Quel bel enseignement pour nous. D’une part, nous devons demander la grâce de la
Charité. C’est la plus grande des vertus nous dit St Paul. Remarquez que l’on parle de
Charité et non de tolérance ! N’en déplaise à quelques-uns, la tolérance n’est pas une
vertu chrétienne.
Le petit Larousse la définit comme « un écart admis par rapport à une norme ». On
admet, c’est-à-dire que l’on y est contraint même si cela n’est pas bon. Il y a dans la
tolérance comme une forme de dédain. Celui qui tolère se place au-dessus de la
personne. Au contraire, la vertu – chrétienne ! – de la Charité nous place dans le
regard de Dieu qui distingue, par amour, paisiblement, le Bien et le Mal. La vertu de
la Charité nous permet de considérer les personnes et les événements du même
regard que celui avec lequel Dieu voit les hommes et les situations. La Charité, éclairée
par la Foi, nous aide à discerner ce qui est bon pour celui vers lequel on l’exerce.
Autrement dit, la Charité nous presse à l’annonce explicite de
l’Evangile. C’est un acte de Charité immense que celui de faire
connaitre le Christ à ceux qui nous entoure. Et au contraire, c’est
un manque de Charité, grave, que de se taire par convenance ou
sous prétexte de ne pas déranger, de ne pas s’imposer. La
Charité, l’Amour de Dieu, nous brûle au point que nous ne nous
pouvons pas nous taire. Regardons Jésus à travers tout
l’Evangile : à tout moment, à tout instant, dans toutes les
situations, quelles que soient les personnes dont Il est en
présence, partout Jésus reflète le visage du Père. Il se joue du « qu’en dira-t-on » et Il
avance paisiblement... «... passant au milieu d’eux, il allait son chemin ! ».
En cette Année sainte de la Miséricorde, il nous est indispensable de retrouver la
spécificité de l’être chrétien. Le Chrétien, parce que
rempli de la force de Dieu, est le porte-parole de la
Bonne Nouvelle dans le monde. Le Chrétien annonce
à temps et à contretemps – souvent d’ailleurs ! –
cette Miséricorde qui ne consiste pas à tout
pardonner, à tout accepter... pire encore, à tolérer !
La Miséricorde de Dieu s’exprime dans notre manière
de regarder le monde objectivement, avec le regard
de Dieu, mettant en valeur les belles et bonnes
choses, mais, en même temps, en n’ayant pas peur
de dénoncer ce qui n’est pas de l’ordre de Dieu.
« Amour et Vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ! » dit le Psaume. Ceux
qui ont connu le bon Père Georges Druguet (originaire de Grièges et ancien recteur
d’Ars) se souviennent de cette phrase qu’il a souvent dite : « la Vérité sans l’Amour
c’est un bulldozer ! Mais l’Amour sans la Vérité, c’est de la guimauve ! ». A l’image de
Jésus, soyons les serviteurs de la Vérité, portons à notre monde qui en a besoin, cet
immense Amour de Dieu qui seul peut combler le cœur de l’homme, de tout homme.
Ainsi, l’Amour ne passera jamais car la Vérité, le Christ, remplira le monde entier de sa
lumière. Votre Curé, Père Olivier BARNAY +