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Psychiatrie et
gestion du tabagisme
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PRÉAMBULE
Docteur B. GILLAIN,
Chef de service de psychiatrie, Clinique St Pierre Ottignies
Un des problèmes majeurs de la psychiatrie et des soins psychiatriques est le phénomène de
la stigmatisation. Cette dernière se caractérise par un blâme des personnes concernées qui,
par voie de conséquence, se sentent plus ou moins exclues, atteintes dans leur appartenance et
développent alors un sentiment de honte.
Aujourd’hui, la question du tabac et de sa consommation dans les lieux publics est à l’avant-
plan. En limiter la consommation aux espaces privés pour réduire, voire annuler le tabagisme
passif, peut être considéré comme une avancée en terme de santé publique. Développer
des stratégies pour permettre d’appliquer cette règle générale aux institutions de soins
psychiatriques est une façon d’agir au niveau de ce problème qu’est la stigmatisation en ne
faisant pas de différence entre les milieux.
Néanmoins, ce que la clinique et les études nous démontrent, cest que la consommation de
tabac est bien supérieure chez les patients atteints de troubles psychiques. Dès lors, comment
proposer des soins accessibles aux patients psychiatriques sans pour autant les soumettre à
des contraintes telles que ces derniers ne soient plus accessibles. On peut considérer donc que
l’idée d’un hôpital sans tabac en psychiatrie est un atout et en même temps un «caillou dans la
chaussure».
Les patients atteints de troubles psychiatriques cumulent des facteurs de risque négatifs en
terme de mortalité et de morbidité : sédentarité, surpoids, troubles métaboliques (diate,
excès de triglycérides et cholestérol), tabac. Une action visant à promouvoir, avec un
accompagnement spécifique et adapté, la cessation tabagique chez le patient atteint de trouble
psychiatrique est certainement un facteur pouvant permettre l’amélioration de son espérance
et de sa qualité de vie.
Le défi est bien sûr d’y arriver en soutenant par ailleurs le respect de la liberté individuelle et en
particulier dans le cadre d’hospitalisations la contrainte s’exerce. Indépendamment même
des hospitalisations sous contrainte, la maladie en tant que telle représente une contrainte
suffisante que pour ne pas en rajouter à lexcès. Néanmoins, il est possible d’obtenir des
résultats probants en terme de cessation tabagique au bénéfice des patients. Cela nécessite
engagement, formation, mise à disposition des traitements de substitution, un coût acceptable,
voire gratuitement.
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SOMMAIRE
Introduction 2
1ère partie : Réseau des hôpitaux sans Tabac 3
2ème partie : Colloque du 13 novembre 2009 «gestion du tabagisme en psychiatrie
gageure ou évidence» 8
3ème partie : Arrêt du tabac chez les patients atteints d’affections psychiatriques –
recommandations françaises 13
Conclusions 32
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INTRODUCTION
Jacques DUMONT,
Coordinateur du Réseau belge francophone des Hôpitaux sans tabac, FARES asbl
Cette publication a pour objectif de susciter la réflexion par rapport à la gestion du tabagisme
en milieu hospitalier psychiatrique. Lintérêt pour les institutions psychiatriques en particulier
s’intègre dans le travail réalisé depuis 2005 par le FARES asbl dans le cadre du «réseau
des hôpitaux sans tabac». Ce réseau vise à créer des dynamiques et des échanges entre les
institutions hospitalières afin qu’elles développent des démarches intégrées de gestion du
tabagisme. La réflexion spécifique focalisée sur les institutions psychiatriques prend appui
sur la conférence française d’experts «Arrêt du tabac chez les patients atteints d’affections
psychiatriques» réalisée en 2008 par l’Office français de prévention du tabagisme (OFT) et la
Fédération française de psychiatrie (FFP).
Dans la problématique de la gestion du tabagisme en milieu psychiatrique deux axes sont
intimement liés, d’une part, l’aspect clinique concernant l’impact du tabagisme ou de son arrêt
sur le patient psychiatrique et, d’autre part, les aspects de gestion de ce tabagisme au niveau de
l’institution hospitalière.
Ce document comporte trois parties :
• la présentation du Réseau belge francophone des Hôpitaux sans tabac et des
dynamiques qu’il met en place
• trois communications issues de la matinée de rencontre organisée le 13 novembre
2009 dans les locaux du Service Public Fédéral «Santé Publique» à Bruxelles
• le résumé de la conférence française d’experts «Arrêt du tabac chez les patients
atteints d’affections psychiatriques» réalisée en 2008 par l’Office français de
prévention du tabagisme (OFT) et la Fédération française de psychiatrie (FFP).
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Réseau belge francophone des Hôpitaux sans tabac a pour objectifs de stimuler le veloppement
de démarches de gestion du tabagisme à l’intérieur des hôpitaux membres, et aussi dans la mesure
du possible, de sensibiliser les autres institutions à cette problématique. La charpente du travail
développé par ce réseau demeure le code européen repris ci-dessous dans sa dernière version (2008).
Il est particulièrement important de souligner qu’un hôpital sans tabac se doit de travailler sur les
4 axes clinés dans cette charte à savoir, les patients, les membres du personnel, les visiteurs et
l’environnement.
Code Européen des Établissements de Santé sans Tabac
1. Mobiliser les décideurs, mettre en place un comité de prévention et refuser tout
sponsoring de l’industrie du tabac.
2. Définir une stratégie et coordonner les actions. Informer tous les personnels, patients
et public.
3. Mettre en place un plan de formation des personnels et les former à l’abord du fumeur.
4. Prévoir l’aide au sevrage, organiser la prise en charge adaptée et le suivi du fumeur y
compris après son séjour à l’hôpital.
5. Organiser l’interdiction de fumer dans l’enceinte de l’hôpital. Si des zones fumeurs
persistent, elles doivent être clairement indiquées.
6. Adopter une signalétique et un affichage appropriés. Supprimer toute incitation au
tabagisme : cendriers, vente du tabac.
7. velopper des politiques de gestion des ressources humaines afin de protéger et
promouvoir la santé au travail de tous les personnels hospitaliers.
8. Promouvoir les actions de promotion de la santé en dehors de l’hôpital.
9. Renouveler les campagnes d’information. Assurer la continuité et se doter les moyens
d’évaluation (assurance qualité, accréditation..)
10. Convaincre d’abord, contraindre si besoin. Etre persévérant !
Il est important de préciser qu’un hôpital qui adhère au réseau des hôpitaux sans tabac développe des
stratégies de gestion du tabagisme, mais ne se doit pas d’être un espace totalement sans tabac. Des
fumoirs peuvent subsister.
Les institutions sont stimulées par un auto-audit complété chaque année permettant de mesurer
l’évolution de la dynamique de chaque institution.
Le réseau est coordonné par le FARES asbl. Toutes informations et illustrations des démarches mises
en place est disponible sur le site www.hopitalsanstabac.be
Le Réseau belge francophone des Hôpitaux sans tabac est constitué de 30 hôpitaux ou groupes
hospitaliers répartis sur 51 sites au total. Il est intégré dans le réseau européen qui compte plus de 1200
hôpitaux.
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