGER ET DEVELOPPER LE TERRITOIRE FRANCAIS
QUESTION 3
LES DYNAMIQUES DES ESPACES PRODUCTIFS DANS LA MONDIALISATION
CHAPITRE 2
DYNAMIQUES DE LOCALISATION DES ACTIVITÉS ET MONDIALISATION
INTRODUCTION
 Définition du sujet : L’objectif de cette question est de comprendre les
nouvelles logiques d’organisation de l’espace économique français.
Dans cette logique qui est en œuvre, les acteurs principaux sont ici les
entreprises. Celles-ci déploient des stratégies qui leur sont propres,
qu’elles ne partagent pas avec l’Etat et dont les logiques ne sont pas
spatiales, mais qui auront une incidence sur l’organisation spatiale du
territoire national.
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CHAPITRE 2
DYNAMIQUES DE LOCALISATION DES ACTIVITÉS ET MONDIALISATION
INTRODUCTION
 Définition du sujet : La mondialisation a des incidences spatiales sur
les autres activités productives appartenant aux secteurs secondaire et
tertiaire et sur les logiques de localisation de ces activités.
 Problématique :
Comment la mondialisation bouleverse t-elle la géographie des
espaces productifs français ?
 Plan de la leçon :
1. Mondialisation et nouvelles logiques de localisation des activités
industrielles et tertiaires.
2. La recomposition des espaces productifs français.
1. Mondialisation et nouvelles logiques de localisation des
activités industrielles et tertiaires.
A- La mondialisation conduit à une Nouvelle Division internationale du
Travail (NDIT).
La mondialisation s’est accompagnée d’une nouvelle Division Internationale
du Travail qui se traduit par la recherche d’un meilleur coût de main d’œuvre
et par une nouvelle stratégie des firmes transnationales. Ce phénomène a
entraîné des délocalisations des unités de production, notamment dans les
industries anciennes et traditionnelles nécessitant une main d’œuvre
nombreuse et assez peu qualifiée (automobile et textile par exemple). Ces
opérations de délocalisation se sont dirigées principalement vers les pays
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d’Europe Centrale et Orientale (PECO) et du Sud-est asiatique (Chine
notamment).
Ces délocalisations ont provoqué une baisse du nombre d’emplois
industriels en France et de la part de l’industrie dans le PIB, au point de
parler de désindustrialisation de la France. Toutefois, cette baisse de la part
de l’industrie dans le PIB est en grande partie due à la tertiarisation de
l’économie française et aux gains de productivité. Par ailleurs certains
espaces productifs français attirent des investissements de firmes françaises
et étrangères.
Comme pour les espaces productifs agricoles, la mondialisation a entraîné
une mise en concurrence des espaces productifs industriels et dans ce
mouvement, les espaces les plus compétitifs sont les plus innovants et les
mieux connectés aux marchés européens et mondiaux. C’est pourquoi,
l’implantation de nouvelles activités n’est plus guidée par la présence de
matières premières, mais par de nouvelles logiques qui se fondent sur
l’innovation, la logistique et l’environnement.
B- De nouveaux critères de localisation des activités : innovation,
connectivité et environnement.
La mondialisation implique l’ouverture des frontières et met en concurrence
des territoires que favorisent les stratégies les Firmes Transnationales (FTN)
qui recherchent toutes sortes d’avantages (avantages fiscaux, moindres coûts
salariaux).
Dans cette mise en concurrence, sont favorisés les territoires les mieux
connectés aux marchés européen ou mondial car dans le contexte de
mondialisation sont valorisées les interfaces, c’est-à-dire les espaces de
contact entre deux espaces différents et permettant les échanges.
La mondialisation remet en cause les localisations des industries
traditionnelles. VOIR ANALYSE DE DEUX DOCUMENTS RÉALISÉE EN CLASSE:
La sidérurgie lorraine s’est d’abord développée à proximité des gisements de
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fer régionaux (Nord et Alsace-Lorraine). Toutefois, avec la baisse des tarifs du
transport maritime, il est devenu moins onéreux d’importer du fer. Ce
phénomène entraîne une migration de l’industrie sidérurgique vers les ports
littoraux de Dunkerque et de Fos-sur-Mer.
On peut ajouter en outre les critères suivants :
L’innovation est devenue un critère central pour comprendre la localisation
des activités économiques. Les espaces les plus attractifs sont les
technopôles et les pôles de compétitivité qui regroupent des entreprises, des
centres de recherche, des établissements d’enseignement supérieur, c’es-àdire, qui associent le savoir de pointe et la production matérielle (On parle
d’économie entrepreneuriale de la connaissance)
La connectivité : les entreprises sont à la recherche des territoires les mieux
connectés aux marchés européens et mondiaux. Aéroport, gare TGV et
liaisons autoroutières et surtout présence de plateformes multimodales.
Un environnement agréable est aussi devenu un facteur déterminant.
La mondialisation modifie les espaces et les territoires à l’échelle locale :
 En intensifiant les flux, le processus de mondialisation met en relation
des territoires à toutes les échelles.
 Le degré d’importance de ces flux contribue à hiérarchiser les
territoires : ceux qui sont au cœur du processus de la mondialisation
sont dominants, tandis que ceux qui demeurent aux marges de ce
processus sont économiquement déprimés.
 Les territoires sont mis en concurrence par la mondialisation car les
acteurs principaux de ce processus (les entreprises notamment)
choisissent les espaces en fonction de leurs avantages comparatifs.
 Sous l’effet de la mondialisation, l’économie française change d’échelle
car elle s’inscrit dans une économie mondialisée.
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C- Métropolisation et littoralisation des activités
La mondialisation privilégie les espaces métropolitains qui polarisent les
fonctions économiques, financières, la recherche et le développement. C’est
pourquoi, les activités industrielles et tertiaires ont tendance à se concentrer
dans un nombre assez réduit d’agglomérations capables de recevoir ces
activités, à savoir :
 Paris et la région Île-de-France : 30% du PIB français. Seule « villemonde » française, c’est la seule qui concentre à la fois des fonctions
de commandement politique et économique. C’est la 2ème métropole
mondiale par le nombre de sièges sociaux des 500 premières
entreprises mondiales.
 Une dizaine d’autres métropoles françaises (Lyon, Marseille, Lille,
Toulouse, Bordeaux etc.) sont également ouvertes sur l’Europe et le
monde et concentrent des activités dynamiques (quartiers d’affaires,
centres de recherche, universités, gare TGV, aéroports
internationaux…)
La mondialisation favorise en outre la littoralisation des activités car les
espaces en situation d’interface sont privilégiés dans les nouvelles
dynamiques de localisation des activités. En France, les activités littorales se
concentrent essentiellement autour de 4 Zones Industrialo-Portuaires (ZIP) :
Dunkerque, Marseille-Fos-sur-Mer, Saint-Nazaire et Le Havre. Les
aménagements récents des ports de Marseille et du Havre afin d’améliorer la
réception des porte-conteneurs, leur permettent de soutenir en partie la
compétition avec d’autres ports européens comme Anvers ou Gênes.
Les métropoles atlantiques et méditerranéennes (Nantes, Bordeaux, Aix-enProvence, Montpellier) sont également dynamiques parce qu’elles
bénéficient à la fois du phénomène de métropolisation et de littoralisation.
En 2000, la Conférence des villes de l’Arc atlantique (CVAA) est créée à
l’initiative de Rennes. Elle rassemble les villes atlantiques de plus de 100 000
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habitants et a pour objectif de promouvoir l’ouverture internationale et la
coopération entre villes.
Les littoraux français sont aussi attractifs sur le plan touristique. La Côte
d’Azur attire toujours un tourisme de luxe. La Vendée et le Languedoc ont
plutôt développé un tourisme de masse et la côte normande un tourisme de
proximité pour les habitants de l’Île-de-France.
2. La recomposition des espaces productifs français (typologie
des espaces productifs)
A- Les espaces productifs dynamiques
 Espaces métropolitains : ils concentrent l’essentiel des activités
industrielles et tertiaires et les grands axes structurants. Paris Île-deFrance et la région Rhône-Alpes sont les plus emblématiques de ces
espaces. Les régions de l’Ouest et du Sud se renforcent autour de leurs
pôles urbains respectifs.
 Certains espaces ruraux : Lorsqu’ils parviennent à s’intégrer aux
marchés mondiaux et sont bien reliés aux grands ports commerciaux,
les espaces ruraux peuvent être très dynamiques. C’est le cas des
grands bassins céréaliers, les espaces d’élevage intensif (Bretagne) et
certains vignobles (Bordelais, Bourgogne, Champagne).
 Certaines régions transfrontalières : Certaines Euro régions (espaces
de coopération transfrontalière) fondées sur l’association de
collectivités territoriales de pays voisins reçoivent le soutien financier
de l’UE. La situation d’interface terrestre des zones transfrontalière s’y
trouve valorisée. En France, les deux principales sont le Rhin supérieur
(Alsace + Suisse du nord-ouest + Bade Wurtemberg) et la Sarlorlux
(Sarre + Lorraine + Luxembourg).
B- Les espaces en difficultés ou en recomposition
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 Anciens espaces de production industrielle frappés actuellement par
la crise : il s’agit principalement du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie
et du Nord-est (Champagne-Ardenne, Lorraine). D’autres régions sont
touchées par les délocalisations et des fermetures d’usines (Choletais
spécialisé dans le textile, Basse-Normandie.
 Ces territoires essaient de retrouver un nouvel élan grâce à l’Europe :
Ainsi, Calais profite de la proximité du tunnel sous la Manche pour
construire à l’entrée du Tunnel le centre commercial « Cité Europe ».
C- Les territoires enclavés
 Régions rurales mal intégrées aux marchés mondiaux et régions de
moyenne montagne éloignées des grands axes de communication : il
s’agit essentiellement des régions de la « Diagonale du vide », mais
aussi de l’intérieur de la Bretagne. Ils sont caractérisés par une déprise
agricole, des fermetures d’usines, des disparitions de commerce et de
services. Ils tentent de retrouver un dynamisme en développant le
tourisme vert.
 Territoires ultramarins : malgré le tourisme et les productions
tropicales, ils sont mal intégrés à la mondialisation. Ils sont isolés et
n’ont pas développé de liens avec leurs espaces proches.
CONCLUSION : En un demi-siècle, la géographie des espaces productifs
français semble s’être inversée.
L’arc Atlantique-Méditerranée, qui a longtemps été un espace périphérique
est actuellement un lieu du dynamisme économique, tandis que le Nord-est,
lieu de la 1ere industrialisation est aujourd’hui en difficulté : on parle de
recompositions territoriales sous l’effet de la mondialisation qui a modifié
les logiques de localisation des activités.
Croquis de synthèse :
http://geographie-muniga.org/Esapces-productifs-mondialisation.html
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