Banque « Agro-Véto » OGM-1008 BIOLOGIE Epreuve B Durée : 3 heures 30 minutes ____________________ L’usage de la calculatrice, d’abaques et de tables est interdit pour cette épreuve. Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre. En prenant appui sur vos connaissances, exploitez les documents proposés afin de préciser certains aspects de la physiologie du Colza (Brassica napus). * L’exposé sera encadré par une introduction et une conclusion et sera structuré par un plan faisant apparaître explicitement les thèmes abordés et la progression suivie. * L’exposé doit se limiter aux trois thèmes abordés. Les trois parties sont indépendantes. * Le candidat ne doit pas rédiger de longs développements de ses connaissances sur le sujet indépendamment de l’exploitation des documents. * Les documents peuvent être découpés et intégrés à la copie à condition d’être exploités. 1 THEME 1 : Longévité du pollen de Colza et flux de gènes (20 pts) D’après http://www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/ocl/e-docs/00/03/34/CA/article.md & http://www.inra.fr/internet/Directions/DIC/ACTUALITES/DOSSIERS/OGM/chevre.htm Connaître la longévité d'un pollen est une donnée particulièrement intéressante dans le cadre des études de risques de dispersion du pollen de plantes transgéniques. Un test colorimétrique fondé sur une réaction d'oxydoréduction permet de déterminer la viabilité du pollen (figure 1.1). Les grains vivants possèdent des enzymes d'oxydoréduction qui participent à la respiration et dont la présence peut être détectée par une réaction colorée. Afin de tester le pouvoir fécondant du pollen in vivo, le pollen a été déposé sur des fleurs mâle-stériles cultivées au champ, coupées puis maintenues en culture durant 40 jours en veillant au choix des fleurs femelles (stade et position dans la plante). Les dépôts ont été faits de manière à optimiser la pollinisation (stigmate largement recouvert de grains de pollen). Le pouvoir fécondant a été mesuré par le taux de nouaison (nombre de fleurs ayant donné des siliques/nombre de fleurs, en pourcentage - figure 1.2) et par le nombre de graines par silique (figure 1.3). Le contenu habituel est de 20 graines par silique. Soixante fleurs ont été testées par traitement. Taux de nouaison Figure 1.1 : Évolution du taux de viabilité du pollen de colza soumis à quatre traitements. Figure 1.2 : Évolution du taux de nouaison après fécondation de fleurs mâle-stériles par du pollen de colza soumis à quatre traitements. Les quatre traitements font varier les conditions thermiques et hygrométriques (HR) de conservation du pollen avant dépôt sur le stigmate : T1 : conditions extérieures du 9 au 31 juillet 2001, T° de 11 à 18 °C, HR de 66 à 92 %; T2 : 20 °C, HR 40 % ; T3 : 20 °C, HR 65 % ; T4 : 3 à 5 °C, HR 40 à 95 %. NB : Sur la figure 1.2, la légère baisse concernant le jour 3 est due à une infection bactérienne. Ne pas en tenir compte. Pollen de Colza, plante anémophile 2 Figure 1.3 : Évolution du nombre de graines produites par silique après fécondation de fleurs mâlestériles par du pollen de colza soumis à quatre traitements. Le colza, hybride naturel entre la navette et le chou, peut-il échanger des gènes avec les espèces sauvages apparentées, ravenelle, moutarde et roquette, des Brassicacées communément appelées « mauvaises herbes » ? Question essentielle dans le cas du colza rendu résistant à certains herbicides. Afin de tenter d’y répondre, une étude a été menée pendant 10 ans par l’INRA de Rennes. Des croisements ont été réalisés en serre dans un premier temps, puis en conditions naturelles, d'abord en favorisant l'hybridation interspécifique, c'est-à- dire en utilisant des plantes de colza ne produisant pas de pollen («mâlestériles») et fécondées uniquement par le pollen des plantes adventices (résultats figure 1.4), puis en situation agronomique normale. Les hybrides obtenus ont été analysés pour évaluer leur aptitude à produire une descendance. Le colza retenu était la variété canadienne de printemps Westar (matériel produit par Plant Genetic Systems, Gent, Belgique) contenant le gène bar qui confère la résistance au glufosinate-ammonium (un herbicide commercialisé sous le nom Basta®). Production d’hybrides interspécifiques entre le colza mâle stérile et trois adventices (la ravenelle, la roquette bâtarde et la moutarde des champs) dans des conditions naturelles. Parent femelle Parent mâle Nombre de graines produites au mètre carré Colza mâle stérile Ravenelle 2200 Colza mâle stérile Roquette bâtarde 510 Colza mâle stérile Moutarde des champs 60 Figure 1.4 Les graines hybrides interspécifiques produites, semées au champ en présence de l'espèce adventice, donnent des plantes vigoureuses qui ont une morphologie proche de celle du colza ; leur fertilité demeure faible, environ 100 fois inférieure à celle de la génération précédente. Le gène bar est présent et il s'exprime. La production d'hybrides interspécifiques varie en fonction de la variété de colza utilisée comme parent femelle. Sur 2000 plantes observées, en fonction des génotypes et des années, le nombre de graines pour 100 fleurs varie de 2 à 100 et le nombre de graines par plante de 5 à 1200. Les plantes issues des graines récoltées sur les hybrides, présentent des structures chromosomiques variables mais sont presque toutes résistantes au Basta®. Au cours des 2 générations suivantes, le transgène se transmet avec des fréquences de plus en plus faibles. Aucune plante ayant le même nombre de chromosomes que l’espèce adventice et contenant le gène bar n'a été caractérisée dans ces générations. « L'utopie est la matrice de l'histoire et la sœur jumelle de la révolte. » José Bové 3 THEME 2- L’absorption du nitrate chez le Colza (20 pts) D’après http://www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/ocl/e-docs/00/04/30/00/article.md Le Colza est une culture connue pour présenter des capacités élevées d‘absorption du nitrate, d‘où son qualificatif de culture piège à nitrate. La concentration en nitrate des sols peut varier de plusieurs ordres de grandeur, de quelques micromolaires (µM) à plusieurs millimolaires (mM). Des études de cinétique d’absorption du nitrate marqué (15NO3–) en fonction de la concentration en nitrate externe ont été réalisées. Les figures 2.1 a & b en présentent les résultats. b a Figures 2.1 Afin de préciser les modalités d’absorption pour des concentrations inférieures à 500 µM de nitrate externe, des mesures de Km et de Vmax sont réalisées soit sur des plantes qui n’ont jamais été cultivées en présence de nitrate soit sur des plantes déjà mises en présence de nitrate. Les résultats sont récapitulés sur la figure 2.2. L’utilisation d’inhibiteurs de la synthèse des ARNm ou des protéines annulent les modifications du Km et de Vmax constatés sur les plantes déjà mises en présence de nitrate. Plantes déjà mises en présence avec les nitrates Km (µM) Vmax (µmol h–1 g–1de matière fraîche) NON OUI de 6 à 20 de 13 à 79 1,3 9,4 Figure 2.2 L’étude au niveau moléculaire de l’absorption du nitrate chez les plantes fait l’objet de nombreuses recherches depuis quelques années. Sur la base d’homologies de séquences, deux familles de gènes codant des transporteurs de nitrate ont ainsi été identifiées : les gènes NRT1 et NRT2. Ils codent des protéines de même structure, avec douze domaines transmembranaires séparés en deux groupes de six hélices reliés par un domaine cytosolique. 4 Un mutant pour le gène NRT1, atnrt1, a été identifié chez une autre Brassicacée, Arabidopsis thaliana. Il absorbe faiblement le nitrate de concentration supérieure à 1 mM dans le milieu extérieur. L’expression des gènes NRT2 a été étudiée en présence de plusieurs effecteurs potentiels. Leur action est présentée sur la figure 2.3. Effets sur l’expression des gènes en présence de : NRT 2 NO3 Positif NO3- en concentration importante Négatif NO3- en concentration très faible Positif (Important) Glutamine Négatif Saccharose Positif + NH4 Négatif Figure 2.3 Un mutant atnrt2.1a a été identifié chez Arabidopsis thaliana. Afin d’obtenir une preuve du rôle des gènes NRT2 dans le système de transport, une étude comparée de la croissance de ce mutant et de la plante sauvage (WS) a été menée sur deux sources de nitrate de concentrations différentes : 0,2 mM et 6 mM. La figure 2.4 présente les effets de la nutrition azotée sur la croissance des deux plantes : Le port des végétaux est comparé au même âge ainsi que la production de matière pour les parties aériennes, racines (en grammes de matières fraîches (g MF)) et le rapport partie aérienne/racines (ratio). Figure 2.4 5 THEME 3 : Le stockage protéique dans les siliques et les graines de Colza (20 pts) D’après http://www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/ocl/e-docs/00/03/FA/F5/article.md L'apport de 15NO3– dans le sol (nitrate marqué à l'azote 15 a permis de quantifier la contribution de l'azote, absorbé ou remobilisé, au développement du colza, du stade C1 (montaison) au stade G5 (graines colorées). Figure 3.1 : Evolution de l'absorption racinaire cumulée de l'azote (exprimée en mg.plante-1) estimée par marquage au 15NO3- pendant 70 jours. Figure 3.2 : A. Bilan des transferts d'N absorbé (flèches de gauche) et remobilisé (flèches de droite) en mg N·plante – 1 au sein de la plante entre les stades C1 (montaison) et G1 (début de la formation des siliques). Les chiffres entre parenthèses indiquent la répartition entre organes en % de l'azote absorbé (à gauche) ou en % de l'azote remobilisé à partir des feuilles vertes (à droite). La quantité totale d'azote présent au sein de chaque organe au début de l'expérimentation (stade C1) est donnée dans les « boîtes » (feuilles, racines principale et secondaires). B : Bilan des transferts d'N total remobilisé en mg N·plante – 1 au sein de la plante entre les stades G1 (début de la formation des siliques) et G5 (graines colorées). Les chiffres entre parenthèses indiquent la contribution de chaque organe au remplissage en azote total des siliques et des graines. Le contenu initial en azote total de chaque organe au stade G1 est donné dans les « boîtes » (feuilles, feuilles mortes, racines principale et secondaires, hampe florale et siliques). 6 Par une combinaison de techniques isotopiques (marquage au 15N) et électrophorétiques (figure 3.3), une mise en réserve transitoire d'azote a été recherchée au niveau de la racine principale (pivot) chez le colza d'hiver, du stade C1 (montaison) au stade G1 (début de la formation des siliques). Figure 3.3 : Evolution du profil électrophorétique (SDS-PAGE) des protéines solubles du pivot de colza de la montaison (stade C1) jusqu'au début de la formation des siliques (stade G1). kDa : masse moléculaire exprimée en kiloDalton. Une protéine VSP a été isolée et partiellement séquencée ce qui a permis d'obtenir des anticorps dirigés contre elle à partir d’un peptide de synthèse de même séquence. La localisation de cette protéine a ainsi pu être étudiée par immunolocalisation tissulaire (figure 3.4). Une protéine homologue a également pu être détectée dans les feuilles, la hampe florale et les inflorescences. Figure 3.4 : Immunolocalisation tissulaire de la VSP du pivot de colza. Les coupes transversales de pivot sont incubées avec des anticorps anti-VSP. GA, grains d'amidon (achromatiques) ; P, phloème ; V, vacuole. La coloration brune révèle la présence de VSP (flèche). 7 Le rôle de signal joué par le méthyl-jasmonate (MJ), une molécule odoriférante et volatile des fleurs épanouies, sur l'absorption, les processus de sénescence foliaire et la synthèse de la protéine VSP a également été étudié. Les résultats sont présentés sur la figure 3.5. Teneur en protéine VSP Teneur en autres protéines solubles du pivot Figure 3.5 : Effets relatifs d'un apport de méthyl jasmonate (MJ) en fonction du temps de traitement. Les différents processus physiologiques mesurés (A : teneur en protéine VSP et en autres protéines solubles du pivot, B : absorption du NO3 – et du K+, photosynthèse et biomasse fraîche des feuilles) sont exprimés en % du témoin. « L’agriculture c’est la base de la culture » Maurice Béjart 8 Barème de correction du devoir N°2 (Type B) présentation, orthographe Introduction générale : amener : 2 problèmes agricoles actuels, les plantations d’OGM et la pollution par les nitrates des nappes phréatiques ; poser (d’où plan): le Colza, plante cultivée pour ses huiles (alimentation et biocarburant), améliorée par transgénèse, constitue un risque potentiel de dispersion de transgènes (thème 1). Elle absorbe les nitrates de façon importante selon des modalités originales (thème 2). Les molécules assimilées circulent au sein du végétal puis sont stockées dans les graines et siliques (Brassicacées) (thème 3) Thème 1 : expliciter par : si les croisements interspécifiques sont possibles, le pollen peut, si sa résistance est importante, être le vecteur de transgènes de résistance aux mauvaises herbes qui pourraient devenir très difficiles à éliminer d’où la relation longévité du pollen et flux de gènes A- Viabilité et fécondance du pollen = f(conditions du milieu et de l’âge du pollen) Fig.1.1 à coller : J0 : pollen frais recueilli pour les tests était de bonne qualité (taux moyen de viabilité > 90 %). J3 : Différences nettes : en conditions naturelles (T1 = 60 %) << conditions les plus froides (T4 = 90 %), T2 et T3 résultats intermédiaires (75&85 %) proches, la différence d’humidité n’a pas grand effet à 20°C J8 : Très forte baisse de viabilité, excepté pour T4 (60%). J10 seul T4 conserve une certaine viabilité (35 %) alors que tous les autres < 5%. La longévité du pollen de colza n'excède pas 15 jours le traitement dans les conditions les plus froides et avec une hygrométrie très variable est le plus conservateur Le maintien d’une température constante de 20 °C (T2, T3) permet une meilleure conservation qu'à des températures et des hygrométries très variables (T1) Fig.1.2 & 1.3 : J0 : taux de nouaison-survie des plantes pollinisées avec du pollen frais est élevé 85 % mais le nombre de graines par silique est faible (4 en moyenne 20 normalement). J8 taux non négligeable pour T1, T2, T3 (> 60%) T4 toujours le meilleur avec (85 %). Au-delà de J8, >J8 décroissance rapide du taux puis taux nul à 15 jours. Nombre de graines par silique formée décroît de la même manière mais aucune différence nette ( nombre de graines produites très faible) Une durée de vie une semaine à 10 jours qui n’est pas réduite par une hygrométrie élevée sous réserve que les températures soient assez basses (3 à 5 °C) ; possible si pollen entrainé loin par le vent dans les moyennes couches de l’atmosphère. Donc la dispersion des gènes (et de transgènes) est possible B- Des hybridations possibles donnant des plantes résistantes à la stabilité incertaine Fig.1.4 Les croisements interspécifiques existent entre espèces d’une même famille relativement proches et sont de fréquence variable selon l’adventice. La Ravenelle est la plus apte au croisement Variable selon les types de croisements, la fertilité des hybrides reste toujours faible voire très faible mais la présence du gène bar et son expression les rendent résistants à l’herbicide Basta. Cette résistance est transmissible au fil des générations mais touchent un nombre de plus en plus faible de plantes ce qui suggèrent que le transgène n’est pas correctement intégré dans le génome. Aucune mauvaise herbe transgénique ne semble avoir été produite par ce type de croisement OUF ! Conclusion : Les risques de dissémination de transgène par le pollen de Colza existent. Transmis avec une très faible fréquence, il ne semble pas s’intégrer de façon stable dans le génome d’hybrides ou de leurs descendants. Le transfert dans les populations sauvages ne semble pas totalement exclues et dès lors une mauvaise herbe pourrait être résistante aux herbicides … Arghh ! Thème 2 : Plante cultivé, le colza pousse sur des sols enrichis d’engrais, notamment les nitrates, anions qui sont absorbés par transports actifs II, intervention de transporteurs dont on précise ici les caractéristiques. A- Deux systèmes de transporteurs Fig. 2.1a La cinétique saturable au dessus de 0,4mM (400 µm) cf. plateau, transporteur de haute affinité fonctionnant même aux basses concentrations de NO3Aux plus fortes concentrations (1 mM et plus), Fig. 2.1b autre transporteur non saturable (au moins jusqu’à 10mM) de plus faible affinité donc. B- Deux composantes du transport de haute affinité (constitutif et inductible) Fig. 2.2 Sans contact nitrate : Km faible donc forte affinité mais Vmax faible donc faible capacité de transport. Si contact avec nitrate : Km s’élève donc baisse d’affinité mais Vmax élevée donc forte capacité de transport Soit activation du transporteur soit néosynthèse de transporteurs de propriétés différentes induite par le nitrate. C’est ce cas là puisque pas de modifs de cinétique en présence d’inhibiteurs de l’expression génétique 9 X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X C- Fonctions des gènes NRT et contrôles de l’expression génétique : Vu le mutant atnrt1, il doit coder les transporteurs constitutifs basse affinité qui absorbent au dessus de 1mM Fig.2.3 f(états nutritionnels) : présence suffisante d’acides aminés (cf. glutamine) pour la synthèse protéique ralentit l’expression. Saccharose, signe d’une production de matière importante par photosynthèse, accélère l’expression et indirectement l’apport en N nécessaire à une synthèse importante de protéines f(des sources d’N disponibles) : si carence de nitrate accélération, si excès de nitrate ou si autre source azotée NH4+ ralentissement de l’expression = adaptation de l’apport encore ajustement de l’absorption aux besoins de la plante par contrôle de de NRT2 qui est donc inductible Fig.2.4 A la concentration de 6 mM en NO3-, la croissance et la biomasse de la plante sauvage et du mutant sont idem ou presque. En revanche le mutant se développe mal sur le milieu faiblement concentré en NO3particulièrement au niveau des parties aériennes NRT2 code donc pour les transporteurs inductibles à Vmax élevée qui interviennent pour NO3- < 0,5 mM Thème 3 : une fois entré, le nitrate est réduit en NH4+ puis assimilé sous forme d’acides aminés, des protéines sont produites et, après circulation dans le végétal, stockées dans les graines et leurs siliques A- Contribution de l’azote absorbé et mobilisé au développement du colza Fig.3.1. et 3.2 Existence de deux phases : absorption importante de l'azote minéral jusqu'au stade G1 (début de la formation des siliques) avec transport vers les parties aériennes (80%) > racines (20%) (puits), associée à une forte remobilisation de l'azote des feuilles sénescentes (source) principalement au profit de la hampe florale +++, de l’inflorescence ++ et du système racinaire + (puits) phase de mobilisation de l'azote accumulé dans les tissus végétatifs de la plante (dès lors source), à l'exception des racines secondaires, pour permettre à partir du stade G1 (début de la formation des siliques) le remplissage des siliques et des graines en protéines (puits) N.B. à une période où la plante a cessé toute absorption d'azote du sol les feuilles = réservoir majeur, mais rôle « tampon » joué par la hampe florale et le pivot essentiel face à l'asynchronie existant entre la mobilisation de l'azote foliaire qui précède la chute des feuilles et son transfert indirect vers les tissus reproducteurs N.B. absorption de nitrates +++ mais pertes importantes par la chute des feuilles (pollution azotée…) B- Un stockage transitoire d’N sous forme protéique dans la racine principale et d’autres organes Fig.3.3 A côté de protéines présentes sur les trois gels, certaines apparaissent en D1 et se retrouvent en G1 (31 kDa) mais une bande très forte (23 kDa) se repère au stade G1, protéine de réserves probable Fig.3.4 Les taches brunes révèlent la présence de protéines VSP dans les vacuoles de certaines cellules de parenchyme racinaire, celles proches du phloème par où les acides aminés constituant ces molécules sont arrivées lors de leur mobilisation ultérieure c’est par le xylème que les aa iront participer au stockage protéique dans les siliques et les graines C- L’action du méthyl-jasmonate (MJ) sur le stockage des protéines VSP L'application de méthyl-jasmonate (MJ) par les fleurs épanouies stimule de façon sélective la synthèse de la protéine de 23 kDa dans le pivot de colza Fig.3.5A. Aucun impact sur les autres protéines Dans le même temps, MJ inhibe l’absorption (cf. nitrate et potassium) mais active la sénescence des feuilles ce qui fait baisser la photosynthèse et remobilise des acides aminés par hydrolyse des protéines foliaires et notamment la rubisco du chloroplaste L'azote remobilisé à partir des feuilles sénescentes favoriserait alors la synthèse de la protéine de 23 kDa dans le pivot, et celle d'une protéine homologue dans la hampe, les inflorescences et les feuilles. Conclusion générale : synthèses : pollen vecteur de transgènes possibles donc cultiver les OGM n’est pas sans risques… L’azote est stocké dans les fruits et graines de colza à un moment où la plante n’absorbe plus elle exploite alors des protéines stockées temporairement dans l’appareil végétatif. Des puits deviennent des sources... De l’azote est cependant perdu et s’en va polluer les nappes phréatiques ouverture : problèmes d’éthique vis-à-vis des OGM (homme apprenti-sorcier ?) et du déséquilibre à venir possible de l’exploitation des cultures plus pour du biocarburant que pour l’alimentation… 10 X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X COMMENTAIRES DE CORRECTION DU DS N°2 TYPE A : Gros souci en introduction ; si l’Angiosperme (nom féminin soit dit en passant, on dit UNE angiosperme) est définie assez souvent comme il faut, aucune précision sur la lumière n’a été donnée alors qu’une réflexion (si j’ose dire) à son sujet permettait d’envisager les différentes aspects du devoir à aborder (aspects quantitatifs, intensité lumineuse et photons et qualitatifs, radiations colorées, longueurs d’onde…) et d’évoquer les indispensables pigments impliqués dans la réception la lumière (ils devaient être présents avec leur spécificité dans chaque partie du plan or...). EXPRESSIONS A PROSCRIRE : « On peut se demander », « il est intéressant de », « de par », « nous allons voir tout d’abord », « pour »… « on pourrait s'intéresser à » et toute phrase interrogative avec point d'interrogation... BOULETTES : Parler de végétal « adulte dont le dévt est terminé » est une aberration pour un végétal à développement indéfini. Par ailleurs, développement n’est pas croissance, je le rappelle. La croissance est un aspect du développement. Le terme « évapotranspiration » ne doit pas être utilisé pour le seul fonctionnement stomatique. Ce mot renvoie à la transpiration foliaire ET à l’évaporation de l’eau présente des sols (laissons ce terme aux écologistes et aux géographes). La photopériode qui baisse entraine l’entrée en dormance des bourgeons mais pas des graines… La dormance embryonnaire est liée, lors de la maturation de la semence, à une accumulation d’ABA. L’origine est donc interne. A corriger dans votre cours de sup. : Dans le phototropisme, ce n’est pas la transmission « du signal » mais « d’un message » issu de la réception du signal. La photosynthèse n’était pas à envisager dans son entier, seules les réactions photochimiques étaient nécessaires., même si les réactions d'assimilation dépendent bien sûr indirectement de la lumière. Enfin Krebs n’est pas Calvin et réciproquement. La photosynthèse ne produit pas de l’énergie, elle produit avant tout de la matière même si il existe en cours de route de l’ATP et des coE redox qui couplent les 2 phases de la photosynthèse. TYPE B : La présentation est dans l’ensemble DEPLORABLE pour ne pas dire plus… Cela va coûter des points précieux à certains (y compris les meilleurs) qui seront « mal » lus ou pas lus du tout. Un correcteur se fatigue et donc oublie des points... L’introduction doit expliciter rapidement les thèmes sans dévoiler les réponses aux problématiques qui s’en dégagent. Réécrire seulement les titres des thèmes ne peut rapporter de points. Une intro peut se faire en cours d’épreuves alors qu’on domine mieux les thèmes… Mais surtout pas dans les 5 dernières minutes, car cela ferait embouteillage avec ceux qui rédigent une conclusion bien construite avec une ouverture judicieusement choisie. Mais il n’y en a pas beaucoup !!! Bien peu de copies ont présenté clairement la problématique du thème 1 et du thème 3. L’idée d’un stockage de matière dans la racine et d’autres organes, entre la sénescence des feuilles et le début de la fructification n’a pas été clairement démontrée. Les notions de source et puits étaient attendues (eh bien sauf exception, je les attends toujours …) Coller et exploiter des documents dans la copie : annoter le document directement mais avec des phrases courtes bien rédigées autour du doc.. Cela l’aère, les examinateurs respirent mieux évitant la noyade dans l’encre bleue des mers du sud. Des erreurs et confusions récurrentes en vrac : Attention : lire attentivement les documents et leur texte d’accompagnement, cela vous évitera bien des erreurs. Le mot « aspects » n’a parfois pas été compris d’où des introductions surréalistes. Le sujet n’avait pourtant rien de philosophique. La « physiologie » a également posé problème. C'est la science qui étudie les fonctions biologiques. THEME 1 : Ne pas confondre des jours (j) avec des années comme unités de temps. Les croisements interspécifiques ne semblent ne pas vous étonner ; ils le devraient, car d’ordinaire, cela n’est pas possible… Le colza est une plante annuelle. Les conditions de conservation, ne sont pas les conditions de germination du pollen… Un terme comme nouaison doit se redéfinir dans un devoir ce n’est pas une évidence… Adventices n’est pas adventives. THEME 2 :Un transporteur n’est pas une enzyme même si la cinétique est comparable. Les notions de transporteurs constitutifs ou inductibles n’ont que très exceptionnellement été utilisés. Dommage ! Trop peu de copies ont expliqué l’importance de l’action des différents effecteurs (rendant compte de l'état azoté du végétal. Personne n’a dit qu’il y avait deux systèmes basse concentration en nitrate. Les copies ne parlent que de celui qui est inductible par le nitrate… Mais l’autre on ne le voit pas, c’est curieux ! THEME 3 : Quant il y a des « barres d’ erreurs » sur des points de courbes on ne peut parler de variations si on reste dans les limites des barres d’erreurs cf. doc 31 ;: un doc. qui a été mal interprété par beaucoup qui n’ont pas lu que c’était un cumul de matière et donc une horizontale était un arrêt d’absorption et non une absorption maximale !!! SDS page signifie Sodium Dodécyl Sulfate Poly Acrylamide Gel Electrophoresis, séparation = f(PM uniquement). Erreur du prof. OUPS !!! Les acides aminés mobilisés par hydrolyse des protéines VSP vacuolaires, dans les zones de stockage temporaire comme la racine, vont circuler vers les siliques par le xylème et non le phloème par où ils sont arrivés dans l’organe de stockage temporaire !!! Corriger cette bêtise... Au final : Des idées honnêtes sont données mais la vision d'ensemble manque le plus souvent.... Il faut y travailler. Courage ! 11 12