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LES TEMOINS de JEHOVAH
PAR L'ABBÉ PAUL LACOULINE
DOCTEUR EN THÉOLOGIE PROFESSEUR DCRITURE SAINTE À L'UNIVERSITÉ LAVAL.
QUÉBEC, 1947
Témoins de Jéhovah
• Ce qu'ils pensent
• Ce qu'il faut penser d'eux
Nihil obstat : ERNESTUS LEMIEUX, pr. censor.
Quebeci, die 25a Februarii 1947.
Imprimatur : GEORGIUS LÉO PELLETIER,
ep. til. Hephæstiensis, Vic. Cap. Quebecensis.
Quebecî, die 25a Februarii 1947.
TABLE DES MATIÈRES
Lettre-préface
I. Leurs chefs
II. La religion
III. L'infaillibilité pontificale
IV. La Très Sainte Trinité
V. L'âme immortelle, l'enfer et le purgatoire
VI. Le ciel
VII. La messe et les prêtres
VIII. Les images
IX. De faux témoins
LETTRE – PREFACE
M. l’abbé Paul Lacouline, Séminaire de Québec.
Mon cher Monsieur Lacouline,
Je vous félicite d'avoir eu l’heureuse idée de grouper en brochure les quelques articles si lumineux que vous avez
écrits dans "L'Action Catholique" pour réfuter les déplorables erreurs audacieusement colportées dans nos foyers catho-
liques par ces pauvres égarés qui osent se proclamer les Témoins de Jéhovah.
Leurs fausses prétentions, même si on les réunit en faisceau, n'ont certes pas le mérite de constituer une doctrine ;
elles ne sont quune bizarre collection de mensonges, dont il importait, cependant, de prouver la fausseté. Il était très op-
portun, je crois, de bien faire voir sur quelles bases sans consistance elles cherchent à s'appuyer en faussant les Saintes
Ecritures, et de quels sophismes elles font profession de se nourrir.
C'est ce que vous avez fait, et vous l'avez bien fait; avec beaucoup d'à-propos, vous avez rendu témoignage à la véri-
té. Je m'en réjouis et je souhaite à votre brochure une très large diffusion, pour l'honneur de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
dont on a si effrontément dénaturé la pensée.
Je vous prie d'agréer, mon cher abbé, mes bien sincères félicitations et l'assurance de ma haute considération.
FERDINAND VANDRY, ptre,
Recteur de l'Université Laval.
le 2 mars 1947.
I. LEURS CHEFS
A la tête de l'étrange secte que constituent les Témoins de Jéhovah, trois pontifes se sont succédé jusqu'à nos jours:
Charles-T. Russell, Joseph-Frederick Rutherford, Nathan-H. Knorr. Une brève biographie de chacun d'eux, surtout des
deux premiers qui sont les mieux connus, nous permettra de soupçonner déjà la sainteté (!) du mouvement auquel ils ont
voué une grande partie de leur vie.
CHARLES-T. RUSSELL
Le fondateur de la secte est né en 1852, à Pittsburg en Pennsylvanie, aux États-Unis. Élevé dans la religion presbyté-
rienne, il prétendit avoir perdu la foi dès l'âge de 16 ans. Cette confession qu'il fit, nous ne pouvons en nier la vérité ; mais,
ce qui est encore plus sûr, c'est que jamais dans la suite il n'a recouvré la véritable foi prêchée par le Christ.
En 1876, son imagination maladive lui fit croire que le second avènement du Christ venait d'arriver deux ans plus tôt.
Poussé par le même illuminisme qui le dirigera toute sa vie, il se dit alors le Précurseur du "règne millénaire" de Jésus,
l'Envoyé de Dieu pour prêcher cette étonnante nouvelle, la Trompette de vérité qui démasquerait "les fraudes, les erreurs,
les enseignements et les pratiques des religions établies, aussi bien de la religion catholique que des religions protes-
tantes".
Les tribunaux judiciaires et les commissions d'enquête ne surent pas toutefois rendre justice à sa sainteté et recon-
naître sa mission divine. Pour ébahir les ignorants et essayer de montrer que l'Église catholique déforme la Bible, il citait
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souvent des passages bibliques d'après le texte original, écrit en grec. Or, devant une commission d'enquête de la radio
américaine, il dut avouer qu'il ne pouvait même pas énumérer les lettres de l'alphabet grec. Sa femme obtint le divorce
sur des accusations de cruauté et d'infidélité. Un pitoyable "miracle" le conduisit aussi devant la cour de justice. Des fer-
miers naïfs, en effet, avaient acheté de lui du "blé miraculeux", au prix phénoménal de $60.00 le boisseau. Comme le blé
ne fit pas merveille - on aurait dû s'y attendre -, le pseudo-thaumaturge fut traîné devant les tribunaux et condamné à
rembourser (Radio Replies, second volume, nn. 1352, 1354).
JOSEPH-FREDERICK RUTHERFORD
A la mort du fondateur, en 1916, le faux juge J.-F. Rutherford se vit confier la noble (!) tâche de présider aux destinées
des Témoins.
Même s'il est universellement connu sous le nom de "Juge Rutherford", juge il ne le fut jamais; c'est sa grande humili-
té (!), caractéristique de toute sa vie, qui l'incita à ajouter pareil titre à son nom. Journaliste judiciaire au début de sa car-
rière, il devint vite au courant de la procédure légale ; fort de cette expérience, il voulut devenir avocat. Des ficelles habi-
lement tirées lui valurent finalement la licence qui lui permit de pratiquer le droit. Or, dans l'État de Missouri, aux Etats-
Unis, où il exerçait sa profession, c'est la coutume que chaque avocat, à tour de rôle, monte sur le banc pour remplacer
le juge qui s'absente inopinément. C'est parce qu'il a siégé 4 fois, donc 4 jours bien espacés, que Rutherford se proclama
juge. A une telle prétention, les autres avocats du Missouri ne voulurent jamais souscrire pour eux-mêmes. Si Rutherford
fut un véritable juge, il n'y a plus d'avocats dans l'État de Missouri, mais seulement des juges (Radio Replies, l.c., n.
1359).
Les écrits de Russell disparurent complètement de la circulation, quelque temps après l'arrivée de Rutherford. Ce der-
nier, seul, voulait envahir le monde avec sa littérature de dernier ordre. La multitude de ses volumes et de ses tracts, tous
plus indigestes et plus mal écrits les uns que les autres, n'est que la répétition des mêmes blasphèmes et des mêmes
vociférations contre tout ce qui est cher aux âmes bien nées et croyantes, contre tout ordre établi. Croyez-le ou non, si
Dieu a mis fin à la première Grande Guerre, ce fut pour permettre aux colporteurs de vendre les écrits de Rutherford ; lui-
même nous fait cette sotte confidence dans son tract intitulé Le Royaume, p. 8. Fourbe et lunatique, le successeur l'a été
autant que le fondateur.
En 1894, 1895 et 1897, il eut lui aussi des troubles légaux, accusé qu'il fut de conduite anti-professionnelle. En 1918,
il fut condamné à 20 ans d'emprisonnement pour conspiration et déloyauté ; il avait essayé de soulever une révolte mili-
taire contre le gouvernement de son propre pays. Après la guerre, en 1919, il fut relâché avec plusieurs autres prison-
niers. Il avait été 9 mois derrière les barreaux du pénitencier d'Atlanta (Radio Replies,l.c, n. 1354).
Le jour du 8 janvier 1942 vit la fin de sa triste vie, à San-Diego, Californie.
NATHAN-H. KNORR
Le chef actuel, celui qui fait danser les marionnettes, est Nathan-H. Knorr. Cinq jours après la mort de Rutherford,
Knorr, qui avait été son principal assistant, fut choisi à l'unanimité comme son successeur par les conseils dirigeants aux
États-Unis. Le 27 janvier, la section anglaise des Témoins acceptait le même chef, qui devenait en conséquence le grand
roi mondial des Témoins.
Héritier de l’illuminisme et de l'intolérance bigote de ses prédécesseurs, il ne se fait pas, cependant, chevalier de la
plume comme eux. Il se contente plutôt des bijoux de sottises façonnés avant lui, et il préside surtout à la diffusion des
écrits de Rutherford. Son autre fonction principale consiste à trouver des fonds pour alimenter les batailles légales qui ai-
deront à porter partout le nom des Témoins.
Une fois les masques enlevés, la figure des chefs des Témoins ne montre rien qui inspire la sainteté et la vérité. Une
incursion que nous ferons dans le fouillis glacial de leur littérature ne laissera voir que fantaisies ridicules, négations sec-
taires et blasphèmes.
De tels chefs, nous n'en voulons pas ! De leur esprit et de leur morale, dont ils ont inspiré le mouvement qu'ils ont fon-
dé et dirigé, nous n'en voulons pas ! Des Témoins de Jéhovah, nous n'en voudrons jamais !
II. LA RELIGION
Rutherford retrouve toujours la même prose fielleuse, sa joie et sa consolation, pour essayer de propager une inven-
tion infernale que seuls les Témoins voudront accepter. Le démon, personne avant eux n'aurait été capable d'imaginer
pareille insipidité sacrilège, serait le père de tout ce qui a nom de religion :
"Depuis l'Eden, l'instrument de l'adversaire pour tenir les peuples dans l'esclavage du péché et de la mort, a tou-
jours été la religion" (Liberté dans le Nouveau Monde, p. 15).
"La religion dite "religion chrétienne" est une industrie élaborée par le Diable pour profaner le nom du Tout-
Puissant" (Ennemis, p. 130).
En sage qu'il se prétend, Rutherford n'affirme, le plus souvent, rien qu'il ne prouve (!). Que toutes les religions soient
sous l'influence de Satan, en voici des preuves qui lui suffisent. Les religions sont d'inspiration diabolique, prétend-il,
parce que nos Premiers Parents ont succombé à la tentation (Ennemis, p. 28), parce que Caïn a tué Abel (l.c., p. 31),
parce qu'il y a eu le déluge (l.c. p. 44), parce qu'une danse de la fille d'Hérodiade a été payée par la mort de saint Jean-
Baptiste (l.c., p. 103). Ces preuves ne vous convainquent pas ? en voici d'autres : les religions ne peuvent être l'œuvre de
Dieu, puisqu'il y a des pestes dans le monde (Ses œuvres, p. 8), puisque des gens se lèvent quand la musique fait en-
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tendre le God save the King (Le Royaume, p. 43) et que "la situation économique aux États-Unis laisse beaucoup à dési-
rer" (Le Royaume, p. 3).
Quoi répondre à toutes ces élucubrations, dont seul est capable un magicien comme Rutherford ? Le ridicule fantai-
siste, qui est leur commun partage, les a déjà écrasées toutes.
RELIGIONS MAUVAISES
Qu'il y ait des religions mauvaises, il ne faut pourtant pas le nier. Elle est diabolique la religion des Byzantins et des
Modernistes qui ne veulent pas accepter l'infaillibilité pontificale, celle de Sabellius qui nie l'existence de la Sainte Trinité,
celle d'Arius qui ne veut pas croire aux deux Personnes divines que sont le Fils de Dieu et le Saint-Esprit, celle des Sa-
ducéens qui ne veulent pas d'une âme spirituelle et immortelle. La religion des Albigeois qui nient le purgatoire, celle des
Gnostiques qui ne croient pas à l'enfer, celle des Iconoclastes qui détruisent les images et les crucifix, toutes celles-
n'ont rien de divin. Elle est surtout diabolique la religion des Témoins où nous trouvons un agrégat pitoyable formé de
chacune des négations hérétiques apportées par les sectaires de tous les temps. Oh ! non ; nous ne devrions pas parler
de la "religion" des Témoins, car c'est une profanation que d'employer un tel mot pour désigner un monstre pestilentiel.
Pour une fois Rutherford disait vrai quand il écrivait que sa "Société n'est pas une organisation religieuse" (Guérison, p.
29).
SAINTETÉ DE LA VRAIE RELIGION
Pour la religion, la vraie, la Bible est plus respectueuse que ne le sont les paroles blasphématoires du pontife Ruther-
ford. Dieu, qui nous parle par les Saintes Écritures, pense mieux de la religion et de l'homme religieux :
Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille... Religieux et craignant Dieu... il faisait beaucoup d'aumônes au
peuple et priait sans cesse (Actes, 10,1-2).
Si quelqu'un s'imagine être religieux sans mettre un frein à sa langue, il s'abuse lui-même et sa religion est vaine.
La religion pure et sans tache devant notre Dieu et Père, n'est pas autre qu'avoir soin des orphelins et des veuves
dans leur détresse, et se préserver pur des souillures de ce monde (Epître de Jacques, 1, 26-27).
Quoi qu'en disent les Témoins, nous continuerons à croire que la vraie religion est une chose sainte, que l'homme vé-
ritablement religieux est celui qui respecte Dieu et demeure fidèle dans l'observance de tous les commandements divins.
LES TÉMOINS ET LA RELIGION CATHOLIQUE
Comme il fallait nous y attendre, puisqu'elle est universellement répandue dans le monde et qu'elle est forte d'une
doctrine acceptée depuis les débuts du christianisme, Rutherford s'en prend surtout à la religion catholique et à chacun
de ses dogmes.
La religion catholique ne serait pas bonne, parce que lui, Rutherford, veut qu'il en soit ainsi ; elle serait d'inspiration
diabolique, parce que lui, Rutherford, a décidé dans son illuminisme grotesque que l'oracle prononcé contre Tyr par le
prophète Isaïe (ch. 23) et les malédictions adressées par le Christ aux scribes et aux pharisiens visaient plutôt l'Église de
Rome :
"La prédiction d'Esaïe (sic) s'applique en petit à l'ancienne Tyr et, sur une plus vaste échelle, au système catho-
lique romain.(Ennemis, p. 183).
"L'Eglise de Rome abandonnera son prosélytisme... On saisira alors toute la portée des paroles de Jésus : "Mal-
heur à vous (conducteurs et souverains de Tyr), scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la mer et la
terre pour faire un prosélyte..." (Matth., 23, 15) (Ennemis, p. 206).
Réellement, comme saine interprétation biblique, comme argumentation solide, nous pouvons imaginer quelque
chose de mieux, n'est-ce pas ? Pour ce qui est, par ailleurs, de la fantaisie et de la gratuité dans l'affirmation, cédons-lui
vite la palme.
* * *
Rutherford prétend que l'Église catholique n'enseigne que des "traditions humaines dont le Diable a été l'inspirateur",
mais que lui propose le véritable message biblique (Dévoilées, p. 21 ; Ennemis, pp. 19-21). Le blasphème est trop auda-
cieux et trop mensonger ! Aussi, pour montrer davantage l'ignorance et la fourberie du pseudo-juge, nous ferons con-
naître ses négations au sujet des principales vérités enseignées par Rome, pour montrer ensuite comment ces dernières
sont affirmées clairement par la Bible.
III. L'INFAILLIBILITÉ PONTIFICALE
Les Témoins de Jéhovah se rient du Pape et de son infaillibilité. D'après eux, le chef de l'Église de Rome ne peut pas
participer à l'autorité et à l'infaillibilité de saint Pierre, puisque ce dernier n'aurait pas été le chef des Apôtres et que
comme tel, par conséquent, il n'aurait pas eu de successeur :
"Il n'existait pas de fonction papale au temps des apôtres. Celle-ci a été imaginée par des hommes inspirés par
Satan" (Ennemis, p. 138).
"Le Haut clergé catholique prétend que Notre-Seigneur Jésus-Christ a conféré à l'apôtre Pierre une prépondé-
rance spirituelle dans l'Église, prépondérance qui n'a cessé, depuis sa mort, d'appartenir aux papes de Rome. Là en-
core, il y a une conclusion vicieuse et inexacte résolument contredite par les Ecritures... On ne pourrait trouver dans
toute la Bible un texte quelconque d'après lequel le Seigneur conférât à Pierre en termes positifs, précis, et oui n'ad-
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mettent aucune discussion, une prépondérance dans l'Eglise. Et on trouverait encore moins un texte qui indiquât que
Pierre eut un successeur" (voilées, pp. 22-23).
PRIMAUTÉ DE SAINT PIERRE
Pareils textes bibliques, qui montrent que Pierre a eu une prépondérance spirituelle et qu'il a eu un successeur, le
Pape de Rome, existent pourtant ! Rutherford ne les a pas trouvés ; cela ne nous surprend pas, puisque le Psalmiste
nous avertit que certains ont des yeux et ne voient pas (Ps. 134,16).
Notre Seigneur, les Saintes Écritures sont là pour l'affirmer, a laissé sur terre un représentant légitime, pour que ce
dernier soit le chef visible de l'Église, l'interprète infaillible de la Bible et de toute vérité révélée, le lien qui donne l'unité
obligatoire dans la même foi divine et chrétienne. Il a choisi saint Pierre comme le fondement inébranlable de la société
religieuse qu'Il instituait sur la terre ; Il lui a promis la fidélité et la solidité dans la saine doctrine, qui lui permettraient d'en-
seigner correctement les autres.
C'est à saint Pierre et non aux autres Apôtres que le Christ a dit : Et moi Je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre
Je bâtirai Mon Église (Matth., 16, 18) ; c'est encore à lui et à lui seul que Jésus s'adressait avec ces paroles : Simon, Si-
mon,... j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi,... affermis tes frères (Luc, 22, 31-32) ; c'est encore au seul
saint Pierre que se rapporte cet autre texte de l'Évangile : Jésus dit à Simon-Pierre : "Pais mes agneaux"... "Pais mes
brebis" (Jean, 21, 15-17).
Après la mort du Christ, saint Pierre devint, de par la volonté de son Maître, le chef visible de l'Église, le docteur infail-
lible capable d'interpréter sainement la Parole divine et de donner ainsi à tous ceux qui acceptent son autorité d'avoir la
même foi, la vraie foi chrétienne ; car, il ne doit y avoir qu'une foi, comme il n'y a qu'un Dieu : Il n'y a qu'un Seigneur, une
foi, un baptême, un Dieu... (Aux Ephésiens, 4, 5-6).
LE PAPE SUCCESSEUR DE SAINT PIERRE
La primauté du chef visible et son infaillibilité ne sont pas disparues avec la mort du Prince des Apôtres. Nécessaires
au début, elles le seront pour toute l'histoire de l'Église. Jusqu'à la fin du monde, elles seront conservées par le Christ, le
Fils de Dieu, qui a promis à Ses Apôtres de les aider toujours dans leur œuvre, dans leur personne et leurs successeurs :
voici que Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde (Matth., 28, 20). Cet "avec vous" ne peut pas, de toute
évidence, se limiter aux seuls Apôtres; il s'étend nécessairement à tous ceux qui continuent légitimement leur œuvre,
pour avoir reçu d'eux la même mission et les mêmes pouvoirs spirituels : Toute puissance M'a été donnée dans le ciel et
sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations... (Matth.,.28, 18-19).
Le chef infaillible de l'Église fondée par Jésus existe donc toujours. Il est celui qui succède à saint Pierre sur le siège
de Rome, le Père commun des fidèles, Notre Très Saint Père le Pape.
* * *
Quelles que soient les objurgations que nous adressent les Témoins, nous serons toujours entièrement soumis à
l'évêque de Rome, nous accepterons toujours comme paroles divines les vérités qu'il propose comme telles à notre foi.
Nous préférons obéir et nous soumettre à un Pape successeur de saint Pierre, héritier de ses divines prérogatives et re-
présentant attitré du Christ, plutôt que de nous mettre à la remorque du roi des Témoins, dont l'autorité ne peut avoir rien
de commun avec celle du Sauveur, puisque la secte des Témoins n'a pas cent ans d'existence et qu'elle maudit les 18
siècles de christianisme qu'il y a entre elle et les Apôtres.
Celui qui mange du Pape en meurt. Que les Témoins n'oublient pas la vérité de cette parole, la confirmation que lui
donne l'histoire des schismatiques et des hérétiques de tous les temps. Russell, Rutherford, Knorr passeront ; mais, la
papauté demeurera toujours ferme. Les vagues de révolte qu'ils essaient de soulever contre le Saint-Siège viendront se
briser contre le roc solide de Pierre, et la barque du Prince des Apôtres sera toujours préservée de la fureur des flots, afin
de pouvoir conduire à bon port les vrais fidèles qui auront eu foi en elle.
IV. LA TRÈS SAINTE TRINI
La Trinité divine est un dogme, une réalité, qui ne plaît pas aux Témoins de hovah. A son sujet, ils vocifèrent les
blasphèmes les plus sataniques. Pour eux,
"le dogme de la Trinité est une doctrine absurde mise en circulation par Satan pour ridiculiser le nom de Jéhovah...
Bien plus cette doctrine est déraisonnable..." (Dévoilées, p. 49).
Que la Trinité des Personnes divines ne formant qu'un seul et unique Dieu paraisse déraisonnable aux Témoins, nous
le croyons facilement, puisqu'ils veulent juger Dieu à la lueur du fanal de leur pauvre raison obnubilée par la haine et la
fourberie. Déjà saint Paul nous en avait avertis: quand la raison veut essayer de comprendre les mystères du surnaturel,
elle ne voit que folie (I Corinthiens, 1, 23).
Rutherford prétend qu'une seule personne divine existe, celle du Père, Jéhovah. Le théologien amateur ne se gêne
pas pour affirmer que le Christ, le Fils de Dieu, n'est pas Dieu et que le Saint- Esprit n'est pas une Personne divine dis-
tincte du Père:
"Christ qui, à l'origine, s'appelait le Logos..., fut le premier être créé... Créé lui-même par Jéhovah il créa ensuite
toutes choses... Jésus dit :... "Mon Père est plus grand que Moi" (Jean, 14-28)." (Dévoilées, p. 30).
"Pour ce qui est du "Saint-Esprit" il ne peut s'agir d'une personnalité. Le saint esprit est la sainte puissance de Jé-
hovah, sa sainte influence... " (Dévoilées, p. 52).
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DIVINITÉ DU VERBE
Sur la nature du Verbe, l'Apôtre saint Jean, préféré de Notre-Seigneur, a écrit quelque chose de mieux. Lisons le dé-
but de son Évangile (Jean, 1, 1-3):
Au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu.
Tout a été fait par Lui, et sans Lui n'a été faite pas même une chose qui a été faite.
Et le Verbe était Dieu, nous dit l'Évangile. C'est une petite affirmation qui écrase les vociférations des Témoins. Même
si ceux-ci chantent à l'unisson que le Verbe n'est pas Dieu, nous ne les croirons certainement pas. Saint Jean, d'ailleurs,
leur adresse encore une rebuffade, quand il écrit que rien, pas même une chose n'a été créée si ce n'est par le Verbe. S'il
en est ainsi, c'est toujours que le Verbe n'a pas été créé et que, par conséquent, Il est Lui-me Dieu. Comment, en effet,
aurait-Il pu se créer Lui-même, se donner la vie, au moment où Il n'aurait pas encore existé ? Le néant est rien et n'agit
pas.
Nous ne nierons jamais l'authenticité de cette parole du Christ : Mon père est plus grand que Moi. Mais, que par elle
Jésus ait voulu nier Sa divinité, cela nous le refuserons jusqu'à la mort. Le Christ, en effet, possède à la fois la nature di-
vine et la nature humaine. C'est seulement quand Il considère sa nature humaine, créée, qu'Il se dit inférieur à Son Père.
Quand Il parle de Sa nature divine, au contraire, Il ne craint pas alors de s'affirmer en tout égal à Son Père et ne formant
avec Lui qu'un seul Dieu : Mon Père et Moi nous sommes un (Jean, 10, 30).
Saint Paul, lui aussi, pense tout autrement que les Témoins, quand il parle du Christ, et de son égalité avec Dieu (Son
Père) (Aux Philippiens, 2, 6).
PERSONNE DU SAINT-ESPRIT
Pour ce qui est du Saint-Esprit, la Bible n'est pas moins claire pour enseigner Sa divinité et Son existence comme
Personne divine distincte du Père et du Fils. Les Écritures nous Le montrent qui parle, donne des ordres, qui "procède"
du Père :
Lorsque le Consolateur que Je vous enverrai d'auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu,
Il rendra témoignage de Moi (Jean, 15, 26).
Comme ils vaquaient au service du Seigneur et qu'ils jeûnaient, l’Esprit-Saint leur dit : "Séparez-moi Saul et Bar-
nabe pour l’œuvre à laquelle Je les ai appelés."... Envoyés donc par le Saint-Esprit, Paul et Barnabé se rendirent à
Séleucie (Actes, 13, 2-4).
Terminons en rappelant un passage biblique, une parole de Notre-Seigneur que nous connaissons depuis notre toute
première enfance. Nous y trouvons énumérées, distinctes, mises sur un pied d'égalité, les trois Personnes divines :
Allez donc, dit Notre-Seigneur à Ses Apôtres, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du
Fils, et du Saint-Esprit (Matth., 28, 19).
Quand on prétend accepter l'absolue vérité de la Bible, comme le veulent les Témoins pour eux-mêmes, comment
peut-on lire des passages comme les précédents et nier de bonne foi la divinité du Fils de Dieu et du Saint-Esprit ?
* * *
Les Témoins auront beau répéter que nous acceptons une "doctrine absurde". Cela ne nous empêchera jamais de
proclamer l'existence de la Sainte Trinité, la réalité des trois Personnes divines, distinctes entre elles et ne formant qu'un
seul et unique Dieu. Comment cela se peut et se réalise ? nous ne le comprenons pas, puisqu'il y a mystère ; mais, nous
en croyons l'existence de toute la force de notre être sur le témoignage divin lui-même. Nous préférons l'autorité du Christ
et celle de la Bible à l'ergotage mensonger de Rutherford.
V. L'ÂME IMMORTELLE, L'ENFER ET LE PURGATOIRE
Pour Rutherford, l'homme n'a pas d'âme, puisqu'il serait tout simplement une âme. La créature humaine n'est pas
composée d'un corps et d'une âme, comme on le croyait avant l'arrivée des Témoins, mais d'un corps et d'un souffle de
vie. L'union du corps et du souffle de vie donne l'homme ou l'âme : homme et âme sont synonymes. Comme l'homme est
mortel, puisque l'expérience de tous les jours démontre qu'il meurt, l'âme n'est donc pas immortelle. La philosophie sécu-
laire enseigne, il est vrai, que l'homme est composé d'un corps et d'une âme immortelle, mais elle se trompe ; la religion
chrétienne adhère fermement à cette doctrine, mais elle aussi accepte le mensonge pour la vérité:
"L'homme possède-t-il une âme séparée et distincte de son corps ? - Non. - Pour la raison bien simple que toute
créature vivante qui respire et se meut est une âme. L'homme est une âme mais ne possède pas d'âme... Quand un
homme meurt, l'âme meurt également... " (Dévouées, p. 9).
IMMORTALITÉ DE L'ÂME
Si Rutherford et les siens n'avaient pas un bandeau devant les yeux, ils se contenteraient sans doute d'accepter la vé-
rité traditionnelle, car la Bible, en termes explicites, condamne leur théorie grossière et matérialiste. Ne craignez pas, dit
Notre-Seigneur, ceux qui tuent le corps, et ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut perdre l’âme et le corps
dans la géhenne (Matth. 9 10, 28). Pour le Christ, l'homme n'est donc pas une âme, puisqu'il y a chez lui corps et âme;
l'âme n'est donc pas mortelle, mais immortelle, puisqu'elle existe encore après qu'on a tué le corps et qu'elle-même ne
peut pas être tuée. Pour affirmer les mêmes vérités, un autre texte biblique est tout autant explicite : que la poussière (le
corps) retourne à la terre, selon ce qu'elle était ; et que l'esprit (l’âme) retourne à Dieu qui l’a donné (Eccle., 12, 7).
Mais si le pseudo-prophète des Témoins tient à nier l'immortalité de l'âme, c'est que cette négation lui permet d'atta-
quer d'autres dogmes de la vérité catholique et d'échafauder un système bien simpliste sur les fins dernières. Après la
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